Encadrement d'étudiant en psychiatrie
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Très bien, en espérant que ton expérience infirmera ce propos rapporté qui donne pas trop envie 

"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury
Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Je suis liquéfiée avant même d'y aller 

Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Attention à ne pas partir dans la caricature et la critique facile du mode de fonctionnement de ce service. Les fantasmes qui entoure ce genre d'unités sont très fort et entraîne la plupart du temps une incompréhension ou une désinformation sur les prises en soins de la part de l'extérieur. Je pense et j'espère que celle-ci sont vu avant tout dans l'optique du soin et non dans celle du sécuritaire bête et méchant. Même si parfois le sécuritaire peut être nécessaire pour des unités spécifiques comme celle où je travaille....AmThLi a écrit :Cette organisation "hommes // femmes" en psychiatrie est complètement débile et c'est elle qui induit les réactions des patients qu'elle prétend prévenir.
Chaque problématique est individuelle : un patient ou une patiente peut avoir un problème avec "les hommes" ou "les femmes", mais systématiser les choses a-priori, comme ça se fait beaucoup en psy et particulièrement en psy carcérale, est stupide et contre-productif.
Pour ce qui est de la ségrégation soignante homme/femme je suis en grande partie d'accord avec toi, cela dit la généralisation reste l'ennemi de la raison et je peux t'assurer que chez nous travailler avec un quota d'effectif minimum de 2/3 d'hommes n'est ni un luxe ni une bêtise sécuritaire irréfléchi!

Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Je reviens vers vous, j'ai commencé mon stage en secteur fermé, pour le moment ça me plait énormément et finalement ça fait beaucoup moins peur que ce que j'avais imaginé
Alors pour ce qui est de la question homme/femme, pour le moment sur les journées que j'ai fait il y avait toujours minimum un homme (c'est une équipe majoritairement masculine, je ne pense pas que ce soit un hasard, j'ai jamais vu cette proportion ailleurs). La plupart des patients circulent librement dans l'unité, quelques-uns sont en isolement (il y a des détenus). Il n'y en a qu'une chambre où aucune femme n'entre. Dans d'autres on évite d'y aller seule, généralement on s'arrange toujours pour aller à 2 dans les chambres (mais ça peut être 2 femmes).
Voilà, j'attends la suite avec grande impatience, pour le moment je suis ravie! J'ai beaucoup moins aimé ma 1ère partie de stage en hôpital de jour, même si ça reste intéressant de voir la prise en charge qui y est faite (c'est pas du tout pour moi).

Alors pour ce qui est de la question homme/femme, pour le moment sur les journées que j'ai fait il y avait toujours minimum un homme (c'est une équipe majoritairement masculine, je ne pense pas que ce soit un hasard, j'ai jamais vu cette proportion ailleurs). La plupart des patients circulent librement dans l'unité, quelques-uns sont en isolement (il y a des détenus). Il n'y en a qu'une chambre où aucune femme n'entre. Dans d'autres on évite d'y aller seule, généralement on s'arrange toujours pour aller à 2 dans les chambres (mais ça peut être 2 femmes).
Voilà, j'attends la suite avec grande impatience, pour le moment je suis ravie! J'ai beaucoup moins aimé ma 1ère partie de stage en hôpital de jour, même si ça reste intéressant de voir la prise en charge qui y est faite (c'est pas du tout pour moi).
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Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Déjà si tu aimes bien c'est un bon début pour s'impliquer.
Sauf que cet argument peut tout à fait service à justifier des pratiques sécuritaires, carcérales (bon, pour un UHSA je sais qu'il faut relativiser... ce sont des détenus avec toutes les mesures que l'administration impose).
"Ceux qui y sont pas peuvent pas comprendre", et toutes ses déclinaisons, je l'ai entendu plein de fois pour justifier :
- la chambre d'isolement disciplinaire.
- le port du pyjama en service.
- les injections systématiques (parfois après un chantage du genre "gouttes ou piqure")
- les privations de sortie du pavillon pour raisons disciplinaires
Je ne parle pas, attention hein, des restrictions de libertés pour de vraies raisons thérapeutiques, je pense par exemple aux coups de téléphone, on avait un type dont les appels de sa famille le faisaient beaucoup délirer et l'angoissaient énormément, le médecin a posé le hola et ça l'a pas mal apaisé, mais c'est pas pareil que de lui dire "ah t'as été méchant, t'as insulté un autre patient, on te sucre tes sorties dans le parc !".
