pourquoi travailler si vite?
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Re: pourquoi travailler si vite?
Bonjour.
Trois semaines de mission humanitaire en Afrique, puis dans la foulée trois semaines de vacances m’ont éloignée de mon ordinateur, me faisant oublier les forums Internet sur lesquels je vais régulièrement.
De retour r je tombe sur la question d’Armor « Pourquoi travailler si vite ». Généralement dans les discussions positif et négatif s’entrecroisent mais là, quelle tristesse ! Et oui Augusta, il y a de quoi être choquée…
Mais, comme le dit si bien Moutarde : Sujet intéressant mais maintes fois évoqué sans qu’il n’y ait une quelconque amélioration des prises en charge de “nos” anciens. Globalement, la qualité et la sécurité des soins sacrifiées sur l’autel de la rentabilité, (pseudo économies de santé à court terme, profit des actionnaires…), eh oui ! Rappelons-nous le livre « Scandale dans les maisons de retraite » du journaliste Jean-François Lacan édité en 2002 dans lequel il écrit la vieillesse est devenue un marché et dans lequel il dénonce de nombreuses dérives…
Il y a aussi celui du Pr Soubeyran « On tue les vieux » en 2006, puis « On achève bien nos vieux », témoignage bouleversant de l’infirmier Jean-Charles Escribano en 2007 et enfin, même s’il en existe d’autres, j’ajoute au moins celui de notre collègue Joséphine Véra édité en 2011 « L’hôpital est-il malade ? Le cri d’alarme d’une aide-soignante ».
Tous rapportent bien évidemment la mauvaise qualité de la prise en charge de nos aînés, mais ils révèlent aussi les conditions d’exercice des soignants.
NON tous les aides-soignants ne sont pas des maltraitants et il y a tout de même d’autres équipes comme celle de Floriane qui essaient d’humaniser autant que faire ce peu l’encadrement de leurs résidents. (N’est-il pas d’ailleurs du ressort des cadres d’insuffler un dynamisme en ce sens ?)
Sans sauter le pas comme l’a fait Chantelline, combien d’aides-soignants sont en grande souffrance, parfois maltraités, persécutés pour leur sens du travail bien fait et qui finissent par sombrer dans la dépression ? (Que dire de la santé et du bien être au travail pour l’épanouissement des professionnels ?...)
Une fois de plus quasiment tout est dit dans vos témoignages.
En 2007 le ministère de la santé et des solidarités poursuivait une campagne d’information et de promotion de cinq métiers : infirmier, aide-soignant, aide médico-psychologique, aide à domicile et animateur. Pour cela un livret a été établi et intitulé « Les métiers du grand âge – Des professions au service de la vie ». Et d’ajouter en page 4 « Des métiers d’avenir, professionnalisme et évolution… ». Bien Mesdames et Messieurs les politiques, mais à quand les moyens pour servir humainement ?
Comme je le disais en réponse au post « Quand les A-S vont être reconnus » que va devenir la profession d’aide-soignant avec la création faite par l’Education nationale des Bacs professionnels « accompagnement, soins et services à la personne » dont les premiers diplômés sortiront dès 2014 ? Et je me demande comment réagiront ces jeunes affectés dans les services n’accueillant que des personnes âgées si les conditions d’exercice et de rémunération n’évoluent pas ?
Bonne chance à ceux et celles qui capitulent et vont vers d’autres horizons professionnels, mais aussi bon courage à ceux qui continuent à faire de leur mieux, envers et malgré tout, pour accompagner nos aînés…
Thérèse PALLA
Trois semaines de mission humanitaire en Afrique, puis dans la foulée trois semaines de vacances m’ont éloignée de mon ordinateur, me faisant oublier les forums Internet sur lesquels je vais régulièrement.
De retour r je tombe sur la question d’Armor « Pourquoi travailler si vite ». Généralement dans les discussions positif et négatif s’entrecroisent mais là, quelle tristesse ! Et oui Augusta, il y a de quoi être choquée…
Mais, comme le dit si bien Moutarde : Sujet intéressant mais maintes fois évoqué sans qu’il n’y ait une quelconque amélioration des prises en charge de “nos” anciens. Globalement, la qualité et la sécurité des soins sacrifiées sur l’autel de la rentabilité, (pseudo économies de santé à court terme, profit des actionnaires…), eh oui ! Rappelons-nous le livre « Scandale dans les maisons de retraite » du journaliste Jean-François Lacan édité en 2002 dans lequel il écrit la vieillesse est devenue un marché et dans lequel il dénonce de nombreuses dérives…
Il y a aussi celui du Pr Soubeyran « On tue les vieux » en 2006, puis « On achève bien nos vieux », témoignage bouleversant de l’infirmier Jean-Charles Escribano en 2007 et enfin, même s’il en existe d’autres, j’ajoute au moins celui de notre collègue Joséphine Véra édité en 2011 « L’hôpital est-il malade ? Le cri d’alarme d’une aide-soignante ».
Tous rapportent bien évidemment la mauvaise qualité de la prise en charge de nos aînés, mais ils révèlent aussi les conditions d’exercice des soignants.
NON tous les aides-soignants ne sont pas des maltraitants et il y a tout de même d’autres équipes comme celle de Floriane qui essaient d’humaniser autant que faire ce peu l’encadrement de leurs résidents. (N’est-il pas d’ailleurs du ressort des cadres d’insuffler un dynamisme en ce sens ?)
Sans sauter le pas comme l’a fait Chantelline, combien d’aides-soignants sont en grande souffrance, parfois maltraités, persécutés pour leur sens du travail bien fait et qui finissent par sombrer dans la dépression ? (Que dire de la santé et du bien être au travail pour l’épanouissement des professionnels ?...)
Une fois de plus quasiment tout est dit dans vos témoignages.
En 2007 le ministère de la santé et des solidarités poursuivait une campagne d’information et de promotion de cinq métiers : infirmier, aide-soignant, aide médico-psychologique, aide à domicile et animateur. Pour cela un livret a été établi et intitulé « Les métiers du grand âge – Des professions au service de la vie ». Et d’ajouter en page 4 « Des métiers d’avenir, professionnalisme et évolution… ». Bien Mesdames et Messieurs les politiques, mais à quand les moyens pour servir humainement ?
