Résultats des écrits (Printemps 2011)
Modérateurs : Modérateurs, Concours IFSI
Re: Actualités pour le concours 2011
INFECTIONS NOSOCOMIALES :
En augmentation de 23% dans les établissements
Clostridium difficile, Enterococcus et Staphylococcus…Une équipe de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et des comités régionaux de lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) dresse un bilan du signalement externe de certaines infections nosocomiales (IN), rares ou sévères, intervenues dans les établissements de santé (ES). Pour les auteurs, « le bon fonctionnement de ce système d’alerte repose notamment sur l’adhésion des équipes hospitalières ». Sur la période 2007-2009, les signalements de 3.721 épisodes totalisent 15.192 cas d’infections ou colonisations (moyenne : 1 240/an).
Soit une augmentation de 23 % par rapport à 2006, sachant que 35 % des signalements concernaient des cas groupés. Les bactéries le plus souvent citées sont Clostridium difficile (15 %), Enterococcus spp (14 %) et Staphylococcus spp (9 %). Outre l’aide apportée aux ES, le signalement a permis de confirmer la maîtrise progressive d’épidémies régionales, en particulier à C. difficile dans le Nord-Pas-de-Calais ou à entérocoques résistants aux glycopeptides en Lorraine.
L’identification de risques émergents est constatée, avec l’importation de l’étranger de bactéries hautement résistantes et les pratiques de soins en ville En 2009, 46 % des ES avaient fait au moins l’objet d’un signalement depuis 2001. Des initiatives comme l’amélioration des retours d’expérience, la formation des personnels, la mise en place fin 2011 du signalement électronique national Sin@pse doivent permettre de renforcer le système d’alerte sur ces risques émergents.
Le signalement réglementaire est un dispositif d’alerte mis en place en 2001 pour détecter les situations à risque infectieux graves ou récurrentes, imposant la mise en place rapide de mesures de contrôle et de prévention à l’échelon local, régional ou national. Il repose en premier lieu sur l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH) et concerne tous les personnels d’un établissement.
Principales caractéristiques des 3.721 signalements reçus par l’InVS entre 2007 et 2009: 1.222 en 2007, 1.313 en 2008 et 1.186 en 2009, soit une moyenne annuelle de 1.240 signalements, provenant de 778 ES (50 % publics, 29 % privés et 15 % privés à but non lucratif) et de 51 établissements médicosociaux, 48 % des ES ont ayant fait au moins un signalement entre 2001 et 2009. Le signalement 2007-2009 a détecté plusieurs risques précédemment méconnus.
· Emergence de cas groupés de rougeole en milieu de soins complétant l’observation d’épidémies en ville (maladie à déclaration obligatoire). La diffusion du virus pouvait s’étendre au-delà des premiers services concernés : l’investigation a permis d’identifier au sein d’un CHU 19 cas dont 6 nosocomiaux dans 3 autres services. Ce constat permet de souligner l’importance des recommandations vaccinales et des mesures d’hygiène dès suspicion du diagnostic.
· Augmentation des signalements d’entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) : de 27 % pour 2001-2005 à 40% pour 2007-2009, tendance déjà observée par le réseau de surveillance BMR-Raisin (http://www.invs.sante.fr/raisin), à phénomène à l’hôpital et en ville, justifiant des recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP),
· Bactéries hautement résistantes aux antibiotiques (alerte estivale à NDM-1) liées au risque de transfert de patients porteurs provenant de l’étranger. Episodes encore peu fréquents, mais impact à haut risque pour un ES, compte tenu de l’ampleur des mesures imposées pour maîtriser la transmission d’infections parfois graves du fait d’options thérapeutiques limitées. Les premiers épisodes sont apparus fin et se sont répétés. Le HCSP a publié des recommandations de dépistage des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) importées en France lors du rapatriement de patients.
· Infections cutanées à mycobactéries atypiques contractées en ville suite à certains soins esthétiques, le praticien en hygiène de l’ES qui a pris en charge ces patients considérant ces infections suffisamment graves pour alerter la DDASS et le CClin concerné. De fait, les procédures de signalement actuelles rendent possible une telle remontée d’information, même s’il ne s’agissait pas stricto sensu d’IN mais d’infections associées aux soins (IAS).
Le signalement des IN facilite depuis plusieurs années la remontée de données des EHPAD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), notamment pour cas groupés d’infections respiratoires aiguës (IRA) ou de gastro-entérites (GEA), qui ont alors fait l’objet de recommandations de gestion et de signalement spécifiques, permettant aux EHPAD de bénéficier du soutien des ARS, CClin, voire de l’InVS. Le signalement des IN s’est implanté progressivement dans les ES, il a fait la preuve de son utilité, reconnue comme complémentaire des surveillances classiques, au niveau national et international, mais il peut encore mieux faire.
Car plus de la moitié des ES n’ont jamais encore effectué de signalement externe depuis 2001, et d’importantes disparités régionales persistent dans les taux de signalement. Elles sont en partie liées à la survenue de phénomènes épidémiques localisés. Les écarts dans les taux de signalement selon les régions (du simple au triple) sont assez importants pour justifier un effort de sensibilisation des professionnels de santé à l’utilité du dispositif
En augmentation de 23% dans les établissements
Clostridium difficile, Enterococcus et Staphylococcus…Une équipe de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et des comités régionaux de lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) dresse un bilan du signalement externe de certaines infections nosocomiales (IN), rares ou sévères, intervenues dans les établissements de santé (ES). Pour les auteurs, « le bon fonctionnement de ce système d’alerte repose notamment sur l’adhésion des équipes hospitalières ». Sur la période 2007-2009, les signalements de 3.721 épisodes totalisent 15.192 cas d’infections ou colonisations (moyenne : 1 240/an).
Soit une augmentation de 23 % par rapport à 2006, sachant que 35 % des signalements concernaient des cas groupés. Les bactéries le plus souvent citées sont Clostridium difficile (15 %), Enterococcus spp (14 %) et Staphylococcus spp (9 %). Outre l’aide apportée aux ES, le signalement a permis de confirmer la maîtrise progressive d’épidémies régionales, en particulier à C. difficile dans le Nord-Pas-de-Calais ou à entérocoques résistants aux glycopeptides en Lorraine.
L’identification de risques émergents est constatée, avec l’importation de l’étranger de bactéries hautement résistantes et les pratiques de soins en ville En 2009, 46 % des ES avaient fait au moins l’objet d’un signalement depuis 2001. Des initiatives comme l’amélioration des retours d’expérience, la formation des personnels, la mise en place fin 2011 du signalement électronique national Sin@pse doivent permettre de renforcer le système d’alerte sur ces risques émergents.
Le signalement réglementaire est un dispositif d’alerte mis en place en 2001 pour détecter les situations à risque infectieux graves ou récurrentes, imposant la mise en place rapide de mesures de contrôle et de prévention à l’échelon local, régional ou national. Il repose en premier lieu sur l’équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH) et concerne tous les personnels d’un établissement.
Principales caractéristiques des 3.721 signalements reçus par l’InVS entre 2007 et 2009: 1.222 en 2007, 1.313 en 2008 et 1.186 en 2009, soit une moyenne annuelle de 1.240 signalements, provenant de 778 ES (50 % publics, 29 % privés et 15 % privés à but non lucratif) et de 51 établissements médicosociaux, 48 % des ES ont ayant fait au moins un signalement entre 2001 et 2009. Le signalement 2007-2009 a détecté plusieurs risques précédemment méconnus.
· Emergence de cas groupés de rougeole en milieu de soins complétant l’observation d’épidémies en ville (maladie à déclaration obligatoire). La diffusion du virus pouvait s’étendre au-delà des premiers services concernés : l’investigation a permis d’identifier au sein d’un CHU 19 cas dont 6 nosocomiaux dans 3 autres services. Ce constat permet de souligner l’importance des recommandations vaccinales et des mesures d’hygiène dès suspicion du diagnostic.
· Augmentation des signalements d’entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu (EBLSE) : de 27 % pour 2001-2005 à 40% pour 2007-2009, tendance déjà observée par le réseau de surveillance BMR-Raisin (http://www.invs.sante.fr/raisin), à phénomène à l’hôpital et en ville, justifiant des recommandations du Haut conseil de la santé publique (HCSP),
· Bactéries hautement résistantes aux antibiotiques (alerte estivale à NDM-1) liées au risque de transfert de patients porteurs provenant de l’étranger. Episodes encore peu fréquents, mais impact à haut risque pour un ES, compte tenu de l’ampleur des mesures imposées pour maîtriser la transmission d’infections parfois graves du fait d’options thérapeutiques limitées. Les premiers épisodes sont apparus fin et se sont répétés. Le HCSP a publié des recommandations de dépistage des bactéries multirésistantes aux antibiotiques (BMR) importées en France lors du rapatriement de patients.
· Infections cutanées à mycobactéries atypiques contractées en ville suite à certains soins esthétiques, le praticien en hygiène de l’ES qui a pris en charge ces patients considérant ces infections suffisamment graves pour alerter la DDASS et le CClin concerné. De fait, les procédures de signalement actuelles rendent possible une telle remontée d’information, même s’il ne s’agissait pas stricto sensu d’IN mais d’infections associées aux soins (IAS).
Le signalement des IN facilite depuis plusieurs années la remontée de données des EHPAD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), notamment pour cas groupés d’infections respiratoires aiguës (IRA) ou de gastro-entérites (GEA), qui ont alors fait l’objet de recommandations de gestion et de signalement spécifiques, permettant aux EHPAD de bénéficier du soutien des ARS, CClin, voire de l’InVS. Le signalement des IN s’est implanté progressivement dans les ES, il a fait la preuve de son utilité, reconnue comme complémentaire des surveillances classiques, au niveau national et international, mais il peut encore mieux faire.
