violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

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dan65
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violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par dan65 »

salut et meilleurs voeux à toutes et tous. Un petit sujet ramené par l'actualité en ce début d'année : on retrouve régulièrement le mot violence accolé au mot psychiatrie, on a toujours droit aux réactions ministérielles ou onisiennes ("ce n'est pas bien...il ne faut pas :roll: ") sans que soit soulignée cette vérité : la violence fait partie intégrante du risque du soin en psychiatrie.
Donc, sans mettre en place un observatoire quelconque, quelques questions :
- êtes-vous d'accord avec la phrase mise en gras ?
- les infirmiers sont-ils assez formés pour faire face à ce risque ?
- les formations violence/agressivité sont-elles la panacée ?
- devant un risque de violence un homme vaut-il mieux qu'une femme ?
- sommes-nous assez nombreux devant les patients ?
- faut-il rester face à un patient potentiellement violent ?

A vos claviers et à bientôt :)
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par Anonyme222222 »

La réponse dépendra forcément de l’expérience ou non du répondant concernant le secteur psychiatrique ou devant certains évènements/situations que l’on peut rencontrer et/ou que l’on rencontre en soins généraux.

Je réponds donc tout en précisant que n’ai quasi aucune expérience de ce secteur et que les interventions à venir pourront conforter ou infirmer ce que je peux écrire.
êtes-vous d'accord avec la phrase mise en gras
Oui.

les infirmiers sont-ils assez formés pour faire face à ce risque
Non.

devant un risque de violence un homme vaut-il mieux qu'une femme
Cela sous entend que la force physique serait une des réponses à la violence des patients. Donc oui quand le comportement violent est avéré, non quand on n’est « que » au stade du risque et seulement en partant du postulat que l'homme est plus fort que la femme 8)

sommes-nous assez nombreux devant les patients
Non, ni en psychiatrie ni ailleurs. Mais déjà si les IDE ne s’occupaient que des soins infirmiers, cela soulagerait leur charge de travail.
faut-il rester face à un patient potentiellement violent
Ou on reste ou on fuit, non ?

Cela dépend du cas de figure mais avant tout, essayer de faire en sorte que le patient soit le moins dangereux possible pour lui-même et son entourage immédiat.

Donc entre partir et fuir, il y a sûrement des actions à mettre en place. Pour autant, on ne va quand même pas jouer les IDE martyrs…
Ces actions sont étroitement liées aux circonstances, pathologie du patient, environnement matériel et humain, nombre de personnel et qualification/expérience...etc.
.
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augusta
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par augusta »

Bonjour Dan!
Déjà en questionnement si tôt dans l'année!
dan65 a écrit : la violence fait partie intégrante du risque du soin en psychiatrie.
Tout à fait!
les infirmiers sont-ils assez formés pour faire face à ce risque ?
Non non non!!!!!
les formations violence/agressivité sont-elles la panacée ?
La panacée non, mais c'est mieux que rien. J'en ai faite une....l'idéal serait de pratiquer les exercices proposés trèèèès régulièrement, mais comme ce n'est pas le cas...leur utilité est très limitée.
devant un risque de violence un homme vaut-il mieux qu'une femme ?
Devant un risque je pense qu'être une femme est un atout, j'ai l'impression que ça dégénère moins, comme si nous avions une position apaisante. En revanche lorsque ça part....être un homme me semble être un avantage.
sommes-nous assez nombreux devant les patients ?
Franchement cela dépend des services. Là où je travaille je pense que nous sommes suffisamment nombreux: 3 IDE minimum (et parfois nous sommes bien plus) pour une vingtaine de patients. Nos conditions de travail sont confortables, jusqu'à quand?
faut-il rester face à un patient potentiellement violent ?
ça dépend.
ça dépend qui, pourquoi, comment.
Parfois vaut mieux se barrer et aller chercher du renfort, parfois on peut réussir à faire retomber les choses.
A vos claviers et à bientôt :)
Et toi?
Qu'en penses-tu?
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par dan65 »

ceci n'est pas ma réponse perso, qui viendra un peu plus tard, mais celle d'un collègue bien connu sur ce site mais actuellement "en délicatesse" avec celui-ci. Souhaitons donc que l'intérêt supposé du sujet aura plus d'importance que le différent (supposé ?) entre notre collègue et la rédaction. Voici donc les réponses de Hugues :


