Du relationnel ou du soin relationnel ...
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Du relationnel ou du soin relationnel ...
La suite d'une discussion dans un fil qui sera plus adapté par ici.
Pour ouvrir un peu la discussion et ceux qui sont intéressés pour échanger :
Quel place donner au travail de proximité en psychiatrie. J'entend par travail de proximité ces temps informels ou l'on peut se poser au sein d'un groupe de patient.
Il me semble que ce temps, non seulement délaissé pour du travail administratif, perd aussi de sa présence par un intérêt peu marqué pour ce qu'il représente. Est il encore possible de l'envisager comme relevant du travail de l'infirmier ?
Peut être pas sur l'insitution mais du moins sur quelques membres. Parfois même à l'endroit ou l'on pense n'avoir aucune place, l'après nous montre bien l'inverse.Je pense en effet que l'effet de groupe est nécessaire. J'ai encore en tête le conseil de Jeangirard "trouver un allié, puis convaincre les indécis", on est deux ou trois dans le pavillon (soit deux unités), à voir... Mais on est morcelés en deux équipes. Difficile, donc... Surtout avec l'insécurité des plannings qui met en danger la continuité des soins (par exemple si l'on souhaite organiser des activités récurrentes ou des ateliers).
Par contre le départ... pour moi oui ça serait bénéfique mais je doute que ça ait un quelconque effet sur l'institution [...] Le manque pour l'éprouver il faut qu'il ait une place... Je veux dire, il faut que la place précédemment occupée "fasse place" justement à une absence ressentie. Pas sûr que ça soit le cas.
Est il envisageable de demander une certaine stabilité de planning sur un temps précis pour faire vivre un atelier ?Si tu sais ou aller, profites en. D'autant plus si les convictions sont partagées. Inutile de te sacrifier, ce n'est pas de ce côté qu'il faut faire vivre les choses. En attendant ton départ tu peux effectivement essayer le "être ensemble". Parfois j'imprime des textes, pas trop long et suffisamment accrocheur, que j'affiche dans les bureaux. C'est un bon appel à discussion je trouve.
Je suivrai ton conseil
Pour ouvrir un peu la discussion et ceux qui sont intéressés pour échanger :
Quel place donner au travail de proximité en psychiatrie. J'entend par travail de proximité ces temps informels ou l'on peut se poser au sein d'un groupe de patient.
Il me semble que ce temps, non seulement délaissé pour du travail administratif, perd aussi de sa présence par un intérêt peu marqué pour ce qu'il représente. Est il encore possible de l'envisager comme relevant du travail de l'infirmier ?
- augusta
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Questionnement intéressant....
Je pense que le "travail de proximité" dont tu parles dépend de 2 choses.
D'abord l'effectif. Il faut être en nombre pour pouvoir se dégager de l'administratif notamment.
Ensuite il faut avoir envie.
Je travaille dans un service qui pratique peu les entretiens formels, il y en a mais ce n'est pas le plus courant.
Nous avons la chance de travailler dans des conditions très confortables (3 IDE minimum pour 20 patients, souvent nous sommes bien plus). Il est alors aisé d'aller à la rencontre des patients du service.
Je préfère l'informel au formel.
J'ai l'impression que parfois, s'occuper de l'administratif peut être un prétexte pour ne pas rencontrer les patients (sauf ceux qui viennent dans le bureau pour des demandes quelconques).
Rester dans le bureau peut donc avoir des avantages....
Je pense que le "travail de proximité" dont tu parles dépend de 2 choses.
D'abord l'effectif. Il faut être en nombre pour pouvoir se dégager de l'administratif notamment.
Ensuite il faut avoir envie.
Je travaille dans un service qui pratique peu les entretiens formels, il y en a mais ce n'est pas le plus courant.
Nous avons la chance de travailler dans des conditions très confortables (3 IDE minimum pour 20 patients, souvent nous sommes bien plus). Il est alors aisé d'aller à la rencontre des patients du service.
Je préfère l'informel au formel.
J'ai l'impression que parfois, s'occuper de l'administratif peut être un prétexte pour ne pas rencontrer les patients (sauf ceux qui viennent dans le bureau pour des demandes quelconques).
Rester dans le bureau peut donc avoir des avantages....
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Oui c'est sûr... Mais quand on est parti c'est trop tard.Peut être pas sur l'insitution mais du moins sur quelques membres. Parfois même à l'endroit ou l'on pense n'avoir aucune place, l'après nous montre bien l'inverse.
C'est compliqué car quand tu es seul "dans le coup", tu es un peu vu (je ne dis pas que c'est mon cas, d'ailleurs je ne le pense pas, en tout cas pas encore) comme un élément perturbateur du "fonctionnement d'équipe" trop souvent excuse pour ne rien bouger.
Dans tous les cas on en est pas encore là.
C'est fait, de l'avoir demandé, justement pour lancer un atelier.Est il envisageable de demander une certaine stabilité de planning sur un temps précis pour faire vivre un atelier ?
On verra si les promesses sont suivies d'effets ou non...
Pour rebondir sur la suite de ton message : je pense aussi que ça n'intéresse pas forcément tout le monde car c'est assimilé au "ne rien faire" tourné en ridicule en IFSI et critiqué par les IDE en poste... Le fameux "regarder les mouches voler".
Parfois j'aime bien me poser en salle télé quand elle est occupé, ne rien dire et regarder la télé avec les patients, pour ensuite échanger quelques mots sur l'émission.
C'est peut être juste faire acte de présence mais je trouve pas ça si mal en soi...
Mais clairement ce temps de présence informelle est pas ce qui excite le plus les collègues... c'est pas dans le "décret d'actes infirmiers"... Or je ne pense pas que le boulot infirmier soit uniquement dans l'acte.
Augusta :
Oui, la plaie du service où je bosse c'est l'administratif pur, je veux dire, passer une heure au téléphone pour un rendez vous , remplir des papiers pour la pharmacie, etc... Cool...D'abord l'effectif. Il faut être en nombre pour pouvoir se dégager de l'administratif notamment.