Comme je le disais en réponse au post « Quand les A-S vont être reconnus » que va devenir la profession d’aide-soignant avec la création faite par l’Education nationale des Bacs professionnels « accompagnement, soins et services à la personne » dont les premiers diplômés sortiront dès 2014 ? Et je me demande comment réagiront ces jeunes affectés dans les services n’accueillant que des personnes âgées si les conditions d’exercice et de rémunération n’évoluent pas ?
Bonne chance à ceux et celles qui capitulent et vont vers d’autres horizons professionnels, mais aussi bon courage à ceux qui continuent à faire de leur mieux, envers et malgré tout, pour accompagner nos aînés…
Thérèse PALLA
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- Inscription : 31 juil. 2012 23:50
Re: pourquoi travailler si vite?
Merci Thérèse d'avoir pris le temps de ce long message qui ne fait finalement que confirmer ce que je pense, les personnes dont dépendent les décisions importantes qui pourraient rendre la fierté à notre travail d'aide-soignant s'en fichent royalement.
Malgré les ouvrages dénonciateurs, les commissions multiples et variées sur le sujet, les émissions télé (le côté scandale qui attire le spectateur n'est pas terrible mais pourrait aussi aider la profession ...), malgré les courriers d'associations de familles envoyés aux députés, malgré des pétitions, ... RIEN ! Le désert ! Les quotas n'ont pas bougé depuis des années, ni les salaires d'ailleurs, ni les méthodes de sélection des soignants, ni la gestion des maisons de retraite ... la seule chose qui ait peut-être vécu une avancée est la sécurité en cas d'incendie ou de catastrophe ... le reste est tel quel, voire pire puisque les grands groupes rachètent les maisons de retraite pour engraisser des actionnaires contents d'avoir trouvé un placement qui rapporte, chose vraiment pas aisée par les temps qui courent.
Quant aux petits jeunes qui sortiront de leur nouveau bac "soins à la personne", ils seront ni plus ni moins déçus que ceux qui sortent des Ifsis aujourd'hui ...
Quelle est donc la différence ? On a tous choisi la passion au ventre et au coeur de faire ce boulot, pensant à l'accompagnement des malades ou des personnes âgées, on s'est tous imaginé tout le bien qu'on pourrait apporter au quotidien, toute l'énergie, la tendresse, l'attention dont on allait faire preuve dans notre métier ... c'est justement confrontés à la réalité qu'au début on se bat, on lutte, puis on courbe le dos, ... et pour certains, comme moi, on abandonne parce qu'on se retrouve coincée, à faire des choses qu'on n'aurait jamais voulu faire, par manque de temps, de moyens, de personnels, parce que ce système est fait pour être rentable et non pour prendre soin des personnes, quand je pense qu'on parle même d'"or gris" pour évoquer la rentabilité des personnes âgées, je suis anéantie au delà de l'écoeurement.
J'ai démissionné pour ne pas être complice de tout ça, parce qu'il arrive un moment où on ne peut laisser piétiner à ce point ses valeurs et ses convictions, parce que je ne suis plus fière de faire ce métier. Bousculer, secouer, presser les gens n'a rien à voir avec en prendre soin, il faut parfois aller au bout de ses convictions.
Quand je suis partie, les familles des résidents m'ont fait la surprise de venir à la fin de ma dernière journée, ils s'étaient cotisés en cachette pour me faire des petits cadeaux, m'offrir des fleurs, me dire merci. J'ai été infiniment touchée ... alors que je n'ai rien fait que mon travail d'aide-soignante, tel que je le conçois, avec empathie, attention et amour, rien de plus, j'aurais tellement voulu faire d'avantage, il aurait suffit d'un peu plus de personnel par exemple, mais on vit une époque tellement désemparée que même le normal devient "exceptionnel" tellement il est rare (et vraiment je vous l'assure, je ne suis pas exceptionnelle, je suis juste normale, mon éducation m'a juste appris à avoir un profond respect pour les autres), et ça c'est très grave et très lourd de conséquence pour l'avenir.
Certes, j'ai baissé les bras, j'abandonne, mais malgré tout j'ai envoyé une longue lettre au Ministre des Personnes Agées, Michèle Delaunay, qui finira sûrement sur une pile déjà haute intitulée "aide-soignants mécontents" mais au moins j'ai tenté d'aller au bout de ma démarche.
Peut-être que si on était bien plus nombreux à refuser des choses inacceptables, nous aussi, on aurait la capacité de faire bouger les choses ...
Malgré les ouvrages dénonciateurs, les commissions multiples et variées sur le sujet, les émissions télé (le côté scandale qui attire le spectateur n'est pas terrible mais pourrait aussi aider la profession ...), malgré les courriers d'associations de familles envoyés aux députés, malgré des pétitions, ... RIEN ! Le désert ! Les quotas n'ont pas bougé depuis des années, ni les salaires d'ailleurs, ni les méthodes de sélection des soignants, ni la gestion des maisons de retraite ... la seule chose qui ait peut-être vécu une avancée est la sécurité en cas d'incendie ou de catastrophe ... le reste est tel quel, voire pire puisque les grands groupes rachètent les maisons de retraite pour engraisser des actionnaires contents d'avoir trouvé un placement qui rapporte, chose vraiment pas aisée par les temps qui courent.
Quant aux petits jeunes qui sortiront de leur nouveau bac "soins à la personne", ils seront ni plus ni moins déçus que ceux qui sortent des Ifsis aujourd'hui ...
Quelle est donc la différence ? On a tous choisi la passion au ventre et au coeur de faire ce boulot, pensant à l'accompagnement des malades ou des personnes âgées, on s'est tous imaginé tout le bien qu'on pourrait apporter au quotidien, toute l'énergie, la tendresse, l'attention dont on allait faire preuve dans notre métier ... c'est justement confrontés à la réalité qu'au début on se bat, on lutte, puis on courbe le dos, ... et pour certains, comme moi, on abandonne parce qu'on se retrouve coincée, à faire des choses qu'on n'aurait jamais voulu faire, par manque de temps, de moyens, de personnels, parce que ce système est fait pour être rentable et non pour prendre soin des personnes, quand je pense qu'on parle même d'"or gris" pour évoquer la rentabilité des personnes âgées, je suis anéantie au delà de l'écoeurement.
J'ai démissionné pour ne pas être complice de tout ça, parce qu'il arrive un moment où on ne peut laisser piétiner à ce point ses valeurs et ses convictions, parce que je ne suis plus fière de faire ce métier. Bousculer, secouer, presser les gens n'a rien à voir avec en prendre soin, il faut parfois aller au bout de ses convictions.
