Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers spécialisés - IADE
Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Bonjour,
En janvier j'ai effectué un stage en service de ré-éducation pour des victimes de traumas crâniens.
Lorsque je préparais une démarche de soins sur un de mes patients, l'interne du service m'a expliqué que les pneumopathies multiples que le patient avait souffertes, ainsi que ses difficultés à expectorer n'étaient pas uniquement conséquence de son trauma thoracique mais également une suite d'une ventilation mécanique sur le lieu de son accident ainsi que lors de ses 3 mois en coma profond.
Ceci m'interpelle car il m'amène à me poser la question suivante :
Alors qu'en service réa les actions permettent de "sauver" ou maintenir en vie certains patients, est-ce que les actions peuvent également avoir des conséquences sur l'état de santé à la suite du séjour ?
Lors de mon stage j'ai pu noter à l'arrivée des patients ayant vécu un état de coma profond (induit ou non) entre un et 5 mois :
des escarres à l'arrivée
des rétractions musculaires plus ou moins graves - le plus sérieux du lot était un des patients en coma vigile (locked in syndrom, au cas ou j'ai employé une mauvaise terminologie).. ce patient avait des pieds en griffe, un corps si rigide que l'on pouvait le tourner, le lever, et son corp ne changeait jamais de position... un travail kiné, nos appareillages (bottes, boules aux poignets, coussins), des infusions n'ont point soulagé cette rigidité.
le patient avec les troubles d'expectoration
deux patients en état de dénutrition inquiétant
un état cutané fortement modifié (sécheresse ++++++++++++++++)
Ces conditions, sont ils des conséquences d'un "long séjour" en service réa ?
Si oui, y en a-t-il d'autres ?
Y en a-t-il des moyens de prévenir ces états ? Je me posais la question sur les possiblités de prévenir ces conséquences, surtout si le patient a déjà passé trois ou six mois en service hospitalier...
Je n'ai pas encore effectué de stage en service réa, et nous n'avons pas encore passé le module théorique au sujet. Je m'excuse alors par avance si mes connaissances sont pauvres...
En janvier j'ai effectué un stage en service de ré-éducation pour des victimes de traumas crâniens.
Lorsque je préparais une démarche de soins sur un de mes patients, l'interne du service m'a expliqué que les pneumopathies multiples que le patient avait souffertes, ainsi que ses difficultés à expectorer n'étaient pas uniquement conséquence de son trauma thoracique mais également une suite d'une ventilation mécanique sur le lieu de son accident ainsi que lors de ses 3 mois en coma profond.
Ceci m'interpelle car il m'amène à me poser la question suivante :
Alors qu'en service réa les actions permettent de "sauver" ou maintenir en vie certains patients, est-ce que les actions peuvent également avoir des conséquences sur l'état de santé à la suite du séjour ?
Lors de mon stage j'ai pu noter à l'arrivée des patients ayant vécu un état de coma profond (induit ou non) entre un et 5 mois :
des escarres à l'arrivée
des rétractions musculaires plus ou moins graves - le plus sérieux du lot était un des patients en coma vigile (locked in syndrom, au cas ou j'ai employé une mauvaise terminologie).. ce patient avait des pieds en griffe, un corps si rigide que l'on pouvait le tourner, le lever, et son corp ne changeait jamais de position... un travail kiné, nos appareillages (bottes, boules aux poignets, coussins), des infusions n'ont point soulagé cette rigidité.
