TFE: Role propre/prevention violences en psy
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TFE: Role propre/prevention violences en psy
Bonjour,
étant étudiant infirmier en 3ème année, je suis actuellement dans la construction de mon mémoire de fin d'étude.
Voici ma question de départ: Que peut mettre en place l'infirmière en psychiatrie dans le cadre de son rôle propre pour prévenir le passage à l'acte hétéro-agressif chez un patient psychotique?
Je souhaiterai avoir des témoignages d'infirmières/infirmiers concernant la violence des patients et surtout la prévention.
D'une part je voudrai savoir comment vous vivez la violence des patients au quotidien, qu'elle est votre expérience en psychiatrie et dans votre service, dans quel type de service travaillez-vous?... Qu'est ce que vous mettez en place pour prévenir l'agressivité? Voila un peu ce que je cherche pour approfondir mon travail, bien entendu il s'agit d'une trame non exhaustive. Plus le témoignage sera riche plus intéressant il sera pour moi.
Par avance merci beaucoup.
étant étudiant infirmier en 3ème année, je suis actuellement dans la construction de mon mémoire de fin d'étude.
Voici ma question de départ: Que peut mettre en place l'infirmière en psychiatrie dans le cadre de son rôle propre pour prévenir le passage à l'acte hétéro-agressif chez un patient psychotique?
Je souhaiterai avoir des témoignages d'infirmières/infirmiers concernant la violence des patients et surtout la prévention.
D'une part je voudrai savoir comment vous vivez la violence des patients au quotidien, qu'elle est votre expérience en psychiatrie et dans votre service, dans quel type de service travaillez-vous?... Qu'est ce que vous mettez en place pour prévenir l'agressivité? Voila un peu ce que je cherche pour approfondir mon travail, bien entendu il s'agit d'une trame non exhaustive. Plus le témoignage sera riche plus intéressant il sera pour moi.
Par avance merci beaucoup.
Dernière modification par ide-1981 le 13 févr. 2012 17:49, modifié 1 fois.
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- augusta
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Re: Demande de témoignage pour TFE
Intéressant...
Est-ce qu'un soignant peut prévenir l'agressivité? la violence? Une partie seulement à mon avis....peut être prévenue, pour le reste personne n'a aucune maitrise de quoi que ce soit. Avant d'être violent un patient est calme, c'est comme avant d'être malade, en général on est en bonne santé lol
Donc il faut garder en tête qu'un rien peut faire dégénérer une situation qui semblerait calme, de même qu'il faut garder en tête que n'importe quel patient peut potentiellement passer à l'acte.
Qu'en pensent les pro?
Est-ce qu'un soignant peut prévenir l'agressivité? la violence? Une partie seulement à mon avis....peut être prévenue, pour le reste personne n'a aucune maitrise de quoi que ce soit. Avant d'être violent un patient est calme, c'est comme avant d'être malade, en général on est en bonne santé lol
Donc il faut garder en tête qu'un rien peut faire dégénérer une situation qui semblerait calme, de même qu'il faut garder en tête que n'importe quel patient peut potentiellement passer à l'acte.
Qu'en pensent les pro?

"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Demande de témoignage pour TFE
La question que je pose n'est pas un débat, c'est mon sujet, je verrais à la fin si mon hypothèse est affirmée ou infirmier.
Pour le moment je souhaite simplement des témoignages de vécu pour me diriger dans mon travail.
De plus le patient ne devient pas agressif en un instant, il y a un élément déclencheur.
Pour le moment je souhaite simplement des témoignages de vécu pour me diriger dans mon travail.
De plus le patient ne devient pas agressif en un instant, il y a un élément déclencheur.
- augusta
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Re: Demande de témoignage pour TFE
Pourtant il s'agit bien d'un témoignage. Bref.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Demande de témoignage pour TFE
Un témoignage parle de l'expérience d'un professionnel qui est en psychiatrie depuis un certain temps, ce que tu me dis ne fais en aucun cas avancer mes recherches.