Quand je suis partie, les familles des résidents m'ont fait la surprise de venir à la fin de ma dernière journée, ils s'étaient cotisés en cachette pour me faire des petits cadeaux, m'offrir des fleurs, me dire merci. J'ai été infiniment touchée ... alors que je n'ai rien fait que mon travail d'aide-soignante, tel que je le conçois, avec empathie, attention et amour, rien de plus, j'aurais tellement voulu faire d'avantage, il aurait suffit d'un peu plus de personnel par exemple, mais on vit une époque tellement désemparée que même le normal devient "exceptionnel" tellement il est rare (et vraiment je vous l'assure, je ne suis pas exceptionnelle, je suis juste normale, mon éducation m'a juste appris à avoir un profond respect pour les autres), et ça c'est très grave et très lourd de conséquence pour l'avenir.
Certes, j'ai baissé les bras, j'abandonne, mais malgré tout j'ai envoyé une longue lettre au Ministre des Personnes Agées, Michèle Delaunay, qui finira sûrement sur une pile déjà haute intitulée "aide-soignants mécontents" mais au moins j'ai tenté d'aller au bout de ma démarche.
Peut-être que si on était bien plus nombreux à refuser des choses inacceptables, nous aussi, on aurait la capacité de faire bouger les choses ...
Re: pourquoi travailler si vite?
Rien à rajouter. Je pense qu'en France le moment est venu qu'il y ait un moratoire sur le milieu de la santé et du service à la personne.
J'ai honte d'être Français et de vivre dans un pays dit civilisé. D'aucuns diront que j'exagère, que j'écris sous le coup de l'humeur mais non, j'exagère à peine.
On est les meilleurs pour faire la moral aux autres mais faudrait forcer les politiques à aller voir ce qu'il se passe dans la majorité des maisons de retraite. Limite, les obliger à y vivre une semaine... Les obliger à être témoin du moment du petit déjeuner fait à la va vite, les moments de forte chaleur où les AS n'ont pas le temps d'hydrater les résidents... les moments de repas où l'on donne à manger à deux résidents en même temps, les moments des couchers où l'on déverse la marchandise dans leur lit comme des sacs de patates... les moments d'imprévus où le résident s'en prend plein la gueule parce que l'AS est déjà en tension, il a déjà pas le temps et paf, une diarhées qui dégeulassent le lit... draps à changer... et la personne âgée qui sait que ça va être sa fête.
C'est juste hallucinant.
Comme je le disais: nous sommes les intruments d'une politique cynique d'économie sur les effectifs et de rationalisation. Les maisons de retraite en elles mêmes ne sont pas rentables et ne dégagent aucun bénéfice. En revanche, le buisness autours est une mine d'or! Pourquoi ne pas taxer tout le buisness qui se fait sur le dos des personnes âgées? Pourquoi les promotteurs, les vendeurs de matériels médicalisés s'en mettent t'ils plein les fouilles en toute impunité en bénéficiant des subventions, rembourssement par la sécu...
Ah oui, c'est sur, quand une famille demande des comptes à un directeur d'ehpad, ce dernier sort les mouchoirs et tient un discours sur la chereté du matériel, l'impossibilité de remplacer des fauteuils roulants, un lit défectueux, une chambre fatiguée... il pleure le directeur d'ephad mais le résullat est là... Il ne fait rien à son niveau pour dénoncer la maltraitance, il ne prend pas ses responsabilités pour organiser ses équipes en amont et dénoncer ses manques de moyens... Au contraire, il caresse sansl e sens du poil les AS qui crient les plus forts, favorisent les divisions pour ne pas se retrouver avec des AS mobilisés.
Le directeur d'ephapd n'est pas un soignant c'est un gestionnaire.
Ce qu'il y a d'immoral c'est que les directeurs arrivent à dormir sans problème de conscience! Ils ne s'émeuvent pas de la charge de travail. Les AS d'ephapd à l'heure où j'écris font le travail de deux AS. SOuvent il y a de l'absentéisme... Les perdants qui sont ils? Les AS et les résidents. Mais les plus grands perdants sont les résidents. CAr les AS peuvent toujours, une fois le CDI acquis, se mettre en maladie, partir, faire du sport, se saouler, voyager... Une personne âgée, elle, c'est la descente en enfer... Perte de la parole, démence, incontinence, culpabilité, vulnérabilité...
L'Etat a statué qu'il fallait un AS pour 12 résidents. Oui mais l'Etat part du principe quue les GIR sont mélangés et qu'il y a une équité entre les personnes trés dépendantes et peu dépendantes... Or, par un système pervers de subvention, les maisons de retraites ne prennent que des GIR 2 et 1... résultat: 12 toilettes presque complète en une matinée, 10 minutes par toilette, maltraitance garantie!Tout ça parce que ne prendre que des GIR 2 est mieux subventionné...
De même que les EHPAD ne prennent qu'un AS pour 12 résidents car c'est le quotas pour obtenir des subventions. Le reste du personnel n'est pas diplomé...
Oui, j'ose le dire, il y a un problème dans la sélection des futurs AS. Ce n'est pas que la faute du système. Nous sommes devenus insensibles à l'autre... Il ne peut y a avoir de profession lié aux services à la personnes, liées aux soins, liés à l'éducation sans un engagement motivé par des convictions humaines solides et une philosophie du soin et de l'aide.
Or notre formation ne dure que dix mois quand c'est deux ans pour la suisse... De plus, et c'est le pire, il n'y a pas d'inspection!!!!!
Ce serait édifiant d'inspecter les maisons de retraite! Parfois, je compare les maisons de retraite que j'ai fréquenté à de l'élevage de poulets en batterie... Mais que faisons nous de notre vivre ensemble?
Tout cela est un promblème éminament politique. L'humanité se monaye. Je pense que le métier d'Aide soignant est un choix de vie. Etre maltraitant n'est pas une fatalité: on peut toujours refusé. Mais il manque à notre société une valeur: le courage. Elle s'est perdue malheureusement.
Nous n'avons jamais possédé autant de livres sur l'empathie, le développement personnel, etc... Pourtant notre société n'a jamais été aussi déshumanisé et apolitisé qu'aujourd'hui... A quoi nous servent nos livres alors? notre savoir?
