TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
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Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Clairement et dans les exemples donnés, il s'agit pour moi de maltraitance
institutionnalisée et consentie.
Cela représente combien de temps par résident pour quelles actions en plus de la toilette complète puisqu'ils sont grabataires ?
Amandine, tu parles d'adaptation pour soutenir un certain rythme et satisfaire un planning (ici selon les exemples, c'est de l'ordre de 9 à 11 PEC/AS/matinée. Ce qui représente combien de minutes/résident ?). Moi, je parle de temps pour prendre soin en équipe.
Cela dit je suis d'accord, avec le temps on va de plus en plus vite...
institutionnalisée et consentie.
Cela représente combien de temps par résident pour quelles actions en plus de la toilette complète puisqu'ils sont grabataires ?
Amandine, tu parles d'adaptation pour soutenir un certain rythme et satisfaire un planning (ici selon les exemples, c'est de l'ordre de 9 à 11 PEC/AS/matinée. Ce qui représente combien de minutes/résident ?). Moi, je parle de temps pour prendre soin en équipe.
Cela dit je suis d'accord, avec le temps on va de plus en plus vite...
- Amandiiine
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Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
J'expliquais juste mon premier message sur ce topic, histoire qu'on ne pense pas que je cautionnais tout et n'importe quoi non plus. J'ai aussi, je m'en rends compte, trop survolé certains messages, et omis certaines données.
Enfin autant de PEC sur la matinée, pour une seule personne, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Surtout que maintenant, je sais ce que c'est que d'être à la place de l'AS avec un planning pareil. J'ai, par matinée, 15 PEC à faire. Il y en a où seuls les pieds sont à faire, çà reste néanmoins une PEC.
J'ai encore du mal à tout faire, aimant prendre le temps de bien faire les choses, respectant la personne que j'ai en face de moi. J'ai même une collègue, qui m'a sorti que parfois elle trichait (Mais qui se rendra compte que la jambe droite n'est pas faite ?). Une autre qui m'a dit que, le rôle de l'infirmière c'était de prester ses actes, que même si elle ne parlait pas du tout en chambre au patient, elle avait fait son job (et donc, il n'a pas à se plaindre hein)...
Donc oui je ne peux qu'être d'accord avec toi. N'empêche que j'essaye de caser tout mon boulot, dans le temps imparti, et de le faire bien.
Et que faire ? Je travaille là comme étudiante, durant tout le mois d'août. C'est un établissement privé, et si je donne mon avis, je me ferais juste virer, je ne ferais rien bouger là-dedans.
Pour l'instant je tiens, et j'y arrive, parce que je suis satisfaite quand je rentre, d'avoir tout fait comme je l'ai appris, d'avoir eu les sourires des résidents dont je me suis occupée, et leurs compliments sincères, simplement parce que la plupart sont contents de me voir sourire tout au long de ma pause. Je ne rentre pas chez moi en me disant : " Bha tiens, lui j'ai pas lavé ses jambes, pas le temps. J'ai oublié de le coiffer tant pis ... "
Mais bon, quand je pense aux 11 PEC de personnes grabataires ... C'est tout bonnement impossible...
Enfin soit ...
Edit : Je rajoute seulement, que je suis jeune encore et sans vraiment d'expérience, avec encore énormément à apprendre
Je suis loin d'être encore "terminée".
Enfin autant de PEC sur la matinée, pour une seule personne, je ne peux qu'être d'accord avec toi. Surtout que maintenant, je sais ce que c'est que d'être à la place de l'AS avec un planning pareil. J'ai, par matinée, 15 PEC à faire. Il y en a où seuls les pieds sont à faire, çà reste néanmoins une PEC.
J'ai encore du mal à tout faire, aimant prendre le temps de bien faire les choses, respectant la personne que j'ai en face de moi. J'ai même une collègue, qui m'a sorti que parfois elle trichait (Mais qui se rendra compte que la jambe droite n'est pas faite ?). Une autre qui m'a dit que, le rôle de l'infirmière c'était de prester ses actes, que même si elle ne parlait pas du tout en chambre au patient, elle avait fait son job (et donc, il n'a pas à se plaindre hein)...
Donc oui je ne peux qu'être d'accord avec toi. N'empêche que j'essaye de caser tout mon boulot, dans le temps imparti, et de le faire bien.
Et que faire ? Je travaille là comme étudiante, durant tout le mois d'août. C'est un établissement privé, et si je donne mon avis, je me ferais juste virer, je ne ferais rien bouger là-dedans.
Pour l'instant je tiens, et j'y arrive, parce que je suis satisfaite quand je rentre, d'avoir tout fait comme je l'ai appris, d'avoir eu les sourires des résidents dont je me suis occupée, et leurs compliments sincères, simplement parce que la plupart sont contents de me voir sourire tout au long de ma pause. Je ne rentre pas chez moi en me disant : " Bha tiens, lui j'ai pas lavé ses jambes, pas le temps. J'ai oublié de le coiffer tant pis ... "
Mais bon, quand je pense aux 11 PEC de personnes grabataires ... C'est tout bonnement impossible...
Enfin soit ...
Edit : Je rajoute seulement, que je suis jeune encore et sans vraiment d'expérience, avec encore énormément à apprendre

