relations médecins/infirmières

[Leopold Anasthase]

Mais l'infirmière doit exécuter la prescription.

Si elle est en accord avec...!!! Et c'est là où le bas blesse... Elle n'a pas toujours les connaissances pour discuter une prescription (voire parfois la comprendre), sinon, elle serait... médecin.

Euh... Chacun son boulot. Tant que la prescription ne me semble pas mettre en jeu la vie du patient, je l'exécute (et c'est ainsi que s'entend le texte à ce sujet). Est-ce que ça me parait la prescription idéale, je ne suis pas qualifié pour le dire. Si j'ai un doute, ou une suggestion, je la fais au médecin, et bien souvent il explicite ses choix.

Sans compter que bien souvent il n'y a pas une mais plusieurs solutions.

[Marsue]

Houbi Domi,

Tes questions concernant les relations infirmières/médecins sont très intéressantes, et tu n'es pas très loin de la vérité quand tu parles de tabou...

Le sujet de mon tfe qui date maintenant de 5 ans, s'intitulait ; " le travail infirmière-médecin en l'an 2000: la collaboration est-elle d'actualité ? ". Et bien, non.. pas vraiment.
Mon hypothèse était que "la représentation qu'à l'infirmière du médecin influence son travail avec lui", et elle s'est totalement confirmée. Autrement dit, un infirmier qui voit encore le médecin avec le spectre du pouvoir médical ( et il y en a encore beaucoup... ) aura plutôt tendance à travailler pour lui et non avec lui pour le patient ( ce qui implique la notion de collaboration ), ce qui évidemment est dommageable pour la prise en charge du patient.


D'après l'analyse de mes entretiens, cette représentation du médecin n'est d'ailleurs pas vraiment influencée par l'origine sociale, le lieu d'exercice, l'âge,.. de l'infirmier. Ces hypothèses ne sont qu'un leurre...l'origine est beaucoup plus profonde : elle est en rapport avec l'identité de la profession infirmière.
En effet, notre identité reste relativement floue et notre profession a peu d'ancrage vis à vis des autres professions de la santé.
"Promouvoir la Vie" de Marie Françoise Collière ( qui vient de décéder... ) qui date de 1984 ouvre des perspectives qui sont à peine d'actualité !

Ce sujet est donc vaste et très intéressant, et c'est aux infirmiers d'aujourd'hui de s'interroger sur ce qu'ils veulent faire de leur profession demain...

[kaaron]

Tant que la prescription ne me semble pas mettre en jeu la vie du patient, je l'exécute (et c'est ainsi que s'entend le texte à ce sujet).

Ha... dans ce cas d'accord...
La façon dont on nous l'a expliqué et les exemples que l'on nous a donné allaient au contraire dans le sens opposé, responsabilisation à outrance des actes effectués (peut-être pour faire peur)... ok mais comment faire quand je sais pas précisément ce que je passe... la formation, entièrement d'accord, se former soi-même encore d'accord, mais cela nécéssite plus de temps que ce qui nous est imparti pour l'instant, ou alors de mieux gérer ce temps et de revoir les priorités de formation...
Parce que pour l'instant (je ne suis pas diplômé mais avec un peu de chance ça ne saurait tarder), ben, je demande deux-trois infos sur le coup, je pousse mon produit et je regarde dans le vidal le soir en rentrant chez moi...
Après, ça vient très certainement avec l'expérience mais en attendant, on est tout de même responsable de ce qu'on fait... Donc Quid d'une erreur de prescription que je n'aurais pas repéré ? Pour ma pomme ?

[Leopold Anasthase]

comment faire quand je sais pas précisément ce que je passe... [...] Quid d'une erreur de prescription que je n'aurais pas repéré ?

Le texte est clair : si vous ne connaissez pas le produit, vous devez vous renseigner ou demander des précisions. C'est marqué dans les règles professionnelles.

L’infirmier ou l’infirmière applique et respecte la prescription médicale écrite, datée et signée par le médecin prescripteur, ainsi que les protocoles thérapeutiques et de soins d’urgence que celui-ci a déterminés.

Il vérifie et respecte la date de péremption et le mode d’emploi des produits ou matériels qu’il utilise.

Il doit demander au médecin prescripteur un complément d’information chaque fois qu’il le juge utile, notamment s’il estime être insuffisamment éclairé.

L’infirmier ou l’infirmière communique au médecin prescripteur toute information en sa possession susceptible de concourir à l’établissement du diagnostic ou de permettre une meilleure adaptation du traitement en fonction de l’état de santé du patient et de son évolution.

Il y a des exemples d'infirmières condamnées pour avoir exécuté des prescriptions manifestement erronées ou pas claires. Par exemple, une infirmière à domicile devait faire une injection im d'un corticoïde qui ne s'injecte qu'une fois par semaine, mais la prescription était erronée et indiquait une fois par jour. Sa patiente a eu des soucis, et elle a porté plainte. Le médecin et l'infirmière ont été condamnés.

Autre exemple, dans un service de réanimation, une prescription de Realmentyl (produit de nutrition entérale) mal faite, genre « realmentyl perf 1 litre par jour ». Le médecin entendait par là qu'on administrait le produit dans la sonde gastrique sans pompe spéciale par une tubulure et la déclive. L'infirmière a douté, n'a pas demandé confirmation par peur de déranger et a injecté le produit dans le cathéter central. Le patient est mort. Le médecin et l'infirmière ont été condamnés.