A méditer.
J'ai honte d'être Français et de vivre dans un pays dit civilisé. D'aucuns diront que j'exagère, que j'écris sous le coup de l'humeur mais non, j'exagère à peine.
On est les meilleurs pour faire la moral aux autres mais faudrait forcer les politiques à aller voir ce qu'il se passe dans la majorité des maisons de retraite. Limite, les obliger à y vivre une semaine... Les obliger à être témoin du moment du petit déjeuner fait à la va vite, les moments de forte chaleur où les AS n'ont pas le temps d'hydrater les résidents... les moments de repas où l'on donne à manger à deux résidents en même temps, les moments des couchers où l'on déverse la marchandise dans leur lit comme des sacs de patates... les moments d'imprévus où le résident s'en prend plein la gueule parce que l'AS est déjà en tension, il a déjà pas le temps et paf, une diarhées qui dégeulassent le lit... draps à changer... et la personne âgée qui sait que ça va être sa fête.
C'est juste hallucinant.
Comme je le disais: nous sommes les intruments d'une politique cynique d'économie sur les effectifs et de rationalisation. Les maisons de retraite en elles mêmes ne sont pas rentables et ne dégagent aucun bénéfice. En revanche, le buisness autours est une mine d'or! Pourquoi ne pas taxer tout le buisness qui se fait sur le dos des personnes âgées? Pourquoi les promotteurs, les vendeurs de matériels médicalisés s'en mettent t'ils plein les fouilles en toute impunité en bénéficiant des subventions, rembourssement par la sécu...
Ah oui, c'est sur, quand une famille demande des comptes à un directeur d'ehpad, ce dernier sort les mouchoirs et tient un discours sur la chereté du matériel, l'impossibilité de remplacer des fauteuils roulants, un lit défectueux, une chambre fatiguée... il pleure le directeur d'ephad mais le résullat est là... Il ne fait rien à son niveau pour dénoncer la maltraitance, il ne prend pas ses responsabilités pour organiser ses équipes en amont et dénoncer ses manques de moyens... Au contraire, il caresse sansl e sens du poil les AS qui crient les plus forts, favorisent les divisions pour ne pas se retrouver avec des AS mobilisés.
Le directeur d'ephapd n'est pas un soignant c'est un gestionnaire.
Ce qu'il y a d'immoral c'est que les directeurs arrivent à dormir sans problème de conscience! Ils ne s'émeuvent pas de la charge de travail. Les AS d'ephapd à l'heure où j'écris font le travail de deux AS. SOuvent il y a de l'absentéisme... Les perdants qui sont ils? Les AS et les résidents. Mais les plus grands perdants sont les résidents. CAr les AS peuvent toujours, une fois le CDI acquis, se mettre en maladie, partir, faire du sport, se saouler, voyager... Une personne âgée, elle, c'est la descente en enfer... Perte de la parole, démence, incontinence, culpabilité, vulnérabilité...
L'Etat a statué qu'il fallait un AS pour 12 résidents. Oui mais l'Etat part du principe quue les GIR sont mélangés et qu'il y a une équité entre les personnes trés dépendantes et peu dépendantes... Or, par un système pervers de subvention, les maisons de retraites ne prennent que des GIR 2 et 1... résultat: 12 toilettes presque complète en une matinée, 10 minutes par toilette, maltraitance garantie!Tout ça parce que ne prendre que des GIR 2 est mieux subventionné...
De même que les EHPAD ne prennent qu'un AS pour 12 résidents car c'est le quotas pour obtenir des subventions. Le reste du personnel n'est pas diplomé...
Oui, j'ose le dire, il y a un problème dans la sélection des futurs AS. Ce n'est pas que la faute du système. Nous sommes devenus insensibles à l'autre... Il ne peut y a avoir de profession lié aux services à la personnes, liées aux soins, liés à l'éducation sans un engagement motivé par des convictions humaines solides et une philosophie du soin et de l'aide.
Or notre formation ne dure que dix mois quand c'est deux ans pour la suisse... De plus, et c'est le pire, il n'y a pas d'inspection!!!!!
Ce serait édifiant d'inspecter les maisons de retraite! Parfois, je compare les maisons de retraite que j'ai fréquenté à de l'élevage de poulets en batterie... Mais que faisons nous de notre vivre ensemble?
Tout cela est un promblème éminament politique. L'humanité se monaye. Je pense que le métier d'Aide soignant est un choix de vie. Etre maltraitant n'est pas une fatalité: on peut toujours refusé. Mais il manque à notre société une valeur: le courage. Elle s'est perdue malheureusement.
Nous n'avons jamais possédé autant de livres sur l'empathie, le développement personnel, etc... Pourtant notre société n'a jamais été aussi déshumanisé et apolitisé qu'aujourd'hui... A quoi nous servent nos livres alors? notre savoir?
A méditer.
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- Adepte
- Messages : 106
- Inscription : 19 août 2012 14:56
Re: pourquoi travailler si vite?
Chantelline,
Merci pour ce témoignage
Abja , également,
J'apprécie de vous lire car j'aime ce genre d'écrits :
Purs, sincères, qui sort des tripes qui laisse a méditer, on éteint l'écran, on vaque a ses occupations puis on repense a ces lignes,
Alors novice dans ce domaine car je tente le concours en Octobre, et j'avoue ne plus etre sincère dans mes motivations , car faire ce travail dans les conditions dans lesquelles vous le décrivez ne m'enchante pas vraiment .....Bref, je disais novice je pose des questions a tout hasard .....
N'ya a t'il pas de syndicat? (Je rappellle je découvre...)
De possibilté de mouvement?
De délégué de personnel ?
Il est ou le chef de service, le cadre de santé?
Des écrits ,mieux vaut en faire, parce que pour le coup il y a plutot interet a se proteger avec des écrits si on ne veut pas un jour etre responsable de maltraitance (livre "violence et maltraitance institutionnelle 2001) avoir des familles qui se retournent....
Analyse de la pratique? Supervision ou tout simplement temps de parole d'équipe avec psy + chef de service??
Le ministre n'a pas donné de réponse a quiconque car me semble t'il ce nest pas la premiere fois ou kkl écrit a ce Monsieur....
