souffrance des patients
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souffrance des patients
Bonjour à tous/tes !
En tant que nouvelle IDE... Je me poses quelques questions d'après mes premières expériences. Je m'explique : je travaille dans un service où pas mal de patients sont en fin de vie. C'est parfois assez difficile, mais surtout, mon dernier jour en date a fini par me faire déborder...
J'étais du matin, une dame était décédée la nuit (elle n'étais pas bien depuis la veille, où quand j'étais en poste j'ai du appeler l'interne de garde etc...), je m'y attendais, mais ça m'a quand même déjà attristée en arrivant... Ensuite, vers les 10h, la famille est arrivée, je les ai accompagnés dans la chambre mortuaire. Ca a été, je suis redescendue ensuite.
Puis je me suis occupée pour la toilette d'une dame sous morphine en fin de vie qui souffre +++, rien que de voir son visage rempli de souffrance, malgré le ttt, a été assez dur à supporter. D'autant que c'est une dame avec qui la communication est difficile...Bon, ça a encore été.
Mais après, vers 13h, je viens voir une dame dans sa chambre car je vois en passant qu'elle ne mange pas... Je lui demande ce qui se passe, lui prend la main,... Et la elle me prend la main et le bras de ses deux mains, en serrant contre elle... Et me dit, complètement déprimée, abattue... "Je veux partir" (dame malvoyante, dépressive, qui se laisse complètement aller) !
Là du coup, je me suis mise à pleurer (la dame ne l'a pas vu, et j'ai fait attention à ce qu'elle ne le remarque pas...). je lui ai dit que je finissais tout ce que j'avais à faire et que je reviendrai la voir dans un petit moment...
Du coup les collègues m'ont vue pleurer donc une AS a pris le relais pour aller voir la dame et la rebouster un peu, et m'ont dit de ne pas hésiter à passer la main dans ces cas là... (Je suis revenue la voir avant la relève, comme promis)
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous laisser "envahir" par la souffrance des patients ? (Ou même des familles) L'expérience m'aidera- t- elle à avoir plus de ressources face à ces moments difficiles ? Comment on peut faire pour être "fort" quand on cotoie des patients qui souffrent (physiquement, psychiquement...)
En plus je me suis sentie mal parce que je me suis rendu compte que je n'ai rien apporté à la patiente, à part me noyer dans la dépression avec elle, et à moi même je me suis fait du mal, en n'arrivant pas à maintenir la distance pour rester dans le soin...
En tant que nouvelle IDE... Je me poses quelques questions d'après mes premières expériences. Je m'explique : je travaille dans un service où pas mal de patients sont en fin de vie. C'est parfois assez difficile, mais surtout, mon dernier jour en date a fini par me faire déborder...
J'étais du matin, une dame était décédée la nuit (elle n'étais pas bien depuis la veille, où quand j'étais en poste j'ai du appeler l'interne de garde etc...), je m'y attendais, mais ça m'a quand même déjà attristée en arrivant... Ensuite, vers les 10h, la famille est arrivée, je les ai accompagnés dans la chambre mortuaire. Ca a été, je suis redescendue ensuite.
Puis je me suis occupée pour la toilette d'une dame sous morphine en fin de vie qui souffre +++, rien que de voir son visage rempli de souffrance, malgré le ttt, a été assez dur à supporter. D'autant que c'est une dame avec qui la communication est difficile...Bon, ça a encore été.
Mais après, vers 13h, je viens voir une dame dans sa chambre car je vois en passant qu'elle ne mange pas... Je lui demande ce qui se passe, lui prend la main,... Et la elle me prend la main et le bras de ses deux mains, en serrant contre elle... Et me dit, complètement déprimée, abattue... "Je veux partir" (dame malvoyante, dépressive, qui se laisse complètement aller) !
Là du coup, je me suis mise à pleurer (la dame ne l'a pas vu, et j'ai fait attention à ce qu'elle ne le remarque pas...). je lui ai dit que je finissais tout ce que j'avais à faire et que je reviendrai la voir dans un petit moment...
Du coup les collègues m'ont vue pleurer donc une AS a pris le relais pour aller voir la dame et la rebouster un peu, et m'ont dit de ne pas hésiter à passer la main dans ces cas là... (Je suis revenue la voir avant la relève, comme promis)
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous laisser "envahir" par la souffrance des patients ? (Ou même des familles) L'expérience m'aidera- t- elle à avoir plus de ressources face à ces moments difficiles ? Comment on peut faire pour être "fort" quand on cotoie des patients qui souffrent (physiquement, psychiquement...)
