Le sinistre de la psychiatrie.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Honnêtement je suis en psy depuis 30 ans et je n'ai jamais vu de sismo sans anesthésie....! par ailleurs l'écoute, est la base de la psychiatrie et n'est certainement pas une innovation.
Quand je parle du bon sens c'est, néanmoins, en ce qui concerne la sécurité et la liberté de circulation et le respect des droits de l'Homme.
Pour les reste on peut en discuter mais cela prendra du temps et peut faire l'objet d'un autre topic.
Mais à cette heure et en ce jour .....
BONNE ANNEE A TOUS ET A TOUTES
PLEIN DE BONNES CHOSES, LA SANTE POUR COMMENCER ET ..... DES SOUS POUR EN PROFITER!!!!
BISES A TOUS

Quand je parle du bon sens c'est, néanmoins, en ce qui concerne la sécurité et la liberté de circulation et le respect des droits de l'Homme.
Pour les reste on peut en discuter mais cela prendra du temps et peut faire l'objet d'un autre topic.
Mais à cette heure et en ce jour .....
BONNE ANNEE A TOUS ET A TOUTES
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"Le savoir est un fantasme qui n'est fait que pour la jouissance" J. LACAN
"Voilà la grande erreur de toujours : s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" J. LACAN
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Merci Antochrit!!!
Bonne année pour toi également
Bon le Skizo a été retrouvé.....
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Bon le Skizo a été retrouvé.....
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
De rien et je vais continuer à le faire.alise a écrit :Merci à Sud montperrin de nous tenir au courant de l'actualité sur ce sujet.
Bien sur!alise a écrit : Et est-ce que les infirmiers peuvent signer la pétition page 6 ?
Et voila ce que j'ai récu pendant ces vacances:
Point de vue
*Le fou, ou les figures de la peur, par Pierre Faraggi
*
LE MONDE | 29.12.08 |
a disparition brutale, absurde, d'un jeune homme, le deuil d'une famille,
ont, évidemment, marqué les esprits et engendré une forme particulièrement
torpide de la peur : et si, où que l'on soit, on restait, malgré tout, à
portée d'une agression que rien ne peut justifier. Le fou tue, le fou peut
tuer, le fou va tuer, si on ne...
Mais, sans alourdir un débat public bien engagé, il se trouve que toutes les
statistiques, policières, judiciaires, attestent que le malade mental est
plus souvent victime qu'auteur d'actes d'agression, et que le meurtre
impromptu représente une occurrence rarissime, le plus souvent cantonnée à
la scène intrafamiliale.
Alors, quelle finalité à l'oeuvre dans cette offensive de la stigmatisation
du malade mental, sinon que d'alimenter à l'excès le catalogue morbide des
peurs sociales, que d'instiller chez le voisin de l'hôpital le réflexe de
défiance qui, précisément, l'amènera à présumer cette radicale altérité de
la folie dangereuse ?
Le fou rejoint, pour de bon, dans l'imagier de la terreur, le prédateur
sexuel, l'étranger, le sauvageon, le terroriste, mais dans quel but ?
A la suite du terrible drame de Pau, les pouvoirs publics avaient initié un
"plan Santé Mentale", devant le constat d'une psychiatrie publique sans
moyens, sans soutien institué, en perte de reconnaissance. Les résultats de
cet engagement restent modestes, comme les financements engagés.
Mais aujourd'hui, après un autre drame, la réponse s'impose, sans équivoque,
dans le registre sécuritaire : plus de surveillance, des unités
hospitalières fermées, des contrôles par caméras vidéo, plus de chambres
d'isolement, plus d'unités pour malades difficiles, des sorties très
encadrées pour les patients, un fichier, etc. En réalité, un alourdissement
des mesures envisagées dans les articles 18 à 24 de la loi de prévention de
la délinquance, et retirées en 2007 devant l'hostilité traduite par les
professionnels.
Et cette annonce d'une révision, forcément urgente et déjà dictée, de la loi
du 27 juin 1990, attendue depuis 1995 !
Ne voit-on pas réapparaître les préoccupations les plus autoritaires, celles
qui ont prévalu lors de l'élaboration de la loi du 30 juin 1838 ? Portalis,
Pair de France, déclarait le 8 février 1838, lors du débat
parlementaire : *"nous
ne faisons pas une loi pour la guérison des personnes menacées ou atteintes
d'aliénation mentale ; nous faisons une loi d'administration de police et de
sûreté."*
Cette loi, faut-il le rappeler, plaçait l'asile, les professionnels et les
malades, sous l'autorité du ministre de l'intérieur.
S'agit-il là, de l'orientation de la réforme, que l'on ne saurait éviter ?
place pour la santé mentale, lorsque l'on pense sécurité publique ? Quelle
place pour le malade dans une société peu tolérante, sinon implacable ?
S'agit-il d'angélisme que d'envisager un patient comme sujet de droit (s),
comme une personne digne, non seulement d'estime pour ce qu'elle est, mais
aussi de soins appropriés dans les meilleures conditions, jusqu'à la
garantie de sa sécurité et de celle d'autrui ?
*GEÔLE OU CITADELLE ?*
Comment entendre le terrible contresens sur le chiffre des hospitalisations
sans consentement ? Le "placement d'office" (nous revoilà bien en 1838) ne
concerne pas 13 % des hospitalisations en psychiatrie, mais 1,80 %, en 2003
comme en 2005 (et, pour mémoire, 2,13 % en 1988), selon les données
collectées par la DGS. Un peu plus de 11 400 personnes ont été hospitalisées
d'office en 2005, et 3 300 restaient hospitalisées au-delà de quatre mois.
Et 8 000 de ces personnes faisaient l'objet de mesures provisoires, initiées
par les maires ou commissaires de police.
