Violence à domicile

[ceciloute94]

Je me suis inscrtie il y a quelques jours sur ce forum et ca tombe plutot bien.
Aujourdhui je me suis rendu au domicile d'un de mes patients de 75 ans, comme tous les jours depuis janvier 2007.
c'est un monsieur qui a une cecité et je lui donne son traitement, je lui prends sa tension, du collyres, retrait des BAV....

Je lui donne son traitement comme d'habitude, lui donne son verre d'eau et voulant prendre la tension (un peu precipitemment je l'avoue) il devient agressif "vous voyez pas que je bois mon verre d'eau, n.. de d..

ca fait pluieurs qu'il est agressif avec moi donc j'ai decidé de le rappeler a l'ordre polimment mais fermement.

A ce moment il m' attrape mon pull en me disant de me calmer ??? et a cause de ce geste je decide d'annuler le soin et de partir car la situation degenere verbalment (il m'insulte).

au moment ou je pars il m'attrape et me tord le bras violemment. j'ai crié comme une folle pour qu'il me lache et les voisins sont venus m'aider.

il m'a en plus balancé la porte dans la tronche. j'ai reussi a calmer le patient (trop bonne trop conne ?) il s'est excusé et m'a supplier de ne aps partir. je lui ai fait son soin et je suis partie en lui diasnt que je 'etais trop en colere pour discuter donc que je reviendrais le lendemain pour discuter.

donc demain j'y retourne mais je suis un peu perdu et c'est pour ca qe je vous demande de l'aide.

est ce que je peux abandonner un patient du jour au lendemain sans porter plainte ?
que faire face a un patient violent (et lucide) a domicile ?

[tililoo]

Une petite piste pour stopper les soins chez un patient:
ICI

Dans tous les cas tu retournes chez lui demain, tates le terrain, peut-être s'excusera t'il de lui même?

[ariakas]

A rappeler donc à tout individu ici présent que certains n'ont tellement peu de sens moral, comme un certains "moutarde" qu'ils sont en effet pret à prendre vos ecrits vieux de 6 ans pour les retourner contre vous. Veuillez donc bien faire attention à vos ecrits. Cela est évidement honteux...

[Bracciano-Galley]

Bon....alors pour répondre tout de suite à tes questions

est ce que je peux abandonner un patient du jour au lendemain sans porter plainte ?

la réponse est là : abandonner un patient

que faire face a un patient violent (et lucide) a domicile ?

tout dépend comment tu te places, c'est à dire quel point de vue tu vas adopter : celui de la relation purement humaine (je me suis faite agressée en tant qu'humaine, donc je rétorque ) ou celui de la professionnelle de santé .

Il est très tard, je suis de bonne humeur et ... j'ai l'avantage d'avoir un peu de recul sur ce genre de situation (ceci dit je comprends aussi les réactions "à chaud" ), donc je vais faire "ma chieuse" (na ! ) et je ne vais pas aller dans le sens de la pure réaction épidermique, très dans la "norme infirmière" actuelle ...

CSP : Article R. 4311-1
L'exercice de la profession d'infirmier ou d'infirmière comporte l'analyse, l'organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d'éducation à la santé.Dans l'ensemble de ces activités, les infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel.Ils exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du secteur de la santé, du secteur social et médico-social et du secteur éducatif.


Article R. 4311-2
Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :
1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ou l'autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre de vie familial ou social ;
2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels, et notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l'effet de leurs prescriptions ;
3° De participer à l'évaluation du degré de dépendance des personnes ;
4° De contribuer à la mise en oeuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l'application des prescriptions médicales contenues, le cas échéant, dans des protocoles établis à l'initiative du ou des médecins prescripteurs ;
5° De participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d'accompagner, en tant que de besoin, leur entourage.

C'était un tout petit rappel de la definition des soins infirmiers

Tu l'a dit, ton patient est atteint de cecité (de naissance, ou progressive ?), d'après ce que je comprends dans tes ecrits, il devient agressif depuis quelques temps, mais cela n'etait pas au début des soins en janvier.... donc question que je me poserais avec le recul : qu'est-ce qui peut entrainer son changement d'attitude ? seul lui peut y répondre...et c'est aussi du boulot infirmier que de l'amener à parler.