En plus je me suis sentie mal parce que je me suis rendu compte que je n'ai rien apporté à la patiente, à part me noyer dans la dépression avec elle, et à moi même je me suis fait du mal, en n'arrivant pas à maintenir la distance pour rester dans le soin...
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Re: souffrance des patients
La 1ère question c'est à qui serviraient lesdites ressources. A apporter une aide efficace au patient ou à "blinder" psychologiquement le soignant ?f*l*o*r*i*a*n*e a écrit :L'expérience m'aidera- t- elle à avoir plus de ressources face à ces moments difficiles ? Comment on peut faire pour être "fort" quand on cotoie des patients qui souffrent (physiquement, psychiquement...)
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Re: souffrance des patients
Je vois dans ta signature que tu travailles auprès des personnes âgées.
Or, comme on ne vit pas jusqu'à 200 ans, la mort est assez près de la personne âgée.
En quoi une personne âgée qui dit "je veux partir" et "qui se laisse aller" est choquant POUR TOI?
Que te renvoie la mort, le deuil....
"Etre fort" ça veut dire quoi?
Quant à la distance c'est un truc....pfff...
De toutes manières on accompagne les patients avec ce qu'on est Floriane, donc il faut accepter notre manière d'être, de fonctionner...et réfléchir aux causes qui font que parfois on est boulversés
Or, comme on ne vit pas jusqu'à 200 ans, la mort est assez près de la personne âgée.
En quoi une personne âgée qui dit "je veux partir" et "qui se laisse aller" est choquant POUR TOI?
Que te renvoie la mort, le deuil....
"Etre fort" ça veut dire quoi?
Quant à la distance c'est un truc....pfff...
De toutes manières on accompagne les patients avec ce qu'on est Floriane, donc il faut accepter notre manière d'être, de fonctionner...et réfléchir aux causes qui font que parfois on est boulversés

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Re: souffrance des patients
Peut être les deux ? Car dans ce cas là, on était toutes les deux en souffrance (moi pas autant bien sûr), il faut pouvoir s'aider, trouver quelquechose pour soi, pour aider le patient ensuite... non ?moutarde a écrit :La 1ère question c'est à qui serviraient lesdites ressources. A apporter une aide efficace au patient ou à "blinder" psychologiquement le soignant ?
Ce qui m'a "choquée" c'est que je n'ai pas vraiment su quoi lui répondre, que trouver pour lui faire penser un peu à autre chose, remettre un peu de gaîté, parce que la laisser dans sa déprime...augusta a écrit : En quoi une personne âgée qui dit "je veux partir" et "qui se laisse aller" est choquant POUR TOI?
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Re: souffrance des patients
Pour la distance je suis bien d'accord avec toi, c'est un peu "pfff"... lol
Ca dépend tellement des patients, y'en a que je vais appeler par leur prénom, à qui je vais parler d'une certaine façon, pas comme à d'autres...
Mais bon c'est surtout la grande souffrance qui me questionne et me désarçonne, pas vraiment la mort (j'ai déjà vu plusieurs fois des patients décédés, même fait une toilette mortuaire, ça ne m'a pas gênée, parce que j'ai à chaque fois trouvé que la personne paraîssait sereine et apaisée). Cette patiente veut partir, mais elle n'est pas non plus en fin de vie au point de partir dans les jours qui suivent...

Ca dépend tellement des patients, y'en a que je vais appeler par leur prénom, à qui je vais parler d'une certaine façon, pas comme à d'autres...
Mais bon c'est surtout la grande souffrance qui me questionne et me désarçonne, pas vraiment la mort (j'ai déjà vu plusieurs fois des patients décédés, même fait une toilette mortuaire, ça ne m'a pas gênée, parce que j'ai à chaque fois trouvé que la personne paraîssait sereine et apaisée). Cette patiente veut partir, mais elle n'est pas non plus en fin de vie au point de partir dans les jours qui suivent...
