le mineur a-t-il une vie privée ?

[clairélie]

selon le code civil, le mineur est sous la responsabilité de ses parents, toute décision le concernant doit être prise par les parents ...
selon le CSP, le patient a droit au respect de sa vie privée ...
de là découle - à mon sens - le fait que les passages à l'infirmerie ne sont plus communiqués aux parents.
pour moi il est clair que dans une relation d'aide, d'écoute, (cf sagesse), pour autant que le mineur ne nous semble pas en danger, ses entretiens restent confidentiels, et les parents n'ont pas à être informés mais cela ne l'est pas aux yeux de tout le monde (chef d'etb ...) lorsque le parent vient se plaindre de n'avoir pas été informé.
art 1111-5 du CSP : lorsque l'accord du mineur pour informer ses parents ne peut être obtenu le "médecin" met en oeuvre le traitement sans leur autorisation. (je vous le cite grosso modo)
questions :
- dans cet article, on parle du "médecin" . implicitement, tous les soignants sont-ils englobés dans ce terme ?
- nous ne prenons pas à proprement parler de décision thérapeutique, mais pouvons mettre en oeuvre un acte infirmier "relation d'aide", "entretien" ... mais bon, on est pas psy ...
- si le mineur ne nous semble pas super bien, ( mais pas super mal non plus ) c à dire des idées grises, conduite limite mais épisode unique jusqu'à présent (scarifications par exemple) que le mineur est campé sur son refus - même avec notre concours- d'en parler à ses parents et que ce refus persiste malgré de multiples entretiens de suivi , quand on se dit que quelques séances de psy lui seraient profitables, mais qu'on est coincé par le refus d'en parler aux parents, la relation de confiance qui nous semble essentielle, parce que nous sommes la seule personne-ressource pr le jeune ... que fait-on ?

[Anonyme5698]

Salut Julie,

je te dis comment je fontionne :

1/ en parler avec AS qui ont plus de recul je trouve. Souvent, on revoit les élèves ensemble.
2/ Si tu fonctionnes bien avec ton médecin scolaire, tu renvoies sur lui.
3/ qd j'arrive au bout de ce que je peux faire pour l'élève ou si danger... je leur dis que je ne leur laisse pas le choix et je vais faire telle ou telle chose pour leur bien parce que c'est ça aussi mon travail. En général, ils connaissent la notion de secret pro mais il y a des dérogations et là je m'en sers.
Je leur dis que, oui, peut être ils vont m'en vouloir mais que je serais tjs là qd ils viendront me voir, que je ferais tjs mon travail... histoire de garder la notion de confiance et le lien.

Je me dis toujours que je ne suis pas seule et me réfère à qqun à qui je peux dévoiler le secret pro. Ben , finalement ça soulage drôlement!

j'espère que ça répond à ton interrogation.

Comment ça va ce retour dans le Médoc?
Bises
Maja

[villard]

Salut Julie,

je te dis comment je fontionne :

1/ en parler avec AS qui ont plus de recul je trouve. Souvent, on revoit les élèves ensemble.
2/ Si tu fonctionnes bien avec ton médecin scolaire, tu renvoies sur lui.
3/ qd j'arrive au bout de ce que je peux faire pour l'élève ou si danger... je leur dis que je ne leur laisse pas le choix et je vais faire telle ou telle chose pour leur bien parce que c'est ça aussi mon travail. En général, ils connaissent la notion de secret pro mais il y a des dérogations et là je m'en sers.
Je leur dis que, oui, peut être ils vont m'en vouloir mais que je serais tjs là qd ils viendront me voir, que je ferais tjs mon travail... histoire de garder la notion de confiance et le lien.

Je me dis toujours que je ne suis pas seule et me réfère à qqun à qui je peux dévoiler le secret pro. Ben , finalement ça soulage drôlement!

j'espère que ça répond à ton interrogation.

Comment ça va ce retour dans le Médoc?
Bises
Maja

Quand tu en parles avec l'AS tu trahis déjà le secret pro
meme avec le medecin scolaire, tu es dans ce cas.
Si tu n'as pas l'accord du sujet, tu ne peux rien dire à qui que ce soit
Mais il est vrai qu'à l'éducation nationale, tout est malmené et allègrement.
Heureusement que nos élèves ne sont pas prodéduriés...

