Un conseil SVP. J'en ai marre...
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Un conseil SVP. J'en ai marre...
Bonjour,
Je suis ASH en fonction AS depuis 1 an maintenant. J'ai un passé de secrétaire ; ce métier ne me convenait plus, et j'ai enfin trouvé dans l'aide aux personnes une activité intéressante ; je me sens utile... jusqu'à voici environ 15 jours.
En effet, depuis ces quelques jours, je ne pense qu'à la mort et à la maladie tous les jours, également à la maison. J'ai pourtant un compagnon compréhensif, à qui j'essaie de taire ma journée pas très drôle à la maison de retraite, et 2 enfants adorables, pour qui j'ai de moins en moins de patience. Je travaille à 100%. C'est vrai que c'est l'hécatombe dans l'établisseemnt. Nous enregistrons beaucoup de décès, de diagnostics de cancers bien avancés,... sans compter les infos (le raz de marée) qui baisse le moral. En fait, je pleure très souvent, je m'imagine moi et mes proches malades très souvent ! Je suis fatiguée , j'en ai marre... Je sais qu'il faut un temps d'adaptation à ce métier, mais ça commence à faire long. Pourtant j'aime ce que je fais... Mais est-ce vraiment fait pour moi ? Je commence à douter !
Et vous qu'en pensez-vous ? Cela vous est-il arrivé ? Un conseil SVP... Merci.
Je suis ASH en fonction AS depuis 1 an maintenant. J'ai un passé de secrétaire ; ce métier ne me convenait plus, et j'ai enfin trouvé dans l'aide aux personnes une activité intéressante ; je me sens utile... jusqu'à voici environ 15 jours.
En effet, depuis ces quelques jours, je ne pense qu'à la mort et à la maladie tous les jours, également à la maison. J'ai pourtant un compagnon compréhensif, à qui j'essaie de taire ma journée pas très drôle à la maison de retraite, et 2 enfants adorables, pour qui j'ai de moins en moins de patience. Je travaille à 100%. C'est vrai que c'est l'hécatombe dans l'établisseemnt. Nous enregistrons beaucoup de décès, de diagnostics de cancers bien avancés,... sans compter les infos (le raz de marée) qui baisse le moral. En fait, je pleure très souvent, je m'imagine moi et mes proches malades très souvent ! Je suis fatiguée , j'en ai marre... Je sais qu'il faut un temps d'adaptation à ce métier, mais ça commence à faire long. Pourtant j'aime ce que je fais... Mais est-ce vraiment fait pour moi ? Je commence à douter !
Et vous qu'en pensez-vous ? Cela vous est-il arrivé ? Un conseil SVP... Merci.
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Re: Un conseil SVP. J'en ai marre...
odrey a écrit :En effet, depuis ces quelques jours, je ne pense qu'à la mort et à la maladie tous les jours, également à la maison. J'ai pourtant un compagnon compréhensif, à qui j'essaie de taire ma journée pas très drôle à la maison de retraite, et 2 enfants adorables, pour qui j'ai de moins en moins de patience. Je travaille à 100%. C'est vrai que c'est l'hécatombe dans l'établisseemnt. Nous enregistrons beaucoup de décès, de diagnostics de cancers bien avancés,... sans compter les infos (le raz de marée) qui baisse le moral. En fait, je pleure très souvent, je m'imagine moi et mes proches malades très souvent ! Je suis fatiguée , j'en ai marre... Je sais qu'il faut un temps d'adaptation à ce métier, mais ça commence à faire long. Pourtant j'aime ce que je fais...
Ça sent le burnout syndrome, le syndrome d'épuisement professionnel, ce que vous décrivez là. Allez lire cette page (entre autres). Vous avez un réel besoin d'aide. Il faut donc consulter, votre médecin traitant si vous en avez un, ou un psychiatre dans une consulation spécialisée, ou (mais c'est rare que ça existe) un psychologue de votre établissement si un dispositif de prise en charge du personnel est prévu.
odrey a écrit :Mais est-ce vraiment fait pour moi ? Je commence à douter !
Quelques petites choses :
-dans ce genre de profession, le doute est une qualité, voire une nécessité ; c'est donc une bonne chose que vous vous posiez des questions ;
-personne n'est invincible, personne ne peut soigner seul le monde, personne ne résiste à tout, Zorro n'existe pas ; vous rêvez de faire l'impossible, faites de votre mieux, et ça sera déjà merveilleux ;
-vous avez des collègues, parlez leur ; quand je sens que la journée a été dure, il m'arrive souvent de rester un peu après l'heure, soit seul pour me détendre, soit pour discuter avec un(e) collègue, raconter son vécu, « poser son paquet » ; et si votre compagnon est compréhensif, il peut comprendre que vous ayez besoin de lui parler de votre vécu ;
-ce que vous vivez, c'est normal, c'est arrivé à d'autres, et c'est une très bonne chose que vous vous rendiez compte qu'il se passe quelque chose et que vous demandiez conseil.
--
Tchembé rèd
bonjour,
je ne sais pas si c'est du burn out ou si vous vous rendez compte enfin de ce qu'est la réalité de notre profession et de la vie en général ... je pense que beaucoup de soignants passe par cette étape obligatoire.
fini l'approche première où nous pensions être invicibles face à la maladie, la souffrance et la mort. quoi qu'on en dise, la médecine n'a pas éradiqué la mort - ça se saurait.
Notre formation et nous même nous berçant souvent de la douce illusion d'une toute puissance médicale et paramédicale, où le mourant sera pour la collègue ou le service spécialisé en soins palliatifs ...
vous êtes en train de faire preuve de réalisme ce qui est toujours salutaire !!!