- êtes-vous d'accord avec la phrase mise en gras ?
oui
- les infirmiers sont-ils assez formés pour faire face à ce risque ?
non
- les formations violence/agressivité sont-elles la panacée ?
non
- devant un risque de violence un homme vaut-il mieux qu'une femme ?
oui, en psychiatrie
- sommes-nous assez nombreux devant les patients ?
oui le jour, non la nuit
- faut-il rester face à un patient potentiellement violent ?
oui, ne jamais lui tourner le dos et ne pas sous estimer le danger
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par augusta »

Mouais.....
ça m'étonne guère qu'un homme pense que devant un risque de violence il vaut mieux être un homme....
Sauf que j'aimerais bien que ce collègue développe....
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par dan65 »

je ne sais pas si notre collègue développera, je vais essayer pour ma part de donner mon avis. La question de la formation est cruciale, et il me semble qu'en se contentant des formations nous apprenant à faire des clés de bras on se trompe de combat. Trop de jeunes collègues sont jetés dans la "jungle" de la psychiatrie sans éléments de psychopatho alors qu'on sait qu'une simple attitude inadéquate (faute de connaissance) d'un soignant peut entraîner clash et violence.
Qu'apprend-on à l'IFSI ? Peu sur la psychiatrie d'après ce que je vois. Les stages mettent l'élève au contact de la réalité, mais sans étayage.
Concernant le nombre, j'ai repris l'affirmation d'un pédopsychiatre qui s'est opposé aux baisses d'effectif en disant au directeur : "il faut être nombreux pour soigner en psychiatrie". 3 soignants pour 20 patients peut sembler confortable, mais si ces 3 sont amenés à faire face à un patient violent, que fait-on des 19 autres ? Le choix d'appeler des renforts nous questionne aussi, est-ce trop tôt, que vont dire les collègues mobilisés si la situation s'apaise entre temps (chez nous, sur 1 bip du PTI 6 collègues viennent, sur 2 bip, 12 collègues arrivent, parfois dans l'affolement on peut appuyer 4 ou 5 fois...).
Cette semaine nous avons négocié à 3 pendant 45 mn (2 soignants et la Cadre) avec un ado qui s'était enfermé dans sa salle de bain avec un couteau, laissant les autres ados livrés à eux-mêmes (heureusement tranquilles).
Concernant la différence hommes/femmes, j'ai connu quelques collègues très féminines qui ont fait des interventions très...musclées :peur: , mais la question n'est pas là et il faut sortir des clichés : l'homme n'est pas une boule de muscles sans cerveau, la femme n'est pas une petite chose fragile. L'agressivité engendre l'agressivité et si l'on peut rentrer dans un cycle de négociation, homme ou femme c'est pareil, selon moi. Si ça part au clash, allo renforts tout en tentant de maîtriser la juste distance pour ne pas s'en prendre une. La mesure du danger demande du calme et de garder les yeux ouverts pour analyser la situation, on n'est pas assez payés pour jouer à Rambo...
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par brrruno »

Bonsoir, et bonne année

"la violence fait partie intégrante du risque du soin en psychiatrie." Pour ma part je dirais qu'il faudrait déjà définir un peu mieux ce dont on parle. La violence n'est pas que la violence physique, à nous d'être attentif aussi au discours que l'on a.
La violence n'est pas sans origine, elle vient répondre à un sentiment d'agression ; si elle est un "risque du soin", peut être le soin est-il inadapté.
Pour moi la violence est un risque du quotidien, potentialisé dans les lieux qui concentre des personnes en difficulté psychologique et dont les réponses sont fonctions de leur mal-être. De la à dire qu'elle soit "partie intégrante", je me verrais assez mal travailler en psychiatrie si je ne pouvais pas me libérer de cette dimension.

Pour ce qui est de la formation, il me semble que ma position commence à être un peu connu quant à ce qu'elle apporte. Je ne suis pas pour, devant le trop peu de la formation, axé les besoins de la formation de ce côté là. Les infirmiers ferait mieux d'être formé à une psychiatrie humaniste et dans les relations.

Les formations agressivité/violence, je n'en ai aucune idée n'en ayant jamais fait.

Pour ce qui est du risque de violence mieux vaut être modérateur plutôt qu'être un homme (surtout si c'est être un homme pour jouer le rôle du mâle dominant). Devant une situation de violence physique, je pense qu'un peu de mixité est toujours nécessaire si possible.

Y'a t'il suffisamment de soignant par rapport au nombre de patient, la réponse appartient à chaque service. Le rapport patient/soignant est un leurre, il faut prendre en compte l'activité de soin proposé.