Car plus de la moitié des ES n’ont jamais encore effectué de signalement externe depuis 2001, et d’importantes disparités régionales persistent dans les taux de signalement. Elles sont en partie liées à la survenue de phénomènes épidémiques localisés. Les écarts dans les taux de signalement selon les régions (du simple au triple) sont assez importants pour justifier un effort de sensibilisation des professionnels de santé à l’utilité du dispositif
maman de 2 petits montres 8 ans et 2 ans et en route pour une nouvelle vie
Dispense concours avec licence
Bonjour,
Je viens d'obtenir une licence en science de la vie et de la santé et je voudrais passer le concours d'infirmière, pourriez vous me dire si avec se diplôme je pourrai être dispensé de certaine partie du concours?
Merci d'avance.
Je viens d'obtenir une licence en science de la vie et de la santé et je voudrais passer le concours d'infirmière, pourriez vous me dire si avec se diplôme je pourrai être dispensé de certaine partie du concours?
Merci d'avance.
Re: Actualités pour le concours 2011
Un Français sur trois ne se soignerait pas en raison du prix des soins
Info rédaction, publiée le 13 octobre 2010
France - D'après un récent sondage mené par Viavoice et publié mardi 12 octobre, les Français seraient 36% à déclarer avoir renoncé à certains soins, ou bien à les avoir remis à plus tard, et cela en raison de leur coût.
Ce sondage Viavoice a été effectué sur commande du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), et il montrerait clairement la difficulté d'accès aux soins en France cette année. Ainsi, parmi les sondés, près d'un tiers a déclaré avoir renoncé ou repoussé certains soins en raison de leur coût. La moitié des répondants a entre 25 et 34 ans.
La Couverture Maladie Universelle est utilisée par 38% des répondants alors que la moitié des 25/34 ans ont déclaré avoir renoncé ou différé leurs soins. Une situation qui ne devrait pas s'améliorer alors que l'Assurance maladie a annoncé dernièrement vouloir réduire les remboursements de dépenses de santé, comme le rappelle l'AFP.
Info rédaction, publiée le 13 octobre 2010
France - D'après un récent sondage mené par Viavoice et publié mardi 12 octobre, les Français seraient 36% à déclarer avoir renoncé à certains soins, ou bien à les avoir remis à plus tard, et cela en raison de leur coût.
Ce sondage Viavoice a été effectué sur commande du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS), et il montrerait clairement la difficulté d'accès aux soins en France cette année. Ainsi, parmi les sondés, près d'un tiers a déclaré avoir renoncé ou repoussé certains soins en raison de leur coût. La moitié des répondants a entre 25 et 34 ans.
La Couverture Maladie Universelle est utilisée par 38% des répondants alors que la moitié des 25/34 ans ont déclaré avoir renoncé ou différé leurs soins. Une situation qui ne devrait pas s'améliorer alors que l'Assurance maladie a annoncé dernièrement vouloir réduire les remboursements de dépenses de santé, comme le rappelle l'AFP.
Re: Actualités pour le concours 2011
France : la facilité d'accès aux soins remise en question
France - D'après le rapport de Médecins du monde publié lundi 11 octobre 2010, l'accès aux soins en France serait particulièrement difficile pour les personnes les plus démunies ainsi que pour les étrangers.
Dans son rapport annuel 2010, Médecins du monde explique que l'accès aux soins en France est très difficile pour les populations les plus pauvres. L'organisation non gouvernementale (ONG) explique avoir constaté une dégradation de la situation en France depuis un an. Pour parvenir à ce constat, Médecins du monde explique que 9 patients sur 10 accueillis dans l'un de ses centres en France sont des étrangers, ce qui démontre que ces individus ne peuvent accéder aux soins par la voie classique.
De plus, l'ONG explique soigner toujours davantage de personnes au sein de ses 21 centres français, et constate que les patients tardent de plus en plus à se faire soigner, par manque de moyens. Médecins du monde cite plusieurs facteurs pour expliquer la dégradation de la facilité d'accès aux soins, et notamment la "complexification des démarches administratives (demandes de pièces abusives, durcissement des pratiques, renforcement des contrôles...), des expulsions répétées, un démantèlement des lieux de vie, la peur de se déplacer" qui "conduisent les personnes à renoncer aux soins et les équipes à ne plus pouvoir assurer le suivi médical nécessaire".
L'AFP rappelle que c'est le 17 octobre prochain que sera organisée la Journée mondiale du refus de la misère.
France - D'après le rapport de Médecins du monde publié lundi 11 octobre 2010, l'accès aux soins en France serait particulièrement difficile pour les personnes les plus démunies ainsi que pour les étrangers.
Dans son rapport annuel 2010, Médecins du monde explique que l'accès aux soins en France est très difficile pour les populations les plus pauvres. L'organisation non gouvernementale (ONG) explique avoir constaté une dégradation de la situation en France depuis un an. Pour parvenir à ce constat, Médecins du monde explique que 9 patients sur 10 accueillis dans l'un de ses centres en France sont des étrangers, ce qui démontre que ces individus ne peuvent accéder aux soins par la voie classique.
De plus, l'ONG explique soigner toujours davantage de personnes au sein de ses 21 centres français, et constate que les patients tardent de plus en plus à se faire soigner, par manque de moyens. Médecins du monde cite plusieurs facteurs pour expliquer la dégradation de la facilité d'accès aux soins, et notamment la "complexification des démarches administratives (demandes de pièces abusives, durcissement des pratiques, renforcement des contrôles...), des expulsions répétées, un démantèlement des lieux de vie, la peur de se déplacer" qui "conduisent les personnes à renoncer aux soins et les équipes à ne plus pouvoir assurer le suivi médical nécessaire".
L'AFP rappelle que c'est le 17 octobre prochain que sera organisée la Journée mondiale du refus de la misère.
Re: Actualités pour le concours 2011
Première mondiale : un patient traité avec des cellules souches embryonnaires
États-Unis - Pour la première fois au monde, une personne a été traitée avec des cellules souches embryonnaires humaines, ou du moins des dérivés, dans le cadre d'un essai clinique unique.
Le patient qui a profité de ce traitement est atteint de paralysie. Bénéficiant d'une étude clinique autorisée par la FDA ou Autorité fédérale des médicaments, il s'est vu injecter des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires humaines, dans l'espoir que ces dernières renouvellent les cellules nerveuses touchées par la paralysie, explique l'AFP.
C'est la firme de biotechnologie Geron Corporation qui est à la tête de cet essai, et son PDG explique à l'Agence France Presse : "Le début de l'essai clinique GRNOPC1 est une étape importante pour les thérapies humaines basées sur les cellules souches embryonnaires. Quand nous avons commencé à travailler sur ce projet en 1999, beaucoup prédisaient plusieurs décennies avant que ces thérapies cellulaires soient approuvées pour des essais cliniques chez l'homme". Plusieurs participants ont été choisis pour cet essai, mais leur blessure doit être récente pour profiter de cette nouvelle technologie : le traitement doit intervenir dans les 14 jours suivant l'accident. Si cette nouvelle forme de traitement constitue une première mondiale, elle est aussi très controversée, du fait qu'elle utilise des embryons humains.
États-Unis - Pour la première fois au monde, une personne a été traitée avec des cellules souches embryonnaires humaines, ou du moins des dérivés, dans le cadre d'un essai clinique unique.
Le patient qui a profité de ce traitement est atteint de paralysie. Bénéficiant d'une étude clinique autorisée par la FDA ou Autorité fédérale des médicaments, il s'est vu injecter des cellules dérivées de cellules souches embryonnaires humaines, dans l'espoir que ces dernières renouvellent les cellules nerveuses touchées par la paralysie, explique l'AFP.
C'est la firme de biotechnologie Geron Corporation qui est à la tête de cet essai, et son PDG explique à l'Agence France Presse : "Le début de l'essai clinique GRNOPC1 est une étape importante pour les thérapies humaines basées sur les cellules souches embryonnaires. Quand nous avons commencé à travailler sur ce projet en 1999, beaucoup prédisaient plusieurs décennies avant que ces thérapies cellulaires soient approuvées pour des essais cliniques chez l'homme". Plusieurs participants ont été choisis pour cet essai, mais leur blessure doit être récente pour profiter de cette nouvelle technologie : le traitement doit intervenir dans les 14 jours suivant l'accident. Si cette nouvelle forme de traitement constitue une première mondiale, elle est aussi très controversée, du fait qu'elle utilise des embryons humains.
Re: Actualités pour le concours 2011
Lèpre : l'accès gratuit aux traitements prolongés
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le laboratoire suisse Novartis ont signé un nouvel accord permettant de poursuivre le programme de lutte contre la lèpre, en fournissant gratuitement les traitements.
Novartis s'est engagé à continuer à fournir gratuitement les traitements nécessaires à la lutte contre la lèpre, dans le cadre du programme de lutte élaboré contre la maladie. Ce protocole d'accord devrait permettre de soigner par polychimiothérapie près de 1,1 million d'individus d'ici 2015, explique l'AFP.
La distribution gratuite du traitement constitue un don de 18,8 millions d'euros pour le laboratoire en termes de médicaments, ainsi que 1,8 million d'euros en termes de gestion et logistique. Et l'Agence France Presse de rappeler que le traitement par polychimiothérapie est en fait une combinaison de trois médicaments : clofazimine, dapsone et rifampicine
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le laboratoire suisse Novartis ont signé un nouvel accord permettant de poursuivre le programme de lutte contre la lèpre, en fournissant gratuitement les traitements.
Novartis s'est engagé à continuer à fournir gratuitement les traitements nécessaires à la lutte contre la lèpre, dans le cadre du programme de lutte élaboré contre la maladie. Ce protocole d'accord devrait permettre de soigner par polychimiothérapie près de 1,1 million d'individus d'ici 2015, explique l'AFP.
La distribution gratuite du traitement constitue un don de 18,8 millions d'euros pour le laboratoire en termes de médicaments, ainsi que 1,8 million d'euros en termes de gestion et logistique. Et l'Agence France Presse de rappeler que le traitement par polychimiothérapie est en fait une combinaison de trois médicaments : clofazimine, dapsone et rifampicine
-
- Régulier
- Messages : 34
- Inscription : 01 sept. 2010 16:58
Re: dispense concours avec licence?
absoluement pas !!!!faut passer le même concours , tu ne serais dispensé des écrits si et seulement si tu étais aide soignant(e) depuis quelques années
Re: dispense concours avec licence?
ok, merci de m'avoir répondu aussi vite.