Ensuite il faut avoir envie.
L'envie ensuite c'est autre chose, mais si t'as pas envie d'aller voir les patients, qu'est ce que tu fous en psy ?!
ça dépend, car il faut bien le faire, mais celui ou celle qui ne fait que de l'administratif dans le bureau et n'en sort jamais, on peut se poser la question.J'ai l'impression que parfois, s'occuper de l'administratif peut être un prétexte pour ne pas rencontrer les patients
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Pourquoi serait-ce trop tard ? (pour qui serait-ce trop tard peut être ?). Si un départ peut amorcer une réflexion différente et permettre à des collègues de s'en saisir et peut être de faire groupe n'est ce pas plus bénéfique que de rester jusqu'à épuisement ? C'est plutôt à ce moment que c'est trop tard !AmThLi a écrit :Oui c'est sûr... Mais quand on est parti c'est trop tard.Peut être pas sur l'insitution mais du moins sur quelques membres. Parfois même à l'endroit ou l'on pense n'avoir aucune place, l'après nous montre bien l'inverse.
C'est compliqué car quand tu es seul "dans le coup", tu es un peu vu (je ne dis pas que c'est mon cas, d'ailleurs je ne le pense pas, en tout cas pas encore) comme un élément perturbateur du "fonctionnement d'équipe" trop souvent excuse pour ne rien bouger.
Je te rassure même si tu n'es pas "seul dans le coup" mais que tu arrives à rallier quelques collègues tu seras d'autant plus vu comme perturbateur ...
Pour la création de l'atelier, j'espère que tu nous tiendra au courant pour savoir si les promesses sont tenues. Qu'est ce que c'est comme atelier d'ailleurs ?
Effectivement tant que ce travail n'aura pas de reconnaissance il semble difficile de le faire perdurer. Pourtant ce contact simple offre non seulement un échange et la possibilité d'un recueil d'informations très précises, mais également de créer un lien qui permettra, lors de rencontres plus formelles, d'aborder l'autre avec plus de confiance.Pour rebondir sur la suite de ton message : je pense aussi que ça n'intéresse pas forcément tout le monde car c'est assimilé au "ne rien faire" tourné en ridicule en IFSI et critiqué par les IDE en poste... Le fameux "regarder les mouches voler".
Parfois j'aime bien me poser en salle télé quand elle est occupé, ne rien dire et regarder la télé avec les patients, pour ensuite échanger quelques mots sur l'émission.
Les rencontres informelles et formelles sont deux choses différentes, je ne sais pas si l'on peut parler de préférence. Du moins pas sans préciser cette préférence. Est-ce du fait d'être plus à l'aise dans la réalisation de l'un vis à vis de l'autre ? Quoiqu'il en soit les deux ont leur importance.
Les entretiens ont une pratique trop peu enseignée, souvent réduite à une succession de questions et l'idée que le "bon sens" puisse suffire. Malheureusement l'entretien fait partie des actes infirmiers comme le précise AmThLi et devient de fait un acte réalisable grâce au diplôme d'infirmier.
Le travail administratif quant à lui, même s'il doit être fait, n'a pas à prendre le pas sur le reste. Plus facile à dire qu'à faire bien entendu mais pourquoi s'autoriser à ne pas faire la "totalité" du travail auprès du patient si l'on ne s'autorise pas aussi à le faire pour l'administratif ?
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Pour moi !(pour qui serait-ce trop tard peut être ?).
Tout ce que tu dis sur, en gros, l'absence que l'on regrette, le fait d'être vu comme un élément perturbateur... c'est vrai, mais pour les autres.
Pour toi, devoir partir ailleurs, c'est un peu se dire que quand même, on a pas réussi. J'aimerais bien que ça ne se passe pas comme ça, que ça marche.
Meme si u ndépart bénéficie aux autres, et que ça te bénéficie à toi de partir dans un ailleurs plus sain, n'empêche que ça signe un truc.
Même si tu n'as pas tort du tout, hein.
Pas de souci.Pour la création de l'atelier, j'espère que tu nous tiendra au courant pour savoir si les promesses sont tenues. Qu'est ce que c'est comme atelier d'ailleurs ?
Normalement ça démarre le 11 juin mais à voir comment les choses se goupillent...
Ca serait atelier "actualités", on va discuter avec une poignée de patients autour d'articles du canard local. C'est autant pour faire un lien avec l'extérieur et voir un peu ce que les patients font de ce qui se passe dehors que pour permettre la circulation d'une autre parole que celle mise en scène pour l'espace "médical".
Et oui, mais comme une fois encore c'est assimilé à "ne rien faire"... On est dans une logique de l'action.Pourtant ce contact simple offre non seulement un échange et la possibilité d'un recueil d'informations très précises, mais également de créer un lien qui permettra, lors de rencontres plus formelles, d'aborder l'autre avec plus de confiance.
Or, faire ce n'est pas être avec, en tout cas pas forcément...
Mais créer ce lien n'est plus une priorité soignante.
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J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Ca me fait penser aux discussions que je peux avoir avec un ami qui travaille auprès des adolescents en refus de soin. L'expérience de la parole qu'ils peuvent initier, même si très rapidement les rencontres sont mises en echec, pourra faire trace. Et c'est parfois une vraie réussite ; mais toute la difficulté réside dans le fait de pouvoir accepter de ne pas accompagner jusque là où l'on voudrais.
Je suis toujours en contact avec les collègues d'un service où j'étais l'élément perturbateur, affichant des textes sur la dignité, remettant en question des diagnostiques posés à la hâte, questionnant certains fonctionnements. A ce moment j'étais difficilement suivi par les collègues. Et pourtant il a fallu en passer par le départ pour qu'un groupe puisse se constituer et fasse bouger un peu certains comportements. C'est frustrant, mais en rien ce n'est un échec.
