difficulté d'une jeune ide

[cha.ide.123]

Bonjour à toutes et tous

Je suis diplômée maintenant depuis 8 mois. Je travaille ds un service de chirurgie depuis 2 mois. Il y a quelques jours, j'ai connu mon premier décès en tant qu'infirmière. Le décès est arrivé subitement et les consignes médicales étaient non réanimatoire.
C'est moi qui est "découvert" le corps non réactif de Mme X., la panique me prit, les larmes étaient aux yeux. Je me résonne mais le stress est trop important et prend de plus en plus ampleur.En attendant le médecin anesthésiste, j'essaie de reprendre mes esprits et contrôler mon émotion.. mais je n'y arrive pas!
Ma collègue ide est présente ds la chambre mais est passive. Je n'ai pas eu de soutien de ma collègue concernant les démarches après un décès.
Mon questionnement, dois je aller voir la cadre du service concernant le comportement de ma collègue? Est ce que c'est moi qui suis trop sensible et donc elle a eu un comportement "normal"?
Quels conseils pourriez vous me donner pour contrôler ce stress, cette panique?
Merci d'avoir lu ce message.

[Anonyme222222]

Mon questionnement, dois je aller voir la cadre du service concernant le comportement de ma collègue?

Déjà, tu ne vas pas voir la cadre pour le comportement de ta collègue.
Eventuellement pour le tien.
Mais pour commencer, tu pourrais aller voir cette collègue et lui exprimer ton malaise au sujet de ce 1er décès et de ce qui l'a entouré ; et de fil en aiguille...

[cha.ide.123]

Merci pour ta réponse, j'ai essayé de lui parler à cette collègue et elle s'est tout de suite braquée. Impossible de continuer, dialogue de sourd..
Comment continuer à travailler avc cette collègue sans malaise ou de "froid"?
Un conseil pour gérer ce stress?

[augusta]

Le même que Moutarde: inutile d'aller voir la cadre pour lui parler de l'attitude différente de la tienne de cette collègue.

Et un autre en bonus: prendre du recul face à cette collègue à qui tu reproches de ne pas avoir réagit comme toi tu l'aurais souhaité.
Il n'y a pas de comportement "normal". Le normal, moi je connais pas.....

Après, tu peux toujours faire un travail avec psychiatre ou psychologue...ou l'idéal, psychanalyste afin de mieux te connaitre et te comprendre.

[cha.ide.123]

Merçi ca m'aide vos réponses, ca me permet d'avoir un regard extérieur et critique (critiques constructives).

Quand j'y repense je me trouve trop sensible et m'interroge... je dois faire un travail sur moi, je pensais que c'était parce que j'étais jeune diplômée (stress non maitrisée) ms je me rend compte que ce n'est pas que.

[myloma]

bonjour cha
spontanément, en te lisant, je pense que ce décès a réactivé qq chose de vécu, je ne cherche pas à savoir car je ne suis pas psycho et cela ne me regarde pas

je t'invite à essayer de comprendre car c'est une personne que tu n as pas connue (avant), certes, la "première fois", ça remue
oui, ta collègue n a pas été cool, mais peut-être est-ce sa façon de se protéger en paraissant "blindée"

perso, j ai suivi une formation intitulée "gestion du stress", "soins palliatifs" (même si ton patient n'était pas nommé en temps que tel, tu as été confrontée à son décès)
bien aidantes ces formations car on se rend compte que l'on n est pas seul à s'en prendre plein la tête /émotions, mais on arrive à les gérer tout en conservant son humanité

[Maripasoula]

Pas facile, le premier décès "en tant qu'IDE" !

Ça ira sans doute mieux pour le second... et encore mieux après le dixième, même si tu ne fais aucun travail sur toi, et si tu n'acceptes jamais vraiment la mort (on est humains, aussi !).

Quelques conseils ?
- Connaitre parfaitement le protocole en cas de décès : je crois que réaliser ensuite ces gestes, prononcer ces mots de façon presque automatique aide à atténuer notre angoisse.
- anticiper ! Si il s'agit d'un décès attendu, vérifier que l'on a les numéros de la famille, que les papiers décès sont disponibles dans le service... S'assurer que le chariot d'urgence est nickel (et bien connaitre son contenu), pour le cas de décès non attendus
- trouver tes propres "trucs" perso pour t'aider à gérer.
Pour moi, il est très important de pouvoir assurer moi-même la toilette mortuaire des patients que j'ai en charge (pas seule, hein !). Je ne délègue cet acte que si je n'ai pas le choix.
Ce "dernier soin" m'aide à faire mon deuil ; je chouchoute mon malade, je lui parle, un peu comme si je l'accompagnais "au-delà". C'est c..., mais c'est mon truc à moi !