Enfin, rester ou ne pas rester devant un patient potentiellement violent ... il y a trop de paramètres à prendre compte pour répondre simplement. Mais potentiellement c'est qu'il n'y a pas encore de violence (physique ?) alors à moins d'être catalyseur voire responsable (même involontairement auquel cas il faut pouvoir passer le relais), il n'y a pas de raison de partir ... "On est pas assez payé pour jouer à Rambo" mais surtout nous ne sommes pas payé pour cela.

Voila un petit bout de réflexion
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par brrruno »

moutarde a écrit :
sommes-nous assez nombreux devant les patients
Non, ni en psychiatrie ni ailleurs. Mais déjà si les IDE ne s’occupaient que des soins infirmiers, cela soulagerait leur charge de travail.
.
Heu difficile de ne s'occuper que des soins infirmiers en psychiatrie ... enfin tout dépend de ce que l'on met derrière cette notion
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par augusta »

La violence fait partie intégrante du soin en psychiatrie.....mais elle n'est pas obligatoire.
C'est comme cela que je vois les choses.
Violence et psychiatrie sont deux notions qui s'entremêlent: le passage à l'acte peut survenir à tout moment.
Mais justement, lorsqu'il survient que vient-il dire? Et à qui?

C'est assez curieux quand dans une équipe, on réalise que celui qui prend des coups.....c'est toujours le même...ou que, comme par hasard, ça lui arrive régulièrement.

Il n'y a pas une violence mais des violences. Celle du mec qui rentre de perm complètement ivre n'est pas la même que celle du mec complètement halluciné, ou que celle de ce monsieur un peu dément ou que celle de celui qui est (trop?) frustré, ou que celle de celui qui est psychopathe.
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par brrruno »

La violence n'est pas une création de la psychiatrie ou de la folie, c'est un type de réponse de l'humain qui existe en dehors. Je pense qu'il est important de différencier ces notions, ne serait ce que pour les percevoir avec un maximum de discernement.
La violence est, dans le sentiment d'insécurité une réponse de protection. La psychiatrie ne fait que renforcer ce sentiment d'insécurité, une position de faiblesse à défendre ; que ce soit dans les soins sous contrainte ou dans une unité d'HL ou le patient, malgré parfois beaucoup de précaution, perd de son pouvoir de décision et se retrouve dans un rapport vertical.
Bien sur ce n'est pas ici l'intégralité d'une réflexion sur la violence, il faut prendre en compte la promiscuité, l'angoisse résultant de la symptomatologie, ...
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par Anonyme222222 »

brrruno a écrit :
moutarde a écrit :
sommes-nous assez nombreux devant les patients
Non, ni en psychiatrie ni ailleurs. Mais déjà si les IDE ne s’occupaient que des soins infirmiers, cela soulagerait leur charge de travail.
.
Heu difficile de ne s'occuper que des soins infirmiers en psychiatrie ... enfin tout dépend de ce que l'on met derrière cette notion
Voilà c'est ça. Je parle de toutes les tâches chronophages (secrétariat, téléphone, paperasse en tous genres, rangement, ménage, brancardage...etc).
Anonyme222222

Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par Anonyme222222 »

Concernant cette affaire, il me semble qu'il serait intéressant en dehors des conditions de travail et nombre de personnel d'avoir une idée de l'état du patient les jours précédant ce violent passage à l'acte et ce qui a été fait (ou pas) par l'ensemble de l'équipe soignante et médicale pour le prévenir.
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par brrruno »

Moutarde, a nous de prioriser nos actes selon notre fonction. Les taches que tu cites relève d'une autre fonction, il faut aussi être vigilant de cela. Mais en psychiatrie l'activité de l'infirmier ne s'arrête pas aux ''soins infirmiers proprement dit'' sans pour autant avoir à dériver sur du travail de secrétariat.

Pour ce qui est de "cette affaire", il me semble, mais peut être je me trompe, que ce n'est que parce que ça fait l'actualité que Dan a rebondi pour ouvrir une discussion sur la violence. En aucun cas pour faire l'étude (et son penchant maléfique le jugement) de ce qui a été fait dans une situation qui défraie la chronique.
Dernière modification par brrruno le 05 janv. 2014 22:40, modifié 1 fois.
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par augusta »

moutarde a écrit :Concernant cette affaire, il me semble qu'il serait intéressant en dehors des conditions de travail et nombre de personnel d'avoir une idée de l'état du patient les jours précédant ce violent passage à l'acte et ce qui a été fait (ou pas) par l'ensemble de l'équipe soignante et médicale pour le prévenir.
J'ai posté dans ce sens sur l'article en page d'accueil.
D'après un reportage d' Aquitaine France 3, le personnel dit que l'état psychique du patient se détériorait depuis quelques temps....et qu'ils espéraient que ça ne dégénère pas.
Sauf que ça a dégénéré.
Je me suis demandé comme toi ce qui avait été décidé et mis en place pour améliorer son état et prévenir un passage à l'acte......
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Re: violence en psychiatrie : et nous, qu'en pensons-nous ?

