Burn out des médecins urgentistes

[Tyramisu]

Enquête nationale AMUF 2011 : « Médecins Urgentistes, quel avenir ? »
21 octobre 2011

92,5% des urgentistes interrogés envisagent de quitter l'hôpital public sans y terminer leur carrière si les conditions de travail restent identiques.

Enquête réalisée par Dr Régis GARRIGUE (Secrétaire Général adjoint de l’AMUF), Dr Cyril DELASARA (CHRU de Lille) et Dr Laurent CASENOVE (Webmaster) à partir d’un questionnaire mis en ligne sur le site internet de l’AMUF du 30 mars 2011 au 13 juillet 2011.

L’AMUF a reçu 960 réponses à ce questionnaire.

La majorité de l’échantillon exerce en CHG (63.4%) et CHU (19.9%). Les praticiens hospitaliers représentent 71.6% des réponses. Un tiers de l’échantillon exerce depuis 6 à 10 ans et 11% exerce depuis plus de 20 ans. Les femmes représentent 27.5% de l’échantillon et 83.3% des urgentistes sont en couple (dont 70.2% sont mariés).



Concernant les conditions de travail aux urgences : 92.5 % des médecins urgentistes interrogés estiment ne pas pouvoir continuer à exercer en tant qu’urgentiste dans les mêmes conditions de travail jusqu'à la fin de leur carrière.



Parmi ceux qui pensent à quitter l'hôpital, 58% ont déjà démarré une reconversion professionnelle.



Par ailleurs 72.% des urgentistes pensent « de temps en temps » (39.2%) ou « souvent » (33%) à changer de métier.

Cette tendance est vrai quelle que soit la tranche d’âge (par tranche de 5 ans après 30 ans), et quelle que soit le nombre d’années d’exercice (dès les premières tranches d’années d’exercice de 5 ans). Par ailleurs la situation familiale (marié, divorcé, nombre d’enfants) n’influence pas ou peu sur cette volonté de quitter l’hôpital et/ ou de changer de métier.

Enfin l’étude montre que, si les conditions de travail à l’hôpital ne changent pas dans les 3 ans, 56% des Urgentistes ont déjà prévu une reconversion professionnelle et changeront de métier.

L’AMUF exprime sa plus grande inquiétude sur ces premiers résultats qui confirment la tendance fortement observée actuellement dans certaines régions (Limousin, Allier…)

La prise en compte des conditions de travail à l’hôpital doit être une priorité afin d’éviter un départ massif des médecins urgentistes dans les 3 ans.

L’AMUF demande a être reçue rapidement par le ministre de la santé sur cette question sociale urgente.



Patrick PELLOUX

Président de l’AMUF



Bruno FAGGIANELLI

Secrétaire général AMUF



Régis GARRIGUE

Secrétaire général adjoint



Article visible ici : http://www.amuf.fr/

[Dop@mine]

Les pauvres...

Les gens de L'AMUF ? ceux qui traitent les infirmiers de dangers publics parce qu'ils voudraient que ces derniers fassent des heures sup à l'hosto et pas de gardes chez les pompiers...

[Indis]

Patrick PELLOUX

Le "big boss" qui saute devant les caméras plus vite que Lucky Luke ne dégaine.
Oui oui qu'ils soient reçus vite vite vite, qu'ils puissent parleur de leurs infirmières, comme aime à le dire ce cher Mr Pelloux....

Bon comme on cite un fois de plus son nom, je me permet une fois encore de filer un petit lien histoire de revoir un peu qui est le bonhomme...


En bref, pour que je prenne en pitié nos amis les urgentistes (qui malgré tout, ont, comme nous, le droit d'en chier et de plus en pouvoir... ), il faudrait que, une fois encore, nos amis les bêtes de l'AMUF ne tirent pas la couverture vers eux... spécialistes qu'ils en sont depuis des années.

[Nephilim]

Que vous n'aimiez pas Pelloux ça vous regarde, mais le fait est là, quand il n'y a aura plus de médecin aux urgences ou qu'ils auront tous été remplacés par des FFI il sera trop tard.

Et ce n'est pas la création d'un DES de médecine d'urgence qui changera les choses.
Les urgences ou le SMUR c'est peut-être fun quand on est jeune mais faire ça toute sa vie quand on a fait 10 années d'étude pour un salaire et des conditions de misères c'est normal que ça n'attire pas/plus.

Pelloux aime peut-être bien se mettre devant les caméras, mais il a au moins le mérite d'attirer l'attention sur les urgences et la médecine qui en générale va mal.

[Indis]

Vous faites fausse route, Pelloux attire l'attention sur les médecins, c'est complètement différent, même si je suis bien d'accord que le sujet mérite d'être abordé.

En quoi ça devrait ne plus attirer un médecin et pas un IDE ? Parce qu'il a fait 10 ans d'études et pas nous ? Ben j'vais vous dire, c'est ça qui n'attire plus les IDE dans leur boulot, la sensation d'être ni plus ni moins que des larbins au services des médecins, d'être "mon infirmier aujourd'hui?" ...

Je crois clairement que c'est ça. C'est pas pour ça que je pense qu'il n'y a rien à faire, je pense pas que se soit si simple que " les médecins sont au bord du burn- out" ...
Un médecin vaut aussi cher que vous et moi, et quand il est assis sur le trône, qu'il pousse fort, lui aussi il a une petite veine sur le front qui lui remet les pieds sur terre.


La médecine se porte bien, la santé moins bien. Je remet ici le lien vers un blog que j'ai toujours suivi, que j'aimais beaucoup et écrit par un type passionné: trublion.
Le dernier billet me semble édifiant.