- augusta
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Re: Demande de témoignage pour TFE
Justement pas toujours, c'est ça qui est merveilleux en psy, rien n'est carré, rien n'obéit à des règles logiques, et surtout rien n'est pareil d'un patient à un autre. Donc si tu te bases sur de telles certitudes pour faire ton travail, tu as intêrét à avoir du lourd côté biblio.Lud59 a écrit:
De plus le patient ne devient pas agressif en un instant, il y a un élément déclencheur.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Demande de témoignage pour TFE
Bonjour,
vaste question...si on élimine le cas du patient que rien ne peut apaiser et pour lequel traitement et contention seront nécessaires, il reste tout ce qui touche au rôle propre, à l'attitude infirmière,sa connaissance de la psycho patho, du patient et la maitrise du soin relationnel.Etre contenant,apaisant, savoir se mettre en creux, surtout pas d'attitude en miroir, se décaler (proposer une écoute dans un autre lieu), faire référence au cadre de soins de l'unité, poser ses limites de responsabilités avec renvoi vers la décision médicale prise ou à prendre,parler d'une voix calme et posée et écouter écouter écouter ce que le patient a à dire, s'il crie ou bout d'un moment , quand il aura l'assurance qu'il est pris en considération, qu'on entend sa demande ou plainte, sans pouvoir toujours y répondre, le ton de voix baissera, et l'entretien pourra réellement commencer. Quelquefois les patients pleurent,l'angoisse est souvent cachée derrière ces mouvements de colère.
Pas de recette donc, mais plus le lien tissé avec le patient est de qualité, plus il sera en confiance pour aborder ce qui le préoccupe.
L'infirmier doit pouvoir absorber l'angoisse du patient, c'est ça être contenant, ça apaise (rôle de pare excitation).Après, tout est affaire de style personnel et de créativité dans sa pratique,proposer de boire quelque chose, aller fumer une cigarette, un si besoin, un placebo, on improvise avec ce qui peut marcher dans l'instant, et qui va servir de médiateur à la relation.
On oublie la rigidité des attitudes ou du cadre, et on se rend disponible pour une relation duelle, (si on peut), pas de prise en charge avec toute l'équipe qui ne ferait qu'exciter un peu plus le patient.
Voilà quelques pistes... des anecdotes j'en ai plein... vas voir sur psychiatrie infirmiere pour les soins relationnels et les attitudes soignantes.
Bon courage pour ce TFE
VEB
vaste question...si on élimine le cas du patient que rien ne peut apaiser et pour lequel traitement et contention seront nécessaires, il reste tout ce qui touche au rôle propre, à l'attitude infirmière,sa connaissance de la psycho patho, du patient et la maitrise du soin relationnel.Etre contenant,apaisant, savoir se mettre en creux, surtout pas d'attitude en miroir, se décaler (proposer une écoute dans un autre lieu), faire référence au cadre de soins de l'unité, poser ses limites de responsabilités avec renvoi vers la décision médicale prise ou à prendre,parler d'une voix calme et posée et écouter écouter écouter ce que le patient a à dire, s'il crie ou bout d'un moment , quand il aura l'assurance qu'il est pris en considération, qu'on entend sa demande ou plainte, sans pouvoir toujours y répondre, le ton de voix baissera, et l'entretien pourra réellement commencer. Quelquefois les patients pleurent,l'angoisse est souvent cachée derrière ces mouvements de colère.
Pas de recette donc, mais plus le lien tissé avec le patient est de qualité, plus il sera en confiance pour aborder ce qui le préoccupe.
L'infirmier doit pouvoir absorber l'angoisse du patient, c'est ça être contenant, ça apaise (rôle de pare excitation).Après, tout est affaire de style personnel et de créativité dans sa pratique,proposer de boire quelque chose, aller fumer une cigarette, un si besoin, un placebo, on improvise avec ce qui peut marcher dans l'instant, et qui va servir de médiateur à la relation.
On oublie la rigidité des attitudes ou du cadre, et on se rend disponible pour une relation duelle, (si on peut), pas de prise en charge avec toute l'équipe qui ne ferait qu'exciter un peu plus le patient.
Voilà quelques pistes... des anecdotes j'en ai plein... vas voir sur psychiatrie infirmiere pour les soins relationnels et les attitudes soignantes.
Bon courage pour ce TFE
VEB
Re: Demande de témoignage pour TFE
Super réponse, merci beaucoup pour toutes ces informations. Sa m'aidera énormément.
