Plainte

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Katia4599
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Plainte

Message par Katia4599 »

Bonjour .

Suite au suicide d'un patient non-hospitalisé mais qui était venu dans le service la journée ou il est passé à l'acte , la famille porte plainte pour non-assistance à personne en danger .
Est-ce normal que je sois convoquée ( étant présente le jour de son passage dans le service ) en tant que personne physique et non en tant qu'infirmière : j'ai dû donner mon nom et mon adresse à la direction qui les a remis au service de police .

Merci de votre réponse , c'est urgent .
cedr1c

Message par cedr1c »

Etant donné la plainte, je dirais oui. La non assistance à personne en danger s'applique à tout citoyen. Le fait d'être paramédical ou médecin ne joue que dans la nuance des choses.
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dino
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Message par dino »

J'ai failli avoir une plainte contre moi...un patient qui s'est suicidé et que la police a trouvé quelques jours après ; j'ai été convoqué car j'avais laissé un mot dans la boite. "Cher monsieur, je suis passé, vous n'étiez pas là...j'espère que vous allez bien...je vous recontacterai la semaine prochaine...je vous laisse à nouveau mes coordonnées..."
Tu parles...
J'ai eu droit à la déposition au commissariat, où le flic de permanence essayait de trouver un coupable ; "Alors comme ça, la personne stockait les médicaments et vous n'avez rien vu...Est-ce que ce suicide vous a surpris ?"
"Non, je n'ai rien vu car je ne fouillais pas dans ses placards...Ce suicide m'a surpris car il n'y a pas eu de signe particulier ces derniers temps. Mais tout compte fait, vu sa pathologie, ce n'est pas si étonnant, finalement..."
Ceci dit, je n'avais rien à me reprocher et je n'ai pas fait particulièrement profil bas. :mal:
C'était quand même un grand moment de solitude... :roll:
La police n'a pas fouillé dans le dossier car il n'y a pas eu de plainte, en fait. De toutes façons, ils n'auraient pas trouvé grand chose car cela fait longtemps que les compte-rendus sont aseptisés ; il y a belle lurette que nous ne mettons plus les termes "suicidaire" ou "désespéré" en parlant des patients...
Bref, parfois nous ne pouvons empêcher quelqu'un de passer à l'acte !
Y-a t'-il eu des écrits relatifs au passage du patient le jour en question ? Comment se positionne le chef de service ? Peux tu te faire accompagner au commissariat ? Avez-vous tous eu le même ressenti par rapport à ce patient ?
Cette convocation n'est sans doute qu'une formalité...Bonne fin de week-end en tout cas. :clin:
cedr1c

Message par cedr1c »

C'est vrai que nos écrits du coup sont aseptisés.
Jamais eu de plainte dans ce cas là, mais cela pourrait m'arriver. Combien de personnes "connues" pour faire de l'hospitalisme sont refoulées aux urgences psy quand elles demandes une hospitalisation? Il y en a qui font un passage à l'acte peu de temps après. On ne peut aussi pas tout voir, nous ne sommes pas des sauveurs dans leur toute puissance.

Par contre, des menaces de plainte, c'est courant (une famille qui refusait toutes les aides au domicile et les démarches pour un lieu de vie, pensant que l'hospit ad vitam en psy est une solution; les problèmes alcool avec des patients qui ne souhaitent pas l'hospitalisation et la famille qui pousse, etc). petite nouveauté, cela fait deux fois que j'entends des familles nous menacer d'appeler Julien Courbet :lol:
Katia4599
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Message par Katia4599 »

dino a écrit : Y-a t'-il eu des écrits relatifs au passage du patient le jour en question ? Comment se positionne le chef de service ? Peux tu te faire accompagner au commissariat ? Avez-vous tous eu le même ressenti par rapport à ce patient ?


Oui il y a eu des écrits relatifs à son passage dans un cahier de transmission mais qui ne parlait pas vraiment de son état psychique .
Le chef de service s'enfonce dans sa chaise et ma collègue et moi se demandons si nous devons nous faire accompagner par un délégué syndical.

Le patient n'était pas plus mal que d'habitude ...

