Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
A l'attention des infirmiers(ières) et aides-soignant(e)s
Communication de mon témoignage sur ma récente hospitalisation à l’hôpital Beaujon de Clichy (92).
Je vous le livre tel que je l'ai adressé aux Responsables adminitratifs de l'AP HP.
Au préalable, je tiens à préciser que j’ai reçu des visites tous les jours et que j’ai été accompagnée à l’hôpital. Plusieurs personnes peuvent donc conforter ce récit.
Je tiens également à spécifier que je suis sûre qu’il y a certainement du positif à Beaujon. Mais malheureusement, ce qui suit m’est tombé dessus en l’espace de 5 jours !
Par ailleurs, je tiens à dire que j’ai été souvent hospitalisée, et que j’ai rencontré, le plus souvent, des conditions à l’extrême inverses de celles décrites ci-dessous, sur tous les plans, et surtout humain.
1. Arrivée dans le service et état des lieux
Je suis arrivée le dimanche 26 octobre 2008 à l’hôpital Beaujon.
J’ai été dirigée vers ma chambre A3, au troisième étage du bâtiment principal. J ai rencontré une voisine de chambre arrivée en même temps, qui pourrait conforter ce témoignage.
Ce qui nous a frappé d’emblée a été l’état de saleté de la chambre, autant que des toilettes, et nous avons commencé notre installation en faisant le ménage, et utilisé des lingettes que j’avais apportées pour mon hygiène propre.
Celles-ci ont tout d’abord servi à nettoyer la poignée de portes des toilettes –souillée par ce qui semblait être du sang, la lunette des toilettes, simplement avec des taches… par contre nous n’avons pas touché à la bassine posée au sol, souillée et emplie de papier et d’on ne savait quoi depuis on ne savait quand.
Naturellement, le nettoyage du lavabo a suivi. Celui des toilettes seulement, car nous avions décidé de ne pas utiliser celui de la chambre (nous n’avions pas prévu de produits d’entretien pour cela !).
Nous nous sommes ensuite intéressées à nos lits. En ce qui me concerne, je n’avais pas de couverture. Quant à ma voisine, elle n’avait pas non plus d’oreiller.
Il nous a été expliqué que c’était la fin de semaine, que tout était est parti au nettoyage, et pas encore revenu (je n’ai pas pu obtenir de couverture jusqu’à ma sortie de l’hôpital, le vendredi suivant –et j’ai dû demander à quelqu’un de ma famille de m’en apporter une le mercredi).
Pour continuer avec les lits, en nous penchant pour chercher leur mécanisme, nous avons également trouvé dessous des gazes (pansements) plus ou moins souillées.
Tant que nous avions le nez plongé au sol, nous avons constaté que le bas rideau de séparation était au-delà de sale, carrément noir de crasse, et lui-même encombré de moutons.
Déjà déstabilisées, nous avons plus tard constaté l’état des fenêtres. Leur état pouvait donne à croire qu’elles n’ont pas été nettoyées depuis des années.
Nous avons ensuite commencé à nous installer et dû nettoyer « meubles de chevet » et plateau-repas, car sales et collants.
Nous aurions bien appelé pour parler de tout cela, mais, impossible de trouver les sonnettes (la mienne a été branchée le lendemain).
Oserai-je vous parlez de l’état des douches (communes à l’aile) ? Certes, nous n’étions pas censées nous adosser aux murs, et étions heureusement encore valides à ce moment-là, car nous n’en avons pas eu besoin. Mais le tabouret, seul endroit où nous pouvions poser nos vêtements et serviettes (sorte de draps d’hôpital déconseillés pour les peaux sensibles), était déjà encombré de linge sale. Ne parlons pas de l’odeur, en supposant qu’elle était due à la « bétadine » seule.
Nous avons supposé que le personnel d’entretien était également en congé en fin de semaine et que les choses allaient s’arranger dès le lundi.
La suite fut pire ! Les jours suivants les allées et venues du balai, tenu précautionneusement par la femme de ménage, qui prenait bien soin de ne jamais rien cogner et, donc, contournait scrupuleusement tous les obstacles. Le dernier jour, elle est entrée poussant le balai en avant et en ligne droite, pour reculer ensuite de même, laissant ainsi au fond de la chambre ce qui avait pu s’accumuler depuis le couloir. Je partais ce jour-là, soulagée.
Autre détail révélateur du peu de cas fait de l’hygiène : mon verre n’a jamais été ni changé ni nettoyé durant tout mon séjour. Après mon opération, j’ai bu avec une paille, puis dès mes mains ont pu le faire, j’ai utilisé des petites bouteilles achetées par ma nièce. Car, si l’eau de l’hôpital était en bouteille, la taille et le poids de celle+ci m’interdisait de la manipuler. Et, demander de l’aide pour une chose non urgente aux yeux du personnel, était hors de question.
Avant que ne s’achève la journée, nous avons eu bien sûr quelques examens médicaux, comme la prise de tension. Les tensiomètres étant trop usés, l’infirmier a trouvé la solution en prenant ma tension à la cheville.
2. Les relations humaines
Je devais également passer un scanner du rachis. Je ne sais pour quelles raisons il y a eu des retards, ce qui n’était pas grave dans la mesure où je dormais là. D’ailleurs, c’est alors que je dormais déjà que l’examen a eu lieu, mais j’étais trop endormie pour pouvoir me déplacer moi-même (je ne sais pas quelle heure il était). Je ne me souviens donc que de la rudesse avec laquelle j’ai été déplacée du lit au brancard, tant à l’aller qu’au retour, les infirmiers expliquant qu’ils étaient très fatigués et se plaignant d’en avoir déjà «plein les bras ».
Ne parlons pas de l’effet que fait cette douche aux aurores, mais j’ai cru que j’allais commencer ma journée par vomir.
Pour parler de la simple courtoisie des aides-soignantes où les infirmières :
Le lendemain matin, une douche d’abord, puis l’opération. Réveil rude à 5h30 avec « allez-allez, on se dépêche ma petite dame ». Puis, « maintenant, elle va être gentille et se rendormir la petite dame… ».
J’ai un gros défaut : je ronfle. C’est pourquoi j’avais demandé (depuis trois semaines auparavant et jusqu’à mon arrivée), à pouvoir être seule dans une chambre. Ce n’est pas tant le goût du luxe ou de mes aises qui me motivait, mais la crainte de gêner.
