Infirmière angoissée

[Ju2836]

Bonjour à tous !

Je vous écrit ce soir pour partager avec vous mes émotions et essayer de trouver une solution à mes petits soucis :/

Je suis IDE depuis 2 ans, diplômée de la nouvelle réforme et actuellement en poste dans un service d'Hémato-Onco.
J'ai fait du jour, puis pris un poste de nuit qui me convenait parfaitement au pint de vue prise en charge, autonomie, travail en binôme avec mon AS et une autre IDE, gestion des urgences...
A mon insu, je suis repassée de jour (et oui nous ne sommes que des pions )

Depuis mon passage en jour, il y a 2 mois et demi, je suis sujette assez régulièrement aux angoisses, je pleure en rentrant chez moi, je n'ai plus autant confiance en moi qu'avant, je doute perpétuellement au point d'avoir du mal à décrocher.
Pourtant j'aime énormément mon métier, être auprès de mes patients, je me sens bien chaque fois que je mets ma tenue de travail.
Il faut dire aussi que mon service est très très actif, avec une charge de travail en constante évolution, et que je me mets énormément la pression.

Je suis dans une impasse, nous allon muter dans un an mais je ne sais pas quoi faire en attendant. Il y a des jours où je me dis que ça va aller, et puis des jours où ça ne va pas, où je me remets énormément en question, alors que je n'ai jamais eu une seule plainte d'un patient, d'une famille, de mes collègues ou de ma hiérarchie (et je pense qu'au moindre souci on n'hésiterait pas à me le dire ).
J'ai envie par moment de rester car l'inconnu me fait peur mais me motive en même temps (je suis assez ambivalente), j'aimerai tester le libéral mais j'ai peur de ne plus pouvoir rentrer à l'hôpital si j'en ai envie, une mutation intra-hospitalière n'est pas possible pour le moment car pas de postes à la mobilité...

Quelqu'un est-il dans le même cas que moi ?
Faites moi partager vos expérience et vos conseils...
Merci

[execho]

je vais te rajouter un problème qui n'existe peut être pas.Mais comme tu racontes:capable d'être à l'aise la nuit alors que les responsabilités sont copieuses,contente d'enfiler la blouse de jour....donc qu'est ce qui t'embête de rentrer chez toi tous les soirs.?Ou qui?

[augusta]

je vais te rajouter un problème qui n'existe peut être pas.Mais comme tu racontes:capable d'être à l'aise la nuit alors que les responsabilités sont copieuses,contente d'enfiler la blouse de jour....donc qu'est ce qui t'embête de rentrer chez toi tous les soirs.?Ou qui?

+1 avec Execho
Le travail de jour est a priori moins inconfortable (en terme de stress, de responsabilités, d'autonomie etc...) que le travail de nuit.
Donc que se passe -t-il réellement le jour?

[Ju2836]

Le jour, il y a beaucoup plus de travail, nous somme sans cesse parasitées et donc le suivi des soins en est perturbé.
Je n'ai pas autant de temps que je le souhaite avec chaque patient, bien que j'essaye de le prendre.
Et la question soulevée est intéressante, il est vrai que je me remets sans cesse en question je pense par peur de mal faire et peut être aussi par peur du jugement et du regard de mes collègues.

Ce n'est pas ce que je recherche, la nuit j'avais une amplitude beaucoup plus confortable pour faire mon travail et prendre en charge mes patients.
Et depuis mon retour en jour, je doute sans cesse.
Peut être que la pression est trop forte, que je suis trop exigeante envers moi même.
Merci de vos réponses

[augusta]

Peut-être peux-tu redemander (lors des évaluations individuelles par exemple) à repasser de nuit.

J'ai l'impression d'après ce que tu dis que tu regrettes le temps que tu avais la nuit pour être près des patients.
Peut-être que le rythme de jour ne te permet pas de faire ton travail comme tu l'entends, ou comme tu le souhaiterais.
Et ça malheureusement, tu n'y peux rien.
Il te reste donc à accepter de faire le travail comme l'organisation (malheureusement) le permet et qui ne te satisfait pas......en attendant de repasser de nuit pour bosser comme tu en as envie.

En bref, le problème ne viendrait pas de toi, mais des conditions de travail....qui font que ce que tu fais ne te satisfait pas et donc entraine un forme de mal-être.
Qu'en penses-tu?

[Ju2836]

Oui je pense que tu as raison, ce sont mes conditions de travail qui ne me donnent plus satisfaction et du coup qui entraînent ce mal être...
Repasser de nuit m'est impossible, les postes sont pourvus par des IDE déjà en nuit et qui étaient en congé maternité donc prioritaires sur moi..

