et en 2015, plus ou moins fous ?
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et en 2015, plus ou moins fous ?
2015 est là avec son cortège de vœux ("et surtout la santé"...), mais que peut-on espérer pour la psychiatrie ? L'ère Sarkozy a vu se lever une kyrielle de collectifs (les 39, ...mais c'est un homme etc.) et d'individus, pros et patients pour s'opposer à une vision toute sécuritaire du soin, avec, il me semble, un certain succès.
2014 a vu un développement de la médication de la psy aux dépens de la pratique analytique, une perte de compétence des psychiatres au fur et à mesure des départs à la retraite remplacés par des "CAP psy" moins formés.
A notre niveau infirmier on retrouve la même problématique, les ISP partent, les jeunes DE utilisent le reste de savoir des "vieux" pour se construire un cadre théorique minimal, les aide-soignants remplacent de plus en plus les infirmiers, y compris dans les services d'entrants, les projets et l'accompagnement deviennent de plus en plus incertains.
Heureusement, quelques camarades bien cortiqués nous font travailler les neurones dans ce forum et quelques collègues plus jeunes amènent la touche de fraîcheur et une réflexion différente et indispensable.
Mais vous, comment voyez-vous 2015 en psy ? L'approche va t-elle évoluer vers la dictature de la petite pilule rose ? L'infirmier en psy a t'il un avenir ?
Combien de chambres d'iso par service ? Etc. etc.
A vos claviers et meilleurs voeux...quand même
2014 a vu un développement de la médication de la psy aux dépens de la pratique analytique, une perte de compétence des psychiatres au fur et à mesure des départs à la retraite remplacés par des "CAP psy" moins formés.
A notre niveau infirmier on retrouve la même problématique, les ISP partent, les jeunes DE utilisent le reste de savoir des "vieux" pour se construire un cadre théorique minimal, les aide-soignants remplacent de plus en plus les infirmiers, y compris dans les services d'entrants, les projets et l'accompagnement deviennent de plus en plus incertains.
Heureusement, quelques camarades bien cortiqués nous font travailler les neurones dans ce forum et quelques collègues plus jeunes amènent la touche de fraîcheur et une réflexion différente et indispensable.
Mais vous, comment voyez-vous 2015 en psy ? L'approche va t-elle évoluer vers la dictature de la petite pilule rose ? L'infirmier en psy a t'il un avenir ?
Combien de chambres d'iso par service ? Etc. etc.
A vos claviers et meilleurs voeux...quand même

je soigne tout ce qui bouge ! Et parfois même ceux qui ne bougent pas...
Re: et en 2015, plus ou moins fous ?
A titre personnel, et pour une fois dans ma vie j'ai un comportement "réactionnaire", j'aimerais vraiment d'une manière ou d'une autre, réintroduire plus de pratique de type "institutionnelle" dans le quotidien des prises en charge auxquelles je participe.
Mais sincèrement, je commence à sentir venir l'orientation de plus en plus scientiste et biomédicale de la psychiatrie nouvelle ... C'est ce qui me renforce dans mon envie de me former autrement, et même, à terme de former à mon tour. Je suis pas du genre conservateur, donc c'est pas une envie "par principe", mais bien un besoin "par nécessité", que je devine dans ma motivation.
Faut-il appeler de nos vœux la généralisation d'un Master de Psychiatrie Infirmière ? Pourquoi pas ... Mais je ne suis pas convaincu. A mon sens, le métier d'infirmier en psychiatrie est tellement différent de celui d'infirmier en somatique ... Qu'un "complément de formation" ne me semble pas approprié. C'est la formation entière qu'il faut revoir. Et donc le métier qui va avec.
J'aimerais vraiment que 2015 soit le synonyme d'une réouverture des services, d'un arrêt de l'utilisation massive et parfois abusive des contentions, des isolements, des traitements ... Et pour ça, il n'y a qu'une solution : recruter. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour non plus ...
Mais sincèrement, je commence à sentir venir l'orientation de plus en plus scientiste et biomédicale de la psychiatrie nouvelle ... C'est ce qui me renforce dans mon envie de me former autrement, et même, à terme de former à mon tour. Je suis pas du genre conservateur, donc c'est pas une envie "par principe", mais bien un besoin "par nécessité", que je devine dans ma motivation.
