Patiente victime de violence conjugale

[Elenasticot]

Bonjour,
Je rentre en septembre et depuis que j'ai eu mon concours je me remets énormément en question. Je n'ai que 19ans et j'ai très peur de ne pas pouvoir me gérer si je rencontrer une personne victime de violences conjugales.
J'ai moi même eu un compagnon très violent et je m'en remets tout juste grâce à mon chéri actuel, c'est encore très sensible alors je redoute un peu...

Avez-vous déjà eu des cas de violences conjugales pendant vos stages?

C'est peut être bête pour certains mais je peux à peine regarder un reportage ou un film qui traite de ce sujet.

[wyllette]

oui, + sur enfants
le mieux est de voir un psychologue pendant ta formation pour prendre de la distance et ne pas d identifier à ces femmes ... même si tu penses que tu les comprendrais mieux ...
tu pourrais aussi rencontrer durant des stages , des maris qui ont ete violents ... et pas uniquement en UCSA ...
chaque femme est cependant unique, avec des situations uniques meme si ces situations peuvent se ressembler

[Creol]

Bonjour,
Je rentre en septembre et depuis que j'ai eu mon concours je me remets énormément en question. Je n'ai que 19ans et j'ai très peur de ne pas pouvoir me gérer si je rencontrer une personne victime de violences conjugales.
J'ai moi même eu un compagnon très violent et je m'en remets tout juste grâce à mon chéri actuel, c'est encore très sensible alors je redoute un peu...

Avez-vous déjà eu des cas de violences conjugales pendant vos stages?

C'est peut être bête pour certains mais je peux à peine regarder un reportage ou un film qui traite de ce sujet.

On a tous nos peurs. Mon ancienne compagne est décédée a cause de la drépanocytose j'étais veuf à même pas 22 ans. J'ai fait mes études d'infirmiers dans un département d'outre mer où il y pas mal de personne souffrant de cette maladie.
D'autres ne pouvaient pas "piquer" des petits enfants car elles avaient elle même desenfants en bas âge. D'autres avaient du mal avec les personnes âgées.....

Si l'occasion se présente, dite à l'équipe qui vous encadre vos limites. Il y a des gens capable de vous aider dans ces moments là.

Mais n'oubliez pas que la formation et votre métier vous demande de soigner tout le monde. Le pire comme le mauvais. Demain peut être que vous soignerez votre bourreau.
Dans ces cas là, on peut très bien passer la main à un autre collègue.
Tout est dans le dialogue.

Bon courage.

[Elenasticot]

Merci pour vos conseils, je veux vraiment pouvoir gérer ça parce que je veux absolument pas me mettre des barrières dans les soins.
Après j'aurais peut être pas le même ressenti une fois devant la situation, j'espère en tout cas ^^

[Lenalan]

Oui j'ai eu pas mal de cas de femmes victimes de violences conjugales, une fois en service de médecine (elle n'avait rien mais avait pris des coups la veille et aux urgences ils avaient décidé de l'hospitaliser quelques jours pour ne pas qu'elle rentre chez elle). J'en ai vu aussi beaucoup beaucoup aux urgences..... Tu auras aussi peut-être malheureusement, des auteurs de violences conjugales (ivres, aux urgences)

Dans ce métier on rencontrera très souvent des situations qui font écho à notre propre histoire et on pourrait faire un transfert. J'ai eu un père malade d'alcool, j'ai fait des stages où j'ai rencontrée beaucoup de malades d'alcool (en alcoologie et en psychiatrie notamment, mais il y en a partout) et aux urgences des gens ramassés ivres sur la voie publique qu'on devait prendre en soins, ça m'a rappelé quelques mauvais souvenirs et des fois quand la ressemblance physique ou le comportement était proche, j'étais très embêtée, j'avais du mal à garder la distance et j'aurais eu tendance à mal leur parler et perdre mon professionnalisme.....

On a tous nos histoires de vie, sans exception, on a tous nos limites (ma limite c'est les enfants, je les évite un maximum, aux urgences quand il fallait aider à recoudre un enfant, je pleurais avec les parents sans même me retenir, alors pour des maladies plus graves ou des décès d'enfants, c'est pas la peine, j'y vais pas).
Il est important de trouver une distance professionnelle, mais on a le droit aussi d'avoir nos limites.

[Elenasticot]

Oui j'ai eu pas mal de cas de femmes victimes de violences conjugales, une fois en service de médecine (elle n'avait rien mais avait pris des coups la veille et aux urgences ils avaient décidé de l'hospitaliser quelques jours pour ne pas qu'elle rentre chez elle). J'en ai vu aussi beaucoup beaucoup aux urgences..... Tu auras aussi peut-être malheureusement, des auteurs de violences conjugales (ivres, aux urgences)

Dans ce métier on rencontrera très souvent des situations qui font écho à notre propre histoire et on pourrait faire un transfert. J'ai eu un père malade d'alcool, j'ai fait des stages où j'ai rencontrée beaucoup de malades d'alcool (en alcoologie et en psychiatrie notamment, mais il y en a partout) et aux urgences des gens ramassés ivres sur la voie publique qu'on devait prendre en soins, ça m'a rappelé quelques mauvais souvenirs et des fois quand la ressemblance physique ou le comportement était proche, j'étais très embêtée, j'avais du mal à garder la distance et j'aurais eu tendance à mal leur parler et perdre mon professionnalisme.....