Tu es passionné et c'est tout à ton honneur, mais tu te dois de te protéger ne serait-ce que pour continuer à transmettre ces valeurs. Le travail avec des enfants autistes apprend à repérer et s'émerveiller de petit rien, pour ma part je pense que ça m'a permis d'être moins dans l'attente.
Intéressant comme atelier. Il est prévu à quel rythme ? C'est toi et ton collègue qui formez le groupe ou il se fait sur indication médicale ?
Quant à la création du lien avec le patient, c'est le sujet de départ. Et c'est par petites évolution que ça pourra redevenir une priorité du soin en psychiatrie. Pour convaincre, il faut en parler mais aussi l'appliquer. Et c'est là qu'il y aura une place à prendre pour le manque. Ne rien faire c'est peut être l'activité la plus dur à réaliser et supporter. C'est pourquoi il faut du temps pour la remettre en place. Quand je travaillais avec les enfants autistes j'ai monté avec une collègue un groupe de parole, il nous a fallu plus d'un an pour le démarrer (entre le projet bouclé et le premier groupe), de la parole pour des autistes non mais franchement quelle idée ... alors un groupe de "rien faire" dans une société du "faire" il ne faut vraiment pas être pressé.
Je suis toujours en contact avec les collègues d'un service où j'étais l'élément perturbateur, affichant des textes sur la dignité, remettant en question des diagnostiques posés à la hâte, questionnant certains fonctionnements. A ce moment j'étais difficilement suivi par les collègues. Et pourtant il a fallu en passer par le départ pour qu'un groupe puisse se constituer et fasse bouger un peu certains comportements. C'est frustrant, mais en rien ce n'est un échec.
Tu es passionné et c'est tout à ton honneur, mais tu te dois de te protéger ne serait-ce que pour continuer à transmettre ces valeurs. Le travail avec des enfants autistes apprend à repérer et s'émerveiller de petit rien, pour ma part je pense que ça m'a permis d'être moins dans l'attente.
Intéressant comme atelier. Il est prévu à quel rythme ? C'est toi et ton collègue qui formez le groupe ou il se fait sur indication médicale ?
Quant à la création du lien avec le patient, c'est le sujet de départ. Et c'est par petites évolution que ça pourra redevenir une priorité du soin en psychiatrie. Pour convaincre, il faut en parler mais aussi l'appliquer. Et c'est là qu'il y aura une place à prendre pour le manque. Ne rien faire c'est peut être l'activité la plus dur à réaliser et supporter. C'est pourquoi il faut du temps pour la remettre en place. Quand je travaillais avec les enfants autistes j'ai monté avec une collègue un groupe de parole, il nous a fallu plus d'un an pour le démarrer (entre le projet bouclé et le premier groupe), de la parole pour des autistes non mais franchement quelle idée ... alors un groupe de "rien faire" dans une société du "faire" il ne faut vraiment pas être pressé.
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Tout d'abord désolé de répondre si tard mais j'étais en vacances et j'avais envie de tout sauf de penser au travail.
Intéressant la manière que tu avais d'être "élément perturbateur" dans ce que tu décris.
Mais je suis dans la délicate position d'être un des derniers arrivés sur l'hôpital (enfin, plus maintenant), en tout cas ,d'être le plus jeune diplômé. On sait combien cette position complique, sans la rendre impossible, la possibilité de faire ce que tu décris.
Il faudrait que j'essaye. Je tombe souvent sur de petits textes pas mal.
C'est vrai que du point de vue du service ce que tu décris n'est pas un échec même si il a fallu en passer par un départ.
Reste à voir si chez moi cela peut se passer ainsi. Je pense que toutes les dynamiques d'équipes ne se ressemblent pas, si certaines ont besoin de ce type d'évènement pour évoluer, d'autres visent à cliver et éliminer l'élément déstabilisateur pour retrouver une harmonie de façade. C'est le symptôme que collectivement, ça va mal.
J'ai peut être de trop grandes attentes, c'est vrai.
C'est moi seul qui en suis à l'initiative, j'ai l'accord verbal de qui de droit mais c'est tout.
On commence demain. On verra bien !
C'est une idée ça, tiens... C'est un peu provoc', mais ça peut être rigolo, faire un groupe "ne rien faire".
Du coup c'est à chacun d'y amener ce qu'il veut. On peut travailler la fameuse greffe de désir.
J'aimerais bien le faire, ce groupe "parole", aussi, mais j'ai pas envie que ça soit que moi... Mais on est tellement dans le "faire", il faut "faire ceci, faire cela", "il y a beaucoup à faire"...
Et en même temps ça va loin, "ne rien faire" est terriblement dévalorisé, notamment dans les IFSI (pour rester dans le contexte même si on pourrait élargir à fond), il faut toujours faire, avoir des "savoir faire", savoir tout faire, etc... Ne rien faire c'est être un fainéant, être improductif... je m'arrête là mais l'analyse politique n'est pas loin, et c'est capital (si j'ose dire !).
C'est on ne peut plus vrai.L'expérience de la parole qu'ils peuvent initier, même si très rapidement les rencontres sont mises en echec, pourra faire trace. Et c'est parfois une vraie réussite ; mais toute la difficulté réside dans le fait de pouvoir accepter de ne pas accompagner jusque là où l'on voudrais.
Intéressant la manière que tu avais d'être "élément perturbateur" dans ce que tu décris.
Mais je suis dans la délicate position d'être un des derniers arrivés sur l'hôpital (enfin, plus maintenant), en tout cas ,d'être le plus jeune diplômé. On sait combien cette position complique, sans la rendre impossible, la possibilité de faire ce que tu décris.
Il faudrait que j'essaye. Je tombe souvent sur de petits textes pas mal.
C'est vrai que du point de vue du service ce que tu décris n'est pas un échec même si il a fallu en passer par un départ.
