Lettre à Monsieur Fillon
Modérateur : Modérateurs
Lettre à Monsieur Fillon
Bonjour à toutes et à tous.
Face aux résultats des primaires et aux vues du sombre avenir politique qui nous tends les bras, j'ai tenu à écrire un petit mot, au départ à visée "thérapeutique" concernant mes angoisses sur notre métier qui semble bien mal se profiler dans les années à venir. Ces angoisses ont pris la forme d'une lettre que j'ai pu adresser à Monsier Fillon, "représentant" de la droite en 2017, et dont je vous propose la lecture très humblement. Il y a sûrement quelques fautes qui se baladent dans le texte, de même que quelques tournures qui ne s'écrivent pas ... Qu'importe, c'était avant tout thérapeutique, et je pense ne pas être le seul à avoir ce fond de pensée. Vous souhaitant bonne lecture et indulgence quant au contenu.
Cher Monsieur Fillon
Je suis infirmier, jeune diplômé, et je vis chaque jour l'ignorance des bureaucrates dictant des lois aberrantes qui osent juger du bien-fondé de notre travail tout en ne mettant jamais le pied dans nos hôpitaux. Il y a quelques années, naissait un scandale sur Monsieur Hollande et ses lunettes qui n'étaient pas "made in France", mais qu'en est-il de nos politiciens qui se font soigner en cliniques privées avec un personnel entièrement détaché à leurs bons soins, et qui ne connaissent rien au monde public hospitalier ?
Parlons-en Monsieur Fillon, parlons de ce monde qui vous est inconnu et que je côtoie tous les jours. Parlons de ce monde que vous ôsez remettre en question, avec culot, nous demandant de "faire un effort". Des efforts Monsieur Fillon, nous en faisons tous les jours. Infirmiers, aides-soignants, agents de soins hospitaliers, médecins, cadres de santés, kiné, nous sommes tous à la même enseigne. Toujours plus de patients, des conditions de travail scandaleuses, des heures supplémentaires qui s'accumulent, pour un personnel soignant de moins en moins nombreux. Parlons des milliers de départ en retraite non renouvelés en 2017. Vous ne voyez toujours pas ? Laissez-moi vous éclairer.
Nous commençons notre service, pour une grande partie, aux environs de 6h du matin. J’entame mon service, découvre mes 15 patients du jour, et commence, après quelques transmissions avec ma collègue de nuit, à faire "mon tour". Le tour, c'est aller voir chaque patient, lui donner ses traitements, prendre l'ensemble de ses constantes (pouls, tension, saturation en oxygène, température, évaluation de la douleur, etc), lui demander comment il a dormi, vérifier la préparation à d'éventuels examens (départ en dialyse, opération, etc). Aux environs de 9h00, le tour à peine terminé (car oui, un patient ne prends pas 2 minutes à être vu, aussi incroyable que cela puisse paraître), le ou les médecins arrivent. Il faut leur faire un rapide topo de ce qui s'est passé la nuit, et le matin, leur dire qui va mal, pourquoi, ce qu'on a fait ou non, etc. Le médecin commence à son tour sa "visite", tandis que nous, "petites mains", nous nous affairons à réaliser la quantité de soins du jour. Les pansements sont en général ce qu'il y a de plus chronophage, car souvent, les patients arrivent avec des plaies. Et pas des petites plaies, non ... Savez-vous ce qu'est un VAC Monsieur Fillon ? Savez-vous le temps que cela prends à être mis en place ?
Les médecins, pendant leurs visites, nous donnent au cours de la matinée de nouvelles directives. Bilans sanguins urgents, transfusion, lavements, pose de sonde à demeure, tout cela additionné à notre dose de travail fixe. Pour vous donner un ordre d'idée, une transfusion, c'est minimum 30 minutes passées dans la chambre d'un seul patient, avec une surveillance et un passage obligatoire minimum toutes les 15 minutes ensuite. Une pose de sonde, c'est environ 20 minutes, à nouveau chez un seul patient.
Et tout cela, ne prends évidemment pas en compte le fait que la mamie du 48 fait des baisses de tensions et qu'il faut lui faire un test d'hypotension orthostatique. Ca ne prends pas en compte le fait que le papy à la 63 a une chimiothérapie et qu'il faut lui poser un gripper (temps moyen pour la pose, environ 30 minutes, à nouveau). Ça ne prends pas en compte le fait que le pousse seringue à la 38 sonne depuis 40 minutes, et que la personne ne reçoit donc plus de midazolam depuis un bon moment ...
