Les soignants face à la mort de leurs patients
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Les soignants face à la mort de leurs patients
Bonjour à tous,
Infirmiers.com a mis en ligne, il y a quelques semaines, une vidéo où des équipes de soins (infirmières, aides-soignants, agents de service, cadres) parlent de leur souffrance face à la douleur et à la mort des malades. Si le film vous a échappé, voici le lien : http://www.infirmiers.com/component/com ... /#videoTop (30 minutes environ)
Et vous, comment vivez-vous la souffrance et la mort de vos patients ? Comment vous protégez-vous ?
Bien à vous.
Infirmiers.com a mis en ligne, il y a quelques semaines, une vidéo où des équipes de soins (infirmières, aides-soignants, agents de service, cadres) parlent de leur souffrance face à la douleur et à la mort des malades. Si le film vous a échappé, voici le lien : http://www.infirmiers.com/component/com ... /#videoTop (30 minutes environ)
Et vous, comment vivez-vous la souffrance et la mort de vos patients ? Comment vous protégez-vous ?
Bien à vous.
- sniper76800
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
"Les soignants face à la mort de leurs patients"
Leur est un pronom possessif. Il indique l'appartenance d'un objet ou d'une personne à quelqu'un ?
Est-il bien utilisé dans ce cas ? ne serait-il pas mieux d'utiliser "les" patients ?
Leur est un pronom possessif. Il indique l'appartenance d'un objet ou d'une personne à quelqu'un ?
Est-il bien utilisé dans ce cas ? ne serait-il pas mieux d'utiliser "les" patients ?
ESI 2012-2015
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- augusta
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Je partage l'avis de Sniper.
Personnellement je n'ai pas de patients. Les patients sont accueillis et pris en soin par le service dans lequel je travaille.
Ce ne sont pas mes patients.
Je peux dire "mes amis", "mes enfants" mais pas "mes patients", ce ne sont pas les miens (ce serait plutôt ceux du service et de l'équipe).
Bon on chipotte....
Personnellement je n'ai pas de patients. Les patients sont accueillis et pris en soin par le service dans lequel je travaille.
Ce ne sont pas mes patients.
Je peux dire "mes amis", "mes enfants" mais pas "mes patients", ce ne sont pas les miens (ce serait plutôt ceux du service et de l'équipe).
Bon on chipotte....

"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Ahah, oui, vous chipotez, mais cette remarque n'est pas inintéressante. Peut-être est-ce aussi une question de point de vue.
Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
"Mes patients" me semble approprié ! Ce sont bien les miens, et non ceux d'un(e) autre infirmier(e) !
Et ce ne sont pas les patients en général.
Pour autant, ce n'est bien sûr pas "ma famille" !
Et ce ne sont pas les patients en général.
Pour autant, ce n'est bien sûr pas "ma famille" !
- Maripasoula
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Pareil que ParisGirl :
Je ne vis pas de la même façon la mort d'un patient et de mon patient (raccourci certes abusif pour dire "un patient que j'ai en charge et que je connais")
Je ne vis pas de la même façon la mort d'un patient et de mon patient (raccourci certes abusif pour dire "un patient que j'ai en charge et que je connais")

Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien, que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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- sniper76800
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Maripasoula, comment et sur quels critères passe-tu de un patient à ton patient ?
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Moi aussi ce sont mes patients, quand je les prends en charge... En libéral en plus, il n'y a pas d'équipe... Dans mon cas un binome, temps plein/mi-temps... Nos patients donc, mes patients quand je parle pour moi... Des gens qu'on soigne parfois pendant des années quotidiennement... Ils ne m'appartiennent pas, c'est pas ma famille, mais ce sont mes patients.
- Maripasoula
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Bah, j'ai en charge un demi service chaque jour : ce sont ces patients que j'ai en charge, "mes" patients !sniper76800 a écrit :Maripasoula, comment et sur quels critères passe-tu de un patient à ton patient ?
Comme j'ai déjà écrit : raccourci abusif mais bien pratique^^
Et, pour anticiper ta question suivante, comme évidemment je suis amenée souvent à changer de "secteur", "mes" patients changent tous les jours ou presque.
Le pronom possessif est donc bien peu adapté.