Un changement d'humeur pareil (alors qu'apparemment , d'après ce que tu dis, ce n'est pas le cas exposé par Ariakas : pas d'antécédents psy connus, excuses immédiates, etc ) peut être le signe de beaucoup de choses et la discussion peut être le moyen de participer au recueil de données cliniques (angoisse ? début de dépression ? troubles de l'humeur ? résultantes de son ttt ? "mal de vivre" lié à son handicap ? refus de sa dépendance ? etc etc ...)

J'ai eu à faire à des patients ayant un handicap comme la cecité. Il est vrai que parfois , chez certains, leur humeur "saute"... tout va bien pendant un temps, et puis un jour, on a l'impression qu'ils pètent les cables. Je me souviens d'un cas en particulier qui m'a fait le coup . En fait, après discussion il s'est avéré que nous avions tous les deux des tords partagés.... lui pensait que j'avais totalement compris son handicap et ses conséquences, et moi je pensais qu'il souhaitait être considéré comme une personne "normale" vu qu'il se comportait comme tel (il refusait que je l'aide à quoi que ce soit, déplacement, etc) donc j'agissais comme tel et avec le temps...j'allais vite et me comportais comme avec une personne "normale" . Le blème c'est qu'en fait, je me plantais et lui aussi. Il donnait l'impression (mais ce n'est qu'une impression) de se comporter comme une personne "normale",d'être considéré comme tel, et en même temps il ne le voulait pas car il voulait aussi qu'on le reconnaisse comme handicapé, "malade", avec toute l'attention qui peut en decouler. Mais pour arriver à ça, il faut passer par le dialogue... et ensuite definir un projet de soins avec des objectifs communs et des bases de relations claires et definies en commun
Parce que si chacun reste sur ce qu'il pense que l'autre pense ou ce qu'il pense que l'autre doit forcement comprendre ou a compris, on est chez Mme Irma : de la pure .....

Donc, avant de tout envoyer iech (ce qui reste toujours une solution ), qu'est-ce qui se cache derrière cette nouvelle agressivité ? y'a peut-être moyen d'amener à la discussion sereine, non ? discussion qui amènera à établir un ou des diag infirmiers .....
ça aussi c'est du (ou le ?) boulot infirmier

Un article interessant à lire sur le sujet : là

[fmito]

pour ma part c'est clair et net, manque de respect repeté = tu te debrouilles tout seul d'autant vite plus si les gens sont lucides.

etre en difficulté psychologique n'autorise pas à insulter et encore moins menacer.

ce n'est pas en tolerant ce genre de choses qu'on changera l'image de l'infirmier : "trop bon, trop con" dont nous nous plaignons constamment.

[Bracciano-Galley]

ce n'est pas en tolerant ce genre de choses qu'on changera l'image de l'infirmier : "trop bon, trop con" dont nous nous plaignons constamment.

Attention, il y a une nuance de taille entre "tolérer" et "chercher à comprendre" ... car comprendre n'a jamais été synonyme d'accepter
D'autre part, c'est toujours au cas par cas, en fonction de chaque patient, de son histoire, de sa pathologie, des relations que l'on a su établir avec lui, etc, etc...

[ceciloute94]

merci pour vos temoignages.

pour repondre à quelques questions :

c'est un monsieur sans femme ni enfant qui parle tres peu de son passé.
neanmoins je sais deja que c'etait un grand colerique puisque une de ses amies m'a signalé hier soir, apres l'ncident, qu'il avait deja tenté de la frapper pour une histoire concernat sa femme de menage qu'il accuse de l'avoir volé (la police est venue et n'a pas donné suite a cette histoire car ss propos sont peu valables et que les objets volés etaient dans son appartement).

donc plus de femme de menage et l'appartement est dans un sale état. donc ma collegie et moi avons fait un brin de menage pour ne pas rester coller au sol (sympa les infirmieres ?)

C'est un monsieur qui presente un syndrome depressif.
Il va voir un psychiatre pour cela.
Neanmoins il est parfaitement orienté.

il avait deja été agressif une fois avec moi mais ne l'a jamis été avec mes collegues. je travaille avec un homme !

bon la a part lui expliqué que c'est la derniere fois que je tolere c'est ecart, a mon avis il va recommencer.

je pense que je vais en informer son medecin traitant.
au cas ou tout ca recommence je vais quand meme envoyé une lettre en recommandé au patient et au medecin traitant.

heureusement hier il appuyé sur sa telealarme et l'operatrice a entendu mes cris et a parlé avec le patient.

bon je vous dirais ce soir ce dont nous auons discuté avec ce monsieur !