Il est déjà 11h30, les plateaux repas arrivent bientôt et je n'ai toujours pas finis le travail du matin. Qu'importe, je dois repartir, faire un nouveau "tour". Je passe voir tous les patients, leur distribue leurs traitements de midi, réalise les glycémies des personnes diabétiques avant (si tant est que ce soit possible) le repas ...
Le tour est enfin terminé ! Il me reste encore des soins ... La relève des prescriptions médicales du matin n'est toujours pas faites, les transmissions ciblées non plus ... Et voilà qu'arrive Madame Machin, attendue à la chambre 62 qui nous vient des urgences ... Je vais la voir, me présente, réalise le recueil de données (ensemble de toutes les informations essentielles à son hospitalisation), prends l'ensemble de ses constantes et réalise son électrocardiogramme d'entrée. Je pose tout cela sur le bureau du médecin, qui est partit mangé. Mes soins du matin ne sont toujours pas terminés. Mon estomac hurle. Il faut dire que le petit déjeuner était à 5h du matin, et qu'il est maintenant 13h40 heures. Je me rends compte aussi que, depuis 5h du matin, je n'ai pas eu le temps d'aller uriner, et qu'il serait bien d'y penser à un moment ... Mais pas le temps ! 5 minutes, le temps d'aller aux toilettes, faire ce qu'il faut, se laver les mains ... Non, ça peut attendre !
J'écris brièvement quelques transmissions, quand déjà mes collègues d'après midi arrivent. Je transmet les informations à celle qui aura le plaisir de reprendre mon secteur et lui précise que malgré toute la bonne volonté du monde, il reste certains soins à effectuer. Souvent, elles savent que le rythme du matin est intense et ne sont pas réfractaires à cela, néanmoins, c'est quelque chose que je n'aime pas. Je n'aime pas ne pas finir mon travail et laisser des soins à des collègues qui ont, elles aussi, une longue liste de tâches à effectuer. Il est 14h30. Je finis la relève des prescriptions, met de l'ordre dans la feuille de transmission, finit de tracer les événements du matin, et il est déjà 15h00.
Je sors du service avec 45 minutes supplémentaires, et n'ayant pas eu le temps de manger (pause repas de 30 minutes décomptée du temps de travail, mais travaillée malgré tout ...).
Voilà Monsieur Fillon, voilà une matinée calme comme il s'en passe à l'hôpital. Je ne parle pas des journées "de merde", celles qui nous font regretter de nous être lever le matin, celles où 2 patients chauffent à 38.7, celles où sur une matinée nous avons 2 sorties et 2 entrées, celles où on a un pansement VAC avec pont, celles où le patient impicable se dé-perfuse etc etc ...
Je ne parlerais pas non plus des stagiaires et de la nécessité que nous avons à transmettre nos savoirs aux futurs diplômés ... Je sors il y a peu de l'école et ne sait que trop bien que la position de stagiaire est difficile. A vrai dire, je comprends de plus en plus que certaines infirmières refusent d'encadrer des élèves tant la "perte de temps" occasionnée peut être délétère. Le pire, ce n'est pas qu'elles refusent par manque d'envie, mais bien parce qu'encadrer prends du temps, et que le temps, nous ne l'avons pas. Alors quand j'entends "tout le monde doit faire un effort, travailler plus et gagner un peu moins. Je n'accepte pas qu'on dise que c'est impossible", je me suis senti, n'ayons pas peur des mots, scandalisé.
Parlons maintenant de la possibilité des ministres de cumuler différents mandats (tous rémunérés, tant qu'à faire), et de siéger à l'assemblée (quand ils daignent s'y présenter) en dormant, en utilisant leurs smartphones et j'en passe. Revenons maintenant si vous le voulez bien au fait que sur une matinée je me refuse d'aller aux toilettes par simple manque de temps ...