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Re: souffrance des patients
En effet, et il faut laisser le temps au temps. Le cheminement de chaque soignant est très personnel selon ce qu'il est d'abord en tant qu'individu et selon ses expériences professionnelles, l'environnement, l'équipe... et encore un million de choses.f*l*o*r*i*a*n*e a écrit :Peut être les deux ? Car dans ce cas là, on était toutes les deux en souffrance (moi pas autant bien sûr), il faut pouvoir s'aider, trouver quelquechose pour soi, pour aider le patient ensuite... non ?
Ce qui est sûr, c'est que nous ne sommes pas là pour faire la causette ni faire de l'animation,remettre un peu de gaité, ou rebouster un patient qui veut mourir. D'ailleurs, cela veut dire quoi au juste ? Et pour qui certains soignants le font et selon quels critères ?
Donc, comme dit Augusta, que te renvoient la mort, la fin de vie, le deuil et je rajouterai la souffrance ( la 2ème "dame sous morphine en fin de vie qui souffre +++"

Enfin, je ne comprends pas "la distance c'est un truc....pfff..."
Re: souffrance des patients
Ah ! si on pouvait laisser son cerveau au vestiaire, ce serait bien...f*l*o*r*i*a*n*e a écrit : En plus je me suis sentie mal parce que je me suis rendu compte que je n'ai rien apporté à la patiente, à part me noyer dans la dépression avec elle, et à moi même je me suis fait du mal, en n'arrivant pas à maintenir la distance pour rester dans le soin...
Ne vous reprochez pas votre attitude. Vous êtes sensible à la douleur (physique ou morale) des autres, ce n'est pas un défaut.
Il faut juste apprendre à être empathique tout en gardant suffisamment de recul pour vous protéger (pas vous blinder, ce serait terrible!!).
Vous apprendrez petit à petit avec votre propre méthode, car il n'y a pas de recette...
"Il suffit de nous regarder pour voir comment une forme de vie intelligente peut se développer d'une manière que nous n'aimerions pas rencontrer."
Stephen HAWKING
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Re: souffrance des patients
My 2cents à ton sujet. Je suis en hospi onco, avec un certain nombre de patient "paliatif" (mais pas l'agrement), AEG & co. Donc pas mal de deces, des fin de vie plus ou moins bien gerer et plus ou moins trash.
A mon sens, il y a deux parties dans ce que tu dis.
La premiere purement medicale avec une patiente en fin de vie qui est douloureuse. A voir dans quel type de structure tu evolues, mais je ne comprends pas qu'il n'y ai pas une PEC therapeutique. Si elle est en fin de vie, le medecin ne doit pas pinailler sur les doses de morphinique pour une histoire de depression respiratoire ou je ne sais quoi. Pour donner une idée, sur les patientes douloureuses, on a courament du 40-60mg de morphine en PSE/24h avec des bolus si besoin (100mg de morphine tout compris pour une patiente / 24h).
Pareillement, pour la patiente qui dit vouloir en finir, hormis un probleme IDE avec par exemple un coup de blues, une date anniversaire ou quelque chose equivalent, est ce qu'il ne manque pas une PEC medicale ?
La deuxieme est plus personnelle, dans le rapport avec la mort et les patientes en fin de vie. Voir l'implication et ce que cela peut renvoyer chez toi. Pour ma part, je ne me suis jamais laissé envahir. Quand on a trop de deces, on se relait autant que possible sur les prises en charge (nos AS etant les premieres impactées), pareillement quand une PEC avec la famille devient difficil, on essaye souvent d'etre deux pour pouvoir mieux diffuser. L'experience aidera pas necessairement à avoir plus de ressources. Le risque etant que cela devienne banal et à ce moment là, le probleme deviendra inverse.
Pour etre fort, il y a differente maniere. Tu peux rester dans un positionnement strictement professionnel (ecran) et repondre strictement professionnellement. Tu peux à la fois etre dans l'empathie et en meme temps adapte tes reponses sans te laisser deborder par tes emotions, en tout cas devant elle.
Peut etre voir une prise en charge psychologique de l'equipe ?
Je sais pas si je suis bien claire, on peut toujours en discuter en MP avec des exemples precis que j'ai eu et la PEC que j'ai eu pour te donner une idée.
A mon sens, il y a deux parties dans ce que tu dis.
