La Maladie Economique de notre Santé
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- TonytonyChopper
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- Inscription : 12 août 2012 18:46
La Maladie Economique de notre Santé
Bonjour à tous, je ne suis pas un habitué des forum mais là, je sens la colère qui monte et je voudrai avoir votre avis.
Actuellement, je travail en psychiatrie, je suis diplôme depuis un an et demi, et avant je travaillait en SSIAD.
Je suis en colère car mon hôpital, comme beaucoup d'autres, est en déficit. Cherchant à faire des économie, l'administration à décidé de "geler" des postes (42 postes évoqués a la dernière réunion de service) qui à terme ne seront jamais remplacer. Cela se manifeste déjà par les départs à la retraite non remplacé, fin de contrat non reconduit...
Depuis cet été, les contractuels font 35 h, c'est à dire 7 h de travail effectif contre 7 h 36 pour les autres. Donc on a des professionnels qui se voit privé de transmissions le matin et le soir, et d'une partie l’après midi, résultats : patients en danger, collègues en danger, inégalité entre les professionnels sur le droit au RTT car évidement les contractuels n'ont droit a aucun RTT. Et a partir de janvier, les titulaires perdront également des RTT. Ah oui cerise sur le gâteau il parait qu'il n'y a pas à avoir d'heure supplémentaire car le temps est suffisamment réparti ... dixit la DRH.
Moi même contractuel, j'arrive bientôt au terme de mon contrat, mais personne n'est capable de me dire si j'ai encore un avenir dans la boite...
La solution des médecins pour montrer leur désaccord est de fermer des HdJ une demi journée à un jour par semaine. "Si on diminue les moyens alors diminuons l'offre de soin". Ah, la bonne idée, allons dans le sens des économies en pensant que la population verra ces fermetures...
Ma colère ne va pas essentiellement vers l'administration... pour être clair, les bureaucrates font avec les moyens qu'On leur donne (même si la gestion peut parfois être discutable), ce On, c'est l'ARS qui grosso modo dépend de notre cher gouvernement et Mme Tourraine qui n'a pas l'air de défendre notre système de santé...
Mais ce qui a le don de me foutre en rogne c'est cette immobilisme de la profession, incapable de bouger et montré sa colère, trop peu le font, et trop localisé pour que l'on nous entendes et nous voit. Alors oui, nous devons assurer la continuité des soins, mais il y a d'autre moyens de dire que la Santé va mal que d'afficher "en grève" sur la blouse !
Pour résumer, on nous coupe les vivres, dans un souci d'économie pour diminuer la dette, les hôpitaux acceptent donc et restreignent encore plus les moyens humains dans les structures, personnes n'est content mais tout le monde continue de travailler, peut importe les conditions pour des soignants ou les risques pour les usagés.
Alors par chez vous qu'en est-il de la santé de vos structures, et les gens sont-ils prêt à se bouger pour faire redonner à notre système de soins son splendide!?
Actuellement, je travail en psychiatrie, je suis diplôme depuis un an et demi, et avant je travaillait en SSIAD.
Je suis en colère car mon hôpital, comme beaucoup d'autres, est en déficit. Cherchant à faire des économie, l'administration à décidé de "geler" des postes (42 postes évoqués a la dernière réunion de service) qui à terme ne seront jamais remplacer. Cela se manifeste déjà par les départs à la retraite non remplacé, fin de contrat non reconduit...
Depuis cet été, les contractuels font 35 h, c'est à dire 7 h de travail effectif contre 7 h 36 pour les autres. Donc on a des professionnels qui se voit privé de transmissions le matin et le soir, et d'une partie l’après midi, résultats : patients en danger, collègues en danger, inégalité entre les professionnels sur le droit au RTT car évidement les contractuels n'ont droit a aucun RTT. Et a partir de janvier, les titulaires perdront également des RTT. Ah oui cerise sur le gâteau il parait qu'il n'y a pas à avoir d'heure supplémentaire car le temps est suffisamment réparti ... dixit la DRH.