Re: TFE: Role propre/prevention violences en psy
=================================================
je suis infirmier psy en retraite depuis 1 an.
premier dip inf psy officiel = 1980.
plus de 35 ans en psy
jamais une seule agression sur moi
20 ans en UMD
mes malades "diiiiiiiiiiiiifficiles" étaient plus rassurants que les stroumfs urbains du sud est
beaucoup de malades dits patients m' ont même aidé en situation diiiiiiiiiiiiifficile.
contrairement à la passivité dans les villes
les malades mentaux sont 10 fois plus victimes de crimes et délits.....
ça vous dit quoi, ça?
a+
==================================================
15/02/2012 20:00
de clst
IL N Y A PLUS SOURD QUE CELUI QUI NE VEUT PAS ENTENDRE !
Depuis quelques années, plusieurs faits divers tragiques ont contribué à écarter encore davantage les malades mentaux de la société dont ils font pourtant partie. Tandis que les reportages sensationnalistes sur les Unités pour malades difficiles (UMD) se multiplient, la majorité des patients atteints de troubles psychiques est ainsi oubliée. "Seuls 2 % des schizophrènes sont des malades dangereux", rappelle justement Colette Laury.
Inspirée du modèle créé par Alfredo Olivera en Argentine, Radio Citron est en quelque sorte la cousine française de la Colifata, la radio de l'hôpital psychiatrique de Buenos Aires qui connaît un grand succès. Elle s'inscrit dans un projet global et passionnant, à la fois thérapeutique et sociétal, initié par la psychothérapie institutionnelle.
Lire aussi:
"Une voie française pour une psychiatrie différente"
Document établi à la demande de M. Jack RALITE, Ministre de la Santé,
Coordinateurs : Docteurs M. et J. Demay
Juillet 1982
c 'est pas la peine de demander des retour d' expérience si vous crachez dessus.
quand vous parlez,vous, on dirait la réplique inconsciente du "20h00" à la télé.
par clst , ancien infirmier de secteur psy, dip 1980
je suis infirmier psy en retraite depuis 1 an.
premier dip inf psy officiel = 1980.
plus de 35 ans en psy
jamais une seule agression sur moi
20 ans en UMD
mes malades "diiiiiiiiiiiiifficiles" étaient plus rassurants que les stroumfs urbains du sud est
beaucoup de malades dits patients m' ont même aidé en situation diiiiiiiiiiiiifficile.
contrairement à la passivité dans les villes
les malades mentaux sont 10 fois plus victimes de crimes et délits.....
ça vous dit quoi, ça?
a+
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15/02/2012 20:00
de clst
IL N Y A PLUS SOURD QUE CELUI QUI NE VEUT PAS ENTENDRE !
Depuis quelques années, plusieurs faits divers tragiques ont contribué à écarter encore davantage les malades mentaux de la société dont ils font pourtant partie. Tandis que les reportages sensationnalistes sur les Unités pour malades difficiles (UMD) se multiplient, la majorité des patients atteints de troubles psychiques est ainsi oubliée. "Seuls 2 % des schizophrènes sont des malades dangereux", rappelle justement Colette Laury.
Inspirée du modèle créé par Alfredo Olivera en Argentine, Radio Citron est en quelque sorte la cousine française de la Colifata, la radio de l'hôpital psychiatrique de Buenos Aires qui connaît un grand succès. Elle s'inscrit dans un projet global et passionnant, à la fois thérapeutique et sociétal, initié par la psychothérapie institutionnelle.
Lire aussi:
"Une voie française pour une psychiatrie différente"
Document établi à la demande de M. Jack RALITE, Ministre de la Santé,
Coordinateurs : Docteurs M. et J. Demay
Juillet 1982
c 'est pas la peine de demander des retour d' expérience si vous crachez dessus.
quand vous parlez,vous, on dirait la réplique inconsciente du "20h00" à la télé.
par clst , ancien infirmier de secteur psy, dip 1980
Re: Demande de témoignage pour TFE
excuse moi, je me permets de réagir sur ce type de message. je suis dans le même cas que toi, je demande des témoignages, des ressentis d'infirmiers en psychiatrie. les personnnes qui répondent à ton post, prennent de leur temps et t'offre leur aide. Toute réponse est intéressante et fais réfléchir, fais attention avec ce genre de remarque, c'est "légèrement" vexant pour les professionnels qui se donnent la peine de répondre. j'essaye de me mettre à l'heure place, moi je vois cette phrase, je zappe direct ton sujet. c'est mon avis, t'en fais ce que tu veux, mais je ne te dis pas ça pour t'attaquer, bien au contraireLud59 a écrit :Un témoignage parle de l'expérience d'un professionnel qui est en psychiatrie depuis un certain temps, ce que tu me dis ne fais en aucun cas avancer mes recherches.