Faudra-t-il donc bouleverser l'organisation de tous les hôpitaux, et
déséquilibrer leurs projets d'investissements, pour assurer la mise hors
d'état de nuire de cette cohorte de malades présumés dangereux ?
Faudra-t-il rendre à l'hôpital psychiatrique son statut de citadelle ou de
geôle ?
De quels renoncements éthiques parlera-t-on, si ces mots ont encore un sens
?
Les professionnels de la santé mentale ne peuvent adhérer à de telles
propositions, d'autant qu'elles ne traitent qu'une parcelle de leurs champs
d'activité clinique et institutionnel. Si nul ne peut récuser le besoin
d'une meilleure sécurité, pour tous, bien entendu, une réponse cantonnée au
domaine sécuritaire porte en elle-même ses limites. Aucune approche de la
psychiatrie ne peut tenir d'une conception manichéenne ou déterministe : la
réponse thérapeutique se trouve dans l'approche individuelle de chaque
patient et dans l'élaboration de projets de soins qui ne peuvent reposer sur
un postulat d'exclusion.
Il est bien temps d'instaurer le temps de la réflexion, et de traiter au
fond de ces problématiques, sans arrière pensée, mais sans précipitation :
psychiatrie et précarité, psychiatrie en prison, psychiatrie et défense
sociale, organisation des soins sans consentement, avec un regard du côté de
l'Europe, et des procédures de judiciarisation, place et rôle de
l'expertise, etc. Tous ces sujets méritent une approche globale et
réfléchie, en concertation avec les représentants des usagers, les élus,
l'encadrement administratif et gestionnaire et les professionnels
Certes, la psychiatrie continuera de souffrir d'un déficit de
reconnaissance, mais il est aussi à son honneur que de promouvoir la
modestie de sa démarche, fondée sur la patience et la continuité des prises
en charge.
Dans son *Eloge de la folie*, Erasme proposait ses propres conceptions : *"La
sagesse rend les gens timides ; aussi trouvez-vous partout des sages dans la
pauvreté, la faim, la vaine fumée ; ils vivent oubliés, sans gloire et sans
sympathie. Les fous, au contraire, regorgent d'argent, prennent le
gouvernail de l'Etat et, en peu de temps, sur tous les points, sont
florissants."*
Dr Olivier Boitard, président du Comité d'action de la psychiatrie et chef
du service de psychiatrie du CHI de Clermont-de-l'Oise
*
Hospitalisation de malades jugés dangereux : "La confiance est la meilleure
des sécurités"*
LEMONDE.FR | 29.12.08 |
es fugues, ce week-end, de deux patients, dont l'un jugé dangereux, de
l'hôpital psychiatrique Edouard-Toulouse de Marseille, ont relancé le débat
sur les conditions d'hospitalisation de patients susceptibles de présenter
un danger pour autrui. Olivier Boitard, président du Comité d'action
syndical de la psychiatrie et cosignataire de l'"Appel des 39 : la nuit
sécuritaire au crépuscule de la
psychiatrie"<http://www.collectifpsychiatrie.fr/phpP ... petition=1>,
revient sur les difficultés des hôpitaux psychiatriques et les mesures
présentées début décembre par Nicolas Sarkozy pour les *"sécuriser"*.
*Les hôpitaux psychiatriques ne sont-ils pas tiraillés entre deux missions :
offrir des soins aux malades mentaux et garantir la sécurité, à la fois des
patients et de l'ensemble de la société ?*
*Olivier Boitard :* Tout d'abord une précision sémantique. On a entendu
parler ces derniers jours d'*"évasions"* de patients malades mentaux, or
quand on quitte un hôpital psychiatrique sans autorisation, c'est une fugue.
Le terme évasion est réservé aux détenus carcéraux.
Les sorties sans avis médical sont relativement fréquentes et généralement
sans conséquences. Quelquefois, des patients se réfugient dans leur famille,
mais en général, après discussion, ils sont réintégrés sans aucune
difficulté. Pour les quelques rares cas de patients qui, dans le passé, ont
eu des comportements dangereux, la meilleure prise en charge est de leur
offrir les meilleurs soins, de façon à ce qu'ils n'aient pas envie de
quitter le lieu d'hospitalisation.
* A-t-on évalué le nombre de patients psychotiques jugés dangereux ? Comment
les soigner ?*
C'est un tout petit nombre. Au CHI (centre hospitalier intercommunal) de
Clermont-de-l'Oise, deux ou trois patients nécessitent une surveillance
particulière. On a un pavillon spécialisé, dans lequel on observe au départ
une surveillance très stricte. Grâce aux traitements actuels,
psychothérapeutiques ou médicamenteux, les patients se stabilisent et très
progressivement, on leur permet de sortir, d'abord dans une cour ou un parc,
accompagnés, puis ensuite, seuls. Mais en psychiatrie, on a fermé beaucoup
de lits et il est de plus en plus rare d'avoir un pavillon fermé dans un
service.
*Les récents faits-divers occultent le fait que les malades mentaux sont les
premiers victimes d'agressions**, voire d'auto-agressions. Comment
gérez-vous leur protection dans les services psychiatriques ?*
Il peut arriver qu'on mette quelqu'un en chambre d'isolement, en général
pour une durée relativement courte, pour éviter qu'il soit agressé par
d'autres patients. Nous cherchons également à créer dans les pavillons une
ambiance permettant aux patients d'être moins stressés et d'être moins
tentés par l'agression. Mais le personnel manque de plus en plus.
