Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir ??

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ladrolesse
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Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir ??

Message par ladrolesse »

Bonjour à tous et à toutes,

Je m'adresse à vous aujourd'hui car je suis perplexe face à ma situation. Le post va être long car je tiens à donner les détails pour bien comprendre le problème. Je m'explique :
Je travaille de nuit dans une clinique de SSR/USLD gériatrique (20h-8h), actuellement dans un service accueillant des personnes âgées relativement dépendantes et avec une atteinte cognitive moyenne à avancée type Alzheimer. Avec aussi un secteur fermé, où on y trouve des stades assez avancés avec beaucoup de déambulants.

J'ai eu un entretien avec une des IDE référentes pour deux problèmes, j'en ai reçu une lettre de rappel à l'ordre !

Premier problème : essentiellement dû au médecin :malefiq:

-> cette nuit là, à 21h je passe voir la patiente qui est relativement autonome et qui ne demande que très peu de choses. Comme d'habitude je lui laisse 1g de paracétamol qu'elle prend vers 23h (qui est prescrit en systématique) avant de se coucher. Elle m'a rappelé sur les coups de 2h en me disant que la douleur au genou c'était réveillée du fait d'avoir fait un aller-retour aux wc et me réclame d'emblée la morphine prescrite en "si besoin, si EN/EVS sup ou égale à 3".
L'EN est évaluée à 2, et en discutant avec la patiente elle m'avoue que la douleur est très supportable, rien que le fait de s'être rallongée ça va beaucoup mieux.

Bon je me dis quand même je ne vais pas donner 10mg de morphine orodispersible pour une douleur supportable ? Je trouvais ça un peu dommage surtout qu'elle prends déjà des morphiniques en libération prolongé matin et soir! Donc bon je lui explique tout ça et elle me dis qu'elle va écouter mes conseils et qu'elle est d'accord avec moi, qu'elle n'aime pas prendre trop de médicaments etc,etc... Et elle préfère prendre du paracétamol, je lui ai bien dis de ne pas rester douloureuse si le paracétamol ne suffisait pas, que je lui donnerai la morphine dans ce cas.
J'ai tracé tout cela dans le dossier...
Sauf que le lendemain matin le médecin a pété un câble !

Deuxième problème :
Bref, ça devait être ma 4ème nuit dans ce service, avec pour binôme un aide-soignant intérimaire venant pour la première fois dans cette clinique.
La nuit se passe sans gros problème jusqu'à 6h où je constate le décès d'un patient. Bien qu'il soit en chimio palliative, son décès ne m'était pourtant pas attendu de suite, il était relativement autonome et même l'équipe de jour du lendemain a été très étonnée à l'annonce du décès.
Donc bon, j'appelle quand même le médecin de garde qui me confirme que le décès était attendu, puis je file en vitesse aider l'intérimaire à préparer tout le nécessaire pour les soins mortuaires. Une collègue d'un autre service nous a aidé à terminer le rangement de l'environnement etc etc parce qu'il était déjà 7h passé ! l'équipe arrive à 7h30.

J'avais encore les transmissions écrites de chaque patient (23 en tout) à faire sur le logiciel informatique, compter les stupéfiants, mettre à jour les transmissions écrites des 2 services et les imprimer pour le relais d'équipe. Et bien sur, aider l'AS à finir son rangement étant donné qu'il ne connaissait pas les locaux... Je note bien dans le dossier du patient décédé tout ce qui s'est passé sur la nuit et tout ce qui a été fait pour la prise en charge du décès.

Alors vient le temps du relais d'équipe, à peine le temps de souffler. Bref j'annonce la nuit passée... L'IDE référente passe me voir peu après pour faire le point, et là on s'apperçoit qu'il manquait certaines infos essentielle dans le dossier dont le contact de la famille ! Rien dans le dossier, on ne sait pas qui prévenir ni quand ni comment. L'équipe de jour m'a même confirmé que personne n'était jamais venu lui rendre visite. Bref, l'IDERef s'en charge et je rentre chez moi.
Ce matin là, l'IDE de jour qui avait pris le relais était là, elle m'a vu signer le compte rendu d'entretien. Elle est venu me demandé si c'était par rapport au décès et elle m'a dis "oui c'était l'audit blanc de la certification et tout le monde était un peu stressé donc on a pas fait attention non plus".

