eleve infirmier faisant fonction d'infirmier interimaire
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eleve infirmier faisant fonction d'infirmier interimaire
Salut,
Je suis infirmiere en MDR dans la region parisienne et dans cet etablissement, la direction demande aux boites d'interim d'envoyer des eleves infirmiers s'ils n'arrivent pas a nous fournir des infirmiers. Bien entendu ces eleves infirmiers sont payes en tant qu'aide soignants mais la direction nous demande de les laisser faire dextro, insuline, distribution des medocs, pansement simples, pose s/c, etc...
Je sais que c'est courant
mais je m'y suis formellement oppose et donc du coup la direction a arrete cette pratique....
Le probleme c'est que j'ai maintenant la reputation d'une emmerdeuse et d'une fouteuse de merde!!
et du coup le CDI que je devais signer en septembre tombe a l'eau.... (je suis actuellement vacataire)... Que faire?
Je suis infirmiere en MDR dans la region parisienne et dans cet etablissement, la direction demande aux boites d'interim d'envoyer des eleves infirmiers s'ils n'arrivent pas a nous fournir des infirmiers. Bien entendu ces eleves infirmiers sont payes en tant qu'aide soignants mais la direction nous demande de les laisser faire dextro, insuline, distribution des medocs, pansement simples, pose s/c, etc...
Je sais que c'est courant

Le probleme c'est que j'ai maintenant la reputation d'une emmerdeuse et d'une fouteuse de merde!!

Vous avez eu tout à fait raison.
Ces pratiques ne doivent pas perdurer car elles décrédibilisent non seulement les EHPAD mais aussi la profession IDE.
Si vous n'aviez rien dit, vous auriez été considérée comme complice en cas de problème.
Pour votre poste : ne vous faites pas de souci. Vous avez les cartes en main, votre EHPAD a visiblement des problèmes de recrutement.
En septembre, au moment de votre fin de contrat, mettez un peu la pression de manière "subtile", du style : "j'ai une proposition de poste en vue".
En attendant, soyez irréprochable dans votre travail, ne faites rien de "suspect".
Ces pratiques ne doivent pas perdurer car elles décrédibilisent non seulement les EHPAD mais aussi la profession IDE.
Si vous n'aviez rien dit, vous auriez été considérée comme complice en cas de problème.
Pour votre poste : ne vous faites pas de souci. Vous avez les cartes en main, votre EHPAD a visiblement des problèmes de recrutement.
En septembre, au moment de votre fin de contrat, mettez un peu la pression de manière "subtile", du style : "j'ai une proposition de poste en vue".
En attendant, soyez irréprochable dans votre travail, ne faites rien de "suspect".
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Stephen HAWKING
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- Forcené
- Messages : 266
- Inscription : 25 avr. 2007 02:29
- Localisation : Et maintenant, en Martinique!
Cette pratique est hélas banalisée, surtout en MDR, vu que les soins techniques sont moindres.
Tu as eu raison, et comme le suggère Jo, vu la galère de recrutement, à toi de montrer que tu as les cartes en main et pas l'inverse.
Tu as eu raison, et comme le suggère Jo, vu la galère de recrutement, à toi de montrer que tu as les cartes en main et pas l'inverse.
L'intelligence, c'est comme un parachute, quand on en n'a pas, on s'écrase.
C'est beau la Gwada, comme Madinina!
C'est beau la Gwada, comme Madinina!
L’AGENCE D’INTERIM
J’ai toujours aimé voyager. Quand j’étais jeune, G.W.Bush n’existait pas et je rêvais d’aller en vacances aux Etats-Unis ; je voulais trop voir les Twin-towers, l’Empailleur state building… des trucs de naze, quoi.
Mais à l’époque, un billet d’avion coûtait plus cher qu’un ticket de métro et j’essayais de gratter un peu d’argent à droite et à gauche. Dans cette optique, je décidais d’aller vendre mon corps à une agence d’intérim. J’étais encore en apprentissage et je n’imaginais pas travailler autrement que comme aide-soignant. Du moins, c’est ce que je pensais en venant proposer mes (nouvelles) compétences.
