Médicament, m'aide-y comment ?
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
ça doit coller aux nouveaux critères du DSM 

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J. Oury
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
J'y pense à chaque fois, que cet aspect est souligné chez lui... de même que le jugement sur le bordel qui regne dans son appart.dan65 a écrit :ben ça fait quelques dizaines de millions de psychotiques dans le monde, çaboudchou47 a écrit : il est diabétique qui alterne jeune et boulimie (je m'occupe en plus de son diabète depuis qu'il a besoin d'insuline)... il peut passer ses nuits sur l'ordinateur en oubliant tout,...
Ce n'est pas parce qu'il est malade qu'on a le droit de lui réglementer sa vie. Oui, la TV au milieu de la pièce avec les fils qui traversent de partout, ce n'est pas habituel, mais il veut pas qu'on l'emmerde avec son organisation. Du coup, il s'embrouille avec son aide ménagère, qui en plus à tendance à l'humilier.... Je ne trouve plus d'argument pour la soutenir d'ailleurs, jusque là je me moquais de lui en lui disant qu'il avait les inconvénients d'une femme à la maison sans les avantages, mais la blague ne fait plus mouche.
La stabilité évoque pour moi l'absence d'idées délirantes et d'hallu... Il y a eu des périodes où il y avait vraiment beaucoup de monde dans l'appart.
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
AmThLi a écrit :'un psychotique stabilisé, c'est quelqu'un qui ne fait pas trop chier les autres.

Il y a pas longtemps, il a eu une augmentation de thymorégulateur et de neuroleptiques.... Je n'avais pas noté de changement particulier qui le justifie. Comme il était réticent et au moins souhaitait comprendre... Je me suis renseignée: Il avait été jugé un peu trop bavard au cours des activités à l'hôpital de jour!
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Logorrhée?
Tachypsychie?
Ou trop bavard tout simplement?
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
C'est le comble ça, quelqu'un qui parle trop en psychiatrie !
Je ne vois pas ce qu'un neuroleptique peut faire pour une tachypsychie.
Pour moi cette "stabilité" c'est le confort des soignants et de la société, le malade peut très bien avoir besoin de délirer plus à tel ou tel moment pour faire face à un pic d'angoisse.
Je ne vois pas ce qu'un neuroleptique peut faire pour une tachypsychie.
Pour moi cette "stabilité" c'est le confort des soignants et de la société, le malade peut très bien avoir besoin de délirer plus à tel ou tel moment pour faire face à un pic d'angoisse.
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
?? moi j'ai rien remarqué... il EST bavard... Il a des jours + que d'autres.augusta a écrit :Logorrhée?
Tachypsychie?
Ou trop bavard tout simplement?
Comme pleins gens non?
En explication, j'ai eu "il est saoulant en ce moment, vampirisant".
Rien à voir avec ses épisodes de décompensation où il est très persécuté... en grande souffrance. Lors du dernier, il m'a pris le chou car il ne reconnaissait pas le générique de l'inexium, et donc m'accusait de vouloir l'empoisonner, le ton est monté, je suis partie, il est allé aux flics pour porter plainte pour tentative d'empoisonnement, puis chez sa psy que j'avais appelé, qui a commandé un taxi pour l'emmener à l'hosto sous HDT, et il a cassé un phare de la voiture... Alors que c'est pas du tout un violent et que nous avons une grande relation de confiance réciproque, qui s'est au final renforcée suite à cet épisode.
Je suis souvent bien plus tolérante sur ces comportements que les équipes de psychiatrie, même à l'époque quand j'y bossais. Ce qui m'importe, c'est la souffrance, et la qualité de vie. En étant dans son intimité au quotidien, je peux dire que oui il est vampirisant, mais le tout est de ne pas se laisser vampiriser, ce n'est pas un enfant, il peut entendre.
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Ce genre de (non) prises en charge est tellement éloignée de ce que je connais que j'en reviens pas!
Faut vraiment pas être malade....
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Dommage Boudchou car moi j'en ai un.boudchou47 a écrit :Je ne trouve plus d'argument pour la soutenir d'ailleurs
Les ASV qui souvent, sont des aide-ménagères faisant fonction n'on ni la formation, ni la compétence ni même la motivation pour des raisons diverses et variées.
Idem pour les IDEL car l'IDEL qui assure l'observance thérapeutique et rien que ça et pas beaucoup plus, c'est déjà pas si mal surtout pour 4 € brut.
Le pb est l'insuffisance des psychiatres, la non formation des MG, leur désintérêt et/ou le manque de temps, l'insuffisance du manque de places en intra et du manque de moyens en extra de personnels motivés, formés et compétents qui pourraient faire le lien.
Il n'y a quasi jamais de lien (physique, téléphone, écrit, @)...