Le soir même je reprend mon post avec un AS vacataire avec qui je n'avais encore jamais travaillé. Le lendemain matin à 7h, on finissait tout juste nos derniers soins, l'IDE référente d'un autre service me demande de passer à son bureau rapidement.

Conclusion à l'entretien :
Elle me dit que je n'ai pas à estimer la douleur des patients, que je dois utiliser les échelles de douleur prescrites par le médecin (ce que j'ai fait) et administrer les si besoin prescrits !
Mais dans ce cas, quel est l'intérêt d'évaluer la douleur si dans tout les cas c'est la morphine que je dois administrer ? :roll:

Le décès est remis sur la table, elle me balance tout ce qui ne vas pas et conclu en disant "Vous avez fait une faute grave, le corps n'avait pas de bracelet d'identification et la Check-list décès n'a pas été sortie". Sur le coup, tout ce que j'ai su dire c'est "ah...oui, c'est vrai que j'ai oublié ça je suis désolée". Elle s'est arrêtée là dessus en concluant que je savais où sortir cette feuille mais ça n'a pas été fait.

Depuis, je n'arrête pas d'y penser, j'en dors pas la nuit... :pleure:

Donc en gros c'est moi qui a tout pris dans la tronche pour le décès ! La continuité des soins par le relais d'équipe que dalle ! Et l'histoire de la morphine me paraît tellement absurde...

La lettre de rappel à l'ordre concerne le problème de la morphine mais il y est rappelé la prise en charge du décès, voilà ce qui est dit :
Je vous cite mot à mot ce qui est dit dans la lettre :
"Il s'agit de la non-administration des "si-besoins" de morphiniques pour soulager la douleur des patients, pourtant prescrits par le corps médical. Nous vous rappelons que ce n'est pas de votre rôle infirmier de changer les prescriptions médicales et en aucun cas, de substituer une molécule par une autre."

:choque: Mais je n'ai absolument rien modifié ni substitué, c'est ça que je ne comprend pas, j'ai seulement adapter l'antalgique à l'EN... D'ailleurs le médecin s'est empressé de modifier sa prescription le lendemain en indiquant le si besoin de morphine si EN supérieure ou égale à 2 ! :lol: (smiley ironique hein...)

Que pensez vous de tout ça ?? Je me suis quand même pas mal remise en question là dessus mais rien ne me semble ni logique, ni censé dans ce qu'on me reproche... :|
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titerodeuse
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par titerodeuse »

Pour le coup du morphinique, je ne comprend pas ce que l'on te reproche.
la patiente à un si besoin, si EN> ou égal à 3 il faut donner de la morphine. Si ta patient évalue sa douleur à 2, tu n'as pas le droit de donner ce médicament.
Tu dois avoir une trace du traitement dans le dossier, si jamais la direction t'embête avec cela tu leur demande de regarder l'ordonnance.
Par contre tu as donné du paracétamol, est-ce qu'il était prescrit? en si besoin? est-ce qu'il était précisé les modalités pour le donner genre EN inférieur à 03?

Pour moi, d’après les éléments que tu nous donnes, tu as appliqué la prescription. Perso j'aurais réagit comme toi.

Concernant le décès, on te dit que tu as fait une erreur en oubliant de mettre le bracelet d'identification. Est-ce qu'il y a un protocole en cas de décès? si oui, est-ce qu'il apparaît qu'il faut faire une check list, et mettre un bracelet?
si cela n’apparaît pas dans le protocole, je ne pense pas que l'on puisse te le reprocher.
perso, ce qui me dérange c'est qu'il n'y ait pas de bracelet (ou tout autre moyen attaché au corps) pour identifier le patient décédé.
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par ladrolesse »

Le paracétamol était prescrit en systématique sans dosage complémentaire, je n'avais rien d'autre en "si besoin" que la morphine...

