Le sinistre de la psychiatrie.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Absolument!!!dan65 a écrit :Bravo, l'avenir de la mobilisation ne passera que par l'intersyndicale!

Et d'ailleurs on continue en espérant élargir le mouvement. Le SUD (pardon le sud

Le compte rendu de la dernière invitation:

L'invitation à la prochaine


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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Intervention filmée d'une collègue lors de "la nuit sécuritaire":
http://www.dailymotion.com/video/x8epgd ... s?from=rss" target="_blank

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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Une bien triste nouvelle:
Colère et démission par Emmanuel Digonnet – ISP – Webmaster de Serpsy et instigateur de la présence des patients, psychologues, As et Infirmiers aux Etats Généraux de la Psychiatrie…
Le projet des lettres au Président et aux députés
Emmanuel Digonnet
par Groupe des 39 ⋅ samedi 20 décembre 2008
Depuis le 2 décembre ma boite mail est inondée de dépêches, commentaires, réactions, aux propos de Nicolas Sarkozy à l’hôpital d’Antony. J’ai reçu dix fois la vidéo ou le texte de la prestation de N. Sarkozy à Antony, autant de fois les dépêches AFP des déclarations des uns et des autres, etc… Que d’émoi ! Moi-même je m’étais fendu le soir même de ma propre analyse et de mon appel à la désobéissance du fait de ma position « décalée » de simple citoyen, n’étant plus infirmier en psychiatrie. Cette position a dû déranger car si elle a été reprise par certains comme en témoignent les mails reçus de personnes que je ne connais pas, elle n’a pas eu la faveur d’être reprise parmi 23 contributions sur Serpsy par exemple.
Alors j’en rajoute un couche tant les réactions des uns et des autres à ce discours du 2 décembre me semblent convenues et pour le moins naïves.
Le 30 mai 2007, je demandais au Directeur de l’hôpital Esquirol de bien vouloir accepter ma démission au 1er septembre 2007, je démissionnais de la fonction publique hospitalière et de mon travail d’infirmier en psychiatrie en ces termes : Les orientations du service public de psychiatrie, soumis à des coupes budgétaires répétées ayant pour effet une dégradation continue de la qualité des soins, La mise en œuvre chaotique de la nouvelle gouvernance de l’hôpital, ayant pour corollaire la primauté de l’administratif sur le médical, La gestion autoritaire à l’hôpital Esquirol, Un constat personnel que les combats menés y compris en dehors de l’hôpital pour préserver qualité des soins et service public ne sont pas arrivés à enrayer ces dérives, M’amènent à vous demander de bien vouloir accepter ma démission de l’hôpital Esquirol et de la fonction publique hospitalière.
J’entendais refuser de collaborer à l’instrumentalisation de la psychiatrie comme outil du contrôle social.
Démission ne veut pas dire désertion, c’est pour cela que j’étais ce 2 décembre non pas au premier rang pour écouter N. Sarkozy mais dehors pour soutenir et accompagner la poignée de soignants bien encadrés par les gardes mobiles. Le discours de N. Sarkozy dont j’écoutais l’intégralité en vidéo à mon retour chez moi n’avait rien de nouveau depuis 2004, date à laquelle le Ministre de l’Intérieur N. Sarkozy introduisait tout un volet sécuritaire destiné aux hôpitaux psychiatriques et aux malades dans sa loi « prévention de la délinquance », articles retirés en 2007 sous la pression des soignants, des usagers et du conseil d’Etat.
Alors qui sont ces vierges effarouchées qui semblent s’indigner aujourd’hui et découvrir ce qui m’a amené à démissionner il y a un an après des années de luttes contre ces dérives ?
Dans ma première réaction certes brève et un tantinet émotive, appelant à la désobéissance civique de ceux qui seront amenés à prescrire et à poser des bracelets d’ici peu, je conseillais la lecture ou la relecture de « Matin brun » de Frank Pavlov. C’était sans doute trop provocateur car il s’agit de la description, d’une brièveté exemplaire, de ce que les compromis lorsqu’ils deviennent compromissions amènent à l’acceptation d’un régime fasciste et que l’on se réveille trop tard.