Moi même contractuel, j'arrive bientôt au terme de mon contrat, mais personne n'est capable de me dire si j'ai encore un avenir dans la boite...
La solution des médecins pour montrer leur désaccord est de fermer des HdJ une demi journée à un jour par semaine. "Si on diminue les moyens alors diminuons l'offre de soin". Ah, la bonne idée, allons dans le sens des économies en pensant que la population verra ces fermetures...
Ma colère ne va pas essentiellement vers l'administration... pour être clair, les bureaucrates font avec les moyens qu'On leur donne (même si la gestion peut parfois être discutable), ce On, c'est l'ARS qui grosso modo dépend de notre cher gouvernement et Mme Tourraine qui n'a pas l'air de défendre notre système de santé...
Mais ce qui a le don de me foutre en rogne c'est cette immobilisme de la profession, incapable de bouger et montré sa colère, trop peu le font, et trop localisé pour que l'on nous entendes et nous voit. Alors oui, nous devons assurer la continuité des soins, mais il y a d'autre moyens de dire que la Santé va mal que d'afficher "en grève" sur la blouse !
Pour résumer, on nous coupe les vivres, dans un souci d'économie pour diminuer la dette, les hôpitaux acceptent donc et restreignent encore plus les moyens humains dans les structures, personnes n'est content mais tout le monde continue de travailler, peut importe les conditions pour des soignants ou les risques pour les usagés.
Alors par chez vous qu'en est-il de la santé de vos structures, et les gens sont-ils prêt à se bouger pour faire redonner à notre système de soins son splendide!?
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Bonjour, je ne saurais pas te répondre car il se fait que mon hôpital (en Belgique) est juste à l'opposé du problème.
On cherche des personnes à engager mais pas moyen...on fonctionne avec des intérimaires (qui débarquent comme seuls diplômés dans un service qu'ils ne connaissent pas!)...un temps plein s'est fait renvoyer, une autre est tombée enceinte...personne pour remplacer...je suis à mi-temps, on m'a sonné il y a 2 jours pour me demander d'augmenter mon temps de travail....
Ah autre problème, on a été jusqu'à engager des Espagnoles, ainsi que des Russes qui ne connaissent pas notre langue...danger pour le patient....comme tu vois on se trouve chacun à une extrémité, et c'est le patient qui en pâtira à un moment ou un autre.
On cherche des personnes à engager mais pas moyen...on fonctionne avec des intérimaires (qui débarquent comme seuls diplômés dans un service qu'ils ne connaissent pas!)...un temps plein s'est fait renvoyer, une autre est tombée enceinte...personne pour remplacer...je suis à mi-temps, on m'a sonné il y a 2 jours pour me demander d'augmenter mon temps de travail....
Ah autre problème, on a été jusqu'à engager des Espagnoles, ainsi que des Russes qui ne connaissent pas notre langue...danger pour le patient....comme tu vois on se trouve chacun à une extrémité, et c'est le patient qui en pâtira à un moment ou un autre.

Re: La Maladie Economique de notre Santé
Même chose chez nous, dans une moindre mesure.
Se sont les aide-soignants contractuels ou en remplacement qui sont concernés.
Or, la charge de travail et la manière de bosser font qu'il leur est impossible de partir à l'heure convenue ( 40 minutes avant le reste de l'équipe) sans laisser en plan leur boulot.
Donc deux solutions, fonction des jours et de l'activité:
- se barrer à l'heure, quelque soit le travail qu'il reste
- noter systématiquement le temps supplémentaire effectué au delà du temps de travail.
Aux dernières nouvelles la mesure de "réduction du temps de travail" va sauter.
Même principe que celui appliqué depuis des années, qui consiste à organiser des horaires de travail en sachant pertinemment qu'ils sont impossibles à effectuer compte tenu du temps de transmissions.