Merci pour ce témoignage
Abja , également,
J'apprécie de vous lire car j'aime ce genre d'écrits :
Purs, sincères, qui sort des tripes qui laisse a méditer, on éteint l'écran, on vaque a ses occupations puis on repense a ces lignes,
Alors novice dans ce domaine car je tente le concours en Octobre, et j'avoue ne plus etre sincère dans mes motivations , car faire ce travail dans les conditions dans lesquelles vous le décrivez ne m'enchante pas vraiment .....Bref, je disais novice je pose des questions a tout hasard .....
N'ya a t'il pas de syndicat? (Je rappellle je découvre...)
De possibilté de mouvement?
De délégué de personnel ?
Il est ou le chef de service, le cadre de santé?
Des écrits ,mieux vaut en faire, parce que pour le coup il y a plutot interet a se proteger avec des écrits si on ne veut pas un jour etre responsable de maltraitance (livre "violence et maltraitance institutionnelle 2001) avoir des familles qui se retournent....
Analyse de la pratique? Supervision ou tout simplement temps de parole d'équipe avec psy + chef de service??
Le ministre n'a pas donné de réponse a quiconque car me semble t'il ce nest pas la premiere fois ou kkl écrit a ce Monsieur....
choupiedoude
Educatrice de formation
Licenciée motif économique février 2012
Oral septembre 2012/résultat novembre
Re: pourquoi travailler si vite?
Bonjour à toutes et à tous,
Je poste mon tout premier message ici, après avoir lu tous vos témoignages.
J'avoue cela m'a abattue parce que je me rends compte que la situation est partout pareil, mais ça me rassure aussi parce que je découvre des soignants réactifs et réellement indignés par cette situation.
Je suis aide soignante depuis 3 ans et j'adore ce métier. A la base je voulais faire infirmière mais j'ai dû interrompre mes études. Durant les stages on me disais que j'étais trop lente, trop "naturelle" avec les patients, bref trop gentille. Je me faisais casser sans arrêt tandis que d'autre élèves plus "techniciennes" avaient droit aux éloges alors que leur comportement avec les patients n'était pas terrible.
Ce qui compte dans ces études, c'est l'efficacité à remplacer un soignant manquant.
Lors de mon tout premier stage on m'a demandé de faire tout un couloir de toilettes dés le premier jour, alors que je n'avais jamais touché un patient de ma vie!
Mon diplôme d'AS en poche j'ai commencé dans une maison de retraite appartenant à un gros groupe privé. J'ai vécu (et je vis encore ) le rythme effréné des toilettes à la chaine.
Au départ je prenais mon temps mais tout le monde crachait sur moi, j'étais lente, nulle, pas professionnelle, à cause de moi on finissait en retard...bref au bout d'un an j'ai profité d'un déménagement pour changer.
J'ai travaillé dans un SSR appartenant au même groupe, en polyvalent effectivement ça allait un peu mieux, moins de toilettes donc plus de temps! Au bout de deux ans la direction me fait savoir que mes collègues se plaignent du temps que je prends avec les patients et que je ne dois pas finir mes toilettes à 12h..... Je profitais de ce temps pour faire du relationnel et écouter les gens, car beaucoup sont en grande détresse morale, surtout les personnes âgées. Je ne prenais jamais de pause le matin et je commençais 1/4 d'heure plus tôt pour finir à l'heure et à mon rythme.
J'ai donc à nouveau changé et demandé ma mutation, cette fois en SSR gériatrique....et là c'est le coup de grâce.
34 résidents à deux AS et demi (3 le matin, 2 l'après midi)...mais un jour sur deux il y a des absences non remplacées et le service est très très lourd.
Habituellement il y a deux IDE qui nous aident une fois les pansements finis, mais en ce moment l'IDE est seul....pour tout le service...
Je fais ce métier parce que j'aime les gens, j'aime les aider, leur parler, prendre soin d'eux, et ma plus grande satisfaction c'est le "merci" que j'entends à la fin de mon soin.....dans ce service je suis tellement stressée par le manque de personnel que je me suis surprise à bâcler....je m'étais promis de ne jamais devenir comme ça mais finalement je l'ai fait.....mes collègues me disent: "si tu as trop de changes à faire laisses en à l'équipe de nuit"...et je laisse les patients macérer dans leur pisse??? Je ne peux pas faire ça!! Je n'ai pas choisi ce métier pour faire ça....les cadres nous regardent d'un air compatissant mais c'est de pire en pire....
Résultat à l'heure où j'écris ces lignes j'ai mal au dos au bout de 3 semaines de poste dans ce service...tout ça pour engraisser des actionnaires qui n'en ont rien à faire des patients!
Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
Maintenant je sais que je peux être fière de faire ce métier et de rester moi-même en le faisant!
Merci à tous!
Je poste mon tout premier message ici, après avoir lu tous vos témoignages.
J'avoue cela m'a abattue parce que je me rends compte que la situation est partout pareil, mais ça me rassure aussi parce que je découvre des soignants réactifs et réellement indignés par cette situation.
Je suis aide soignante depuis 3 ans et j'adore ce métier. A la base je voulais faire infirmière mais j'ai dû interrompre mes études. Durant les stages on me disais que j'étais trop lente, trop "naturelle" avec les patients, bref trop gentille. Je me faisais casser sans arrêt tandis que d'autre élèves plus "techniciennes" avaient droit aux éloges alors que leur comportement avec les patients n'était pas terrible.
Ce qui compte dans ces études, c'est l'efficacité à remplacer un soignant manquant.
Lors de mon tout premier stage on m'a demandé de faire tout un couloir de toilettes dés le premier jour, alors que je n'avais jamais touché un patient de ma vie!
Mon diplôme d'AS en poche j'ai commencé dans une maison de retraite appartenant à un gros groupe privé. J'ai vécu (et je vis encore ) le rythme effréné des toilettes à la chaine.
Au départ je prenais mon temps mais tout le monde crachait sur moi, j'étais lente, nulle, pas professionnelle, à cause de moi on finissait en retard...bref au bout d'un an j'ai profité d'un déménagement pour changer.
J'ai travaillé dans un SSR appartenant au même groupe, en polyvalent effectivement ça allait un peu mieux, moins de toilettes donc plus de temps! Au bout de deux ans la direction me fait savoir que mes collègues se plaignent du temps que je prends avec les patients et que je ne dois pas finir mes toilettes à 12h..... Je profitais de ce temps pour faire du relationnel et écouter les gens, car beaucoup sont en grande détresse morale, surtout les personnes âgées. Je ne prenais jamais de pause le matin et je commençais 1/4 d'heure plus tôt pour finir à l'heure et à mon rythme.