Faut-il appeler de nos vœux la généralisation d'un Master de Psychiatrie Infirmière ? Pourquoi pas ... Mais je ne suis pas convaincu. A mon sens, le métier d'infirmier en psychiatrie est tellement différent de celui d'infirmier en somatique ... Qu'un "complément de formation" ne me semble pas approprié. C'est la formation entière qu'il faut revoir. Et donc le métier qui va avec.
J'aimerais vraiment que 2015 soit le synonyme d'une réouverture des services, d'un arrêt de l'utilisation massive et parfois abusive des contentions, des isolements, des traitements ... Et pour ça, il n'y a qu'une solution : recruter. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour non plus ...
IDE Nuit au Pool Psy du CHU de Saint-Etienne (42)
A étudié à l'IFSI Bellevue de Saint-Etienne (42), a travaillé au CHS de St Cyr au Mont d'Or (69 et au CHS de St Jean de Dieu (69)
A étudié à l'IFSI Bellevue de Saint-Etienne (42), a travaillé au CHS de St Cyr au Mont d'Or (69 et au CHS de St Jean de Dieu (69)
Re: et en 2015, plus ou moins fous ?
La connerie, ça avait été de supprimer le diplôme d'ISP, et ça, c'était pas sous Sarkozy. C'est intéressant que ça soit sous ce gouvernement là qu'était apparu le collectif des 39, car l'ignoble saccage de la psychiatrie avait débuté bien avant, et s'accélère grandement depuis presque trois ans... bizarre, bizarre, mais bon passons.
Pour 2015 je prévois que ça soit pire, avec une confirmation de l'explosion des hospis sous contrainte confirmée pour 2014 par des chiffres alarmants (ici, 50% d'augmentation des SDRE et 20% d'augmentation des SDT pour 2014, tendance maintenue donc par rapport aux chiffres de 2013, chiffres émanant du conseil de surveillance de l'établissement).
Je pressens également la confirmation de la délocalisation du suivi psychiatrique des patients "au long cours" vers le médico-social (MAS, FAM, les deux mots magiques quand on cherche un "projet" pour quelqu'un dont on se rend compte que la maladie est installée dans la durée et pour qui "l'appart en ville ça ne tient plus").
FAM étant plus que tout le signifiant-maître (avec tout un jeu d'équivoques sonores : "projet FAM" à prononcer à voix haute) de l'abandon des malades mentaux vers un secteur médico-social complètement insuffisant à accompagner leur psychose. Au passage, beaucoup de ces gens ont "le profil", comme on dit, pour qu'on leur propose d'aller en clinique institutionnelle, mais plus personne n'en a rien à foutre de ces lieux, qui sont considérés comme au même niveau qu'un foyer médicalisé, sans se pencher sur la spécificité de l'accueil dans ces cliniques. C'est une des cartes dans la manche, mais elle est rarement tirée.
Par ailleurs je confirme la place de plus en plus grande des assistants sociaux dans l'hôpital, non pas en termes de pouvoir (elles sont malmenées et on exige d'elles l'impossible, elles sont en sous-effectif), mais en termes de "demande de l'autre", à tel point que pour certains patients, pourtant bien fous, on fait "hopital social" tant le suivi social pur prend le pas à la fois sur les soins, le tout dans une dissociation massive "social/psychiatrie".
Paradoxalement, on nous transfère (hum...) beaucoup de personnes sans maladie psychiatrique, mais avec de lourds problèmes sociaux de nature diverse mais avec le point commun du rejet par à peu près tout le monde, ce qui fait que l'hosto est vécu comme le dernier lieu d'accueil... Du coup les gens veulent pas partir et des hospitalisations durent des mois pour des personnes n'ayant pas besoin des soins dispensés en unité de crise et pour qui un suivi ambulatoire ou en libéral suffirait !
Corollaire, car c'est lié, plus que jamais l'HP devient le lieu de l'exclusion sociale de la part de toutes les institutions formelles ou culturelles : la famille, la politique, le judiciaire, les lieux type foyer, ESAT, EHPAD, etc... qui dépotent, il n'y a pas d'autre mot, les personnes en souffrance psychique (ou pas... cf plus haut) dont elles ne veulent plus, je ne compte plus les situations dans le service de gens qui arrivent pour "une semaine de séjour de rupture" et qui restent des mois et des mois, alors qu'ils vont bien, et qui en arrivent à décompenser à l'hosto, un comble !
