Isolement, Isolement en HL, Chambre fermée...
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers - Psychiatrie
- ImagineLLe
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Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
Oui, on a évoqué les recommandations de l'HAS. Mais dans le premier cas, on ne nous a pas laissé le temps de réfléchir, il fallait une place, et ce à n'importe quel prix... Dans le deuxième, il y avait une contre-indication très forte à l'iso, donc là encore, le directeur n'a rien dit de spécial.
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Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
je ne crois pas que ce soit dans les habitudes de l'institution de solliciter le directeur mais c'est peut être une partie de la solution...
Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
Dans le cas que tu nous présente emily il me semble que la question qui se pose n'est pas tant celle des protocoles d'isolement, que celle d'une prise en charge, de la mise en œuvre de soins qui dépasse la capacité de l'unité.
Je connais un cas semblable.
Les troubles du comportement exigent une attention de tous les instants; les moyens en personnel et en matériel sont mis à (trop) rude épreuve; il ya des risques patents pour le patients lui-même, pour les autres patients, pour le personnel;
les traitements médicamenteux, maintes fois vus et revus, n'apportent pas les améliorations attendues, sauf à des doses qui entrainent alors d'autres contraintes, d'autres risques...; il semble aussi que nous n'avons pas les capacités, le ressort, les moyens de mettre en œuvre une thérapie individuelle spécifique; à ce moment là, la mise en chambre d'isolement apparait alors comme le seul recours possible. De jour en jour, si on n'y prend garde, les jours de blues, on se dit que gardien de fauve...
Finalement nous faisons appel à des séjours en USIP, et en UMD. Bénéfice pour le patient: un cadre plus solide dans lequel ses troubles sont mieux contenus, , il ne passe pas ses journées sous contentions, il peut participer à des activités,il peut se promener dans des espaces réservés, un espace de vie somme toute plus humain que les 4 murs de notre iso. Bénéfice pour l'équipe de l'UF originelle: un temps de rupture qui permet de décompresser et de se ressourcer.
Le projet? car il yen a un, tenir jusqu'à ce que se libère une place dans une institution adaptée. Cet établissement, de type ouvert, il a fallu aller le dénicher en Belgique...
Nos UF de psychiatrie habituelles doivent tout accueillir, d'accord. Mais il faut accepter de considérer que parfois, elles peuvent ne pas être adaptées à certains extrêmes,... à moins bien sûr qu'elles puissent, et veuillent s'en donner les moyens.
Et les moyens, dans notre partie, c'est et ce sera toujours les hommes pour accompagner les patients, et la réflexion pour avancer.
Je crains que, de nos jours, ce soit ce qui commence a faire défaut...
et dans ce cas là, qu'est-ce qu'on fait?...on rajoute des murs, des iso, des contentions...
Je connais un cas semblable.
Les troubles du comportement exigent une attention de tous les instants; les moyens en personnel et en matériel sont mis à (trop) rude épreuve; il ya des risques patents pour le patients lui-même, pour les autres patients, pour le personnel;
les traitements médicamenteux, maintes fois vus et revus, n'apportent pas les améliorations attendues, sauf à des doses qui entrainent alors d'autres contraintes, d'autres risques...; il semble aussi que nous n'avons pas les capacités, le ressort, les moyens de mettre en œuvre une thérapie individuelle spécifique; à ce moment là, la mise en chambre d'isolement apparait alors comme le seul recours possible. De jour en jour, si on n'y prend garde, les jours de blues, on se dit que gardien de fauve...
Finalement nous faisons appel à des séjours en USIP, et en UMD. Bénéfice pour le patient: un cadre plus solide dans lequel ses troubles sont mieux contenus, , il ne passe pas ses journées sous contentions, il peut participer à des activités,il peut se promener dans des espaces réservés, un espace de vie somme toute plus humain que les 4 murs de notre iso. Bénéfice pour l'équipe de l'UF originelle: un temps de rupture qui permet de décompresser et de se ressourcer.
Le projet? car il yen a un, tenir jusqu'à ce que se libère une place dans une institution adaptée. Cet établissement, de type ouvert, il a fallu aller le dénicher en Belgique...
Nos UF de psychiatrie habituelles doivent tout accueillir, d'accord. Mais il faut accepter de considérer que parfois, elles peuvent ne pas être adaptées à certains extrêmes,... à moins bien sûr qu'elles puissent, et veuillent s'en donner les moyens.
Et les moyens, dans notre partie, c'est et ce sera toujours les hommes pour accompagner les patients, et la réflexion pour avancer.
Je crains que, de nos jours, ce soit ce qui commence a faire défaut...
et dans ce cas là, qu'est-ce qu'on fait?...on rajoute des murs, des iso, des contentions...
Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
Considérant ce que j'ai entendu en formation (par des juges, directeurs, médecins), à ce que je vois dans la pratique, du moment que l'on ferme quelqu'un dans une chambre, quelle qu'elle soit, on est en situation de protocole d'isolement; du moment qu'on met des contentions, où que ce soit, on est en protocole contentions.emily_the_strange a écrit :
donc nous le mettons dans sa chambre afin qu'il puisse faire ce qu'il veut. ce qui implique de fermer la chambre a clef. le psychiatre refuse de le prescrire car l'institution a misdes protocoles en place à savoir toute chambre fermée à clef équivaut à un isolement, donc protocole d'iso, surveillance accrue, sortie sous contrôle etc... Comment gerez-vous ce type de situation?
ton médecin à raison, sur ce point.
C'est pourquoi dans nos UF, seulement les isos, qui ne sont pas par définition des chambres d'hébergement, devraient pouvoir être fermées à clé par les soignants; pas les autres chambres.
Si on installe des clés partout nous aurons autant d'isos potentiels...
un vrai appel à la facilité sécuritaire
Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
On est bien d'accordJiPé a écrit : Considérant ce que j'ai entendu en formation (par des juges, directeurs, médecins), à ce que je vois dans la pratique, du moment que l'on ferme quelqu'un dans une chambre, quelle qu'elle soit, on est en situation de protocole d'isolement; C'est pourquoi dans nos UF, seulement les isos, qui ne sont pas par définition des chambres d'hébergement, devraient pouvoir être fermées à clé par les soignants; pas les autres chambres.
Si on installe des clés partout nous aurons autant d'isos potentiels...
un vrai appel à la facilité sécuritaire


je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
Re: chambre fermée à clef --> Protocole d'isolement?
Pour nourrir le débat et préciser quelques éléments importants, voir le dernier numéro de Pluriels n°84, la lettre de la MNASM, sur le Controleur général des lieux de privations de liberté (doc en pdf disponible sur le site )
www.mnasm.com
www.mnasm.com
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Re: Isolement, Isolement en HL, Chambre fermée...
nous avons régulièrement des patients fermé quelques heures la journée voir la nuit pour je cite "qu'ils se posent un peu" si effectivement certain ont du mal à se reposer d'eux même, à se coucher, je trouve cela parfois abusé (surtout quand les consignes ne sont pas changées régulièrement) et me demande qui se pose du coup (les patients ou l'équipe soignante?) dites moi si une fermeture 2h par jour voir plus tombe alors sous le coup de la prescription d'isolement? est ce pratiqué fréquement ailleurs? merci d'alimenter le débat que je relance fréquement dans mon équipe 

l'éternité c'est long surtout vers la fin
Re: Isolement, Isolement en HL, Chambre fermée...
3 jours ou 1 heure, ça ne change rien à l'affaire.
Si c'est une situation d'urgence, l'éventualité du recours à l'iso a pu même être protocolisée; on agit, on protège et on appelle le médecin.
Sinon pour le restu temps, c'e'st l'évaluation du risque qui peut conduire à prévoir la possibilité du recours à l'iso, voire la prescription, en séquentiel (limité dans le temps, périodique) de ce mode de prise en charge.
Si c'est une situation d'urgence, l'éventualité du recours à l'iso a pu même être protocolisée; on agit, on protège et on appelle le médecin.
Sinon pour le restu temps, c'e'st l'évaluation du risque qui peut conduire à prévoir la possibilité du recours à l'iso, voire la prescription, en séquentiel (limité dans le temps, périodique) de ce mode de prise en charge.
Re: Isolement, Isolement en HL, Chambre fermée...
Fin d'une journée d'intérim en admission. Trois patients isolés mais plus aucun atelier thérapeutique ni même occupationnel, sur-occupation des lits ( 30 patients pour 25 lits...), un généraliste qui remplace le dernier psychiatre de l'unité qui a jeté l'éponge...Les filles qui bossent là tous les jours ont du courage.
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Re: Isolement, Isolement en HL, Chambre fermée...
Dans le CH où je travaille, il nous est déjà arrivé d'isoler des patients en HL seulement dans les cas d'urgences (grande violence, mise en danger, péril imminent...) mais seulement pour 12 heure maximum« La loi n° 90-527 du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en
raison de troubles mentaux (art. L 326-2 du code de la Santé Publique) donne à ces patients
hospitalisés librement les mêmes droits que ceux qui sont reconnus aux malades hospitalisés pour une
autre cause. Parmi ces droits figure celui d’aller et venir librement à l’intérieur de l’établissement où
ils sont soignés ; cette liberté fondamentale ne peut donc pas être remise en cause s’agissant de
personnes qui ont elles-mêmes consenti à recevoir des soins psychiatriques…Toutefois, en cas
d’urgence, il peut être possible d’isoler pour des raisons tenant à sa sécurité un malade quelques
heures en attendant, soit la résolution de la situation d’urgence, soit la transformation de son régime
d’hospitalisation en un régime d’hospitalisation sous contrainte. »