L’effet ne s’est pas fait attendre.
Le matin de l’opération, celles-ci nous ont gentiment demandé si nous avions bien dormi. J’ai eu le malheur de répondre que je n’avais pas très bien dormi. La réplique a fusé : « pourtant, qu’est-ce que vous nous avez emm… avec vos ronflettes » (non ce n’est pas ma voisine, mais bien une infirmière que je cite).
Un peu estomaquée, j’ai renouvelé ma demande de chambre seule à diverses reprises. Après quelques « il n’y en a pas » j’ai eu droit à un « vous n’êtes pas éligible pour une chambre seule » !
Je garde l’impression que les malades à hospitaliser ne sont pas vraiment les bienvenus dans cet établissement ou est-ce vraiment, ainsi que plusieurs personnes me l’ont dit, parce que Beaujon se trouve en une banlieue « négligeable » ?
Peu de souvenirs de ma journée d’opération, mais la lettre reçue, et mentionnée ci-dessus me fait me réjouir de ne pas en avoir.
3. Les soins infirmiers
Le mercredi matin, je demande à arrêter la morphine, qui a des effets secondaires, que je connais pour les avoir déjà subis lors d’interventions antérieures. Mais la douleur étant toujours là, l’aide soignante m’apporte deux comprimés de paracétamol 500. Outre le manque d’efficacité, un œdème à la gorge et consécutif à l’intervention ne me permettait pas de les avaler. Il n’était pas question de déranger le médecin ou l’infirmière du service avant la fin de la journée. En attendant ? « je ne peux rien faire, faites un effort ». J’ai dû attendre l’après-midi pour que ma nièce (présente tous les jours) me sorte les médicaments appropriés de ma trousse (j’avais heureusement été prévenue d’apporter ma propre pharmacie à l’hôpital).
Mercredi toujours : le redon fut enlevé de ma gorge, et c’était le moment de me mettre un collier cervical. Il n’y en avait aucun à ma taille, car ils étaient tous, « taille enfant ». Après avoir expliqué aux infirmières que, non seulement j’étouffai, mais que cette pression me faisait également très mal à la cicatrice, j’ai suggéré d’utiliser mon propre collier, ce qui fut accepté avec soulagement, au début, puis avec énervement : il fallait y mettre une protection que les ciseaux n’arrivaient pas à découper.
Quelques heures après, je m’aperçois que mes mains étaient pleines de sang. A ma grande surprise, l’aide soignante me dit que je ne saignais pas ! Elle a tout de même accepté d’appeler une infirmière qui a stoppé l’hémorragie.
Je n’ose parler de réflexions extrêmement choquantes lorsque la sonde urinaire fut enlevée le mercredi. Est-ce que j’ai des « fuites » et (comme je ne comprenais pas), que je ne « pisse pas au lit ? » !?
Dès que j’ai pu (mercredi toujours), je me suis rendue aux toilettes (la bassine citée au début était toujours là). Et là, par erreur en cherchant la lumière, j’ai appuyé sur la sonnette. C’est ma pauvre voisine de chambre (arrivée après « Chantal ») qui s’est d’abord pris les foudres pour le dérangement, puis moi : « vous me dérangez pour rien, on n’a pas que ça à faire »...
Le matériel ambulant :
Le jeudi, il convenait de me faire un nouveau scanner. Pas encore très vaillante, je dois être emmenée en chaise roulante. Nous arrivons tant bien que mal à l’ascenseur : la chaise était défectueuse et bringuebalait tant et si bien que je garde encore une trace du pincement sur ma cuisse en ce 22 novembre (d’environ 20 centimètres à l’origine, il n’en reste que 4 ou 5 à ce jour) et j’ai préféré finir le trajet à pied, mais seule, car je ne marchais pas assez vite. L’hôpital Beaujon et très grand… je suis naturellement revenue également seule et à pied, avec seulement les murs pour m’accrocher, guidée un sens de l’orientation légendaire.
4. Fin du séjour
Inutile de dire que lorsque mon chirurgien m’a proposé de sortir plus tôt que prévu, j’ai rapidement trouvé des solutions pour organiser mon retour ce vendredi 31 octobre. Départ prévu entre 15h00 et 15h30.
À 8h00 du matin l’aide-soignante, pressée de me rendre service, décide de faire en vitesse mes bagages, et j’ai dû finalement batailler pour les faire moi-même, pour éviter que tout ne soit engouffré dans des sacs « vestiaire » de l’hôpital et pour pouvoir conserver les draps et couvertures qui m’avait été apportés par ma famille. Mais pas encore vaillante, je dois avouer que ce fut très dur, et je n’avais pas la force de défaire ce qui avait déjà été fait, et dus me contenter de finir de remplir mes petits bagages, ce qui ne fut pas sans conséquence :
Il fallait que je rentre en ambulance en position « allongée, ou semi allongée ». Donc le service adéquat de l’hôpital prend les dispositions nécessaires avec une compagnie d’ambulances portant le doux nom de « B...
».
Les ambulanciers, très ponctuels, viennent chercher ainsi que mes bagages. Trouvant mes bagages trop nombreux, mais plus légers que moi, ils s’en emparent pour les mettre sur le brancard et m’ont demandé de les suivre… à pied.
Dans l’ambulance, les bagages restent sur le brancard, et je suis installée sur une sorte de strapontin, sans dossier, instable, et sans ceinture de sécurité. J’ai pu également indiquer le chemin aux ambulanciers qui semblaient s’égarer et n’avaient pas pris auparavant la peine de regarder sur leur GPS. Situés à Asnières, il est invraisemblable qu’ils ne sachent pas se diriger vers Courbevoie !
La vitesse semblant être une préoccupation pour cette compagnie, j’ai dû « m’accrocher » autant que le permettait mon bras gauche (le droit étant encore invalide et mon corps très douloureux. J’affirme donc avoir été mise en danger, avec une désinvolture que j’oserai qualifier de criminelle compte tenu de mon état physique. Une amie et ma nièce qui m’attendaient devant chez moi pour me sortir de l’ambulance, peuvent témoigner de l’état dans lequel je suis arrivée ».
Qui agrée et cautionne de telles compagnies d’ambulances ?
Permettez-moi maintenant de poser 2 questions : comment tout cela est-il possible ? Et qui laisse faire des choses pareilles ? Un IRresponsable en tous cas.