Certains choisissent d'offrir du temps à leur employeur, j'ai pris le parti de supprimer tout ce qui n'est pas digne d'intérêt lors des transmissions (même si certains veulent toujours savoir si c'est du G5 ou du sérum phy qui coule et à quelle heure il a été posé et bla bla bla
) .
Se sont les aide-soignants contractuels ou en remplacement qui sont concernés.
Or, la charge de travail et la manière de bosser font qu'il leur est impossible de partir à l'heure convenue ( 40 minutes avant le reste de l'équipe) sans laisser en plan leur boulot.
Donc deux solutions, fonction des jours et de l'activité:
- se barrer à l'heure, quelque soit le travail qu'il reste
- noter systématiquement le temps supplémentaire effectué au delà du temps de travail.
Aux dernières nouvelles la mesure de "réduction du temps de travail" va sauter.
Même principe que celui appliqué depuis des années, qui consiste à organiser des horaires de travail en sachant pertinemment qu'ils sont impossibles à effectuer compte tenu du temps de transmissions.
Certains choisissent d'offrir du temps à leur employeur, j'ai pris le parti de supprimer tout ce qui n'est pas digne d'intérêt lors des transmissions (même si certains veulent toujours savoir si c'est du G5 ou du sérum phy qui coule et à quelle heure il a été posé et bla bla bla

- TonytonyChopper
- Messages : 6
- Inscription : 12 août 2012 18:46
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Chez nous c'est simple pour les transmissions, les titulaires commencent à 6h45 donc transmissions avec équipe de nuit, arrivé du contractuel à 7h30 => retransmission du collègue de 6h45 et celui de 7h30 ou alors si manque de temps le/la contractuel se débrouille avec le super logiciel DPU ... sinon à la relève le collègue arrive à 14h, donc rate la moitié des transmissions et part a 21h, heure d'arrivé de la relève de nuit donc il ne peut pas faire ses transmissions !
Pour ce qui est des heures sup', c'est comme partout je pense, à savoir noter dans un classeur les 1/2 heure et plus que l'on fait et que l'on peut "parfois" récupérer par si par là. D'ailleurs j'ai appris il y a peu que nos chers cadre ont dans leurs logiciels de planning, un onglet "heure supplémentaires" qu'ils doivent légalement renseigner mais que leurs supérieurs leur demandent d'ignorer...
Pour ce qui est des heures sup', c'est comme partout je pense, à savoir noter dans un classeur les 1/2 heure et plus que l'on fait et que l'on peut "parfois" récupérer par si par là. D'ailleurs j'ai appris il y a peu que nos chers cadre ont dans leurs logiciels de planning, un onglet "heure supplémentaires" qu'ils doivent légalement renseigner mais que leurs supérieurs leur demandent d'ignorer...
Re: La Maladie Economique de notre Santé
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Dernière modification par loulic le 14 janv. 2014 22:54, modifié 1 fois.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Pour les rapports, je ne comprends pas bien...nos pauses commencent à 6h30 jusque 14h30....celui de l'après midi va faire 14-22 (donc on se chevauche 30 min pour le rapport), celle de nuit arrive à 21h45 (donc 15 min de rapport et fini à 6h45...(là aussi 15 min)...en ce qui concerne les heures sup, on les inscrit dans un cahier, elles ne comptent qu'au 1/4 (pas les minutes)...à récupérer seulement en fonction du service....là pour l'instant je suis à 146h sup....
Pourquoi n'est il pas prévu dans vos pauses des chevauchements ainsi pour vos rapports?

Pourquoi n'est il pas prévu dans vos pauses des chevauchements ainsi pour vos rapports?