[louanne72]

Non, quand tu parles à l'AS ou au médecin scolaire, tu ne trahis pas le secret professionnel.Tu as le droit de le partager avec d'autres professionnels de santé pour assurer la prise en charge d'un patient ( loi mattéi).
Après, tu n'es pas obligé de rentrer dans tous les détails de la situation.

[Anonyme5698]

@ Villard :

Tu peux aussi travailler toute seule dans ton coin... isolée... cela sera-t-il plus pertinent pour les élèves ???
N'est ce pas lui qui au centre de tout cela? N'est-ce pas pour lui qu'on est présente ?
Par contre, il s'agit d'être très clair avec les propos qu'on tient aux élèves.

On ne trahit nullement le secret prof en parlant avec AS et med sco : les textes sont clairs en la matière...

Après, il y a aussi la conscience professionnelle qui entre en jeu. En travaillant ainsi, en équipe j'ai évité que certains élèves fassent de grosses bêtises voire entre en dépression sévère pour un.
Je trouve que mon bilan est probant, je vais donc continuer ainsi.

[villard]

La loi dit clairement que tu dois avertir les parents ou le jeune si sa maturité le permet que tu vas partager les infos qui sont normalement soumises au secret.

[leffetpapillon]

Attention IDE/médecin et AS n'ont pas le même secret professionnel !
pour autant je transmets beaucoup (et heureusement) à l'AS .....

[clairélie]

je me permets de recentrer le débat car il a dérivé vers la nécessaire concertation entre professionnels.
ma question était : le mineur a-t-il une vie privée / à ses parents ? et cela s'entend dans la stricte limite où il n'est pas en danger, bien entendu.
vous voyez un jeune régulièrement qui a besoin d'empathie, qu'on ne le moralise pas, qu'on ne le juge pas ... il a besoin d'écoute point. pour autant vous ne courez pas informer les parents ... ce serait inutile voire contre-productif.
les parents l'apprennent et s'en plaignent au CE.
vous indiquez au CE que les patients ont des droits et que tout mineur soit-il, le jeune a droit au respect de sa vie privée.
alors, qu'en pensez-vous ?
feriez-vous comme moi ?
je vous répète : PAS DE MINEUR EN DANGER DANS CE CAS.

[lulunatik]

je me permets de recentrer le débat car il a dérivé vers la nécessaire concertation entre professionnels.
ma question était : le mineur a-t-il une vie privée / à ses parents ? et cela s'entend dans la stricte limite où il n'est pas en danger, bien entendu.
vous voyez un jeune régulièrement qui a besoin d'empathie, qu'on ne le moralise pas, qu'on ne le juge pas ... il a besoin d'écoute point. pour autant vous ne courez pas informer les parents ... ce serait inutile voire contre-productif.
les parents l'apprennent et s'en plaignent au CE.
vous indiquez au CE que les patients ont des droits et que tout mineur soit-il, le jeune a droit au respect de sa vie privée.
alors, qu'en pensez-vous ?
feriez-vous comme moi ?
je vous répète : PAS DE MINEUR EN DANGER DANS CE CAS.

Ce n'est même pas un problème de vie privée mais de secret professionnel tout simplement. Les mineurs ont droit au secret professionnel comme chaque être.

[clairélie]

selon le code civil, le mineur est sous la responsabilité de ses parents, toute décision le concernant doit être prise par les parents ...

[binoute1]

selon le code civil, le mineur est sous la responsabilité de ses parents, toute décision le concernant doit être prise par les parents ...

oui, mais là apparemment il n'y a pas eu de décision,mais des discussion entre le jeune et l' ide.
et pas de danger imminent.

Donc, l'ide peut ne pas en informer les parents.

[clairélie]

Finalement, il semble que nous soyons d'accord sur le fond. la difficulté ds notre mode d'exercice est que la posture de l'infirmière est différente de celle du chef d'etb.
merci

[InfEN]

http://paf.ac-bordeaux.fr/conferences-e ... miere.html

[plum]

Merci c'est très complet et ça apporte un très bon éclairage.

[clairélie]

cette conférence a été mon livre de chevet pour préparer le concours et je m'y réfère souvent. C un EXCELLENT outil.
je ne l'ai pas écoutée depuis un moment cependant. et là pas trop le temps. Rafraichissez mes souvenirs : que dit la juriste au sujet de la vie privée des mineurs ?