Pour le protocole du décès, oui il existe, et c'est sur la check-list qu'il est mentionné de poser le bracelet d'identification. Dans la précipitation de la prise en charge, j'ai complètement oublié ce foutu papier...
Mais je me dis que finalement on peut même pas compter sur le relais d'équipe pour rattraper ce genre d'oublis ? Surtout que tout le coté soins avait été fait, y avait juste ce petit papier et un bracelet à mettre... :(

Et en plus de ça, j'y ait beaucoup réfléchis et je me suis rappelé que à l'entrée des patient on leur pose toujours un bracelet d'identification, que ce patient là n'avait déjà même pas ! Donc il y a oublis pour tout le monde...
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par ladrolesse »

Et concernant la check-list, elle sert seulement à cocher les soins réalisés, que j'avais tous tracé dans le dossier du patient! donc je me dis aussi que je ne suis pas complètement en tords ?
Si c'est juste une histoire de papier pas imprimé... Mais que tout a été tracé quelque part... Enfin je ne sais plus quoi penser en fait...
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Lenalan
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par Lenalan »

L'histoire de la morphine on le fait tous tous les jours, s'il y a un protocole ou une prescription "si besoin" avec marqué "si douleur EN > 3" ) c'est bien pour adapter selon l'EN, c'est pas pour donner en systématique...... Je ne comprends vraiment pas ce qu'on te reproche, c'est justement ton rôle d'évaluer la douleur et de décider si oui ou non tu donnes la morphine ou si tu continue sur du paracetamol.....
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par ladrolesse »

Au moins je suis rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à penser comme ça !

Je pense que je vais demander un RDV avec la directrice des soins infirmiers qui m'a adressé ce courrier, mettre les choses au clair car je trouve la procédure un peu abusive...
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par Jo_bis »

Je ne comprend pas non plus les reproches qui vous sont faits :
- Vous avez respecté le protocole d'administration de la morphine, donné le paracétamol prescrit...
- Pour le décès, certes vous n'avez pas mis le bracelet, mais ceci peut être corrigé par l'équipe de jour avant le départ du corps (le monsieur n'a pas changé de lit après son décès, quand même).
Tout ça me fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau.

Vous dites ceci :
ladrolesse a écrit :elle m'a dit "oui c'était l'audit blanc de la certification et tout le monde était un peu stressé donc on a pas fait attention non plus".
Il ne faudrait pas que vous fassiez les frais du fameux "audit blanc", style : "les erreurs sont très bien prises en charge chez nous" (=excès de zèle).
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par titerodeuse »

ladrolesse a écrit :Et concernant la check-list, elle sert seulement à cocher les soins réalisés, que j'avais tous tracé dans le dossier du patient! donc je me dis aussi que je ne suis pas complètement en tords ?
Si c'est juste une histoire de papier pas imprimé... Mais que tout a été tracé quelque part... Enfin je ne sais plus quoi penser en fait...
C'est juste ça la check list!
si tous à été fait (sauf le bracelet), et tracé (car par tracé = pas fait devant un tribunal), je vois pas pourquoi ils vont t'embêter avec cela. il faut qu'ils arrêtent de vouloir tout tracé sur 50 documents différents.
Par contre évite de dire que le patient n'a pas eu son bracelet de posé à l'entrée, car ça ne te dédouane pas de tes actes.
Par contre, tes collègues de jour, auraient pu être sympa et mettre le bracelet au patient décédé quand elles ont remarqués qu'il n'en n'avait pas. Mais bon c'est une autre histoire.
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par ladrolesse »

titerodeuse a écrit : Par contre évite de dire que le patient n'a pas eu son bracelet de posé à l'entrée, car ça ne te dédouane pas de tes actes.
Oui, ce n'étais pas dans ce sens mais plutôt pour relever le fait que j'ai pris pour le compte de tout le monde alors que d'autres font des erreurs similaires sans pour autant leur adresser une lettre de rappel à l'ordre
titerodeuse a écrit :Par contre, tes collègues de jour, auraient pu être sympa et mettre le bracelet au patient décédé quand elles ont remarqués qu'il n'en n'avait pas. Mais bon c'est une autre histoire.
C'est également ce que j'ai pensé... D'autant plus que quand elles me laissent tout un tas de soins non fait sur leur temps de travail parce qu'elles n'ont pas eu le temps, je m'en vais pas faire un scandale à l'IDEref sans rien ajuster. Mais bon, ça risque de changer je dois être trop gentille...
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par Pilou-Pilouuu »

