Appel à l'aide : on a laissé souffrir ma mère!

[petitebijou]

Ca y est, j'ai rencontré le docteur G. . Lors de ce rdv, j'ai appris qu'il y avait eu plein de failles ds la prise en charge de ma mère et que la principale vient du docteur J. qui a pris en charge ma mère. En effet, quand il a accepté de faire l'angioplastie, il ne s'est pas renseigné sur sa maladie et ne savait donc pas que c'était terminale. Quand ma mère a été admise en réa, le docteur G. a vu qu'il n'y avait pas de consignes en cas de problème et a demandé au docteur J. de prendre les renseignements nécessaires pour le suivi de sa patiente, elle l'a même consigné ds le dossier. Et il ne l'a pas fait puisqu'à aucun moment il est venu nous voir pr cela, il n'a pas plus demandé de renseignements à l'hôpital où elle était avant. Le docteur G. m'a dit que qd elle avait lu ma lettre, elle était révoltée pcq il y avait ts les renseignements nécessaires et m'a assuré que si elle les avaient connu, bien sûr qu'elle aurait autorisé de l'hypnovel ou un bolus de morphine. Vous n'imaginez pas le soulagement qd j'ai entendu ça. Ensuite, j'ai appris que le docteur J. ce matin là, sous les conseils du docteur G. a appelé un confrère pr savoir ce qu'il pourrait donner à ma mère ss dommages et ce médecin lui a conseillé un bolus de morphine et va savoir prquoi le docteur J. ne l'a pas fait, il semblerait qu'il n'ait pas eu le temps. Enfin, je sais donc à qui m'adresser maintenant. Mais de ce rdv déjà, je suis sortie bien soulagée et j'y voyais plus clair. De plus le docteur G. s'est excusé et m'a dit qu'à l'avenir, elle prendrait les renseignements nécessaires si son collègue ne l'avait pas fait et elle prendrait le temps de faire connaissance avec la famille même si elle sentait de la méfiance ou autre (elle m'a dit qu'elle avait senti de la méfiance de ma part, elle a compris prquoi ensuite). J'étais vraiment soulagée qu'elle reconnaisse ses torts. Maintenant, je vais prendre rdv avec le docteur J..

[toxicgirl]

Votre témoignage m'a énormément touchée, je le trouve même bouleversant ..
Je n'imagine pas la douleur que l'on doit ressentir en voyant sa maman souffrir de la sorte ..

J'ai moi- même une grand- mère décédée en 1984 d'un cancer généralisé, je ne l'ai pas connue, mais je sais qu'elle a énormément souffert ..

En tout cas, je ne comprends pas que le docteur G n'ait pas elle- même pris les renseignements nécessaires pour la prise en charge de votre maman !! Je veux dire, ils collaborent, non ? Tous deux doivent donc être informés de la situation du patient, non ?
Je ne suis pas encore dans le milieu, mais je trouve ça aberrant.

Même si les mots ne sont absolument pas suffisants, je vous souhaite bien du courage, vous avez raison de vous battre ..

[katseyes]

Toutes mes condoléances, pour avoir vécu une telle séparation, je sais combien c'est difficile...

La situation que tu décrit est dramatique et révoltante mais les soins intensifs et la réa ne sont pas les meilleurs services pour une prise en charge de fin de vie! je ne comprends pas que ta Maman y soit passée...

Tu dis que ta Maman a été "débranchée", ça aussi ça me parait hallucinant pour une prise en charge de fin de vie
!

[katseyes]

oops la faute d'ortographe...

[petitebijou]

Il est vrai que ces services ne sont pas fait pr des fins de vie ms ce jour là il n'était pas question qu'elle meure, elle devait avoir une chimio et elle a été ds ce service pcq c'était nécessaire. De plus, je pense que ds n'importe quel service où on est, s'il arrive qqch, on doit pouvoir gérer et respecter les gens jusqu'au bout.
Ensuite, je ne comprends pas la phrase suivante, je pense que tu n'as pas compris tte la lettre.
Merci de ton soutien en tous cas.

[katseyes]

Ce que je veux dire c'est que ton expérience relance le débat sur la prise en charge des fins de vie en réa où parfois cela ressemble plus à de l'acharnement et où le côté psychologique et la douleur sont malheureusement occultés par le corps médical...

Je pense avoir compris la lettre; c'est juste le mot "débranchée" qui m'interpelle.

[petitebijou]

[size=24]A l’attention du docteur J., médecin radiologue à la clinique du P.