Mais voilà, les principes ressemblent beaucoup aux promesses électorales ; ils sont faits pour s’asseoir dessus... Je m’explique : si l’hôpital public s’efforce de mettre de vraies infirmières (diplômées) dans les services de soins, certains ne se prennent pas la tête avec ces détails. Tout le monde sait qu’un ouvrier touche un salaire moins élevé que celui d’un technicien ; les petits ruisseaux font les gros actionnaires…
Je me revois donc franchir la porte de cette clinique, en région parisienne, après un an d’études seulement. A ce stade de ma scolarité, je maîtrisais parfaitement le gant de toilette et la serviette-éponge, mais la technique des intraveineuses relevait du mystère insondable. Vaguement inquiet, je m’entends dire que l’on m’attend aux soins intensifs, au deuxième étage…
6 h 00 ; rejouant la scène de « Doctor Livingstone, I presume ? », je me présente dans la cage aux lions.
« -Bonjour, je suis envoyé par l’agence d’intérim. Vous êtes l’infirmière, j’imagine ?
-Ah, pas vraiment ; moi, je m’occupe du ménage. Mais je connais bien la maison, depuis le temps…
-Enchanté. L’infirmière est dans le coin ?
-Mais c’est vous l’infirmière ! Vous n’êtes pas au courant ? »
Gag. Soudain, je ressens la même impression qu’une éléphante venant demander la pilule à son vétérinaire et qui se ramasse une ligature de trompe…
Avec une certaine appréhension, je questionne ma collègue ; elle se fait un plaisir de me décrire l’ampleur du désastre. Les soins intensifs concernent une demi-douzaine de touristes en pyjamas se faisant bronzer sous les néons. Certains vacanciers, d’ailleurs, attendant patiemment leur transfert vers un centre de loisirs définitif. C’est un Club-med en phase terminale, en quelque sorte. Devant mon air désespéré, la gentille organisatrice essaye de me consoler. Des fois que je partirai en courant…
« Allez ; ce n’est pas si compliqué… vous verrez, je vais vous aider… »
Comme on explique à un petit garçon la manière de se laver les dents, elle me montre en souriant la marche à suivre ; les prescriptions de médicaments, les solutés à changer, les tensions à vérifier… Je me jette donc à l’eau. Très vite, je réalise que le plus difficile, ce n’est pas le côté technique de la chose. En faisant attention, je réussis à reconnaître les différents modèles de tuyaux sortant de sous les draps. Je m’aperçois ainsi que les sondes urinaires sont plus grosses que les tubulures de perfusion. Elles sont également situées (quand tout va bien) en aval de ces dernières… Non, le plus dur, c’est le côté relationnel.
Parce qu’il faut bien donner le sentiment de maîtriser le processus. Même si je n’en suis qu’au stade de la découverte…
Mais, en fait, je réalise que dans ma courte vie, j’ai déjà surmonté des épreuves plus pénibles : l’impossibilité d’épouser ma maman (j’avais cinq ans), la non-existence du Père Noël (huit ans), le niveau intellectuel de mon caporal-chef (dix neuf ans, soit douze mois de désert culturel)…
Cette prise de conscience sur mes capacités à rebondir me redonne du courage. Bientôt, je fais face à l’adversité !
Dans le but de réconforter mes nouveaux patients, j’imite alors John Wayne
racontant des salades à son pote afin de lui remonter le moral. Vous savez ; le
gars qui vient de se faire trouer la peau par les indiens et qui a perdu quinze litres de sang.