Parlons aussi de la difficulté à placer nos enfants à garder quand nous travaillons. Commencer à 6h du matin signifie déposer son enfant à garder à 5h45 maximum. Terminer à 21h15 signifie récupérer son enfant à 21h30 minimum. Parlons du rythme de ces enfants, qui n'ont pas choisis le métier de leurs parents, mais qui le subissent malgré tout. Parlons encore, si vous le voulez-bien, des crèches et garderies internes à certains hôpitaux qui n'ouvrent qu'à 8h le matin et qui clôturent à 19h, fermant ainsi les portes de la garderies à la majeure partie du personnel soignant (infirmières, aides-soignantes, agents de soins hospitalier), pour ne limiter l'accès qu'aux enfants de médecins, secrétaires médicales et cadres de santé.
Sachez enfin Monsieur Fillon, que je suis résident en Haute Savoie, un département où les loyers sont particulièrement élevés qui profite et paye de la proximité avec la Suisse. Profite car les salaires en Suisse sont bien plus élevés qu'en France. Paye car le prix de l'immobilier est très élevé justement à cause du marcher de l'offre et de la demande.
J'ai étudié en France, ai été diplômé en France, et j'exerce en France. C'est un choix personnel, car c'est la France qui a financé mon diplôme, et non la Suisse. La tentation est grande néanmoins, car un infirmier en France touche entre 1500 et 1600€ net en début de carrière, tandis qu'en Suisse, il touche environ le triple. J'aime mon pays, j'aime mon travail, pour autant, si votre projet d'augmentation du taux horaire est mené à bien, sans augmentation de salaire (39 heures payées 35), alors je n'aurais aucun scrupule à passer la frontière chaque jour.
Ne voyez pas là Monsieur Fillon quelconque menace de ma part. Sachez simplement que, comme pour votre projet de loi 2005-2006 sur la réforme de l'éducation nationale, je m’opposerais à ce projet, qui me semble hors de toute logique et cohérence. Comme le disait Anne Roumanoff récemment "heureusement que les infirmières ne s'occupent pas des malades comme l'état s'occupe des hôpitaux, sans quoi on arriverait enrhumé, on repartirait amputé", mais tout cela risquerait de changer avec cette réforme que vous semblez tant vouloir appliquer.
Face aux résultats des primaires et aux vues du sombre avenir politique qui nous tends les bras, j'ai tenu à écrire un petit mot, au départ à visée "thérapeutique" concernant mes angoisses sur notre métier qui semble bien mal se profiler dans les années à venir. Ces angoisses ont pris la forme d'une lettre que j'ai pu adresser à Monsier Fillon, "représentant" de la droite en 2017, et dont je vous propose la lecture très humblement. Il y a sûrement quelques fautes qui se baladent dans le texte, de même que quelques tournures qui ne s'écrivent pas ... Qu'importe, c'était avant tout thérapeutique, et je pense ne pas être le seul à avoir ce fond de pensée. Vous souhaitant bonne lecture et indulgence quant au contenu.
Cher Monsieur Fillon
Je suis infirmier, jeune diplômé, et je vis chaque jour l'ignorance des bureaucrates dictant des lois aberrantes qui osent juger du bien-fondé de notre travail tout en ne mettant jamais le pied dans nos hôpitaux. Il y a quelques années, naissait un scandale sur Monsieur Hollande et ses lunettes qui n'étaient pas "made in France", mais qu'en est-il de nos politiciens qui se font soigner en cliniques privées avec un personnel entièrement détaché à leurs bons soins, et qui ne connaissent rien au monde public hospitalier ?
Parlons-en Monsieur Fillon, parlons de ce monde qui vous est inconnu et que je côtoie tous les jours. Parlons de ce monde que vous ôsez remettre en question, avec culot, nous demandant de "faire un effort". Des efforts Monsieur Fillon, nous en faisons tous les jours. Infirmiers, aides-soignants, agents de soins hospitaliers, médecins, cadres de santés, kiné, nous sommes tous à la même enseigne. Toujours plus de patients, des conditions de travail scandaleuses, des heures supplémentaires qui s'accumulent, pour un personnel soignant de moins en moins nombreux. Parlons des milliers de départ en retraite non renouvelés en 2017. Vous ne voyez toujours pas ? Laissez-moi vous éclairer.
