TFE déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent

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Olieswing
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TFE déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent

Message par Olieswing »

Bonjour,
Je suis en fin de 2eme année et je dois pour le 2 juillet avoir le titre de mon TFE, une ébauche de plan et une idée du déroulement.

Je pensais partir sur le déni de la maladie chez des parents dont l'enfant a une maladie psychiatrique (la schizophrénie)

Mon ojectif :
Prendre en soin de manière efficace toute personne dans le besoin nécessitant une PEC hospitalière, y compris celui qui déni sa maladie afin de parvenir à "son bien être"

Ce sujet m'a interpellé parce qu'il renvoie des notions importantes telles que le prendre soin, la responsabilité infirmiere, la conscience professionnelle, le devoir de protéger l'autre, le respect...

Mon sujet par d'un stage en MPEA dans lequel un adolescent de 13 ans et atteint de "troubles hétérogènes de la personnalité". En gros, il est diagnostiqué schizophrène par l'équipe mais la maman niant les pathologies de son enfant en les métant sous le compte d'une crise d'adolescence accentuée par des retards intellectuels légers n'adhère pas au diagnostique.
Elle lui donne le traitement qd elle veut, change la posologie...
Et cet ado étant non stabilisé n'arrive à avoir accès à aucun structure, son avenir est vraiment fermé.


Voilà pour l'instant où j'en suis, j'ai le temps encore mais j'aimerai bien avancer.

Que pensez vous de mon sujet, auriez vous des pistes?

Merci
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AmThLi
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par AmThLi »

C'est intéressant mais c'est vaste. D'autant qu'il me semble qu'il faut partir d'une situation de soins précise, pas d'une situation générale qui, dans ton cas, convoque non seulement les infirmiers, mais l'ensemble de l'équipe, avec en premier lieu le médecin et son traitement.

A te lire la relation entre la maman et le jeune est au centre de la situation. Effectivement cette question se pose souvent en psychiatrie, on rencontre parfois des patients dont les parents, ou plus largement la famille, avec qui les relations sont compliquées, et qui parfois placent leur proche dans une position intenable.

Il y a sans doute beaucoup à travailler mais le morceau me semble un peu gros à manger par uniquement les infirmiers.
En as-tu parlé à ta référente de suivi ?

Parenthèse mais 13 ans ça me semble hyper jeune pour poser un diag de schizophrénie.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."

J. Oury
brrruno
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par brrruno »

Je vais d'abord reprendre la parenthèse d'AmThLi, parce qu'on ne peut pas se permettre de poser un tel diagnostic chez un jeune de 13 ans. Refuser de voir les troubles n'est pas pour aider, mais enfermer dans un diagnostic n'apportera rien de plus (excepté une prise en charge inadapté) pour le patient.

Le sujet reste en soi très intéressant car la prise en charge des mineurs est fortement corrélée à la demande et la compréhension de la problématique par les parents. Le sujet peut paraître vaste mais il me semble qu'il puisse être travaillé du coté infirmier ; je vois peu de sujets autour de la psychiatrie spécifiquement infirmier. Mais la remarque d'AmThLi doit être toujours à l'esprit pour ne pas trop s'éloigner. Attention à l'utilisation du terme de déni également ...
Par contre MPEA je ne connais pas ce sigle, j'imagine pour EA, enfant et adolescent mais MP ? (military police ? :lol: )
Mon ojectif :
Prendre en soin de manière efficace toute personne dans le besoin nécessitant une PEC hospitalière, y compris celui qui déni sa maladie afin de parvenir à "son bien être"
En l'occurence il ne s'agit pas du patient mais de sa famille ...
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galtan
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par galtan »

Par définition, les psychotiques n'ont pas conscience de leurs troubles. Ce que tu appelles "le déni" n'est en réalité qu'une manifestation de la pathologie.

Pour que les personnes psychotiques acceptent le fait d'avoir besoin d'un suivi, un ttt, etc. il faut souvent que cela passe par de nombreuses rechutes qui font partie intégrante du processus.
Malgré tout, quand on parvient à avoir une relation authentique avec un psychotique (ce qui n'est pas une mince affaire vue la posture dans laquelle nous nous retrouvons actuellement quand on travaille en psychiatrie), le discours n'est que rarement (perso, je ne l'ai jamais entendu) "je suis malade", il est plutôt quelques chose du style "j'ai besoin d'un ttt sinon je me retrouve à l'HP", il y a une nuance.