C'est ça qui est terrible : l'hopital est vécu massivement par tous comme le lieu où on envoie, je vais le dire comme ça, tous ceux dont plus personne ne veut, qu'il s'agisse des malades du psychisme ou du champ social.
A coté de ça, la bureaucratie est de plus en plus pesante, avec l'accréditation comme arme de chantage massive, devenant elle aussi signifiant-maître (la crédits-action) du pouvoir administratif avec des menaces aux baisses de budget et donc à l'obligation de se "mettre aux normes" : évaluation débile de la douleur ("on s'en fout de ce que vous écrivez, faut juste remplir la case avec la cotation de 0 à 10", c'est du mot à mot, et ça a failli en venir aux mains durant la réunion), obligation de faire "des entrées" standardisées, protocolisées, où l'admission prime sur l'accueil...
Là dedans, je ne parle même pas des errements a-théoriques et surtout de la victoire de la pharmacothérapie comme seule option thérapeutique : "il répond bien au traitement", "il prend pas son traitement donc ça va moins bien", etc... La question institutionnelle, pour reprendre ce que disait Jdouby, est totalement mise aux oubliettes (au passage : s'en revendiquer n'est pas réactionnaire ni conservateur, c'est le mouvement hospitalo-centré qui l'est, retour massif à l'asilaire, dans ces conditions, se revendiquer de Tosquelles ou Oury est révolutionnaire et subversif).
Déjà qu'il fallait se méfier d'une utilisation de la psychanalyse comme savoir normatif, utilisation "médicalisée" (comme artefact théorique pur et non comme praxis) niant la castration symbolique inhérente à cette discipline dont pourtant le crédo était de dire que quelque chose du réel s'échappe toujours, et que les grandes questions sont des défis à un savoir forcément incomplet, troué, frappé du manque, à l'image de la scène primitive qui telle l'entretien d'accueil pose une question sans réponse sur ce qui s'y passe, et vis à vis de laquelle toutes les constructions cliniques ou de l'ordre du roman familial ne seront que des cache-sexe, si j'ose dire, sur le réel de l'autre, sauf à ce qu'une analyse vienne permettre de cerner ce vide fondamental...
Mais le recours global à "la science" introduit un savoir qui nie purement et simplement la castration, c'est à dire l'humilité de se dire qu'on ne sait pas tout, que le supposé-savoir est un fantasme et que l'intersubjectif se construit sur un "rien" reliquat du réel...
Je veux dire un savoir objectivé, sur l'objet, réduisant tout sujet à un pur objet d'étude, métonymisant le sujet à son symptôme, voire pire à son signe clinique tel qu'on le voit, résurgence terrible de la pulsion scopique déliée de toute articulation à la parole qui n'est pas que l'écoute superficielle et "au pied de la lettre".
POUR AUTANT il n'y a pas forcément lieu d'être pessimiste sur toute la ligne :
Jean Oury est décédé l'année passée mais la Borde recrute toujours, signe que ce lieu, même avec ses incomplétudes, ses errances et ses crises, vit toujours, au même titre que les trois autres cliniques privées se revendiquant de la psychothérapie institutionnelle (La Chesnaie, Saumery et St Martin de Vignogoul), et de quelques secteurs de psy en région parisienne (celui des Dr Najman dans le 92, du Dr Dana à Etampes...) et ailleurs (je pense notamment à celui du Dr Chemla à Reims).
Il y a beaucoup de séminaires cliniques, de rencontres et de colloques avec, je crois, une certaine ouvertures sur l'ailleurs, je pense à des associations type Psypropos à Orléans et Blois qui invitent souvent des gens qui n'ont rien à voir a-priori avec la psychanalyse ou même la psychiatrie. Je constate aussi que les gens, dans les services, en ont de plus en plus marre qu'on leur demande de faire n'importe quoi, je sais que dans mon équipe, on en a tous un peu plein le dos de la bureaucratie, de l'autoritarisme...