Nous commençons notre service, pour une grande partie, aux environs de 6h du matin. J’entame mon service, découvre mes 15 patients du jour, et commence, après quelques transmissions avec ma collègue de nuit, à faire "mon tour". Le tour, c'est aller voir chaque patient, lui donner ses traitements, prendre l'ensemble de ses constantes (pouls, tension, saturation en oxygène, température, évaluation de la douleur, etc), lui demander comment il a dormi, vérifier la préparation à d'éventuels examens (départ en dialyse, opération, etc). Aux environs de 9h00, le tour à peine terminé (car oui, un patient ne prends pas 2 minutes à être vu, aussi incroyable que cela puisse paraître), le ou les médecins arrivent. Il faut leur faire un rapide topo de ce qui s'est passé la nuit, et le matin, leur dire qui va mal, pourquoi, ce qu'on a fait ou non, etc. Le médecin commence à son tour sa "visite", tandis que nous, "petites mains", nous nous affairons à réaliser la quantité de soins du jour. Les pansements sont en général ce qu'il y a de plus chronophage, car souvent, les patients arrivent avec des plaies. Et pas des petites plaies, non ... Savez-vous ce qu'est un VAC Monsieur Fillon ? Savez-vous le temps que cela prends à être mis en place ?
Les médecins, pendant leurs visites, nous donnent au cours de la matinée de nouvelles directives. Bilans sanguins urgents, transfusion, lavements, pose de sonde à demeure, tout cela additionné à notre dose de travail fixe. Pour vous donner un ordre d'idée, une transfusion, c'est minimum 30 minutes passées dans la chambre d'un seul patient, avec une surveillance et un passage obligatoire minimum toutes les 15 minutes ensuite. Une pose de sonde, c'est environ 20 minutes, à nouveau chez un seul patient.
Et tout cela, ne prends évidemment pas en compte le fait que la mamie du 48 fait des baisses de tensions et qu'il faut lui faire un test d'hypotension orthostatique. Ca ne prends pas en compte le fait que le papy à la 63 a une chimiothérapie et qu'il faut lui poser un gripper (temps moyen pour la pose, environ 30 minutes, à nouveau). Ça ne prends pas en compte le fait que le pousse seringue à la 38 sonne depuis 40 minutes, et que la personne ne reçoit donc plus de midazolam depuis un bon moment ...
Il est déjà 11h30, les plateaux repas arrivent bientôt et je n'ai toujours pas finis le travail du matin. Qu'importe, je dois repartir, faire un nouveau "tour". Je passe voir tous les patients, leur distribue leurs traitements de midi, réalise les glycémies des personnes diabétiques avant (si tant est que ce soit possible) le repas ...
Le tour est enfin terminé ! Il me reste encore des soins ... La relève des prescriptions médicales du matin n'est toujours pas faites, les transmissions ciblées non plus ... Et voilà qu'arrive Madame Machin, attendue à la chambre 62 qui nous vient des urgences ... Je vais la voir, me présente, réalise le recueil de données (ensemble de toutes les informations essentielles à son hospitalisation), prends l'ensemble de ses constantes et réalise son électrocardiogramme d'entrée. Je pose tout cela sur le bureau du médecin, qui est partit mangé. Mes soins du matin ne sont toujours pas terminés. Mon estomac hurle. Il faut dire que le petit déjeuner était à 5h du matin, et qu'il est maintenant 13h40 heures. Je me rends compte aussi que, depuis 5h du matin, je n'ai pas eu le temps d'aller uriner, et qu'il serait bien d'y penser à un moment ... Mais pas le temps ! 5 minutes, le temps d'aller aux toilettes, faire ce qu'il faut, se laver les mains ... Non, ça peut attendre !
J'écris brièvement quelques transmissions, quand déjà mes collègues d'après midi arrivent. Je transmet les informations à celle qui aura le plaisir de reprendre mon secteur et lui précise que malgré toute la bonne volonté du monde, il reste certains soins à effectuer. Souvent, elles savent que le rythme du matin est intense et ne sont pas réfractaires à cela, néanmoins, c'est quelque chose que je n'aime pas. Je n'aime pas ne pas finir mon travail et laisser des soins à des collègues qui ont, elles aussi, une longue liste de tâches à effectuer. Il est 14h30. Je finis la relève des prescriptions, met de l'ordre dans la feuille de transmission, finit de tracer les événements du matin, et il est déjà 15h00.