Voilà bon je dis ça, au fond je m'en fous, chacun fait comme il le sent...
En tout cas j'essaye de causer de tout ça aux élèves quand je sens que ça les intéresse, s'ils n'en ont rien à faire très bien, qu'ils fassent les prises de sang et les distributions de médicaments.
Je viens pas chercher les gens que la spécificité de la discipline n'intéresse pas, car on a pas tous les mêmes priorités, si les priorités c'est valider "pansement simples" et faire de "l'éducation thérapeutique", je suis pas le mieux placé pour encadrer.
Pourquoi ?généralement on s'arrange toujours pour aller à 2 dans les chambres
Pourquoi ?Il n'y en a qu'une chambre où aucune femme n'entre.
Encore heureux !La plupart des patients circulent librement dans l'unité
Je sais.Attention à ne pas partir dans la caricature et la critique facile du mode de fonctionnement de ce service. Les fantasmes qui entoure ce genre d'unités sont très fort et entraîne la plupart du temps une incompréhension ou une désinformation sur les prises en soins de la part de l'extérieur.
Sauf que cet argument peut tout à fait service à justifier des pratiques sécuritaires, carcérales (bon, pour un UHSA je sais qu'il faut relativiser... ce sont des détenus avec toutes les mesures que l'administration impose).
"Ceux qui y sont pas peuvent pas comprendre", et toutes ses déclinaisons, je l'ai entendu plein de fois pour justifier :
- la chambre d'isolement disciplinaire.
- le port du pyjama en service.
- les injections systématiques (parfois après un chantage du genre "gouttes ou piqure")
- les privations de sortie du pavillon pour raisons disciplinaires
Je ne parle pas, attention hein, des restrictions de libertés pour de vraies raisons thérapeutiques, je pense par exemple aux coups de téléphone, on avait un type dont les appels de sa famille le faisaient beaucoup délirer et l'angoissaient énormément, le médecin a posé le hola et ça l'a pas mal apaisé, mais c'est pas pareil que de lui dire "ah t'as été méchant, t'as insulté un autre patient, on te sucre tes sorties dans le parc !".
Voilà bon je dis ça, au fond je m'en fous, chacun fait comme il le sent...
En tout cas j'essaye de causer de tout ça aux élèves quand je sens que ça les intéresse, s'ils n'en ont rien à faire très bien, qu'ils fassent les prises de sang et les distributions de médicaments.
Je viens pas chercher les gens que la spécificité de la discipline n'intéresse pas, car on a pas tous les mêmes priorités, si les priorités c'est valider "pansement simples" et faire de "l'éducation thérapeutique", je suis pas le mieux placé pour encadrer.
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Bonjour,Lenalan a écrit :Voilà, j'attends la suite avec grande impatience, pour le moment je suis ravie! J'ai beaucoup moins aimé ma 1ère partie de stage en hôpital de jour, même si ça reste intéressant de voir la prise en charge qui y est faite (c'est pas du tout pour moi).
c'est sûr que le quotidien est très différent entre l'hôpital de jour et un service d'hospitalisation fermé, mais c'est une bonne chose de pouvoir voir les différentes suites (où amonts) possible d'une prise en charge. Trop souvent les gens se limitent à l'action soignante du service où ils se trouvent et en oublient qu'ils n'interviennent qu'à un instant "t" de la vie de la personne. Et la relation tout aussi forte soit-elle, n'est pas la seule qui existe.
Qu'est ce qui fait que vous sentez que "ce n'est pas pour vous" ?
Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Quand je dis que la plupart circulent librement, c'est qu'il y a quand même pas mal de patients qui sont à l'isolement, et des détenus pour qui évidemment c'est différent (ils ne sortent de la chambre que pour la promenade et les repas pour certains).AmThLi a écrit :Pourquoi ?généralement on s'arrange toujours pour aller à 2 dans les chambres
Pourquoi ?Il n'y en a qu'une chambre où aucune femme n'entre.
Encore heureux !La plupart des patients circulent librement dans l'unité
Celui où aucune femme n'entre dans la chambre c'est que le simple fait de voir des femmes le met dans un état d'agitation pas possible (c'est un patient à l'isolement permanent).