le patient avec les troubles d'expectoration
deux patients en état de dénutrition inquiétant
un état cutané fortement modifié (sécheresse ++++++++++++++++)
Ces conditions, sont ils des conséquences d'un "long séjour" en service réa ?
Si oui, y en a-t-il d'autres ?
Y en a-t-il des moyens de prévenir ces états ? Je me posais la question sur les possiblités de prévenir ces conséquences, surtout si le patient a déjà passé trois ou six mois en service hospitalier...
Je n'ai pas encore effectué de stage en service réa, et nous n'avons pas encore passé le module théorique au sujet. Je m'excuse alors par avance si mes connaissances sont pauvres...
Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Bonjour,
deux questions pour vous:
Dans quel cadre vous posez vous ces questions (Questionnement personnel, Mémoire, TFE)?
-pourquoi l'avoir posté chez les IADE ?
deux questions pour vous:
Dans quel cadre vous posez vous ces questions (Questionnement personnel, Mémoire, TFE)?
-pourquoi l'avoir posté chez les IADE ?
Ex eleveur de nains sur tube catégorie Homard, spécialisation TANGO, Maintenant Membre de la X-team Boudin et Abat à toute heure
Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Le cadre de ces questions :Kaeneda a écrit :Bonjour,
deux questions pour vous:
Dans quel cadre vous posez vous ces questions (Questionnement personnel, Mémoire, TFE)?
-pourquoi l'avoir posté chez les IADE ?
Questionnement personnel pour l'instant car le sujet m'a interpellé et hier je parlais avec une libéral avec qui je tourne depuis trois jours et on a parlé TFE et elle m'a dit qu'il s'agissait de son sujet de TFE. Nous n'avons pas parlé de ça car notre conversation a vite dévié sur un autre sujet.
Mon sujet de TFE (du moins pour l'instant) est sur un sujet totalement différent pour l'instant - dans le cadre de la communication - et j'attend à ce qu'il soit validé. Il s'agit d'un sujet qui me passionne, et que d'autres (collègues et formatrices) trouvent assez intéressant. Sauf que le sujet n'a pas vraiment été traité, il n'existe pas de documentation en France, etc, etc. A voir alors...
S'il n'est pas validé j'ai une liste de 5 autres sujets qui m'intéressent aussi, y compris ce sujet ci. Or il n'est pas tout à fait très haut sur le liste en terme de "passion" si je peux le dire.
Mais si vous avez fréquenté d'autres sujet de forum, je me lance dans des sujets qui m'intéressent ou m'interpellent.
Hum. Je trouve intéressant votre question car je n'ai jamais reçu en réponse cette question lorsque je postais d'autres questions de ce genre....
Pouvez-vous m'expliquer pourquoi ? Est-ce cela changerait l'échange ?
Concernant le pourquoi jai posté ce sujet sur le forum des IADE, je pensais que vous seriez plus aptes à échanger à ce sujet. S'il y a des spécialistes en réanimation....
Enfin, si la question est mal placée, ou si l'interne m'a donné de fausses informations et mes déductions sur l'état d'arrivée en service de rééeducation n'a rien à voir avec les séjours en réa, il ne suffit de le dire.
Merci en tout cas d'avoir répondu ! Parfois les nouveaux sujets mal placés sont laissés entièrement sans réponse qui doit être frustrant pour ceux ayant posté. Une simple "bein non ce n'est pas le cas" ou "vous aviez été mal informé" ou "ce sujet n'a pas lieu dans ce forum" suffit.

Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
en fait si votre questionnement avait été dans le cadre d'un TFE, je l'aurai déplacé dans le sous forum dédié 
En ce qui concerne le choix du forum IADE, les IADE (dont je fais partie) n'ont que peu l'habitude de patients au long cours ou chronique (j'entends par là qu'une intervention même longue ne dépasse que rarement les 12 heures) et sont donc peut être moins aptes à répondre à vos questions que des IDE de réa. Bien sûr, pas mal d'IADE ont un passé de réa, certains y exercent encore mais ce n'est pas la majorité
j'espère avoir été clair
Si vous souhaitez que je déplace votre sujet, faites le moi savoir.

En ce qui concerne le choix du forum IADE, les IADE (dont je fais partie) n'ont que peu l'habitude de patients au long cours ou chronique (j'entends par là qu'une intervention même longue ne dépasse que rarement les 12 heures) et sont donc peut être moins aptes à répondre à vos questions que des IDE de réa. Bien sûr, pas mal d'IADE ont un passé de réa, certains y exercent encore mais ce n'est pas la majorité

j'espère avoir été clair

Si vous souhaitez que je déplace votre sujet, faites le moi savoir.
Ex eleveur de nains sur tube catégorie Homard, spécialisation TANGO, Maintenant Membre de la X-team Boudin et Abat à toute heure
Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Oui, très clair. Merci.
Alors je suppose qu'il sagit d'une question à poser aux infirmiers qui travaillent avec des patients qui sont en état coma profond.
Mais dans tous les dossiers de ces personnes il a été noté qu'ils étaient en service réa.
Nous avons un module réa en septembre. Je pourrai aussi poser la question aux formateurs pendant ce module...
Alors je suppose qu'il sagit d'une question à poser aux infirmiers qui travaillent avec des patients qui sont en état coma profond.
Mais dans tous les dossiers de ces personnes il a été noté qu'ils étaient en service réa.
Nous avons un module réa en septembre. Je pourrai aussi poser la question aux formateurs pendant ce module...
- Fredester
- Forcené
- Messages : 319
- Inscription : 11 avr. 2008 16:04
- Localisation : Entre l'induction et le réveil
Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Je travaille en service de réa neuro chirurgicale et neuro traumato .
Je peux essayer de répondre à tes questions , mais tu ne pourra pas trouver toutes les réponses car j'en apprends encore moi même tous les jours .
Oui les séjours en réa laissent des séquelles propres parfois graves et invalidantes .
Non , nous ne pouvons rien faire pour qu'il n'y en ai pas , on peut juste limiter la casse .
Les escarres :
peuvent survenir en moins de 3h sur un patient ayant des facteurs de risques tel que
- une hypoperfusion tissulaire ( c'est le cas de tous les états de choc )
- des drogues vasopressives qui diminuent fortement la perfusions tissulaires périphériques .
- des drogues comme les curares ou le penthotal qui diminuent la tonicité musculaire et donc la perfusion tissulaire périf .
- le matériel rigide et dur ( Attelle cervico-thoracique Ked ) et les matelas de premières intentions qui permettent d'éviter une aggravation des lésions du rachis .
- le fait que le patient soit instable et donc non mobilisable pendant des heures voir des jours .
Les rétractions :
- Malgrés des traitement de cheval et un kiné dédié à la réa , il y a des pathologies qui entrainent des rétractions des membres voir même des torticolis . C'est du à une spasticité , ou à des troubles neurovégétatifs .
On les traite par des antispastiques et des myorelaxants , voir même un produit de la famille des curares ( le Botox ) .
On peut même être amené à injecter les produits directement en intrathecal .
Les pneumopathies et autres infections en tous genres :
Les germes arrivent dès qu'il y a un tuyaux . Même en faisant trés attention ils y a des infections ( plus ou moins graves ) .
De plus un patient ayant subit un traumatisme cérébral ( AVC , trauma , hémorragie ménigées , etc ) passe par une phase d'imunodépression qui favoriserais la réparation tissulaire cérébrale mais qui aide pas sur le plan infectieux .
Aprés une pneumopathie grave il y a une rigidité des bronches et des alvéoles et une biasse de la motricité des cils qui diminue la capacité d'expectoration .
La dénutrition :
Même si les produits d'alimentations sont au point il y a des troubles de l'assimilation du aux produits de réa comme le penthotal , le sufenta .
Les patients peuvent faire des ulcéres ou des oesophagites liés à la sonde gastrique , ou au stress , ou à un déréglements de la productions des sucs gastriques .
D'autres part un patient qui "dort sous sédation" n'a pas forcement un métabolisme de base trés bas , bien au contraire , lors des orages neurovégétatifs , des crises convulsives , des épisodes infectieux , de la cicatrisation , etc , les besoins du corps sont trés augmentés .
Besoins augmentés / apport ou absorption diminuée
je te laisse imaginer .
Là , j'ai séparé le tout , mais dit toi qu'un patient a tout ça en même temps et que l'un aggrave l'autre et que la réciproque est vraie .
Si tu as d'autres questions n'hésite pas .
Je peux essayer de répondre à tes questions , mais tu ne pourra pas trouver toutes les réponses car j'en apprends encore moi même tous les jours .
Oui les séjours en réa laissent des séquelles propres parfois graves et invalidantes .
Non , nous ne pouvons rien faire pour qu'il n'y en ai pas , on peut juste limiter la casse .

peuvent survenir en moins de 3h sur un patient ayant des facteurs de risques tel que
- une hypoperfusion tissulaire ( c'est le cas de tous les états de choc )
- des drogues vasopressives qui diminuent fortement la perfusions tissulaires périphériques .
- des drogues comme les curares ou le penthotal qui diminuent la tonicité musculaire et donc la perfusion tissulaire périf .
- le matériel rigide et dur ( Attelle cervico-thoracique Ked ) et les matelas de premières intentions qui permettent d'éviter une aggravation des lésions du rachis .
- le fait que le patient soit instable et donc non mobilisable pendant des heures voir des jours .

- Malgrés des traitement de cheval et un kiné dédié à la réa , il y a des pathologies qui entrainent des rétractions des membres voir même des torticolis . C'est du à une spasticité , ou à des troubles neurovégétatifs .
On les traite par des antispastiques et des myorelaxants , voir même un produit de la famille des curares ( le Botox ) .
On peut même être amené à injecter les produits directement en intrathecal .