Lenalan a écrit :L'histoire de la morphine on le fait tous tous les jours, s'il y a un protocole ou une prescription "si besoin" avec marqué "si douleur EN > 3" ) c'est bien pour adapter selon l'EN, c'est pas pour donner en systématique...... Je ne comprends vraiment pas ce qu'on te reproche, c'est justement ton rôle d'évaluer la douleur et de décider si oui ou non tu donnes la morphine ou si tu continue sur du paracetamol.....
Même le Paracétamol, s'il est donné à visée antalgique, il est de notre rôle, d'évaluer s'il y a un intérêt à l'administrer ou non....
C'est aussi l'un des objectifs de notre job...
"Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en cas d'urgence on épouse."

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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par Lenalan »

Pilou-Pilouuu a écrit :
Lenalan a écrit :L'histoire de la morphine on le fait tous tous les jours, s'il y a un protocole ou une prescription "si besoin" avec marqué "si douleur EN > 3" ) c'est bien pour adapter selon l'EN, c'est pas pour donner en systématique...... Je ne comprends vraiment pas ce qu'on te reproche, c'est justement ton rôle d'évaluer la douleur et de décider si oui ou non tu donnes la morphine ou si tu continue sur du paracetamol.....
Même le Paracétamol, s'il est donné à visée antalgique, il est de notre rôle, d'évaluer s'il y a un intérêt à l'administrer ou non....
C'est aussi l'un des objectifs de notre job...
Bien évidemment, j'ai jamais dit le contraire!
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par mimicra »

ladrolesse a écrit :Bonjour à tous et à toutes,

Je m'adresse à vous aujourd'hui car je suis perplexe face à ma situation. Le post va être long car je tiens à donner les détails pour bien comprendre le problème. Je m'explique :
Je travaille de nuit dans une clinique de SSR/USLD gériatrique (20h-8h), actuellement dans un service accueillant des personnes âgées relativement dépendantes et avec une atteinte cognitive moyenne à avancée type Alzheimer. Avec aussi un secteur fermé, où on y trouve des stades assez avancés avec beaucoup de déambulants.
Juste besoin d'un éclaircissement :
Ton service est de 23 patients, dont les patients cités ci-dessus ? (déambulants, Alzheimer etc ...?)
ladrolesse a écrit : Le lendemain matin à 7h, on finissait tout juste nos derniers soins, l'IDE référente d'un autre service me demande de passer à son bureau rapidement.
Une IDE référente d'un autre service ?????
Quel légitimité a t elle pour te convoquer à un entretien ??
ladrolesse a écrit :
Premier problème : essentiellement dû au médecin :malefiq:

-> cette nuit là, à 21h je passe voir la patiente qui est relativement autonome et qui ne demande que très peu de choses. Comme d'habitude je lui laisse 1g de paracétamol qu'elle prend vers 23h (qui est prescrit en systématique) avant de se coucher. Elle m'a rappelé sur les coups de 2h en me disant que la douleur au genou c'était réveillée du fait d'avoir fait un aller-retour aux wc et me réclame d'emblée la morphine prescrite en "si besoin, si EN/EVS sup ou égale à 3".
L'EN est évaluée à 2, et en discutant avec la patiente elle m'avoue que la douleur est très supportable, rien que le fait de s'être rallongée ça va beaucoup mieux.