Je voudrais simplement rappeler que l’équipe chirurgicale est réputée au plan mondial, et que cette renommée là est parfaitement méritée. Accepter de sauver ou simplement améliorer des vies dans ces conditions est plus qu’admirable.
SPITAK
Communication de mon témoignage sur ma récente hospitalisation à l’hôpital Beaujon de Clichy (92).
Je vous le livre tel que je l'ai adressé aux Responsables adminitratifs de l'AP HP.
Au préalable, je tiens à préciser que j’ai reçu des visites tous les jours et que j’ai été accompagnée à l’hôpital. Plusieurs personnes peuvent donc conforter ce récit.
Je tiens également à spécifier que je suis sûre qu’il y a certainement du positif à Beaujon. Mais malheureusement, ce qui suit m’est tombé dessus en l’espace de 5 jours !
Par ailleurs, je tiens à dire que j’ai été souvent hospitalisée, et que j’ai rencontré, le plus souvent, des conditions à l’extrême inverses de celles décrites ci-dessous, sur tous les plans, et surtout humain.
1. Arrivée dans le service et état des lieux
Je suis arrivée le dimanche 26 octobre 2008 à l’hôpital Beaujon.
J’ai été dirigée vers ma chambre A3, au troisième étage du bâtiment principal. J ai rencontré une voisine de chambre arrivée en même temps, qui pourrait conforter ce témoignage.
Ce qui nous a frappé d’emblée a été l’état de saleté de la chambre, autant que des toilettes, et nous avons commencé notre installation en faisant le ménage, et utilisé des lingettes que j’avais apportées pour mon hygiène propre.
Celles-ci ont tout d’abord servi à nettoyer la poignée de portes des toilettes –souillée par ce qui semblait être du sang, la lunette des toilettes, simplement avec des taches… par contre nous n’avons pas touché à la bassine posée au sol, souillée et emplie de papier et d’on ne savait quoi depuis on ne savait quand.
Naturellement, le nettoyage du lavabo a suivi. Celui des toilettes seulement, car nous avions décidé de ne pas utiliser celui de la chambre (nous n’avions pas prévu de produits d’entretien pour cela !).
Nous nous sommes ensuite intéressées à nos lits. En ce qui me concerne, je n’avais pas de couverture. Quant à ma voisine, elle n’avait pas non plus d’oreiller.
Il nous a été expliqué que c’était la fin de semaine, que tout était est parti au nettoyage, et pas encore revenu (je n’ai pas pu obtenir de couverture jusqu’à ma sortie de l’hôpital, le vendredi suivant –et j’ai dû demander à quelqu’un de ma famille de m’en apporter une le mercredi).
Pour continuer avec les lits, en nous penchant pour chercher leur mécanisme, nous avons également trouvé dessous des gazes (pansements) plus ou moins souillées.
Tant que nous avions le nez plongé au sol, nous avons constaté que le bas rideau de séparation était au-delà de sale, carrément noir de crasse, et lui-même encombré de moutons.
Déjà déstabilisées, nous avons plus tard constaté l’état des fenêtres. Leur état pouvait donne à croire qu’elles n’ont pas été nettoyées depuis des années.
Nous avons ensuite commencé à nous installer et dû nettoyer « meubles de chevet » et plateau-repas, car sales et collants.
Nous aurions bien appelé pour parler de tout cela, mais, impossible de trouver les sonnettes (la mienne a été branchée le lendemain).
Oserai-je vous parlez de l’état des douches (communes à l’aile) ? Certes, nous n’étions pas censées nous adosser aux murs, et étions heureusement encore valides à ce moment-là, car nous n’en avons pas eu besoin. Mais le tabouret, seul endroit où nous pouvions poser nos vêtements et serviettes (sorte de draps d’hôpital déconseillés pour les peaux sensibles), était déjà encombré de linge sale. Ne parlons pas de l’odeur, en supposant qu’elle était due à la « bétadine » seule.
Nous avons supposé que le personnel d’entretien était également en congé en fin de semaine et que les choses allaient s’arranger dès le lundi.
La suite fut pire ! Les jours suivants les allées et venues du balai, tenu précautionneusement par la femme de ménage, qui prenait bien soin de ne jamais rien cogner et, donc, contournait scrupuleusement tous les obstacles. Le dernier jour, elle est entrée poussant le balai en avant et en ligne droite, pour reculer ensuite de même, laissant ainsi au fond de la chambre ce qui avait pu s’accumuler depuis le couloir. Je partais ce jour-là, soulagée.
Autre détail révélateur du peu de cas fait de l’hygiène : mon verre n’a jamais été ni changé ni nettoyé durant tout mon séjour. Après mon opération, j’ai bu avec une paille, puis dès mes mains ont pu le faire, j’ai utilisé des petites bouteilles achetées par ma nièce. Car, si l’eau de l’hôpital était en bouteille, la taille et le poids de celle+ci m’interdisait de la manipuler. Et, demander de l’aide pour une chose non urgente aux yeux du personnel, était hors de question.
Avant que ne s’achève la journée, nous avons eu bien sûr quelques examens médicaux, comme la prise de tension. Les tensiomètres étant trop usés, l’infirmier a trouvé la solution en prenant ma tension à la cheville.
2. Les relations humaines
Je devais également passer un scanner du rachis. Je ne sais pour quelles raisons il y a eu des retards, ce qui n’était pas grave dans la mesure où je dormais là. D’ailleurs, c’est alors que je dormais déjà que l’examen a eu lieu, mais j’étais trop endormie pour pouvoir me déplacer moi-même (je ne sais pas quelle heure il était). Je ne me souviens donc que de la rudesse avec laquelle j’ai été déplacée du lit au brancard, tant à l’aller qu’au retour, les infirmiers expliquant qu’ils étaient très fatigués et se plaignant d’en avoir déjà «plein les bras ».
Ne parlons pas de l’effet que fait cette douche aux aurores, mais j’ai cru que j’allais commencer ma journée par vomir.
Pour parler de la simple courtoisie des aides-soignantes où les infirmières :
Le lendemain matin, une douche d’abord, puis l’opération. Réveil rude à 5h30 avec « allez-allez, on se dépêche ma petite dame ». Puis, « maintenant, elle va être gentille et se rendormir la petite dame… ».