Ce que l'on peut souhaiter : que les lieux référencés, îlots d'humanisme, continuent leurs efforts de diffusion et de sensibilisation, que cela soit auprès des diplomé(e)s ou des stagiaires, que celles et ceux qui en ont marre qu'on leur demande de mal faire leur travail aillent à la découverte des idées, des pratiques et des lieux où on essaye de bien bosser... Et que cette conjonction, suscite des vocations au mieux, ou plus modestement permettent que des pratiques alternatives se développent à nouveau dans les services, si possible avec les médecins...
Des budgets, du personnel... ça fait pas tout, mais ça aide !
Ce que je souhaite pour 2015 : de pouvoir bosser dans de bonnes conditions, à tout point de vue !
Pour 2015 je prévois que ça soit pire, avec une confirmation de l'explosion des hospis sous contrainte confirmée pour 2014 par des chiffres alarmants (ici, 50% d'augmentation des SDRE et 20% d'augmentation des SDT pour 2014, tendance maintenue donc par rapport aux chiffres de 2013, chiffres émanant du conseil de surveillance de l'établissement).
Je pressens également la confirmation de la délocalisation du suivi psychiatrique des patients "au long cours" vers le médico-social (MAS, FAM, les deux mots magiques quand on cherche un "projet" pour quelqu'un dont on se rend compte que la maladie est installée dans la durée et pour qui "l'appart en ville ça ne tient plus").
FAM étant plus que tout le signifiant-maître (avec tout un jeu d'équivoques sonores : "projet FAM" à prononcer à voix haute) de l'abandon des malades mentaux vers un secteur médico-social complètement insuffisant à accompagner leur psychose. Au passage, beaucoup de ces gens ont "le profil", comme on dit, pour qu'on leur propose d'aller en clinique institutionnelle, mais plus personne n'en a rien à foutre de ces lieux, qui sont considérés comme au même niveau qu'un foyer médicalisé, sans se pencher sur la spécificité de l'accueil dans ces cliniques. C'est une des cartes dans la manche, mais elle est rarement tirée.
Par ailleurs je confirme la place de plus en plus grande des assistants sociaux dans l'hôpital, non pas en termes de pouvoir (elles sont malmenées et on exige d'elles l'impossible, elles sont en sous-effectif), mais en termes de "demande de l'autre", à tel point que pour certains patients, pourtant bien fous, on fait "hopital social" tant le suivi social pur prend le pas à la fois sur les soins, le tout dans une dissociation massive "social/psychiatrie".
Paradoxalement, on nous transfère (hum...) beaucoup de personnes sans maladie psychiatrique, mais avec de lourds problèmes sociaux de nature diverse mais avec le point commun du rejet par à peu près tout le monde, ce qui fait que l'hosto est vécu comme le dernier lieu d'accueil... Du coup les gens veulent pas partir et des hospitalisations durent des mois pour des personnes n'ayant pas besoin des soins dispensés en unité de crise et pour qui un suivi ambulatoire ou en libéral suffirait !
Corollaire, car c'est lié, plus que jamais l'HP devient le lieu de l'exclusion sociale de la part de toutes les institutions formelles ou culturelles : la famille, la politique, le judiciaire, les lieux type foyer, ESAT, EHPAD, etc... qui dépotent, il n'y a pas d'autre mot, les personnes en souffrance psychique (ou pas... cf plus haut) dont elles ne veulent plus, je ne compte plus les situations dans le service de gens qui arrivent pour "une semaine de séjour de rupture" et qui restent des mois et des mois, alors qu'ils vont bien, et qui en arrivent à décompenser à l'hosto, un comble !
C'est ça qui est terrible : l'hopital est vécu massivement par tous comme le lieu où on envoie, je vais le dire comme ça, tous ceux dont plus personne ne veut, qu'il s'agisse des malades du psychisme ou du champ social.
A coté de ça, la bureaucratie est de plus en plus pesante, avec l'accréditation comme arme de chantage massive, devenant elle aussi signifiant-maître (la crédits-action) du pouvoir administratif avec des menaces aux baisses de budget et donc à l'obligation de se "mettre aux normes" : évaluation débile de la douleur ("on s'en fout de ce que vous écrivez, faut juste remplir la case avec la cotation de 0 à 10", c'est du mot à mot, et ça a failli en venir aux mains durant la réunion), obligation de faire "des entrées" standardisées, protocolisées, où l'admission prime sur l'accueil...
