Relation soignant/soigné en psychiatrie
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- augusta
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Re: Relation soignant/soigné en psychiatrie
Exactement Phylibert, d'autant que nous n'avons aucun élement
"Propos inacceptables"...ça veut dire quoi?
Tu observais dans quel cadre? ESI? patient? professionnel?

"Propos inacceptables"...ça veut dire quoi?
Tu observais dans quel cadre? ESI? patient? professionnel?

"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Relation soignant/soigné en psychiatrie
Bonjour,
Dans le service où j'étais soignée, j'ai pu voir des choses disons... franchement pas orthodoxes !!
La psychiatre qui me suivait me disait : "la surdité n'a absolument aucun impact sur la socialisation".
Ah bon, c'est une grande innovation que j'entends là !! Parce que bon, même le plombier sait que mal entendre gêne les relations sociales. Alors que quelqu'un qui a fait médecine sorte une ânerie pareille prouve surtout qu'il n'a rien à faire dans un hosto, surtout pour soigner des personnes vulnérables !!
Ou bien "26 ans, c'est trop tard pour reprendre vos études. Votre place est en ESAT pour le restant de vos jours, parce qu'il n'y a rien à espérer avec vous"
Elle a une boule de cristal pour prédire avec autant de certitude un tel devenir ?
Deux autres choses qui m'ont laissée pour le moins bouche bée.
La première, c'est quand la psy en question considère que "si vous êtes sortie en pleurs et suicidaire d'une thérapie de groupe, c'est de votre faute parce que vous ne voulez rien faire de votre vie"
Ben voyons !! Elle ne peut pas d'un côté me reprocher de vouloir reprendre des études de droit, tout en disant que je ne veux rien faire de ma vie.
Il y a quelque chose pour le moins d'incohérent chez celle-là !!
Ensuite, à la fin de cette consultation, alors que j'étais en pleurs, elle me dit : "je vous laisse, j'ai d'autres patients plus méritants qui attendent dans la salle d'attente".
Ce que je vous raconte et qui s'est passé, je n'appelle pas ça de l'autorité, mais de l'abus de pouvoir d'une apparatchik issue de la nomenklatura hospitalière.
Désolée, mais certains soignants prennent vraiment les patients pour des idiots, voire veulent retourner à un régime de dictature. Ils utilisent la psychiatrie pour vouloir normaliser les patients, en faire de bons petits soldats bien dociles mais qui ne peuvent/doivent absolument pas penser par eux-mêmes.
J'ai vu/vécu ce genre de chose aussi bien chez les psychanalystes que les comportementalistes, et à 50-50. Tout dépend de comment on utilise ses outils thérapeutiques, surtout dans quel but.
Pour répondre à Malou, on peut faire preuve d'autorité sans rabaisser un patient, ni le traiter comme un idiot.
Sans vouloir généraliser (parce que j'ai aussi rencontré d'excellents soignants), certains ont besoin d'utiliser leurs patients comme des objets pour assouvir leur égo.
Pour répondre également à Malou, je ne pense pas qu'il y ait de recette.
Mais un patient qui s'agite dès qu'il entend le mot de "hôpital...." (nom de l'hôpital psy) n'a pas forcément besoin d'être contenu dès le départ, avant même de savoir pourquoi.
J'avais vu dans un reportage le cas d'un dépressif suicidaire, qu'on avait attaché alors qu'il s'était agité dès qu'il avait entendu le nom de l'hosto. Il disait "je ne suis pas fou, je ne suis pas fou".
Pourquoi vouloir d'emblée sortir le gant de boxe, alors qu'on peut obtenir des résultats avec la tapette ? Après tout, désamorcer le conflit en disant qu'il est malade et qu'il n'y a pas de maladie honteuse aurait pu le calmer sans nécessiter ni de contenir, ni d'injecter quoi que ce soit. Ou bien que s'il était malade du coeur, il ne se poserait pas deux fois la question d'aller chez le cardiologue. C'est fou ce que ce genre d'explication peut éviter des artilleries lourdes inutiles !!
Il disait d'ailleurs aux journalistes qu'il ne voulait pas être hospitalisé par peur que ses copains le rejettent. Pour moi, cette phrase était l'essentiel à retenir dans le cadre du refus de soins en psy : la peur du qu'en dira-t-on.
Je ne dis pas que c'est facile, je dis juste que je vois souvent que l'on a un peu vite tendance à sortir l'artillerie lourde alors qu'on peut tuer notre mouche avec la tapette. L'artillerie lourde, ça doit être le dernier recours, quand vraiment il n'y a aucune autre solution. Et non parce que "le patient s'agite dès qu'il entend parler d'hôpital psy".
Si on contient le patient qui s'agite dès qu'il entend parler d'hôpital psy, sans rien vouloir savoir et sans autre forme de procès, c'est prendre le patient pour un imbécile et être un complice actif de la déshumanisation des soins.
Je ne mâche pas mes mots, certes je ne suis pas "professionnelle de santé", ce n'est pas pour ça que je suis une imbécile finie inapte à comprendre.
Dans le service où j'étais soignée, j'ai pu voir des choses disons... franchement pas orthodoxes !!