Je sors du service avec 45 minutes supplémentaires, et n'ayant pas eu le temps de manger (pause repas de 30 minutes décomptée du temps de travail, mais travaillée malgré tout ...).
Voilà Monsieur Fillon, voilà une matinée calme comme il s'en passe à l'hôpital. Je ne parle pas des journées "de merde", celles qui nous font regretter de nous être lever le matin, celles où 2 patients chauffent à 38.7, celles où sur une matinée nous avons 2 sorties et 2 entrées, celles où on a un pansement VAC avec pont, celles où le patient impicable se dé-perfuse etc etc ...
Je ne parlerais pas non plus des stagiaires et de la nécessité que nous avons à transmettre nos savoirs aux futurs diplômés ... Je sors il y a peu de l'école et ne sait que trop bien que la position de stagiaire est difficile. A vrai dire, je comprends de plus en plus que certaines infirmières refusent d'encadrer des élèves tant la "perte de temps" occasionnée peut être délétère. Le pire, ce n'est pas qu'elles refusent par manque d'envie, mais bien parce qu'encadrer prends du temps, et que le temps, nous ne l'avons pas. Alors quand j'entends "tout le monde doit faire un effort, travailler plus et gagner un peu moins. Je n'accepte pas qu'on dise que c'est impossible", je me suis senti, n'ayons pas peur des mots, scandalisé.
Parlons maintenant de la possibilité des ministres de cumuler différents mandats (tous rémunérés, tant qu'à faire), et de siéger à l'assemblée (quand ils daignent s'y présenter) en dormant, en utilisant leurs smartphones et j'en passe. Revenons maintenant si vous le voulez bien au fait que sur une matinée je me refuse d'aller aux toilettes par simple manque de temps ...
Parlons aussi de la difficulté à placer nos enfants à garder quand nous travaillons. Commencer à 6h du matin signifie déposer son enfant à garder à 5h45 maximum. Terminer à 21h15 signifie récupérer son enfant à 21h30 minimum. Parlons du rythme de ces enfants, qui n'ont pas choisis le métier de leurs parents, mais qui le subissent malgré tout. Parlons encore, si vous le voulez-bien, des crèches et garderies internes à certains hôpitaux qui n'ouvrent qu'à 8h le matin et qui clôturent à 19h, fermant ainsi les portes de la garderies à la majeure partie du personnel soignant (infirmières, aides-soignantes, agents de soins hospitalier), pour ne limiter l'accès qu'aux enfants de médecins, secrétaires médicales et cadres de santé.
Sachez enfin Monsieur Fillon, que je suis résident en Haute Savoie, un département où les loyers sont particulièrement élevés qui profite et paye de la proximité avec la Suisse. Profite car les salaires en Suisse sont bien plus élevés qu'en France. Paye car le prix de l'immobilier est très élevé justement à cause du marcher de l'offre et de la demande.
J'ai étudié en France, ai été diplômé en France, et j'exerce en France. C'est un choix personnel, car c'est la France qui a financé mon diplôme, et non la Suisse. La tentation est grande néanmoins, car un infirmier en France touche entre 1500 et 1600€ net en début de carrière, tandis qu'en Suisse, il touche environ le triple. J'aime mon pays, j'aime mon travail, pour autant, si votre projet d'augmentation du taux horaire est mené à bien, sans augmentation de salaire (39 heures payées 35), alors je n'aurais aucun scrupule à passer la frontière chaque jour.
Ne voyez pas là Monsieur Fillon quelconque menace de ma part. Sachez simplement que, comme pour votre projet de loi 2005-2006 sur la réforme de l'éducation nationale, je m’opposerais à ce projet, qui me semble hors de toute logique et cohérence. Comme le disait Anne Roumanoff récemment "heureusement que les infirmières ne s'occupent pas des malades comme l'état s'occupe des hôpitaux, sans quoi on arriverait enrhumé, on repartirait amputé", mais tout cela risquerait de changer avec cette réforme que vous semblez tant vouloir appliquer.
Re: Lettre à Monsieur Fillon
Le papy du 63
La mamy du 48
Madame machin
...

Ceci écrit, fillon a 62ans, Hollande aussi, juppé 71... seraient ils des papys de la République ????
La mamy du 48
Madame machin
...

Ceci écrit, fillon a 62ans, Hollande aussi, juppé 71... seraient ils des papys de la République ????