La premiere purement medicale avec une patiente en fin de vie qui est douloureuse. A voir dans quel type de structure tu evolues, mais je ne comprends pas qu'il n'y ai pas une PEC therapeutique. Si elle est en fin de vie, le medecin ne doit pas pinailler sur les doses de morphinique pour une histoire de depression respiratoire ou je ne sais quoi. Pour donner une idée, sur les patientes douloureuses, on a courament du 40-60mg de morphine en PSE/24h avec des bolus si besoin (100mg de morphine tout compris pour une patiente / 24h).
Pareillement, pour la patiente qui dit vouloir en finir, hormis un probleme IDE avec par exemple un coup de blues, une date anniversaire ou quelque chose equivalent, est ce qu'il ne manque pas une PEC medicale ?
La deuxieme est plus personnelle, dans le rapport avec la mort et les patientes en fin de vie. Voir l'implication et ce que cela peut renvoyer chez toi. Pour ma part, je ne me suis jamais laissé envahir. Quand on a trop de deces, on se relait autant que possible sur les prises en charge (nos AS etant les premieres impactées), pareillement quand une PEC avec la famille devient difficil, on essaye souvent d'etre deux pour pouvoir mieux diffuser. L'experience aidera pas necessairement à avoir plus de ressources. Le risque etant que cela devienne banal et à ce moment là, le probleme deviendra inverse.
Pour etre fort, il y a differente maniere. Tu peux rester dans un positionnement strictement professionnel (ecran) et repondre strictement professionnellement. Tu peux à la fois etre dans l'empathie et en meme temps adapte tes reponses sans te laisser deborder par tes emotions, en tout cas devant elle.
Peut etre voir une prise en charge psychologique de l'equipe ?
Je sais pas si je suis bien claire, on peut toujours en discuter en MP avec des exemples precis que j'ai eu et la PEC que j'ai eu pour te donner une idée.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
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Re: souffrance des patients
En même temps, tout dépend de la représentation/signification de "se protéger", se "blinder".Jo_bis a écrit :Il faut juste apprendre à être empathique tout en gardant suffisamment de recul pour vous protéger (pas vous blinder, ce serait terrible!!).
Et j'ai aussi du mal avec la capacité/possibilité d'un individu/professionnel de santé à supposément pouvoir ressentir les émotions de quelqu'un d'autre et ce que cette démarche apporte au patient comme au soignant.
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Re: souffrance des patients
J'ai mis ça sur "la distance" Moutarde parce que je trouve que c'est un mot qui est mis à toutes les sauces bien souvent.
Le distance c'est quoi exactement? y a-t-il une recette? Et si c'est pour ressembler à un robot non merci.
Je pars du principe que chacun met en place ou tente de mettre en place les choses nécessaires afin de ne pas être envahi par ce qu'il vit au travail. Certains sont naturellement plus doués dans ce domaine que d'autres, certains ont plus de billes au départ...
Bref, en tous les cas je partage ton avis l'essentiel n'est pas de "rebooster, ou d'apporter "de la gaité", mais bien d'être capable d'entendre la souffrance de l'autre.
Quant aux médocs, je ne pense pas qu'il y ait une réponse médicamenteuse à apporter nécessairement dès qu'un patient montre un peu de ras le bol ou de tristesse. Il y a quand même des choses à faire qui relèvent de notre rôle propre me semble-t-il...
Le distance c'est quoi exactement? y a-t-il une recette? Et si c'est pour ressembler à un robot non merci.
Je pars du principe que chacun met en place ou tente de mettre en place les choses nécessaires afin de ne pas être envahi par ce qu'il vit au travail. Certains sont naturellement plus doués dans ce domaine que d'autres, certains ont plus de billes au départ...
Bref, en tous les cas je partage ton avis l'essentiel n'est pas de "rebooster, ou d'apporter "de la gaité", mais bien d'être capable d'entendre la souffrance de l'autre.
Quant aux médocs, je ne pense pas qu'il y ait une réponse médicamenteuse à apporter nécessairement dès qu'un patient montre un peu de ras le bol ou de tristesse. Il y a quand même des choses à faire qui relèvent de notre rôle propre me semble-t-il...

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Re: souffrance des patients
moutarde a écrit :
Et j'ai aussi du mal avec la capacité/possibilité d'un individu/professionnel de santé à supposément pouvoir ressentir les émotions de quelqu'un d'autre et ce que cette démarche apporte au patient comme au soignant.
On parlerait plutot de comprendre les émotions de quelqu'un d'autre plutot que de les ressentir non ?