[Kinou34]

Je bosse dans un petit service où on a la chance de travailler en équipe large (Assistante sociales, kiné, psy...) On fait un mini staff le matin autour du café avec les medecins et un grand staff une fois par semaine avec kiné, Ass. soc., psychologe, AS, ASH,.......... On n'hésite pas à demander des précisions sur les prescriptions et à les discuter. On a le droit de pas être d'accord !! On insiste pour que les internes lisent nos transmissions.
Et à chaque changement d'équipe médicale, on recommence la sensibilisation à la collaboration et au respect du patient et de chaque corps de metier !!!
Le tout, c'est de rester DI PLO MA TE

[kaaron]

Autre exemple, dans un service de réanimation, une prescription de Realmentyl (produit de nutrition entérale) mal faite. [...] L'infirmière [...] a injecté le produit dans le cathéter central.

Ah ouais, quand même...

Par contre pour les corticoïdes, c'est plus chaud, et c'est là où je dis que pour pouvoir discuter faudrait être med...
On ne peut pas tout savoir, surtout en trois ans (déjà qu'en une vie...). Certains patients ont des corticoïdes de façon journalière (voire trois fois par jour), une telle prescription ne parait pas abhérente même si on pourrait tilter sur la voie IM, lente par définition.
Or ici, le chacun son boulot n'a pas été d'actualité.

[mimil]

Intéressante interrogation. Personnellement, moi, ça se passe très bien dans mon service. On a un chef de service vraiment super qui ne nous prend pas pour de la m**** comme certains se le permettent. Nous sommes écoutés, il est disponible autant que possible, il a confiance en nous, par exemple, il ne nous demande pas de defaire un pansement si on l'a refait et qu'il voulait voir la cicatrice à partir du moment où on lui donne les détails de l'aspect et tout ça.
Autrement, il se comporte sympathiquement avec tout membre du personnel, ASH, AS, IDE ou kiné, donc, c'est cool.
Quant aux réunions de service, il y en a une par semaine ou nous discutons de l'évolution des patients les plus compliqués (on a pas le temps de tous les faire !)
Bref, très bonne relation avec ce médecin là. Mais je crois que c'est assez exceptionnel, les médecins adjoints, c'est pas vraiment ça. Exemple, arrive une dame, plus de 100Kg qui ne s'est pas levée de son lit depuis belle lurette et la doc prescrit de la lever tous les jours pour la mettre au fauteuil. Ma collègue lui dit que ça va être très dur, surtout pour le premier lever. La doc rétorque "démerdez vous"
Bon, voilà quoi.
Tout ça pour dire, que c'est comme partout, il y a des gens qui ont une certaine conception du travail en équipe et d'autres qui abusent largement de leur autorité.

[Leopold Anasthase]

Par contre pour les corticoïdes, c'est plus chaud, et c'est là où je dis que pour pouvoir discuter faudrait être med...

Je ne me souviens plus du produit, mais c'est le genre de produits que les idel manipulent tous les jours, et la prescription n'est jamais d'une injection par jour.

[lyna]

alors pour ma part, j'ai exercé quelques années dans des chu parisiens ou les relations médecins-ide se passaient plutot bien, dans le respect des compétences de chacun, sans copinage mais sur le mode entente cordiale.
je suis actuellement dans un petit ch de province ou les médecins nous méprisent. c'est les mandarins. le chef de service nous offe des chocolats, mais ne comprend pas pourquoi les puéricultrices s'offusquent qu'on leur demande de passer la serpillère la nuit dans les couloirs et de nettoyer les chiottes... il réinvente la pharmaco, les régimes alimentaires des enfants...bref le bonheur!! et pas de discussions possibles...

[Leopold Anasthase]

je suis actuellement dans un petit ch de province ou les médecins nous méprisent. c'est les mandarins.

Une technique de lutte dans ce cas-là, c'est d'être pointilleux, tatillon, syndiqué à l'extrème. Une prescription ? Il faut qu'elle soit écrite, signée, datée, identifiée, claire, qualitative et quantitative. Passer la serpillère ? Faites une note de service, discutons du rôle des puers en commission paritaire d'établissement, renvoyons le problème en chsct et demandons l'avis du comité d'hygiène et de lutte contre les maladies nosocomiales.

[clevina-n]

justement mon sujet de TFe est la relation IDE/médecin.
J'ai commencé les recherches mais je ne sais pas trop où chercher sauf sur le net, ni vers quoi me tourner si ce n'est par rapport au rôle prescrit.
Je suis un peu larguée!!!

[Myrrha]

Ne peux-tu pas commencer par te baser sur ta propre expérience?
Après tout dépend par ce que tu entends par relation.. relation hiérarchique et professionnelle ou relationnelle (sans sombrer dans les histoires de fesses sordides qui existent probablement..) en terme d'entente..
S'il s'agit de relation professionnelle on peu peut-être alors parler de collaboration?

[Dekien]

pour qu'on puisse vous répondre, il faut vous présenter, donner votre fonction, et expliquer dans quel cadre (ou pourquoi, si vous préférez) vous posez cette question.

Pouvez-vous parler pour vous Léopold, SVP?
Perso, j'ai pas besoin de la carte d'identité de quelqu'un pour lui répondre. (Bon ici, je réponds pas car je suis pas encore IDE)