Reste à voir si chez moi cela peut se passer ainsi. Je pense que toutes les dynamiques d'équipes ne se ressemblent pas, si certaines ont besoin de ce type d'évènement pour évoluer, d'autres visent à cliver et éliminer l'élément déstabilisateur pour retrouver une harmonie de façade. C'est le symptôme que collectivement, ça va mal.
J'ai peut être de trop grandes attentes, c'est vrai.
C'est prévu au rythme d'un par semaine, 30 minutes de durée.Intéressant comme atelier. Il est prévu à quel rythme ? C'est toi et ton collègue qui formez le groupe ou il se fait sur indication médicale ?
C'est moi seul qui en suis à l'initiative, j'ai l'accord verbal de qui de droit mais c'est tout.
On commence demain. On verra bien !
Grave.alors un groupe de "rien faire" dans une société du "faire" il ne faut vraiment pas être pressé.
C'est une idée ça, tiens... C'est un peu provoc', mais ça peut être rigolo, faire un groupe "ne rien faire".
Du coup c'est à chacun d'y amener ce qu'il veut. On peut travailler la fameuse greffe de désir.
J'aimerais bien le faire, ce groupe "parole", aussi, mais j'ai pas envie que ça soit que moi... Mais on est tellement dans le "faire", il faut "faire ceci, faire cela", "il y a beaucoup à faire"...
Et en même temps ça va loin, "ne rien faire" est terriblement dévalorisé, notamment dans les IFSI (pour rester dans le contexte même si on pourrait élargir à fond), il faut toujours faire, avoir des "savoir faire", savoir tout faire, etc... Ne rien faire c'est être un fainéant, être improductif... je m'arrête là mais l'analyse politique n'est pas loin, et c'est capital (si j'ose dire !).
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Les ordinateurs vont concourir à ma perte ...Je recommence donc ma réponse qui s'est perdu au moment de l'envoyer.
Tout d'abord inutile de t'excuser, les vacances sont des moments importants dans la vie d'un soignant. Certains métiers permettent des coupures plus claires entre le travail et la vie personnelle, mais le notre nécessite entre autre un travail sur soi qui ne peut pas se faire uniquement dans le cadre du travail. Une analyse personnelle, des lectures, des participations à divers colloque que l'administration ne valide pas toujours, mais également des échanges (sur ce site ou autre). D'ou l'importance de pouvoir faire des coupures, prendre soin des autres c'est bien mais il ne faut pas oublier de prendre soin de soi (même si prendre soin des autres c'est aussi prendre un peu soin de soi http://fnaas.e-monsite.com/medias/files ... c-fiat.pdf).
Etre un élément perturbateur n'est jamais une position évidente et en même temps il me semble difficile de concevoir la psychiatrie sans cet élément. Attention je ne parle pas de n'importe quelle perturbation (je me doute que tu as suivi ma pensée mais j'espère que d'autres personnes consultent ce sujet) mais bien d'une perturbation constructive, c'est à dire centrée sur le(s) patient(s). Même avec plusieurs années de pratique, arriver dans un service et remettre en question un diagnostic enkysté depuis 7 ans (le patient était "définit", depuis ses 18 ans, schizophrène) c'est mal vu, mais toujours plus bénéfique au patient plutôt que de laisser sous Leponex.
J'espère que ton atelier s'est bien passé. Ma question était plutôt par rapport à l'inscription des patients dans l'atlier, ce peut être sur prescription, par le choix des soignants qui mènent l'atelier ou encore sur inscription volontaire des patients.
Pour un atelier du "rien faire" j'adore le nom. On s'en rapproche un peu autour des groupes de paroles, il est des groupes de paroles dont le thème est imposé par les soignants. Et d'autres ou ce sont les patients qui le proposent. Mais il y a aussi des groupes de parole sans thème, plus difficile à mener et qui nécessite de consituer un groupe avec des gens qui ont déjà bien expérimenté des ateliers autour de la parole.
Tout d'abord inutile de t'excuser, les vacances sont des moments importants dans la vie d'un soignant. Certains métiers permettent des coupures plus claires entre le travail et la vie personnelle, mais le notre nécessite entre autre un travail sur soi qui ne peut pas se faire uniquement dans le cadre du travail. Une analyse personnelle, des lectures, des participations à divers colloque que l'administration ne valide pas toujours, mais également des échanges (sur ce site ou autre). D'ou l'importance de pouvoir faire des coupures, prendre soin des autres c'est bien mais il ne faut pas oublier de prendre soin de soi (même si prendre soin des autres c'est aussi prendre un peu soin de soi http://fnaas.e-monsite.com/medias/files ... c-fiat.pdf).
Etre un élément perturbateur n'est jamais une position évidente et en même temps il me semble difficile de concevoir la psychiatrie sans cet élément. Attention je ne parle pas de n'importe quelle perturbation (je me doute que tu as suivi ma pensée mais j'espère que d'autres personnes consultent ce sujet) mais bien d'une perturbation constructive, c'est à dire centrée sur le(s) patient(s). Même avec plusieurs années de pratique, arriver dans un service et remettre en question un diagnostic enkysté depuis 7 ans (le patient était "définit", depuis ses 18 ans, schizophrène) c'est mal vu, mais toujours plus bénéfique au patient plutôt que de laisser sous Leponex.
J'espère que ton atelier s'est bien passé. Ma question était plutôt par rapport à l'inscription des patients dans l'atlier, ce peut être sur prescription, par le choix des soignants qui mènent l'atelier ou encore sur inscription volontaire des patients.
Pour un atelier du "rien faire" j'adore le nom. On s'en rapproche un peu autour des groupes de paroles, il est des groupes de paroles dont le thème est imposé par les soignants. Et d'autres ou ce sont les patients qui le proposent. Mais il y a aussi des groupes de parole sans thème, plus difficile à mener et qui nécessite de consituer un groupe avec des gens qui ont déjà bien expérimenté des ateliers autour de la parole.