« Allez, Bill, accroche-toi ; on va te sortir de là… et fais pas attention aux vautours, ils viennent juste aux nouvelles… »
En m’organisant un peu, je trouve un certain rythme de croisière. Ainsi, lorsque le moment des bilans arrive, je commence par les malades les plus endormis. De cette manière, je peux m’entraîner sans qu’ils se mettent à piouner trop fort. A la quatrième prise de sang, je compte deux hématomes, seulement. Je suis tout de même plus à l’aise pour servir les petits déjeuners. Je maîtrise la technique car je l’ai souvent fait quand j’étais petit, les dimanche matin. Papa et maman étaient ravis…
La phase suivante est toutefois fort délicate ; il me faut en effet préparer les perfusions de la matinée et je dois jongler avec les milligrammes de sodium, les millilitres de potassium et les kilo-gamma-minutes de Lénitral… Mes cours relatifs à ce sujet ne sont vieux que de quinze jours et je suis moins au top dans ce domaine que pour la préparation du café au lait. Sans trop y croire, je manipule les denrées prescrites par le médecin et je les branche en guettant les premiers signes de convulsion parmi l’assistance… A ma grande surprise, rien ne se passe ; aucun bug. C’est fou le nombre de choses nouvelles que je pratique… J’apprends plus en un jour de bizutage qu’en six mois de formation !
Mais c’est quand même crevant de prendre des bouffées d’angoisse toutes les dix minutes. J’ai beau avoir le caractère mieux fait que la figure, après douze heurs de navigation à vue, je quitte la clinique, épuisé. En remontant la rue de la poupée qui tousse, je regarde les vitrines afin d’oublier cette journée où je viens de perdre mon pucelage professionnel ; tiens, une agence de voyages !
Et puis crotte ! Tant pis pour mes vacances au pays de Coca-cola et de Ma queue Donald ; si je dois retourner dans ce purgatoire pour me payer une semaine à New York, autant changer de destination. Je préfère laisser la statue et garder ma liberté.

J’ai toujours aimé voyager. Quand j’étais jeune, G.W.Bush n’existait pas et je rêvais d’aller en vacances aux Etats-Unis ; je voulais trop voir les Twin-towers, l’Empailleur state building… des trucs de naze, quoi.
Mais à l’époque, un billet d’avion coûtait plus cher qu’un ticket de métro et j’essayais de gratter un peu d’argent à droite et à gauche. Dans cette optique, je décidais d’aller vendre mon corps à une agence d’intérim. J’étais encore en apprentissage et je n’imaginais pas travailler autrement que comme aide-soignant. Du moins, c’est ce que je pensais en venant proposer mes (nouvelles) compétences.
Mais voilà, les principes ressemblent beaucoup aux promesses électorales ; ils sont faits pour s’asseoir dessus... Je m’explique : si l’hôpital public s’efforce de mettre de vraies infirmières (diplômées) dans les services de soins, certains ne se prennent pas la tête avec ces détails. Tout le monde sait qu’un ouvrier touche un salaire moins élevé que celui d’un technicien ; les petits ruisseaux font les gros actionnaires…
Je me revois donc franchir la porte de cette clinique, en région parisienne, après un an d’études seulement. A ce stade de ma scolarité, je maîtrisais parfaitement le gant de toilette et la serviette-éponge, mais la technique des intraveineuses relevait du mystère insondable. Vaguement inquiet, je m’entends dire que l’on m’attend aux soins intensifs, au deuxième étage…
6 h 00 ; rejouant la scène de « Doctor Livingstone, I presume ? », je me présente dans la cage aux lions.
« -Bonjour, je suis envoyé par l’agence d’intérim. Vous êtes l’infirmière, j’imagine ?
-Ah, pas vraiment ; moi, je m’occupe du ménage. Mais je connais bien la maison, depuis le temps…
-Enchanté. L’infirmière est dans le coin ?
-Mais c’est vous l’infirmière ! Vous n’êtes pas au courant ? »
Gag. Soudain, je ressens la même impression qu’une éléphante venant demander la pilule à son vétérinaire et qui se ramasse une ligature de trompe…
Avec une certaine appréhension, je questionne ma collègue ; elle se fait un plaisir de me décrire l’ampleur du désastre. Les soins intensifs concernent une demi-douzaine de touristes en pyjamas se faisant bronzer sous les néons. Certains vacanciers, d’ailleurs, attendant patiemment leur transfert vers un centre de loisirs définitif. C’est un Club-med en phase terminale, en quelque sorte. Devant mon air désespéré, la gentille organisatrice essaye de me consoler. Des fois que je partirai en courant…
« Allez ; ce n’est pas si compliqué… vous verrez, je vais vous aider… »
Comme on explique à un petit garçon la manière de se laver les dents, elle me montre en souriant la marche à suivre ; les prescriptions de médicaments, les solutés à changer, les tensions à vérifier… Je me jette donc à l’eau. Très vite, je réalise que le plus difficile, ce n’est pas le côté technique de la chose. En faisant attention, je réussis à reconnaître les différents modèles de tuyaux sortant de sous les draps. Je m’aperçois ainsi que les sondes urinaires sont plus grosses que les tubulures de perfusion. Elles sont également situées (quand tout va bien) en aval de ces dernières… Non, le plus dur, c’est le côté relationnel.