Bonne soirée.
Bonne soirée.
- chouchou22-06
- Régulier
- Messages : 41
- Inscription : 04 sept. 2010 13:41
Re: Actualités pour le concours 2011
Lancement de deux études cliniques à la recherche de l’éradication du VIH
Les études du programme ERAMUNE sont mises en place pour évaluer la faisabilité d’une éradication du VIH dans les réservoirs viraux chez les patients infectés. Le concept repose sur une intensification du traitement antirétroviral, avec une immunothérapie ciblant spécifiquement les réservoirs viraux.
LES DEUX ESSAIS cliniques sont lancés simultanément, un en Europe et un aux États-Unis.
Dans ces études, la combinaison de deux stratégies est testée chez des patients dont la charge virale est contrôlée, avec des réservoirs de virus relativement bas. Le Pr Christine Katlama explique le concept au « Quotidien » :
– l’intensification du traitement en ajoutant des antirétroviraux au traitement que les patients ont déjà. Les molécules sont choisies dans les classes thérapeutiques nouvelles. On aura un inhibiteur de l’intégrase et un inhibiteur d’entrée (raltegravir et maraviroc) ;
– une stratégie d’immuno-intervention visant à faire sortir le virus des cellules où il demeure à l’état quiescent. Pour cela, on utilise dans l’essai ERAMUNE-01 l’interleukine IL-7 humaine recombinante, qui a déjà fait l’objet d’essais cliniques aux résultats prometteurs. L’IL-7 doit permettre, en induisant la réplication du VIH dans les cellules latentes infectées du réservoir, de les exposer à être éliminées du système immunitaire, ce qui peut aboutir à l’éradication.
À ce jour, 28 patients sont prévus pour être inclus dans ERAMUNE-01.
Ce qui est nouveau est que le réservoir va être mesuré dans le sang et dans les compartiments profonds, pour juger la validité du concept.
Les patients inclus ont eu au moins 3 ans de traitement antirétroviral comportant trois médicaments, une charge virale plasmatique inférieure à 500 copies/ml au moins 3 ans avant l’entrée dans l’essai et un nombre de CD4 ≥ 350 cellules/mm3.
« S’il n’y a pas une personne au moins qui atteint ce que l’on demande, c’est-à-dire une réduction des réservoirs supérieure à 0,5 log (33 %), cela signifie que la stratégie n’est pas valable », poursuit le Pr Katlama.
Quatre centres sont impliqués en Europe : à Barcelone, en Italie, en Angleterre et à Paris, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le service du Pr Katlama. L’ensemble des données va être centralisé à la Pitié-Salpêtrière.
En parallèle, une étude démarre aussi aux États-Unis (essai ERAMUNE-02, coordonné par le Pr Robert Murphy de Chicago), testant également les deux types de stratégies : le même renforcement du traitement antirétroviral et une intervention immunologique et vaccinale, avec le vaccin adénoviral recombinant 5 du NIH, à la place de l’IL-7. À ce jour, 9 patients ont accepté de participer à l’essai ERAMUNE-02.
Ces deux essais cliniques vont durer un peu plus d’un an.
› Dr BÉATRICE VUAILLEQuotimed.com, le 14/10/2010
Les études du programme ERAMUNE sont mises en place pour évaluer la faisabilité d’une éradication du VIH dans les réservoirs viraux chez les patients infectés. Le concept repose sur une intensification du traitement antirétroviral, avec une immunothérapie ciblant spécifiquement les réservoirs viraux.
LES DEUX ESSAIS cliniques sont lancés simultanément, un en Europe et un aux États-Unis.
Dans ces études, la combinaison de deux stratégies est testée chez des patients dont la charge virale est contrôlée, avec des réservoirs de virus relativement bas. Le Pr Christine Katlama explique le concept au « Quotidien » :
– l’intensification du traitement en ajoutant des antirétroviraux au traitement que les patients ont déjà. Les molécules sont choisies dans les classes thérapeutiques nouvelles. On aura un inhibiteur de l’intégrase et un inhibiteur d’entrée (raltegravir et maraviroc) ;
– une stratégie d’immuno-intervention visant à faire sortir le virus des cellules où il demeure à l’état quiescent. Pour cela, on utilise dans l’essai ERAMUNE-01 l’interleukine IL-7 humaine recombinante, qui a déjà fait l’objet d’essais cliniques aux résultats prometteurs. L’IL-7 doit permettre, en induisant la réplication du VIH dans les cellules latentes infectées du réservoir, de les exposer à être éliminées du système immunitaire, ce qui peut aboutir à l’éradication.
À ce jour, 28 patients sont prévus pour être inclus dans ERAMUNE-01.
Ce qui est nouveau est que le réservoir va être mesuré dans le sang et dans les compartiments profonds, pour juger la validité du concept.
Les patients inclus ont eu au moins 3 ans de traitement antirétroviral comportant trois médicaments, une charge virale plasmatique inférieure à 500 copies/ml au moins 3 ans avant l’entrée dans l’essai et un nombre de CD4 ≥ 350 cellules/mm3.
« S’il n’y a pas une personne au moins qui atteint ce que l’on demande, c’est-à-dire une réduction des réservoirs supérieure à 0,5 log (33 %), cela signifie que la stratégie n’est pas valable », poursuit le Pr Katlama.
Quatre centres sont impliqués en Europe : à Barcelone, en Italie, en Angleterre et à Paris, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le service du Pr Katlama. L’ensemble des données va être centralisé à la Pitié-Salpêtrière.
En parallèle, une étude démarre aussi aux États-Unis (essai ERAMUNE-02, coordonné par le Pr Robert Murphy de Chicago), testant également les deux types de stratégies : le même renforcement du traitement antirétroviral et une intervention immunologique et vaccinale, avec le vaccin adénoviral recombinant 5 du NIH, à la place de l’IL-7. À ce jour, 9 patients ont accepté de participer à l’essai ERAMUNE-02.
Ces deux essais cliniques vont durer un peu plus d’un an.
› Dr BÉATRICE VUAILLEQuotimed.com, le 14/10/2010
ESI 2012-2015 Dijon 

- papillon54
- VIP
- Messages : 3530
- Inscription : 06 oct. 2009 21:08
- Localisation : Ici et ailleurs...
Ou passez vous votre concours ?
Bonsoir,
je voudrai bien savoir dans quelle ville allez vous passer votre concours ?
je voudrai bien savoir dans quelle ville allez vous passer votre concours ?
DE infirmière Mars 2018
DE aide-soignante 2007
DE aide-soignante 2007
Re: Actualités pour le concours 2011
Orthographe à l’école : le cri d’alarme d’une prof
Lundi 18/10/2010
Professeur des écoles, Christiane, 52 ans, parle de génération « zapping » pour qui « faire des fautes » en français est anecdotique. Elle souligne les carences des méthodes pédagogiques et croit en une prise de conscience salutaire.
« Les universitaires font le constat que le niveau d'orthographe et d'expression écrite a singulièrement baissé depuis une dizaine d'années, or c'est une clé pour des études et une insertion professionnelle réussies », a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, lundi 4 octobre 2010. Christiane*, 52 ans, professeur des écoles, dresse à son tour, sous couvert d’anonymat, un constat sévère sur la non-maîtrise du français par de nombreux élèves mais aussi, parfois, par certains professeurs sortis d’un « moule » pédagogique prohibant toute notion de sanction ou de faute. Interview.
Quelle a été votre réaction à l’annonce de la mise en place dans les universités de cours de remise à niveau et de maîtrise de la langue française ?
J’ai été la première surprise, quand bien même l’on sait le souci de l’Education nationale de rehausser les exigences et son souhait de retourner aux valeurs fondamentales de l’enseignement.
Qu’est-ce qui, selon vous, explique la mise en place de tels cours ?
Jusqu’à présent le niveau en orthographe n’était pas très exigeant, la culture générale primant. Mais aujourd’hui, on parle de revenir partout à une maîtrise de la langue française de plus en plus pointue.
Peut-on parler de fossé entre le niveau d’aujourd’hui et celui d’il y a trente ans ?
J’ai passé le concours d’Ecole normale en 1973, à la fin de la 3e. Les critères exigés étaient l’excellence en orthographe, grammaire et conjugaison, donc des dictées sans aucune faute. J’ai eu ma première classe en 1979 et déjà c’était la grande époque d’activité de l’éveil. La méthode pédagogique a été dès lors moins axée sur les apprentissages fondamentaux, bien que cela m’ait toujours tenu à cœur.
Est-on devenu laxiste ?
Je ne parlerais pas de laxisme. Il y a plusieurs raisons à la diminution des compétences en orthographe. Le nombre d’heures de français dans la semaine a baissé. Autrefois, le français et les maths primaient sur le reste et on passait beaucoup moins de temps sur l’histoire, la géographie ou les sciences. Ensuite il y a tout ce qui est du ressort de la génération elle-même, génération du zapping, des sms, où les jeunes n’ont pas le sentiment qu’il soit si important que cela de maîtriser l’orthographe.
Les enseignants ne prennent-ils donc pas les mesures nécessaires pour éviter de laisser des jeunes passer le Bac avec des lacunes en français ?
Ce n’est pas qu’ils ne prennent pas les mesures nécessaires, c’est simplement qu’ils n’y arrivent pas. Donc, à un moment donné, l’orthographe n’est plus une priorité parce qu’il y a aussi une forme de lassitude des enseignants face à une récidive des erreurs des enfants. A l’heure actuelle, on met en avant les compétences des enfants, leur acquis si vous voulez. On évalue leur savoir en fonction de ce qu’ils savent faire alors qu’il faudrait évaluer aussi leurs manques. De là une possible dérive : les enfants qui écrivent avec des fautes d’orthographe ne trouvent pas cela si grave.
Quelles conséquences cela peut-il avoir pour l’avenir des jeunes ?
La perte de la valeur de la langue française. C’est pourquoi il faut vraiment revenir sur quelque chose de très structuré, c’est d’ailleurs le but des programmes de 2008 qui remettent à l’honneur les enseignements fondamentaux.