- TonytonyChopper
- Messages : 6
- Inscription : 12 août 2012 18:46
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Ce n'est que depuis cet été qu'il y a ce problème de transmissions, en imaginant que ce soit 2 contractuels et un titulaire qui prennent le service le matin, seul le titulaire à ses transmissions et il se retrouve seul pendant 30 minutes a gérer un service de psychiatrie ou tout peut se passer n'importe quand... Par chance il n'y a pas encore eu de gros problème, mais en imaginant que cela arrive en MCO, et cela va arriver, j'ai peur pour nos patients et je pense que "l'absentéisme" va continuer a augmenter....
-
- Régulier
- Messages : 38
- Inscription : 05 juin 2013 21:57
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Bonsoir,
dans mon établissement, c'est pareil. 80 personnes sur le carreau, essentiellement parmi les paramédicaux. Ce que je pense, c'est que les directions des hôpitaux continuent -sous l'influence de l'ARS, du gouvernement, etc.- à pousser le bouchon toujours plus loin, mettant la santé de leur personnel et de leurs patients en danger. Comment? En se servant tout simplement de cette qualité qui fait de nous des soignants: la conscience professionnelle. Je n'entre pas dans les détails, mais chez nous, ils ont agi d'une façon des plus amorales envers des agents. Et lorsqu'on ose dire quelque chose, on nous fait clairement comprendre que personne n'est irremplaçable, ou on nous fait culpabiliser, ou on nous punit! Si si, je vous jure, on nous punit!!!
Je suis arrivée sur le tard dans la profession, ce qui fait que j'avais une expérience dans le privé auparavant, dans un tout autre corps de métier. Quand je vois la situation actuelle, je suis époustouflée par l'immobilisme de la profession. Attention, je ne blâme personne, je suis la première à dire oui à tout va, aux dépends de mon bien-être. Mais je ne peux m'empêcher de faire ce constat étonnant. Nous aurions le pouvoir de nous faire entendre, si seulement nous décidions de l'utiliser...
dans mon établissement, c'est pareil. 80 personnes sur le carreau, essentiellement parmi les paramédicaux. Ce que je pense, c'est que les directions des hôpitaux continuent -sous l'influence de l'ARS, du gouvernement, etc.- à pousser le bouchon toujours plus loin, mettant la santé de leur personnel et de leurs patients en danger. Comment? En se servant tout simplement de cette qualité qui fait de nous des soignants: la conscience professionnelle. Je n'entre pas dans les détails, mais chez nous, ils ont agi d'une façon des plus amorales envers des agents. Et lorsqu'on ose dire quelque chose, on nous fait clairement comprendre que personne n'est irremplaçable, ou on nous fait culpabiliser, ou on nous punit! Si si, je vous jure, on nous punit!!!
Je suis arrivée sur le tard dans la profession, ce qui fait que j'avais une expérience dans le privé auparavant, dans un tout autre corps de métier. Quand je vois la situation actuelle, je suis époustouflée par l'immobilisme de la profession. Attention, je ne blâme personne, je suis la première à dire oui à tout va, aux dépends de mon bien-être. Mais je ne peux m'empêcher de faire ce constat étonnant. Nous aurions le pouvoir de nous faire entendre, si seulement nous décidions de l'utiliser...
- TonytonyChopper
- Messages : 6
- Inscription : 12 août 2012 18:46
Re: La Maladie Economique de notre Santé
C'est bien ce qui me chagrine, combien râle dans son coin ou en équipe mais se la boucle devant le cadre, ou les instances.Temperance57 a écrit :Nous aurions le pouvoir de nous faire entendre, si seulement nous décidions de l'utiliser...
J'ai 26 ans, peu de pratique, je n'ai pas tout vu ni tout lu, mais merde je suis assez intelligent pour voir que tout se barre en sucette, j'ai osé parlé en réunion, quand mes collègues, titulaire, installé, se taisaient quand je defendais nos droit face au cadre qui insiste pour que l'on fasse son travail en son absence, ou que les médecin mettent leur consignes et prescription à jour ! Vous savez ce que j'ai gagné !? Une convocation du cadre qui me dit que le CSS lui a dit que mon entretien d'embauche c'est mal passé ... il y a presque un an !!!! Et a quelle fin sinon se donner une excuse bidon pour ne pas reconduir mon contrat !?