A cette première lecture, je préfère aujourd’hui celle d’Hannah Arendt sur le totalitarisme. Le totalitarisme comme l’illustre bien N. Sarkozy est le mouvement, l’action pour l’action et il a besoin de la masse pour qui il redéfinit « espace public et espace privé ». Et tout y était ce 2 décembre, jusqu’aux « idiots utiles » représentés dès la fin du discours par l’ensemble des portes parole des syndicats de psychiatre et surtout le Président de l’UNAFAM qui se félicitaient de « certaines mesures » et de « la reconnaissance appuyée aux professionnels de la psychiatrie » avant de se reprendre et de nuancer leurs propos en attendant … les propositions de la Ministre de la santé ! Notre participation, même involontaire à une pratique (que nous réprouverions si l’on y pensait) signifie notre assentiment. Ne nous réfugions pas derrière le dictat de la loi, de la responsabilité des fonctionnaires, de l’obligation d’appliquer une prescription. La relecture d’Hanna Arendt nous rappelle combien les pouvoirs totalitaires ne s’appuient pas sur la terreur, mais bien sur l’incapacité de penser de chaque membre de la société. Sur leur sidération voire leur complaisance achetée en les reconnaissant et en les caressant dans le sens du poil.
Devant les appels de toutes les chapelles de la psychiatrie, chacune prétendant regrouper tout le monde sous sa bannière comme d’habitude, je vous appelle à une seule chose, la désobéissance et la rébellion.
Démissionnez en masse !
Car en effet, qui osera face aux fermetures des structures extrahospitalières et des alternatives à l’hospitalisation (pour raisons budgétaires) et au rapatriement des moyens humains sur l’hôpital, qui osera annoncer la fermeture de TOUS les lits intrahospitaliers pour déployer l’ensemble des ressources au plus près des patients ? Qui refusera de participer aux mascarades de formation « obligatoires » qui pompent 60% des ressources des formations continue comme l’HACCP, l’accréditation, le plan grippe aviaire et j’en passe des meilleures ? Qui refusera de mettre un bracelet à un patient que les effectifs ne permettent plus d’accompagner progressivement à l’extérieur ?
Qui se lèvera enfin au lieu d’élever seulement la voix ?
Mais vous avez raison, N. Sarkozy a raison, vous faites un travail remarquable, mal reconnu, ingrat, (indispensable au maintien de l’Ordre) et si vous faisiez comme moi et démissionniez QUI S’OCCUPERAIT DES MALADES MENTAUX ?
Hannah Arendt, encore, après avoir suivi et écrit sur le procès d’Eichmann à Jérusalem a été très décriée, insultée et menacée lorsqu’elle notait qu’il y a de très bons techniciens en tout, y compris les pires choses, il n’ont conscience que d’être techniciens tant ils font « l’économie de penser », ce ne sont pas forcément les monstres que l’on voudrait qu’ils soient . Je ne doute pas qu’il se trouvera d’ici peu des formations continues pour apprendre à poser « humainement » des bracelets de géolocalisation.
Je sais ce que mes propos peuvent avoir de violent, j’ai démissionné l’an passé, j’en suis fier, je n’en suis pas heureux. Ces propos n’engagent que moi, en aucun cas une association à laquelle j’appartiens. Emmanuel Digonnet
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Anna, patiente, membre de lassociation SERPSY, Française, vivant en Angleterre..
