Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
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Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Cela n'est pas un sujet polémique. A l'heure actuelle, je me positionne contre mais je suis pour l'amélioration des "conditions de vie" des personnes âgées en grande souffrance et en fin de vie.
Mais qu'en est il de la liberté de chacun de décider de sa mort?
Qu'en est-il de l'hyper tchnicités des hopitaux qui permettent de rallonger la vie mais au détriment certainement d'une mort plus paisible? plus humaine?
Qu'en est-il d'une vraie formation, une spécialisation dans le cursus d'aide soignant qui permettrait de faire un vrai travail individualisé, avec les parents...
Que signifie réellement l'euthanasie? Quelle importance donnons-nous à la parole des patients? COmment se positionner face à l'éthique, la morale? Est-ce réellement si naturelle de vivre si longtemps?
Acharnement thérapeutique, soin palliatif, qu'est ce que cela signifie dans la réalité d'un service?
Des témoignanges? DEs gens qui ont du vécu pourraient ils s'exprimer à ce sujet? Qu'en est-il de la religion, sa position? Qu'en est-il de la loi?
Merci de ne pas polémiquer, de ne pas dire c'est bien ou c'est mal, de ne pas juger...
Mais qu'en est il de la liberté de chacun de décider de sa mort?
Qu'en est-il de l'hyper tchnicités des hopitaux qui permettent de rallonger la vie mais au détriment certainement d'une mort plus paisible? plus humaine?
Qu'en est-il d'une vraie formation, une spécialisation dans le cursus d'aide soignant qui permettrait de faire un vrai travail individualisé, avec les parents...
Que signifie réellement l'euthanasie? Quelle importance donnons-nous à la parole des patients? COmment se positionner face à l'éthique, la morale? Est-ce réellement si naturelle de vivre si longtemps?
Acharnement thérapeutique, soin palliatif, qu'est ce que cela signifie dans la réalité d'un service?
Des témoignanges? DEs gens qui ont du vécu pourraient ils s'exprimer à ce sujet? Qu'en est-il de la religion, sa position? Qu'en est-il de la loi?
Merci de ne pas polémiquer, de ne pas dire c'est bien ou c'est mal, de ne pas juger...
- augusta
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Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Exactement. Question très intéressante...Abja a écrit:
Mais qu'en est il de la liberté de chacun de décider de sa mort?
En ce qui concerne la religion et sa vision rétrograde des choses, il n'y a aucune réflexion à prendre de ce côté pour moi

"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
cc
il est tres difficile de repondre à cette question...il y a beaucoup de parametres à prendre en compte. le coté medical , le coté humain, le coté patient qui sont souvent en contradiction.moi je ne suis ni pour ni contre mais tous les cas meritent d etre etudier individuellement et la decision doit etre prise collectivement par les medecins, la famille, le patient (s il en a les capacites!!la aussi tres difficiles de savoir si personnes aptes ou non aptes!!)et la finalisation devrait etre juridique...il faudrait former des magistats specifiques pour cette fonction.mais ,la encore nous ne sommes pas a l abri de derive..bref....sujet tres compliqué c est pour cela qu on ne s y attarde pas trop de polemique en perspective.....
il est tres difficile de repondre à cette question...il y a beaucoup de parametres à prendre en compte. le coté medical , le coté humain, le coté patient qui sont souvent en contradiction.moi je ne suis ni pour ni contre mais tous les cas meritent d etre etudier individuellement et la decision doit etre prise collectivement par les medecins, la famille, le patient (s il en a les capacites!!la aussi tres difficiles de savoir si personnes aptes ou non aptes!!)et la finalisation devrait etre juridique...il faudrait former des magistats specifiques pour cette fonction.mais ,la encore nous ne sommes pas a l abri de derive..bref....sujet tres compliqué c est pour cela qu on ne s y attarde pas trop de polemique en perspective.....

diplome validée, je suis aide soignante depuis le 4/04/2013!!!
Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Si tu cherches la position des religions sur les diverses questions éthiques (euthanasie, avortement) ou sur d'autres principes (mariage, grossesse, enterrement, décès d'un proche) je te conseille de lire: Soins et croyances d'Isabelle Levy.
Sinon, je suis d'accord pour dire que ça dépend de la situation du patient dans sa globalité (âge, pathologie, traitements en cours et leur efficacité, douleur etc).
Sinon, je suis d'accord pour dire que ça dépend de la situation du patient dans sa globalité (âge, pathologie, traitements en cours et leur efficacité, douleur etc).
Promo 2011/2014
Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Merci pour le tuyeau
Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Bonjour à tous,
Je suis plutôt pour. Pour avoir malheureusement vu un de mes parents souffrir, à 67 ans. Au bout d'un moment, quand ils sont déclarés "cliniquement mort" et qu'ils souffrent, et bien sur qu'ils le demande, c'est mieux. Nous sommes pas à leurs place, je veux dire que nous nous souffrons avec eux bien sur, mais moralement uniquement. Les malades souffrent moralement et physiquement. On passe la journée avec eux, le soir on retournent à nos occupations et eux attendent la mort.
Nous sommes musulmans, pratiquants, et plein de fois mon père a prier pour partir le plus rapidement possible parce qu'arrivé à bout. Après c'est sur quand il y a eu même des minis-améliorations provisoires, ils reprennent espoir mais déchantent à nouveau rapidement. D'ailleurs le jour de son dècès je me suis moi même dit "ouuuuuf, maintenant il ne souffre plus, les tuyaux, les medocs c'est fini", j'étais presque contente pour lui.. On a l'impression d'être des diables de penser ça, mais quand on voit quelqu'un qu'on a toujours connu bon vivant incapable du moindre geste, maigre à faire peur, branché H24, hurlant de douleur la nuit, en sachant qu'aucune amélioration est possible ...
Enfin je sais que si mon père l'avait demandé (plusieurs fois bien sur) et si c'était autorisé, j'aurais donné mon accord. D'autre pensent " qu'il faut laisser faire la nature" .. à voir aussi.
Rien de pire au monde que de voir souffrir quelqu'un qu'on aime plus que tout.
Je suis plutôt pour. Pour avoir malheureusement vu un de mes parents souffrir, à 67 ans. Au bout d'un moment, quand ils sont déclarés "cliniquement mort" et qu'ils souffrent, et bien sur qu'ils le demande, c'est mieux. Nous sommes pas à leurs place, je veux dire que nous nous souffrons avec eux bien sur, mais moralement uniquement. Les malades souffrent moralement et physiquement. On passe la journée avec eux, le soir on retournent à nos occupations et eux attendent la mort.
Nous sommes musulmans, pratiquants, et plein de fois mon père a prier pour partir le plus rapidement possible parce qu'arrivé à bout. Après c'est sur quand il y a eu même des minis-améliorations provisoires, ils reprennent espoir mais déchantent à nouveau rapidement. D'ailleurs le jour de son dècès je me suis moi même dit "ouuuuuf, maintenant il ne souffre plus, les tuyaux, les medocs c'est fini", j'étais presque contente pour lui.. On a l'impression d'être des diables de penser ça, mais quand on voit quelqu'un qu'on a toujours connu bon vivant incapable du moindre geste, maigre à faire peur, branché H24, hurlant de douleur la nuit, en sachant qu'aucune amélioration est possible ...
Enfin je sais que si mon père l'avait demandé (plusieurs fois bien sur) et si c'était autorisé, j'aurais donné mon accord. D'autre pensent " qu'il faut laisser faire la nature" .. à voir aussi.
Rien de pire au monde que de voir souffrir quelqu'un qu'on aime plus que tout.
- f*l*o*r*i*a*n*e
- Insatiable
- Messages : 554
- Inscription : 10 mars 2011 12:00
Re: Pour ou contre l'euthanasie et pourquoi?