Enfin, pour revenir au sujet, si "mon" patient d'hier décède aujourd'hui alors que c'est ma collègue qui l'a en charge, en fonction des circonstances, je serai plus ou moins touchée/ concernée/ impliquée.
Mais si il décède alors qu'il est "mon" patient, bien sûr je suis tout ça à la fois.
Hum... pas certaine d'être claire sur ce coup-là

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- sniper76800
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
c'est claire; Tu serais plus touchée il décède durant ton service.
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Pour répondre au sujet, comme dit plus haut, les personnes qui dècèdent alors que je les prends en charge,ce sont des patients que je suis depuis plusieurs mois pour certains, plusieurs années pour d'autres (mon max 8 ans).
On peut faire tous les blabla sur la distance soignant-soigné, cela reste des êtres humains que l'on côtoie le plus souvent bi quotidiennement. Il se trouve en plus que notre job est de veiller sur eux au sens large. Bref, oui l'émotionnel est forcément une donnée importante.
Je trouve que je le vis plutôt bien. Comme si j'avais anticipé le deuil, car dans mon esprit mon rôle est justement de les accompagner vers la mort. Je suis au clair dès le départ avec ca. Du coup, je peux me permettre de faire connaissance avec la personne sans barrière artificielle pour me protéger. Je peux donc être touchée, me découvrir des atomes crochus, ou autre, ET ne pas m'effondrer quand la fin arrive. Je le prends alors comme la fin d'une histoire, la fin d'une prise en charge, et pour certains, je me dis même que je suis contente de les avoir rencontrés avant qu'ils quittent notre monde.
Je suis en somme assez fataliste, me laissant porter par ce qui doit arriver inéluctablement. Je ne suis pas là pour leur sauver la vie, je suis là pour prendre soin d'eux, alors oui parfois les soins conduisent à guérir, mais pas toujours, certains soins ne servent alors qu'à s'assurer de la meilleure qualité de vie possible, même dans les heures qui précèdent la mort.
Ca fait un peu discours théorique comme ca, mais ca a vraiment du sens pour moi, et c'est le fil conducteur de mon vécu du boulot, et ce qui me protège je pense des ondes négatives qui entourent le quotidien dans notre profession.
On peut faire tous les blabla sur la distance soignant-soigné, cela reste des êtres humains que l'on côtoie le plus souvent bi quotidiennement. Il se trouve en plus que notre job est de veiller sur eux au sens large. Bref, oui l'émotionnel est forcément une donnée importante.
Je trouve que je le vis plutôt bien. Comme si j'avais anticipé le deuil, car dans mon esprit mon rôle est justement de les accompagner vers la mort. Je suis au clair dès le départ avec ca. Du coup, je peux me permettre de faire connaissance avec la personne sans barrière artificielle pour me protéger. Je peux donc être touchée, me découvrir des atomes crochus, ou autre, ET ne pas m'effondrer quand la fin arrive. Je le prends alors comme la fin d'une histoire, la fin d'une prise en charge, et pour certains, je me dis même que je suis contente de les avoir rencontrés avant qu'ils quittent notre monde.
Je suis en somme assez fataliste, me laissant porter par ce qui doit arriver inéluctablement. Je ne suis pas là pour leur sauver la vie, je suis là pour prendre soin d'eux, alors oui parfois les soins conduisent à guérir, mais pas toujours, certains soins ne servent alors qu'à s'assurer de la meilleure qualité de vie possible, même dans les heures qui précèdent la mort.
Ca fait un peu discours théorique comme ca, mais ca a vraiment du sens pour moi, et c'est le fil conducteur de mon vécu du boulot, et ce qui me protège je pense des ondes négatives qui entourent le quotidien dans notre profession.
Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
bonsoir a tous ,
jeudi matin dernier , un patient est mort et je peux dire MON patient dans le sens ou je suis en liberal , on est 3 ds le cabinet et c'est moi qui le connaissais le mieux car depuis plus longtemps et plus souvent . et je crois que je peux dire mon patient , pas dans le sens non plus de la possession car je ne possede personne , mais dans le sens ou j'ai fais de mon mieux depuis plusieurs annees pour m'occuper de ce monsieur (patho lourde , psts, surv tt , ps ,....) il est agé, charmant , cultivé , toujours de bonne humeur ,espere aller jusqu'a 100 ans !(94 !) qui te demande toujours "comment allez vous " ,ne rale jamais sur l'heure ou j'arrive , malgre ses nombreux soucis de santé continue a gerer tous ses papiers, s'inquiete pour sa femme qui perd un peu la tete et qui ne veut pas se soigner , et bien , jeudi il etait mort quand je suis arrivé pour sa prise de sang , mort calmement dans son sommeil , il y a 2 jours je l'avais vu pour un dernier pst aux fesses : "je viendrais moins souvent , car maintenant avec le penilex , vous avez les fesses au sec , c'est tout beau !"il m' a repondu "c'est dommage si je vous vois moins !!!!
