stomisé définitif qui ne s'accepte pas
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stomisé définitif qui ne s'accepte pas
bonjour
actuellement, j'ai dans mon service un patient de 80 ans environ, qui vient d'être stomisé de manière définitive. Après avoir recommencé à s'alimenter, il a soudainement cessé de manger. Quand on lui demande pourquoi il ne veut pas manger, il dit d'abord qu'il n'a pas faim. Quand on lui explique que la sensation de faim ne peut revenir que si il mange, il nous dit que la nourriture ne passe pas. Quand on lui demande d'essayer de gouter une fois pour voir si les aliments ne passent toujours, il passe à une autre excuse puis une autre... Cela fait plus d'une semaine qu'il ne mange plus et même si on lui propose de choisir n'importe quel menu, il persiste à ne pas vouloir manger. Tout nous porte à croire qu'il se laisse mourrir depuis qu'il a pris conscience de sa stomie. Or, il nous est quasi impossible de faire de la relation d'aide avec ce patient car il est d'origine sicilienne et marmonne un mélange de français et de sicilien déjà difficile à comprendre dans le contexte du quotidien alors au cours d'une relation d'aide! il nous comprend bien mais nous avons beaucoup de mal à le comprendre. De plus, il s'avère extrêmement têtu et n'en fait qu'à sa tête. On ne sait plus quoi faire et la situation devient préoccupante car il s'affaiblit de jour en jour. On essaie de lui faire entendre que l'on peut vivre très bien avec une stomie mais ça ne marche pas, j'essaie de piquer son orgueil mais j'ai peur d'aller trop loin dans mes paroles.
On ne sait plus quoi faire alors si vous avez des idées, elles sont les bienvenue. Merci
actuellement, j'ai dans mon service un patient de 80 ans environ, qui vient d'être stomisé de manière définitive. Après avoir recommencé à s'alimenter, il a soudainement cessé de manger. Quand on lui demande pourquoi il ne veut pas manger, il dit d'abord qu'il n'a pas faim. Quand on lui explique que la sensation de faim ne peut revenir que si il mange, il nous dit que la nourriture ne passe pas. Quand on lui demande d'essayer de gouter une fois pour voir si les aliments ne passent toujours, il passe à une autre excuse puis une autre... Cela fait plus d'une semaine qu'il ne mange plus et même si on lui propose de choisir n'importe quel menu, il persiste à ne pas vouloir manger. Tout nous porte à croire qu'il se laisse mourrir depuis qu'il a pris conscience de sa stomie. Or, il nous est quasi impossible de faire de la relation d'aide avec ce patient car il est d'origine sicilienne et marmonne un mélange de français et de sicilien déjà difficile à comprendre dans le contexte du quotidien alors au cours d'une relation d'aide! il nous comprend bien mais nous avons beaucoup de mal à le comprendre. De plus, il s'avère extrêmement têtu et n'en fait qu'à sa tête. On ne sait plus quoi faire et la situation devient préoccupante car il s'affaiblit de jour en jour. On essaie de lui faire entendre que l'on peut vivre très bien avec une stomie mais ça ne marche pas, j'essaie de piquer son orgueil mais j'ai peur d'aller trop loin dans mes paroles.
On ne sait plus quoi faire alors si vous avez des idées, elles sont les bienvenue. Merci
Voici ce que notre ami Gogl m'a répondu:
http://www.fsf.asso.fr/international_bis.htm
http://www.aistom.org/pagine/chi.html
Le 2éme lien est celui de l'association italienne des stomisés.
Tu trouveras dans le 2éme § un titre écrit en rouge: la vita é bella, il s'agit d'un opuscule édité par l'ARES des Pouilles en collaboration avec l'AISTOM.
En cherchant un peu , il devrait t'être possible de trouver leur coordonnées afin de te le faire envoyer (il est gratuit).
Et non l'Italien n'est pas difficile à lire, je n'ai jamais eu de cours dans cette langue mais 5 ans de Latin m'ont un peu facilité les choses
Désolé de n'avoir pas pu chercher plus loin: pas trop de temps ce matin
http://www.fsf.asso.fr/international_bis.htm
http://www.aistom.org/pagine/chi.html
Le 2éme lien est celui de l'association italienne des stomisés.
Tu trouveras dans le 2éme § un titre écrit en rouge: la vita é bella, il s'agit d'un opuscule édité par l'ARES des Pouilles en collaboration avec l'AISTOM.
En cherchant un peu , il devrait t'être possible de trouver leur coordonnées afin de te le faire envoyer (il est gratuit).