Auparavant, on comptait cinq infirmiers en moyenne dans un pavillon de vingt
lits. Aujourd'hui, on ne compte plus que deux infirmiers, voire parfois un
infirmier et un aide-soignant. On est ainsi à la limite de la sécurité au
niveau de la surveillance. Et du côté des médecins, il y a aussi pénurie :
on estime qu'entre cinq cents et six cents postes de médecins psychiatres
sont vacants dans le public. Il y a deux explications à ce problème : les
difficultés à recruter dans certaines régions, mais aussi les contraintes
budgétaires qui font que, pour des raisons financières, on ne renouvelle pas
les départs à la retraite.
*Le président de la République a promis plus de moyens pour les unités de
malades difficiles. N'est-ce pas un geste positif ?*
Ce n'est pas la priorité. La priorité, c'est plus de moyens globaux pour
soigner les patients. Ce qui nous choque, c'est qu'au lieu de proposer un
plan pour l'ensemble des soins psychiatriques, on n'offre des moyens qu'à
l'aspect sécuritaire de l'hospitalisation.
*Nicolas Sarkozy prône en effet la création d'un fichier de patients jugés
dangereux, le port du bracelet électronique et la généralisation de la
vidéosurveillance dans les centres hospitaliers. Craignez-vous l'intrusion
du carcéral au c?ur des lieux d'hospitalisation ?*
Absolument. Il faut un bon équilibre entre la protection de la société et le
soin. Nous sommes face à des patients qui ont été reconnus, parfois même par
la justice, comme nécessitant des soins. Quand on est malade, on doit
d'abord être protégé soi-même et être soigné. Mon inquiétude, c'est qu'avec
davantage de mesures de contraintes, les patients vont refuser les soins, se
révolter, voire fuguer davantage. Or avec ces patients, il faut avant tout
créer progressivement un climat de confiance. C'est la meilleure des
sécurités.
*Peut-on appliquer la logique du "risque zéro" à la psychiatrie ?*
C'est une illusion. Malheureusement, même avec les mesures carcérales les
plus folles, on n'arrivera pas au risque zéro. Dans les prisons, des détenus
parviennent à s'évader. On n'empêchera donc jamais une fugue. Ce qui est
important, c'est d'abord d'avoir des moyens au départ pour bien surveiller
les patients, quand il y a des risques importants. Il faut ensuite, dans un
second temps, des moyens pour libéraliser progressivement les conditions
d'hospitalisation et redonner de l'espoir aux patients.
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Des malades dans la ville
LE MONDE | 06.01.09 |
e klaxon du boulanger ambulant résonne dans tout le quartier, mais Mme Y. n'y prête plus attention. Il y a un an, elle ne tolérait plus ce son strident, comme elle ne supportait plus les bruits du voisinage, ni la vue de son système d'alarme qu'elle trouvait menaçant. Crises de panique, hallucinations auditives, Mme Y. se sentait épiée, surveillée en permanence. Fin 2007, elle a dû être hospitalisée d'urgence en psychiatrie pendant cinq jours. "J'avais l'impression d'être enfermée, c'était horrible, je ne veux surtout pas y retourner, témoigne-t-elle aujourd'hui, assise bien droite dans son canapé. Heureusement, on m'a renvoyée chez moi assez vite, avec un accompagnement infirmier. Ils viennent tous les jours, ils me sont d'un très grand soutien."
C'est la seconde fois en un an que cette femme de 54 ans bénéficie d'un suivi psychiatrique intensif à domicile, comme alternative à l'hospitalisation. Face à elle, Christelle Vacher, infirmière psy du secteur de Lille-Est (Nord), lui présente son planning de la semaine. Visite chez la psychologue, aquathérapie, consultation avec le psychiatre : chaque journée est ponctuée de deux ou trois rencontres, "mes points de repères", dit Mme Y. En bas de la feuille est inscrit le numéro d'urgence du service, disponible 24 heures sur 24 : "On met tout en oeuvre pour éviter au maximum l'hospitalisation, explique Christelle Vacher. C'est nécessaire en cas de crise, mais il ne faut pas que ça dure, car il y a un côté passif et débilitant à l'hôpital. Personne n'a envie de rester à l'hôpital psy, c'est stigmatisant, ça enfonce les patients encore plus."
L'appel de Nicolas Sarkozy à la multiplication des dispositifs d'enfermement paraît bien anachronique aux soignants de Lille. Aux antipodes de ce repli sécuritaire, le "G21", l'équipe du secteur psy de la banlieue Est, prouve quotidiennement que le retour à l'asile n'est pas une fatalité. Embrassant un territoire de 90 000 habitants, 150 médecins, infirmiers, psychologues et éducateurs suivent chaque année près de 2 200 patients. Sans blouse blanche ni badge distinctif, ils travaillent en relais avec les services sociaux, les organismes HLM et les municipalités. Appartements thérapeutiques, familles d'accueil, suivi intensif à domicile... tout est fait pour que les personnes en souffrance psychique restent dans leur communauté. "On a un panel très large de solutions pour répondre à la situation de chaque patient, explique Yannick Boulongne, cadre de santé. On inverse la logique : ce ne sont pas les malades qui s'adaptent à l'institution psychiatrique, mais nous qui nous adaptons à eux."
Trente années d'un patient travail de partenariat avec les élus, les bailleurs sociaux et la population ont été nécessaires pour parvenir à ce résultat. C'est l'oeuvre d'une vie, le sacerdoce du chef de service, le docteur Jean-Luc Roelandt, 60 ans. En 1972, tout juste nommé psychiatre, il avait été affecté au pavillon 11 de l'hôpital d'Armentières, le "pavillon de force", là où étaient enfermés les patients les plus dangereux. Il reste profondément marqué par cette expérience asilaire, qui a forgé sa détermination à casser les murs de l'hôpital. "C'était un système épouvantable, bien pire que ce que l'on peut imaginer, se souvient-il. Les droits de l'homme étaient bafoués en permanence. J'ai essayé de changer les pratiques, mais c'était impossible. Il n'y avait pas d'autres solutions que de fermer cet endroit."