Merci de vos réponses très rapides =)
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dino
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Message par dino »

L'important est d'avoir un discours cohérent pour toutes les personnes concernées (et succeptibles d'être convoquées) ; il me semble également que tu peux être accompagnée lors de ta déposition. Quand j'y ai eu droit, mon chef de service m'a expliqué (un peu emmerdé) qu'il valait peut-être mieux y aller sans rameuter trop de monde, au risque de braquer la police... Mais je pouvais compter quand même sur ma hiérarchie (qui ne m'aurait pas enfoncé la tête sous l'eau). Enfin, j'espère... :roll:
Je ne sais pas ce que vaut ton médecin-chef ; si c'est une planche pourrie, n'y va pas toute seule...
Ceci dit, ne te fais pas trop de films à l'avance ; les flics ne font que leur boulot et ce n'est peut-être qu'une formalité...
Bon courage :clin: et n'oublie pas de profiter du soleil si tu ne bosses pas aujourd'hui...
mélodia13
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Message par mélodia13 »

"nos écrits sont aseptisés".
Qu'entendez-vous précisément par là?Quel est le but?
Pour reprendre le cas d'une personne très dépréssive dont on peut soupçonner un risque sucidaire, on peut marquer les symtomes dans le dossier de soin qui font penser au risque sucidaire.çà permet une prise en charge du patient plus efficace alors que s'il manque des éléments précieux, l'équipe soignante peut passer à coté de chose, avoir une surveillance du patient moins adaptée.les transmissions montrent que le soignant a bien fait son boulot dans un certain sens s'il retrace dans le dossier de soin, tous les soins effectués auprès de ce patient.
Est-ce que les soignant en viennent à faire des "écrits aseptisés" lié au fait que le patient peut facilement avoir accès à son dossier médical, infirmier et par conséquent se retourner contre le soignant si le patient n'est en accord ou pour d'autres raisons.je trouve que les transmissions protège le soigant.j'attends vos avis :clin:
cedr1c

Message par cedr1c »

Il me semble que Dino bosse aux urgences psy, comme moi.
Dans un service, c'est tout autre, le patient est là, tu remplis ton dossier.
Aux urgences, un sdf qui veut dormir au chaud et qui ne se plait pas au foyer va venir aux urgences, te dire qu'il veut se tuer ou qu'il a deshallucinations. Il repart...dans ce cas là, tout ne va pas être noté dans le dossier, ou il ressortira plutôt le coté demande un coin au chaud que le chantage au suicide.
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dino
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Message par dino »

Coucou...en fait, je bosse en CMP ; les écrits "aseptisés" ne posent pas problème, dans la mesure où les infos utiles sont transmises aux bonnes personnes, par oral (ou au moyen de support écrit éphémère).
mélodia13
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Message par mélodia13 »

cedr1c a écrit :Il me semble que Dino bosse aux urgences psy, comme moi.
Dans un service, c'est tout autre, le patient est là, tu remplis ton dossier.
Aux urgences, un sdf qui veut dormir au chaud et qui ne se plait pas au foyer va venir aux urgences, te dire qu'il veut se tuer ou qu'il a deshallucinations. Il repart...dans ce cas là, tout ne va pas être noté dans le dossier, ou il ressortira plutôt le coté demande un coin au chaud que le chantage au suicide.


si j'ai bien compris, dans de le dossier on marque que les grandes lignes, pas de ce qui est de l'ordre de l'annecdote.çà demande de l'expérience pour savoir ce qu'il faut écrire et ce qu'il ne faut pas.et pourquoi il ne faut pas l'écrire "chantage au sucide"?c'est un fait.
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Message par invite584 »

Non c'est un jugement de valeur. Qui te dis qu'il ne va pas réellement se suicider?
Le suicide c'est comme un vase plein d'eau. Chaque epnsée "morbide" y ajoute une goutte. Et un jour tout déborde.
Parler et verbaliser ces envies de mort enlèvent une goutte d'eau à chaque fois.
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
cedr1c

Message par cedr1c »

Oui, parfois même on peut écrire les choses sans les dires, par exemple énoncer toute une liste de symptomes vus sans poser de diagnostic.
invite584
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Message par invite584 »

Et de préférence avec le signe qui nous a fait analyser la situation comme cela.
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mélodia13
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Message par mélodia13 »

en prennant du recul "chantage au sucide" fait penser à un jugement de valeur de par le mot "chantage."
cedr1c

Message par cedr1c »

c'est ce que l'on a expliqué :clin:
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