Les germes arrivent dès qu'il y a un tuyaux . Même en faisant trés attention ils y a des infections ( plus ou moins graves ) .
De plus un patient ayant subit un traumatisme cérébral ( AVC , trauma , hémorragie ménigées , etc ) passe par une phase d'imunodépression qui favoriserais la réparation tissulaire cérébrale mais qui aide pas sur le plan infectieux .
Aprés une pneumopathie grave il y a une rigidité des bronches et des alvéoles et une biasse de la motricité des cils qui diminue la capacité d'expectoration .

Même si les produits d'alimentations sont au point il y a des troubles de l'assimilation du aux produits de réa comme le penthotal , le sufenta .
Les patients peuvent faire des ulcéres ou des oesophagites liés à la sonde gastrique , ou au stress , ou à un déréglements de la productions des sucs gastriques .
D'autres part un patient qui "dort sous sédation" n'a pas forcement un métabolisme de base trés bas , bien au contraire , lors des orages neurovégétatifs , des crises convulsives , des épisodes infectieux , de la cicatrisation , etc , les besoins du corps sont trés augmentés .
Besoins augmentés / apport ou absorption diminuée

Là , j'ai séparé le tout , mais dit toi qu'un patient a tout ça en même temps et que l'un aggrave l'autre et que la réciproque est vraie .
Si tu as d'autres questions n'hésite pas .
Pas de remord , beaucoup de regrets
Re: Conséquences physiques d'un "long séjour" en service réa
Très instructif Fredester! merci beaucoup!Fredester a écrit :Je travaille en service de réa neuro chirurgicale et neuro traumato .
Je peux essayer de répondre à tes questions , mais tu ne pourra pas trouver toutes les réponses car j'en apprends encore moi même tous les jours .
Oui les séjours en réa laissent des séquelles propres parfois graves et invalidantes .
Non , nous ne pouvons rien faire pour qu'il n'y en ai pas , on peut juste limiter la casse .
Les escarres :
peuvent survenir en moins de 3h sur un patient ayant des facteurs de risques tel que
- une hypoperfusion tissulaire ( c'est le cas de tous les états de choc )
- des drogues vasopressives qui diminuent fortement la perfusions tissulaires périphériques .
- des drogues comme les curares ou le penthotal qui diminuent la tonicité musculaire et donc la perfusion tissulaire périf .
- le matériel rigide et dur ( Attelle cervico-thoracique Ked ) et les matelas de premières intentions qui permettent d'éviter une aggravation des lésions du rachis .
- le fait que le patient soit instable et donc non mobilisable pendant des heures voir des jours .
Les rétractions :
- Malgrés des traitement de cheval et un kiné dédié à la réa , il y a des pathologies qui entrainent des rétractions des membres voir même des torticolis . C'est du à une spasticité , ou à des troubles neurovégétatifs .
On les traite par des antispastiques et des myorelaxants , voir même un produit de la famille des curares ( le Botox ) .
On peut même être amené à injecter les produits directement en intrathecal .
Les pneumopathies et autres infections en tous genres :
Les germes arrivent dès qu'il y a un tuyaux . Même en faisant trés attention ils y a des infections ( plus ou moins graves ) .
De plus un patient ayant subit un traumatisme cérébral ( AVC , trauma , hémorragie ménigées , etc ) passe par une phase d'imunodépression qui favoriserais la réparation tissulaire cérébrale mais qui aide pas sur le plan infectieux .
Aprés une pneumopathie grave il y a une rigidité des bronches et des alvéoles et une biasse de la motricité des cils qui diminue la capacité d'expectoration .
La dénutrition :
Même si les produits d'alimentations sont au point il y a des troubles de l'assimilation du aux produits de réa comme le penthotal , le sufenta .
Les patients peuvent faire des ulcéres ou des oesophagites liés à la sonde gastrique , ou au stress , ou à un déréglements de la productions des sucs gastriques .
D'autres part un patient qui "dort sous sédation" n'a pas forcement un métabolisme de base trés bas , bien au contraire , lors des orages neurovégétatifs , des crises convulsives , des épisodes infectieux , de la cicatrisation , etc , les besoins du corps sont trés augmentés .
Besoins augmentés / apport ou absorption diminuéeje te laisse imaginer .
Là , j'ai séparé le tout , mais dit toi qu'un patient a tout ça en même temps et que l'un aggrave l'autre et que la réciproque est vraie .
Si tu as d'autres questions n'hésite pas .

Pour compléter les complications de réa, ci-joint un lien vers 3 vidéos de la SRLF traitant des neuromyopathies de réa:
http://www.srlf.org/04-Congres/RechercherConf.asp
cordialement
Domi
La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche. Le monde ira mieux alors. Georges Brassens.