Message par AmThLi »

My two cents.
- êtes-vous d'accord avec la phrase mise en gras ?
Plutôt que de risque je préfère parler d'éventualité.
- les infirmiers sont-ils assez formés pour faire face à ce risque ?
à le gérer lorsqu'il survient, ça dépend. à le prévenir, non.
- les formations violence/agressivité sont-elles la panacée ?
nécessaire mais non suffisant, et il faut faire gaffe car certaines formations sont nulles, d'autres très bien... on ne peut pas être catégorique.
- devant un risque de violence un homme vaut-il mieux qu'une femme ?
C'est un préjugé ridicule. Tout dépend du patient et de sa problématique perso, dans certains cas le patient ira au clash contre un homme en raison des rivalités inconscientes, des projections homosexuelles... dans d'autres cas il frappera la femme et pas l'homme pour d'autres raisons...
- sommes-nous assez nombreux devant les patients ?
Pas non plus besoin d'être 20 en même temps dans le service, en général être quatre ou cinq suffit et ça correspond aux effectifs dans mon service. Mais parfois on se retrouve un peu limite en personnel et on sent que si ça déborde ça sera tendu à gérer.
Ensuite on peut appeler des collègues pour avoir un coup de main.

Certes quand ça pète on laisse les autres patients livrés à eux mêmes mais nous ne sommes pas leur maman, nous ne devons pas être trop collés à eux, parfois c'est bien de les voir évoluer seuls, sans soignants derrière eux. Dans le monde réel, ils n'ont pas d'infirmiers H24 pour les accompagner.

Enfin nous ne sommes pas devant les patients mais avec, même en situation de violence.
- faut-il rester face à un patient potentiellement violent ?
Il faut avant tout se protéger, devant l'imminence d'un passage à l'acte on évite de s'exposer inutilement.
Maintenant si on peut il est bien de rester pour essayer de désamorcer la crise. Mais si c'est impossible l'auto-préservation prévaut.

La violence c'est tout un contexte, c'est donc capital de savoir à qui on a affaire et ce qui s'est passé dans les minutes/heures/jours précédents, je ne bosse pas depuis longtemps mais j'ai déjà été sur des renforts très violents où le personnel était responsable soit de la situation, soit de son aggravation (collègue qui provoque le patient une fois celui ci maitrisé).
Trop de jeunes collègues sont jetés dans la "jungle" de la psychiatrie sans éléments de psychopatho alors qu'on sait qu'une simple attitude inadéquate (faute de connaissance) d'un soignant peut entraîner clash et violence.
Oui. En même temps tout le monde sait qu'on est pas formé à la psy pendant nos études. Donc, si la psy t'intéresse, soit tu prends tes responsabilités et tu te formes parallèlement à l'école, soit tu es un fainéant. Je n'ai pas attendu le DE pour me former à coté des cours (séminaires, conférences, lectures, colloques, échanges...). Ensuite il faut négocier pour faire le max de stages en psy, quand on veut vraiment, et qu'on s'en donne les moyens, on peut faire bien plus que le petit stage de base en psy...
On s'en fout des cours de psy en IFSI car ils sont à côté de la plaque. Il faut apprendre en stage et se trouver un étayage théorique.
Concernant la différence hommes/femmes, j'ai connu quelques collègues très féminines qui ont fait des interventions très...musclées :peur: , mais la question n'est pas là et il faut sortir des clichés : l'homme n'est pas une boule de muscles sans cerveau, la femme n'est pas une petite chose fragile. L'agressivité engendre l'agressivité et si l'on peut rentrer dans un cycle de négociation, homme ou femme c'est pareil, selon moi. Si ça part au clash, allo renforts tout en tentant de maîtriser la juste distance pour ne pas s'en prendre une. La mesure du danger demande du calme et de garder les yeux ouverts pour analyser la situation, on n'est pas assez payés pour jouer à Rambo...
Absolument d'accord, sauf pour la dernière phrase : nous ne sommes tout simplement PAS payés pour jouer à Rambo.
La violence n'est pas que la violence physique, à nous d'être attentif aussi au discours que l'on a.
Absolument et c'est très important de le comprendre.
Et la violence de qui ?
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
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