J'ai donc à nouveau changé et demandé ma mutation, cette fois en SSR gériatrique....et là c'est le coup de grâce.
34 résidents à deux AS et demi (3 le matin, 2 l'après midi)...mais un jour sur deux il y a des absences non remplacées et le service est très très lourd.
Habituellement il y a deux IDE qui nous aident une fois les pansements finis, mais en ce moment l'IDE est seul....pour tout le service...
Je fais ce métier parce que j'aime les gens, j'aime les aider, leur parler, prendre soin d'eux, et ma plus grande satisfaction c'est le "merci" que j'entends à la fin de mon soin.....dans ce service je suis tellement stressée par le manque de personnel que je me suis surprise à bâcler....je m'étais promis de ne jamais devenir comme ça mais finalement je l'ai fait.....mes collègues me disent: "si tu as trop de changes à faire laisses en à l'équipe de nuit"...et je laisse les patients macérer dans leur pisse??? Je ne peux pas faire ça!! Je n'ai pas choisi ce métier pour faire ça....les cadres nous regardent d'un air compatissant mais c'est de pire en pire....
Résultat à l'heure où j'écris ces lignes j'ai mal au dos au bout de 3 semaines de poste dans ce service...tout ça pour engraisser des actionnaires qui n'en ont rien à faire des patients!
Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
Maintenant je sais que je peux être fière de faire ce métier et de rester moi-même en le faisant!
Merci à tous!
Re: pourquoi travailler si vite?
Ils sont marrants tes collègues!!
"Laisse à l'équipe de nuit"!!
Effectivement c'est comme ça que je trouve des patients "imbibés" dans l'urine et les selles secs dès 21 heures.
J'ai sûrement des collègues (pas tous) qui pensent comme ça.
C'est aussi la mentalité (pas tous heureusement) de le dire à la surveillante et pas à toi.
Et oui en étant élève an peut plus prendre le temps de discuter avec le patient.
ça m'est déjà arriver de vouloir prendre le temps de vouloir rester à discuter avec une patiente mais malheuesement je pouvais pas par manque de temps,salle lourde...
De lui dire "excuser moi je peux pas rester"!
"Laisse à l'équipe de nuit"!!
Effectivement c'est comme ça que je trouve des patients "imbibés" dans l'urine et les selles secs dès 21 heures.
J'ai sûrement des collègues (pas tous) qui pensent comme ça.
C'est aussi la mentalité (pas tous heureusement) de le dire à la surveillante et pas à toi.
Et oui en étant élève an peut plus prendre le temps de discuter avec le patient.
ça m'est déjà arriver de vouloir prendre le temps de vouloir rester à discuter avec une patiente mais malheuesement je pouvais pas par manque de temps,salle lourde...
De lui dire "excuser moi je peux pas rester"!
Re: pourquoi travailler si vite?
Skuld a écrit :Bonjour à toutes et à tous,
Je poste mon tout premier message ici, après avoir lu tous vos témoignages.
J'avoue cela m'a abattue parce que je me rends compte que la situation est partout pareil, mais ça me rassure aussi parce que je découvre des soignants réactifs et réellement indignés par cette situation.
Je suis aide soignante depuis 3 ans et j'adore ce métier. A la base je voulais faire infirmière mais j'ai dû interrompre mes études. Durant les stages on me disais que j'étais trop lente, trop "naturelle" avec les patients, bref trop gentille. Je me faisais casser sans arrêt tandis que d'autre élèves plus "techniciennes" avaient droit aux éloges alors que leur comportement avec les patients n'était pas terrible.
Ce qui compte dans ces études, c'est l'efficacité à remplacer un soignant manquant.
Lors de mon tout premier stage on m'a demandé de faire tout un couloir de toilettes dés le premier jour, alors que je n'avais jamais touché un patient de ma vie!
Mon diplôme d'AS en poche j'ai commencé dans une maison de retraite appartenant à un gros groupe privé. J'ai vécu (et je vis encore ) le rythme effréné des toilettes à la chaine.
Au départ je prenais mon temps mais tout le monde crachait sur moi, j'étais lente, nulle, pas professionnelle, à cause de moi on finissait en retard...bref au bout d'un an j'ai profité d'un déménagement pour changer.
J'ai travaillé dans un SSR appartenant au même groupe, en polyvalent effectivement ça allait un peu mieux, moins de toilettes donc plus de temps! Au bout de deux ans la direction me fait savoir que mes collègues se plaignent du temps que je prends avec les patients et que je ne dois pas finir mes toilettes à 12h..... Je profitais de ce temps pour faire du relationnel et écouter les gens, car beaucoup sont en grande détresse morale, surtout les personnes âgées. Je ne prenais jamais de pause le matin et je commençais 1/4 d'heure plus tôt pour finir à l'heure et à mon rythme.
J'ai donc à nouveau changé et demandé ma mutation, cette fois en SSR gériatrique....et là c'est le coup de grâce.
34 résidents à deux AS et demi (3 le matin, 2 l'après midi)...mais un jour sur deux il y a des absences non remplacées et le service est très très lourd.
Habituellement il y a deux IDE qui nous aident une fois les pansements finis, mais en ce moment l'IDE est seul....pour tout le service...
Je fais ce métier parce que j'aime les gens, j'aime les aider, leur parler, prendre soin d'eux, et ma plus grande satisfaction c'est le "merci" que j'entends à la fin de mon soin.....dans ce service je suis tellement stressée par le manque de personnel que je me suis surprise à bâcler....je m'étais promis de ne jamais devenir comme ça mais finalement je l'ai fait.....mes collègues me disent: "si tu as trop de changes à faire laisses en à l'équipe de nuit"...et je laisse les patients macérer dans leur pisse??? Je ne peux pas faire ça!! Je n'ai pas choisi ce métier pour faire ça....les cadres nous regardent d'un air compatissant mais c'est de pire en pire....
Résultat à l'heure où j'écris ces lignes j'ai mal au dos au bout de 3 semaines de poste dans ce service...tout ça pour engraisser des actionnaires qui n'en ont rien à faire des patients!
Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
Maintenant je sais que je peux être fière de faire ce métier et de rester moi-même en le faisant!
Merci à tous!