La psychiatre qui me suivait me disait : "la surdité n'a absolument aucun impact sur la socialisation".
Ah bon, c'est une grande innovation que j'entends là !! Parce que bon, même le plombier sait que mal entendre gêne les relations sociales. Alors que quelqu'un qui a fait médecine sorte une ânerie pareille prouve surtout qu'il n'a rien à faire dans un hosto, surtout pour soigner des personnes vulnérables !!
Ou bien "26 ans, c'est trop tard pour reprendre vos études. Votre place est en ESAT pour le restant de vos jours, parce qu'il n'y a rien à espérer avec vous"
Elle a une boule de cristal pour prédire avec autant de certitude un tel devenir ?
Deux autres choses qui m'ont laissée pour le moins bouche bée.
La première, c'est quand la psy en question considère que "si vous êtes sortie en pleurs et suicidaire d'une thérapie de groupe, c'est de votre faute parce que vous ne voulez rien faire de votre vie"
Ben voyons !! Elle ne peut pas d'un côté me reprocher de vouloir reprendre des études de droit, tout en disant que je ne veux rien faire de ma vie.
Il y a quelque chose pour le moins d'incohérent chez celle-là !!
Ensuite, à la fin de cette consultation, alors que j'étais en pleurs, elle me dit : "je vous laisse, j'ai d'autres patients plus méritants qui attendent dans la salle d'attente".
Ce que je vous raconte et qui s'est passé, je n'appelle pas ça de l'autorité, mais de l'abus de pouvoir d'une apparatchik issue de la nomenklatura hospitalière.
Désolée, mais certains soignants prennent vraiment les patients pour des idiots, voire veulent retourner à un régime de dictature. Ils utilisent la psychiatrie pour vouloir normaliser les patients, en faire de bons petits soldats bien dociles mais qui ne peuvent/doivent absolument pas penser par eux-mêmes.
J'ai vu/vécu ce genre de chose aussi bien chez les psychanalystes que les comportementalistes, et à 50-50. Tout dépend de comment on utilise ses outils thérapeutiques, surtout dans quel but.
Pour répondre à Malou, on peut faire preuve d'autorité sans rabaisser un patient, ni le traiter comme un idiot.
Sans vouloir généraliser (parce que j'ai aussi rencontré d'excellents soignants), certains ont besoin d'utiliser leurs patients comme des objets pour assouvir leur égo.
Pour répondre également à Malou, je ne pense pas qu'il y ait de recette.
Mais un patient qui s'agite dès qu'il entend le mot de "hôpital...." (nom de l'hôpital psy) n'a pas forcément besoin d'être contenu dès le départ, avant même de savoir pourquoi.
J'avais vu dans un reportage le cas d'un dépressif suicidaire, qu'on avait attaché alors qu'il s'était agité dès qu'il avait entendu le nom de l'hosto. Il disait "je ne suis pas fou, je ne suis pas fou".
Pourquoi vouloir d'emblée sortir le gant de boxe, alors qu'on peut obtenir des résultats avec la tapette ? Après tout, désamorcer le conflit en disant qu'il est malade et qu'il n'y a pas de maladie honteuse aurait pu le calmer sans nécessiter ni de contenir, ni d'injecter quoi que ce soit. Ou bien que s'il était malade du coeur, il ne se poserait pas deux fois la question d'aller chez le cardiologue. C'est fou ce que ce genre d'explication peut éviter des artilleries lourdes inutiles !!
Il disait d'ailleurs aux journalistes qu'il ne voulait pas être hospitalisé par peur que ses copains le rejettent. Pour moi, cette phrase était l'essentiel à retenir dans le cadre du refus de soins en psy : la peur du qu'en dira-t-on.
Je ne dis pas que c'est facile, je dis juste que je vois souvent que l'on a un peu vite tendance à sortir l'artillerie lourde alors qu'on peut tuer notre mouche avec la tapette. L'artillerie lourde, ça doit être le dernier recours, quand vraiment il n'y a aucune autre solution. Et non parce que "le patient s'agite dès qu'il entend parler d'hôpital psy".
Si on contient le patient qui s'agite dès qu'il entend parler d'hôpital psy, sans rien vouloir savoir et sans autre forme de procès, c'est prendre le patient pour un imbécile et être un complice actif de la déshumanisation des soins.
Je ne mâche pas mes mots, certes je ne suis pas "professionnelle de santé", ce n'est pas pour ça que je suis une imbécile finie inapte à comprendre.
Giulia
Re: Relation soignant/soigné en psychiatrie
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Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie ; Qui sait si nous serons demain ? [Jean Racine]
Re: Relation soignant/soigné en psychiatrie
Bonjour,
C'est difficile de se dire que la maltraitance en psychiatrie n'est un fait rare.
Même si les fait sont mineur, il doivent être signalé tout de suite car les malades sont des personnes fragile et bien souvent incapable de se protéger.
C'est difficile de se dire que la maltraitance en psychiatrie n'est un fait rare.
Même si les fait sont mineur, il doivent être signalé tout de suite car les malades sont des personnes fragile et bien souvent incapable de se protéger.