S/c à un enfant

[Petitbouh]

Bonjour, je viens vous solliciter, car j'ai des sous cut, à faire à un enfant (ttt pour remonter ses GB), il a 5ans. C'est la crise a chaque fois, il à peur, malgré le patch et fait tout pour retarder ce moment, au final c'est les parents qui tiennent l'enfant. C'est pas terrible. Avez-vous des idées ? Merci

[caducee1717]

Bonjour,
je n'ai jamais eu le cas pour des injections mais pour des pansements de greffe post brûlures...
J'attendais toujours que l'enfant soit calme, éviter lorsqu'il est en pleurs ou qu'il crie, je prenais le temps de m'assoir à sa hauteur, et pour faire diversion je lui confiais quelques dosettes de sérum phy et je lui demandais de verser lui même le liquide sur sa plaie.
Pour des prises de sang je fais pareil en confiant le coton imbibé d'antiseptique à l'enfant, et je lui confie les tubes de toutes les couleurs et je lui demande de me donner...le mauve, puis....hum...le jaune (je prend un ton de connivence avec lui pour que ce soit ludique), et à la fin je lui dit que comme il a été vraiment super fort il a le droit de coller son sparadrap tout seul....
ça vaut ce que ça vaut mais dédramatiser l'instant ça aide beaucoup.

[Lilli idel]

Te sens-tu à l'aise toi avec ce soin? parce que si l'enfant sent ton hésitation, c'est malbar!
Idem pour les parents. Sont-ils à l'aise? comment vivent-ils la situation? S'ils appréhendent ton arrivée, leur inquiétude rejaillit forcément sur l'enfant. Si tu sens un des deux parents plus en stress et moins serein, sors le de la pièce.
A-t-il connu une hospitalisation difficile?

Pour ma part, quand j'ai affaire à des si petits, je prends beaucoup beaucoup de temps. J'ai une petite fille de 7 ans en bilan sanguin mensuel, il m'est déjà arrivé de rester 45mn chez elle pour une simple prise de sang.

On commence par les bases de la communication: leur dire bonjour personnellement (et pas à la cantonade), se positionner à leur hauteur quand on leur parle pour ne pas leur donner le sentiment d'être écrasé, taper la discu sur la nuit passée, etc... Je leur explique en détails tout ce que je vais leur faire, le déroulement, le matériel (à quoi il me sert, je le leur laisse manipuler).
Je les laisse acteur du soin en leur demandant de me donner le top départ "quand tu es prêt tu me dis, je te promets de ne rien faire avant".
Je leur laisse en cadeau un seringue pour soigner leur doudou.

Je suis ponctuelle avec les enfants pour éviter que la pression ne monte trop dans l'attente. L'anticipation les prend par surprise c'est pas forcément un bon point.

Un détail rapporté par les parents de cette petite fille: le duo pommade + film est plus anesthésiant que le patch.

Allez, courage. Une fois mis dans ta poche ce petit bonhomme, ça filera plus facilement.

[rempla-]

Bonjour,
Pas de recette miracle, mais sache que plus tu hésites à faire le geste, pire c'est, donc il faut absolument éviter de négocier, sans pour autant lui sauter dessus. Avec un enfant de cet âge, il se peut que rien de ce que tu essaies ne fonctionne, et que tu sois obligée de pîquer sous la contrainte. C'est malheureusement parfois le cas en pédiatrie. Malgré ce, c'est ce que tu auras dit autour de ce soin qui est important et qui va atténuer l'empreinte traumatique. Le patch est nécessaire, mais il ne change rien à la peur car ce n'est pas forcément la douleur qui effraie le plus l'enfant, mais aussi le fait que quelque chose "entre à l'intérieur de lui", sans compter que certains produits font mal de toutes façons. Il faut penser à bien expliquer le soin en le montrant (mais ça c'est fait si j'ai bien compris) et surtout ne JAMAIS MENTIR. Ne pas nier le ressenti ("c'est rien, c'est pas grave, ça fait pas mal" sont à "bannir"du vocabulaire).
5 ans, c'est l'âge des jeux d'imitation, peut-être que tu peux tenter de lui faire faire lui même le geste sur une peluche qui lui appartient (moi je l'ai souvent fait en pédiatrie pour montrer qu'il ne reste que le "plastique" du cath et pas l'aiguille). Tu l'accompagnes dans son geste pour qu'il ne se blesse pas, et tu lui demandes d'expliquer au doudou ce qu'on va lui faire. Il va se rendre compte de lui-même qu'il ne s'agit pas d'une agression, d'une violence volontaire, mais qu'il s'agit de prendre soin. Certes, tu vas perdre 1/4 d'heure....mais ça peut marcher. N'hésites pas à exprimer ton propre ressenti face à ce qu'il manifeste, tu n'en paraîtra que plus humaine, et du coup moins violente.
Il ne faut pas non plus négliger le fait que l'inquiétude, la peur des parents est captée par l'enfant, surtout lorsque le diagnostic est sévère, que certains enfants malades sont conscients de ce qu'ils risquent, il leur arrive alors de se focaliser sur des petits soins alors qu'ils encaissent des trucs incroyables sans broncher, il faut parfois l'accepter. Ne jamais hésiter à parler franc avec un enfant, en lui demandant s'il comprend le sens de ce qu'on lui fait. Le plus important c'est toujours de donner du sens.Bon courage dans ton parcours avec cette famille, et n'hésites pas à demander du soutien si besoin est. En espérant t'avoir aidée.

[Petitbouh]

Petites nouvelles : les injections se passent mieux depuis qu'on a décidé avec le petit de faire une blague à son père ( participation de la maman). C'est à dire que le petit s'installe et je fais la s/c sans qu'il ne dise rien, ne bloque pas, et après quand je part il dit a son père que l'injection n'a pas été faite. Il est super content de sa blague et ça marche alors tout le monde est content.

[taraillette]

C'est trés bien que tu aies pu trouver une solution qui convienne au petit bout!
Pour moi c'est et ce sera toujours aussi compliqué avec les enfants... je n'y peux rien..
Perso pour les prises de sang ou d'autres soins qui s'y prêtent,
- je prévois toujours beaucoup de temps
- j'essaie toujours de rentrer dans son monde, jouet , doudou à qui nous allons aussi faire le soin et servir de "transfert"..
- Ensuite je demande au papa, la maman, la sœur , une personne qui ira à l'enfant mais aussi qui soit capable aussi d'assumer ( j'ai un papa une fois qui a fait un malaise à la vue du sang.... véridique et pas évident.... )
J'installe l'enfant à califourchon sur la personne face à face et l'enfant tourne la tête du côté opposé au soin.... ça m a rendu service pas mal de fois..
C'est une idée comme une autre...
La tienne est excellente!