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Il est bien dommage que le travail de l'infirmier auprès d'un tel patient ne soit pas reconnu, ne serait ce que dans le temps nécessaire à consacrer au patient pour construire la relation qui sera non seulement le support de son adhérence à un traitement mais également celui d'un maintien du lien social et de son insertion.boudchou47 a écrit :Je suis un patient psychotique depuis un peu plus de 4 ans, quotidiennement 3 fois par jour.
A la base l'intitulé de mon acte est "Administration et surveillance d’une thérapeutique orale au domicile(*) des patients présentant des troubles psychiatriques, avec établissement d’une fiche de surveillance"....
Si vous notez bien l'intitulé, c'est la thérapeutique qu'on surveille![]()
Soit on applique l'intitulé, soit on fait son boulot d'IDE (et on peut s'inscrire dans les ordres vu le tarif).![]()
On peut voir l'idée d'une psychose stabilisé (ou équilibré) comme la paix pour les soignants mais on peut aussi (surtout ?) l'entendre comme la possibilité pour le patient d'une ré-insertion sociale. Cela ne l'empêche pas de pouvoir par moment délirer (ou pas d'ailleurs car une personne psychotique n'est pas obligatoirement une personne qui délire).Quoiqu'il en soit, dans les faits cette thérapeutique orale est avant tout un média pour entrer en relation. Le truc tangible, mesurable, palpable. Or, c'est la relation thérapeutique qui est, de loin, ce qui a le plus d'influence sur l'état de santé psychique à mon sens. J'en étais persuadée, et l'expérience me donne raison. Dans ce cas précis, je suis devenue l'intermédiaire entre le CMP et lui, car il était dans le rejet de la structure, je sers d'amortisseur en quelque sorte.
Lui aussi son appart est un bordel sans nom, il n'est pas alcoolo-tabagique, à la place il est diabétique qui alterne jeune et boulimie (je m'occupe en plus de son diabète depuis qu'il a besoin d'insuline)... il peut passer ses nuits sur l'ordinateur en oubliant tout, bref, de loin: c'est le bordel... mais de près, son appart n'est plus totalement insalubre, son diabète est + ou - stabilisé, et surtout il n'a pas été hospitalisé depuis 3 ans, et adhère au traitement ce qui était son éternel problème en 30 ans d'état psychotique non équilibré. Il ne souffre pas, a une vie sociale et c'est le plus important.
Quant à l'utilisation de traitement sédatif, il y a un effet sur la tachypsychie mais l'effet physique est tellement plus violent qu'il a plutôt tendance à couper une relation souvent déjà bien fragile. D'ou l'importance de se questionner sur ce qu'on attend d'un médicament : qu'il nous offre la "tranquillité" en rendant les patients incapable ou qu'il nous permette de faire notre travail. La (les) question(s) qui en découle(nt) est (sont) : quel travail veut-on faire ? Qu'est-ce que travailler en psychiatrie ? Quel est le "rôle" d'un infirmier en psychiatrie ? (en psychiatrie ou auprès de patients relevant d'une telle prise en charge)
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
A la décharge de l'équipe en question, elle est très hétérogène, et c'est beaucoup plus adapté selon de qui il s'agit.augusta a écrit :Ce genre de (non) prises en charge est tellement éloignée de ce que je connais que j'en reviens pas!
Faut vraiment pas être malade....
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
J'ai en effet expliqué que son AVS était surtout maladroite (je la croise chez quelqu'un d'autre et c'est une des meilleures AVS que je connaisse). Le conflit a éclaté encore plus fort la semaine dernière, outre lui donner des conseils pour s'apaiser, j'ai souhaité ne pas prendre parti. (Marre aussi de participer bénévolement à la formation des AVS)moutarde a écrit :Dommage Boudchou car moi j'en ai un.boudchou47 a écrit :Je ne trouve plus d'argument pour la soutenir d'ailleurs
Les ASV qui souvent, sont des aide-ménagères faisant fonction n'on ni la formation, ni la compétence ni même la motivation pour des raisons diverses et variées.
Idem pour les IDEL car l'IDEL qui assure l'observance thérapeutique et rien que ça et pas beaucoup plus, c'est déjà pas si mal surtout pour 4 € brut.
Le pb est l'insuffisance des psychiatres, la non formation des MG, leur désintérêt et/ou le manque de temps, l'insuffisance du manque de places en intra et du manque de moyens en extra de personnels motivés, formés et compétents qui pourraient faire le lien.
Il n'y a quasi jamais de lien (physique, téléphone, écrit, @)...
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Quand aux IDEL qui ne font que s'assurer de l'observance, vu le tarif, je le comprend tout à fait... Je lui répète souvent que je suis pressée, faut pas rêver.
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Ce n'est pas vraiment un argument de soutien mais plutôt une tentative de justification.moutarde a écrit :Dommage Boudchou car moi j'en ai un.boudchou47 a écrit :Je ne trouve plus d'argument pour la soutenir d'ailleurs
Les ASV qui souvent, sont des aide-ménagères faisant fonction n'on ni la formation, ni la compétence ni même la motivation pour des raisons diverses et variées.