Pensez-vous que les cours de rattrapages proposés à l’université vont vraiment changer les choses ?
Ça changera forcément quelque chose pour ceux qui ont vraiment compris l’enjeu de la maîtrise de la langue française, mais pour ceux qui n’y accordent pas spécialement d’importance, ils ne comprendront pas qu’à un moment donné, au cours de leur vie professionnelle, ils auront besoin de rédiger des lettres de motivation, des textes, des curriculum vitae, etc. Ils ne comprendront pas que c’est une nécessité de maîtriser l’orthographe. Le problème ensuite de ces lacunes, c’est le manque de vocabulaire ou le vocabulaire approximatif. La lecture est aussi très importante mais, comme cela a toujours été, certains aiment lire, pour d’autres ce n’est pas une priorité.
Selon vous, y a-t-il un défaut de compétences et de travail de la part de certains enseignants ?
Les professeurs travaillent beaucoup mais sont confrontés à une multiplicité de disciplines qu’il n’y avait pas auparavant. Dès l’école élémentaire, il y a désormais les langues vivantes, l’histoire de l’art... A cela s’ajoute la suppression de l’école le samedi matin, qui réduit le temps d’apprentissage. On eu aussi une génération d’enseignants qui ne maîtrisaient pas l’orthographe et qui n’ont pas pu servir de modèles aux enfants. Nous nous trouvons donc aujourd’hui dans une sorte d’impasse où il n’est pas utile de progresser en orthographe, l’accent étant mis sur la production d’idées dans l’écrit plutôt que sur la maîtrise de l’écrit. Ce qui louable, mais pas suffisant.
Le système scolaire est-il en déclin ?
Je ne parlerais pas de déclin car il y a une volonté de faire mieux, toujours plus. Il y a beaucoup d’énergie dépensée de la part des enseignants. Ils sont dévoués, polyvalents et travaillent sans compter avec les moyens qu’on leur accorde. Avec un temps réduit, avec des classes surchargées, avec de plus en plus d’enfants de milieux sociaux défavorisés, des enfants en situation de handicap. En plus d’enseigner, nous faisons du social. Les programmes aussi sont de plus en plus ambitieux et surchargés. En plus de l’enseignement de base en élémentaire, il y a les langues vivantes, l’informatique, la sécurité routière, etc. Ce qu’on demande aux enseignants est énorme. Aide personnalisée, différentiation pédagogique, des évaluations pointues et régulières. Ce n’est donc pas le manque de travail des enseignants qui pénalise les élèves.
Comment faire prendre conscience de l’enjeu aux élèves ?
Difficile à dire car on n’a plus une politique de sanction de la faute. Maintenant, on est dans une politique consistant à faire émerger les erreurs des enfants pour y remédier. Auparavant, les enfants étaient extrêmement attentifs aux fautes, parce que le français primait sur tout le reste. Quel que fût l’examen à passer, il fallait avoir une bonne maîtrise de la grammaire, de la dictée. Aujourd’hui, comme l’important n’est plus la faute mais l’erreur qui devient un outil pédagogique, les enfants n’ont plus cette pression les obligeant à être attentifs aux fautes qu’ils commettent, à revenir sur ce qu’ils ont écrit, alors qu’avant c’était systématique. C’est en train de changer, mais la prise de conscience par l’enfant des fautes commises ne se fera pas du jour au lendemain.
Pourquoi a-t-on supprimé cette notion de faute ?
Parce que le mot « faute » a un statut moral. La faute tient de la responsabilité de celui qui l’a faite tandis que les erreurs, tout le monde en fait, ça évite de culpabiliser l’enfant. Mais en le déculpabilisant, on laisse place chez lui à une forme de « zapping ». Il faut aussi que le français soit une matière transversale qui irrigue toutes les autres matières. Les enfants ont du mal à faire le transfert. Une leçon apprise en grammaire ou en conjugaison n’est pas toujours appliquée en histoire par exemple, alors que c’est la même chose.
Quel conseil donneriez-vous aux personnes concernées ?
Aux enseignants, continuez d’y croire, on a un certain nombre de billes entre les mains malgré le manque de temps. On revient, grâce aux nouveaux programmes de 2008 notamment, à des notions précises, on doit être rigoureux, dans la présentation du tableau, du cahier des enfants. La rigueur, ils adorent ça, mais attention à ne pas non plus tomber dans l’esprit de la sanction. Aux enfants, apprenez, attachez-vous aux mots, ayez cette curiosité du mot par la lecture ou dans les phrases entendues, soyez sûr d’avoir bien compris de quoi il s’agit, car le vocabulaire c’est la base de tout. Enfin, je dis aux parents qu’il faut qu’ils aient confiance dans les enseignants. J’ai une grande confiance dans les jeunes professeurs des écoles qui commencent le métier, qui ont compris ce qu’est l’enfant. Ils ont envie de fournir plein d’efforts pour ne pas les mettre en échec.
Propos recueillis par Aude Duval
Lundi 18/10/2010
Professeur des écoles, Christiane, 52 ans, parle de génération « zapping » pour qui « faire des fautes » en français est anecdotique. Elle souligne les carences des méthodes pédagogiques et croit en une prise de conscience salutaire.
« Les universitaires font le constat que le niveau d'orthographe et d'expression écrite a singulièrement baissé depuis une dizaine d'années, or c'est une clé pour des études et une insertion professionnelle réussies », a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, lundi 4 octobre 2010. Christiane*, 52 ans, professeur des écoles, dresse à son tour, sous couvert d’anonymat, un constat sévère sur la non-maîtrise du français par de nombreux élèves mais aussi, parfois, par certains professeurs sortis d’un « moule » pédagogique prohibant toute notion de sanction ou de faute. Interview.
Quelle a été votre réaction à l’annonce de la mise en place dans les universités de cours de remise à niveau et de maîtrise de la langue française ?
J’ai été la première surprise, quand bien même l’on sait le souci de l’Education nationale de rehausser les exigences et son souhait de retourner aux valeurs fondamentales de l’enseignement.
Qu’est-ce qui, selon vous, explique la mise en place de tels cours ?
Jusqu’à présent le niveau en orthographe n’était pas très exigeant, la culture générale primant. Mais aujourd’hui, on parle de revenir partout à une maîtrise de la langue française de plus en plus pointue.
Peut-on parler de fossé entre le niveau d’aujourd’hui et celui d’il y a trente ans ?
J’ai passé le concours d’Ecole normale en 1973, à la fin de la 3e. Les critères exigés étaient l’excellence en orthographe, grammaire et conjugaison, donc des dictées sans aucune faute. J’ai eu ma première classe en 1979 et déjà c’était la grande époque d’activité de l’éveil. La méthode pédagogique a été dès lors moins axée sur les apprentissages fondamentaux, bien que cela m’ait toujours tenu à cœur.
Est-on devenu laxiste ?
Je ne parlerais pas de laxisme. Il y a plusieurs raisons à la diminution des compétences en orthographe. Le nombre d’heures de français dans la semaine a baissé. Autrefois, le français et les maths primaient sur le reste et on passait beaucoup moins de temps sur l’histoire, la géographie ou les sciences. Ensuite il y a tout ce qui est du ressort de la génération elle-même, génération du zapping, des sms, où les jeunes n’ont pas le sentiment qu’il soit si important que cela de maîtriser l’orthographe.
Les enseignants ne prennent-ils donc pas les mesures nécessaires pour éviter de laisser des jeunes passer le Bac avec des lacunes en français ?
Ce n’est pas qu’ils ne prennent pas les mesures nécessaires, c’est simplement qu’ils n’y arrivent pas. Donc, à un moment donné, l’orthographe n’est plus une priorité parce qu’il y a aussi une forme de lassitude des enseignants face à une récidive des erreurs des enfants. A l’heure actuelle, on met en avant les compétences des enfants, leur acquis si vous voulez. On évalue leur savoir en fonction de ce qu’ils savent faire alors qu’il faudrait évaluer aussi leurs manques. De là une possible dérive : les enfants qui écrivent avec des fautes d’orthographe ne trouvent pas cela si grave.
Quelles conséquences cela peut-il avoir pour l’avenir des jeunes ?
La perte de la valeur de la langue française. C’est pourquoi il faut vraiment revenir sur quelque chose de très structuré, c’est d’ailleurs le but des programmes de 2008 qui remettent à l’honneur les enseignements fondamentaux.
Pensez-vous que les cours de rattrapages proposés à l’université vont vraiment changer les choses ?
Ça changera forcément quelque chose pour ceux qui ont vraiment compris l’enjeu de la maîtrise de la langue française, mais pour ceux qui n’y accordent pas spécialement d’importance, ils ne comprendront pas qu’à un moment donné, au cours de leur vie professionnelle, ils auront besoin de rédiger des lettres de motivation, des textes, des curriculum vitae, etc. Ils ne comprendront pas que c’est une nécessité de maîtriser l’orthographe. Le problème ensuite de ces lacunes, c’est le manque de vocabulaire ou le vocabulaire approximatif. La lecture est aussi très importante mais, comme cela a toujours été, certains aiment lire, pour d’autres ce n’est pas une priorité.
Selon vous, y a-t-il un défaut de compétences et de travail de la part de certains enseignants ?
Les professeurs travaillent beaucoup mais sont confrontés à une multiplicité de disciplines qu’il n’y avait pas auparavant. Dès l’école élémentaire, il y a désormais les langues vivantes, l’histoire de l’art... A cela s’ajoute la suppression de l’école le samedi matin, qui réduit le temps d’apprentissage. On eu aussi une génération d’enseignants qui ne maîtrisaient pas l’orthographe et qui n’ont pas pu servir de modèles aux enfants. Nous nous trouvons donc aujourd’hui dans une sorte d’impasse où il n’est pas utile de progresser en orthographe, l’accent étant mis sur la production d’idées dans l’écrit plutôt que sur la maîtrise de l’écrit. Ce qui louable, mais pas suffisant.
Le système scolaire est-il en déclin ?