Infirmière promotion 2009/2012
Tout début en psychiatrie, et compte bien y rester !!!
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Re: Demande de témoignage pour TFE
Je suis d'accord avec Lud59 toute agressivité violenece à un élément déclencheur. Je travaille en psy depuis maintenant 2 ans et la violence y est fréquente pas seulement la violence physique biensur. L'infirmier est en psychiatrie le maillon clé de la prise en charge et souvent en première ligne bien avant le médecin pour prévenir et gérer la violence. Dans la plupart des cas de violence à posteriori on y trouve un sens, des mots sur les maux et un élément déclencheur. C'est connaitre ces éléments qui permettent de prévenir la violence.augusta a écrit :Justement pas toujours, c'est ça qui est merveilleux en psy, rien n'est carré, rien n'obéit à des règles logiques, et surtout rien n'est pareil d'un patient à un autre. Donc si tu te bases sur de telles certitudes pour faire ton travail, tu as intêrét à avoir du lourd côté biblio.Lud59 a écrit:
De plus le patient ne devient pas agressif en un instant, il y a un élément déclencheur.
De plus le travail au quotidien en psychiatrie est formateur dans la gestion de la violence tout comme le travail d'équipe le passage de relais etc...
Pour moi qui dit prévention de la violence dit role propre de l'infirmier en psy ce n'est pas qu'en applicant des prescriptions que l'on peut prévenir la violence et être soignant

Bon courage c'est un sujet passionant auquel tu t'atelles.
Infirmier Diplômé d'Etat, Formateur de professionnels de santé
"On ne répond pas à une demande, on la traite"
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Re: TFE: Role propre/prevention violences en psy
J'ai du mal à concevoir qu'on soit catégorique sur ce point Benji
La violence est une réponse souvent, mais c'est aussi le signe d'un mal être intérieur, d'une tension interne...
Je ne pense pas que la violence soit uniquement liée à des facteurs externes. Je pense à certains patients très envahis.
Elle l'est bien sûr, mais pas tout le temps. C'est ce qu'on m'apprend et ce que j'observe aussi

La violence est une réponse souvent, mais c'est aussi le signe d'un mal être intérieur, d'une tension interne...
Je ne pense pas que la violence soit uniquement liée à des facteurs externes. Je pense à certains patients très envahis.
Elle l'est bien sûr, mais pas tout le temps. C'est ce qu'on m'apprend et ce que j'observe aussi

"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: TFE: Role propre/prevention violences en psy
On est d'accord mais si ils sont envahis il y a donc un élément déclencheur qui est par exemple des hallucinations auditives donc il y a un élément déclencheur à la violence. Si la violenece est le signe d'un mal être intérieur il y a donc un élément déclencheur qui est le mal être intérieur.augusta a écrit :J'ai du mal à concevoir qu'on soit catégorique sur ce point Benji![]()
La violence est une réponse souvent, mais c'est aussi le signe d'un mal être intérieur, d'une tension interne...
Je ne pense pas que la violence soit uniquement liée à des facteurs externes. Je pense à certains patients très envahis.
Elle l'est bien sûr, mais pas tout le temps. C'est ce qu'on m'apprend et ce que j'observe aussi
Après Lud59 demande des témoignages il en a donc plusieurs certains voyant un élément déclencheur sur lequel l'infirmier peut intéragir d'autre voyant la violence sans élément déclencheur donc l'infirmier ne pourrait pas la prévenir...
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Re: TFE: Role propre/prevention violences en psy
Ah ok! Je n'avais pas compris les choses comme ça (facteurs internes possibles)!
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