J’ai un gros défaut : je ronfle. C’est pourquoi j’avais demandé (depuis trois semaines auparavant et jusqu’à mon arrivée), à pouvoir être seule dans une chambre. Ce n’est pas tant le goût du luxe ou de mes aises qui me motivait, mais la crainte de gêner.
L’effet ne s’est pas fait attendre.
Le matin de l’opération, celles-ci nous ont gentiment demandé si nous avions bien dormi. J’ai eu le malheur de répondre que je n’avais pas très bien dormi. La réplique a fusé : « pourtant, qu’est-ce que vous nous avez emm… avec vos ronflettes » (non ce n’est pas ma voisine, mais bien une infirmière que je cite).
Un peu estomaquée, j’ai renouvelé ma demande de chambre seule à diverses reprises. Après quelques « il n’y en a pas » j’ai eu droit à un « vous n’êtes pas éligible pour une chambre seule » !
Je garde l’impression que les malades à hospitaliser ne sont pas vraiment les bienvenus dans cet établissement ou est-ce vraiment, ainsi que plusieurs personnes me l’ont dit, parce que Beaujon se trouve en une banlieue « négligeable » ?
Peu de souvenirs de ma journée d’opération, mais la lettre reçue, et mentionnée ci-dessus me fait me réjouir de ne pas en avoir.
3. Les soins infirmiers
Le mercredi matin, je demande à arrêter la morphine, qui a des effets secondaires, que je connais pour les avoir déjà subis lors d’interventions antérieures. Mais la douleur étant toujours là, l’aide soignante m’apporte deux comprimés de paracétamol 500. Outre le manque d’efficacité, un œdème à la gorge et consécutif à l’intervention ne me permettait pas de les avaler. Il n’était pas question de déranger le médecin ou l’infirmière du service avant la fin de la journée. En attendant ? « je ne peux rien faire, faites un effort ». J’ai dû attendre l’après-midi pour que ma nièce (présente tous les jours) me sorte les médicaments appropriés de ma trousse (j’avais heureusement été prévenue d’apporter ma propre pharmacie à l’hôpital).
Mercredi toujours : le redon fut enlevé de ma gorge, et c’était le moment de me mettre un collier cervical. Il n’y en avait aucun à ma taille, car ils étaient tous, « taille enfant ». Après avoir expliqué aux infirmières que, non seulement j’étouffai, mais que cette pression me faisait également très mal à la cicatrice, j’ai suggéré d’utiliser mon propre collier, ce qui fut accepté avec soulagement, au début, puis avec énervement : il fallait y mettre une protection que les ciseaux n’arrivaient pas à découper.
Quelques heures après, je m’aperçois que mes mains étaient pleines de sang. A ma grande surprise, l’aide soignante me dit que je ne saignais pas ! Elle a tout de même accepté d’appeler une infirmière qui a stoppé l’hémorragie.
Je n’ose parler de réflexions extrêmement choquantes lorsque la sonde urinaire fut enlevée le mercredi. Est-ce que j’ai des « fuites » et (comme je ne comprenais pas), que je ne « pisse pas au lit ? » !?
Dès que j’ai pu (mercredi toujours), je me suis rendue aux toilettes (la bassine citée au début était toujours là). Et là, par erreur en cherchant la lumière, j’ai appuyé sur la sonnette. C’est ma pauvre voisine de chambre (arrivée après « Chantal ») qui s’est d’abord pris les foudres pour le dérangement, puis moi : « vous me dérangez pour rien, on n’a pas que ça à faire »...
Le matériel ambulant :
Le jeudi, il convenait de me faire un nouveau scanner. Pas encore très vaillante, je dois être emmenée en chaise roulante. Nous arrivons tant bien que mal à l’ascenseur : la chaise était défectueuse et bringuebalait tant et si bien que je garde encore une trace du pincement sur ma cuisse en ce 22 novembre (d’environ 20 centimètres à l’origine, il n’en reste que 4 ou 5 à ce jour) et j’ai préféré finir le trajet à pied, mais seule, car je ne marchais pas assez vite. L’hôpital Beaujon et très grand… je suis naturellement revenue également seule et à pied, avec seulement les murs pour m’accrocher, guidée un sens de l’orientation légendaire.
4. Fin du séjour
Inutile de dire que lorsque mon chirurgien m’a proposé de sortir plus tôt que prévu, j’ai rapidement trouvé des solutions pour organiser mon retour ce vendredi 31 octobre. Départ prévu entre 15h00 et 15h30.
À 8h00 du matin l’aide-soignante, pressée de me rendre service, décide de faire en vitesse mes bagages, et j’ai dû finalement batailler pour les faire moi-même, pour éviter que tout ne soit engouffré dans des sacs « vestiaire » de l’hôpital et pour pouvoir conserver les draps et couvertures qui m’avait été apportés par ma famille. Mais pas encore vaillante, je dois avouer que ce fut très dur, et je n’avais pas la force de défaire ce qui avait déjà été fait, et dus me contenter de finir de remplir mes petits bagages, ce qui ne fut pas sans conséquence :
Il fallait que je rentre en ambulance en position « allongée, ou semi allongée ». Donc le service adéquat de l’hôpital prend les dispositions nécessaires avec une compagnie d’ambulances portant le doux nom de « B...
».
Les ambulanciers, très ponctuels, viennent chercher ainsi que mes bagages. Trouvant mes bagages trop nombreux, mais plus légers que moi, ils s’en emparent pour les mettre sur le brancard et m’ont demandé de les suivre… à pied.
Dans l’ambulance, les bagages restent sur le brancard, et je suis installée sur une sorte de strapontin, sans dossier, instable, et sans ceinture de sécurité. J’ai pu également indiquer le chemin aux ambulanciers qui semblaient s’égarer et n’avaient pas pris auparavant la peine de regarder sur leur GPS. Situés à Asnières, il est invraisemblable qu’ils ne sachent pas se diriger vers Courbevoie !
La vitesse semblant être une préoccupation pour cette compagnie, j’ai dû « m’accrocher » autant que le permettait mon bras gauche (le droit étant encore invalide et mon corps très douloureux. J’affirme donc avoir été mise en danger, avec une désinvolture que j’oserai qualifier de criminelle compte tenu de mon état physique. Une amie et ma nièce qui m’attendaient devant chez moi pour me sortir de l’ambulance, peuvent témoigner de l’état dans lequel je suis arrivée ».
Qui agrée et cautionne de telles compagnies d’ambulances ?