Bonjour
J'avoue que parfois pour nous c'est assez difficile, en hôpital gériatrique, quand des patients atteints de "grosses démences" en état de grabatisation presque totale sont "maintenus" par tout ce qu'on fait à leur place (ils ne mangent plus seuls, sont incontinents, ne se lèvent plus, ne parlent plus,...) sans savoir qu'est ce que ça apporte réellement au patient...
Un patient notamment, me fait beaucoup de peine et à mes collègues aussi. C'est un patient atteint d'Alzheimer à un stade très avancé. Il est dépendant total pour tous les actes de la vie quotidienne.
Et il ne fait que gémir, crier toute la journée - ou alors il dort - et on se doute, du moins moi, que cela a une signification (pour moi tout ce qu'expriment ces patients a toujours une signification, parfois juste "punaise j'aimerais manger, marcher, pisser, ça me gratte, etc.. Qu'ils ne peuvent plus exprimer verbalement alors ils l'expriment par les cris, les coups...)
Ces cris sont vraiment difficiles à supporter, car on est impuissants face à cela.
Il cherche sans cesse à glisser jusqu'au fond de son lit, il fait dépasser ses jambes de la barrière.. j'ai l'impression - c'est mon interprêtation personnelle - qu'il essaye de se faire tomber du lit pour en finir.
Je dis ça, car sa femme (qui vient un jour sur deux et qui est en grande souffrance) m'a dit un jour, quand ils étaient plus jeunes il lui avait dit qu'il voudrait une mort rapide, il ne voulait pas finir dans un lit, grabataire,...
Et pourtant c'est exactement ce qu'il est en train de vivre.
Je me demande, et on est beaucoup à se demander, qu'est ce que lui apporte encore cette vie, pour moi ce n'est plus une vie, ça se voit sur son visage il ne va pas bien il n'a pas l'air heureux, il n'est jamais apaisé ou alors quand on y va trop fort dans les ttt il dort +++ et après il se réveille et re-crie... Enfin cercle infernal quoi.
Peut être a-t-il réellement envie d'en finir, et on ne pourra jamais rien faire, pour moi c'est maintenir de la vie là où il n'y a que souffrance... C'est en quelque sorte de l'acharnement. Je sais c'est un peu cru, et peut être, j'espère, que je me trompe, qu'il a envie de vivre et qu'il est parfois bien.
Il a énormément maigri depuis son arrivée et son état a chuté de façon très rapide. (il y a un an, il marchait, maitenant on le lève à peine au fauteuil.)
Et surtout, sa femme... Elle souffre beaucoup. L'autre jour une collègue l'a entendue carrément engueuler son mari :" mais bon sang, tu vas manger oui, aller ouvre la bouche"... Ou : "si c'est pour que tu cries et que tu fasses la tronche quand j'arrive, c'est pas la peine"... Je sens que c'est juste qu'elle en peut plus, elle aime son mari mais c'est trop dur alors elle utilise un mécanisme pour se protéger,... Enfin quelquechose de ce genre là. Déjà on a bataillé pour la convaincre de ne plus venir tous les jours comme c'était le cas avant, elle ne vient plus qu'un jour sur deux.
Enfin bon voilà, ce n'est pas un patient en fin de vie ou en soins pallia à proprement parler... Mais pour moi, cette vie, ce n'est pas une vie,... Je ne comprend pas quel espoir ou quel objectif il y a pour lui (l'objectif c'est qu'il soit apaisé mais on n'y arrive jamais, soit il est "shouté" et pour la famille ça passe mal, soit il crie....)
Je vais quitter le SLD et aller en SSR, et je crois que dans un sens ça va me soulager et me distancer un peu de ces prises en charge de patients en fin de vie, qui sont parfois très lourdes en SLD...
Bien sûr dans plein d'autres cas ça se passe bien. En plus on a suffisemment de personnel, on chouchoute bien nos patients. Mais c'est surtout ce patient là, qui nous met en difficulté !
