Stage s4 psy

[anais03]

Bonjour,

A partir de Lundi je débute mon stage de fin de 2ème année en hopital de jour en psychiatrie.
Avez-vous des expériences à partager ? Une journée type ?
Cela me permettrait de me donner une idée....

Merci !!

[Lenalan]

J'ai fait mon stage de S4 en psychiatrie, dont les 5 premières semaines en hôpital de jour (les 5 autres semaines en service d'hospitalisation fermé).

Je pense que l'organisation spécifique dépend des établissements.
Nous c'était organisé par planning à la semaine. Il y avait 4 soignants (2 IDE, 1 AMP, 1 éducateur spécialisé). Chacun avait en charge des ateliers (cuisine, couture, dessin, écriture, sorties, sport.....), où les patients s'inscrivaient pour la période (généralement 3 mois).
On arrivait à 8h30 le matin, il y avait un repas thérapeutique le midi et la journée se terminait à 16h30. En général il y avait un atelier le matin et un atelier l'après-midi. Je restais le plus souvent avec ma référente (IDE bien sûr), mais je pouvais aller dans les ateliers de mon choix pour voir comment ça se passait. L'objectif était qu'à la fin du stage je puisse mener seule plusieurs ateliers thérapeutiques.

[Eghola]

Salut! J'ai fais mon premier stage de S3 en HDJ donc je vais te raconter mon expérience en espérant que ça ne te démotive pas!

L'HDJ où j'étais est ouvert du lundi au vendredi, de 8h45 à 16h30. Il y avait 6 infirmiers pour maximum dans une journée 30 patients. Pas d'AMP ni d'éducateur spécialisé, que des IDE.

La journée type commençait par: une relève rapide sur ce qui s'était passé la veille, l'accueil pendant 30 minutes par 2 des IDE des patients pour essayer de voir comment ils "sont", comment ils se présentent sur le début de la journée. On essaye de parler de l'actualité etc autour d'un café tous ensemble. Après on mettait en place les médiations ou activités selon les jours (Les activités sont ouvertes à tous, les médiations sont ciblées pour certains patients ayant des besoins spécifiques). Je m'occupais personnellement des médicaments pour ceux qui ne les géraient pas seuls (5 patients le matin, 3 le midi) et une fois de temps en temps il y avait les IM à faire. Sur 5 semaines j'ai du en faire 6...

Le midi, ils vont tous au self. 2 IDE les accompagnent. En début d'après-midi, il y avait un moment de musique calme pour ceux qui peuvent se sentir brusqués par le self.
Les après-midi il y avait de temps en temps des activités pour ceux qui le souhaitaient (on a pu aller au cinéma, à la foire de St Etienne, au parc de la tête d'or à Lyon etc) et quelques entretiens. La fin d'après-midi arrive vite, tu fais ta relève écrite sur les entretiens et voila...

[Lenalan]

Salut! J'ai fais mon premier stage de S3 en HDJ donc je vais te raconter mon expérience en espérant que ça ne te démotive pas!

L'HDJ où j'étais est ouvert du lundi au vendredi, de 8h45 à 16h30. Il y avait 6 infirmiers pour maximum dans une journée 30 patients. Pas d'AMP ni d'éducateur spécialisé, que des IDE.

La journée type commençait par: une relève rapide sur ce qui s'était passé la veille, l'accueil pendant 30 minutes par 2 des IDE des patients pour essayer de voir comment ils "sont", comment ils se présentent sur le début de la journée. On essaye de parler de l'actualité etc autour d'un café tous ensemble. Après on mettait en place les médiations ou activités selon les jours (Les activités sont ouvertes à tous, les médiations sont ciblées pour certains patients ayant des besoins spécifiques). Je m'occupais personnellement des médicaments pour ceux qui ne les géraient pas seuls (5 patients le matin, 3 le midi) et une fois de temps en temps il y avait les IM à faire. Sur 5 semaines j'ai du en faire 6...