On a tous nos histoires de vie, sans exception, on a tous nos limites (ma limite c'est les enfants, je les évite un maximum, aux urgences quand il fallait aider à recoudre un enfant, je pleurais avec les parents sans même me retenir, alors pour des maladies plus graves ou des décès d'enfants, c'est pas la peine, j'y vais pas).
Il est important de trouver une distance professionnelle, mais on a le droit aussi d'avoir nos limites.

C'est ce que je me disais, chacun à des situations qu'il ne peut pas supporter ou qu'il préfère éviter, mais je me dis qu'en tant qu'étudiante je pourrais pas trop me permettre de faire la difficile ou d'imposer mes blocages, il faudra bien un moment où je vais devoir passer outre.
En tout cas merci pour votre témoignage, peut-être qu'au contraire je supporterai mieux le contact avec ces patientes ou tout le contraire, je verrai bien ^^
J'espère juste ne pas perdre mon sang-froid si je viens qu'à rencontrer un homme violent avec sa femme, j'ai déjà un caractère trempé alors là

[Lenalan]

Même en tant qu'étudiante tu peux avoir tes limites, tu es humaine et j'espère que les professionnels en face de toi le seront aussi

[Malowww]

Quand je lis ton sujet, cela fait echo à une situation que j'ai rencontrée.

En stage aux urgences, j'ai accueilli une femme qui se présentait pour une agression et disait souffrir de son bras. Le service était débordé, et je savais gérer l'accueil des patients... Donc j'ai pris mes petits papiers, j'ai fait on dossier, tout allait bien et là.. de but en blanc, elle me dit qu'elle a été violée.

Du haut de ma 2ème année, je me suis sentie bien c*nne.
Pour ajouter à mon problème, l'IDE était occupée avec une sédation avec le médecin et l'aide soignante faisait je ne sais plus quoi. J'étais seule et j'ai fait comme j'ai pu.

Cette situation à fait l'objet d'une analyse de pratique et j'ai pu réfléchir à des axes d'amélioration et à mes interrogations.
Ce qu'il en ressort, c'est que même si durant toute la prise en soins de cette dame j'étais terriblement choquée de son histoire, je me suis sens cesse dit "c'est SON histoire, pas la tienne. Fais ton travail et tu auras la possibilité après de t'effondrer"
Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai tenu.

Je ne te souhaite pas rencontrer cette bête noire qui est la tienne, mais affronter mon cauchemar a été salutaire pour ma part

[Leopold Anasthase]

Bonjour,

Comme le dit Creol, on a tous ses peurs, ses limites, des sujets qui entrent en résonance avec son vécu, son inconscient... Beaucoup évoquent les violences faites aux femmes ou aux enfants. D'autres situations peuvent être très violentes, soigner une personne que l'on connaît, un proche, un collègue... Soigner non pas la victime mais l'agresseur...

Dans notre métier, nous vivons des situations plus ou moins difficiles à gérer. De bons conseils vous ont été prodigués (prendre de la distance, avec éventuellement une aide). Je vous propose une autre idée : pour chaque patient, avoir comme objectif de donner des bons soins. Autrement exprimé, ne pas perdre de vue ses objectifs.

[Elenasticot]

Quand je lis ton sujet, cela fait echo à une situation que j'ai rencontrée.

En stage aux urgences, j'ai accueilli une femme qui se présentait pour une agression et disait souffrir de son bras. Le service était débordé, et je savais gérer l'accueil des patients... Donc j'ai pris mes petits papiers, j'ai fait on dossier, tout allait bien et là.. de but en blanc, elle me dit qu'elle a été violée.

Du haut de ma 2ème année, je me suis sentie bien c*nne.
Pour ajouter à mon problème, l'IDE était occupée avec une sédation avec le médecin et l'aide soignante faisait je ne sais plus quoi. J'étais seule et j'ai fait comme j'ai pu.

Cette situation à fait l'objet d'une analyse de pratique et j'ai pu réfléchir à des axes d'amélioration et à mes interrogations.
Ce qu'il en ressort, c'est que même si durant toute la prise en soins de cette dame j'étais terriblement choquée de son histoire, je me suis sens cesse dit "c'est SON histoire, pas la tienne. Fais ton travail et tu auras la possibilité après de t'effondrer"
Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai tenu.

Je ne te souhaite pas rencontrer cette bête noire qui est la tienne, mais affronter mon cauchemar a été salutaire pour ma part

Rien que de lire ça ça me fait vraiment peur.. Félicitations d'avoir réussi à gérer la situation avec ton peu d'expérience en tout cas!
Merci pour ton temoignage