Permettez-moi maintenant de poser 2 questions : comment tout cela est-il possible ? Et qui laisse faire des choses pareilles ? Un IRresponsable en tous cas.
Je voudrais simplement rappeler que l’équipe chirurgicale est réputée au plan mondial, et que cette renommée là est parfaitement méritée. Accepter de sauver ou simplement améliorer des vies dans ces conditions est plus qu’admirable.
SPITAK
- Bracciano-Galley
- VIP
- Messages : 3595
- Inscription : 01 juin 2004 21:06
- Localisation : variable
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Bonjour
et merci pour votre témoignage de patiente.
Si vous avez un peu de temps, je vous invite à lire d'autres témoignages, côté "soignants". Vous constaterez par vous même que les soignants sont bien conscients de ce qui se passe actuellement dans notre système de soin, comme par exemple (cliquez sur les mots en bleu ) :
témoignage dune collègue
Peut-on être bien soigné ?
ou même :
personnel demotivé
Vous voyez, cela fait largement débat dans la profession. Et chacun cherche les réponses à vos questions.
Je suis sincèrement désolée pour ce que vous avez vécu au cours de cette hospitalisation, mais peut-être qu'avec des témoignages de patients comme le votre couplés aux témoignages des soignants , nous arriverons à faire comprendre à nos politiques qu'en matière de soin, on ne peut pas faire l'économie de la "main d'oeuvre" (quel vilain terme !!) , qu'on ne peut pas remplacer l'humain par la machine, et qu'il va falloir accepter le fait que la Santé n'est pas une industrie comme une autre , répondant aux mêmes règles de "rentabilisation" . Car ne nous leurrons pas, tous les problèmes évoqués dans ces différents témoignages découlent uniquement de la volonté affichée de rentabliser la Santé . Il suffit de lire le rapport Attali qui présente la Santé comme un "formidable potentiel de croissance" pour s'en persuader.
En tout cas, je vous souhaite un prompt rétablissement (dans de meilleurs conditions), à votre domicile, et une excellente journée .

Si vous avez un peu de temps, je vous invite à lire d'autres témoignages, côté "soignants". Vous constaterez par vous même que les soignants sont bien conscients de ce qui se passe actuellement dans notre système de soin, comme par exemple (cliquez sur les mots en bleu ) :


ou même :

Vous voyez, cela fait largement débat dans la profession. Et chacun cherche les réponses à vos questions.
Je suis sincèrement désolée pour ce que vous avez vécu au cours de cette hospitalisation, mais peut-être qu'avec des témoignages de patients comme le votre couplés aux témoignages des soignants , nous arriverons à faire comprendre à nos politiques qu'en matière de soin, on ne peut pas faire l'économie de la "main d'oeuvre" (quel vilain terme !!) , qu'on ne peut pas remplacer l'humain par la machine, et qu'il va falloir accepter le fait que la Santé n'est pas une industrie comme une autre , répondant aux mêmes règles de "rentabilisation" . Car ne nous leurrons pas, tous les problèmes évoqués dans ces différents témoignages découlent uniquement de la volonté affichée de rentabliser la Santé . Il suffit de lire le rapport Attali qui présente la Santé comme un "formidable potentiel de croissance" pour s'en persuader.
En tout cas, je vous souhaite un prompt rétablissement (dans de meilleurs conditions), à votre domicile, et une excellente journée .
Dernière modification par Bracciano-Galley le 02 déc. 2008 14:20, modifié 1 fois.
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne 

- viperus
- Accro
- Messages : 762
- Inscription : 31 oct. 2008 16:24
- Localisation : Loin de Ma Provence natale malheureusement...
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Votre témoignage me touche, et m'effraie... Il conviendra de ne pas généraliser la situation. Cependant, RIEN de ce que vous relatez ne m'étonne et je vous crois ! Vous n'avez pas eu de chance car sur une seule hospitalisation vous avez rencontré ce qu'il y a de pire !
Si j'étais à votre place, j'enverrai mon témoignage aux médias, à la Présidence de la République, au Ministère de la Santé...
Je comprends que vous ayez besoin d'accabler (et à juste titre !) le personnel soignant, mais il ne doit pas être le seul à "porter le chapeau" ! C'est là le résultat d'une politique de santé mal menée depuis des années ! Les soignants ne votent pas les lois, ni les budgets ! Et croyez moi : les choses ne vont pas s'arranger à l'hôpital public !
Bon courage à vous, et merci d'avoir pris le temps de témoigner.
Si j'étais à votre place, j'enverrai mon témoignage aux médias, à la Présidence de la République, au Ministère de la Santé...
Je comprends que vous ayez besoin d'accabler (et à juste titre !) le personnel soignant, mais il ne doit pas être le seul à "porter le chapeau" ! C'est là le résultat d'une politique de santé mal menée depuis des années ! Les soignants ne votent pas les lois, ni les budgets ! Et croyez moi : les choses ne vont pas s'arranger à l'hôpital public !

Bon courage à vous, et merci d'avoir pris le temps de témoigner.

Quand "les autres" te font douter, penses aux malades qui t'ont donné leur dernier regard...et tu sauras ce que tu vaux !
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Je suis effrayée en lisant votre récit.. Ca fait peur de savoir que des patients sont traités comme ça à notre époque... 

Infirmière puéricultrice
- awarefirst
- Régulier
- Messages : 40
- Inscription : 16 août 2005 02:15
- Localisation : nimes
- Contact :
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Quelle honte...Un grand bravo à ce système hypocrite, bienvenue en France 

IDE! Yepaaaaaaaaaaaaaa
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
c est effarant, et le pire c est que cela ne me suprend pas plus que ça!
infirmière libérée
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Merci pour vos réactions et conseils.
Croyez que je suis loin de blâmer toute la profession, car j'ai également été admirablement aidée lors de diverses interventions, pour mon cancer, par exemple.
Aussi un HP à Louis Mourrier, ds le service maternité.
Mais que ce soit pour moi ou pour d'autres, j'ai constaté que pratiquement les patients maternité sont généralement mieux "lotis" !
Bravo à tous ceux qui savent ce qu'est d'honorer une vocation, car cela implique qu'ils se respecteront autant qu'ils sauront respecter les autres.
SPITAK
Croyez que je suis loin de blâmer toute la profession, car j'ai également été admirablement aidée lors de diverses interventions, pour mon cancer, par exemple.