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Oui c'est vrai on s'implique tellement qu'à un moment la pause est nécessaire. Ca fait du bien de souffler, j'ai passé dix jours au soleil à penser à tout sauf au boulot. Dix jours loin du taf, des conférences, des lectures, de l'analyse...
Pas mal ton petit texte d'Eric Fiat !
Je le foutrai dans le bureau des cadres hé hé.
L'élément perturbateur c'est un peu ce petit contre-pouvoir dans une équipe, l'objet "poil à gratter", hin hin... D'ailleurs ça peut être une personne, un groupe... Bref tu dis ça bien je trouve.
Après le risque, que tu évoques un peu, est de dériver de la perturbation d'une routine qui aliène (au passage un médecin ici a dit l'autre fois que "livrées à elle-mêmes les institutions deviennent psychotiques" je pense que cette routine y concourt) à un truc plus, comment dire, de personne à personne, là ça dévie, on sort du cadre pro. Il faut faire attention à ça, d'où l'importance de ne pas être trop frontal.
L'exemple que tu évoques est typique mais je pense qu'on pourrait en trouver plein, comme de remettre en question une pratique (gestion des clopes par exemple, ou cet interdit que je vois souvent des patients à "entrer sans frapper" dans le bureau avec des réactions parfois hyper infantilisantes de certains collègues heureusement plutot rares). Bref.
Pour ce qui concerne l'atelier : ça s'est plutôt bien passé, la première séance a été intéressante et nous verrons au fil du temps comment ça peut évoluer.
Je crois que des pistes de travail avec les patients se dégagent autour de plusieurs axes de circulation de la parole. Affaire à suivre !
Pour te répondre, nos médecins se fichent totalement de cet atelier, donc nous avons laissé la porte de la salle ouverte et signalé l'existence de cet atelier. Peut être que par la suite ça évoluera mais pour le moment c'est participation libre sauf si nous sentons qu'un patient va trop mal pour cela, auquel cas nous en passerons par le médecin bien entendu.
Nous avons le temps de réajuster certaines choses... J'espère que cet atelier restera dynamique et ne s'enkystera pas lui non plus !
Cf ce qu'en disait Oury :
Voilà ce que je peux en dire.
Oui le nom est top alors zou, je pose le brevet, on verra ce que j'en fais, j'ai pas encore ne serais-ce qu'assisté à un groupe parole qui sont souvent fermés aux stagiaires, mais ça viendra, je vais y réfléchir, en discuter avec d'autres gens, ce genre de groupes me semble important, autant ceux à thèmes posés que ceux à thèmes libres (en effet sans doute plus durs à mener !). Poser le thème, le choisir, pas l'imposer...
En plus c'est provoc, subversif presque, pour citer un terme qui avait fait débat il y a peu ici... ça me botte !
Pas mal ton petit texte d'Eric Fiat !
Je le foutrai dans le bureau des cadres hé hé.
L'élément perturbateur c'est un peu ce petit contre-pouvoir dans une équipe, l'objet "poil à gratter", hin hin... D'ailleurs ça peut être une personne, un groupe... Bref tu dis ça bien je trouve.
Après le risque, que tu évoques un peu, est de dériver de la perturbation d'une routine qui aliène (au passage un médecin ici a dit l'autre fois que "livrées à elle-mêmes les institutions deviennent psychotiques" je pense que cette routine y concourt) à un truc plus, comment dire, de personne à personne, là ça dévie, on sort du cadre pro. Il faut faire attention à ça, d'où l'importance de ne pas être trop frontal.
L'exemple que tu évoques est typique mais je pense qu'on pourrait en trouver plein, comme de remettre en question une pratique (gestion des clopes par exemple, ou cet interdit que je vois souvent des patients à "entrer sans frapper" dans le bureau avec des réactions parfois hyper infantilisantes de certains collègues heureusement plutot rares). Bref.
Pour ce qui concerne l'atelier : ça s'est plutôt bien passé, la première séance a été intéressante et nous verrons au fil du temps comment ça peut évoluer.
Je crois que des pistes de travail avec les patients se dégagent autour de plusieurs axes de circulation de la parole. Affaire à suivre !
Pour te répondre, nos médecins se fichent totalement de cet atelier, donc nous avons laissé la porte de la salle ouverte et signalé l'existence de cet atelier. Peut être que par la suite ça évoluera mais pour le moment c'est participation libre sauf si nous sentons qu'un patient va trop mal pour cela, auquel cas nous en passerons par le médecin bien entendu.
Nous avons le temps de réajuster certaines choses... J'espère que cet atelier restera dynamique et ne s'enkystera pas lui non plus !
Cf ce qu'en disait Oury :
Pour ça que j'espère une implication large, que ça ne reste pas notre bébé à nous trois, que tout le monde se l'approprie, que ça ne devienne pas un royaume dans l'empire, en somme... Que les médecins aussi se l'approprient, s'en servent, que ça soit pas juste un truc d'un ou deux infirmiers et de la psychologue, comme une lubie, une zone réservée, une chasse gardée...Quand un atelier marchait bien, je me souviens qu’avec Félix Guattari on restait sur la réserve. Parce que dès qu’il y a mise en place d’une instance, ou d’un atelier, ceux qui y sont ont tendance à se regrouper, à se coller les uns aux autres dans un système de cooptation imaginaire, clos. Et il y a création d’un territoire. C’est une tendance dite naturelle. Plus on travaille bien dans un atelier, plus ça se ferme. Ce que j’appelle « la loi » doit intervenir pour casser ces territoires, ou du moins pour les ouvrir
Voilà ce que je peux en dire.
Oui le nom est top alors zou, je pose le brevet, on verra ce que j'en fais, j'ai pas encore ne serais-ce qu'assisté à un groupe parole qui sont souvent fermés aux stagiaires, mais ça viendra, je vais y réfléchir, en discuter avec d'autres gens, ce genre de groupes me semble important, autant ceux à thèmes posés que ceux à thèmes libres (en effet sans doute plus durs à mener !). Poser le thème, le choisir, pas l'imposer...
