Temoignage de mauvaise relation soignant/soigné

[constancelou]

Bonjour,
je poste ici en temps que patiente.. sûrement n'est ce pas le lieu, seulement je trouve pourtant que ma question va être adaptée à votre statut. Et pour ma défense, j'aimerais aussi devenir infirmière en psychiatrie.

Alors, je vous explique. Il y a un an et demi, je suis restée 7 mois en hopital psychiatrique pour depression (qui durait déjà depuis 2 ans, mais j'étais mutique, donc..pas de consultations que je n'aie annulé). J'avais 15 ans quand ça a commencé, j'en ai 18 aujourd'hui. Je ne suis pas là vous pour vous raconter ma vie, seulement maintenant je vis depuis un an dans une clinique soin étude en france, et j'ai un assez gros problème: ma relation avec les infirmiers. A l'hp, ça se passait très bien. Sauf avec les hommes, je "deteste" les hommes, c'est carrément pathologique, mais passons là dessus.

Quand je suis arrivée dans cette clinique, je demandais "trop" d'entretiens à leur gout. J'étais trop mal, mais ils n'aimaient pas que j'aille trop leur parler, parfois même je savais pas quoi dire, on disait rien, et je repartais, encore plus mal. Une fois même j'ai pris 200mg de tercian, je me suis scarifiée, et ils ont quand même (sans savoir tout ça) refusé de me parler, car j'avais déjà eu un entretien avec le medecin: c'était un des pires jours de ma vie.

S'en est suivi quelques mois ou je ne leur ai plus parlé, mais j'allais mieux: je me forcais, mais c'étais pas si dur puisque j'allais "bien".
J'ai recommencé à leur parler, une fois par semaine, mais de plus en plus j'ai eu l'impression qu'ils m'oubliaient". Me disaient à peine bonjours. certains patients avaient 3 entretiens infirmiers par jours, et moi, pas un seul. Je suis même restée un mois sans entretiens, ni infirmier, ni médical.
J'ai assez de mal être et de passé lourd à porter comme ça
Avec deux ou trois infirmières très compétentes , ça se passe très bien. Mais il y en a d'autres, avec qui je suis très agressives, car je me sens toujours agressée. (j'ai longtemps été phobique sociale, mais maintenant je suis plutôt du genre cash)
Parfois j'ai beaucoup de reproches, quand je vais mal on me dit qu'on a pas envie de me parler parce que je fais la gueule, parce qu'on dirait que j'ai 12 ans..une infirmière en particulier a beaucoup de sautes d'humeurs, elle n'est jamais "stable", on sait jamais à quoi s'attendre. Elle ne cesse de nous bousculer.. mais dans le mauvais sens, a même dit une fois à une personne qui voulait se tuer "vous avez réfléchit longtemps avant de dire ça?".
Bref, je juge beaucoup comme vous le voyez, et je suis peu indulgente. Mais c'est plus fort que moi, je suis carrément moins agressive qu'avant mais c'est pareil: on ne fais plus attention a moi. J'ai écrit une lettre au cadre infirmier, s'en est suivi un entretien médical ou l'on m'a dit qu'on cessait de me parler car j'étais trop agressive. Des mois ont passés, et c'est pareil, alors que j'ai perdu 85pourcent de mon agressivité. On a décidé de mettre des points soignants fixes, mais ils n'ont JAMAIS lieu.. je le fais remarquer, j'essaie d'être calme, alors j'en ai eu deux en deux semaines, après des mois à essayer qu'on me "traite comme les autres". la deuxième fois je dormais, on m'a reveillée, j'étais dans le coltard alors j'ai rien dit. on m'a dit qu'il fallait arrêter de jouer au jeu du "je parle pas", que je demandais des entretiens mais que je parlais pas, que j'avancerais jamais, et que je pouvais sortir du bureau comme j'avais rien à dire.

C'est comme ça tous les jours. Peut être ai je eu ma part de tord, mais maintenant c'est intenable.
Je n'ai nul part ou aller, mais je dois me faire soigner, je ne peux pas partir de cette clinique avant un ou deux ans.