Aussi un HP à Louis Mourrier, ds le service maternité.
Mais que ce soit pour moi ou pour d'autres, j'ai constaté que pratiquement les patients maternité sont généralement mieux "lotis" !
Bravo à tous ceux qui savent ce qu'est d'honorer une vocation, car cela implique qu'ils se respecteront autant qu'ils sauront respecter les autres.
SPITAK
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Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Littéralement effrayant!!!!!
comme quoi y'a pire que mon hosto
c'est déplorable d'en être arrivé la 

comme quoi y'a pire que mon hosto


"un homme n'est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves"
Fermière en enfer...euh en médecine interne...
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Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Tout pareil !!!peggy a écrit :c est effarant, et le pire c est que cela ne me suprend pas plus que ça!
L'hygiène à l'hopital me hérisse. Cet endroit devrait être plus propre que chez soi et généralement, c'est l'inverse.
Mais il faut dire que le "ménage" est fait par des gens le + souvent sans qualification, payé une misère par une société de ménage et parfois ne parlant pas français donc impossible de leur expliquer quoique ce soit...
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Mon Dieu, je reste sans voix, je suis complètement effarée
.
Je suis peu être bien naïve et toute jeune dans la profession mais je pensais pas qu'on pouvait en arriver là !
En espérant que votre lettre fasse réagir la direction de cet hopital... mais ça j'ai moins d'espoir malheureusement vu les tendances politiques du moment.
En tout cas, bon rétablissement bon repos si on peut vous souhaiter au moins cela.

Je suis peu être bien naïve et toute jeune dans la profession mais je pensais pas qu'on pouvait en arriver là !
En espérant que votre lettre fasse réagir la direction de cet hopital... mais ça j'ai moins d'espoir malheureusement vu les tendances politiques du moment.
En tout cas, bon rétablissement bon repos si on peut vous souhaiter au moins cela.

Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Je suis infirmière depuis 3ans au CHU de Dijon en médecine interne.
Nous avons beaucoup de travail mais niveau personnel, il y a pire que nous!
Votre témoignage est incroyable, je ne savais pas que des hopitaux comme ça existaient!
L'hôpital où je travaille est loin d'être parfait, mais nous ne parlons pas comme ça aux patients et je vous garantis que nous nous ferions reprendre comme il faut si nous faisions ça et si les locaux étaient si sales!
Ca me fait peur car je vais devoir aller en région parisienne pour suivre mon compagnon et j'espère que tous les établissements de RP ne sont pas comme ça!
Bon courage et prompt rétablissement à vous et n'hésitez pas à en avertir les hautes autorités!
Nous avons beaucoup de travail mais niveau personnel, il y a pire que nous!
Votre témoignage est incroyable, je ne savais pas que des hopitaux comme ça existaient!
L'hôpital où je travaille est loin d'être parfait, mais nous ne parlons pas comme ça aux patients et je vous garantis que nous nous ferions reprendre comme il faut si nous faisions ça et si les locaux étaient si sales!
Ca me fait peur car je vais devoir aller en région parisienne pour suivre mon compagnon et j'espère que tous les établissements de RP ne sont pas comme ça!
Bon courage et prompt rétablissement à vous et n'hésitez pas à en avertir les hautes autorités!
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Merci du témoignage : même à Sarajevo, les hôpitaux sont mieux.SPITAK a écrit :A l'attention des infirmiers(ières) et aides-soignant(e)s
Communication de mon témoignage sur ma récente hospitalisation à l’hôpital Beaujon de Clichy (92).
Je vous le livre tel que je l'ai adressé aux Responsables adminitratifs de l'AP HP.
Au préalable, je tiens à préciser que j’ai reçu des visites tous les jours et que j’ai été accompagnée à l’hôpital. Plusieurs personnes peuvent donc conforter ce récit.
Je tiens également à spécifier que je suis sûre qu’il y a certainement du positif à Beaujon. Mais malheureusement, ce qui suit m’est tombé dessus en l’espace de 5 jours !
Par ailleurs, je tiens à dire que j’ai été souvent hospitalisée, et que j’ai rencontré, le plus souvent, des conditions à l’extrême inverses de celles décrites ci-dessous, sur tous les plans, et surtout humain.
1. Arrivée dans le service et état des lieux
Je suis arrivée le dimanche 26 octobre 2008 à l’hôpital Beaujon.
J’ai été dirigée vers ma chambre A3, au troisième étage du bâtiment principal. J ai rencontré une voisine de chambre arrivée en même temps, qui pourrait conforter ce témoignage.
Ce qui nous a frappé d’emblée a été l’état de saleté de la chambre, autant que des toilettes, et nous avons commencé notre installation en faisant le ménage, et utilisé des lingettes que j’avais apportées pour mon hygiène propre.
Celles-ci ont tout d’abord servi à nettoyer la poignée de portes des toilettes –souillée par ce qui semblait être du sang, la lunette des toilettes, simplement avec des taches… par contre nous n’avons pas touché à la bassine posée au sol, souillée et emplie de papier et d’on ne savait quoi depuis on ne savait quand.
Naturellement, le nettoyage du lavabo a suivi. Celui des toilettes seulement, car nous avions décidé de ne pas utiliser celui de la chambre (nous n’avions pas prévu de produits d’entretien pour cela !).
Nous nous sommes ensuite intéressées à nos lits. En ce qui me concerne, je n’avais pas de couverture. Quant à ma voisine, elle n’avait pas non plus d’oreiller.
Il nous a été expliqué que c’était la fin de semaine, que tout était est parti au nettoyage, et pas encore revenu (je n’ai pas pu obtenir de couverture jusqu’à ma sortie de l’hôpital, le vendredi suivant –et j’ai dû demander à quelqu’un de ma famille de m’en apporter une le mercredi).
Pour continuer avec les lits, en nous penchant pour chercher leur mécanisme, nous avons également trouvé dessous des gazes (pansements) plus ou moins souillées.
Tant que nous avions le nez plongé au sol, nous avons constaté que le bas rideau de séparation était au-delà de sale, carrément noir de crasse, et lui-même encombré de moutons.
Déjà déstabilisées, nous avons plus tard constaté l’état des fenêtres. Leur état pouvait donne à croire qu’elles n’ont pas été nettoyées depuis des années.