Et non l'Italien n'est pas difficile à lire, je n'ai jamais eu de cours dans cette langue mais 5 ans de Latin m'ont un peu facilité les choses
Désolé de n'avoir pas pu chercher plus loin: pas trop de temps ce matin
Tout ce que vous ferez sera insignifiant. C'est justement parce que c'est insignifiant que c'est important que vous le fassiez car qu'il n'y a que vous qui puissiez le faire.
ton patient veut se laisser mourrir ou il ne veut pas avoir de selles dans sa poche car il est en phase de deni de sa stomie.
c'est peut etre une maniere de voir que lui peut avoir le "dessus" sur la stomie.
c'est vrai que tu es dans un situation difficile car il y a une difficulté a la communication.
en avez vous discutez avec sa famille pour pouvoir avoir une meilleur communication avec ce patient et surtout est ce que quelqu'un a pris le temps de lui montrer et de rester avec lui lors de son changement ou la vidange de la stomie? je pose la question juste pour savoir des fois rien que le fais d'etre resté et d'expliquer des choses tres simples il y a un declic et l'alimentation du patient reprendre.
en attendant tes reponses
bonne journée
c'est peut etre une maniere de voir que lui peut avoir le "dessus" sur la stomie.
c'est vrai que tu es dans un situation difficile car il y a une difficulté a la communication.
en avez vous discutez avec sa famille pour pouvoir avoir une meilleur communication avec ce patient et surtout est ce que quelqu'un a pris le temps de lui montrer et de rester avec lui lors de son changement ou la vidange de la stomie? je pose la question juste pour savoir des fois rien que le fais d'etre resté et d'expliquer des choses tres simples il y a un declic et l'alimentation du patient reprendre.
en attendant tes reponses
bonne journée
Pour pyocianik, c'est vrai, il comprend l'italien quand je lui parle mais il n'arrive pas à le parler lui 
Pour mickie, je pense vraiment qu'il se laisse mourrir car parfois il dit des choses en sicilien qui ressemble beaucoup à mourrir ou à en finir en italien. On essaie de lui expliquer combien les soins sont facile à maitriser avec un peu d'apprentissage mais la communication ne se fait que dans un sens et sans retour de sa part, il est difficile d'être efficace.
Pour ce qui est de lui montrer les gestes, il ne mange pas du tout, il ne fait que boire un peu donc peu d'élimination dans la poche. Du coup, les vidanges de la poche sont rares tout comme les changements de poche. A chaque fois, il ne s'y intéresse pas.
C'est triste car sur le plan chirurgical, les choses se sont bien passées ( sauf un petit abcès de paroi en cours de guérison) et si il reprenait l'alimentation, il pourrait très bien s'en sortir
Pour mickie, je pense vraiment qu'il se laisse mourrir car parfois il dit des choses en sicilien qui ressemble beaucoup à mourrir ou à en finir en italien. On essaie de lui expliquer combien les soins sont facile à maitriser avec un peu d'apprentissage mais la communication ne se fait que dans un sens et sans retour de sa part, il est difficile d'être efficace.
Pour ce qui est de lui montrer les gestes, il ne mange pas du tout, il ne fait que boire un peu donc peu d'élimination dans la poche. Du coup, les vidanges de la poche sont rares tout comme les changements de poche. A chaque fois, il ne s'y intéresse pas.
C'est triste car sur le plan chirurgical, les choses se sont bien passées ( sauf un petit abcès de paroi en cours de guérison) et si il reprenait l'alimentation, il pourrait très bien s'en sortir
Ton patient se laisse mourir.
Ce qui n'est guère étonnant pour quelqu'un de sa génération et de sa culture.
Je m'explique avant que certains ne se drapent dans leur vertu outragée !!!:clin:
Pour ceux de son âge (feu mon grand père en fait partie) les fonctions excrétrices sont relativement taboues, l'approche et la perception du corps n'ont RIEN mais alors RIEN DE COMMUN avec la nôtre.
Le fait de ne pouvoir aller à la selle naturellement est perçu comme une perte de dignité et un avilissement assimilés par eux à une incontinence, considérée et rejetée comme telle.
Etre porteur d'une stomie est à leurs yeux la perte du statut d'homme (au sens large ET étroit du terme), ceci entraine une perte importante d'amour-propre et d'estime de soi qui dans certains cas comme dans celui de ton patient prend une importance telle que, de leur point de vue, la vie ne vaut plus d'être vécue.
En outre, aux problèmes de santé que doit affronter ton patient vient se greffer un facteur important trop souvent négligé: l'âge.
Nombre d'octogénaires que j'ai eu l'occasion de soigner m'ont dit qu'ils en avaient assez de cette vie car les maladies liées à leur âge leur ôtaient tout plaisir de vivre en la transformant en long cauchemar douloureux. Les pathologies qui s'accumulent, le corps qui dépérit, les interventions chirurgicales qui se suivent, l'autonomie qui rétrécit comme une peau de chagrin fait qu'ils en ont assez et souhaitent que cela s'arrête...
Quand j'étais petit (dans le métier!
), je me donnais un mal de chien pour les booster (on est là pour les soigner et qu'ils guérissent nom de dieu!!! ), l'âge venant 
, j'ai appris à respecter leurs choix: je leur explique les choses (sur leur-s maladie-s), leur montre qu'il reste encore et malgré tout des choses à vivre dans leur vie et leur laisse le choix, choix dont ils me font part et que je fait remonter
Ce qui n'est guère étonnant pour quelqu'un de sa génération et de sa culture.