Depuis des mois, depuis longtemps, je lis beaucoup de textes qui passent, jai écouté toutes les interventions de la journée, jai signé toutes les pétitions. Au fur et à mesure des quelques semaines entre lannonce de la réunion du 7 février et son avènement, mes espoirs se sont amenuisés et ma frustration a grandi. Régulièrement je regardais la liste des inscrits et comme vient de me le confirmer un participant, sur les quelques 1500 inscrits on ne trouvait quune petite dizaine dusagers/patients. Je ne souscris pas, mais alors pas du tout à lautocongratulation et au Manifeste qui ressortent de cette journée, et ce pour plusieurs raisons : Encore une fois en France, on assiste à un évènement autour de la psychiatrie organisé sans les premiers acteurs concernés : les patients/usagers. Encore une fois en France, des cliniciens de renom, des philosophes, des syndicalistes, des soignants, des cadres et autres professionnels de santé mentale ont parlé au nom des patients. Encore une fois en France, nous les patients/usagers continuons donc dêtre le sujet de conversations, le sujet de débats, le sujet de soins, le sujet de mal-soins mais sans avoir de voix. On ne parle même pas en notre nom, on parle à côté de nous. Encore une fois en France, dun point de vue humaniste et philosophique, le discours narratif ne tient pas la route. En effet, les philosophant de laprès-midi, tout en parlant de liberté menacée par une psy sécuritaire nient aux patients leur identité de citoyen. Mais où est donc passé le patient-citoyen ? Rien, rien de ce que jai lu et entendu du compte-rendu de cette journée ne me montre que lon considère même un instant le patient comme un citoyen à part entière. Rien. En ninvitant pas des patients/usagers à venir parler à la tribune, au même titre que nimporte quel autre intervenant, à venir partager leurs réflexions sur cette politique dont on les menace, sur cette psychiatrie flicarde, sur cette déshumanisation de lêtre qui sinstalle chaque jour un peu plus dans nos vies et nos communautés, vous collectif psychiatrie avez nié aux patients leur identité de citoyen, vous collectif jouez le même jeu de négation de lindividu que ce qui se dessine et que pourtant vous dénoncez à force de beaux discours. Rappelez-moi, rappelez-vous, cest bien la France qui a tout de même tant contribué à la création de la notion de citoyenneté . Il semblerait cependant que lorsque nous devenons patients/usagers psy, nous perdions notre identité de citoyen ainsi que laccès à la tribune (au sens propre). Arrêtez de parler, de réfléchir constamment à notre place. Nous sommes ceux qui vivent la détresse psychique, la maladie au quotidien. Nous sommes ceux qui subissent cette psychiatrie depuis des décennies. Laissez-nous nous exprimer. Directement, sans passer non plus par les grandes fédérations qui elles aussi ont lart de nous museler. Quant au Manifeste proprement dit, il est dans la parfaite logique de continuité des interventions et de leur teneur globale : Je ny ai rien lu de nouveau. En fait, tout ce dont parle le manifeste, je lai déjà lu et entendu maintes fois depuis quelques années. De plus, cest toujours le même type de personnes qui décrit et écrit ce qui doit/devrait se passer POUR les usagers alors que les usagers, les patients devraient avoir écrit ce texte, seuls ou en partenariat avec les auteurs du texte. Amusant non (sourire jaune), le contenu fut annoncé lors de la journée même sans concertation préalable avec les patients/usagers. Vive la démocratie ! Vive la transparence du processus de décision ! En fait, si les patients, les usagers lavaient écrit, je soupçonne dautres sons de cloches bien plus radicaux, bien plus courageux en fait que ce qui est proposé. Deux exemples : Pour quoi un "collectif davocats pour défendre les droits des patients" ? ou seulement cela ? .. Il existe dans le monde, et en particulier dans le monde anglo-saxon, dautres façons extrêmement efficaces de représenter les droits des patients sans passer par le Barreau. Mais pour que cela se fasse, il faut penser autrement, ce qui implique mettre pas mal de choses à plat. Maintenant, tout de suite.
Quant à la proposition « dinstituer un nouveau dialogue avec les familles et avec les associations dusagers » : Cela pose problème à plusieurs niveaux : Non seulement cela fait des lustres que jentends cela mais quelquun dautre est en train de décider de modalités de règles dengagement de ce "dialogue".
Dautre part mélanger les usagers et les familles est devenu une habitude, une façon de parler quasi automatique. Cependant cette association nest pas forcément très productive ou très saine. Elle a même tendance à infantiliser le patient/usager en le contenant dans un rôle de dépendance et dincapacité à être soi à part entière. Elle permet aussi aux familles de contrôler ce qui se passe et fait partie de ce mouvement général qui étouffe la voix des patients/usagers en France.
Le jour où un vrai travail de partenariat entre les patients/usagers et les professionnels de santé, et les philosophes aussi, sengagera alors je reprendrai espoir. Mais pour cela, il faut quun pas de côté culturel sopère, il faut avoir envie de partager les espaces de réflexion et les tribunes dexpression. Chiche ?
par Anne-Laure Donskoy (patiente/usagere/doctorante) | 22 février 2009, 18:11
@Marie
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Un texte d'une dizaine d'année, oh combien prophétique et d'actualité.
Il était cadre à l'époque, il est maintenant mon cadre sup.
Avec son autorisation je publie ici ce texte.