Je vous écris bien tard après ma dernière lettre mais j’avais besoin de me poser, de prendre du recul. Le temps a passé mais pas ma colère envers vous et je pense que ça ne passera jamais.
En juillet, je suis allée rencontrer le docteur G. et de cette entrevue, je suis sortie d’une part soulagée et d’une autre encore plus révoltée. Mme G. m’a dit que ma lettre l’avait révoltée car toutes les informations dont elle avait besoin pour la prise en charge de ma mère y étaient. Elle m’a donc expliqué que quand elle a reçu ma mère, elle s’est rendue compte que dans le dossier, il n’y avait pas les informations nécessaires au cas où il y aurait un problème. Elle vous a donc demandé de rechercher ces informations et l’a consigné dans le dossier. Or, vous n’êtes jamais venu nous voir, que ce soit le soir de l’angioplastie ou le lendemain, ne serait-ce que pour vous présenter ou pour savoir quoi faire en cas de problème. Vous m’écrivez dans votre lettre que le pôle santé S. et L. ne vous avait pas transmis suffisamment de données mais n’est-ce pas votre rôle d’aller chercher ces informations quand elles manquent ? Moi qui suis infirmière, j’accueille souvent de nouveaux patients et des informations me manquent régulièrement. Il est évident que si j’attends qu’on me les donne, j’attendrai longtemps. Mme G. s’est donc excusée, elle, de ne pas être venue me voir pour prendre les informations elle-même et m’a confirmé que si elle avait su, elle aurait utilisé de l’Hypnovel sans problème ou de la morphine, en toute connaissance de cause des effets secondaires. J’étais là pour accepter de prendre le risque et ma mère le demandait. Ce qui veut dire que si vous aviez fait votre travail dès le début, ma mère ne se serait pas vue étouffer. De plus, quand vous avez fait cette angioplastie, vous avez dû voir l’étendue de la tumeur et il était donc logique qu’il puisse y avoir des complications.
En outre, dans votre lettre, vous me dîtes à plusieurs reprises que si vous aviez eu connaissance de l’état de ma mère, vous n’auriez pas fait cette angioplastie. Encore une fois je vous le dis, renseignez-vous mieux sur vos patients. J’espère également que vous consultez le dossier plus tôt que juste avant l’intervention parce que là effectivement c’est un peu tard. Et quand vous me dîtes que vous n’auriez pas fait cette angioplastie, ça me révolte d’autant plus que ce n’est pas mon problème, ce n’est pas ce dont je parle dans ma lettre, je parle de la prise en charge générale de ma mère et plus particulièrement de sa souffrance. Vous cherchez à vous dédouaner. Vous l’avez accepté, il faut assumer. Nous, par contre, nous n’avions pas choisi la clinique du P. et nous avions même des réticences.
Mais ce que je n’accepterai jamais, c’est le temps que vous avez mis à intervenir quand elle étouffait, il a fallu vous appeler de trop nombreuses fois. Vous n’avez pas pris sa souffrance au sérieux en lui administrant un Xanax ! Sa souffrance aurait pu être abrégée plus tôt si vous vous étiez renseigné, surtout que j’étais là avec elle et que je vous ai dit à plusieurs reprises que ma mère était mourante. De plus ma mère était cohérente et était capable de comprendre les risques de tels médicaments. Vous avez été trop long à réagir alors que vous aviez toutes les données nécessaires afin que Mme G. puisse intervenir correctement et soulager ma mère. J’ai appris aussi que vous avez appelé un confrère qui vous a conseillé d’augmenter la morphine mais là encore c’était trop tard.
Voilà ce que je souhaitais vous dire. Sachez que par votre faute et incompétence ma mère est morte en souffrant, chose que je n’oublierai jamais. Ces images resteront gravées en moi. Aujourd’hui, il est évident que je déconseille la clinique du P. et même si c’est à petite échelle, c’est déjà ça de gagné.
Je ne souhaite pas de réponse de votre part car je pense qu’elle sera comme l’autre, sans réel sentiment de compassion, sans excuses et toute aussi impersonnelle.

Marie-Laure Loison[/size]

[petitebijou]

Merci encore pour tout et bon courage à tous!

[Norma Colle]

L'attitude du docteur G ne me semble pas très déontologique par rapport au docteur J....(limite attitude cour maternelle"c'est pas moi c'est l'autre,madame."..)C'est très facile d'accuser une personne qui n'est pas présente et qui n'aura pas de droit de réponse.Peut-être serait-il intéressant de les rencontrer en même temps?

[zeb24]

Il manque une prise en charge en amont de la famille pour que lors du premier ACR, elle sache dire non quand on leur demande si on réanime ou pas. Accepter de laisser partir ses proches n'est pas facile. Il faut que développe cette culture de la non réanimation des fins de vie.

[petitebijou]

Effectivement, je trouve que l'attitude du docteur G. n'est pas forcément correcte mais je ne souhaite pas le rencontrer, ça me fera plus de mal que de bien. En ce qui concerne le docteur G., je lui ai fait confiance car elle a reconnu ses fautes , qu'elle fera différemment à l'avenir, de plus, elle m'a parlé de son histoire personnelle qui rejoint un peu la mienne. Pour moi, ils sont tous les deux responsables mais un seul a fait l'effort de le reconnaître.