ai-le droit??

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amaurat
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ai-le droit??

Message par amaurat »

bonjour,
je suis IDE ( en hôpital et non en libéral je précise) et mes voisins me demandent de les "dépanner" en faisant des injections sous-cutanées d' HBPM à leur maman tous les jours.
ai-je le droit légalement de le faire tout en sachant que je ne suis pas en libéral?
merci de vos réponses.
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maud88
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Re: ai-le droit??

Message par maud88 »

Oui, je ne vois pas le problème, étant donné que tu es IDE. Bien entendu, tu ne peux pas demander une rémunération, ce qui est logique.
Infirmière en psychiatrie.
amaurat
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Re: ai-le droit??

Message par amaurat »

c sûr que la rémunération est interdite, heureusement!!!!!
mais, par exemple, s'il arrive quoique ce soit à la maman de mes voisins ( problème hémorragique ou infectieux) dû aux injections, je ne suis pas couverte car je n'ai pas exercé dans l'enceinte de mon hôpital et s'ils me font un procès, je n'ai que mes yeux pour pleurer...
qu'en pensez-vous? suis-je trop parano?
vanille64
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Re: ai-le droit??

Message par vanille64 »

amaurat a écrit :
bonjour,
je suis IDE ( en hôpital et non en libéral je précise) et mes voisins me demandent de les "dépanner" en faisant des injections sous-cutanées d' HBPM à leur maman tous les jours.ai-je le droit légalement de le faire tout en sachant que je ne suis pas en libéral?
merci de vos réponses.
Un dépannage tous les jours ce n'est plus du dépannage.... :roll: :lol: mais de l'esclavage futur.. :roll: :lol:
tu sais très bien que tu ne peux pas le faire ... :clin: ..et inviter tes voisins a chercher une structure libérale ou SSIAD( en fonction de son âge ou de la localité) est la meilleure idée que tu puisse leur proposer....pour continuer à entretenir de bons rapports de voisinnage... :clin: 8)
C'est fou le nombre de gens qui se font de la peine parce qu'ils ne savent pas se servir du langage. Howard Buten.
amaurat
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Re: ai-le droit??

Message par amaurat »

oui!!! je leur ai dit de s'adresser à une IDE libérale du village mais je voulais savoir juridiquement s'il y avait un texte se rapportant à mon problème!
Leopold Anasthase
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Re: ai-le droit??

Message par Leopold Anasthase »

amaurat a écrit :oui!!! je leur ai dit de s'adresser à une IDE libérale du village mais je voulais savoir juridiquement s'il y avait un texte se rapportant à mon problème!
Tout à fait, il y a un texte se rapportant à ce problème, mais il ne concerne que les habitants de l'Est de la Charente maritime, du lundi 17h au mardi 13h...

Plus sérieusement, les lois sont des textes généraux, on ne fait pas une loi (ni même un décret) pour chaque situation.

Quand un(e) IDE hospitalière souhaite donner des soins infirmiers en-dehors du cadre de son exercice professionnel, il se pose plusieurs problèmes :

1) Est-on autorisé à donner des soins infirmiers ? La réponse est oui, dans les mêmes conditions qu'à l'hôpital, c'est-à-dire en se limitant aux actes autorisés et en respectant les conditions (soins du rôle propre, soins sur prescription, soins en présence d'un médecin, soins en situation d'urgence).

Dans votre cas, ça implique de vérifier la prescription (et les péremptions du matériel et des produits utilisés, et éventuellement de vous assurer que les produits sont conservés en respectant les conditions éventuelles). Et de prendre les mêmes précautions (aseptie bien sûr, mais aussi quelques questions concernant l'allergie, la surveillance des effets...).

Le matériel et les médicaments doivent bien sûr être fournis par le patient.

2) L'obstacle principal est la responsabilité civile. Même en faisant de votre mieux, le patient peut être victime d'un dommage, lié directement ou indirectement à l'acte de soin (infection, chute du patient...). Et vous aussi, vous pouvez avoir un soucis (piqûre accidentelle, chute...).

Si vous n'avez pas souscris une assurance pour cette activité, vous n'aurez bien sûr aucun recours au cas où vous seriez victime d'un dommage. Et au cas où c'est le patient qui est victime, il peut porter plainte contre vous (y compris s'il fait partie de votre famille) et obtenir des dommages et intérêts que vous devrez payer de votre poche.

3) En dehors d'un acte isolé, se pose le problème de la concurrence avec vos collègues IDEL (et les autres structures de soins à domicile). En pratique, une action disciplinaire est peu probable, sauf s'il s'agit d'une activité régulière (si vous faites très souvent des soins infirmiers à de nombreuses personnes), ou si vous obtenez une compensation (financière ou autre).

Même en-dehors d'un problème de plainte, il n'en demeure pas moins que d'une certaine façon on prive ses collègues d'actes qu'ils/elles auraient pu réaliser.

4) Le dernier problème n'est pas légal, mais il est à prendre en compte, c'est qu'en prenant un engagement pour des soins, vous établissez une relation de soins. Que ça soit avec un membre de votre famille, votre conjoint, vos enfants, un ami, vous devenez son soignant, et vous le faites gratuitement.

Bien entendu, il est possible de gérer une telle relation à condition d'en préciser les conditions, implicitement ou explicitement. Mais il faut se poser la question.

5) Dernière situation, l'urgence. Plusieurs cas peuvent se produire :

-l'urgence vitale, celle qui s'impose à vous, c'est-à-dire une situation mettant le pronostic vital (ou mettant en jeu une fonction importante) de façon certaine et dans un délai bref ; dans ce cas, non seulement vous pouvez mais vous devez prendre toutes les mesures qui s'imposent, dans la limite bien sûr de vos compétences, après appel du médecin (un appel au 15 est bien entendu une bonne idée) et en se limitant à ce qui ne peut pas attendre ;

-l'urgence organisationnelle, l'urgence ressentie, l'urgence que le patient s'est imposé lui-même, l'urgence que vous vous imposez ; par exemple, votre voisin est toxicoman et il vient vous voir pour vous demander de lui faire un shoot parce que sinon il va être en manque et que c'est dangereux ; ou bien votre voisine vous demande de lui faire l'injection d'hbpm parce que l'idel est en retard et qu'il faut respecter les horaires (et vous vous apercevez qu'en fait c'est elle qui a provoqué cette situation...) ; dans ce cas, vous n'êtes pas dans le cadre de l'urgence telle qu'elle est définie dans le décret de 2004.
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