sa femme etait completement perdue : donc j'ai prevenu "son" medecin qui m'a fait repondre par sa secretaire qu'il ne pouvait pas venir ,qu'il n'avait pas le tps !!!!! que je devais tel au samu !!!
donc oui moi je dis que ce medecin est vraiment pas sympa pour SON patient qui l'a vu ts les mois pdt des annees ; et oui j'ai tel au samu et le samu a tel au doc et le doc s'est deplacé pour SON patient . et oui , je n'allais pas tres bien ce jeudi matin de me rendre compte qu'une fois de plus , certains disent MON patient et que cela signifie quelque chose et d'autres ,non !!!
jeudi matin dernier , un patient est mort et je peux dire MON patient dans le sens ou je suis en liberal , on est 3 ds le cabinet et c'est moi qui le connaissais le mieux car depuis plus longtemps et plus souvent . et je crois que je peux dire mon patient , pas dans le sens non plus de la possession car je ne possede personne , mais dans le sens ou j'ai fais de mon mieux depuis plusieurs annees pour m'occuper de ce monsieur (patho lourde , psts, surv tt , ps ,....) il est agé, charmant , cultivé , toujours de bonne humeur ,espere aller jusqu'a 100 ans !(94 !) qui te demande toujours "comment allez vous " ,ne rale jamais sur l'heure ou j'arrive , malgre ses nombreux soucis de santé continue a gerer tous ses papiers, s'inquiete pour sa femme qui perd un peu la tete et qui ne veut pas se soigner , et bien , jeudi il etait mort quand je suis arrivé pour sa prise de sang , mort calmement dans son sommeil , il y a 2 jours je l'avais vu pour un dernier pst aux fesses : "je viendrais moins souvent , car maintenant avec le penilex , vous avez les fesses au sec , c'est tout beau !"il m' a repondu "c'est dommage si je vous vois moins !!!!
sa femme etait completement perdue : donc j'ai prevenu "son" medecin qui m'a fait repondre par sa secretaire qu'il ne pouvait pas venir ,qu'il n'avait pas le tps !!!!! que je devais tel au samu !!!
donc oui moi je dis que ce medecin est vraiment pas sympa pour SON patient qui l'a vu ts les mois pdt des annees ; et oui j'ai tel au samu et le samu a tel au doc et le doc s'est deplacé pour SON patient . et oui , je n'allais pas tres bien ce jeudi matin de me rendre compte qu'une fois de plus , certains disent MON patient et que cela signifie quelque chose et d'autres ,non !!!
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
MA (mag61 a écrit :bonsoir a tous ,
jeudi matin dernier , un patient est mort et je peux dire MON patient dans le sens ou je suis en liberal , on est 3 ds le cabinet et c'est moi qui le connaissais le mieux car depuis plus longtemps et plus souvent . et je crois que je peux dire mon patient , pas dans le sens non plus de la possession car je ne possede personne , mais dans le sens ou j'ai fais de mon mieux depuis plusieurs annees pour m'occuper de ce monsieur (patho lourde , psts, surv tt , ps ,....) il est agé, charmant , cultivé , toujours de bonne humeur ,espere aller jusqu'a 100 ans !(94 !) qui te demande toujours "comment allez vous " ,ne rale jamais sur l'heure ou j'arrive , malgre ses nombreux soucis de santé continue a gerer tous ses papiers, s'inquiete pour sa femme qui perd un peu la tete et qui ne veut pas se soigner , et bien , jeudi il etait mort quand je suis arrivé pour sa prise de sang , mort calmement dans son sommeil , il y a 2 jours je l'avais vu pour un dernier pst aux fesses : "je viendrais moins souvent , car maintenant avec le penilex , vous avez les fesses au sec , c'est tout beau !"il m' a repondu "c'est dommage si je vous vois moins !!!!