Je ne parlerais pas de déclin car il y a une volonté de faire mieux, toujours plus. Il y a beaucoup d’énergie dépensée de la part des enseignants. Ils sont dévoués, polyvalents et travaillent sans compter avec les moyens qu’on leur accorde. Avec un temps réduit, avec des classes surchargées, avec de plus en plus d’enfants de milieux sociaux défavorisés, des enfants en situation de handicap. En plus d’enseigner, nous faisons du social. Les programmes aussi sont de plus en plus ambitieux et surchargés. En plus de l’enseignement de base en élémentaire, il y a les langues vivantes, l’informatique, la sécurité routière, etc. Ce qu’on demande aux enseignants est énorme. Aide personnalisée, différentiation pédagogique, des évaluations pointues et régulières. Ce n’est donc pas le manque de travail des enseignants qui pénalise les élèves.
Comment faire prendre conscience de l’enjeu aux élèves ?
Difficile à dire car on n’a plus une politique de sanction de la faute. Maintenant, on est dans une politique consistant à faire émerger les erreurs des enfants pour y remédier. Auparavant, les enfants étaient extrêmement attentifs aux fautes, parce que le français primait sur tout le reste. Quel que fût l’examen à passer, il fallait avoir une bonne maîtrise de la grammaire, de la dictée. Aujourd’hui, comme l’important n’est plus la faute mais l’erreur qui devient un outil pédagogique, les enfants n’ont plus cette pression les obligeant à être attentifs aux fautes qu’ils commettent, à revenir sur ce qu’ils ont écrit, alors qu’avant c’était systématique. C’est en train de changer, mais la prise de conscience par l’enfant des fautes commises ne se fera pas du jour au lendemain.
Pourquoi a-t-on supprimé cette notion de faute ?
Parce que le mot « faute » a un statut moral. La faute tient de la responsabilité de celui qui l’a faite tandis que les erreurs, tout le monde en fait, ça évite de culpabiliser l’enfant. Mais en le déculpabilisant, on laisse place chez lui à une forme de « zapping ». Il faut aussi que le français soit une matière transversale qui irrigue toutes les autres matières. Les enfants ont du mal à faire le transfert. Une leçon apprise en grammaire ou en conjugaison n’est pas toujours appliquée en histoire par exemple, alors que c’est la même chose.
Quel conseil donneriez-vous aux personnes concernées ?
Aux enseignants, continuez d’y croire, on a un certain nombre de billes entre les mains malgré le manque de temps. On revient, grâce aux nouveaux programmes de 2008 notamment, à des notions précises, on doit être rigoureux, dans la présentation du tableau, du cahier des enfants. La rigueur, ils adorent ça, mais attention à ne pas non plus tomber dans l’esprit de la sanction. Aux enfants, apprenez, attachez-vous aux mots, ayez cette curiosité du mot par la lecture ou dans les phrases entendues, soyez sûr d’avoir bien compris de quoi il s’agit, car le vocabulaire c’est la base de tout. Enfin, je dis aux parents qu’il faut qu’ils aient confiance dans les enseignants. J’ai une grande confiance dans les jeunes professeurs des écoles qui commencent le métier, qui ont compris ce qu’est l’enfant. Ils ont envie de fournir plein d’efforts pour ne pas les mettre en échec.
Propos recueillis par Aude Duval
Re: Actualités pour le concours 2011
Gardez la ligne avec les produits laitiers
il y a 1 heure 43 min
Buvez du lait, cela vous aidera à maigrir ! L'injonction va-t-elle devenir, ces prochaines années, le mantra des médecins nutritionnistes et autres spécialistes de l'amaigrissement, provoquant ainsi une véritable révolution dans les régimes alimentaires ? C'est ce que laisse augurer l'étude effectuée par des chercheurs de l'université Ben Gourion, dans le sud d'Israël, et publiée dans l'édition de septembre de la revue American Journal of Clinical Nutrition. Pendant deux ans, les scientifiques israéliens ont suivi plus de trois cents femmes et hommes, entre 40 et 65 ans, souffrant de surcharge pondérale, voire d'obésité, dans le cadre de trois types de régime alimentaire : le premier allégé en matières grasses, le deuxième de type méditerranéen et le troisième avec un faible apport en glucides.
Or, les chercheurs ont constaté que les participants qui ont reçu un gros apport en calcium (340 g de produits laitiers par jour) ont maigri en moyenne de 6 kilos, alors que ceux qui consommaient uniquement 150 mg de calcium par jour, soit la moitié d'un verre de lait, n'ont vu leur poids diminuer que de 3 kilos. D'où la principale conclusion de l'étude : sur un régime amaigrissant de longue durée, la consommation de produits laitiers serait bénéfique à la perte de poids.
26 % d'enfants obèses
À une époque où le diktat de la minceur fait fleurir de multiples régimes, tous vantés comme miraculeux, cette étude vient rappeler qu'on ne maigrit pas en trois semaines. Par ailleurs, en réhabilitant le lait comme facteur d'amaigrissement, elle constituera peut-être une avancée dans la lutte contre l'obésité. Une bonne nouvelle pour pas mal de pays occidentaux, à commencer par Israël. Selon un nouveau rapport publié par l'OCDE, il figure parmi les pays les plus développés comportant le plus grand nombre d'enfants obèses, 26 % contre 33 % aux États-Unis. Chez les Israéliens adultes, les choses vont un peu mieux, avec seulement 17 % de personnes considérées comme obèses. Cela étant, 52 % des hommes et 43 % des femmes sont en surpoids. Au ministère israélien de la Santé, on se dit confronté à "un défi national, obligeant à prendre des mesures à plusieurs niveaux, y compris dans le cadre législatif".
il y a 1 heure 43 min
Buvez du lait, cela vous aidera à maigrir ! L'injonction va-t-elle devenir, ces prochaines années, le mantra des médecins nutritionnistes et autres spécialistes de l'amaigrissement, provoquant ainsi une véritable révolution dans les régimes alimentaires ? C'est ce que laisse augurer l'étude effectuée par des chercheurs de l'université Ben Gourion, dans le sud d'Israël, et publiée dans l'édition de septembre de la revue American Journal of Clinical Nutrition. Pendant deux ans, les scientifiques israéliens ont suivi plus de trois cents femmes et hommes, entre 40 et 65 ans, souffrant de surcharge pondérale, voire d'obésité, dans le cadre de trois types de régime alimentaire : le premier allégé en matières grasses, le deuxième de type méditerranéen et le troisième avec un faible apport en glucides.
Or, les chercheurs ont constaté que les participants qui ont reçu un gros apport en calcium (340 g de produits laitiers par jour) ont maigri en moyenne de 6 kilos, alors que ceux qui consommaient uniquement 150 mg de calcium par jour, soit la moitié d'un verre de lait, n'ont vu leur poids diminuer que de 3 kilos. D'où la principale conclusion de l'étude : sur un régime amaigrissant de longue durée, la consommation de produits laitiers serait bénéfique à la perte de poids.
26 % d'enfants obèses
À une époque où le diktat de la minceur fait fleurir de multiples régimes, tous vantés comme miraculeux, cette étude vient rappeler qu'on ne maigrit pas en trois semaines. Par ailleurs, en réhabilitant le lait comme facteur d'amaigrissement, elle constituera peut-être une avancée dans la lutte contre l'obésité. Une bonne nouvelle pour pas mal de pays occidentaux, à commencer par Israël. Selon un nouveau rapport publié par l'OCDE, il figure parmi les pays les plus développés comportant le plus grand nombre d'enfants obèses, 26 % contre 33 % aux États-Unis. Chez les Israéliens adultes, les choses vont un peu mieux, avec seulement 17 % de personnes considérées comme obèses. Cela étant, 52 % des hommes et 43 % des femmes sont en surpoids. Au ministère israélien de la Santé, on se dit confronté à "un défi national, obligeant à prendre des mesures à plusieurs niveaux, y compris dans le cadre législatif".
Re: Actualités pour le concours 2011
Alerte info
Le gouvernement promet d'empêcher tout blocage du pays
Vous fumez plus, mais c'est à cause de la crise
il y a 2 heures 27 min
C'est ce qu'a dit Roseline Bachelot pour expliquer l'augmentation de consommation de tabac. Lire la suite l'article
Roselyne Bachelot a annoncé ce lundi de "mauvais chiffres" sur la consommation de tabac. Celle-ci a "augmenté de 2 points" selon le dernier baromètre santé de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
La ministre a expliqué cette augmentation par "un double effet". La consommation chez les femmes serait la première cause. Mais la deuxième raison serait... la crise: "Pratiquement 50% des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise et l'augmentation du chômage, a eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac", a-t-elle expliqué sur RMC.
Le gouvernement promet d'empêcher tout blocage du pays
Vous fumez plus, mais c'est à cause de la crise
il y a 2 heures 27 min
C'est ce qu'a dit Roseline Bachelot pour expliquer l'augmentation de consommation de tabac. Lire la suite l'article
Roselyne Bachelot a annoncé ce lundi de "mauvais chiffres" sur la consommation de tabac. Celle-ci a "augmenté de 2 points" selon le dernier baromètre santé de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes).
La ministre a expliqué cette augmentation par "un double effet". La consommation chez les femmes serait la première cause. Mais la deuxième raison serait... la crise: "Pratiquement 50% des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise et l'augmentation du chômage, a eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac", a-t-elle expliqué sur RMC.
Re: Actualités pour le concours 2011
Un dernier shoot pour la route?
La controverse sur les «salles de shoot» ne fait que précéder celles sur la commercialisation officielle des drogues.
Depuis quelques mois, la proposition de créer des «salles de shoot» pour toxicomanes divise profondément l’opinion publique comme la classe politique française. Et ce phénomène entre aujourd’hui en résonance avec l’émergence d’un nouveau débat concernant non plus seulement la simple dépénalisation mais bien la commercialisation taxée de tout ou partie des substances psycho-actives aujourd’hui prohibées.