S'il est suivi au CPEA, peut-être que les troubles ne datent pas d'aujourd'hui et relèvent de la schizophrénie infantile? Les psychoses infantiles, quoiqu'ayant parfois des manifestations cliniques qui ressemblent à celles des adultes ne partagent pas les mêmes mécanismes psychopathologiques.

Il faut aussi que tu réfléchisses bien à ce qu'est la relation de bien-être: ce que c'est physiologiquement et psychologiquement parlant et également au "curseur": la norme est fixée en fonction de qui? Celle de l'équipe? de la famille? Du jeune?

Tu devras aussi prendre en compte la place de la famille, le travail de deuil de "l'enfant idéal", etc.

Plus ce qui t'as été plus haut: c'est un vaste chantier auquel tu t'attaques.
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AmThLi
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par AmThLi »

Je crois qu'il parle du déni par les parents.
Mais là aussi, il faut faire attention, ce "déni" est parfois une manifestation de ce qui se passe dans la cellule familiale et est donc à remettre dans un contexte que justement on ignore en général.

Je suis content qu'on ait souligné ma parenthèse, on est pas schizophrène à 13 ans, ou alors ce sont les tout premiers signes qui en général ne sont pas spécifiques.
Poser ce diag à 13 ans : soit c'est fait par l'équipe soignante dont ce n'est pas le boulot et c'est abusif.
Soit c'est fait par le médecin et je m'interroge sur son rapport au diagnostic ET sur son sens clinique.
Il faut aussi que tu réfléchisses bien à ce qu'est la relation de bien-être: ce que c'est physiologiquement et psychologiquement parlant et également au "curseur": la norme est fixée en fonction de qui? Celle de l'équipe? de la famille? Du jeune?

Tu devras aussi prendre en compte la place de la famille, le travail de deuil de "l'enfant idéal", etc.
Sages paroles.
Le sujet peut paraître vaste mais il me semble qu'il puisse être travaillé du coté infirmier ; je vois peu de sujets autour de la psychiatrie spécifiquement infirmier.
Exact ce que je voulais dire c'est attention à ne pas déborder notamment sur le champ médical, c'est la difficulté des mémoires de psy, comme il n'y a pas grand chose de spécifiquement infirmier on a tendance à faire des choses globales qui agacent les formateurs qui ne comprennent pas qu'on ne peut pas segmenter en psy comme en soins généraux.
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J. Oury
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par brrruno »

A quand le diagnostic du fœtus schizophrène ?
Mais bon en théorisant la relation du bien être ça devrait aller mieux.

Aller bon courage.
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galtan
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par galtan »

Encore un élément de prudence: les vieux, comme moi, utilisent toujours le terme de schizophrénie en pédopsychiatrie.
Si tu regardes la CIM X, les psychoses infantiles sont intégrées dans les troubles envahissants du développement. On ne manquera pas de te le faire remarquer.
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augusta
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par augusta »

brrruno a écrit :Je vais d'abord reprendre la parenthèse d'AmThLi, parce qu'on ne peut pas se permettre de poser un tel diagnostic chez un jeune de 13 ans. Refuser de voir les troubles n'est pas pour aider, mais enfermer dans un diagnostic n'apportera rien de plus (excepté une prise en charge inadapté) pour le patient.
Je partage tout à fait cette vision des choses.
Et je reste aussi étonnée qu'un tel diag soit posé si jeune.
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
brrruno
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par brrruno »

galtan a écrit :Encore un élément de prudence: les vieux, comme moi, utilisent toujours le terme de schizophrénie en pédopsychiatrie.
Si tu regardes la CIM X, les psychoses infantiles sont intégrées dans les troubles envahissants du développement. On ne manquera pas de te le faire remarquer.
Heureusement que vous ne représentez pas l'ensemble des vieux que j'ai eu la chance de rencontrer, parce que s'ils avaient considéré que figer un enfant dans un diagnostique de schizophrénie relevait de la prudence j'aurai milité pour une retraite précoce des infirmiers psychiatriques, voire pour l'euthanasie. D'autant plus que je vous laisse le soin de découvrir la catégorie de classification de la CIM 10 en recherchant "schizophrénie infantile".
Encore combien d'années avant la retraite ?
La prudence commence par bien lire ce qui est écrit. Conseiller à quelqu'un : "Tu devras aussi prendre en compte la place de la famille, " quand la question, peut être maladroitement formulé pour l'instant, s'oriente justement sur la famille : " Je pensais partir sur le déni de la maladie chez des parents dont l'enfant a une maladie psychiatrique (la schizophrénie)" peut questionner.
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galtan
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Re: Le déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent ;