J'ai d'autres projets en tête avec l'envie de m'en sortir car j'aime ce que je fais.
Merci de votre lecture et de vos réponses

[zenzile]

coucou, alors tu vois,

quand je lis nous somme sans cesse parasitées et donc le suivi des soins en est perturbé. ..... perso, ça a été ça en libéral enfin, c'est l'effet que ça m'a fait, ayant déjà un peu des soucis de concentration, c'était le délire (téléphone, gens qui râlent pour 5 minutes de retard, obsession d'être à l'heure, de me stresser toute seule, quand on oublie quelque chose, la "chambre" n'est pas dans le service....bref.
En fait, je retourne en intra alors que je me sens comme toi, mais de l'autre côté.
Cela fait longtemps que j'y songeais, je suis en totale panique après avoir pris ma décision, une nenette peut me remplacer d'ici un mois et derrière je n'ai rien (que mes charges à payer..ce que je vais voir avec mon comptable aujourd'hui).
Le retour en arrière est toujours possible, mais les charges, la perte de salaire, reprendre son ancien train de vie c'est dur.... Mais je tiens à ma santé mentale et les journées en libéral, sont juste TROP LONGUES (coupé... pendant les pauses on est jamais tranquille - à moins que je sois une exception)

En tout cas, je te souhaite bien du courage dans ta décision, ce n'est jamais facile de changer, c'est un pas à faire, une décision délicate, souvent on a peur, mais après on se sent libéré....

Chez moi, l'an dernier j'ai déjà eu des soucis au boulot mais c'est ma vie perso qui "déconnait" mais cette année cela coince à nouveau, mais ma vie perso va bien, c'est bel et bien le boulot qui me pose soucis....... donc, il faut bouger !

COURAGE !

[Maripasoula]

Comme les autres, il me semble qu'avant de prendre une décision il vaudrait mieux préciser un peu le "contenu" de cette angoisse, et ce qui pose problème :

Est-ce que c'est le rythme de travail de journée ?
Est-ce que c'est l'effervescence et la hiérarchie plus présente ?
L'autonomie moindre par rapport au travail de nuit ?
Ou plutôt la lassitude ou la fatigue par rapport à la spécialité (pas facile, l'onco-hémato ! Moi j'y suis restée trois ans, j'en suis partie lessivée, surtout à cause de l'expérience des fins de vie, mais très enrichie et avec plein d'amis)
Ou encore le ras-le-bol des conditions de travail dégradées ?
Le ras-le-bol de l'hôpital ?
Tout autre chose (sortie de l'hiver difficile, vie perso, fatigue d'origine médicale...) ?

Car en fonction de l'une ou l'autre de ces causes, la "solution" ne sera pas la même
Comment faire pour avancer ? Ben... je ne sais pas^^.
Sans doute continuer à en discuter, ici, avec les amis, la famille, les collègues, la cadre si tu t'entends bien avec elle, un professionnel...

Bon courage !

[angie9891]

Bonjour,
Future diplômée dans un mois, mon expérience ne pourra pas beaucoup vous aider.
Cependant ce sujet m'a interpellé, en effet, je travaille actuellement sur les émotions des soignants.
Aide-soignants ou Infirmiers, pouvez-vous remplir ce questionnaire avant le 7 juin?? cliquez ici ou copier coller le lien:
http://fr.ze-questionnaire.com/repondre ... 1sYh5YBBmq
cela ne vous prendra pas plus de 5min et m'aiderai beaucoup pour ma soutenance orale.

Vous pourrez consulter les résultats de ce questionnaire ici:

http://fr.ze-questionnaire.com/resultat ... WLKqyAwNsl

MERCI A TOUS!! et sachez que moi-même étant pas encore diplômé, la gestion de mes émotions est ce que j'appréhende le plus.

[Ju2836]

Merci de vos lectures et de vos réponses.

Maripasoula :
Je pense que cette angoisse est un mélange de pas mal de choses, j'ai perdu un peu de la confiance en moi que j'avais acquis en étant de nuit, une lassitude de la spécialité aussi je pense (en effet très enrichissant, une équipe super mais fatiguant à tous points de vue), et mine de rien l'effervescence de jour est un peu pesante sur l'organisation des soins et est parfois difficile à jongler avec les conditions de travail qui se dégradent et la charge de travail en constante augmentation.

Je m'acclimate comme je peux à cette situation, je profite en ce moment d'une accalmie au niveau du rythme de travail pour me ressourcer mais comme je passe beaucoup plus de temps au boulot que chez moi (congés mater et arrêts oblige :/ ), il m'est difficile quand même de décrocher à fond et de me reposer comme je le devrais.

J'en ai effectivement parlé à ma chef, qui est compréhensive et me soutient dans mes démarches, mais qui, je pense, n'a pas trop d'outils à son échelle pour vraiment faire changer les choses.
Et au niveau de mes collègues, j'évite de montrer mon malaise et d'en parler, j'ai quand même une amie ressource à qui je peux me confier et qui m'écoute

Et "zenzile", je te souhaite bien du courage pour ton retour dans le monde hospitalier !