Et on va dans les chambres à deux je suppose pour avoir plus de "poids" s'il fallait maîtriser quelqu'un, ou pour être plusieurs à entendre ce qui se dit.
Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
C'est simplement parce que ce que les ateliers thérapeutiques (cuisine, gym, création...) ne m'attirent pas. J'ai bien saisi le but de chaque atelier et le pourquoi de ce type de prise en charge, mais ça ne m'intéresse pas plus que ça... C'était bien pour découvrir 1 mois mais je ne me vois pas y travailler. Et puis les horaires (9h 16h du lundi au vendredi) ne me conviennent pas du tout, je préfère les horaires hospitaliers.brrruno a écrit :Bonjour,Lenalan a écrit :Voilà, j'attends la suite avec grande impatience, pour le moment je suis ravie! J'ai beaucoup moins aimé ma 1ère partie de stage en hôpital de jour, même si ça reste intéressant de voir la prise en charge qui y est faite (c'est pas du tout pour moi).
c'est sûr que le quotidien est très différent entre l'hôpital de jour et un service d'hospitalisation fermé, mais c'est une bonne chose de pouvoir voir les différentes suites (où amonts) possible d'une prise en charge. Trop souvent les gens se limitent à l'action soignante du service où ils se trouvent et en oublient qu'ils n'interviennent qu'à un instant "t" de la vie de la personne. Et la relation tout aussi forte soit-elle, n'est pas la seule qui existe.
Qu'est ce qui fait que vous sentez que "ce n'est pas pour vous" ?
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Lenalan a écrit :
Et on va dans les chambres à deux je suppose pour avoir plus de "poids" s'il fallait maîtriser quelqu'un, ou pour être plusieurs à entendre ce qui se dit.
Et ça ne t'étonne pas ?
Je trouve ça incroyable comme logique, on part du principe que ça va se passer dans la violence ou l'agitation et donc on se pointe à cinquante... Je compte plus les fois où j'ai été appelé en renfort, une fois sur place la personne est calme, je veux dire par là qu'on se bastonne pas, et nous demande "pourquoi vous êtes venus à autant ?!". Évidemment tout le monde se sent un peu péteux, personne n'ose répondre franchement et c'est là que ça dégénère.
Rentrer à deux dans une chambre de quelqu'un qui n'a pas de raison de nous agresser, et pour qui il n'y a aucune raison particulière d'être deux, c'est lui dire "j'ai peur que vous m'agressiez", ce genre de message subliminal est très néfaste chez des gens pour qui justement c'est insupportable que l'autre ait des failles et qui réagit par la violence se défendre de cela.
"pour être plusieurs à entendre ce qu'il dit", pourquoi faire ? Ce qui compte, c'est ce que machin ou machine te dit à toi, parce que c'est toi qui es l'interlocuteur. C'est ça, le subjectif en psychiatrie. Sinon autant foutre une caméra et un micro-enregistreur, comme ça y'aura pas de doute sur ce qui aura été dit...
Cet état de fait est-il questionné ou est-il considéré comme justement uniquement un état de fait ?Celui où aucune femme n'entre dans la chambre c'est que le simple fait de voir des femmes le met dans un état d'agitation pas possible (c'est un patient à l'isolement permanent).
Mais pourquoi ? Quelles sont les raisons de cet "isolement" ?Quand je dis que la plupart circulent librement, c'est qu'il y a quand même pas mal de patients qui sont à l'isolement
Quand on est élève, qu'on est pas dans le jus du service, ces questions sont indispensables ! Si on sent que c'est un terrain sensible on se les garde pour soi, mais il faut au moins creuser un peu, chercher à voir ce qui se passe dans le service, c'est aussi ça ne pas être dans l'agir bête et méchant...
Les choses ne vont pas de soi ! Loin de là !
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J. Oury
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Ne t'inquiète pas, je me questionne et je creuse, mais je ne vais pas pousser la réflexion plus loin sur un forum publicAmThLi a écrit :Lenalan a écrit :
Et on va dans les chambres à deux je suppose pour avoir plus de "poids" s'il fallait maîtriser quelqu'un, ou pour être plusieurs à entendre ce qui se dit.
Et ça ne t'étonne pas ?