Bon je me dis quand même je ne vais pas donner 10mg de morphine orodispersible pour une douleur supportable ? Je trouvais ça un peu dommage surtout qu'elle prends déjà des morphiniques en libération prolongé matin et soir! Donc bon je lui explique tout ça et elle me dis qu'elle va écouter mes conseils et qu'elle est d'accord avec moi, qu'elle n'aime pas prendre trop de médicaments etc,etc... Et elle préfère prendre du paracétamol, je lui ai bien dis de ne pas rester douloureuse si le paracétamol ne suffisait pas, que je lui donnerai la morphine dans ce cas.
J'ai tracé tout cela dans le dossier...
Sauf que le lendemain matin le médecin a pété un câble !
Tu emploies des notions et mots très explicites :
Discuter
Expliquer
Conseils
Tu as pris en compte TA Patiente
Article R. 4311-2 TITRE Ier : PROFESSION D'INFIRMIER OU D'INFIRMIÈRE Chapitre Ier : Exercice de la profession Section 1 : Actes professionnels a écrit :
Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle :

......
5° De participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d'accompagner, en tant que de besoin, leur entourage.
Sources

Ah ??
Ça joue sur les mots : estimer d'un côté // évaluation de l'autre ...
ladrolesse a écrit : Conclusion à l'entretien :
Elle me dit que je n'ai pas à estimer la douleur des patients, que je dois utiliser les échelles de douleur prescrites par le médecin (ce que j'ai fait) et administrer les si besoin prescrits !
Mais dans ce cas, quel est l'intérêt d'évaluer la douleur si dans tout les cas c'est la morphine que je dois administrer ? :roll:


La lettre de rappel à l'ordre concerne le problème de la morphine mais il y est rappelé la prise en charge du décès, voilà ce qui est dit :
Je vous cite mot à mot ce qui est dit dans la lettre :
"Il s'agit de la non-administration des "si-besoins" de morphiniques pour soulager la douleur des patients, pourtant prescrits par le corps médical. Nous vous rappelons que ce n'est pas de votre rôle infirmier de changer les prescriptions médicales et en aucun cas, de substituer une molécule par une autre."

:choque: Mais je n'ai absolument rien modifié ni substitué, c'est ça que je ne comprend pas, j'ai seulement adapter l'antalgique à l'EN... D'ailleurs le médecin s'est empressé de modifier sa prescription le lendemain en indiquant le si besoin de morphine si EN supérieure ou égale à 2 ! :lol: (smiley ironique hein...)

Que pensez vous de tout ça ?? Je me suis quand même pas mal remise en question là dessus mais rien ne me semble ni logique, ni censé dans ce qu'on me reproche... :|
C'est très troublant cette façon de "procéder", cette "brimade"

La prescription du médecin était faite sur le logiciel informatique ?
As tu des traces de sa primo prescription?
Il est indispensable que tu puisses l'avoir en main.
Tu as suivi ton rôle propre infirmier

[Mode Dérision ON :roll: ]
Ou alors je dirais que :
Tu as servi de "défouloir" pour la référente qui avait mal dormi
Tu as des soucis de vue, et tu confonds 2 et 3
Tu as touché l'orgueil du médecin
Tu as glandé en papotant avec une patiente Alzheimer, manière de lui faire oublié sa douleur
[Mode Dérision OFF :malefiq: ]

Ces reproches me semblent inappropriés.
Y a t-il un enjeu pour toi (CDI à la suite d'un CDD) ?
Qu'ont ils à gagner en procédant ainsi ?
Il nous manque un contexte pour mieux comprendre ce qui déraille.

Se remettre en question c'est bien, mais ATTENTION à ce que tu ne te sentes pas mise à mal dans ta pratique infirmière.
Dans ce que tu nous décris, il n'y a pas d'erreur
Pour la gestion de la douleur tu as fait ton travail
Pour le décès, compte tenu des circonstances, je ne vois pas en quoi la non check list imprimée et l'oubli du bracelet sont "répréhensibles", alors que je trouve plus grave que personne ne se soit inquiété plus tôt des personnes à prévenir en cas de décès...
Certaines personnes voient plus facilement la paille dans l’œil des autres, que la poutre dans leur œil ...
La référente ne vérifie donc pas les dossiers des patients de son service
(ni d'ailleurs celle de l'autre service)

Pour moi l'audit blanc de la certification n'excuse en rien ce comportement.