En lieu et place du pavillon 11, se trouve aujourd'hui la clinique Jérôme-Bosch, l'unité d'hospitalisation du secteur. Longs couloirs blancs distribuant une vingtaine de chambres, salles de repas et d'activités, l'endroit est quasi désert, presque fantomatique. Conçu il y a vingt-cinq ans pour 60 malades, il n'accueille aujourd'hui qu'une huitaine de patients pour une durée moyenne de sept jours. Ici, pas d'unité fermée ni de chambre d'isolement, l'équipe soignante n'a quasiment jamais recours à la contention. "L'enfermement à vie des malades mentaux, c'est fini, insiste le docteur Roelandt. On consacre la quasi-totalité de nos moyens à l'extrahospitalier pour les faire sortir le plus vite possible. Cela ne veut pas dire qu'on lâche les gens dans la nature, au contraire. Il y a des patients qu'on accompagne à vie. Tout est mis en place pour leur suivi au long cours."
Le résultat est étonnant. Quand on pousse la porte de l'un des 43 appartements associatifs du secteur, où vivent 83 personnes atteintes de schizophrénie ou de graves psychoses, on est accueilli par des sourires, des bonjours, des "je vous fais visiter ?" fiers et empressés. Dans un coquet appartement avec mezzanine vivent Son, 43 ans, Bernard, 59 ans et Marceau, 61 ans. Il y a trente ans, ces hommes auraient été enfermés à l'asile. Aujourd'hui, ils seraient à la rue si le secteur ne les prenait pas en charge. Totalement stabilisés, grâce à la visite quotidienne des infirmiers qui leur délivrent leur traitement, ils se sont fondus dans le paysage. Leur loyer, modéré par un accord avec les bailleurs sociaux, est payé par leurs proches ou leurs responsables légaux.
Casquette vissée sur la tête, son bleu de travail maculé de peinture fraîche, Bernard est le pilier de l'appartement, où il vit depuis onze ans. Il a connu les grands pavillons de l'hôpital d'Armentières pour y avoir été interné de 1986 à 1997. "C'était triste et choquant, tout le monde était mélangé, se souvient-il. On se disait : mais pourquoi je suis là ? Je suis pas fou !" Sa présence chaleureuse et gaie rassure Son, qui parle peu et reste toujours en retrait. D'origine vietnamienne, Son est depuis des années sous le régime de l'hospitalisation d'office avec sortie à l'essai. L'équipe le laisse sous contrainte, car il n'accepterait plus son traitement si on levait la mesure : "Je suis bien ici, avec mes colocataires, dit-il timidement. Avant, j'étais à la rue, je faisais que des allers-retours entre la prison et l'hôpital. Ici, je me sens protégé. Je n'ai pas envie de sortir, je regarde la télé et ça me suffit."
Pour l'équipe du docteur Roelandt, l'intégration des patients dans la cité n'a pas qu'une vocation humanitaire, elle a surtout des vertus thérapeutiques. Privilégier le contact humain plutôt que les murs, c'est affirmer aux patients qu'ils n'ont pas perdu leur citoyenneté, qu'ils peuvent se redresser, malgré leur maladie. "L'hôpital, c'est le lieu de l'anormalité, on peut se permettre d'y être fou : balancer une table devant des infirmiers en blouses blanches, paraît "normal", explique Yvain Piketty, infirmier. La mise en situation réelle, avec des gens comme tout le monde, à l'extérieur, fait qu'on se comporte mieux, on se laisse moins aller." "On responsabilise les patients, on fait en sorte qu'ils soient acteurs de leur prise en charge, poursuit la cadre de santé Yannick Boulongne. On ne veut être ni dans l'assistanat ni dans la victimisation."
Grâce à cet accompagnement très personnalisé, certains patients se relèvent en quelques jours. Qui pourrait croire, en la voyant toute pimpante dans son tailleur rouge vif, rajustant son impeccable brushing blond, que Lydie vivait cloîtrée chez elle, recluse comme un petit animal au milieu des déchets ? Repérée il y a trois semaines par les services sociaux, Lydie, 65 ans, a été hospitalisée une semaine avant d'être hébergée en famille d'accueil. Un cadre rassurant, où elle retrouve peu à peu le goût de vivre. "J'avais tout abandonné. Je ne faisais plus rien chez moi, explique-t-elle, très émue. Etre ici me redonne une famille que je n'ai plus." Gina Alliata, qui l'héberge, aime son travail auprès des patients qu'elle accueille depuis cinq ans. "Je leur apporte la confiance en eux qu'ils ont complètement perdue, indique-t-elle. Ils arrivent tristes, renfermés. Mon bonheur, c'est de les voir repartir avec le sourire."
Cette prise en charge "sur mesure" a un prix, celui de l'engagement total et constant du personnel soignant. Toute la journée, l'équipe du G21 sillonne les dizaines de kilomètres de son territoire, courant de consultation en consultation. "Fonctionner de façon si ouverte implique d'être très présent pour chaque patient, pour éviter tout problème, explique Yves-Marie Develter, cadre de santé. Alors on cavale, ça demande une énergie incroyable." "C'est sûr qu'on prend plus de risques en travaillant dans la cité, c'est moins confortable que rester dans nos bureaux, affirme le docteur Tony Vermeil, un jeune psychiatre qui vient de rejoindre le service. Mais au moins, on est au coeur des problématiques des malades, pas cachés derrière nos murs à s'interroger sur nos pratiques."