L'Etat sanitaire contre l'Etat répressif
A la mi-août, le Premier ministre faisait pour la première fois savoir qu’il était totalement opposé à l’installation, même à titre expérimental, de ces structures destinés à la consommation de drogues illicites en présence d’un personnel soignant. François Fillon désavouait ainsi ouvertement Roselyne Bachelot: la ministre de la Santé venait de faire savoir qu’elle était favorable à quelques expérimentations dans ce domaine. Dans le même temps, plusieurs responsables de différentes familles politiques (droite, gauche et centriste) réclamaient que l'Etat adopte au plus vite les mesures juridiques permettant l'ouverture de telles salles.
Puis, début septembre, l'Assemblée nationale et le Sénat décidaient de créer une mission d'information parlementaire sur les toxicomanies; mission composée de 15 députés et de 15 sénateurs qui dans les prochains mois réfléchira notamment à la question de l'ouverture en France de telles salles. Opposition radicale. D’un côté le Premier ministre qui souligne que la priorité de son gouvernement est «de réduire la consommation des drogues en France, non de l'accompagner voire de l'organiser». De l’autre le Parlement qui entend aller plus loin dans l’analyse des différents éléments de ce débat en rappelant que la position de la ministre de la Santé se fondait notamment sur les conclusions d’une toute récente expertise collective conduite sous l’égide de l’Inserm.
Nous sommes ici dans une situation inédite qui voit, de manière presque caricaturale, s’affronter, pour reprendre les termes du sociologue Henri Bergeron (Centre de sociologie des organisations, Sciences Po, Cnrs), un Etat sanitaire à un Etat répressif. D’une part l’objectif réaffirmé par le Premier ministre de poursuivre le combat contre les trafics et la consommation de produits illicites. De l’autre une politique entamée à la fin des années 1980 du fait du sida —politique dite de «réduction des risques»– marquée notamment par des programmes d’échanges de seringues et de prise en charge des toxicomanes avec des produits de substitution.
Un café et un joint
Au centre de la polémique sur les «salles de shoot» (ou «centres d’injections supervisées») la question essentielle est de savoir si leur création s’inscrit naturellement dans la poursuite de cette politique sanitaire ou si elle marque au contraire une étape irréversible vers une dépénalisation progressive suivie de l’officialisation de la consommation fiscalisée de nouvelles substances à fort pouvoir d’addiction, ce au même titre que les boissons alcooliques ou les produits du tabac. Le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy (voire l’héroïne) disponibles (avec messages préventifs sur les emballages) dans chaque bar-tabac en somme; une hypothèse qui aux yeux de certains spécialistes n’apparaît plus aujourd’hui comme totalement déraisonnable compte tenu des coûts et des échecs récurrents des politiques répressives et prohibitionnistes.
Dès lors «salles de shoot» (comme il en existe dans huit pays à travers le monde) ou pas? Auprès de la Mission interministérielle française de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) on n’y est –euphémisme— nullement favorable. On fait notamment observer que l'offre française de «réduction des risques» est une des plus importantes au monde et que la France est le seul pays européen à en avoir inscrit le principe dans la loi. Et, de fait, cette offre est loin d’être négligeable: vente et distribution de 15 millions de seringues stériles par an, accès pour 130.000 personnes aux traitements de substitution, création de plusieurs centaines de structures spécialisées d'accueil et d'accompagnement médico-social.
Toujours selon la Mildt, cette politique a permis de réduire de façon très importante les décès par overdoses de même que le nombre des contaminations et des décès par sida chez les «usagers de drogues». Menée depuis une quinzaine d’année, cette politique situerait la France parmi les pays les plus «protecteurs» au monde; près de 300 millions d’euros sont consacrés à un dispositif visant à la pris en charge «des 230.000 usagers réguliers d'opiacés, de cocaïne et d'amphétamines». Reste pour autant, deux problèmes sanitaires d’importance: l'épidémie d'hépatites C chez les usagers et la précarisation d'une frange de la population des usagers de drogues dépendants qui cumulent les risques.
Des salles de shoot répondraient-elles à un problème sanitaire...
Or c’est précisément pour fournir une solution à ces deux problèmes que certains militants associatifs se mobilisent en faveur des «salles de shoot»; des structures vis-à-vis desquelles (selon certains sondages) une courte majorité des Français seraient favorables. Ces espaces permettraient notamment aux toxicomanes (qui s’y rendraient avec leur drogue) d’être en contact avec des équipes soignantes pouvant le cas échéant servir de relais vers d’autres structures, médicales ou sociales; des soignants fournissant aussi différents conseils visant à une resocialisation.
Pour autant, tout n’est pas rose dans ce domaine. Il existe aussi d’autres arguments qui expliquent que des élus appartenant à des familles politiques peu suspectes de vouloir inciter à la consommation de drogue illicites puissent militer en faveur de la création de telles structures. Car il s’agit aussi d’une affaire de sécurité publique, de maintien de l’ordre dans certains quartiers où les «usagers» se concentrent. «De telles salles permettent d’éviter les effets négatifs sur la vie de la cité ou de la communauté. L’idée est que, plutôt que de voir ces individus se shooter dans les rues, dans les parcs publics ou dans les cages d’escaliers, souvent devant des enfants, il est préférable qu’ils consomment leur drogue sous contrôle médical et dans de bonnes conditions sanitaires», explique Henri Bergeron qui développe par ailleurs ses réflexions dans un récent et remarquable ouvrage collectif consacré à l’état des savoirs en matière de santé publique.
Aider les plus démunis des toxicomanes soit, y compris en acceptant qu’ils consomment des produits illicites dans des structures sanitaires municipales, de façon à ce que leurs consommations ne troublent plus l’ordre public. C’est là un argumentaire qui n’est guère éloigné de ceux qui prônent le retour des maisons closes (où les prostituées seraient médicalement suivies) pour en finir avec le racolage.
Ou le feraient-elles empirer?
Or l’analyse faite par la Mildt est d’une nature radicalement différente. Elle fait en substance valoir que la mise en place de «salle de shoot» affaiblirait grandement la cohérence de la lutte globale contre les drogues menée en France; et ce à un moment où –toujours selon la Mildt— cette lutte commence à porter ses fruits: «diminution importante des usages de cannabis et d'ecstasy depuis 2003, usage de cocaïne sans commune mesure avec celui de certains grands pays voisins, endiguement de l'arrivée de différentes drogues de synthèse —spice, méphédrone, kétamine— très répandues dans le monde». Et puis la symbolique: la création de «salles de shoot» risquerait d’autre part de rendre l'usage de drogues plus acceptable et paradoxalement de retarder l'accès au traitement de la dépendance en envoyant un message contradictoire aux milliers d'usagers qui en France cherchent à rompre avec leur assuétude.
Comment trancher ? Quelle que soit la solution retenue à court ou moyen terme cette controverse nationale française ne peut pas ne pas être rapprochée d’une autre, internationale et d’une toute autre ampleur, concernant la consommation des produits psycho-actifs aujourd’hui illicites. Deux questions sont désormais ouvertement posées. Combien de temps les pays industriels resteront-ils arc-boutés contre la dépénalisation de la consommation des drogues? Pourquoi ne pas associer cette dépénalisation à la commercialisation officielle de ces mêmes substances? Une perspective hier encore inimaginable à laquelle le magazine Books vient de consacrer un riche et dérangeant dossier.
Légaliser toutes les drogues, les taxer, les réglementer et les contrôler? «Aussi étonnant que cela puisse paraître, une forme de consensus est en train de se dégager parmi les gens qui ont étudié un peu sérieusement la question», explique Books. Qui liste des personnalités aussi différentes que Gary Becker, Vargas Llosa, Carlos Fuentes, Francis Fukuyama, le magazine The Economist ou encore Fernando Cardoso.
Les dangers de la prohibition
Pour certains, la prohibition actuelle vis-à-vis de ces substances ne fait que reproduire l’erreur magistrale de la prohibition américaine des boissons alcooliques dans les années 1920, avec aujourd’hui des effets décuplés sur le crime local et international, la santé publique et la cohésion sociale. «Pour tenter de réfléchir sereinement à ce sujet ô combien passionnel, la voie la plus efficace est d’examiner la situation aux Etats-Unis et en Amérique latine, écrit Olivier Postel-Vinay, directeur de Books. Les problèmes nés de la prohibition y sont tellement monstrueux que les arguments en faveur d’une libéralisation du marché ne peuvent être ignorés de l’observateur de bonne foi. Quels sont-ils? Le principal résume tous les autres: le coût économique, social et politique de la prohibition dépasse de très loin les bénéfices qu’elle est censée apporter. Malgré l’intensité de la "guerre antidrogue" menée par les Etats-Unis depuis des décennies, la consommation de drogues dans ce pays n’a pas diminué; elle s’est "démocratisée", les prix ayant baissé. Un demi-million de personnes sont entassées dans les prisons américaines pour n’avoir souvent que consommé une drogue illicite. Quand ils en sortent, ils vivent en marge. Les cartels de la drogue n’ont jamais été aussi puissants, faisant trembler les fragiles démocraties latino-américaines. Au Mexique, les têtes coupées roulent sur l’asphalte. Partout, la corruption vérole les polices, les tribunaux et jusqu’aux plus hautes sphères des Etats».
Tel est le constat. Mais le remède radical envisagé (la légalisation) ne serait-il pas pire que le mal actuel ? Peut-on sans dangers majeurs lever les interdits actuels et faut-il délibérément –en France par exemple— prendre le risque d’ajouter aux fléaux sanitaires causés par l’alcool et le tabac ceux de nouvelles substances dont la consommation conduit le plus souvent à des addictions massives? On peut le dire autrement: faut-il laisser les Etats et la puissance publique prendre la place des dealers?