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Eh ben...
Eh ben...
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
j'ai bien compris ton message c'est claire avec plus des expériences on peut que améliore son travail.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Beh ouiii carrément, demain matin quand je vais me retrouver à mon étage où je vais avoir mes 20 toilettes complètes à faire avant 11h je vais dire "ah non, selon les dires des professionnelles du forum, je vais faire que 12 personnes, je cautionne pas la charge de travail et donc les 8 autres seront faites par je sais pas qui mais je suis sûre que vous aurez les crédits pour embaucher une collègue dès demain !"
Ca c'est de l'action. Et je vais faire pareil dans toutes mes prochaines missions d'intérim et futurs contrats de travail.
Courages aides soignantes et ide de demain, signez des pétitions et tout s'arrangera.
Nan mais arrêtez de rêver !
Ca c'est de l'action. Et je vais faire pareil dans toutes mes prochaines missions d'intérim et futurs contrats de travail.
Courages aides soignantes et ide de demain, signez des pétitions et tout s'arrangera.
Nan mais arrêtez de rêver !
La mort, c'est le silence le plus total ; sauf des fois, y'a une taupe qui se cogne.[/size]
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Les internautes de ce forum ne donnent pas de conduite à tenir mais juste un avis qui alimentera un débat public.
Et de ces avis, tu en fais bien évidemment ce que tu veux.
Et la question n'est même pas là.
Soit essayer d'améliorer ses conditions de travail pour tendre vers une PEC globale et bien traitante soit courber l'échine encore et encore en se rendant complice d'une maltraitance institutionnelle sous couvert de "c'est pas moi, c'est l'autre" et d'une grande hypocrisie.
Parce que comme dit Loulic
Et de ces avis, tu en fais bien évidemment ce que tu veux.
Et la question n'est même pas là.
Soit essayer d'améliorer ses conditions de travail pour tendre vers une PEC globale et bien traitante soit courber l'échine encore et encore en se rendant complice d'une maltraitance institutionnelle sous couvert de "c'est pas moi, c'est l'autre" et d'une grande hypocrisie.
Parce que comme dit Loulic
loulic a écrit :Au final ce sont nos actes qui nous déterminent.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Juste une parenthèse ; cela me fait penser aux expériences - dont Milgram - sur la soumission à l'autorité et l'obéissance.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Quitus, vous faites ce que vous voulez.
Si demain la direction décide de vous rajoutez deux toilettes en vous disant que ces personnes en on besoin, vous les ferez. Et puis dans 6 mois, on en rajoutera deux de plus, et ainsi de suite ...
A quel moment vous considerez que la sécurité et la dignité de la personne ne sont plus respectées ?
Si vous acceptez de travailler dans des conditions de maltraitance institutionnelle, ce n'est que de votre fait. Peu importe les bonnes raisons qui vous y poussent, et les bonnes intentions qui vous animent. Vous êtes acteur de ce fonctionnement.
Assumez.
Si demain la direction décide de vous rajoutez deux toilettes en vous disant que ces personnes en on besoin, vous les ferez. Et puis dans 6 mois, on en rajoutera deux de plus, et ainsi de suite ...
A quel moment vous considerez que la sécurité et la dignité de la personne ne sont plus respectées ?
Si vous acceptez de travailler dans des conditions de maltraitance institutionnelle, ce n'est que de votre fait. Peu importe les bonnes raisons qui vous y poussent, et les bonnes intentions qui vous animent. Vous êtes acteur de ce fonctionnement.
Assumez.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Bonjour,
Cela me rapelle une EHPAD privée lucrative dans la quelle j'ai fais une mission d'intérim : oui je me suis "rebellée" en réunion auprès du directeur, à cause du manque de personnel : il m'a dit TEXTO : "je travaille pour les actionnaires ", je lui ai répondu "moi pour les résidents" , donc cela ne peut pas fonctionner.
On a essayé de mettre des choses en place avec la référente, intérimaire comme moi et toute aussi découragée et surprise, comme instaurer un temps de transmission car cela n'existait pas, puis bien sûr ne tenant plus, je suis partie...
Loulic, comment concrêtement , peuvent-elles faire , vous dites "vous les ferez", mais elles ne vont pas ne pas les faire ! Et démissionner n'est pas la solution, sauf pour se protéger soi-même (ce que j'ai moi-même fait ) .
Et comment va expliquer , en cas de démission, le directeur au familles, devant le manque de personnel ??? : "il y a pénurie d'infirmiers, vous savez bien ""
Ben voyons !!!!!!!!! Cette rumeur comme quoi "on manque d'infirmiers en France", ça aide bien, non ?
Cela me rapelle une EHPAD privée lucrative dans la quelle j'ai fais une mission d'intérim : oui je me suis "rebellée" en réunion auprès du directeur, à cause du manque de personnel : il m'a dit TEXTO : "je travaille pour les actionnaires ", je lui ai répondu "moi pour les résidents" , donc cela ne peut pas fonctionner.
On a essayé de mettre des choses en place avec la référente, intérimaire comme moi et toute aussi découragée et surprise, comme instaurer un temps de transmission car cela n'existait pas, puis bien sûr ne tenant plus, je suis partie...
Loulic, comment concrêtement , peuvent-elles faire , vous dites "vous les ferez", mais elles ne vont pas ne pas les faire ! Et démissionner n'est pas la solution, sauf pour se protéger soi-même (ce que j'ai moi-même fait ) .
Et comment va expliquer , en cas de démission, le directeur au familles, devant le manque de personnel ??? : "il y a pénurie d'infirmiers, vous savez bien ""
Ben voyons !!!!!!!!! Cette rumeur comme quoi "on manque d'infirmiers en France", ça aide bien, non ?
Infirmière en Santé au Travail
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Tout-à-fait d'accord, pour le voir dans certains services où je suis passée : manque chronique de personnel et difficultés à recruter ; dans quel sens établir la relation de causalité ? Bien sûr, quitter un service où on considère ne pas être en mesure d'exercer dans de bonnes conditions et le dire en partant devrait permettre une remise en question institutionnelle. Mais que faire lorsque cela ne fonctionne pas et que le turn-over devient un argument justifiant les mauvaises pratiques ?copa a écrit :"il y a pénurie d'infirmiers, vous savez bien" Ben voyons !!!!!!!!! Cette rumeur comme quoi "on manque d'infirmiers en France", ça aide bien, non ?
Je ne pense pas que culpabiliser un soignant alors qu'il exprime ses difficultés soit de nature à faire évoluer quoi que ce soit : c'est au contraire participer à son mal-être.
Un forum professionnel ne serait-il pas un bon outil pour élaborer ensemble des pistes de solutions, plutôt que dire en substance "moi, dans pareil cas, je me barre pour ne pas cautionner. Si toi tu préfères rester et participer à cette situation scandaleuse, c'est de ta responsabilité !"
IDE depuis le 18/11/2011...
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Exactement, culpabiliser les autres pour se protéger, c'est vieux comme la politique ! 