Alors je vient ici dans l'espoir que vous m'aidiez à décrypter ce qui se passe, que vous m'aidiez à trouver une solution. Je suis prête à faire des concessions, à parler, ce que j'ai pourtant fait maintes et maintes fois, ça ne change rien: on m'a dans le colimateur, et c'est plus tenable.
La semaine dernière on devait s'en aller alors je me suis posée devant la clinique pour pas arriver chez moi en pleurs, en essayant de me calmer. L'infirmière en question qui me parle comme a un chien m'a dit "qu'est ce qui se passe?" je lui ai souri malgré mes pleurs en lui disant que ça irait , elle m'a dit d'un ton agacé "bon, au revoir". L'interne est arrivée derrière elle et nous avons vaguement parlé.

Elles sont deux infirmières, à etre comme ça avec moi, et les autres de plus en plus.Je ne comprends pas. J'ai eu beaucoup de problèmes avec les gens de mon age, rejet social, des parents qui n'avaient "pas le temps " de s'occuper de moi, et je suis très sensible et rejet. Tout simplement, je n'en peux plus. Quand je dis ce que je pense , on s'enerve et je m'en prends plein la gueule. Quand je me tait, on s'enerve quand même.

j'aurais aimé recueillir vos témoignages, vos idées..vos réactions quoi.
et je vous remercie d'avoir lu mon pavé.

[augusta]

Bonjour,
je poste ici en temps que patiente.. sûrement n'est ce pas le lieu, seulement je trouve pourtant que ma question va être adaptée à votre statut. Et pour ma défense, j'aimerais aussi devenir infirmière en psychiatrie.

Bonjour constancelou,
Il nous est impossible de répondre à votre message concernant vos soins, entretiens etc...etc... Personne ici ne peut juger de votre prise en charge.

Sauf avec les hommes, je "deteste" les hommes, c'est carrément pathologique, mais passons là dessus.

Si c'est le cas, il va falloir changer de projet professionnel et envisager une autre profession.

Cordialement

[caducee1717]

Constancelou,

je pense que tu as éprouvé le besoin de "vider" ton sac ici, sur un forum anonyme, en espérant du soutien...mais comme le dis Augusta tu ne pourra pas recevoir d'aide tout simplement parce nous n'avons pas vocation à émettre des hypothèse quant à la qualité de ta prise en charge et que le faire, de façon "sauvage" pourrait avoir des conséquences néfastes pour toi.
J'aimerais juste te conseiller de t'ouvrir à l'équipe de la même façon que tu viens de le faire ici, longuement, avec tes mots (et tes maux). Ils connaissent ton histoire, ton parcours, et tu pourrais leur exprimer ton ressenti et mettre les choses à plat...

Je te souhaite bon courage pour la suite.

[lamiette]

Chère Constancelou,

Je comprends les réponses que tu as reçue, il est vrai que personne ici ne peut, comme ça, émettre un jugement sur ta prise en charge. Cependant, on peut au moins t'écouter, et peut être t'aider, en t'apportant un peu de soutien et de conseils...

Comme te l'a suggéré Caducee, je pense que ça serait bien si tu essayais d'exprimer ce que tu ressens à l'équipe qui te prend en charge, comme tu l'as fait ici. Peut être que si c'est dur de parler, alors pourquoi ne pas leur écrire une lettre? Ca serait peut être plus facile pour toi, et pour eux. Si tu le fais comme tu l'as fait ici, sans agressivité, sans jugement, simplement dans un souci de dire ce que tu ressens au fond de toi, ce qui te blesse et ce que tu attends, alors je pense que vous pourriez avancer ensemble, pour que tu ailles mieux et que vos relations s'améliorent.

Reconnaître tes faiblesses, reconnaître que ça peut aussi être difficile pour eux de t'aider (par exemple quand tu es agressive, ou quand tu demandes des entretiens et qu'ensuite tu ne parles pas etc.) ça montre une prise de recul de ta part, ça montre que tu es capable de te rendre compte de tes propres faiblesses et limites, que tu peux aussi les comprendre, et ça c'est quand même une qualité précieuse pour pouvoir aller de l'avant et améliorer tes relations avec le personnel soignant. Tu as été capable ici de nous exprimer tout ça, alors tu es sans aucun doute capable d'en faire de même avec l'équipe qui te prends en charge

Essaie de leur écrire! Et reviens nous dire comment ça évolue! Bon courage!