Nous avons ensuite commencé à nous installer et dû nettoyer « meubles de chevet » et plateau-repas, car sales et collants.
Nous aurions bien appelé pour parler de tout cela, mais, impossible de trouver les sonnettes (la mienne a été branchée le lendemain).
Oserai-je vous parlez de l’état des douches (communes à l’aile) ? Certes, nous n’étions pas censées nous adosser aux murs, et étions heureusement encore valides à ce moment-là, car nous n’en avons pas eu besoin. Mais le tabouret, seul endroit où nous pouvions poser nos vêtements et serviettes (sorte de draps d’hôpital déconseillés pour les peaux sensibles), était déjà encombré de linge sale. Ne parlons pas de l’odeur, en supposant qu’elle était due à la « bétadine » seule.
Nous avons supposé que le personnel d’entretien était également en congé en fin de semaine et que les choses allaient s’arranger dès le lundi.
La suite fut pire ! Les jours suivants les allées et venues du balai, tenu précautionneusement par la femme de ménage, qui prenait bien soin de ne jamais rien cogner et, donc, contournait scrupuleusement tous les obstacles. Le dernier jour, elle est entrée poussant le balai en avant et en ligne droite, pour reculer ensuite de même, laissant ainsi au fond de la chambre ce qui avait pu s’accumuler depuis le couloir. Je partais ce jour-là, soulagée.
Autre détail révélateur du peu de cas fait de l’hygiène : mon verre n’a jamais été ni changé ni nettoyé durant tout mon séjour. Après mon opération, j’ai bu avec une paille, puis dès mes mains ont pu le faire, j’ai utilisé des petites bouteilles achetées par ma nièce. Car, si l’eau de l’hôpital était en bouteille, la taille et le poids de celle+ci m’interdisait de la manipuler. Et, demander de l’aide pour une chose non urgente aux yeux du personnel, était hors de question.
Avant que ne s’achève la journée, nous avons eu bien sûr quelques examens médicaux, comme la prise de tension. Les tensiomètres étant trop usés, l’infirmier a trouvé la solution en prenant ma tension à la cheville.
2. Les relations humaines
Je devais également passer un scanner du rachis. Je ne sais pour quelles raisons il y a eu des retards, ce qui n’était pas grave dans la mesure où je dormais là. D’ailleurs, c’est alors que je dormais déjà que l’examen a eu lieu, mais j’étais trop endormie pour pouvoir me déplacer moi-même (je ne sais pas quelle heure il était). Je ne me souviens donc que de la rudesse avec laquelle j’ai été déplacée du lit au brancard, tant à l’aller qu’au retour, les infirmiers expliquant qu’ils étaient très fatigués et se plaignant d’en avoir déjà «plein les bras ».
Ne parlons pas de l’effet que fait cette douche aux aurores, mais j’ai cru que j’allais commencer ma journée par vomir.
Pour parler de la simple courtoisie des aides-soignantes où les infirmières :
Le lendemain matin, une douche d’abord, puis l’opération. Réveil rude à 5h30 avec « allez-allez, on se dépêche ma petite dame ». Puis, « maintenant, elle va être gentille et se rendormir la petite dame… ».
J’ai un gros défaut : je ronfle. C’est pourquoi j’avais demandé (depuis trois semaines auparavant et jusqu’à mon arrivée), à pouvoir être seule dans une chambre. Ce n’est pas tant le goût du luxe ou de mes aises qui me motivait, mais la crainte de gêner.
L’effet ne s’est pas fait attendre.
Le matin de l’opération, celles-ci nous ont gentiment demandé si nous avions bien dormi. J’ai eu le malheur de répondre que je n’avais pas très bien dormi. La réplique a fusé : « pourtant, qu’est-ce que vous nous avez emm… avec vos ronflettes » (non ce n’est pas ma voisine, mais bien une infirmière que je cite).
Un peu estomaquée, j’ai renouvelé ma demande de chambre seule à diverses reprises. Après quelques « il n’y en a pas » j’ai eu droit à un « vous n’êtes pas éligible pour une chambre seule » !
Je garde l’impression que les malades à hospitaliser ne sont pas vraiment les bienvenus dans cet établissement ou est-ce vraiment, ainsi que plusieurs personnes me l’ont dit, parce que Beaujon se trouve en une banlieue « négligeable » ?
Peu de souvenirs de ma journée d’opération, mais la lettre reçue, et mentionnée ci-dessus me fait me réjouir de ne pas en avoir.
3. Les soins infirmiers
Le mercredi matin, je demande à arrêter la morphine, qui a des effets secondaires, que je connais pour les avoir déjà subis lors d’interventions antérieures. Mais la douleur étant toujours là, l’aide soignante m’apporte deux comprimés de paracétamol 500. Outre le manque d’efficacité, un œdème à la gorge et consécutif à l’intervention ne me permettait pas de les avaler. Il n’était pas question de déranger le médecin ou l’infirmière du service avant la fin de la journée. En attendant ? « je ne peux rien faire, faites un effort ». J’ai dû attendre l’après-midi pour que ma nièce (présente tous les jours) me sorte les médicaments appropriés de ma trousse (j’avais heureusement été prévenue d’apporter ma propre pharmacie à l’hôpital).
Mercredi toujours : le redon fut enlevé de ma gorge, et c’était le moment de me mettre un collier cervical. Il n’y en avait aucun à ma taille, car ils étaient tous, « taille enfant ». Après avoir expliqué aux infirmières que, non seulement j’étouffai, mais que cette pression me faisait également très mal à la cicatrice, j’ai suggéré d’utiliser mon propre collier, ce qui fut accepté avec soulagement, au début, puis avec énervement : il fallait y mettre une protection que les ciseaux n’arrivaient pas à découper.
Quelques heures après, je m’aperçois que mes mains étaient pleines de sang. A ma grande surprise, l’aide soignante me dit que je ne saignais pas ! Elle a tout de même accepté d’appeler une infirmière qui a stoppé l’hémorragie.
Je n’ose parler de réflexions extrêmement choquantes lorsque la sonde urinaire fut enlevée le mercredi. Est-ce que j’ai des « fuites » et (comme je ne comprenais pas), que je ne « pisse pas au lit ? » !?