L'homme est mortelle, la planète n'est pas sûre et n'est réductible à ce que nous en savont ou voulons voir.
vous n'êtes pas la seule ... la socièté en générale fonctionne également comme cela : pourquoi les gens ne peuvent plus mourir à domicile comme il y a 50 ans ? car on a peur et persuadé que la mort n'est pas pour maintenant. on transfère donc cette responsabilité humaniste à des professionnels de la santé, persuadé qu'ils seront tout faire pour soigner et guérir. mais quand ça ne fonctionne pas comme cela, que la personne est réellement en fin de vie, c'est à nous d'assurer une fonction qui - à l'origine n'est pas la nôtre. d'où la création d'une sous-spécialisation pour la prise en charge de ces patient : les soins palliatifs et tous les psy. de tout poil.
attention, cela est une bonne chose. je pense juste que nous cherchons tous juste à faciliter une épreuve qui n'a jamais été simple (la fin de vie) avec les moyens et les croyances du moment.
je pense qu'il serait utile de partager votre expérience enrichissante dans une groupe de parole ou auprès d'une psychologue (d'une Unité Mobile de Soins palliatifs par exemple. Il en existe dans tout les grands hôpitaux).
tenez bon !!! votre réaction est normale. Il ya les souffrances du monde, les décés mais aussi également les bonheur et les joies de toutes vies : ces deux aspects sont tout aussi éphémères l'un que l'autre comme les deux faces d'une pièce de monnaie. et la piéce de monnaie ne peut exister que grace à ses deux faces tout comme le monde, les phénoménes quels qu'ils soient ne peuvent exister qu'avec ces deux réalités étroitement liées et complémentaires.
Attention au psy. en tout genre et à l'illusion et facilité d'une prise en charge médicamenteuse : la pillule du bonheur n'existe pas !!!
bon courage
je ne sais pas si c'est du burn out ou si vous vous rendez compte enfin de ce qu'est la réalité de notre profession et de la vie en général ... je pense que beaucoup de soignants passe par cette étape obligatoire.
fini l'approche première où nous pensions être invicibles face à la maladie, la souffrance et la mort. quoi qu'on en dise, la médecine n'a pas éradiqué la mort - ça se saurait.
Notre formation et nous même nous berçant souvent de la douce illusion d'une toute puissance médicale et paramédicale, où le mourant sera pour la collègue ou le service spécialisé en soins palliatifs ...
vous êtes en train de faire preuve de réalisme ce qui est toujours salutaire !!!
L'homme est mortelle, la planète n'est pas sûre et n'est réductible à ce que nous en savont ou voulons voir.
vous n'êtes pas la seule ... la socièté en générale fonctionne également comme cela : pourquoi les gens ne peuvent plus mourir à domicile comme il y a 50 ans ? car on a peur et persuadé que la mort n'est pas pour maintenant. on transfère donc cette responsabilité humaniste à des professionnels de la santé, persuadé qu'ils seront tout faire pour soigner et guérir. mais quand ça ne fonctionne pas comme cela, que la personne est réellement en fin de vie, c'est à nous d'assurer une fonction qui - à l'origine n'est pas la nôtre. d'où la création d'une sous-spécialisation pour la prise en charge de ces patient : les soins palliatifs et tous les psy. de tout poil.
attention, cela est une bonne chose. je pense juste que nous cherchons tous juste à faciliter une épreuve qui n'a jamais été simple (la fin de vie) avec les moyens et les croyances du moment.
je pense qu'il serait utile de partager votre expérience enrichissante dans une groupe de parole ou auprès d'une psychologue (d'une Unité Mobile de Soins palliatifs par exemple. Il en existe dans tout les grands hôpitaux).
tenez bon !!! votre réaction est normale. Il ya les souffrances du monde, les décés mais aussi également les bonheur et les joies de toutes vies : ces deux aspects sont tout aussi éphémères l'un que l'autre comme les deux faces d'une pièce de monnaie. et la piéce de monnaie ne peut exister que grace à ses deux faces tout comme le monde, les phénoménes quels qu'ils soient ne peuvent exister qu'avec ces deux réalités étroitement liées et complémentaires.
Attention au psy. en tout genre et à l'illusion et facilité d'une prise en charge médicamenteuse : la pillule du bonheur n'existe pas !!!
bon courage
C'est pas facile d'assumer des DC. Mais il faut aussi se préserver. Je ne veux pas dire dans ce sens ne plus avoir de sentiments, mais relativiser les choses. Que serait la vie sans la mort? Sans la maladie? On vit, on est malade, on meurt. L'Homme n'est pas invincible. Certes aujourd'hui, on meurt plus de cancers et de maladies dégénératives, c'est plus de souffrance autant pour les malades que la famille. On est pas là pour souffrir avec eux mais pour les accompagner dans leur souffrance. Les soins palliatifs sont une alternative, on met tout en oeuvre pour appaiser le malade, on appelle tout cela les soins de confort, en aucun cas nous ne sommes Dieu et pouvons décider qui doit mourir, quand et comment. Malheureusement la vie est comme ça.
Quand aus différents évènements qui se sont déroulé ces derniers temps, cela est la vie, on y peux rien, sauf aider ceux qui ont survécu tant qu'on peut.
Préserve toi avant tout, l'essentiel c'est que tu sois en bonne santé, ta famille aussi et que tu apportes du bonheur à tes proches, c'est out ce qui compte!

Quand aus différents évènements qui se sont déroulé ces derniers temps, cela est la vie, on y peux rien, sauf aider ceux qui ont survécu tant qu'on peut.
Préserve toi avant tout, l'essentiel c'est que tu sois en bonne santé, ta famille aussi et que tu apportes du bonheur à tes proches, c'est out ce qui compte!

K