Je trouve ça incroyable comme logique, on part du principe que ça va se passer dans la violence ou l'agitation et donc on se pointe à cinquante... Je compte plus les fois où j'ai été appelé en renfort, une fois sur place la personne est calme, je veux dire par là qu'on se bastonne pas, et nous demande "pourquoi vous êtes venus à autant ?!". Évidemment tout le monde se sent un peu péteux, personne n'ose répondre franchement et c'est là que ça dégénère.
Rentrer à deux dans une chambre de quelqu'un qui n'a pas de raison de nous agresser, et pour qui il n'y a aucune raison particulière d'être deux, c'est lui dire "j'ai peur que vous m'agressiez", ce genre de message subliminal est très néfaste chez des gens pour qui justement c'est insupportable que l'autre ait des failles et qui réagit par la violence se défendre de cela.
"pour être plusieurs à entendre ce qu'il dit", pourquoi faire ? Ce qui compte, c'est ce que machin ou machine te dit à toi, parce que c'est toi qui es l'interlocuteur. C'est ça, le subjectif en psychiatrie. Sinon autant foutre une caméra et un micro-enregistreur, comme ça y'aura pas de doute sur ce qui aura été dit...
Cet état de fait est-il questionné ou est-il considéré comme justement uniquement un état de fait ?Celui où aucune femme n'entre dans la chambre c'est que le simple fait de voir des femmes le met dans un état d'agitation pas possible (c'est un patient à l'isolement permanent).
Mais pourquoi ? Quelles sont les raisons de cet "isolement" ?Quand je dis que la plupart circulent librement, c'est qu'il y a quand même pas mal de patients qui sont à l'isolement
Quand on est élève, qu'on est pas dans le jus du service, ces questions sont indispensables ! Si on sent que c'est un terrain sensible on se les garde pour soi, mais il faut au moins creuser un peu, chercher à voir ce qui se passe dans le service, c'est aussi ça ne pas être dans l'agir bête et méchant...
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
C'est déjà une bonne chose de le savoir. Et en hospitalisation complète qu'est ce qui vous attire ?Lenalan a écrit :C'est simplement parce que ce que les ateliers thérapeutiques (cuisine, gym, création...) ne m'attirent pas. J'ai bien saisi le but de chaque atelier et le pourquoi de ce type de prise en charge, mais ça ne m'intéresse pas plus que ça... C'était bien pour découvrir 1 mois mais je ne me vois pas y travailler. Et puis les horaires (9h 16h du lundi au vendredi) ne me conviennent pas du tout, je préfère les horaires hospitaliers.
C'est bien dommage de ne pas pousser la réflexion plus loin, d'autant plus sur un forum public qui laisse à la lecture de la personne qui passe une image répressive et pénitentiaire du soin psychique. Ce qui en soi est une direction que prend malheureusement de plus en plus d'unité de psychiatrie.Ne t'inquiète pas, je me questionne et je creuse, mais je ne vais pas pousser la réflexion plus loin sur un forum publicC'est pas parce que je dis pas tout que je sais rien, mais je n'en dirai pas plus
Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Peut-être je reviendrai en parler quand j'aurai vu un peu plus, je n'y ai fait que 3 jours et effectivement c'est très violent, il faut "digérer" (j'ai encore 4 semaines et demi à faire!).
Ce qui m'attire dans l'hospitalisation complète c'est peut-être que j'ai plus l'impression d'y faire du soin, alors qu'en HDJ j'avais souvent l'impression de faire de l'animation plus que du soin, et ça j'aime pas du tout.
Ce qui m'attire dans l'hospitalisation complète c'est peut-être que j'ai plus l'impression d'y faire du soin, alors qu'en HDJ j'avais souvent l'impression de faire de l'animation plus que du soin, et ça j'aime pas du tout.
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Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Qu'est ce que vous entendez par du soin ?Lenalan a écrit : Ce qui m'attire dans l'hospitalisation complète c'est peut-être que j'ai plus l'impression d'y faire du soin, alors qu'en HDJ j'avais souvent l'impression de faire de l'animation plus que du soin, et ça j'aime pas du tout.
Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Bruno pose là une question importante, qui, du moins en psy, ne va absolument pas de soi.
La distinction occupation/soin me semble beaucoup plus floue qu'il n'y paraît.