Il me reste 3 semaines minimum, je compte me faire entendre et aider a la mobilisation qui se dessine lentement ! Hors de question que l'on se taise plus longtemps !
Si vous connaissez des moyens pour nous faire entendre et emmerd** les instances, l'ars et tous ceux qui gouvernent, je vous écoute ! J'en parlerai au collectif qui vient de se créer (enfin) !
Il est grand temps de se faire entendre ! Que la France comprenne que les économies budgétaire ne doivent pas se faire au détriment de la santé de ses citoyens !
-
- Accro
- Messages : 986
- Inscription : 16 oct. 2012 13:26
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Bonjour,
J'avoue que cet immobilisme m'a toujours posé question.
Fille de syndicaliste, je pensais retrouver un esprit combatif en entrant dans la fonction publique.
J'y ai bossé 1 an et 1/2... et ca a suffit pour me faire sombrer en quasi dépression.
J'étais naïve, ca récriminait beaucoup, ca refaisait le monde à la moindre occasion. J'y croyais moi! à ma décharge j'avais 24 ans...
Puis un jour il y a eu un problème sérieux entre l'équipe infirmière et le gériatre du service... Les IDE poussaient des hauts cris... puis il y a eu la réunion de secteur, le truc officiel avec cadres, cadres-sup, chef de service et tout. Et là... Rien! Silence géné quand l'ordre du jour tombre. Le medecin s'est exprimé... puis personne. Et ben je l'ai ouverte, j'ai pas maché mes mots, en mon âme et conscience. Et le message est passé.
Puis il a été question de faire plus de week end car pas de personnel... j'ai dit que c'était inadmissible que le personnel subisse cela... On m'a servit le couplet de la pénurie de personnel, et le patient, blablablabla... J'ai balayé les arguments, car hospitaliser dans ses conditions etait dangereux.
Ce que j'ai obtenu... c'est un entretien avec le cadre sup qui me proposait un poste top, avec super horaires, pas de week end, pas de continuité du soin... bref le poste que tout le monde voulait. Il me l proposait en me brossant dans le sens du poil genre "j'ai trouvé que vous avez eu des c.... lors de la réunion intersectorielle" et qu'il aimerait bien bosser avec moi. Je pense que c'était un moyen de me la faire fermer, car j'étais déjà stagiaire.
Vu les réactions des collègues, j'ai préféré démissionner... la misérite analysée de long en large de 6/7h et plus rien quand il faut bouger, je pouvais plus.
Déjà à l'IFSI, les grandes gueules étaient nombreuses à pleurer sur leur sort d'étudiant de seconde zone, mais dès qu'il a s'agit de vraiment agir, on était 7 sur 60 de la promo, et je me suis retrouvée à devoir m'adresser à la direction de l'iFSI car personne n'osait. Je suis plutot réservée donc c'est pas du tout mon genre d'être en avant. 7 pour monter à Paris, et aller manifester. C'est quand même parlant!
J'avoue que cet immobilisme m'a toujours posé question.
Fille de syndicaliste, je pensais retrouver un esprit combatif en entrant dans la fonction publique.
J'y ai bossé 1 an et 1/2... et ca a suffit pour me faire sombrer en quasi dépression.
J'étais naïve, ca récriminait beaucoup, ca refaisait le monde à la moindre occasion. J'y croyais moi! à ma décharge j'avais 24 ans...
Puis un jour il y a eu un problème sérieux entre l'équipe infirmière et le gériatre du service... Les IDE poussaient des hauts cris... puis il y a eu la réunion de secteur, le truc officiel avec cadres, cadres-sup, chef de service et tout. Et là... Rien! Silence géné quand l'ordre du jour tombre. Le medecin s'est exprimé... puis personne. Et ben je l'ai ouverte, j'ai pas maché mes mots, en mon âme et conscience. Et le message est passé.