En plus c'est provoc, subversif presque, pour citer un terme qui avait fait débat il y a peu ici... ça me botte !
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
L'image du poil à gratter j'adopte
, venir gratter la rélfexion c'est une bonne chose. Ne serait-ce que pour limiter les dérives d'un fonctionnement "psychotique", d'ailleurs pour reprendre un mot très à la mode : "l'insight", il n'y a pas que celui des patients qu'il faut travailler mais également celui de l'équipe. Ce qu'entraine en premier la routine c'est l'in-conscience même de la routine. Et d'ailleurs c'est bien là le travail de la psychothérapie institutionnelle au sens de Oury dans son travail de l'analyse de l'institution.
Il faut être attentif également à ne pas être routinier dans la perturbation.
J'aime beaucoup les interventions d'Eric FIAT, en plus je trouve toujours intéressant le regard que peuvent apporter les autres professions sur le soin. Les philosophes et sociologues permettent de sortir la tête du guidon avec plus de souplesse.
Pour ton atelier, je ne sais pas si les médecins s'en fichent tant que ça ; peut être que c'est ce qu'ils montrent mais il n'est pas impossible qu'ils attendent d'en voir la participation des patients pour s'en saisir par la suite. Pour l'instant c'est votre bébé, ce n'est que lorsqu'il sera enfant qu'il pourra être partagé.
Ah ces groupes de paroles ... La parole, un des premiers outils de travail en psychiatrie et pourtant celui qui reste le moins partagé avec les stagiaires. Choisi par certains pour être imposé à d'autres. Il n'est pas rare de voir des groupes de paroles avec parfois des thèmes imposés par les soignants au regard de certaines situations.
Ah oui la discussion sur la subversion de la parole, le mot est peut être un peu fort quoiqu'en certains lieux il y a effectivement un renversement nécessaire de l'institution.

Il faut être attentif également à ne pas être routinier dans la perturbation.
J'aime beaucoup les interventions d'Eric FIAT, en plus je trouve toujours intéressant le regard que peuvent apporter les autres professions sur le soin. Les philosophes et sociologues permettent de sortir la tête du guidon avec plus de souplesse.
Pour ton atelier, je ne sais pas si les médecins s'en fichent tant que ça ; peut être que c'est ce qu'ils montrent mais il n'est pas impossible qu'ils attendent d'en voir la participation des patients pour s'en saisir par la suite. Pour l'instant c'est votre bébé, ce n'est que lorsqu'il sera enfant qu'il pourra être partagé.
Ah ces groupes de paroles ... La parole, un des premiers outils de travail en psychiatrie et pourtant celui qui reste le moins partagé avec les stagiaires. Choisi par certains pour être imposé à d'autres. Il n'est pas rare de voir des groupes de paroles avec parfois des thèmes imposés par les soignants au regard de certaines situations.
Ah oui la discussion sur la subversion de la parole, le mot est peut être un peu fort quoiqu'en certains lieux il y a effectivement un renversement nécessaire de l'institution.
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Oui j'aime bien cette idée de "casse-couilles institutionnel".
Tant que ça ne dérive pas vers des choses plus perverses ça reste nécessaire même si c'est une fonction que tout le monde ne peut pas prendre car ça demande d'accepter d'être à un moment le "méchant" (perso j'en ai rien à foutre lol).
Qu'appelles-tu insight ? C'est un mot qui revient souvent mais dont je n'ai pas encore cherché la définition.
En tout cas, comme tu le dis bien, c'est là tout le sens de la psychothérapie institutionnelle que de questionner et d'analyser le fonctionnement institutionnel (pour peu qu'il y en ait un) pour rendre compte des mécanismes inconscients au niveau de l'établissement (je ne parle pas d'inconscient collectif).
On voit se reproduire au niveau institutionnel des mécanismes individuels (répétition, défense contre l'angoisse, transfert imaginaire, etc...) qui font résistance au soin.
Tu as raison et c'était tout l'intérêt de la place de quelqu'un comme F. Guattari à la Borde par exemple qui avec son bagage certes d'analyste mais surtout de philosophe (Marx, Hegel) a pu beaucoup faire réfléchir sur le fonctionnement du lieu.
En ce qui concerne l'atelier, je pense, à tout le moins, qu'ils sont au courant.
Maintenant, je dis qu'ils s'en fichent un peu par provoc, ce n'est peut être pas le cas, mais je pense que pris dans leurs propres en-jeux, ils ont d'autres chats à fouetter. Mais j'espère me tromper !
En revanche il faudra en effet un temps de maturité pour que cet atelier puisse se partager au sein de l'ensemble de l'équipe.
Je suis d'accord sur le non-partage de la parole avec les stagiaires. Exclus des entretiens, des "groupes fermés", etc... dur de donner du sens à son stage quand on est privé de ce qui y serait capital...
En effet des situations particulières amènent la nécessité d'un groupe de parole sur un thème précis : chez nous ça pourrait être le cannabis, il peut y en avoir sur la potomanie, sur l'alcool, sur l'alimentation, sur les montagnes de mégots qui salopent les patios de l'unité...
D'ailleurs sur le cannabis il va peut être falloir y penser ici hin hin.
Mais il serait intéressant de proposer un espace plus libre. Plus tard, avec l'expérience du lieu, aussi.
Je crois fermement que parfois il faut se montrer subversif, remettre radicament en cause voire carrément contester ce qui est admis au sein de l'institution, pour générer discussion et débats constructifs.
Pas d'une manière stérile mais de façon à ce que des travers devenus routiniers soient rediscutés.