Moisés Naím a traité plusieurs fois de ces questions sur Slate . Selon l’ancien rédacteur en chef de Foreign Policy, l'approche qu'adopte le monde face au problème du trafic et de la consommation de drogues est «indéfendable» et la situation actuelle nécessite une réforme à la fois «urgente et profonde». Il fait valoir que malgré les immenses efforts accomplis, il n'y a aucun signe indicateur de la baisse de la production ou de la consommation planétaires de drogues. Le gouvernement britannique a récemment indiqué que la cocaïne abonde tellement en Grande-Bretagne qu'elle coûte moins cher qu'une bière ou qu'un verre de vin. Aux Etats-Unis, un citoyen sur cent est en prison –la majorité pour détention de stupéfiants. Existe-t-il des politiques alternatives à la prohibition exemptes de coûts et de risques? Sans doute pas. En revanche, il est urgent selon lui d’envisager et d’expérimenter d'autres approches qui traitent des problèmes des drogues plus comme une affaire de santé publique que comme une guerre:
«Prôner d'une façon très générale la "légalisation des drogues" est une démarche superficielle et irresponsable dont le seul effet est de banaliser le débat et de le mettre au point mort. Mais interdire le débat rationnel à propos des coûts et avantages d'une dépénalisation de la possession de marijuana pour une consommation personnelle, par exemple, est encore plus irresponsable.»
Reformulons donc notre question: à quand la marijuana et l'héroïne au bar-tabac ce haut lieu (avec le PMU et la somme croissante des autres jeux de hasard) des addictions démocratiques et fiscalisées?
Jean-Yves Nau
La controverse sur les «salles de shoot» ne fait que précéder celles sur la commercialisation officielle des drogues.
Depuis quelques mois, la proposition de créer des «salles de shoot» pour toxicomanes divise profondément l’opinion publique comme la classe politique française. Et ce phénomène entre aujourd’hui en résonance avec l’émergence d’un nouveau débat concernant non plus seulement la simple dépénalisation mais bien la commercialisation taxée de tout ou partie des substances psycho-actives aujourd’hui prohibées.
L'Etat sanitaire contre l'Etat répressif
A la mi-août, le Premier ministre faisait pour la première fois savoir qu’il était totalement opposé à l’installation, même à titre expérimental, de ces structures destinés à la consommation de drogues illicites en présence d’un personnel soignant. François Fillon désavouait ainsi ouvertement Roselyne Bachelot: la ministre de la Santé venait de faire savoir qu’elle était favorable à quelques expérimentations dans ce domaine. Dans le même temps, plusieurs responsables de différentes familles politiques (droite, gauche et centriste) réclamaient que l'Etat adopte au plus vite les mesures juridiques permettant l'ouverture de telles salles.
Puis, début septembre, l'Assemblée nationale et le Sénat décidaient de créer une mission d'information parlementaire sur les toxicomanies; mission composée de 15 députés et de 15 sénateurs qui dans les prochains mois réfléchira notamment à la question de l'ouverture en France de telles salles. Opposition radicale. D’un côté le Premier ministre qui souligne que la priorité de son gouvernement est «de réduire la consommation des drogues en France, non de l'accompagner voire de l'organiser». De l’autre le Parlement qui entend aller plus loin dans l’analyse des différents éléments de ce débat en rappelant que la position de la ministre de la Santé se fondait notamment sur les conclusions d’une toute récente expertise collective conduite sous l’égide de l’Inserm.
Nous sommes ici dans une situation inédite qui voit, de manière presque caricaturale, s’affronter, pour reprendre les termes du sociologue Henri Bergeron (Centre de sociologie des organisations, Sciences Po, Cnrs), un Etat sanitaire à un Etat répressif. D’une part l’objectif réaffirmé par le Premier ministre de poursuivre le combat contre les trafics et la consommation de produits illicites. De l’autre une politique entamée à la fin des années 1980 du fait du sida —politique dite de «réduction des risques»– marquée notamment par des programmes d’échanges de seringues et de prise en charge des toxicomanes avec des produits de substitution.
Un café et un joint
Au centre de la polémique sur les «salles de shoot» (ou «centres d’injections supervisées») la question essentielle est de savoir si leur création s’inscrit naturellement dans la poursuite de cette politique sanitaire ou si elle marque au contraire une étape irréversible vers une dépénalisation progressive suivie de l’officialisation de la consommation fiscalisée de nouvelles substances à fort pouvoir d’addiction, ce au même titre que les boissons alcooliques ou les produits du tabac. Le cannabis, la cocaïne, l’ecstasy (voire l’héroïne) disponibles (avec messages préventifs sur les emballages) dans chaque bar-tabac en somme; une hypothèse qui aux yeux de certains spécialistes n’apparaît plus aujourd’hui comme totalement déraisonnable compte tenu des coûts et des échecs récurrents des politiques répressives et prohibitionnistes.
Dès lors «salles de shoot» (comme il en existe dans huit pays à travers le monde) ou pas? Auprès de la Mission interministérielle française de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) on n’y est –euphémisme— nullement favorable. On fait notamment observer que l'offre française de «réduction des risques» est une des plus importantes au monde et que la France est le seul pays européen à en avoir inscrit le principe dans la loi. Et, de fait, cette offre est loin d’être négligeable: vente et distribution de 15 millions de seringues stériles par an, accès pour 130.000 personnes aux traitements de substitution, création de plusieurs centaines de structures spécialisées d'accueil et d'accompagnement médico-social.
Toujours selon la Mildt, cette politique a permis de réduire de façon très importante les décès par overdoses de même que le nombre des contaminations et des décès par sida chez les «usagers de drogues». Menée depuis une quinzaine d’année, cette politique situerait la France parmi les pays les plus «protecteurs» au monde; près de 300 millions d’euros sont consacrés à un dispositif visant à la pris en charge «des 230.000 usagers réguliers d'opiacés, de cocaïne et d'amphétamines». Reste pour autant, deux problèmes sanitaires d’importance: l'épidémie d'hépatites C chez les usagers et la précarisation d'une frange de la population des usagers de drogues dépendants qui cumulent les risques.
Des salles de shoot répondraient-elles à un problème sanitaire...
Or c’est précisément pour fournir une solution à ces deux problèmes que certains militants associatifs se mobilisent en faveur des «salles de shoot»; des structures vis-à-vis desquelles (selon certains sondages) une courte majorité des Français seraient favorables. Ces espaces permettraient notamment aux toxicomanes (qui s’y rendraient avec leur drogue) d’être en contact avec des équipes soignantes pouvant le cas échéant servir de relais vers d’autres structures, médicales ou sociales; des soignants fournissant aussi différents conseils visant à une resocialisation.
Pour autant, tout n’est pas rose dans ce domaine. Il existe aussi d’autres arguments qui expliquent que des élus appartenant à des familles politiques peu suspectes de vouloir inciter à la consommation de drogue illicites puissent militer en faveur de la création de telles structures. Car il s’agit aussi d’une affaire de sécurité publique, de maintien de l’ordre dans certains quartiers où les «usagers» se concentrent. «De telles salles permettent d’éviter les effets négatifs sur la vie de la cité ou de la communauté. L’idée est que, plutôt que de voir ces individus se shooter dans les rues, dans les parcs publics ou dans les cages d’escaliers, souvent devant des enfants, il est préférable qu’ils consomment leur drogue sous contrôle médical et dans de bonnes conditions sanitaires», explique Henri Bergeron qui développe par ailleurs ses réflexions dans un récent et remarquable ouvrage collectif consacré à l’état des savoirs en matière de santé publique.
Aider les plus démunis des toxicomanes soit, y compris en acceptant qu’ils consomment des produits illicites dans des structures sanitaires municipales, de façon à ce que leurs consommations ne troublent plus l’ordre public. C’est là un argumentaire qui n’est guère éloigné de ceux qui prônent le retour des maisons closes (où les prostituées seraient médicalement suivies) pour en finir avec le racolage.
Ou le feraient-elles empirer?
Or l’analyse faite par la Mildt est d’une nature radicalement différente. Elle fait en substance valoir que la mise en place de «salle de shoot» affaiblirait grandement la cohérence de la lutte globale contre les drogues menée en France; et ce à un moment où –toujours selon la Mildt— cette lutte commence à porter ses fruits: «diminution importante des usages de cannabis et d'ecstasy depuis 2003, usage de cocaïne sans commune mesure avec celui de certains grands pays voisins, endiguement de l'arrivée de différentes drogues de synthèse —spice, méphédrone, kétamine— très répandues dans le monde». Et puis la symbolique: la création de «salles de shoot» risquerait d’autre part de rendre l'usage de drogues plus acceptable et paradoxalement de retarder l'accès au traitement de la dépendance en envoyant un message contradictoire aux milliers d'usagers qui en France cherchent à rompre avec leur assuétude.
Comment trancher ? Quelle que soit la solution retenue à court ou moyen terme cette controverse nationale française ne peut pas ne pas être rapprochée d’une autre, internationale et d’une toute autre ampleur, concernant la consommation des produits psycho-actifs aujourd’hui illicites. Deux questions sont désormais ouvertement posées. Combien de temps les pays industriels resteront-ils arc-boutés contre la dépénalisation de la consommation des drogues? Pourquoi ne pas associer cette dépénalisation à la commercialisation officielle de ces mêmes substances? Une perspective hier encore inimaginable à laquelle le magazine Books vient de consacrer un riche et dérangeant dossier.
Légaliser toutes les drogues, les taxer, les réglementer et les contrôler? «Aussi étonnant que cela puisse paraître, une forme de consensus est en train de se dégager parmi les gens qui ont étudié un peu sérieusement la question», explique Books. Qui liste des personnalités aussi différentes que Gary Becker, Vargas Llosa, Carlos Fuentes, Francis Fukuyama, le magazine The Economist ou encore Fernando Cardoso.
Les dangers de la prohibition
Pour certains, la prohibition actuelle vis-à-vis de ces substances ne fait que reproduire l’erreur magistrale de la prohibition américaine des boissons alcooliques dans les années 1920, avec aujourd’hui des effets décuplés sur le crime local et international, la santé publique et la cohésion sociale. «Pour tenter de réfléchir sereinement à ce sujet ô combien passionnel, la voie la plus efficace est d’examiner la situation aux Etats-Unis et en Amérique latine, écrit Olivier Postel-Vinay, directeur de Books. Les problèmes nés de la prohibition y sont tellement monstrueux que les arguments en faveur d’une libéralisation du marché ne peuvent être ignorés de l’observateur de bonne foi. Quels sont-ils? Le principal résume tous les autres: le coût économique, social et politique de la prohibition dépasse de très loin les bénéfices qu’elle est censée apporter. Malgré l’intensité de la "guerre antidrogue" menée par les Etats-Unis depuis des décennies, la consommation de drogues dans ce pays n’a pas diminué; elle s’est "démocratisée", les prix ayant baissé. Un demi-million de personnes sont entassées dans les prisons américaines pour n’avoir souvent que consommé une drogue illicite. Quand ils en sortent, ils vivent en marge. Les cartels de la drogue n’ont jamais été aussi puissants, faisant trembler les fragiles démocraties latino-américaines. Au Mexique, les têtes coupées roulent sur l’asphalte. Partout, la corruption vérole les polices, les tribunaux et jusqu’aux plus hautes sphères des Etats».