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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Les psychiatres hospitaliers appelés à se mobiliser contre les projets du gouvernement sur la réforme de la psychiatrie
PARIS, 10 mars 2009 (APM) - L'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) et l'Union syndicale de la psychiatrie (USP) ont appelé mardi les psychiatres hospitaliers "à se préparer à un mouvement de mobilisation graduée" contre les projets du gouvernement de réforme de la psychiatrie.
Lors d'une conférence de presse commune, le secrétaire général de l'USP, le Dr Olivier Boitard, le président du SPH, le Dr Pierre Faraggi et le président de l'Idepp (qui fédère le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) et le Syndicat des psychiatres de secteur (SPS)), le Dr Alain Mercuel, et le président du SPS, le Dr Norbert Skurnik, ont affirmé leur "union" et leur "détermination" face aux propositions de réforme énoncées dans le rapport d'Edouard Couty.
Depuis sa publication fin janvier, le rapport Couty sur l'organisation de la psychiatrie et la santé mentale a suscité de vives réactions et l'inquiétude de nombreuses organisations (cf dépêches APM COMAU003 et APM CDMBK003), alors même que trois membres de la commission Couty se sont désolidarisés des conclusions du rapport (cf dépêche APM HMMB3001).
"Nous communiquerons ensemble à tous les PH de psychiatrie pour leur demander de se préparer à un mouvement de mobilisation graduée (...) Nous avons la conviction que les PH sont prêts à s'engager dans un mouvement de grève aussi long qu'il sera nécessaire compte tenu des enjeux pour la psychiatrie", a déclaré Pierre Faraggi.
Les organisations syndicales appellent "d'ores et déjà" les praticiens à "se consacrer aux activités soignantes et à différer l'ensemble des autres activités -à l'exception de leur participation aux commissions médicales d'établissement (CME) et aux conseils exécutifs (CE)- selon des modalités à définir dans chaque établissement dans le cadre du collège médical", a précisé Pierre Faraggi.
RETENTION DU RIM-P "JUSQU'A NOUVEL ORDRE"
Parmi ces activités "non" soignantes, Pierre Faraggi a indiqué qu'il invitait les PH à ne plus renvoyer aux tutelles les données du recueil d'information médicalisé en psychiatrie (RIM-P), tout en poursuivant la collecte des informations.
"Nous continuerons à recueillir les éléments d'activité mais nous (...) différons toute transmission d'information sur notre activité, jusqu'à nouvel ordre, selon des modalités précises que nous déterminerons en temps voulu", a-t-il observé.
Interrogés par l'APM, les quatre responsables syndicaux ont précisé qu'ils se rapprocheraient des organisations représentant le personnel non médical des établissements de santé mentale pour envisager une mobilisation commune, en rappelant qu'ils se joignaient à la journée de mobilisation unitaire du jeudi 19 mars (cf dépêche APM CBMC3002).
Ils ont expliqué n'avoir encore aucun document préparatoire au projet de loi sur la réforme de la psychiatrie, qui devait initialement être présenté au printemps (cf dépêche APM EHMAT001) mais ils s'attendent "au pire".
Norbert Skurnik (SPS) a estimé que des "vents mauvais" s'étaient levés contre le secteur et l'organisation de la psychiatrie depuis l'incident de Grenoble fin 2008, avec la sortie du rapport Couty et de la circulaire sur la sécurisation des unités psychiatriques (cf dépêches APM HMMB4001).
Alain Mercuel s'est interrogé sur l'intérêt de réformer la loi du 27 juin 1990 sur les soins et les hospitalisations sans consentement des personnes atteintes de maladie mentale, en se demandant s'il ne fallait pas tout simplement correctement en appliquer les dispositions existantes.
Il s'inquiète du "contexte sécuritaire" susceptible d'entraîner un "risque de récupération et de participation médicales au maintien de l'ordre social", à une "transformation des services de psychiatrie en substitut ou alternative de la prison" par leur engorgement, en rendant les sorties difficiles tout en accroissant les entrées pour des motifs ne dépendant pas des soignants (motifs judiciaires, etc.).