Infirmière en Santé au Travail
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Pardon, mais se protéger de quoi et de qui ? Ni loulic, ni moi même n'exerçons en EHPAD et comme rappelé, c'est un forum ici.
Et je ne crois pas qu'il vous a été conseillé de partir.
Les choses ne peuvent favorablement évoluer que sur place et de manière unitaire.
Après, et vous (pluriel) pouvez le prendre comme vous voulez et sur le mode culpabilisant, ne rien dire (et faire) c'est consentir.
Et je ne crois pas qu'il vous a été conseillé de partir.
Les choses ne peuvent favorablement évoluer que sur place et de manière unitaire.
Après, et vous (pluriel) pouvez le prendre comme vous voulez et sur le mode culpabilisant, ne rien dire (et faire) c'est consentir.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Moutarde,
Est-ce que tu as lu :
"On achève bien nos vieux" de Jean-Charles ESCRIBANO ?????

Est-ce que tu as lu :
"On achève bien nos vieux" de Jean-Charles ESCRIBANO ?????

Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Tu devrais.
Re: TRAVAILLER EN LONG SEJOURS
Se protéger : les grands groupes d'EHPAD, et les gestionnaires du système de santé en général.
De qui :de ceux qui, justement, leur reprocheraient le manque de personnel dans les structures de soin
Alors on dit au personnel : "vous êtes mal organisés, vous ne voulez pas revenir sur vos repos, vous démissionnez, en laissant du coup le service sans personnel "
Je veux dire : le personnel culpabilise de ne pas rester dans les structures, et ne pas prendre en charge les personnes comme il le souhaiterait. En clair, le personnel culpabilise beaucoup, puisque nous n'arrivons pas à soigner comme nous l'aimerions.
Mais sommes-nous réellement les coupables ?
Moi je ne pense pas.
Pour mon cas perso, non, les choses n'ont pas pu évoluer sur place, puisque le directeur m'a expliqué que les actionnaires ne voulaient pas que l'on recrute.
Or le "travail" était impossible à faire.
Alors on fait comment ?
De qui :de ceux qui, justement, leur reprocheraient le manque de personnel dans les structures de soin
Alors on dit au personnel : "vous êtes mal organisés, vous ne voulez pas revenir sur vos repos, vous démissionnez, en laissant du coup le service sans personnel "
Je veux dire : le personnel culpabilise de ne pas rester dans les structures, et ne pas prendre en charge les personnes comme il le souhaiterait. En clair, le personnel culpabilise beaucoup, puisque nous n'arrivons pas à soigner comme nous l'aimerions.
Mais sommes-nous réellement les coupables ?
Moi je ne pense pas.
Pour mon cas perso, non, les choses n'ont pas pu évoluer sur place, puisque le directeur m'a expliqué que les actionnaires ne voulaient pas que l'on recrute.
Or le "travail" était impossible à faire.
Alors on fait comment ?

Infirmière en Santé au Travail