Bon courage pour la suite, mais surtout gardes la tête haute, si tu es sûre d'avoir accompli ton travail correctement.
Sauf pour les dictateurs et les imbéciles, l'ordre n'est pas une fin en soi. Audiard

Sur le net : Contre Ordre Des Infirmiers
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par miminiature »

ladrolesse a écrit :Au moins je suis rassurée de savoir que je ne suis pas la seule à penser comme ça !

Je pense que je vais demander un RDV avec la directrice des soins infirmiers qui m'a adressé ce courrier, mettre les choses au clair car je trouve la procédure un peu abusive...
Salut, Drolesse,,
A mon avis, le problème est pas là, je pense que ta tête ne reviens pas à certaine filles de l'équipe et comme la franchise est de mise dans le milieu on se sert des outils officiels pour te faire fuir. Tu viens de commencer et on est prompt à juger les gens dans le milieu (je me bat contre çà continuellement), tu bosses bien est tu le revendique, ça énerve les anciens qui préfèrent qu'on ne remette pas trop en question leur façon de bosser qui est forcément mise en lumière face à la tienne. Si tu décide d'avoir un entretien avec la DSI, cela voudra dire que tu te justifie donc que tu as tord et si tu ignores cette sanction cela voudra dire que tu l'approuve. Dans les 2 cas tu es grillée, moi à ta place je cherche un autre poste pour travailler avec des personnes humaines et donc compréhensibles. Le coup du bracelet !!! et le médecin qui se la raconte outré alors que sa prescription n'est pas compléte, la valeur si NE > est primordiale dans la prise en charge de la douleur comme pour l'O2 et comme pour la glycémie capillaire etc... sinon c'est l'IDE qui fait appel à ses compétences et à son expérience, alors ça on à pas à te le reprocher !
A force que les IDE se prennent des reproches de la sorte, elles finissent par faire le minimum en scandant "le doc n'a pas fait si, il à pas dit ça ....alors je me prend pas la tête, il à qu'a se débrouiller après tout, tous ça est en dehors de mon champ de compétence !!!" Et on deviens laxiste par obligation et non par ambition. Voilà le tableau que je dresse un peu pessimiste mais pourtant réaliste. Et toi avec ton pseudo t'est cool et tu aime la bonne ambiance et la solidarité entre soignant,normal comme beaucoup d'entre nous, alors trouve toi une place qui correspond à tes attentes , te prends pas la tête et surtout ne te rends pas malade car c'est eux qui ont tord de te traiter de la sorte, la preuve tu vas les planter et j’espère que cela les fera réfléchir sur leur façon d’accueillir les nouveaux. Grosse bises à toi et que la lumière soit avec toi. :lol:
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Leopold Anasthase
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par Leopold Anasthase »

ladrolesse a écrit :-> cette nuit là, à 21h je passe voir la patiente qui est relativement autonome et qui ne demande que très peu de choses. Comme d'habitude je lui laisse 1g de paracétamol qu'elle prend vers 23h (qui est prescrit en systématique) avant de se coucher. Elle m'a rappelé sur les coups de 2h en me disant que la douleur au genou c'était réveillée du fait d'avoir fait un aller-retour aux wc et me réclame d'emblée la morphine prescrite en "si besoin, si EN/EVS sup ou égale à 3".
L'EN est évaluée à 2, et en discutant avec la patiente elle m'avoue que la douleur est très supportable, rien que le fait de s'être rallongée ça va beaucoup mieux.

Bon je me dis quand même je ne vais pas donner 10mg de morphine orodispersible pour une douleur supportable ? Je trouvais ça un peu dommage surtout qu'elle prends déjà des morphiniques en libération prolongé matin et soir! Donc bon je lui explique tout ça et elle me dis qu'elle va écouter mes conseils et qu'elle est d'accord avec moi, qu'elle n'aime pas prendre trop de médicaments etc,etc... Et elle préfère prendre du paracétamol, je lui ai bien dis de ne pas rester douloureuse si le paracétamol ne suffisait pas, que je lui donnerai la morphine dans ce cas.
J'ai tracé tout cela dans le dossier...
Sauf que le lendemain matin le médecin a pété un câble !
Bonjour,