Là dedans, je ne parle même pas des errements a-théoriques et surtout de la victoire de la pharmacothérapie comme seule option thérapeutique : "il répond bien au traitement", "il prend pas son traitement donc ça va moins bien", etc... La question institutionnelle, pour reprendre ce que disait Jdouby, est totalement mise aux oubliettes (au passage : s'en revendiquer n'est pas réactionnaire ni conservateur, c'est le mouvement hospitalo-centré qui l'est, retour massif à l'asilaire, dans ces conditions, se revendiquer de Tosquelles ou Oury est révolutionnaire et subversif).
Déjà qu'il fallait se méfier d'une utilisation de la psychanalyse comme savoir normatif, utilisation "médicalisée" (comme artefact théorique pur et non comme praxis) niant la castration symbolique inhérente à cette discipline dont pourtant le crédo était de dire que quelque chose du réel s'échappe toujours, et que les grandes questions sont des défis à un savoir forcément incomplet, troué, frappé du manque, à l'image de la scène primitive qui telle l'entretien d'accueil pose une question sans réponse sur ce qui s'y passe, et vis à vis de laquelle toutes les constructions cliniques ou de l'ordre du roman familial ne seront que des cache-sexe, si j'ose dire, sur le réel de l'autre, sauf à ce qu'une analyse vienne permettre de cerner ce vide fondamental...
Mais le recours global à "la science" introduit un savoir qui nie purement et simplement la castration, c'est à dire l'humilité de se dire qu'on ne sait pas tout, que le supposé-savoir est un fantasme et que l'intersubjectif se construit sur un "rien" reliquat du réel...
Je veux dire un savoir objectivé, sur l'objet, réduisant tout sujet à un pur objet d'étude, métonymisant le sujet à son symptôme, voire pire à son signe clinique tel qu'on le voit, résurgence terrible de la pulsion scopique déliée de toute articulation à la parole qui n'est pas que l'écoute superficielle et "au pied de la lettre".
POUR AUTANT il n'y a pas forcément lieu d'être pessimiste sur toute la ligne :
Jean Oury est décédé l'année passée mais la Borde recrute toujours, signe que ce lieu, même avec ses incomplétudes, ses errances et ses crises, vit toujours, au même titre que les trois autres cliniques privées se revendiquant de la psychothérapie institutionnelle (La Chesnaie, Saumery et St Martin de Vignogoul), et de quelques secteurs de psy en région parisienne (celui des Dr Najman dans le 92, du Dr Dana à Etampes...) et ailleurs (je pense notamment à celui du Dr Chemla à Reims).
Il y a beaucoup de séminaires cliniques, de rencontres et de colloques avec, je crois, une certaine ouvertures sur l'ailleurs, je pense à des associations type Psypropos à Orléans et Blois qui invitent souvent des gens qui n'ont rien à voir a-priori avec la psychanalyse ou même la psychiatrie. Je constate aussi que les gens, dans les services, en ont de plus en plus marre qu'on leur demande de faire n'importe quoi, je sais que dans mon équipe, on en a tous un peu plein le dos de la bureaucratie, de l'autoritarisme...
Ce que l'on peut souhaiter : que les lieux référencés, îlots d'humanisme, continuent leurs efforts de diffusion et de sensibilisation, que cela soit auprès des diplomé(e)s ou des stagiaires, que celles et ceux qui en ont marre qu'on leur demande de mal faire leur travail aillent à la découverte des idées, des pratiques et des lieux où on essaye de bien bosser... Et que cette conjonction, suscite des vocations au mieux, ou plus modestement permettent que des pratiques alternatives se développent à nouveau dans les services, si possible avec les médecins...
Des budgets, du personnel... ça fait pas tout, mais ça aide !
Ce que je souhaite pour 2015 : de pouvoir bosser dans de bonnes conditions, à tout point de vue !
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury
Re: et en 2015, plus ou moins fous ?
Un article de fin 2011 qui mérite lecture, d'autant qu'il est écrit par un "neurobiologiste".
http://www.valas.fr/IMG/pdf/36379-1.pdf
C'est très actuel.
http://www.valas.fr/IMG/pdf/36379-1.pdf
C'est très actuel.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury