Sectes et majeurs protégés

[funkyninie]

Salut!

Nous avons un cas de conscience dans mon service...
Une de nos patiente commence à lier d'amitié avec des dames appartenant à un mouvement classé comme secte par le parlement.
Elles ont accompagné Mme A. "à l'église" (au temple en fait) à une 20aine de km du service , en voiture, parce que la patiente voulait aller à l'église, cette dernière étant catholique.

Etant en secteur ouvert, nous ne pouvons pas interdire à nos patients de sortir (ce qui de toutes façons ne serait pas réalisable)
La cadre a informé ces dames que la patiente ne pouvait pas partir comme ça avec des inconnus aussi loin et sans soignant et qu'il n'est pas envisageable de détacher un soignant pour cela.
Elles semblent donc décidées à rendre visite à Mme A de manière régulière et commencent à discuter avec d'autres patients.
Le problème, c'est qu'ils sont tous ou presque sous tutelle ou curatelle.

Que faire, que leur dire pour protéger nos patients dans et hors du service? D'autant qu'aucun ne fait parti de ce mouvement...
C'est une question très épineuse j'en conviens, c'est pourquoi elle nous pose problème...

Merci de vos avis!

[antochrit]

A quel titre sont elles venues rendre visite à cette patiente à l'origine?
Si aucun lien au départ, il n'est pas impossible de leur interdire l'accès au service il me semble.
Par ailleurs leur présence et leur prosélytisme est peut etre à signaler.

[funkyninie]

A la base, elles ont rencontré la patiente dans la rue donc quand elles viennent, c'est juste pour dire bonjour...

Je pense que la cadre va mettre la directrice des soins sur le coup...

[Benji30]

Je comprends la situation problématique après le service "ouvert" n'est pas non plus ouvert à tous les passants enfin je ne sais pas mais le service où je travaille est ouvert et les sorties tout comme les visites sont soumises à prescriptions médicales... Et nous sommes responsable des patients au sein de l'unité si l'on juge une visite néfaste au patient c'est notre role d'être présent...
Après se pose la question du respect des croyances de chacun protégé ou pas... Je pense que le mieux est que vous en parliez avec la patiente sans entrer dans l'interdiction de pratique religieuse mais l'orienté on est là je pense en tant que soignant aussi pour ça il me semble et même si le sujet est plus que sensible et que la patiente peut être manipulé par cette secte rien ne vous empeche d'évoquer cela avec elle et avec le médecin. La mesure de protection des autres patients peut les protéger des mouvements réclamant de l'argent étant donné que leur dépense sont souvent suivi de prêt après malheuresement l'endoctrinement des sectes touche beaucoup de monde et pas seulement des patients.

[funkyninie]

Normalement, c'est bon.

La cadre a téléphoné à la directrice des soins et ensuite aux dames en leur expliquant que cette patiente est sous tutelle et que pour avoir le doit de venir vu qu'ils ne sont pas de la famille ou des proches, il leur faudrait une autorisation de l'hôpital.
La patiente est très manipulable, c'est là tout le problème... A partir du moment où les gens sont sympa, elle les suit (c'est un peu schématisé mais c'est tout comme...)
Pour ce qui est du service ouvert, le plus gros problème... c'est que les patients sortent comme ils veulent, autorisation ou non et du coup, peuvent faire rentrer n'importe qui... encore un qui nous a ramené un copain la semaine dernière
Enfin, ceci est un autre problème

[Benji30]

On a eu le même soucis après tout est une question de cadre enfin pas de santé de cadre réglementaire et de faire respecter cela ce n'est pas simple mais en s'accrochant on peut y arriver.

[JiPé]

lu dans le dernier rapport de l'IGAS "Analyse d'accidents en psychiatire et propositions pour les éviter", §3.1
"A une époque où, dans un hôtel, un visiteur est accueilli et guidé et dispose d'un badge pour accéder ou non à certains sites, l'hôpital laisse entrer (y compris un dealer ou un curieux indésirable) et sortir n'importe qui, alors qu'il a l'obligation de surveiller et de protéger ses malades fragiles."
le rapport parle ici de l'hôpital en général

j'ai connu ce genre de manoeuvre typique des sectes mais aussi de certains courants qui se disent religieux. Elle combine pêche au coup et infiltration; en informatique, on parlerait de "cheval de troie". On provoque d'abord une rencontre à la cafétéria, à la chapelle de l'hôpital, au bar du coin. Un petit coup de sympathie, intérêt, compassion et on propose de venir en visite. On vient, à plusieurs, et on se répand, on diffuse.
j'en ai même vu un qui expliquait son "livre saint" à une psychotique déficitaire qui n'avait même pas accès au langage...
Chaque patient à droit au secours spirituel de son choix. Je n'en disconvient pas.
Le prosélytisme... DEHORS! en restant poli bien sûr.

[Benji30]

Biensur en étant poli juste en justifiant que la patiente est dans un lieu de soin avec un règlement qui stipule je supose que l'accès au service est limité et à l'apréciation des soignants...

[JiPé]

...ça veut juste dire que le patient, et a fortiori s'il n'est pas sous mesure de protection, a le droit de recevoir qui il veut
mais ça ne veut pas dire n'importe qui (encore que), ni n'importe comment surtout

[Benji30]

Oui c'est sur mais je vois nous avec des jeunes patients en sevrage de toxique par exemple même si ils ont droit au visite on filtre à l'entrée pour eviter que des personnes leur en ramène meme si on n'est pas la police et que c'est très subjectif par protection de nos patients on se doit de faire cela en tout cas moi et l ensemble de l'équipe on le fait...

[malou70]

La cadre a téléphoné à la directrice des soins et ensuite aux dames en leur expliquant que cette patiente est sous tutelle et que pour avoir le doit de venir vu qu'ils ne sont pas de la famille ou des proches, il leur faudrait une autorisation de l'hôpital.

quand ils ne sont pas sous tutelle vous n'avez pas de demande écrite et prescrite par un médecin pour autoriser une sortie hors etablissement ?