Oud des collègues (c'est pas non plus la majorité) qui laisse géré l'élève ou vont vite pour avoir le temps de faire la pause café!!
Re: pourquoi travailler si vite?
Franchement élève c'était le bouquet, même aujourd'hui on me dit "tu vas voir ya les élèves qui arrivent en Septembre ça va aller beaucoup mieux", supeeeer ya les bouche-trous qui arrivent.....ça me scandalise...
Re: pourquoi travailler si vite?
Skuld je te conseille d'essayer de travailler en soins palliatifs... Il y a beaucoup moins de patients, les toilettes sont lourdes mais on prend beaucoup plus notre temps...
C'est le seul service ou presque, où j'ai eu l'impression de vraiment soigner les gens (et j'ai pas peur de le dire)
Ton message est très touchant, il faudrait tellement plus de gens comme toi
C'est le seul service ou presque, où j'ai eu l'impression de vraiment soigner les gens (et j'ai pas peur de le dire)
Ton message est très touchant, il faudrait tellement plus de gens comme toi
IDE
En soins palliatifs + médecine en intérim
En soins palliatifs + médecine en intérim
Re: pourquoi travailler si vite?
Skuld a écrit :Franchement élève c'était le bouquet, même aujourd'hui on me dit "tu vas voir ya les élèves qui arrivent en Septembre ça va aller beaucoup mieux", supeeeer ya les bouche-trous qui arrivent.....ça me scandalise...
Quand j'ai une IDE comme ça qui attend les élèves pour faire son travail et Madame va prendre son café,jelui épargne rien!!!
J'appelle elle pour les nursings....et non l'élève.



L'élève est là pour apprendre,pour être encadré et non pour GERER et FAIRE LE TRAVAIL de l'IDE!!
Heureusement c'est pas une généralité.
Re: pourquoi travailler si vite?
Bip-bip a écrit :Skuld je te conseille d'essayer de travailler en soins palliatifs... Il y a beaucoup moins de patients, les toilettes sont lourdes mais on prend beaucoup plus notre temps...
C'est le seul service ou presque, où j'ai eu l'impression de vraiment soigner les gens (et j'ai pas peur de le dire)
Ton message est très touchant, il faudrait tellement plus de gens comme toi



Re: pourquoi travailler si vite?
Malheureusement, un jour ou l'autre c'est "toi ou eux"...Skuld a écrit : Résultat à l'heure où j'écris ces lignes j'ai mal au dos au bout de 3 semaines de poste dans ce service...tout ça pour engraisser des actionnaires qui n'en ont rien à faire des patients!
Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
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- Inscription : 31 juil. 2012 23:50
Re: pourquoi travailler si vite?
Bonjour Skuld
Je comprends bien ton désarroi pour l'avoir vécu au quotidien (si tu as lu mes différentes réponses dans ce post).
Moi j'ai démissionné justement parce que j'adore ce travail et je suis absolument certaine d'être faite pour ce métier, les personnes autour de moi, les résidents, les familles, tout le monde me dit de continuer ... mais c'est justement parce que j'aime ce travail que je le quitte, parce qu'on m'oblige à le faire n'importe comment et dans des conditions inhumaines autant pour les soignants que pour les résidents.
Tu dis :
"Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
Maintenant je sais que je peux être fière de faire ce métier et de rester moi-même en le faisant!"
C'est super comme réaction mais comment tu fais ? Moi si je finissais mes toilettes plus tard le matin, ça voulait dire que je mettais la table plus tard, que je les faisais manger plus tard, que je débarrassais et rangeais plus tard et ma pause ? je mange quand ? j'étais en 10h (8h30-20h00) dans une Unité Protégée pour personnes âgées désorientées, un décalage et tu cours encore plus ...
Après c'est pareil, le soir, tu prends ton temps, tu vas à ton rythme mais comment faire ? 1h pour coucher 13 personnes désorientées, ça fait ... voyons ... 4,5 minutes par personnes ! Trajet jusqu'à la chambre compris ! Et si je manifeste mon impuissance de ne pas y arriver, on me dit que si je n'y arrive pas, tant pis, ceux qui restent seront changés et couchés par les veilleuses ... sauf qu'elles sont 2 pour 77 personnes ! Et que plus je leur en laisse à changer et à coucher, plus ceux des étages seront couchés tard, donc d'une part savoir que des personnes âgées vont attendre au-delà de 23h pour être couchées c'est insupportable, d'autre part, savoir que je laisse mes collègue avec du boulot en plus est également inadmissible.
C'est là qu'est le piège, on est coincées entre notre désir de bien faire, des temps de travail trop justes, un manque de personnel flagrant, notre conscience professionnelle et des personnes qui ont des besoins à satisfaire, des PERSONNES, pas des boites de petits pois ou des meubles, des PERSONNES, qui sont les parents de quelqu'un, les grands-parents de quelqu'un, qui ont été eux aussi des jeunes gens amoureux, des mariés heureux, des adultes qui ont ri et pleuré, qui ont vécu leurs vies ... pour se retrouver là.
C'est comme si on oubliait tout ça, c'est comme si à travers eux on ne voyait plus tout ce qu'ils ont été mais simplement des vieillards en bout de course qui salissent leurs protections au mauvais moment !!!!
Tant qu'on ne fera pas bouger les choses, on pourra toujours s'en occuper mais à aucun moment on ne pourra prendre soin d'eux, et pour moi un aide-soignant, ça prend soin des gens, "prendre soin" c'est une philosophie de vie, une façon de se comporter avec l'autre qui est incompatible aujourd'hui avec la rentabilité recherchée ...
Je n'étais pas bien à faire ce boulot dans ces conditions, je ne suis pas bien de l'avoir quitté, mitigée entre la colère, l'impuissance et la déprime.
Mais que faut-il faire ?
Je comprends bien ton désarroi pour l'avoir vécu au quotidien (si tu as lu mes différentes réponses dans ce post).
Moi j'ai démissionné justement parce que j'adore ce travail et je suis absolument certaine d'être faite pour ce métier, les personnes autour de moi, les résidents, les familles, tout le monde me dit de continuer ... mais c'est justement parce que j'aime ce travail que je le quitte, parce qu'on m'oblige à le faire n'importe comment et dans des conditions inhumaines autant pour les soignants que pour les résidents.
Tu dis :
"Je vais me ressaisir et faire le boulot à mon rythme, je suis trop lente? et ben tant pis!