Unique en son genre en France, cité en modèle à l'étranger, le service de Jean-Luc Roelandt détonne dans une psychiatrie publique en crise, tentée par le repli sur l'hôpital. "Quand je parle de mon expérience aux autres collègues, ils me renvoient le cliché du Nord, de la solidarité ! s'agace le docteur Roelandt. Mais ça n'a rien voir ! Les gens ne sont pas plus sympas ici qu'ailleurs." Selon lui, la psychiatrie meurt de ne pas s'être suffisamment ouverte sur la cité. "Mon analyse, c'est que la politique de secteur, qui impliquait la multiplication des structures extrahospitalières pour compenser la fermeture des asiles, n'a tout simplement pas été conduite. Les choses se sont faites à la libre appréciation de chaque psychiatre, sans politique de santé mentale globale." Le seul salut serait d'investir massivement dans la cité, non de rouvrir des lits. Comme disait Lucien Bonnafé, une figure de la psychiatrie disparue en 2003 : "Il faut des hommes, pas des murs."
Cécile Prieur
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Un petit texte de Jean OURY
Tout ceci n’est pas nouveau ! Déjà à l’automne 1967, je dénonçais un avenir hyper ségrégationiste (lors des journées sur « l’enfance aliénée »).
Mais le temps passe. Et les retombées de « 68 » ont vu se développer très rapidement l’univers des gestionnaires. Pas simplement en psychiatrie. Mais sur le reste de toute la médecine et de l’éducation. Tout le monde devenait « client », et la logique de « l’entreprise » s’est mise très rapidement en place. Nous sommes tous devenus des « produits » dans cette concrétisation de « l’économie restreinte ».
On a vite reconnu le profil, appuyé naïvement par des idéologies pseudo-révolutionnaires, complices de la transformation des hôpitaux de toute sorte en machines administratives fonctionnant de façon ubuesque dans le brouhaha assourdi des tiroirs-caisses.
L’idéologie galopante : courts- séjour, suppression des « malades », réduction drastique du personnel (infirmiers, médecins…), pseudo-concept de « santé mentale », surencombrement paradoxal, logique pseudo-technocratique avec hypercloisonnement hiérarchique…. La suppression de plus de 100 000 lits, en psychiatrie, des écoles d’infirmiers psychiatriques, le numérus clausus des médecins, etc, etc…
Qui s’est opposé vraiment à ça ?
Ça fait des dizaines d’années que nous dénonçons la destruction de la psychiatrie ! Il a fallu beaucoup de « bonne volonté », ou d’inconscience politique pour en arriver là !
Alors, maintenant, qu’un moustique, ou une puce vienne s’agiter et proclame l’accomplissement de la destruction de la psychiatrie, de l’éducation ! … Pourquoi pas !
Bien que les puces transmettent la peste, qui a toujours été une maladie internationale.
Bien sûr, Hitler aussi était une puce qui a été lancée sur le marché par le grand capital. On en voit le résultat ! Ce n’est pas fini, surtout soutenu par cette armada de « pseudo-science » de toutes sortes camouflant sans trop le savoir une idéologie de mort programmée.
Que ce discours de Sarkozy et de toutes ses pirouettes nous réveillent de la léthargie politique qui date de loin, nous pourrions peut-être en saluer l’opportunité !
Il est peut-être encore temps de profiter de cette occasion un peu sordide pour redéfinir collectivement ce qu’il en est de la « psychiatrie », et de « l’accueil » dans les services hospitaliers, accueil rendu difficile par le manque de personnel et la monté au pouvoir des idéologues pseudo-positivistes, d’autant plus puissants qu’ils ignorent absolument le matériau sur lequel ils s’implantent. Mais qui les a laissé faire depuis si longtemps ? Qui s’est vraiment opposé à la montée d’un bureaucratisme aussi débile ?
Nous souhaitons que des regroupements se constituent à partir des réflexions concrètes de notre travail de base, contre ce cloisonnement de fausse hiérarchie, aussi bien en psychiatrie, en pédagogie, etc… Cloisonnement d’une logique néo-positiviste dégénérée, sorte de « division du travail » ridicule et tragique. Hegel ne disait-il pas, déjà avant 1800, que la division du travail était une des bases de l’aliénation sociale ?
Après « 68 », on avait essayé de mettre en place ce qu’on avait appelé des « collèges » de formation, de réflexions. Ca n’a pas fait long feu, par l’infiltration d’une sorte d’intelligentzia absolument incompétente.
Tout reste donc à faire, à se réunir, à se constituer en cellules de réflexion concrète. Pourquoi pas ! …
Jean OURY
07.01.2009
Tout ceci n’est pas nouveau ! Déjà à l’automne 1967, je dénonçais un avenir hyper ségrégationiste (lors des journées sur « l’enfance aliénée »).
Mais le temps passe. Et les retombées de « 68 » ont vu se développer très rapidement l’univers des gestionnaires. Pas simplement en psychiatrie. Mais sur le reste de toute la médecine et de l’éducation. Tout le monde devenait « client », et la logique de « l’entreprise » s’est mise très rapidement en place. Nous sommes tous devenus des « produits » dans cette concrétisation de « l’économie restreinte ».
On a vite reconnu le profil, appuyé naïvement par des idéologies pseudo-révolutionnaires, complices de la transformation des hôpitaux de toute sorte en machines administratives fonctionnant de façon ubuesque dans le brouhaha assourdi des tiroirs-caisses.
L’idéologie galopante : courts- séjour, suppression des « malades », réduction drastique du personnel (infirmiers, médecins…), pseudo-concept de « santé mentale », surencombrement paradoxal, logique pseudo-technocratique avec hypercloisonnement hiérarchique…. La suppression de plus de 100 000 lits, en psychiatrie, des écoles d’infirmiers psychiatriques, le numérus clausus des médecins, etc, etc…
Qui s’est opposé vraiment à ça ?