Dès que j’ai pu (mercredi toujours), je me suis rendue aux toilettes (la bassine citée au début était toujours là). Et là, par erreur en cherchant la lumière, j’ai appuyé sur la sonnette. C’est ma pauvre voisine de chambre (arrivée après « Chantal ») qui s’est d’abord pris les foudres pour le dérangement, puis moi : « vous me dérangez pour rien, on n’a pas que ça à faire »...
Le matériel ambulant :
Le jeudi, il convenait de me faire un nouveau scanner. Pas encore très vaillante, je dois être emmenée en chaise roulante. Nous arrivons tant bien que mal à l’ascenseur : la chaise était défectueuse et bringuebalait tant et si bien que je garde encore une trace du pincement sur ma cuisse en ce 22 novembre (d’environ 20 centimètres à l’origine, il n’en reste que 4 ou 5 à ce jour) et j’ai préféré finir le trajet à pied, mais seule, car je ne marchais pas assez vite. L’hôpital Beaujon et très grand… je suis naturellement revenue également seule et à pied, avec seulement les murs pour m’accrocher, guidée un sens de l’orientation légendaire.
4. Fin du séjour
Inutile de dire que lorsque mon chirurgien m’a proposé de sortir plus tôt que prévu, j’ai rapidement trouvé des solutions pour organiser mon retour ce vendredi 31 octobre. Départ prévu entre 15h00 et 15h30.
À 8h00 du matin l’aide-soignante, pressée de me rendre service, décide de faire en vitesse mes bagages, et j’ai dû finalement batailler pour les faire moi-même, pour éviter que tout ne soit engouffré dans des sacs « vestiaire » de l’hôpital et pour pouvoir conserver les draps et couvertures qui m’avait été apportés par ma famille. Mais pas encore vaillante, je dois avouer que ce fut très dur, et je n’avais pas la force de défaire ce qui avait déjà été fait, et dus me contenter de finir de remplir mes petits bagages, ce qui ne fut pas sans conséquence :
Il fallait que je rentre en ambulance en position « allongée, ou semi allongée ». Donc le service adéquat de l’hôpital prend les dispositions nécessaires avec une compagnie d’ambulances portant le doux nom de « B...
».
Les ambulanciers, très ponctuels, viennent chercher ainsi que mes bagages. Trouvant mes bagages trop nombreux, mais plus légers que moi, ils s’en emparent pour les mettre sur le brancard et m’ont demandé de les suivre… à pied.
Dans l’ambulance, les bagages restent sur le brancard, et je suis installée sur une sorte de strapontin, sans dossier, instable, et sans ceinture de sécurité. J’ai pu également indiquer le chemin aux ambulanciers qui semblaient s’égarer et n’avaient pas pris auparavant la peine de regarder sur leur GPS. Situés à Asnières, il est invraisemblable qu’ils ne sachent pas se diriger vers Courbevoie !
La vitesse semblant être une préoccupation pour cette compagnie, j’ai dû « m’accrocher » autant que le permettait mon bras gauche (le droit étant encore invalide et mon corps très douloureux. J’affirme donc avoir été mise en danger, avec une désinvolture que j’oserai qualifier de criminelle compte tenu de mon état physique. Une amie et ma nièce qui m’attendaient devant chez moi pour me sortir de l’ambulance, peuvent témoigner de l’état dans lequel je suis arrivée ».
Qui agrée et cautionne de telles compagnies d’ambulances ?
Permettez-moi maintenant de poser 2 questions : comment tout cela est-il possible ? Et qui laisse faire des choses pareilles ? Un IRresponsable en tous cas.
Je voudrais simplement rappeler que l’équipe chirurgicale est réputée au plan mondial, et que cette renommée là est parfaitement méritée. Accepter de sauver ou simplement améliorer des vies dans ces conditions est plus qu’admirable.
SPITAK
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
Stephen HAWKING
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Il me semble avoir oublié le plus grave :
J'ai reçu le 20/11 (3 semaines après l'intervention) une courrier m'annonçant avoir été en contact avec un patient atteint de tuberculose en salle de réveil..
Ça a vraiment déclenché mon initiative et mon indignation.
Je suis protégée, mais combien parmi les patients et parmi le personnel soignant ne le sont pas ?
Beaucoup de ceux que je rencontre.
Bon courage à vous tous et encore merci pour votre soutien.
Spitak
J'ai reçu le 20/11 (3 semaines après l'intervention) une courrier m'annonçant avoir été en contact avec un patient atteint de tuberculose en salle de réveil..
Ça a vraiment déclenché mon initiative et mon indignation.
Je suis protégée, mais combien parmi les patients et parmi le personnel soignant ne le sont pas ?
Beaucoup de ceux que je rencontre.
Bon courage à vous tous et encore merci pour votre soutien.
Spitak
Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
Pour information, j'ai envoyé un grand nombre de lettres aux "officiels".
A ce jour j'ai une réponse : de la Direction des Affaire Juridiques et des Droits du Patient qui transmet à la personne
"chargée des relations avec les usagers sur cet hôpital, afin que soient examinés avec toute l'attention requise les faits que vous avez bien voulu relater et qu'une réponse vous soit apportée aussitôt que possible."
Réponse quasi immédiate à un email.
Les courriers aux "officiels" sont partis par courrier R.A.R., tous reçus, mais pas encore de réactions.
J'ai commencé la com aux journaux.
SPITAK
A ce jour j'ai une réponse : de la Direction des Affaire Juridiques et des Droits du Patient qui transmet à la personne
"chargée des relations avec les usagers sur cet hôpital, afin que soient examinés avec toute l'attention requise les faits que vous avez bien voulu relater et qu'une réponse vous soit apportée aussitôt que possible."
Réponse quasi immédiate à un email.
Les courriers aux "officiels" sont partis par courrier R.A.R., tous reçus, mais pas encore de réactions.
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Re: Témoignage pour vous aider à ne pas vous tromper de métier.
en même temps, ça, on y peut rien si la personne a déclaré une tuberculose et qu'elle a été confirmée après son intervention....SPITAK a écrit :Il me semble avoir oublié le plus grave :
J'ai reçu le 20/11 (3 semaines après l'intervention) une courrier m'annonçant avoir été en contact avec un patient atteint de tuberculose en salle de réveil..
Ça a vraiment déclenché mon initiative et mon indignation.
Je suis protégée, mais combien parmi les patients et parmi le personnel soignant ne le sont pas ?
Beaucoup de ceux que je rencontre.
Bon courage à vous tous et encore merci pour votre soutien.
Spitak
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