Alors on peut en discuter; j'aime ça; mais quand la fiche de salaire d'un médecin de mon service affiche 8000€... il a beau avoir fait 12 ans d'études... si je fais le calcul, pour 3 ans je suis bien loin des 2000€ moi...






Sortez les violons

La machine elle tourne avec tout le monde, et si demain je dis: " ben non, ton papi tu vas le perfuser tout seul, pis ta seringue de Loxen tu la prépares tout seul pour voir"; je suis pas certain que beaucoup seraient pas comme des jambons .... à vrai dire, à part le plus ancien médecin du service (qui fait ses bilans, gazs du sang, pose de voie and co tout seul ), y a pas un de ces types avec 12 ans d'études qui sait le faire.

Et quand le tuberculeux il va sortir du box pour aller en pneumo, si y a pas un ASH qui se pointe pour faire le ménage du box en grand, ben c'est pareil.

C'est quelque chose qui a été oublié depuis bien longtemps dans les couloirs des hôpitaux ... et pour en parler, il faut savoir ce que c'est, et Mr Pelloux n'a pas mis les pieds depuis longtemps dans un couloir d'hôpital, sauf pour venir demander à la direction des soins si il y a beaucoup de leurs IDE qui sont aussi ISPV....

[Nephilim]

Malheureusement chacun essaye de défendre au mieux son beefsteak, aussi bien d'un coté que de l'autre et parfois c'est au détriment de l'autre.

Je ne connais pas l'histoire dont toi et dopamine parlez et je veux bien vous croire si vous dites qu'il y a de la démagogie là dedans, mais vous critiquez un organisme (AMUF) sur un point en particulier alors qu'ici il s'agit d'un tout autre sujet.
Certes, libre à vous de ne pas apprécier que Tyramisu poste un message sur les urgentistes mais il apparait tout de même plus que nécessaire que les pouvoirs publics rectifient les choses si on ne veut pas passer d'une urgence publique à une urgence privée, plus rentable et certainement moins pénible mais moins accessible.

En quoi ça devrait ne plus attirer un médecin et pas un IDE ? Parce qu'il a fait 10 ans d'études et pas nous ? Ben j'vais vous dire, c'est ça qui n'attire plus les IDE dans leur boulot, la sensation d'être ni plus ni moins que des larbins au services des médecins, d'être "mon infirmier aujourd'hui?" ...

Tous les IDE n'ont pas cette sensation d'être des "larbins" et ceux qui en ont l’impression ont le droit de ne plus se sentir comme tels.

Je suis d'accord avec toi, ce n'est pas pcq le médecin fait +10 années qu'il doit avoir un comportement hautin par rapport aux autres, mais il y a des dérives partout. On pourrait prendre l'exemple de certaines AS qui "en ont marre d'être les larbins des IDE qui vont les appeler quand la PA a souillé sa couche ou quand il faut descendre les bilans...".
Dans nos sociétés plus le nombre d'année est élevé plus on a un poste à responsabilité, plus on est convoité, plus on se sent important et malheureusement plus on se sent supérieur: ASH < AS < IDE < IDEspé < cadre < Méd. Je ne dis pas que c'est bien, je dis juste que ce schéma est plus ou moins suivi par la direction et le personne lui même.
Ce qu'on oublie souvent, et je vous rejoins sur ce point, c'est qu'il suffit qu'un élément de la chaine soit rompu et cela ne marche plus, et c'est peut-être ce que les Urgentistes oublient dans leur lettre.

Alors on peut en discuter; j'aime ça; mais quand la fiche de salaire d'un médecin de mon service affiche 8000€... il a beau avoir fait 12 ans d'études... si je fais le calcul, pour 3 ans je suis bien loin des 2000€ moi...

4x2 (+ pénibilité des études).
Mais là encore les comptes n'y sont pas.
Le travail d'infirmier est largement sous payé par rapport à la charge de travail, on est d'accord.
Maintenant la fiche de paye du médecin que tu décris c'est 8000€ mais avec les gardes et les astreintes du médecin. Parce-que un médecin ne gagne pas plus de 6000€ à l’hôpital public s'il est PH temps plein avec ancienneté.
http://www.ph-parinteret.com/remunerati ... nerations/
Ce qui est ridicule par rapport aux années passées à se former. Car aux 10/11 années d'étude il faut rajouter le clinicat(payé une misère + activité universitaire et de recherche) de 2ans renouvelable 2 ans accessible le plus souvent uniquement avec un master 2 (souvent réalisé pendant l'internat). Et c'est seulement après cela que l'on peut espérer avoir une paye +/- descente*

*: Évidemment par rapport à un smicar cela parait énorme, mais il faut compter le nombre d'année sans gagner d'argent + l'investissement personnel dans les études qui owned 1-2 années de vie pour passer la p1 +2-3 années de préparation à l'ECN. Pendant ces années on met sa vie sociale entre parenthèse. Puis l'internat payé 1k4 pour 70h/sem (sans compter les gardes et les cours).

Ce n'est donc pas sur le salaire des médecins qu'il faut taper, mais peut-être plus sur celui des patrons qui plombent leurs entreprises et qui s'envolent en parachute doré, ou encore sur celui de certains présidents de la république qui s'augmentent de 140% pour ensuite nous dire qu'ils vont geler leur salaire.

[albundy]

qu est ce qu'on va s'occuper du burn out des medecins,...
comme si on avait pas assez a faire avec le burn out des infirmieres.