Mais je n'abandonnerai pas, même mal payé ce boulot c'est ma passion, je sais ce que je vaut et ce sont les patients qui me le font savoir, pas la direction, ni mes collègues.
Maintenant je sais que je peux être fière de faire ce métier et de rester moi-même en le faisant!"
C'est super comme réaction mais comment tu fais ? Moi si je finissais mes toilettes plus tard le matin, ça voulait dire que je mettais la table plus tard, que je les faisais manger plus tard, que je débarrassais et rangeais plus tard et ma pause ? je mange quand ? j'étais en 10h (8h30-20h00) dans une Unité Protégée pour personnes âgées désorientées, un décalage et tu cours encore plus ...
Après c'est pareil, le soir, tu prends ton temps, tu vas à ton rythme mais comment faire ? 1h pour coucher 13 personnes désorientées, ça fait ... voyons ... 4,5 minutes par personnes ! Trajet jusqu'à la chambre compris ! Et si je manifeste mon impuissance de ne pas y arriver, on me dit que si je n'y arrive pas, tant pis, ceux qui restent seront changés et couchés par les veilleuses ... sauf qu'elles sont 2 pour 77 personnes ! Et que plus je leur en laisse à changer et à coucher, plus ceux des étages seront couchés tard, donc d'une part savoir que des personnes âgées vont attendre au-delà de 23h pour être couchées c'est insupportable, d'autre part, savoir que je laisse mes collègue avec du boulot en plus est également inadmissible.
C'est là qu'est le piège, on est coincées entre notre désir de bien faire, des temps de travail trop justes, un manque de personnel flagrant, notre conscience professionnelle et des personnes qui ont des besoins à satisfaire, des PERSONNES, pas des boites de petits pois ou des meubles, des PERSONNES, qui sont les parents de quelqu'un, les grands-parents de quelqu'un, qui ont été eux aussi des jeunes gens amoureux, des mariés heureux, des adultes qui ont ri et pleuré, qui ont vécu leurs vies ... pour se retrouver là.
C'est comme si on oubliait tout ça, c'est comme si à travers eux on ne voyait plus tout ce qu'ils ont été mais simplement des vieillards en bout de course qui salissent leurs protections au mauvais moment !!!!
Tant qu'on ne fera pas bouger les choses, on pourra toujours s'en occuper mais à aucun moment on ne pourra prendre soin d'eux, et pour moi un aide-soignant, ça prend soin des gens, "prendre soin" c'est une philosophie de vie, une façon de se comporter avec l'autre qui est incompatible aujourd'hui avec la rentabilité recherchée ...
Je n'étais pas bien à faire ce boulot dans ces conditions, je ne suis pas bien de l'avoir quitté, mitigée entre la colère, l'impuissance et la déprime.
Mais que faut-il faire ?
Re: pourquoi travailler si vite?
Ce qu'il faudrait faire? démissionner toutes en même temps et oser dire aux grands patrons que nos conditions de travail sont juste insupportables, si on partait tous ils seraient bien dans ma mouise, sachant que sans nous les services ne peuvent pas fonctionner car nous sommes la base.
Seulement nous sommes isolés car pas représentés (ou très peu) par les syndicats, on ne peut pas faire grève sinon on est responsable d'abandon de poste.
A tous ces groupes il faudrait leur adresser un message clair.
Il faudrait que les gens s’intéressent à notre métier et découvrent nos problèmes, si ça indigne l'opinion alors peut être que ça bougera, comme pour les infirmières.
Ce qui m'énerve aussi c'est quand j'entends de la part des gens "vous êtes aide-soignante mais vous faites des études d'infirmière?" ou encore "mais vous allez évoluer en infirmière vous valez mieux que ça".
Comme si c'était un sous métier! mais c'est un beau métier, un vrai, qui ne s'improvise pas, qui réclame des connaissances, un savoir faire et des qualités humaines!
Si seulement on avait le cran d'aller gueuler dans la rue....
Seulement nous sommes isolés car pas représentés (ou très peu) par les syndicats, on ne peut pas faire grève sinon on est responsable d'abandon de poste.
A tous ces groupes il faudrait leur adresser un message clair.
Il faudrait que les gens s’intéressent à notre métier et découvrent nos problèmes, si ça indigne l'opinion alors peut être que ça bougera, comme pour les infirmières.
Ce qui m'énerve aussi c'est quand j'entends de la part des gens "vous êtes aide-soignante mais vous faites des études d'infirmière?" ou encore "mais vous allez évoluer en infirmière vous valez mieux que ça".
Comme si c'était un sous métier! mais c'est un beau métier, un vrai, qui ne s'improvise pas, qui réclame des connaissances, un savoir faire et des qualités humaines!
Si seulement on avait le cran d'aller gueuler dans la rue....
Re: pourquoi travailler si vite?
Skuld a écrit :Ce qu'il faudrait faire? démissionner toutes en même temps et oser dire aux grands patrons que nos conditions de travail sont juste insupportables, si on partait tous ils seraient bien dans ma mouise, sachant que sans nous les services ne peuvent pas fonctionner car nous sommes la base.
Seulement nous sommes isolés car pas représentés (ou très peu) par les syndicats, on ne peut pas faire grève sinon on est responsable d'abandon de poste.
A tous ces groupes il faudrait leur adresser un message clair.
Il faudrait que les gens s’intéressent à notre métier et découvrent nos problèmes, si ça indigne l'opinion alors peut être que ça bougera, comme pour les infirmières.
Ce qui m'énerve aussi c'est quand j'entends de la part des gens "vous êtes aide-soignante mais vous faites des études d'infirmière?" ou encore "mais vous allez évoluer en infirmière vous valez mieux que ça".
Comme si c'était un sous métier! mais c'est un beau métier, un vrai, qui ne s'improvise pas, qui réclame des connaissances, un savoir faire et des qualités humaines!
Si seulement on avait le cran d'aller gueuler dans la rue....
Bonjour
Allez dire ça à toutes celles et ceux qui se vente d'être AS en faisant "fonction AS" et à tout ces gros bonnets qui les embauchent comme tel
Vous pouvez toujours faire grève, démissionner celles/ceux faisant fonctions seront là pour travailler à votre place
☆♥ ESI 2011/2014☆♥
♥ 180/180 Ects ♥
┣▇▇▇═─ IDE depuis le 25/07/2014

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