sa femme etait completement perdue : donc j'ai prevenu "son" medecin qui m'a fait repondre par sa secretaire qu'il ne pouvait pas venir ,qu'il n'avait pas le tps !!!!! que je devais tel au samu !!!
donc oui moi je dis que ce medecin est vraiment pas sympa pour SON patient qui l'a vu ts les mois pdt des annees ; et oui j'ai tel au samu et le samu a tel au doc et le doc s'est deplacé pour SON patient . et oui , je n'allais pas tres bien ce jeudi matin de me rendre compte qu'une fois de plus , certains disent MON patient et que cela signifie quelque chose et d'autres ,non !!!

J'ai décidé d'y aller, ce que je ne fais pas toujours, mais bon là je voulais lui retirer la perf que je venais de poser, et apporter un soutien à sa fille (8 ans de PEC, je ne suis pas totalement insensible quand même ). Sur le chemin j'ai appelé le 15 pour le certif de décès. Le régulateur était embété car une bonne partie des medecins de garde refusent de se déplacer pour ca... et ca a pas raté, le toubib de garde en faisait parti. Il m'a demandé de contacter son MG le lendemain matin.
Ca a beaucoup choqué la famille, donc humainement heureusement que je me suis déplacée pour retirer la perf, la positionner correctement pour attendre qu'elle soit déclarée officiellement morte le lendemain matin.
Le lendemain matin le MG était furieux et n'a pu se libérer qu'à 11h pour établir un certif de DC (j'y étais.... pour passer la carte vitale

PS: et histoire d'en rajouter une couche 3 jours avant le DC, la fin se précisait... la fille était inquiète, se demandant si on ne pouvait pas faire plus, mieux, tenter d'autres médicaments, bref... j'ai appelé le medecin pour qu'il vienne expliquer... la parole du medecin est importante pour les gens, même si j'avais pourtant bien expliqué le déroulement des choses. Devant le tableau, il m'a repondu que "les visites pour rassurer les familles" il n'avaient pas le temps. Perso, j'ai brodé auprès de la famille, en disant qu'il m'avait bien écouté, qu'il viendrait dans une dizaine de jour si possible, mais qu'il n'y avait rien à faire de plus.

Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
Pour ma part cela dépend beaucoup de comment survient le décès. Je travaille en service de court séjour gériatrique, et c'est un peu 50/50 de décès "attendus", que je vais vivre sereinement car je suis plutôt bien dans mon rôle de soignantes accompagnante, et de décès "violents" et là, si je gère la situation avec relativement de sang froid, c'est en rentrant que je repasse encore et encore la situation.
Pas plus tard qu'hier , nous avons eu un épisode de décès très très violent, et la chute de l'adrénaline en rentrant, m'a épuisée, mais impossible de dormir avant bien tard. Et ce matin ma première image était ce monsieur à terre pendant le massage... et à l'arrêt de la réa...
L'atout majeur pour sortir de ces questionnements est notre équipe, qui porte bien son nom d'"équipe". Les échanges sont salvateurs. Et on a tous une manière propre de gérer nos émotions. Je trouve ça plutôt sain de se remettre en question, d'être touché, car ça prouve qu'on est encore des soignants humains. Mais je pense qu'il faut pour notre sauvegarde personnelle arriver à passer dessus assez rapidement, pour pouvoir continuer. Et autant que possible, ne pas faire de projections...
Finalement, le plus dur, c'est de finir le poste, s'occuper des 26 autres patients qui n'ont rien demandé mais qui ont besoin de nous opérationnels. Voila pour ma petite contribution au post
Pas plus tard qu'hier , nous avons eu un épisode de décès très très violent, et la chute de l'adrénaline en rentrant, m'a épuisée, mais impossible de dormir avant bien tard. Et ce matin ma première image était ce monsieur à terre pendant le massage... et à l'arrêt de la réa...
L'atout majeur pour sortir de ces questionnements est notre équipe, qui porte bien son nom d'"équipe". Les échanges sont salvateurs. Et on a tous une manière propre de gérer nos émotions. Je trouve ça plutôt sain de se remettre en question, d'être touché, car ça prouve qu'on est encore des soignants humains. Mais je pense qu'il faut pour notre sauvegarde personnelle arriver à passer dessus assez rapidement, pour pouvoir continuer. Et autant que possible, ne pas faire de projections...