Je n'ai pas tout compris, je vous propose quelques garde-fous concernant la gestion de la douleur :

-les prises de paracetamol doivent être espacées de 6 h ; ça n'est pas un médicament anodin ;

-l'évaluation de la douleur doit être standardisée ; vous choisissez une échelle adaptée et vous l'appliquez telle qu'elle est définie ; par exemple, pour l'échelle numérique, la note 0 est définie par « douleur absente » et la note maximale 10 (ou 100) par « douleur maximale imaginable » ; exemple de mauvaises applications de l'échelle « de 1 à 10, à combien évaluez-vous votre douleur ? », ou « zéro c'est on n'a pas mal, et dix on vous arrache un bras » ;

-la note obtenue à une échelle ne peut pas être réévaluée par le soignant ; par exemple « il me dit qu'il a zéro mais je vois sur son visage qu'il a 4 » ou au contraire « il me dit dix mais il n'a pas l'air si douloureux que ça » ; si vous avez des doutes, vous pouvez vous demander si l'échelle utilisée est adaptée, voire utiliser une autre échelle pour confirmer ou infirmer, mais pas modifier la note obtenue ;

-vu de loin dans le brouillard, je pense que ce qu'on vous reproche, c'est d'avoir ajouté des éléments d'appréciation dans la prescription (« je me dis quand même je ne vais pas donner 10mg de morphine orodispersible pour une douleur supportable ? Je trouvais ça un peu dommage surtout qu'elle prends déjà des morphiniques en libération prolongé matin et soir ») ;

-au total, il faut se rappeler de la finalité du traitement : lutter contre la douleur ; c'est le patient qui a mal, c'est lui qui évalue sa douleur, et in fine c'est lui qui décide du traitement (dans le sens où il peut ne pas le prendre) ;

-par conséquent, il me semble adapté de donner le choix au patient ; « vous avez évalué votre douleur, souhaitez-vous être soulagé ? D'après la prescription médicale, je peux vous donner tel ou tel médicament, que choisissez-vous ? » ; et le patient a le droit de choisir d'avoir un peu mal plutôt que d'être constipé ou vaseux à cause de la morphine ;

-ne pas oublier les problèmes d'anticipation de la douleur (si je laisse persister une douleur faible et que cette douleur évolue en douleur forte, il va être plus difficile de vaincre cette douleur faible) ; si le patient demande des informations, elles doivent être claires et loyales, sans prise de position (par exemple « je n'aime pas la morphine, donc j'évite de lui en donner ») ;

-au total, il faut tracer dans le dossier l'évaluation, le traitement, et éventuellement l'avis du patient.

Ce n'est que mon avis...
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Re: Rappel à l'ordre : Faute grave réelle ou abus de pouvoir

Message par ladrolesse »

mimicra a écrit : Juste besoin d'un éclaircissement :
Ton service est de 23 patients, dont les patients cités ci-dessus ? (déambulants, Alzheimer etc ...?)
Oui j'ai un coté de 14 patients plus ou moins dépendants, le cas de la patiente douloureuse, elle ne présentait pas d'atteinte cognitive donc pleinement consciente de ce qu'elle fait ou dit.
Et un secteur fermé de 9 lits avec les atteintes cognitives plus marquées voire avancées et de type Alzheimer.
mimicra a écrit :]Une IDE référente d'un autre service ?????
Quel légitimité a t elle pour te convoquer à un entretien ??
Disons que c'est une petite clinique, chaque IDE ref a un ou plusieurs services attribué et quand il y en a en congé c'est les autres qui prennent le relais. Et souvent il y en a une qui arrive tôt le matin et fais le tour des équipes de nuit pour savoir s'il y a eu des soucis particuliers ou des équipes de jours incomplètes.
mimicra a écrit :La prescription du médecin était faite sur le logiciel informatique ?
As tu des traces de sa primo prescription?
Il est indispensable que tu puisses l'avoir en main.
Tu as suivi ton rôle propre infirmier
Oui les dossiers sont informatisés, et toute modification reste visible dans le dossier du patient.
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