Ça fait des dizaines d’années que nous dénonçons la destruction de la psychiatrie ! Il a fallu beaucoup de « bonne volonté », ou d’inconscience politique pour en arriver là !
Alors, maintenant, qu’un moustique, ou une puce vienne s’agiter et proclame l’accomplissement de la destruction de la psychiatrie, de l’éducation ! … Pourquoi pas !
Bien que les puces transmettent la peste, qui a toujours été une maladie internationale.
Bien sûr, Hitler aussi était une puce qui a été lancée sur le marché par le grand capital. On en voit le résultat ! Ce n’est pas fini, surtout soutenu par cette armada de « pseudo-science » de toutes sortes camouflant sans trop le savoir une idéologie de mort programmée.
Que ce discours de Sarkozy et de toutes ses pirouettes nous réveillent de la léthargie politique qui date de loin, nous pourrions peut-être en saluer l’opportunité !
Il est peut-être encore temps de profiter de cette occasion un peu sordide pour redéfinir collectivement ce qu’il en est de la « psychiatrie », et de « l’accueil » dans les services hospitaliers, accueil rendu difficile par le manque de personnel et la monté au pouvoir des idéologues pseudo-positivistes, d’autant plus puissants qu’ils ignorent absolument le matériau sur lequel ils s’implantent. Mais qui les a laissé faire depuis si longtemps ? Qui s’est vraiment opposé à la montée d’un bureaucratisme aussi débile ?
Nous souhaitons que des regroupements se constituent à partir des réflexions concrètes de notre travail de base, contre ce cloisonnement de fausse hiérarchie, aussi bien en psychiatrie, en pédagogie, etc… Cloisonnement d’une logique néo-positiviste dégénérée, sorte de « division du travail » ridicule et tragique. Hegel ne disait-il pas, déjà avant 1800, que la division du travail était une des bases de l’aliénation sociale ?
Après « 68 », on avait essayé de mettre en place ce qu’on avait appelé des « collèges » de formation, de réflexions. Ca n’a pas fait long feu, par l’infiltration d’une sorte d’intelligentzia absolument incompétente.
Tout reste donc à faire, à se réunir, à se constituer en cellules de réflexion concrète. Pourquoi pas ! …
Jean OURY
07.01.2009
"Le savoir est un fantasme qui n'est fait que pour la jouissance" J. LACAN
"Voilà la grande erreur de toujours : s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent" J. LACAN
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Une première victoire très minime?
Nicolas Sarkozy promet aux psychiatres de "retravailler" son message
AP | 08.01.2009 | 20:37
Le président de la République, qui avait "heurté" le monde de la psychiatrie par un discours très sécuritaire en décembre, a promis jeudi de "retravailler" son message pour gommer l'accent mis sur les patients violents, selon plusieurs médecins reçus à l'Elysée.
Lors du discours de Nicolas Sarkozy le 2 décembre dans un hôpital psychiatrique d'Antony (Hauts-de-Seine), "nous avions été un peu heurtés par le discours (...) qui nous semblait s'orienter exagérément sur les dispositions sécuritaires", a noté le Dr Pierre Faraggi, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux à la sortie d'une réunion entre le président, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, des psychiatres, des personnels soignants, des directeurs d'établissement et des représentants des patients et des familles.
M. Sarkozy a dit à ses interlocuteurs "que le message devait être retravaillé, qu'il mettrait une certaine priorité sur la psychiatrie et que ce ne serait pas que sécuritaire", a rapporté le Dr Norbert Skurnik, président de l'intersyndicale de défense de la pyschiatrie publique. "C'était une ouverture, et maintenant nous jugerons sur les actes", a déclaré le Dr Faraggi.
"Le président a voulu montrer son intérêt et son attachement à ce que sa politique pour la psychiatrie soit comprise dans sa globalité", a aussi expliqué la ministre de la Santé. "L'objectif est d'améliorer la qualité et la sécurité des soins dans une approche globale du patient et de la discipline psychiatrique", traduit un communiqué diffusé par l'Elysée.
Mme Bachelot a annoncé un prochain déplacement de Nicolas Sarkozy dans un établissement psychiatrique. Lors de son déplacement de décembre, il avait fait allusion à plusieurs faits divers, notamment la mort d'un jeune homme poignardé à Grenoble par un schizophrène qui avait fugué d'un hôpital psychiatrique, et avait annoncé un durcissement des conditions de sortie des patients hospitalisés d'office dans ces établissements.
La réunion de jeudi a fait le point sur l'avancement du futur projet de loi annoncé par Nicolas Sarkozy. Le texte portera sur deux axes principaux, a rappelé Mme Bachelot: la création d'une obligation de soins "en ville" comme alternative à l'hospitalisation d'office et, surtout, la modification des autorisations de sortie. Nicolas Sarkozy a souhaité que la sortie, même temporaire, des patients hospitalisés de force soit soumise à l'approbation finale du préfet ou "dans certains cas (de) la justice". AP
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Paris Normandie
19/01/08
A Janet, l'agression de trop
Plus de 500 personnes travaillent dans l'établissement
Une de leurs collègues a « frôlé le pire » et ils ont voulu agir ensemble dans « un mouvement d'humeur, de colère » dans le contexte en ce moment heurté des services de psychiatrie français.
Avec le soutien de syndicats (SUD, CGT, CFDT), des personnels du centre psychiatrique Pierre-Janet, au Havre, se rassemblent aujourd'hui à 13 h 30 devant le pavillon d'hospitalisation Caravelle. C'est dans ce bâtiment du Groupe hospitalier du Havre qu'une infirmière a été agressée le dimanche 4 janvier dernier. Un patient a tenté de l'étrangler.