[ceciloute94]

donc j'ai vu le patient cet apres midi. il nie m'avoir frappé et minimise son agressivité.
et pas de bol pour lui il est devenu agressif quand nous discutions ce soir. je le lui ai fait remarqué et il admit qu'il epprouvait une grande souffrance.

donc la condition pour laquelle je vai rester est qu'il retourne voir son medecin traitant a qui j'ai adressé une lettre relatant les faits, son amie va aussi faire une lettre)
donc je l'ai prevenu que la prochaine agressivité serait aussi la derniere.

cependant il l'a dit avoir un relation privilegiée avec moi ? ? ?

donc je lui ai dit clairement que dorenavant je viendrais faire les soins mais que je ne souhaitais pas avoir de discussion quelqu'elle soit pour l'instant car je n'en ai pas envie, du fait de ma colere contre lui.
si je reste c'est que je n'ai pour l'instant trouver une autre IDE (tu penses il est sur la liste noire des patients a pas prende en charge !)

voila j'aimerais bien avoir des avis sur la suestions parce que en verité je suis un peu perdu !

[Bracciano-Galley]

difficile de conseiller quand on ne vit pas la situation ceci dit, je pense que joindre le médecin traitant est une bonne solution (c'est pro ) ...et mettre des limites claires et definies comme tu l'as fait, aussi Et maintenant que les règles du jeu sont fixées, la balle est dans son camp. S'il recommence bye bye

[Bracciano-Galley]

Etant tombée sur ce "fait divers" , je profite de ce sujet "violence à domicile" pour donner à votre lecture avertie ce ( vieux ?) document (mais je n'ai rien trouvé de plus récent sur le sujet )
et en particulier cette phrase surlignée, issue de la page 30 :

Le dépôt de plainte doit être encouragé par les institutions, collectifs et instances ordinales, par une campagne d'information, mais aussi par une amélioration des dispositifs permettant de porter plainte

Bon, moi j'attends toujours cette campagne d'information pour les IDEL .. mais comme nous pouvons penser que nous sommes presque un petit collectif, ben on va se la faire tous seuls comme des grands .

donc : en cas, d'agression, violences, etc, ne vous limitez pas à la main courante mais.... portez plainte !

et pensez aussi à le signaler à votre syndicat préféré, et à votre Ordre départemental afin qu'ils fassent remonter "plus haut" les éventuels pbs de sécurité rencontrés

[nono les bons tuyaux]

bonjour!
alors moi, je me suis fais agressé il y a maintenant....6 mois et j'ai porté plainte et....... toujours pas de nouvelles (soit disant quand l'affaire serait traitée j'en serai informée.....)...... et la police m'a bien fait comprendre que ce n'est pas le genre d'affaire qui tombent dans les priorités (malgré le fait qu'il disait avoir une arme chez lui et que ce n'était pas la première fois qu'il y avait eu des plaintes alors......) ca m'a un peu dégouté.....
d'ailleurs, pour cette histoire, on s'est retrouvé bien seules...... (nous sommes 3 en scp) et tout le monde (famille, médecin traitant, medecin de l'hopital, le conseil général...)faisait le forcing pour que nous continuoins a y aller malgré les menaces..... alors bon, quand tout roule, ça roule mais si ça ne va pas........ vive les bonnes soeurs que nous sommes !!!!!!

[ariakas]

A rappeler donc à tout individu ici présent que certains n'ont tellement peu de sens moral, comme un certains "moutarde" qu'ils sont en effet pret à prendre vos ecrits vieux de 6 ans pour les retourner contre vous. Veuillez donc bien faire attention à vos ecrits. Cela est évidement honteux...

[peggy]

j ai une situation a relater, une de mes collegues a vu chez une patiente le pere levé la main sur sa fille, et a été très choqué, en had, on en parle a ma surveillante, super reaction "vu la fille, ça m etonne pas qui la secoue un peu!"
reste que ma collegue, choquée se sent mal a l aise!