Quant à ta collègue, elle a quelques circonstances atténuantes : elle avait à gérer non seulement ses propres émotions (peut-être les mêmes que toi, même si son expérience l'a aidée à mieux les gérer/ masquer !)... mais aussi l'émotion visible de sa jeune collègue (toi).
Pas facile non plus d'avoir la réaction attendue (et aidante) dans cette situation !

[cha.ide.123]

Merçi pour vos réponses , elles m'aident

Je prend note de vos remarques et je vais en appliquer certaines.
Bonne continuation à vous.

[Maxime217]

Je pense que la mort apporte avec elle un ensemble de sensation, de sentiment, d'inconnu et justement c'est cet inconnu qui peut nous faire peur car en tant que soignant on se pose toujours la question : comment gérer la mort ? qu'est ce que je peux faire ? comment dois-je me positionner ?
Chaque individu possède en lui un rapport à la mort bien particulier : dans ta situation ta collègue n'a pas eu la même réaction que toi et ainsi de suite. Je pense qu'en tant que soignant on peut parfois caractériser la mort comme un sentiment d'avoir échouer à un endroit mais ce n'est pas le cas, car nous ne sommes que des humains soignant mais des humains avant tout avec notre propre histoire de vie et nos faiblesses.
Lors des premiers décès c'est toujours un moment fort qu'il faut arriver à verbaliser et avec le temps tu arriveras à gérer tes émotions : je ne dis pas t'habituer loin de la mais arriver à les canaliser .
Je ne sais pas si mon message peut t'aider, même si j'espère un peu

[cha.ide.123]

Merçi Maxime
Ton message m'aide oui.
Le ressentie sur la mort est toujours un sujet difficile et délicat à parler aux autres... mais pas içi sr ce forum
Bonne continuation

[Dancehalltime]

C'est pas du tout anormal comme réaction.

Dernièrement j'ai eu un décès, pas mon premier. J'ai pas quitté sa chambre, de 7h à 15h.
15h09 il est décédé.
Même si je savais depuis le début de ma prise en charge qu'il allait mourir, j'étais tellement investie, prises dans les soins et avec un espoir jusqu'à au bout, que quand il a atteint 4 de systolique, je savais qu'il allait faire son arrêt très bientôt et j'ai passé le relais car je savais que j'allais pas supporter.
Quelques minutes plus tard, 0 bpm sur le scope, pas de massage car patient vide (choc hémorragique).
Et là comme toi, je me suis effondrée, d'autant plus que je voyais la famille en larmes en train de crier.

On le vit tous à l'hôpital.
On a tous notre sensibilité, et t'inquiète pas, tu es loin d'être la seule à qui ça arrive, il faut l'accepter.
Si tu as la chance d'avoir une équipe soudée et à l'écoute, (ou du moins quelques personnes) faut pas hésiter à en parler avec eux.

[cha.ide.123]

Merci Dancehalltime, ca me rassure de lire tous ces messages...

Bonne Continuation!


PS: les chaussures sur ton image sont magnifiques!!!

[katchina]

Bonjour,
Ton message a retenu toute mon attention car il pose a la fois le problème du SAVOIR ETRE du soignant face a la mort et de l esprit d équipe .
Je suis diplômée depuis 30 ans, ai exercé dans de nombreux secteurs d activité et notamment en chirurgie. Je sais comme la technicité y est une ressource pour le soignant, hors tu nous dis que Madame X ne souhaitait pas de réanimation .Ceci implique pas de GESTES alors que tu as appris les gestes de secours mais as tu appris le savoir être dans cette situation? Je crains que l IFSI ne l ai pas abordé c est pourquoi tu t es trouvée désemparée . Donc rien de plus normal dans ton comportement .
Tu as mal vécu le peu d intérét que t a porté ta collègue alors que tu te trouvais en difficulté. Sache qu il est possible qu elle se trouvait elle même en difficulté face a la mort et qu elle l a cachée par une apparente mais fausse indifférence et qu elle n est donc pas celle du service qui peut t aider.
Va voir ta cadre pour lui parler de ton désir d améliorer ta gestion du stress face a un refus de soin afin qu elle t aide a analyser cette situation c est son rôle de tuteur, et qu elle prévoit de t inscrire a une formation.
Sache que pendant les trois premières années de ton activité tu vas acquérir de l expérience qui va t apprendre une meilleure adaptation a toutes les situations de soin mais que tu ne seras JAMAIS INDIFFERENTE a la mort de tes patients car autrement tu deviendrai une mauvaise soignante et il te faudrait faire un autre métier.
J espère t avoir apportée un peu d aide n hésite pas a m écrire si besoin
Courage tu exerces le plus beau job !