Personnellement j'enlèverai le "surtout". Qu'il soit demandé et payé qu'un acte d'observance thérapeutique (et de ne réduire la thérapeutique qu'à un médicament) est une aberration. Ne faire que ça, de mon point de vue ce n'est pas suffisant (avant de me faire taper dessus je fais un petit renvoi vers ce que j'ai écrit le 6 Août).Idem pour les IDEL car l'IDEL qui assure l'observance thérapeutique et rien que ça et pas beaucoup plus, c'est déjà pas si mal surtout pour 4 € brut.
Mais quand une structure ce monte en ce sens (référence au 6 Août encore) on voit bien que c'est la considération du travail fait auprès des patients qui n'est pas là. Les médecins généraux ne sont pas formés mais les psychiatres ne sont plus formés au travail relationnel, la psychopathologie est réduite à une observation des symptômes dans le seul but d'administrer un traitement médicamenteux qui vient les abraser.Le pb est l'insuffisance des psychiatres, la non formation des MG, leur désintérêt et/ou le manque de temps, l'insuffisance du manque de places en intra et du manque de moyens en extra de personnels motivés, formés et compétents qui pourraient faire le lien.
Il n'y a quasi jamais de lien (physique, téléphone, écrit, @)...
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
J'ajoute que l'absence de lien, il suffit aussi parfois de forcer les choses.
Perso, je fais un courrier à la psy à chacun de ses rendez vous, et en réponse j'ai un courrier quelques jours plus tard. Ce n'était pas dans les moeurs, mais la psy a apprécié et joue le jeu. SInon j'appelle l'équipe régulièrement et j'y allais même pour son suivi diabète quand il y mangeait, donc je discutais avec l'équipe si besoin.
Perso, je fais un courrier à la psy à chacun de ses rendez vous, et en réponse j'ai un courrier quelques jours plus tard. Ce n'était pas dans les moeurs, mais la psy a apprécié et joue le jeu. SInon j'appelle l'équipe régulièrement et j'y allais même pour son suivi diabète quand il y mangeait, donc je discutais avec l'équipe si besoin.
Re: Médicament, m'aide-y comment ?
Réflexion faite, j'enlèverais tentative...Ce n'est pas vraiment un argument de soutien mais plutôt une tentative de justification.
C'est en effet une aberration. Ce n'est pas suffisant mais la réalité c'est que l'IDEL est payée à l'acte et ici c'est 4 € brut.Personnellement j'enlèverai le "surtout". Qu'il soit demandé et payé qu'un acte d'observance thérapeutique (et de ne réduire la thérapeutique qu'à un médicament) est une aberration. Ne faire que ça, de mon point de vue ce n'est pas suffisant (avant de me faire taper dessus je fais un petit renvoi vers ce que j'ai écrit le 6 Août).
La vrai aberration, c'est qu'il n'y ait pas de liens pluri disciplinaires avec les structures spécialisées et leurs personnels dédiés en ce qui concerne le suivi de leurs patients en extra.
En fait, souvent il n'y a pas de suivi tout au moins dans les situations que j'ai pu connaître.
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Re: Médicament, m'aide-y comment ?
je trouve que "tentative" a toute sa place dans cette phrase, parce que c'est bien d'une tentative qu'il s'agit.moutarde a écrit :Réflexion faite, j'enlèverais tentative...Ce n'est pas vraiment un argument de soutien mais plutôt une tentative de justification.
Je ne crois pas nier la réalité d'ou la référence au cabinet d'infirmiers libéraux spécialisés en psychiatrie qui avaient fait une demande de reconnaissance d'acte dans le travail relationnel et d'accompagnement spécifique.C'est en effet une aberration. Ce n'est pas suffisant mais la réalité c'est que l'IDEL est payée à l'acte et ici c'est 4 € brut.
Non la vrai aberration c'est qu'il n'y a plus les moyens dédiés à cela. En tant qu'IDEL vous n'êtes pas payé pour le temps qu'il faudrait consacrer à un tel acte, mais dans les structures de soins ils n'ont plus de temps à consacrer à cela. Je ne vous ferais pas là un cours sur l'histoire du secteur en psychiatrie mais il fût un temps ou de tels accompagnement existaient. Et encore une fois ce travail de lien était proposé par les infirmiers psy libéraux ...La vrai aberration, c'est qu'il n'y ait pas de liens pluri disciplinaires avec les structures spécialisées et leurs personnels dédiés en ce qui concerne le suivi de leurs patients en extra.
En fait, souvent il n'y a pas de suivi tout au moins dans les situations que j'ai pu connaître.
Reste a savoir ce que l'on accepte ou non (autant du coté du CMP que des IDEL mais aussi des financeurs)