Un exemple tout con mais ici, lors de renforts ou lorsqu'il faut aller chercher des patients en SDRE ou SDT, les cadres (surtout sur les gardes) envoient uniquement ou très prioritairement des hommes. Ceci questionne à mon avis beaucoup d'autant que la réponse donnée lorsque l'on veut savoir pourquoi, c'est au choix : "c'est comme ça qu'on a toujours fait" ou "un homme est plus fort qu'une femme", soit une tradition vide de sens ou un lieu commun idiot voire contre-productif.
Lorsque je me suis un peu insurgé contre cet état de fait, les réactions ont été assez vives. C'est là un point intéressant, mais, par exemple, la dernière réunion institutionnelle de l'unité a été récemment annulée (c'était la troisième en huit mois) sans date ultérieure proposée.
Tant que ça ne dérive pas vers des choses plus perverses ça reste nécessaire même si c'est une fonction que tout le monde ne peut pas prendre car ça demande d'accepter d'être à un moment le "méchant" (perso j'en ai rien à foutre lol).
Qu'appelles-tu insight ? C'est un mot qui revient souvent mais dont je n'ai pas encore cherché la définition.
En tout cas, comme tu le dis bien, c'est là tout le sens de la psychothérapie institutionnelle que de questionner et d'analyser le fonctionnement institutionnel (pour peu qu'il y en ait un) pour rendre compte des mécanismes inconscients au niveau de l'établissement (je ne parle pas d'inconscient collectif).
On voit se reproduire au niveau institutionnel des mécanismes individuels (répétition, défense contre l'angoisse, transfert imaginaire, etc...) qui font résistance au soin.
Tu as raison et c'était tout l'intérêt de la place de quelqu'un comme F. Guattari à la Borde par exemple qui avec son bagage certes d'analyste mais surtout de philosophe (Marx, Hegel) a pu beaucoup faire réfléchir sur le fonctionnement du lieu.
En ce qui concerne l'atelier, je pense, à tout le moins, qu'ils sont au courant.
Maintenant, je dis qu'ils s'en fichent un peu par provoc, ce n'est peut être pas le cas, mais je pense que pris dans leurs propres en-jeux, ils ont d'autres chats à fouetter. Mais j'espère me tromper !
En revanche il faudra en effet un temps de maturité pour que cet atelier puisse se partager au sein de l'ensemble de l'équipe.
Je suis d'accord sur le non-partage de la parole avec les stagiaires. Exclus des entretiens, des "groupes fermés", etc... dur de donner du sens à son stage quand on est privé de ce qui y serait capital...
En effet des situations particulières amènent la nécessité d'un groupe de parole sur un thème précis : chez nous ça pourrait être le cannabis, il peut y en avoir sur la potomanie, sur l'alcool, sur l'alimentation, sur les montagnes de mégots qui salopent les patios de l'unité...
D'ailleurs sur le cannabis il va peut être falloir y penser ici hin hin.
Mais il serait intéressant de proposer un espace plus libre. Plus tard, avec l'expérience du lieu, aussi.
Je crois fermement que parfois il faut se montrer subversif, remettre radicament en cause voire carrément contester ce qui est admis au sein de l'institution, pour générer discussion et débats constructifs.
Pas d'une manière stérile mais de façon à ce que des travers devenus routiniers soient rediscutés.
Un exemple tout con mais ici, lors de renforts ou lorsqu'il faut aller chercher des patients en SDRE ou SDT, les cadres (surtout sur les gardes) envoient uniquement ou très prioritairement des hommes. Ceci questionne à mon avis beaucoup d'autant que la réponse donnée lorsque l'on veut savoir pourquoi, c'est au choix : "c'est comme ça qu'on a toujours fait" ou "un homme est plus fort qu'une femme", soit une tradition vide de sens ou un lieu commun idiot voire contre-productif.
Lorsque je me suis un peu insurgé contre cet état de fait, les réactions ont été assez vives. C'est là un point intéressant, mais, par exemple, la dernière réunion institutionnelle de l'unité a été récemment annulée (c'était la troisième en huit mois) sans date ultérieure proposée.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Grossièrement l'insight correspond à la capacité d'avoir conscience de ses conflits internes, pour certains la capacité d'insight permet de réduire le mécanisme de projection dans le transfert. D'un point de vue cognitiviste (?) c'est la capacité de trouver une réponse par le questionnement sans avoir besoin de faire des tentatives.
Ah la question des renforts ... encore un autre sujet houleux de la psychiatrie. Certains hôpitaux ont choisi d'avoir une équipe spécifique intervenant autant pour les renfort que pour les non-retours de SDRE ou SDT mais également pour les urgences somatiques. Non seulement cela permet de ne pas dépouiller des unités déjà en souffrance mais également d'avoir pour les interventions du personnel volontaire, et souvent mixte.
Ah la question des renforts ... encore un autre sujet houleux de la psychiatrie. Certains hôpitaux ont choisi d'avoir une équipe spécifique intervenant autant pour les renfort que pour les non-retours de SDRE ou SDT mais également pour les urgences somatiques. Non seulement cela permet de ne pas dépouiller des unités déjà en souffrance mais également d'avoir pour les interventions du personnel volontaire, et souvent mixte.
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Ah ok.
Mais ça doit pas s'acquérir comme ça, un insight "authentique", ça peut s'avoir après un long temps d'analyse, parce que ça sert à ça aussi l'analyse, à avoir un peu moins le nez dans le guidon.
Mais c'est vrai, on peut imaginer un insight institutionnel, alors.
Ah oui j'ai entendu parler de ça , ces renforts faits par des équipes dédiées. Ca peut se discuter en bien ou en mal (car on peut aussi dire que ça fait un peu boulot agent de sécu, ou que ça coupe les équipes des pavillons de ces moments difficiles mais intéressants d'aller chercher des gens en SDRE ou SDT).