Sauvée par les collègues
Cet après-midi-là, la jeune femme se trouve au rez-de-chaussée du pavillon, dans l'unité « fermée », un service où elle travaille depuis mai 2008. Pour s'occuper de 25 patients dits « difficiles », elle bénéficie de la présence d'une seule collègue, appelée en renfort dans un autre service de psychiatrie. Après le repas, une jeune patiente vient la voir et se plaint. Elle affirme qu'une autre personne hospitalisée, un garçon de 17 ans, a tenté de la violer. Vrai ou faux ? L'adolescent semble en tout cas éprouver des craintes car il s'est réfugié dans un couloir. L'infirmière décide de l'y rejoindre. Le garçon semble paniqué. « Il s'est précipité sur elle, l'a projetée sur un lit en tentant de l'étrangler, de lui briser la nuque », raconte l'intersyndicale. La collègue vient rapidement à la rescousse. Non sans mal, non sans avoir reçu quelques coups, les deux femmes parviennent à résister au patient, avant l'arrivée d'autres blouses blanches, suite à un « appel de sécurité ». Les deux infirmières ont bénéficié d'un arrêt de travail. Le jeune, lui, devrait être transféré dans un autre établissement de soins et une unité pour malades difficiles (UMD), mieux sécurisée. Le Groupe hospitalier du Havre aurait déposé plainte. Contactée hier, sa direction ne nous l'a pas confirmé.
Les effectifs sur la sellette
« Le mineur, présent depuis de longs mois à Pierre-Janet, est réputé agressif et fugueur. Aussi, les personnels soignants doivent être trois au minimum dans ce service. Mais dimanche, n'étaient là qu'une infirmière débutante et une autre qui ne connaissait pas les patients, dénonce le syndicat SUD. Il y a une grave insuffisance de personnels, nous travaillons en flux tendu. Et les agressions, sous forme de coups la plupart du temps, sont de plus en plus nombreuses. Certains collègues n'hésitent pas à dire qu'ils ont peur d'aller au travail. » Dans ce contexte, les syndicalistes craignent d'autant plus les suppressions de postes encore prévues dans le cadre du plan de retour à l'équilibre du GHH. Arnaud ROUXEL
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Et bien sur la direction accuse l'organisation de l'établissement, remet en cause les plannings, les 35 heures et finalement traitent nos collègues de "terroristes":
Article Presse Havraise du 19-01-09
Article Presse Havraise du 20-01-09
Lettre ouverte des personnels 20-01-09
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Et ca continue!
Lutte Ouvrière 21/01/09
Hôpital psychiatrique de Clermont - Fitz-James (Oise) 1 600 emplois de santé menacés
Dans le département de l'Oise on assiste depuis des mois à des attaques continues contre les hôpitaux publics. Mais tout dernièrement celles-ci se sont accélérées et amplifiées de façon catastrophique.
Le 13 janvier le « plan de retour à l'équilibre », que le représentant du ministère de la Santé, le directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation, l'ARH, a décidé pour l'hôpital psychiatrique de Clermont-Fitz-James, était publié : plus de 1 600 suppressions d'emplois envisagées sur les 3 000 existant actuellement.
Cela commence par 43 médecins et 600 autres salariés considérés dès maintenant en sureffectif. En plus, il faudrait supprimer 357 lits, ce qui entraîne la suppression de 1 000 postes. À cela s'ajoute encore la fermeture de toute une partie des lits dits infanto-juvéniles ; toujours en plus, le plan prévoit la fermeture de toute une partie des centres médico-psychologiques existant sur l'ensemble du département, censés permettre la prise en charge psychiatrique au plus près des patients, jeunes et moins jeunes ; et enfin la fermeture de toute une partie des centres d'aides par le travail, répartis eux aussi sur l'ensemble du département. Au total c'est plus de la moitié des effectifs qui sont menacés, avec une catastrophe sanitaire annoncée dans le domaine de la psychiatrie et la destruction d'une bonne partie des moyens de soins existant aujourd'hui.
Or déjà, la faiblesse de ces moyens ne permettait pas de prendre en charge tous les patients comme ils auraient dû l'être. Dans bien des endroits, les effectifs requis étaient inférieurs de 30 à 40 % à ce qu'ils auraient dû être. L'activité de l'hôpital a progressé de 25 % ces quatre dernières années. Mais le ministère de la Santé n'en a cure.
L'hôpital psychiatrique de Clermont-Fitz-James est un des derniers grands hôpitaux psychiatriques du pays, peut-être le plus grand. Depuis longtemps le ministère avait cet hôpital en ligne de mire et voulait s'y attaquer, comme il l'a fait pour la plupart des autres dans le pays, avec des effets dévastateurs dans certaines régions, où les malades ont été renvoyés à la rue. Pour les plus riches il existe des maisons haut de gamme pour accueillir les malades en toute discrétion.
La crainte des réactions du personnel de cet hôpital, qui a des traditions de combativité, avait fait remettre les attaques à plus tard. Mais la mise en place dans les hôpitaux de la tarification à l'acte a permis à l'administration, en allouant une tarification sous-évaluée, de mettre en trois ans l'hôpital en complet déficit. Et maintenant elle tente de lui imposer ce « retour à l'équilibre » et ses conséquences désastreuses.
La partie n'est pas jouée, car les quelque 3 000 salariés du CHI représentent une force potentielle considérable. S'ils réagissent, ils peuvent trouver autour d'eux des appuis auprès du personnel des hôpitaux du secteur, eux aussi tous attaqués en ce moment, et également auprès de la population qui risque de payer les conséquences de cette politique.