Les comprendre ça voudrait dire les prendre en considérations, les ressentir ça voudrait dire les partager et justement abolir cette fameuse distance nécessaire.
Re: souffrance des patients
Se "blinder" : devenir imperméable à toutes formes d'émotions (dans les deux sens pour soi et pour les autres)moutarde a écrit : En même temps, tout dépend de la représentation/signification de "se protéger", se "blinder".
Se "protéger" : savoir reçevoir ou ressentir les émotions, sans qu'elles nous mettent "l'esprit à l'envers"...
Ce n'est pas tant "ressentir les émotions de l'autre", que la capacité à savoir entrendre ces émotions, les comprendre et agir en conséquence.moutarde a écrit : Et j'ai aussi du mal avec la capacité/possibilité d'un individu/professionnel de santé à supposément pouvoir ressentir les émotions de quelqu'un d'autre et ce que cette démarche apporte au patient comme au soignant.
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Re: souffrance des patients
Je suis d'accord avec toi Augusta. Et il me semble qu'il est souvent fait référence à des notions comme la distance professionnelle, l'empathie et bien d'autres concepts de façon inappropriée.augusta a écrit :J'ai mis ça sur "la distance" Moutarde parce que je trouve que c'est un mot qui est mis à toutes les sauces bien souvent.
Pour le reste, je pense qu'il est tout aussi hasardeux de prétendre ressentir les émotions d'autrui que de prétendre les comprendre et les partager.
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Re: souffrance des patients
+ 1000, surtout pour moi !!!Jo_bis a écrit : Ah ! si on pouvait laisser son cerveau au vestiaire, ce serait bien...

Tout à fait, c'est justement là dessus que je me suis sentie impuissante, sur mon rôle propre face à la souffrance (car les patients en question ont déjà un ttt par rapport à cela), et c'est ce que je veux travailler, ou aussi en d'autres termes :augusta a écrit : Quant aux médocs, je ne pense pas qu'il y ait une réponse médicamenteuse à apporter nécessairement dès qu'un patient montre un peu de ras le bol ou de tristesse. Il y a quand même des choses à faire qui relèvent de notre rôle propre me semble-t-il...
Jo_bis a écrit :Ce n'est pas tant "ressentir les émotions de l'autre", que la capacité à savoir entrendre ces émotions, les comprendre et agir en conséquence.
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Infirmière piqueuse
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Re: souffrance des patients
Bonjour,
Je me permets de prendre part à la discussion. Je représente un organisme spécialisé dans la formation des professionnels du secteur sanitaire, médico-social et social. Nous sommes partenaires de l'Association des Paralysés de France et intervenons sur des formations massage empathique, dans des maisons de retraite, pour la Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Etablissements et services pour Personnes Agées.
Nous connaissons la difficulté de vos métiers et savons, qu'en plus de vos fonctions initiales, vous devez bien souvent savoir concilier obligations professionnelles et écoute, répondre aux interrogations « des patients » et de leur famille, sans ajouter à leur détresse, faire face à la complexité de certaines situations,... et ce, en veillant à garder la bonne distance.
A ce titre, nous proposons diverses formations en relation d'aide, écoute, médiations, toucher relationnel, animations à mettre en place dans le quotidien des soins.
N'hésitez pas à vous rendre sur notre site http://www.artincelle-formation.com et à nous contacter pour toute information complémentaire sur les contenus et le calendrier des actions 2012.
Ces formations peuvent être prises en charge dans le cadre de votre établissement.
Mary
Je me permets de prendre part à la discussion. Je représente un organisme spécialisé dans la formation des professionnels du secteur sanitaire, médico-social et social. Nous sommes partenaires de l'Association des Paralysés de France et intervenons sur des formations massage empathique, dans des maisons de retraite, pour la Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Etablissements et services pour Personnes Agées.
Nous connaissons la difficulté de vos métiers et savons, qu'en plus de vos fonctions initiales, vous devez bien souvent savoir concilier obligations professionnelles et écoute, répondre aux interrogations « des patients » et de leur famille, sans ajouter à leur détresse, faire face à la complexité de certaines situations,... et ce, en veillant à garder la bonne distance.
A ce titre, nous proposons diverses formations en relation d'aide, écoute, médiations, toucher relationnel, animations à mettre en place dans le quotidien des soins.
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