J'avoue que parfois pour nous c'est assez difficile, en hôpital gériatrique, quand des patients atteints de "grosses démences" en état de grabatisation presque totale sont "maintenus" par tout ce qu'on fait à leur place (ils ne mangent plus seuls, sont incontinents, ne se lèvent plus, ne parlent plus,...) sans savoir qu'est ce que ça apporte réellement au patient...
Un patient notamment, me fait beaucoup de peine et à mes collègues aussi. C'est un patient atteint d'Alzheimer à un stade très avancé. Il est dépendant total pour tous les actes de la vie quotidienne.
Et il ne fait que gémir, crier toute la journée - ou alors il dort - et on se doute, du moins moi, que cela a une signification (pour moi tout ce qu'expriment ces patients a toujours une signification, parfois juste "punaise j'aimerais manger, marcher, pisser, ça me gratte, etc.. Qu'ils ne peuvent plus exprimer verbalement alors ils l'expriment par les cris, les coups...)
Ces cris sont vraiment difficiles à supporter, car on est impuissants face à cela.
Il cherche sans cesse à glisser jusqu'au fond de son lit, il fait dépasser ses jambes de la barrière.. j'ai l'impression - c'est mon interprêtation personnelle - qu'il essaye de se faire tomber du lit pour en finir.
Je dis ça, car sa femme (qui vient un jour sur deux et qui est en grande souffrance) m'a dit un jour, quand ils étaient plus jeunes il lui avait dit qu'il voudrait une mort rapide, il ne voulait pas finir dans un lit, grabataire,...
Et pourtant c'est exactement ce qu'il est en train de vivre.
Je me demande, et on est beaucoup à se demander, qu'est ce que lui apporte encore cette vie, pour moi ce n'est plus une vie, ça se voit sur son visage il ne va pas bien il n'a pas l'air heureux, il n'est jamais apaisé ou alors quand on y va trop fort dans les ttt il dort +++ et après il se réveille et re-crie... Enfin cercle infernal quoi.
Peut être a-t-il réellement envie d'en finir, et on ne pourra jamais rien faire, pour moi c'est maintenir de la vie là où il n'y a que souffrance... C'est en quelque sorte de l'acharnement. Je sais c'est un peu cru, et peut être, j'espère, que je me trompe, qu'il a envie de vivre et qu'il est parfois bien.
Il a énormément maigri depuis son arrivée et son état a chuté de façon très rapide. (il y a un an, il marchait, maitenant on le lève à peine au fauteuil.)
Et surtout, sa femme... Elle souffre beaucoup. L'autre jour une collègue l'a entendue carrément engueuler son mari :" mais bon sang, tu vas manger oui, aller ouvre la bouche"... Ou : "si c'est pour que tu cries et que tu fasses la tronche quand j'arrive, c'est pas la peine"... Je sens que c'est juste qu'elle en peut plus, elle aime son mari mais c'est trop dur alors elle utilise un mécanisme pour se protéger,... Enfin quelquechose de ce genre là. Déjà on a bataillé pour la convaincre de ne plus venir tous les jours comme c'était le cas avant, elle ne vient plus qu'un jour sur deux.
Enfin bon voilà, ce n'est pas un patient en fin de vie ou en soins pallia à proprement parler... Mais pour moi, cette vie, ce n'est pas une vie,... Je ne comprend pas quel espoir ou quel objectif il y a pour lui (l'objectif c'est qu'il soit apaisé mais on n'y arrive jamais, soit il est "shouté" et pour la famille ça passe mal, soit il crie....)
Je vais quitter le SLD et aller en SSR, et je crois que dans un sens ça va me soulager et me distancer un peu de ces prises en charge de patients en fin de vie, qui sont parfois très lourdes en SLD...

Bien sûr dans plein d'autres cas ça se passe bien. En plus on a suffisemment de personnel, on chouchoute bien nos patients. Mais c'est surtout ce patient là, qui nous met en difficulté !
ESI 2008/2011 - IDE -
Infirmière piqueuse
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