En tout cas, ta remarque :
La distinction occupation/soin me semble beaucoup plus floue qu'il n'y paraît.
En tout cas, ta remarque :
Me parait un peu en contradiction avec une autre de tes phrases :en HDJ j'avais souvent l'impression de faire de l'animation plus que du soin, et ça j'aime pas du tout.
Après, loin de moi l'idée de nier que ça ne t'ait pas plu ni de te le reprocher mais je suis un peu surpris par ce paradoxe et j'espère que tu vas effectivement pousser un pas plus loin ta réflexion sur l'ensemble des lieux que tu as pu fréquenter.J'ai bien saisi le but de chaque atelier et le pourquoi de ce type de prise en charge
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
J. Oury
J. Oury
Re: Encadrement d'étudiant en psychiatrie
Effectivement la présence d hommes est indispensable , et a souvent une action dissuasive quand un patient s agite , quand nous appelons " les renforts " et qu il arrivent 6 ou 7 mecs , l agité il se calme TRES vite , et s il ne se calme pas et que ça part en vrille : les mecs le ' cravatent ' ( beaucoup de personne on eu cette formation , mais c est pas moi a mon âge qui vais me battre avec un patient ) , direction CIT , on propose le tri per os , si refusé , IM avec les 10 hommes qui le maitrise et une femme qui fait l injectionAmThLi a écrit :Déjà si tu aimes bien c'est un bon début pour s'impliquer.
Pourquoi ?généralement on s'arrange toujours pour aller à 2 dans les chambres
Pourquoi ?Il n'y en a qu'une chambre où aucune femme n'entre.
Encore heureux !La plupart des patients circulent librement dans l'unité
Je sais.Attention à ne pas partir dans la caricature et la critique facile du mode de fonctionnement de ce service. Les fantasmes qui entoure ce genre d'unités sont très fort et entraîne la plupart du temps une incompréhension ou une désinformation sur les prises en soins de la part de l'extérieur.
Sauf que cet argument peut tout à fait service à justifier des pratiques sécuritaires, carcérales (bon, pour un UHSA je sais qu'il faut relativiser... ce sont des détenus avec toutes les mesures que l'administration impose).
"Ceux qui y sont pas peuvent pas comprendre", et toutes ses déclinaisons, je l'ai entendu plein de fois pour justifier :
- la chambre d'isolement disciplinaire.
- le port du pyjama en service.
- les injections systématiques (parfois après un chantage du genre "gouttes ou piqure")
- les privations de sortie du pavillon pour raisons disciplinaires
Je ne parle pas, attention hein, des restrictions de libertés pour de vraies raisons thérapeutiques, je pense par exemple aux coups de téléphone, on avait un type dont les appels de sa famille le faisaient beaucoup délirer et l'angoissaient énormément, le médecin a posé le hola et ça l'a pas mal apaisé, mais c'est pas pareil que de lui dire "ah t'as été méchant, t'as insulté un autre patient, on te sucre tes sorties dans le parc !".
Voilà bon je dis ça, au fond je m'en fous, chacun fait comme il le sent...
En tout cas j'essaye de causer de tout ça aux élèves quand je sens que ça les intéresse, s'ils n'en ont rien à faire très bien, qu'ils fassent les prises de sang et les distributions de médicaments.
Je viens pas chercher les gens que la spécificité de la discipline n'intéresse pas, car on a pas tous les mêmes priorités, si les priorités c'est valider "pansement simples" et faire de "l'éducation thérapeutique", je suis pas le mieux placé pour encadrer.
Les patients meme en HL n ont pas le droit de sortir des urgences ( sauf cas exceptionnel , celui qui veux aller s acheter des cigarettes par ex , mais pour 90/100 des patients c est NON , c est évidemment contraire a la loi , mais les médecins leurs disent : vous venez d arriver , vs etes en observation , pas de sortie du service , demandez a votre famille de vos amener cigarettes .....
Apres ça ce passe comme ça chez moi , je ne sais pas si c est bien ou pas , mais ça marche pas mal , et tout le monde est plus rassuré lorsque on roule avec des hommes ...
Et bien sur , pour tout les patients sous contrainte : pyjama et confiscation des effets personnels , CIT toujours minimum 2 voir plus si nécessaire , mais interdiction d aller seul en CI