Pour sa part, Olivier Boitard a rappelé les demandes des psychiatres hospitaliers, notamment de disposer, dans le cadre des futures agences régionales de santé (ARS) d'un budget spécifique pour la psychiatrie, décliné au niveau régional dans le public et le privé, et d'avoir l'assurance de l'indépendance des praticiens par rapport aux tutelles compte tenu des mesures de privation de liberté qu'ils peuvent être amenés à prendre dans le cadre des soins.
Pierre Faraggi a rappelé les nombreuses critiques déjà formulées par les organisations sur le rapport Couty, estimant que leurs attentes avaient été "trompées". Il a insisté sur la "grave erreur" d'Edouard Couty qui n'a selon lui "pas mesuré" à quel point la psychiatrie d'aujourd'hui s'incarne dans la psychiatrie de secteur.
Vendredi 2 mars, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, avait assuré qu'elle entendait maintenir le secteur dans le cadre de la réforme de la psychiatrie et que le rapport Couty ne valait "pas feuille de route", rappelle-t-on (cf dépêche APM SNMC2003).
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Ben dis donc, si les médecins ne se concentrent que sur les soins, on va enfin les revoirs dans les services...
Blague à part, c'est motivant de ressentir les frémissements d'une mobilisation
Blague à part, c'est motivant de ressentir les frémissements d'une mobilisation

Mais pourquoi Coluche est mort???
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Le début d'une amorce d'un commencement de pensée de frémissement alors...
Nous aurions plus un slogan: "foutons les ordis à la poubelle, mon travail n'est pas de compter, mais de dialoguer".

Nous aurions plus un slogan: "foutons les ordis à la poubelle, mon travail n'est pas de compter, mais de dialoguer".
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
T'as raison Sud, je me laisse griser
Mais c'est vrai qu'il y déjà longtemps que la psychiatrie prend un versant sécuritaire au nom d'une société que certains voudraient aseptisée.
Pau n'en est qu'une réminiscence, Grenoble devient un levier.
Malheureusement, j'ai eu la mauvaise surprise de rencontrer avec ma cadre un psychiatre favorable au GPS (Grand Perdant du Soin) pour certains patients... On a été tellement surpris qu'après coup, on s'est demandé s'il ne s'était pas moqué de nous. Apparemment, non
Tout çà pour bien insister sur la nécessaire mobilisation du plus grand nombre et l'urgence à réagir


Mais c'est vrai qu'il y déjà longtemps que la psychiatrie prend un versant sécuritaire au nom d'une société que certains voudraient aseptisée.
Pau n'en est qu'une réminiscence, Grenoble devient un levier.
Malheureusement, j'ai eu la mauvaise surprise de rencontrer avec ma cadre un psychiatre favorable au GPS (Grand Perdant du Soin) pour certains patients... On a été tellement surpris qu'après coup, on s'est demandé s'il ne s'était pas moqué de nous. Apparemment, non

Tout çà pour bien insister sur la nécessaire mobilisation du plus grand nombre et l'urgence à réagir


Mais pourquoi Coluche est mort???
Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Je ne suis pas pour la fermeture de tous les lits d'intra, mais pour le reste je retrouve globalement mon indignation, mes préoccupations et mes inquiétudes dans les propos de monsieur Digonnet. Et ma tristesse.SUD Montperrin a écrit :Une bien triste nouvelle:Bienvenue au club...Colère et démission par Emmanuel Digonnet – ISP – Webmaster de Serpsy et instigateur de la présence des patients, psychologues, As et Infirmiers aux Etats Généraux de la Psychiatrie…
Le projet des lettres au Président et aux députés
Emmanuel Digonnet
par Groupe des 39 ⋅ samedi 20 décembre 2008
Depuis le 2 décembre ma boite mail est inondée de dépêches, commentaires, réactions, aux propos de Nicolas Sarkozy à l’hôpital d’Antony. J’ai reçu dix fois la vidéo ou le texte de la prestation de N. Sarkozy à Antony, autant de fois les dépêches AFP des déclarations des uns et des autres, etc… Que d’émoi ! Moi-même je m’étais fendu le soir même de ma propre analyse et de mon appel à la désobéissance du fait de ma position « décalée » de simple citoyen, n’étant plus infirmier en psychiatrie.Cette position a dû déranger car si elle a été reprise par certains comme en témoignent les mails reçus de personnes que je ne connais pas, elle n’a pas eu la faveur d’être reprise parmi 23 contributions sur Serpsy par exemple.
Alors j’en rajoute un couche tant les réactions des uns et des autres à ce discours du 2 décembre me semblent convenues et pour le moins naïves.
Le 30 mai 2007, je demandais au Directeur de l’hôpital Esquirol de bien vouloir accepter ma démission au 1er septembre 2007, je démissionnais de la fonction publique hospitalière et de mon travail d’infirmier en psychiatrie en ces termes : Les orientations du service public de psychiatrie, soumis à des coupes budgétaires répétées ayant pour effet une dégradation continue de la qualité des soins, La mise en œuvre chaotique de la nouvelle gouvernance de l’hôpital, ayant pour corollaire la primauté de l’administratif sur le médical, La gestion autoritaire à l’hôpital Esquirol, Un constat personnel que les combats menés y compris en dehors de l’hôpital pour préserver qualité des soins et service public ne sont pas arrivés à enrayer ces dérives, M’amènent à vous demander de bien vouloir accepter ma démission de l’hôpital Esquirol et de la fonction publique hospitalière.
J’entendais refuser de collaborer à l’instrumentalisation de la psychiatrie comme outil du contrôle social.
Démission ne veut pas dire désertion, c’est pour cela que j’étais ce 2 décembre non pas au premier rang pour écouter N. Sarkozy mais dehors pour soutenir et accompagner la poignée de soignants bien encadrés par les gardes mobiles. Le discours de N. Sarkozy dont j’écoutais l’intégralité en vidéo à mon retour chez moi n’avait rien de nouveau depuis 2004, date à laquelle le Ministre de l’Intérieur N. Sarkozy introduisait tout un volet sécuritaire destiné aux hôpitaux psychiatriques et aux malades dans sa loi « prévention de la délinquance », articles retirés en 2007 sous la pression des soignants, des usagers et du conseil d’Etat.
Alors qui sont ces vierges effarouchées qui semblent s’indigner aujourd’hui et découvrir ce qui m’a amené à démissionner il y a un an après des années de luttes contre ces dérives ?
Dans ma première réaction certes brève et un tantinet émotive, appelant à la désobéissance civique de ceux qui seront amenés à prescrire et à poser des bracelets d’ici peu, je conseillais la lecture ou la relecture de « Matin brun » de Frank Pavlov. C’était sans doute trop provocateur car il s’agit de la description, d’une brièveté exemplaire, de ce que les compromis lorsqu’ils deviennent compromissions amènent à l’acceptation d’un régime fasciste et que l’on se réveille trop tard.
A cette première lecture, je préfère aujourd’hui celle d’Hannah Arendt sur le totalitarisme. Le totalitarisme comme l’illustre bien N. Sarkozy est le mouvement, l’action pour l’action et il a besoin de la masse pour qui il redéfinit « espace public et espace privé ». Et tout y était ce 2 décembre, jusqu’aux « idiots utiles » représentés dès la fin du discours par l’ensemble des portes parole des syndicats de psychiatre et surtout le Président de l’UNAFAM qui se félicitaient de « certaines mesures » et de « la reconnaissance appuyée aux professionnels de la psychiatrie » avant de se reprendre et de nuancer leurs propos en attendant … les propositions de la Ministre de la santé ! Notre participation, même involontaire à une pratique (que nous réprouverions si l’on y pensait) signifie notre assentiment. Ne nous réfugions pas derrière le dictat de la loi, de la responsabilité des fonctionnaires, de l’obligation d’appliquer une prescription. La relecture d’Hanna Arendt nous rappelle combien les pouvoirs totalitaires ne s’appuient pas sur la terreur, mais bien sur l’incapacité de penser de chaque membre de la société. Sur leur sidération voire leur complaisance achetée en les reconnaissant et en les caressant dans le sens du poil.
Devant les appels de toutes les chapelles de la psychiatrie, chacune prétendant regrouper tout le monde sous sa bannière comme d’habitude, je vous appelle à une seule chose, la désobéissance et la rébellion.
Démissionnez en masse !