Finalement, le plus dur, c'est de finir le poste, s'occuper des 26 autres patients qui n'ont rien demandé mais qui ont besoin de nous opérationnels. Voila pour ma petite contribution au post

Aide soignante de 2002 à 2008
IDE depuis le 28 novembre 2011 et enfin aux urgences
Maman de Chloé(2006) Elise (2007) et Faustine (2012)
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Re: Les soignants face à la mort de leurs patients
bien que faisant partie intégrante de notre vie à tous, le moment ou cette vie s'arrête reste toujours un moment "unique" tout comme celui ou celle qui nous quitte est unique.
Le travail en libéral permets d'avoir des temps bien plus long avec nos patients que dans un service médical ou hospitalier.
La différence fondamentale pour moi entre la fin de la vie en milieu hospitalier et la fin de la vie chez soit reste l'environnement familier. Vivre sa fin de vie (oui je sais que cela peut paraître bizarre ma façon de dire que l'on vit sa fin de vie mais je le pense fortement...) chez soit c'est pouvoir vivre les derniers moments comme on le désire. Le soignant va aussi le vivre d'une façon différente; il est non seulement un acteur de ce qui est en train de se passer mais aussi un spectateur de ce qui se passe. Pour ma part je le vit fortement en moi car une fin de vie n'es jamais anodine. Etant chez nos patients 1 à 2 fois par jour durant des semaines, des mois et même des années, petit à petit nous devenons un élément régulier de leur vie et eux de la notre. Une interaction (que je pense inévitable sauf si nous fonctionnons comme des robots) se crée entre nous; nous devenons leur confidents et il nous arrive aussi de nous confier à eux.
La distance thérapeutique.....vaste concept qui voudrait nous faire croire que l'on peut soigner sans "aimer" au sens large du mot. Pour ma part (mais bien sur cela n'engage que moi ) je ne le crois pas.... et j'avoue humblement que je suis régulièrement touché lorsque l'un de mes patients fini sa vie.
Alors dois je modifier ma façon de faire pour mieux me protéger ? franchement je ne le ferrai pas tout simplement parce que je ne serai plus moi dans ce cas. Je continuerai à vivre avec passion mon travail, à partager des moments forts avec mes patients et avec leurs familles et à vivre douloureusement leur départ......
Nous avons tous notre sensibilité et notre personnalité et nous vivons tous ces moments d'une manière différente.
Le travail en libéral permets d'avoir des temps bien plus long avec nos patients que dans un service médical ou hospitalier.
La différence fondamentale pour moi entre la fin de la vie en milieu hospitalier et la fin de la vie chez soit reste l'environnement familier. Vivre sa fin de vie (oui je sais que cela peut paraître bizarre ma façon de dire que l'on vit sa fin de vie mais je le pense fortement...) chez soit c'est pouvoir vivre les derniers moments comme on le désire. Le soignant va aussi le vivre d'une façon différente; il est non seulement un acteur de ce qui est en train de se passer mais aussi un spectateur de ce qui se passe. Pour ma part je le vit fortement en moi car une fin de vie n'es jamais anodine. Etant chez nos patients 1 à 2 fois par jour durant des semaines, des mois et même des années, petit à petit nous devenons un élément régulier de leur vie et eux de la notre. Une interaction (que je pense inévitable sauf si nous fonctionnons comme des robots) se crée entre nous; nous devenons leur confidents et il nous arrive aussi de nous confier à eux.
La distance thérapeutique.....vaste concept qui voudrait nous faire croire que l'on peut soigner sans "aimer" au sens large du mot. Pour ma part (mais bien sur cela n'engage que moi ) je ne le crois pas.... et j'avoue humblement que je suis régulièrement touché lorsque l'un de mes patients fini sa vie.
Alors dois je modifier ma façon de faire pour mieux me protéger ? franchement je ne le ferrai pas tout simplement parce que je ne serai plus moi dans ce cas. Je continuerai à vivre avec passion mon travail, à partager des moments forts avec mes patients et avec leurs familles et à vivre douloureusement leur départ......
Nous avons tous notre sensibilité et notre personnalité et nous vivons tous ces moments d'une manière différente.
Etre simple, tout simplement