Message par galtan »

brrruno a écrit :
galtan a écrit :Encore un élément de prudence: les vieux, comme moi, utilisent toujours le terme de schizophrénie en pédopsychiatrie.
Si tu regardes la CIM X, les psychoses infantiles sont intégrées dans les troubles envahissants du développement. On ne manquera pas de te le faire remarquer.
Heureusement que vous ne représentez pas l'ensemble des vieux que j'ai eu la chance de rencontrer, parce que s'ils avaient considéré que figer un enfant dans un diagnostique de schizophrénie relevait de la prudence j'aurai milité pour une retraite précoce des infirmiers psychiatriques, voire pour l'euthanasie. D'autant plus que je vous laisse le soin de découvrir la catégorie de classification de la CIM 10 en recherchant "schizophrénie infantile".
Encore combien d'années avant la retraite ?
La prudence commence par bien lire ce qui est écrit. Conseiller à quelqu'un : "Tu devras aussi prendre en compte la place de la famille, " quand la question, peut être maladroitement formulé pour l'instant, s'oriente justement sur la famille : " Je pensais partir sur le déni de la maladie chez des parents dont l'enfant a une maladie psychiatrique (la schizophrénie)" peut questionner.
Ce n'est parce-que le terme est utilisé qu'il est collé aux enfants, les termes diagnostic de ce genre sont utilisés quand on parle de la clinique d'une manière générale.
Quand on parle d'un enfant en particulier, on évoque la clinique de cet enfant en tant qu'individu et les mécanismes psychopathologiques que l'on peut percevoir ou dont on peut faire l'hypothèse. Il est rare que le médecin pose un diagnostic (Et oui, le diagnostic est posé par le médecin, c'est donc lui qui pourrait enfermé quelqu'un dans un diagnostic.)
Quand au titre, il s'agit bien du déni chez l'adolescent. Si je parle de la famille, c'est en terme de conseil pour l'orientation de sa recherche puisque je n'avais pas perçu que c'est d'elle qu'il s'agissait.

Quant au ton que tu utilises pour répondre à ce que je dis, je n'ai pas le sentiment qu'il appelle à un échange.
Soit tu as envie que je t'envoie chier clairement, soit c'est ironique mais je ne l'ai pas perçu comme ça.
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Re: TFE déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent

Message par brrruno »

Effectivement le ton n'appelle pas spécialement à un échange. Et pour continuer (ou clore puisque cela n'appelle pas à l'échange) il est surprenant de voir comment vous pouvez passer d'un terme diagnostic à une utilisation clinique interne à l'équipe
Encore un élément de prudence: les vieux, comme moi, utilisent toujours le terme de schizophrénie en pédopsychiatrie. Si tu regardes la CIM X, les psychoses infantiles sont intégrées dans les troubles envahissants du développement. On ne manquera pas de te le faire remarquer.
La CIM 10 est un outil uniquement diagnostic alors oui je vous renvoie à la CIM 10 de la même manière que vous y avez fait référence et le plus drôle dans ce que vous dites c'est que le terme de psychose infantile il n'y a que vous qui l'ayez utilisé alors ne m'en voulez pas de ne pas "manquer de vous le faire remarquer".
Ce qui fait la clinique ce ne sont pas des termes généralisés mais bien ce qui se produit et c'est la clinique, les éléments psychopathologiques qui permettent de penser en terme diagnostic par la suite. Ce qui est donné à voir, c'est comme un titre, ça ne dois pas empêcher de regarder au-delà.
Si le diagnostic est posé par le médecin il est d'abord réfléchi en équipe (quand il y en a un de posé) et parfois maladroitement (?) transmis par des non-médecins.

Voila pour mon coup de gueule
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galtan
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Re: TFE déni de la maladie psychiatrique chez un adolescent

Message par galtan »

brrruno a écrit : Ce qui fait la clinique ce ne sont pas des termes généralisés mais bien ce qui se produit et c'est la clinique, les éléments psychopathologiques qui permettent de penser en terme diagnostic par la suite. Ce qui est donné à voir, c'est comme un titre, ça ne dois pas empêcher de regarder au-delà.
Si le diagnostic est posé par le médecin il est d'abord réfléchi en équipe (quand il y en a un de posé) et parfois maladroitement (?) transmis par des non-médecins.
C'est très juste, effectivement.
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