Car en effet, qui osera face aux fermetures des structures extrahospitalières et des alternatives à l’hospitalisation (pour raisons budgétaires) et au rapatriement des moyens humains sur l’hôpital, qui osera annoncer la fermeture de TOUS les lits intrahospitaliers pour déployer l’ensemble des ressources au plus près des patients ? Qui refusera de participer aux mascarades de formation « obligatoires » qui pompent 60% des ressources des formations continue comme l’HACCP, l’accréditation, le plan grippe aviaire et j’en passe des meilleures ? Qui refusera de mettre un bracelet à un patient que les effectifs ne permettent plus d’accompagner progressivement à l’extérieur ?
Qui se lèvera enfin au lieu d’élever seulement la voix ?
Mais vous avez raison, N. Sarkozy a raison, vous faites un travail remarquable, mal reconnu, ingrat, (indispensable au maintien de l’Ordre) et si vous faisiez comme moi et démissionniez QUI S’OCCUPERAIT DES MALADES MENTAUX ?
Hannah Arendt, encore, après avoir suivi et écrit sur le procès d’Eichmann à Jérusalem a été très décriée, insultée et menacée lorsqu’elle notait qu’il y a de très bons techniciens en tout, y compris les pires choses, il n’ont conscience que d’être techniciens tant ils font « l’économie de penser », ce ne sont pas forcément les monstres que l’on voudrait qu’ils soient . Je ne doute pas qu’il se trouvera d’ici peu des formations continues pour apprendre à poser « humainement » des bracelets de géolocalisation.
Je sais ce que mes propos peuvent avoir de violent, j’ai démissionné l’an passé, j’en suis fier, je n’en suis pas heureux. Ces propos n’engagent que moi, en aucun cas une association à laquelle j’appartiens. Emmanuel Digonnet
Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Pas faux. Dans ce domaine on est un peu passé d'un extrême à l'autre en vingt ans.SUD Montperrin a écrit :Anna, patiente, membre de lassociation SERPSY, Française, vivant en Angleterre..
Dautre part mélanger les usagers et les familles est devenu une habitude, une façon de parler quasi automatique. Cependant cette association nest pas forcément très productive ou très saine. Elle a même tendance à infantiliser le patient/usager en le contenant dans un rôle de dépendance et dincapacité à être soi à part entière. Elle permet aussi aux familles de contrôler ce qui se passe et fait partie de ce mouvement général qui étouffe la voix des patients/usagers en France.
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Extrait de "La Provence" qui montre bien le double discours omniprésidentiel:
Je vous rappele que le CH Edouard Toulouse était celui dont le patient avait fait une "fugue" et avait fait les "unes". Le patient en fait avait été retrouvé à Aix en train de "féter" le nouvel an...
Marseille : les infirmiers psychiatriques refusent defaire les gendarmes
Marseille : les infirmiers psychiatriques refusent de faire les gendarmes
la Provence dimanche 15 mars 2009 à 10H30
L'escorte policière des malades supprimée
L'hôpital Édouard-Toulouse attend depuis 10ans une unité sécurisée pour les patients D398.
Photo Cyril Sollier
Laisserait-on un détenu se promener dans la rue sans policiers ni surveillants pénitentiaires pour l'empêcher de s'évader? Non, bien sûr. Sauf si le détenu en question est aussi un malade psychiatrique... Voilà ce qui a été décidé par la préfecture des Bouches-du-Rhône et qui suscite un tollé chez les infirmiers psychiatriques. Dans le milieu psy, on appelle ces détenus les"D398", du numéro de l'article du code pénal qui réglemente leur situation.
Il s'agit de personnes incarcérées souffrant de troubles mentaux ou psychologiques qui refusent, pendant leur peine, une prise en charge thérapeutique. Pour qu'un traitement adapté puisse leur être prodigué, ils sont hospitalisés d'office à la demande du préfet. Leur incarcération est alors suspendue et ils sont accueillis en service de psychiatrie le temps des soins. Jusqu'à présent, le transfert en ambulance de ces malades, de la prison jusqu'à l'hôpital, se faisait sous escorte policière.
"Mais depuis quelque temps, la préfecture rechigne à accorder cette escorte et fait porter aux seuls infirmiers la responsabilité de ces transports à haut risque", proteste Pierre Tribouillard, secrétaire départemental FO-santé. De même, lorsqu'un patient D398 doit bénéficier de consultation ou de soins dans un autre hôpital, les escortes ne seraient plus assurées. "On met régulièrement en cause le personnel lorsque des malades s'échappent d'un hôpital mais on n'hésite pas à faire prendre à la société le risque d'une évasion d'un détenu."