Le midi, ils vont tous au self. 2 IDE les accompagnent. En début d'après-midi, il y avait un moment de musique calme pour ceux qui peuvent se sentir brusqués par le self.
Les après-midi il y avait de temps en temps des activités pour ceux qui le souhaitaient (on a pu aller au cinéma, à la foire de St Etienne, au parc de la tête d'or à Lyon etc) et quelques entretiens. La fin d'après-midi arrive vite, tu fais ta relève écrite sur les entretiens et voila...

Ma journée ressemblait un peu à ça, sauf qu'on ne donnait aucun médicament et qu'il n'y avait qu'une IM retard, sur un seul patient, qui exigeait exclusivement qu'elle soit faite par un certain IDE, donc j'en ai pas fait

[anais03]

Merci de me faire partager vos expériences.
J'ai une question : est ce qu'on peut faire de l'éducatif ou pas du tout ?

[Lenalan]

Merci de me faire partager vos expériences.
J'ai une question : est ce qu'on peut faire de l'éducatif ou pas du tout ?

C'est le lieu idéal pour valider la compétence 5... Les patients ne sont pas hospitalisés, ils vivent à leur domicile parfois seuls ou en couple, dans des conditions un peu limite, notamment niveau hygiène ou au niveau alimentaire. les ateliers servent aussi à leur montrer qu'on peut transposer des choses à la maison, même avec un petit budget. En cuisine par exemple, on va faire les courses avec eux en faisant un menu avant, en se basant sur le budget calculé pour un repas sur les bases de l'AAH. on leur montre qu'avec quelques euros on peut faire un repas équilibré avec des produits de qualité. ça leur apprend du même coup à faire attention à leur budget (certains ont tendance à tout dépenser rapidement), choisir de bons produits (pas de boite à réchauffer) et ensuite à les assembler et les cuisiner. Et encore au cours de l'atelier lui-même, on travaille sur d'autres notions, comme l'hygiène corporelle, des locaux, le respect des autres participants, la reprise d'une vie sociale en partageant le repas qu'on a préparé pour plusieurs personnes.....


On peut transposer ses notions à tous les ateliers, ce n'est pas du récréatif et de l'occupationnel, il y a une intention d'éducation et d'accompagnement.

[AmThLi]

Merci de me faire partager vos expériences.
J'ai une question : est ce qu'on peut faire de l'éducatif ou pas du tout ?

En pédopsychiatrie, oui.
En psychiatrie adulte certainement pas, les patients ne sont pas des enfants, vous êtes là pour les soigner, ou apprendre à les soigner, pas pour les éduquer.

Lenalan : un groupe thérapeutique ne sert pas à apprendre aux gens à faire la cuisine, même si c'est une conséquence possible, "de surcroît". Ce n'est pas à toi de dire à un patient si ce qu'il bouffe est bon ou pas, surtout quand je vois ce que mangent certain(e)s de mes collègues alors que je croise des patients réputés difficiles au marché.

Prendre l'intitulé du groupe, ou pire, le penser au pied de la lettre, c'est une pure folie. Comme disait l'autre, "si un groupe actualités se prend pour le groupe cuisine, il est fou, mais si le groupe cuisine se prend pour le groupe cuisine, il est encore plus fou !". Réfléchissez-y.

[Lenalan]

L'éducation thérapeutique ne s'adresse pas qu'aux enfants...

