Empathie et tristesse

[Fleurdelys2013]

Voilà j'ai une question pour un oral que j'ai a faire.

Peut on être empathique et en même temps triste face à une situation vécue par un patient?

[A3821D]

Et toi qu'en penses tu?

[Fleurdelys2013]

Au cours de l'échange avec le patient j'ai compris ce qu'il pouvait ressentir mais sans souffrir avec lui.

Cependant le fait que ce patient soit dans un mal être m'a attristé.

Donc empathie et sentiment sont compatibles?

[Bip-bip]

Si les sentiments humains étaient simples, on pourrait répondre "oui" ou "non" à ta question.

A vue de nez, si tu es triste, tu n'es plus dans l'empathie. Mais qui a une définition précise d'empathie ? C'est un concept très complexe

A mon humble avis c'est une problématique qui souffre de se traiter sur plusieurs pages (on pourrait même faire un TFE là dessus !...) avec des définitions, un plan, une thèse, une antithèse et une synthèse... Comme une dissertation quoi...

Tu dois répondre à ça en combien de pages ?

[augusta]

C'est clair que c'est un sujet complexe et très vaste!
La tristesse n'est pas un sentiment mais une émotion.
Fleuredelys....tu as pu être empathique dans la rencontre, durant l'échange, puis ressentir de la tristesse par la suite?
Ton interrogation est très intéressante...

Je pense que tu touches là toute la complexité de la communication.
Je pense aussi qu'il serait faux de croire que parce que nous avons fait la formation (tu la termines) nous sommes "parfaits" ou prêts dans le rôle de soignant qu'on a tenté de nous apprendre.
Le rapport à l'autre est si compliqué, et nous-même sommes si compliqués....

Ce qui compte c'est "être pleinement soi" face à quelqu'un qu'on doit autoriser à "être pleinement lui".
Il faut être proche de l'autre tout en lui étant distinct.

Ce qui peut être intéressant c'est de t'interroger sur le "qu'est-ce qui t'a touché chez ce patient?" Pourquoi?
Plus tu te connaitras toi-même plus tu comprendras ce qui se joue dans ta relation à l'autre

[augusta]

Pour répondre à ton 1er post je dirais que je ne pense pas qu' être empathique doive systématiquement empêcher de ressentir des émotions. Enfin ce n'est pas antinomique (pour moi).
Comment ne pas ressentir des émotions quand on cotoie l'autre?
Le problème serait plutôt de ne pas se laisser envahir par elles, puisque ça viendrait parasiter la prise en charge, et ce serait épuisant psychologiquement.

[Anonyme222222]

Les émotions sont des sentiments individuels et propres à chacun. À titre personnel, il m'est bien sûr arrivé de ressentir de la tristesse, de la colère, de l'impuissance...etc, face à certaines situations mais, je ne crois pas à l'empathie surtout quand on l'accommode à toutes les sauces.

[Fleurdelys2013]

Fleuredelys....tu as pu être empathique dans la rencontre, durant l'échange, puis ressentir de la tristesse par la suite?

Ce qui peut être intéressant c'est de t'interroger sur le "qu'est-ce qui t'a touché chez ce patient?" Pourquoi?
Plus tu te connaitras toi-même plus tu comprendras ce qui se joue dans ta relation à l'autre

Oui je pense avoir été empathique lors de la rencontre car j'ai été capable de comprendre en quoi la situation était délicate pour lui sans souffrir avec lui.
Part la suite, j'ai été peiné de voir ce patient replié sur lui même alors qu'habituellement c'est un patient qui a de la conversation et est plutôt joviale.

Bref je passe mon oral demain et j'essaie par ce questionnement d'anticiper quoi répondre au cas où ...

[augusta]

Sois naturelle, et pleine de bon sens!

Je trouve ça bien d'être touché par le patient....quoi qu'on veuille nous faire croire parfois au cours de la formation...

Un gros M..... pour demain

[Fleurdelys2013]

[Scorpi07]

Je suis très heureuse de voir que je ne suis pas la seule dans ce questionnement( que j'envisage pour mon TFE, justement!!!). Je lis en ce moment "Le travail émotionnel des soignants à l'hôpital" de Catherine Mercadier. On nous dit (à l'école) qu'on doit être "comme" un robot : ne rien laisser paraitre, être de glace, se blinder en somme. J'envisage un métier humain où il faut être humain je pense et ne pas en avoir honte!!!
Merci Fleurdelys, je pensais même être trop sensible pour envisager ce métier.

[Fleurdelys2013]

Je suis très heureuse de voir que je ne suis pas la seule dans ce questionnement( que j'envisage pour mon TFE, justement!!!). Je lis en ce moment "Le travail émotionnel des soignants à l'hôpital" de Catherine Mercadier. On nous dit (à l'école) qu'on doit être "comme" un robot : ne rien laisser paraitre, être de glace, se blinder en somme. J'envisage un métier humain où il faut être humain je pense et ne pas en avoir honte!!!
Merci Fleurdelys, je pensais même être trop sensible pour envisager ce métier.

Salut

Etre "comme" un robot? mais c'est totalement utopique de dire ça.

Comment peut-on être "comme" un robot face à une personne qui vient de perdre un proche? ou à patient qui vient d'apprendre qu'il est atteint d'une maladie qui va avoir des conséquences sur son mode de vie???? et il y a pleins d'autres situations ...

Pour moi, quand certains disent, une fois la blouse blanche enfilée vous êtes l'IDE et le reste attend au vestiaire, selon moi, c'est des conneries. Certes, quand je suis en service je suis soignant mais avant je suis une personne avec une histoire, des émotions, des joies, des peines...

Après évidemment, il faut être capable de prendre du recul sur la situation et de garder la bonne distance avec le patient car si on s'investit de trop on risque d'en souffrir moralement par la suite. Heureusement que l'on travail en équipe pour "passer la main" quand nos limites sont atteintes.

Bon courage à toi .