Mais en même temps ça a les avantages que tu décris (notamment la mixité) et puis ça peut faciliter un peu le job, car certaines réintégrations un peu tendues peuvent persécuter le patient un max et faire d'un membre de l'équipe le persécuteur tout au long de l'hospi, ces équipes dédiées peuvent éviter ce souci, mais il y a les inconvénients, enfin, aucun système n'est parfait...
Par contre je sais que certains HP ont des équipes dédiées pour les accompagnements et ça, ça peut être un peu con...
Mais ça doit pas s'acquérir comme ça, un insight "authentique", ça peut s'avoir après un long temps d'analyse, parce que ça sert à ça aussi l'analyse, à avoir un peu moins le nez dans le guidon.
Mais c'est vrai, on peut imaginer un insight institutionnel, alors.
Ah oui j'ai entendu parler de ça , ces renforts faits par des équipes dédiées. Ca peut se discuter en bien ou en mal (car on peut aussi dire que ça fait un peu boulot agent de sécu, ou que ça coupe les équipes des pavillons de ces moments difficiles mais intéressants d'aller chercher des gens en SDRE ou SDT).
Mais en même temps ça a les avantages que tu décris (notamment la mixité) et puis ça peut faciliter un peu le job, car certaines réintégrations un peu tendues peuvent persécuter le patient un max et faire d'un membre de l'équipe le persécuteur tout au long de l'hospi, ces équipes dédiées peuvent éviter ce souci, mais il y a les inconvénients, enfin, aucun système n'est parfait...
Par contre je sais que certains HP ont des équipes dédiées pour les accompagnements et ça, ça peut être un peu con...
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J. Oury
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Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
En fonction des théories l'insight n'a pas la même définition mais d'un point de vue psychanalytique (pas reconnue par tous) c'est un travail de longue haleine, mais il y aurait une capacité d'insight de base.
Pour le service spécifique de renfort bien sur que l'on peut en parler en mal, mais comme de tout. Un service, un projet n'est rien sans des personnes qui ont une conception du soin (il ne suffit pas de se revendiquer de la psychothérapie institutionnelle pour en faire quelque chose de positif, de même pour la psychanalyse, les TCC, l'EMDR, les théories systémiques, l'organodynamique le biomédicale ... je balaie large pour que le moins de monde possible se sente oublié (ou intouchable)). L'intervention de ce service est une véritable prise en charge du patient, un travail spécifique de l'accompagnement du moment de crise. En outre il permet de décaler le patient d'une persécution d'un (ou de plusieurs) membre de l'équipe mais permet également de garder suffisamment de personnel pour être auprès des autres patients dont il ne faut pas oublier qu'ils vivent aussi ce moment de crise. Et rien n’empêche d'aller y travailler un temps pour ceux à qui le "rapatriement" de patient pourrait manquer.
Quant à un service d'accompagnement je n'en vois pas l'intérêt (excepté administratif) car s'est bien la un travail qui se prépare dans le quotidien de la rencontre. (Avant qu'on me réponde que la gestion de la crise peut aussi être un accompagnement, je précise que le service spécifiquement dédié n'est pas sur place et qu'il y a forcément un premier accompagnement qui doit se faire et qui peut suffire, il y a un sens clinique à avoir pour choisir ou non de faire intervenir ce service)
Pour le service spécifique de renfort bien sur que l'on peut en parler en mal, mais comme de tout. Un service, un projet n'est rien sans des personnes qui ont une conception du soin (il ne suffit pas de se revendiquer de la psychothérapie institutionnelle pour en faire quelque chose de positif, de même pour la psychanalyse, les TCC, l'EMDR, les théories systémiques, l'organodynamique le biomédicale ... je balaie large pour que le moins de monde possible se sente oublié (ou intouchable)). L'intervention de ce service est une véritable prise en charge du patient, un travail spécifique de l'accompagnement du moment de crise. En outre il permet de décaler le patient d'une persécution d'un (ou de plusieurs) membre de l'équipe mais permet également de garder suffisamment de personnel pour être auprès des autres patients dont il ne faut pas oublier qu'ils vivent aussi ce moment de crise. Et rien n’empêche d'aller y travailler un temps pour ceux à qui le "rapatriement" de patient pourrait manquer.
Quant à un service d'accompagnement je n'en vois pas l'intérêt (excepté administratif) car s'est bien la un travail qui se prépare dans le quotidien de la rencontre. (Avant qu'on me réponde que la gestion de la crise peut aussi être un accompagnement, je précise que le service spécifiquement dédié n'est pas sur place et qu'il y a forcément un premier accompagnement qui doit se faire et qui peut suffire, il y a un sens clinique à avoir pour choisir ou non de faire intervenir ce service)
Re: Du relationnel ou du soin relationnel ...
Je ne peux qu'approuver ça, trop facile de faire une vitrine de telle ou telle pratique alors qu'en fait il ne se passe rien, parfois au corps défendant des gens, parfois non... Bref, c'est du vécu de stagiaire.camillou38 a écrit :il ne suffit pas de se revendiquer de la psychothérapie institutionnelle pour en faire quelque chose de positif, de même pour la psychanalyse, les TCC, l'EMDR, les théories systémiques, l'organodynamique le biomédicale ... je balaie large pour que le moins de monde possible se sente oublié (ou intouchable)).
Pour moi c'est un non sens total, que de déléguer l'ACCOMPAGNEMENT (!!).Quant à un service d'accompagnement je n'en vois pas l'intérêt (excepté administratif) car s'est bien la un travail qui se prépare dans le quotidien de la rencontre.
C'est quasiment symptomatique...
Après pour ma part je suis plutôt pour le principe de ce service dédié aux renforts et aux réintégrations de SDT/SDRE, je cherchais juste les points négatifs potentiels par souci d'exhaustivité et d'honnêteté.
Mais c'est comme tout, si on reste dans le domaine du soin, il n'y a pas de raison que ça se passe mal car le principe, tel que tu le décris, est bon.
Par contre ça demande des moyens humains et logistiques et je pense que par ici on peut se toucher pour les avoir hé hé.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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