En tout cas peut-être que les IDE que j'ai rencontré dans cet endroit sont à côté de la plaque, mais ils m'ont expliqué les ateliers cuisine comme ça (pas d'apprendre la cuisine, mais de réapprendre à cuisiner même si c'est pour soi tout seul, en respectant un budget etc...) et j'ai validé ma compétence 5 (éducation thérapeutique) dans ces ateliers

[AmThLi]

Oui très bien mais je ne suis pas d'accord avec cette approche utilitariste et pour moi purement comportementaliste des groupes thérapeutiques.
La vraie utilité d'un groupe cuisine c'est de faire quelque chose ensemble (espace de circulation de la parole, je suis d'humeur taquine donc pour parler en termes psychanalytiques : de circulation du phallus*), pour le plus grand nombre, justement pas que pour soi, mais pour tout le monde ,ce qui implique d'avoir du désir pour les autres, et donc pour l'Autre, et que ce désir ne soit pas d'une réciprocité absolue (genre : "tu laves mon linge, je te fais à bouffer").
C'est toute la question, en particulier dans la psychose, du sacro-saint tiers (ou fonction symbolique).
Je renvoie à la lecture de Gisela Pankow et de Jean Oury (et ouais, la psychiatrie, ça s'apprend pas dans les manuels pour étudiants) : sur la question de la greffe de désir.

Que le patient en retire quelques idées pour tenir son budget c'est bien, mais c'est pas prioritaire. Il y a d'autres espaces pour travailler cette question.
Vu que c'est un de mes axes de travail principaux en service, je sais un peu de quoi je parle, j'y fous les pieds depuis cinq ans, dans ce type de groupes, et j'en mène deux de front depuis deux ans.

Pour valider sa compétence 5 ce n'est pas dur, il suffit de faire ce qu'on te demande pour ça. Si j'avais été ton référent, tu l'aurais validée aussi, mais autrement et certainement pas avec de l'éducation thérapeutique.

Enfin, je suis désolé de faire mon schtroumpf à lunettes, mais l'éducation, c'est pour les enfants. Même si on dit le contraire dans ces usines technocratiques que sont les IFSI et les ARS/HAS.

*Cf Lacan sur le phallus comme instance imaginaire signifiant le manque symbolique constitutif du sujet et ouvrant la voie au désir. Quand on parle, ça vient toujours à manquer.

C'était la minute intello.

[augusta]

Je suis d'accord avec tout ce que vient d'écrire AmThLi.
Qui suis-je pour dire qu'aujourd'hui je vais faire de l'éducation à telle personne sur tel thème?

Eh oui!
Un atelier cuisine ne devrait être qu'un prétexte!
Un prétexte à la rencontre de l'Autre.
Le problème se pose si ils sont pratiqués par des "mamans" .....et non par ce que devrait être une IDE en psy....

[anais03]

Donc pour vous l'éducation thérapeutique (exemple atelier médicament...), ce n'est pas vraiment de l'éducation?

[AmThLi]

Non et si vous vous imaginez apprendre quoi que ce soit à des gens qui prennent des médicaments depuis des années parfois, vous vous plantez totalement.
Vous n'avez pas à les éduquer, vous pouvez leur donner des infos (qu'ils ont souvent déjà), c'est tout.

[Eghola]

Ouah le ton... Ca donne envie...

et ouais, la psychiatrie, ça s'apprend pas dans les manuels pour étudiants

Je suis bien d'accord avec ça! C'est surement pour ça d'ailleurs que beaucoup ont du mal avec la Psy dans les différentes promo... (Je parle d'une généralité seulement des 3 promos que je connais, c'est à dire de mon institut hein). Je pense que les 3 années d'infirmière psy pure et dure n'était vraiment pas une mauvaise idée... Les diplômés seraient surement plus renseignés que nous ne le sommes à l'heure actuelle.

Personnellement je n'ai vraiment pas eu l'impression de faire d'éducation thérapeutique. J'ai d'ailleurs eu beaucoup de mal avec ce stage qui s'est pourtant très bien déroulé vis à vis de l'équipe et des patients, mais beaucoup de mal à trouver mon role SOIGNANT. Pour moi j'avais, 80% du temps, un rôle d'accompagnateur, presque d'éducateur... Mais difficilement un rôle infirmier.
Evidemment, ce n'est que mon ressenti de pauvre étudiante