Je m'explique avant que certains ne se drapent dans leur vertu outragée !!!:clin:
Pour ceux de son âge (feu mon grand père en fait partie) les fonctions excrétrices sont relativement taboues, l'approche et la perception du corps n'ont RIEN mais alors RIEN DE COMMUN avec la nôtre.
Le fait de ne pouvoir aller à la selle naturellement est perçu comme une perte de dignité et un avilissement assimilés par eux à une incontinence, considérée et rejetée comme telle.
Etre porteur d'une stomie est à leurs yeux la perte du statut d'homme (au sens large ET étroit du terme), ceci entraine une perte importante d'amour-propre et d'estime de soi qui dans certains cas comme dans celui de ton patient prend une importance telle que, de leur point de vue, la vie ne vaut plus d'être vécue.
En outre, aux problèmes de santé que doit affronter ton patient vient se greffer un facteur important trop souvent négligé: l'âge.
Nombre d'octogénaires que j'ai eu l'occasion de soigner m'ont dit qu'ils en avaient assez de cette vie car les maladies liées à leur âge leur ôtaient tout plaisir de vivre en la transformant en long cauchemar douloureux. Les pathologies qui s'accumulent, le corps qui dépérit, les interventions chirurgicales qui se suivent, l'autonomie qui rétrécit comme une peau de chagrin fait qu'ils en ont assez et souhaitent que cela s'arrête...
Quand j'étais petit (dans le métier!
), je me donnais un mal de chien pour les booster (on est là pour les soigner et qu'ils guérissent nom de dieu!!! ), l'âge venant , j'ai appris à respecter leurs choix: je leur explique les choses (sur leur-s maladie-s), leur montre qu'il reste encore et malgré tout des choses à vivre dans leur vie et leur laisse le choix, choix dont ils me font part et que je fait remonterTout ce que vous ferez sera insignifiant. C'est justement parce que c'est insignifiant que c'est important que vous le fassiez car qu'il n'y a que vous qui puissiez le faire.
Désolé, j'ai été interrompu.
Je continue donc, l'info remontée, on évite de s'acharner et d'aller à l'encontre des désirs du patient concernant ses soins.
Dans certains cas, la décision d'abstention thérapeutique tombe sous le sens (Alzheimer terminal chez un patient insuffisant cardiaque, hémiplégique incontinent total par ex.) dans d'autres, on fait ce qu'il faut pour assurer un confort maximal au patient (geste chirugical à minima.)
Voilà, c'est tout. Je pense q'il ne nous faut pas oublier de rester humbles devant la perception de la maladie et de ses effets par les personnes âgées même si c'est paradoxal.
Tout ce que vous ferez sera insignifiant. C'est justement parce que c'est insignifiant que c'est important que vous le fassiez car qu'il n'y a que vous qui puissiez le faire.
Tout a fait d'accord.
Le hic c'est que "son envie de mourrir", c'est un ressenti de notre part. Le patient ne l'exprime pas clairement car sinon on peut entendre et respecter son choix. Je te rejoint totalement sur ce que tu dis sur le ressenti difficile du fait de son age et de son origine. Il y a beaucoup d'indices en ce sens dans le non-verbal de ce patient: n'a pas envie de se mobiliser, refus de s'alimenter...
Depuis hier, on a pris le parti de le "forcer" à se mobiliser en l'emmenant promener en fauteuil roulant. Et ce soir surprise: il a mangé un peu de quiche!!!!!
Alors est-ce que les promenades lui ont permis de retrouver un peu de moral, est-ce que le deroxat a enfinn marcher?
En tout cas j'éspère pour lui que cela va se reproduire.
Le hic c'est que "son envie de mourrir", c'est un ressenti de notre part. Le patient ne l'exprime pas clairement car sinon on peut entendre et respecter son choix. Je te rejoint totalement sur ce que tu dis sur le ressenti difficile du fait de son age et de son origine. Il y a beaucoup d'indices en ce sens dans le non-verbal de ce patient: n'a pas envie de se mobiliser, refus de s'alimenter...
Depuis hier, on a pris le parti de le "forcer" à se mobiliser en l'emmenant promener en fauteuil roulant. Et ce soir surprise: il a mangé un peu de quiche!!!!!
Alors est-ce que les promenades lui ont permis de retrouver un peu de moral, est-ce que le deroxat a enfinn marcher?
En tout cas j'éspère pour lui que cela va se reproduire.
Aujourd'hui, nouvelle évolution: il a enfin verbalisé son désir de mourrir. Il l'a dit en italien donc je pense qu'il souhaitait que je le comprenne car d'habitude il utilise surtout le sicilien. Cela a permit d'entamer une discussion (plutôt un ensemble d'explications de ma part sur ce qu'il peux faire et espérer de l'avenir) plus profitable. Il a enfin formuler les questions qu'il refoulait jusque là: "pourquoi ça m'arrive?", "qu'est-ce que je peux faire?"
Donc, il y a une petite lueur d'espoir
Donc, il y a une petite lueur d'espoir
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