Tel est le constat. Mais le remède radical envisagé (la légalisation) ne serait-il pas pire que le mal actuel ? Peut-on sans dangers majeurs lever les interdits actuels et faut-il délibérément –en France par exemple— prendre le risque d’ajouter aux fléaux sanitaires causés par l’alcool et le tabac ceux de nouvelles substances dont la consommation conduit le plus souvent à des addictions massives? On peut le dire autrement: faut-il laisser les Etats et la puissance publique prendre la place des dealers?
Moisés Naím a traité plusieurs fois de ces questions sur Slate . Selon l’ancien rédacteur en chef de Foreign Policy, l'approche qu'adopte le monde face au problème du trafic et de la consommation de drogues est «indéfendable» et la situation actuelle nécessite une réforme à la fois «urgente et profonde». Il fait valoir que malgré les immenses efforts accomplis, il n'y a aucun signe indicateur de la baisse de la production ou de la consommation planétaires de drogues. Le gouvernement britannique a récemment indiqué que la cocaïne abonde tellement en Grande-Bretagne qu'elle coûte moins cher qu'une bière ou qu'un verre de vin. Aux Etats-Unis, un citoyen sur cent est en prison –la majorité pour détention de stupéfiants. Existe-t-il des politiques alternatives à la prohibition exemptes de coûts et de risques? Sans doute pas. En revanche, il est urgent selon lui d’envisager et d’expérimenter d'autres approches qui traitent des problèmes des drogues plus comme une affaire de santé publique que comme une guerre:
«Prôner d'une façon très générale la "légalisation des drogues" est une démarche superficielle et irresponsable dont le seul effet est de banaliser le débat et de le mettre au point mort. Mais interdire le débat rationnel à propos des coûts et avantages d'une dépénalisation de la possession de marijuana pour une consommation personnelle, par exemple, est encore plus irresponsable.»
Reformulons donc notre question: à quand la marijuana et l'héroïne au bar-tabac ce haut lieu (avec le PMU et la somme croissante des autres jeux de hasard) des addictions démocratiques et fiscalisées?
Jean-Yves Nau
Re: Actualités pour le concours 2011
Le trafic des médicaments contrefaits monte en puissance
"Le trafic de faux médicaments est un crime contre l'humanité qui représente environ 50 milliards de dollars par an, soit 10 à 15 % de plus que le marché de la drogue." C'est par ce parallèle fort que Philippe Bernagou, le directeur général de la Fondation Pierre Fabre, dont le but est de favoriser l'accès aux médicaments et aux soins de qualité dans les pays du Sud, entend faire comprendre l'urgence qu'il y a à se saisir du fléau des faux médicaments. Et à mobiliser le plus grand nombre d'acteurs publics et privés, réunis vendredi à l'occasion d'un colloque organisé à la Mutualité française, en partenariat avec la Fondation Chirac.
Hasard du calendrier, Interpol a annoncé, jeudi, la saisie de plus d'un million de gélules de médicaments contrefaits au terme d'une opération menée pendant une semaine à travers quarante-cinq de ses pays membres.
Substances toxiques
Dans les pays du Sud qui sont les plus concernés, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le trafic se concentre surtout sur les antibiotiques et les antipaludéens. Selon des chiffres confirmés par l'Organisation mondiale de la santé, 60 % des médicaments contre le paludisme vendus dans le monde sont des contrefaçons. Or, cette maladie est responsable de 800.000 à un million de morts par an. En faisant une corrélation mathématique, les spécialistes estiment que si tous les patients recevaient le bon traitement, le nombre annuel de décès pourrait diminuer de près de 300.000.
Dans certains cas, les faux médicaments sont composés de sucre ou de farine et ils font courir de graves risques à leurs consommateurs en ne soignant pas leur affection. Pire encore lorsqu'ils sont composés de substances dangereuses pour la santé : il y a deux ans, à Haïti, 150 enfants des rues de Port-au-Prince sont décédés après avoir reçu un sirop contre la toux contenant un liquide de refroidissement pour moteur de voiture. "Au Bénin, raconte encore Philippe Bernagou qui travaille régulièrement dans ce pays, 50 % des personnes souffrant d'insuffisance rénale et nécessitant une dialyse ont été rendues malades par la prise de faux traitements contenant de la chaux." Les spécialistes estiment que 15 à 20 % des faux médicaments renferment des substances toxiques.
Structures de contrôle
Pourtant, selon les calculs des experts, il ne coûte guère plus cher à une personne d'acheter un médicament dit essentiel générique (ces produits sont vendus dix fois moins cher que les spécialités) dans une pharmacie que des comprimés sur les marchés. Mais trop souvent, la population africaine pense que les pharmacies sont réservées aux riches. C'est d'ailleurs pourquoi des actions ciblées de sensibilisation des populations sont régulièrement menées dans plusieurs pays.
Même si les spécialistes savent bien que le trafic de faux médicaments ne pourra jamais être éradiqué, ils estiment que la situation peut - et doit - être améliorée. Cela passe notamment par une information de la population et surtout par la mise en place de structures de contrôle de la qualité du médicament (type Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans tous les pays. Il faut que chaque médicament arrivant dans un État passe par le laboratoire national de contrôle.
Les experts prônent également une mobilisation au plus haut niveau avec l'Union européenne, Interpol, les douanes, pour tenter de faire en sorte que le trafic de faux médicaments devienne criminel, et non plus seulement un délit. D'autres propositions devraient voir le jour. Quant à l'appel de Cotonou, lancé par Jacques Chirac en octobre 2009, il a été signé l'an dernier par cinq chefs d'État africains et ratifié par environ trente chefs d'État ou de gouvernement. Le professeur Marc Gentilini, délégué général de la Fondation Chirac, ne manquera pas de mobiliser les acteurs présents avant de conclure les travaux du jour.
"Le trafic de faux médicaments est un crime contre l'humanité qui représente environ 50 milliards de dollars par an, soit 10 à 15 % de plus que le marché de la drogue." C'est par ce parallèle fort que Philippe Bernagou, le directeur général de la Fondation Pierre Fabre, dont le but est de favoriser l'accès aux médicaments et aux soins de qualité dans les pays du Sud, entend faire comprendre l'urgence qu'il y a à se saisir du fléau des faux médicaments. Et à mobiliser le plus grand nombre d'acteurs publics et privés, réunis vendredi à l'occasion d'un colloque organisé à la Mutualité française, en partenariat avec la Fondation Chirac.
Hasard du calendrier, Interpol a annoncé, jeudi, la saisie de plus d'un million de gélules de médicaments contrefaits au terme d'une opération menée pendant une semaine à travers quarante-cinq de ses pays membres.
Substances toxiques
Dans les pays du Sud qui sont les plus concernés, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le trafic se concentre surtout sur les antibiotiques et les antipaludéens. Selon des chiffres confirmés par l'Organisation mondiale de la santé, 60 % des médicaments contre le paludisme vendus dans le monde sont des contrefaçons. Or, cette maladie est responsable de 800.000 à un million de morts par an. En faisant une corrélation mathématique, les spécialistes estiment que si tous les patients recevaient le bon traitement, le nombre annuel de décès pourrait diminuer de près de 300.000.
Dans certains cas, les faux médicaments sont composés de sucre ou de farine et ils font courir de graves risques à leurs consommateurs en ne soignant pas leur affection. Pire encore lorsqu'ils sont composés de substances dangereuses pour la santé : il y a deux ans, à Haïti, 150 enfants des rues de Port-au-Prince sont décédés après avoir reçu un sirop contre la toux contenant un liquide de refroidissement pour moteur de voiture. "Au Bénin, raconte encore Philippe Bernagou qui travaille régulièrement dans ce pays, 50 % des personnes souffrant d'insuffisance rénale et nécessitant une dialyse ont été rendues malades par la prise de faux traitements contenant de la chaux." Les spécialistes estiment que 15 à 20 % des faux médicaments renferment des substances toxiques.
Structures de contrôle
Pourtant, selon les calculs des experts, il ne coûte guère plus cher à une personne d'acheter un médicament dit essentiel générique (ces produits sont vendus dix fois moins cher que les spécialités) dans une pharmacie que des comprimés sur les marchés. Mais trop souvent, la population africaine pense que les pharmacies sont réservées aux riches. C'est d'ailleurs pourquoi des actions ciblées de sensibilisation des populations sont régulièrement menées dans plusieurs pays.
Même si les spécialistes savent bien que le trafic de faux médicaments ne pourra jamais être éradiqué, ils estiment que la situation peut - et doit - être améliorée. Cela passe notamment par une information de la population et surtout par la mise en place de structures de contrôle de la qualité du médicament (type Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans tous les pays. Il faut que chaque médicament arrivant dans un État passe par le laboratoire national de contrôle.
Les experts prônent également une mobilisation au plus haut niveau avec l'Union européenne, Interpol, les douanes, pour tenter de faire en sorte que le trafic de faux médicaments devienne criminel, et non plus seulement un délit. D'autres propositions devraient voir le jour. Quant à l'appel de Cotonou, lancé par Jacques Chirac en octobre 2009, il a été signé l'an dernier par cinq chefs d'État africains et ratifié par environ trente chefs d'État ou de gouvernement. Le professeur Marc Gentilini, délégué général de la Fondation Chirac, ne manquera pas de mobiliser les acteurs présents avant de conclure les travaux du jour.