Parce qu’il faut bien donner le sentiment de maîtriser le processus. Même si je n’en suis qu’au stade de la découverte…
Mais, en fait, je réalise que dans ma courte vie, j’ai déjà surmonté des épreuves plus pénibles : l’impossibilité d’épouser ma maman (j’avais cinq ans), la non-existence du Père Noël (huit ans), le niveau intellectuel de mon caporal-chef (dix neuf ans, soit douze mois de désert culturel)…
Cette prise de conscience sur mes capacités à rebondir me redonne du courage. Bientôt, je fais face à l’adversité !
Dans le but de réconforter mes nouveaux patients, j’imite alors John Wayne
racontant des salades à son pote afin de lui remonter le moral. Vous savez ; le
gars qui vient de se faire trouer la peau par les indiens et qui a perdu quinze litres de sang.
« Allez, Bill, accroche-toi ; on va te sortir de là… et fais pas attention aux vautours, ils viennent juste aux nouvelles… »
En m’organisant un peu, je trouve un certain rythme de croisière. Ainsi, lorsque le moment des bilans arrive, je commence par les malades les plus endormis. De cette manière, je peux m’entraîner sans qu’ils se mettent à piouner trop fort. A la quatrième prise de sang, je compte deux hématomes, seulement. Je suis tout de même plus à l’aise pour servir les petits déjeuners. Je maîtrise la technique car je l’ai souvent fait quand j’étais petit, les dimanche matin. Papa et maman étaient ravis…
La phase suivante est toutefois fort délicate ; il me faut en effet préparer les perfusions de la matinée et je dois jongler avec les milligrammes de sodium, les millilitres de potassium et les kilo-gamma-minutes de Lénitral… Mes cours relatifs à ce sujet ne sont vieux que de quinze jours et je suis moins au top dans ce domaine que pour la préparation du café au lait. Sans trop y croire, je manipule les denrées prescrites par le médecin et je les branche en guettant les premiers signes de convulsion parmi l’assistance… A ma grande surprise, rien ne se passe ; aucun bug. C’est fou le nombre de choses nouvelles que je pratique… J’apprends plus en un jour de bizutage qu’en six mois de formation !
Mais c’est quand même crevant de prendre des bouffées d’angoisse toutes les dix minutes. J’ai beau avoir le caractère mieux fait que la figure, après douze heurs de navigation à vue, je quitte la clinique, épuisé. En remontant la rue de la poupée qui tousse, je regarde les vitrines afin d’oublier cette journée où je viens de perdre mon pucelage professionnel ; tiens, une agence de voyages !
Et puis crotte ! Tant pis pour mes vacances au pays de Coca-cola et de Ma queue Donald ; si je dois retourner dans ce purgatoire pour me payer une semaine à New York, autant changer de destination. Je préfère laisser la statue et garder ma liberté.

Je crois que beaucoup de cliniques s'autorisent en effet pas mal de liberté avec la législation... En 30 ans, je n'ai pas l'impression que cela ait bien changé...
Sinon, pour répondre à Droopy ; non, je ne suis pas allé aux USA finalement. Vu mes charges familiales, je me contente de faire du camping dans les côtes d'Armor ou le Loir et Cher...
Sinon, pour répondre à Droopy ; non, je ne suis pas allé aux USA finalement. Vu mes charges familiales, je me contente de faire du camping dans les côtes d'Armor ou le Loir et Cher...