Dans le département, chaque hôpital psychiatrique accueille en permanence un ou deux D398. Ce qui n'est déjà pas chose facile. "Contrairement aux détenus qui sont transférés dans un hôpital général pour y subir une intervention ou un examen, aucune surveillance policière n'est prévue pour les malades psychiatriques", rappelle FO. Les agents d'Édouard-Toulouse, qui attendent depuis 10ans la construction d'une unité sécurisée pour ces patients seront en grève la semaine prochaine. Le mouvement pourrait s'étendre aux autres hôpitaux psychiatriques du département.
Sophie Manelli
Je vous rappele que le CH Edouard Toulouse était celui dont le patient avait fait une "fugue" et avait fait les "unes". Le patient en fait avait été retrouvé à Aix en train de "féter" le nouvel an...

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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Entendu ce matin à la radio : "une ado de 14 ans hospitalisée pour anorexie à Nice a dormi pdt un mois sur un matelas posé au sol suite à un manque de lit...."
Il était question de la Fondation machin? les parents bien sû outrés, mais aucun commentaire de la direction...
Il était question de la Fondation machin? les parents bien sû outrés, mais aucun commentaire de la direction...
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
En psychiatrie, on ne s'occuppe pas de la France d'en bas, mais de la France du 3ème sous sol...
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Re: Le sinistre de la psychiatrie.
Même situation dans mon hôpital mais apparemment personne même pas les IDE ne sont choqués par cet état de fait!!!!!!SUD Montperrin a écrit :Extrait de "La Provence" qui montre bien le double discours omniprésidentiel:
Marseille : les infirmiers psychiatriques refusent defaire les gendarmes
Marseille : les infirmiers psychiatriques refusent de faire les gendarmes
la Provence dimanche 15 mars 2009 à 10H30
L'escorte policière des malades supprimée
L'hôpital Édouard-Toulouse attend depuis 10ans une unité sécurisée pour les patients D398.
Photo Cyril Sollier
Laisserait-on un détenu se promener dans la rue sans policiers ni surveillants pénitentiaires pour l'empêcher de s'évader? Non, bien sûr. Sauf si le détenu en question est aussi un malade psychiatrique... Voilà ce qui a été décidé par la préfecture des Bouches-du-Rhône et qui suscite un tollé chez les infirmiers psychiatriques. Dans le milieu psy, on appelle ces détenus les"D398", du numéro de l'article du code pénal qui réglemente leur situation.
Il s'agit de personnes incarcérées souffrant de troubles mentaux ou psychologiques qui refusent, pendant leur peine, une prise en charge thérapeutique. Pour qu'un traitement adapté puisse leur être prodigué, ils sont hospitalisés d'office à la demande du préfet. Leur incarcération est alors suspendue et ils sont accueillis en service de psychiatrie le temps des soins. jusqu'à présent, le transfert en ambulance de ces malades, de la prison jusqu'à l'hôpital, se faisait sous escorte policière.
"Mais depuis quelque temps, la préfecture rechigne à accorder cette escorte et fait porter aux seuls infirmiers la responsabilité de ces transports à haut risque", proteste Pierre Tribouillard, secrétaire départemental FO-santé. De même, lorsqu'un patient D398 doit bénéficier de consultation ou de soins dans un autre hôpital, les escortes ne seraient plus assurées. "On met régulièrement en cause le personnel lorsque des malades s'échappent d'un hôpital mais on n'hésite pas à faire prendre à la société le risque d'une évasion d'un détenu."
Dans le département, chaque hôpital psychiatrique accueille en permanence un ou deux D398. Ce qui n'est déjà pas chose facile. "Contrairement aux détenus qui sont transférés dans un hôpital général pour y subir une intervention ou un examen, aucune surveillance policière n'est prévue pour les malades psychiatriques", rappelle FO. Les agents d'Édouard-Toulouse, qui attendent depuis 10ans la construction d'une unité sécurisée pour ces patients seront en grève la semaine prochaine. Le mouvement pourrait s'étendre aux autres hôpitaux psychiatriques du département.
Sophie Manelli
Je vous rappele que le CH Edouard Toulouse était celui dont le patient avait fait une "fugue" et avait fait les "unes". Le patient en fait avait été retrouvé à Aix en train de "féter" le nouvel an...

