PDE ET Maman

[MissPurple]

Bonjour!

J'ai déja travaillé un peu en pédiatrie, ce qui me plaisait beaucoup d'où mon envie de devenir puéricultrice. Seulement voilà, depuis que je suis maman je me pose des questions sur ma capacité à prendre du recul lors d'une prise en charge d'un enfant malade.

En fait il m'arrive un drôle de truc, dès que je vois un reportage sur un accouchement (même parfaitement normal), des enfants malades, des bébés bulles (le plus émouvant jusqu'à présent) j'ai une grosse montée d'émotion, avec même des larmes aux yeux.

Bien sur quand je travaillais en pédiatrie j'étais sensible au bien être des enfants, et je ne supportais pas de les voir souffrir mais cela ne nuisait pas à mon travail, j'arrivais à garder mon sang froid, pour pouvoir les soigner plus efficacement.

Comment gérez vous votre émotion? N'y a t-il pas des moments ou cela vous touche non plus en tant que soignant mais en tant que maman (ou papa)?

Je me dis que ça sera un plus car j'aurai peut-être plus d'empathie pour les parents également mais j'ai peur que ça me fragilise...

Qu'en pensez vous?

[F.L.E.U.R]

Je ressens les mêmes choses que toi : lorsque je vois à la télé des situations que je côtoie aussi en vrai, ça m'émeut beaucoup (à pleurer parfois) alors qu'en situation professionnelle j'arrive à maitriser mes émotions (au moins en présence des familles ou des enfants).

Je suis devenue mère alors que j'étais PDE depuis 10 ans; ça n'a pas beaucoup changé mon approche et mon empathie vis à vis de parents (avant les gens étaient étonnés d'apprendre que je n'avais pas d'enfant) mais par contre certaines émotions sont devenues plus dures à gérer et je trouve que l'on a tendance à projeter beaucoup plus. Je suis parfois trop protectrice à la maison (quand tu vois des enfants dans le coma suite à un accident de la route ou qui se sont noyés ou autre...quand tu rentres chez toi tu stresses plus).
MAIS
Tout cela se travaille, la discussion avec les collègues, les médecins, les psycho du service et autre sont d'une grande aide. Il ne faut pas garder ces inquiètudes là pour soi.
C'est presque comme quand tu as des frères et soeurs et que tu vois des jeunes du même âge avec des pathologies graves ou incurables...

Ce qui m'a marquée par contre, c'est d'avoir passé des nuits à l'hôpital avec mon enfant. Là j'ai encore plus compris ce que cela représentait et comment cela pouvait influencer sur le moral ou le caractère. La fatigue que cela génère, rajoutée à l'inquiétude. Je me suis dit qu'une seule nuit à l'hôpital c'était une de trop et je fais tout pour que ça se passe le mieux possible pour les parents et les enfants. On a beau avoir l'oeil, chercher sans cesse à améliorer le confort de tous, quand on passe par là on s'aperçoit qu'il y a encore des choses que l'on avait pas vues.

On a un métier où quel que soit le service, la spécialité, on vit des moments douloureux qui nous marquent, l'important est de communiquer, de ne pas rester seule avec ses émotions pour ne pas être submergée. Je suis sûre que tu surmonteras ça trés bien et que tu apprécieras de travailler à nouveau avec les enfants !

[MissPurple]

merci beaucoup ça me conforte dans mon choix!

je pense que sur le terrain on a au moins l'avantage d'agir alors que devant notre écran on est passif. Et puis les reportages sont faits pour accentuer le pathos...cela dit le reportage sur Lydie, enfant bulle diffusé hier sur la 5ème était je pense assez réaliste et très touchant. J'ai été très émue aussi parce que j'avais ma puce du même age qui gigotait librement dans son parc...le contraste était énorme! on doit encore plus apprécier le fait que ses enfants vont bien, non?

merci encore Hibiscus!

[S@ndy_]

Merci Hibiscus pour ta réponse.
Personnellement je n'ai pas encore d'enfants mais je saisis tout à fait tout ce qui est dit, et en effet c'est une réalité, le transfert quand on est parents au même titre que la maitrise de soi en tant que professionnelle .
En tout cas, Misspurple et Hibiscus j'ai apprécié vous lire.