Puis il a été question de faire plus de week end car pas de personnel... j'ai dit que c'était inadmissible que le personnel subisse cela... On m'a servit le couplet de la pénurie de personnel, et le patient, blablablabla... J'ai balayé les arguments, car hospitaliser dans ses conditions etait dangereux.
Ce que j'ai obtenu... c'est un entretien avec le cadre sup qui me proposait un poste top, avec super horaires, pas de week end, pas de continuité du soin... bref le poste que tout le monde voulait. Il me l proposait en me brossant dans le sens du poil genre "j'ai trouvé que vous avez eu des c.... lors de la réunion intersectorielle" et qu'il aimerait bien bosser avec moi. Je pense que c'était un moyen de me la faire fermer, car j'étais déjà stagiaire.
Vu les réactions des collègues, j'ai préféré démissionner... la misérite analysée de long en large de 6/7h et plus rien quand il faut bouger, je pouvais plus.
Déjà à l'IFSI, les grandes gueules étaient nombreuses à pleurer sur leur sort d'étudiant de seconde zone, mais dès qu'il a s'agit de vraiment agir, on était 7 sur 60 de la promo, et je me suis retrouvée à devoir m'adresser à la direction de l'iFSI car personne n'osait. Je suis plutot réservée donc c'est pas du tout mon genre d'être en avant. 7 pour monter à Paris, et aller manifester. C'est quand même parlant!
Re: La Maladie Economique de notre Santé
Bon, ya plein de choses, là :
- certains hôpitaux sont en gros déficit structurel, c'est vrai, d'autres, comme le mien, ont un déficit minime (0,5% du budget dans notre cas) mais le comportement de la direction reste le même : économies et personnel comme variable d'ajustement.
- les solutions pour récupérer des ETP sont diverses et variées et ne tiennent absolument pas compte de la qualité du soin. En tant qu'élu aux instances, je peux vous dire que cet argument n'est pas entendu lors des instances.
- la santé n'est pas une priorité du gouvernement (éducation, sécurité), la seule promesse de Hollande concernait les urgences à moins de 30 mn du domicile, rien d'autre.
- en général, le corporatisme est très présent et chacun défend en plus son unité sans trop se préoccuper du bien commun.
- on sait pertinemment qu'on va assurer la continuité des soins...
Ceci dit, il y a parfois moyen d'infléchir la courbe de la morosité
: choper un directeur qui se met hors la loi et l'obliger à revenir dans les clous, c'est bon ça
, sortir la lutte de l'hôpital en s'adressant à la presse, en alertant les politiques locaux (élections en 2014...), en faisant des actions visibles, se syndiquer (ben oui) et s'informer de ce qui se passe, ne pas rester seul(e) à rougagner dans son coin, bref, instaurer un vrai rapport de force qui remontera, un jour, au national. C'est pas l'histoire d'un jour, mais vous le savez bien : l'oignon fait la force
...
- certains hôpitaux sont en gros déficit structurel, c'est vrai, d'autres, comme le mien, ont un déficit minime (0,5% du budget dans notre cas) mais le comportement de la direction reste le même : économies et personnel comme variable d'ajustement.
- les solutions pour récupérer des ETP sont diverses et variées et ne tiennent absolument pas compte de la qualité du soin. En tant qu'élu aux instances, je peux vous dire que cet argument n'est pas entendu lors des instances.
- la santé n'est pas une priorité du gouvernement (éducation, sécurité), la seule promesse de Hollande concernait les urgences à moins de 30 mn du domicile, rien d'autre.
- en général, le corporatisme est très présent et chacun défend en plus son unité sans trop se préoccuper du bien commun.
- on sait pertinemment qu'on va assurer la continuité des soins...
Ceci dit, il y a parfois moyen d'infléchir la courbe de la morosité



je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...