Correspondant LO
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
A ce stade là, ce n'est plus "le sinistre de la psychiatrie" mais "la mort de la psychiatrie" que ce topic doit s'intituler
.

je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Effectivement.
Je mesure chaque jour le cynisme de Sarko qui nous souhaite ses bons voeux puis autorise des mesures pareilles!!!
On court au désastre.
Je mesure chaque jour le cynisme de Sarko qui nous souhaite ses bons voeux puis autorise des mesures pareilles!!!
On court au désastre.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Un très beau texte:
Prochaine réunion dans 8 jours au CH Montperrin d'Aix en Provence, le 26 février exactement.
Sinon je vous signale qu'une intersyndicale (SUD-CGT-CNI plus plusieurs associations et syndicats de médecins se sont réunis au CH Edouard Toulouse de Marseille jeudi dernier. Près de 100 personnes présentes d'accord pour lutter contre les réformes actuelles et de travailler ENSEMBLES.Monsieur le Président de la République
J'ai connu des patients qui avaient été hospitalisés d'office car
agités, menaçants, violents, probablement dangereux, de fait inaccessibles à
la réalité d'autrui.
Ils étaient restés, depuis, des années en service dit libre avec
cependant un règlement qui les obligeait à prévoir une sortie en demandant
son avis au médecin qui accordait judicieusement -et non judiciairement-
une permission. L'infirmier à son tour, faisant office de portier puisqu'il
avait les clés du «pavillon», demandait comment ça allait, quels étaient les
projets et donnait quelques recommandations de retour : ne pas rater l'heure
des médicaments ni celle du repas par exemple, tout en souhaitant bonne
promenade.
Rares étaient les fugueurs; la plupart des patients, autrefois un moment
dangereux, se contentaient d'une sortie dans le parc, parfois dans la ville,
se faisant alors accompagner d'un ami, de leur famille ou d'un soignant car
c'était toute une aventure.
Leur place était là, à l'hôpital, entre des murs qui n'étaient pas
toujours synonymes de surdité mais compensaient la faible étanchéité de leur
psychisme. Les murs de l'institution faisaient partie d'eux comme limite
d'eux-même autant que du lieu soignant. Lieux habités, peuplés de tous ces
autres, les gens (patients, travailleurs, visiteurs) qu'ils regardaient
aller et venir pacifiquement, une petite parole jetée au passage à qui
voulait bien la reprendre, souvent une demande de cigarette pour engager
peut-être un dialogue.
Pas tant besoin de contention que de se heurter parfois à des vrais
corps qui soient habités d'âme, en contrepoids aux voix désincarnées qui les
hantent, les assaillent, occupent ou traversent leur esprit tant ils sont
perméables à l'angoisse, trop sensibles au monde qui les environne sans
pouvoir y trouver leur place.
Aujourd'hui on nous propose : services fermés et chambres d'isolement en
hausse et en urgence après avoir fermé chambres et services de soins
régulièrement, laissant chez elles, puis à la rue toutes ces personnes pour
qui la solitude est toxique et l'autre persécutant tant il est nécessaire.
Ces personnes pour qui les limites psychiques sont si vagues qu'il faut les
reformuler souvent, et c'est un métier. C'est le rôle du secteur de
psychiatrie qui s'articule de l'hôpital à la cité et réciproquement.
On nous propose des murs et des caméras (sans réalisateurs). Déjà que la
télé, loin de les distraire leur parle personnellement alors
l'électronique - oeil ...de Caïn, bienvenue dans la tombe!
Mais si les gens sont armés c'est qu'ils se sentent en danger; si les
gens passent à l'acte c'est qu'ils ne peuvent pas parler n'étant pas
entendus; s'ils sont hallucinés malgré les neuroleptiques c'est que l'autre
n'est pas là pour les soutenir, les contenir, les tenir si besoin,
psychiquement (moralement comme on dit) voire physiquement.
Peut-être que n'étant nulle part l'autre est partout, possiblement voix
de Dieu en eux mais sans la foi, ni loi symbolisée , ni toit. Voix
impérieuse, impérative parfois, très rarement voix à tuer en soi ou en
l'autre-même.
Il faut redonner leur place aux soignants dans leur humanité
d'accompagnants; redonner son rôle à l'équipe d' infirmiers,
aides-soignants, homme/femmes de service(s), secrétaires, assistants
sociaux-éducatifs, psychologues, ergothérapeutes, médecins-psychiatres etc..
Il faudrait mieux des pensions de famille thérapeutiques plutôt que des
prisons, des soignants plutôt que des vigiles, des repas et des séjours
thérapeutiques avec le personnel soignant plutôt que des caméras et des
bracelets électroniques.
Du temps d'échange, d'écoute réciproque, de partage et de réflexion.
N'oublions pas que nous traitons le psychisme et pas seulement des
connexions synaptiques. Du personnel donc qui soit formé et qualifié,
durable et non jetable!
Nous devons pouvoir recevoir la famille sans craindre à priori les
procès; comment travailler sans elle, sa souffrance et son intelligence ?
Car il ne s'agit pas de l'amadouer mais de considérer qu'elle est la base de
toute institution, de toute société; comme telle aussi précieuse et parfois
aussi folle.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l'expression de ma
respectueuse considération.
Docteur Danielle GATZLER
Psychiatre à Champigny-sur-marne, Val de marne.
Ancienne interne des hôpitaux psychiatriques de la RP
Ex-Psychiatre des hôpitaux à temps partiel
Prochaine réunion dans 8 jours au CH Montperrin d'Aix en Provence, le 26 février exactement.
Dernière modification par SUD Montperrin le 19 févr. 2009 09:51, modifié 1 fois.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Bravo, l'avenir de la mobilisation ne passera que par l'intersyndicale
!

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