Etre un homme dans l'EN

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Mat_yeux
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Etre un homme dans l'EN

Message par Mat_yeux »

Bonjour a tous

Je souhaite quitter ma place actuelle dans la FPH et je souhaiterai me reconvertir dans le scolaire. Hors voila je suis un homme et je me demande si cela ne pourrait pas être un frein pour les jeunes filles adolescentes plus particulierement.

Et ma mère ma dis ce matin "hola la t'a pas peur avec toutes les histoires qu'il y a avec les jeunes filles avec,...... " sous entendu histoire attouchement et compagnie. Du coup ca le fait un peu flipper. C'est vrai que en tant qu'homme ont est beaucoup plus exposé a ce genre de problème que les femmes......

Qu'en pensez vous ?
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lulunatik
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par lulunatik »

On pourrait se demander en tant qu'ide femme si ça pose un problème de travailler avec des ados garçons en pleine puberté ou de jeunes adultes en lycée ou à l'université.
Pourquoi les ados filles seraient + à problème que les garçons ?
Quand un ide s'occupe d'enfants ou jeunes filles à la FPH, est-ce que ça pose problème, car parfois l'ide est seul avec la patiente dans la chambre, celle-ci étant même en "petite tenue"....
A l'EN on fait surtout de l'écoute et du petit soin, donc pas de rapprochement physique avec les jeunes.
Nous somme dans l'établissement en tant que professionnel, c'est tout. Il y a des hommes ide à l'EN, et aucun problème connu à ce jour.
Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple
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nuage012
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par nuage012 »

Se poser la question c'est déjà avoir les réponses pour faire face !

Il ne faut pas se voiler la face, je pense pour ma part que les soignants hommes ont plus de risque que les soignants femme d'être accusés de comportements déplacés.

Je me souviens d'un médecin généraliste qui dans certains rares cas laissait la porte entrouverte entre le bureau de sa secrétaire et sa salle d'auscultation car il y avait une ou deux patientes dont le comportement aurait pu poser problème.

Une femme ou une adolescente qui porte de fausses accusations a généralement été victime d'agression sexuelle par le passé. Etre soignant c'est savoir reconnaître ce type de profil pour aider ses femmes qui sont des victimes et ont besoin d'une prise en charge adaptée et également se protéger en tant que soignant homme.

Etre un homme et soigner de jeunes femmes , je ne trouve pas que cela soit un problème mais il faut être vigilant à son comportement.
Mat_yeux
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Mat_yeux »

Oui vous avez raison, le problème peut se poser à l'inverse. Même si cela parait peu probable au vu des "affaires" que nous avons tous vu dans la presse.

Et c'est vrai que dans la FPH ça arrive de s'occuper de jeune femme parfois en petite tenue voir nue (bloc opératoire, la ou je suis en fonction en ce moment), mais personnellement je m'arrange toujours pour être accompagné d'une collègue oubien de déléguer carrément quand je pense que ça peut poser problème, chose que je ne pourrait pas faire si je suis dans l'EN.

Mais bon c'est bien d'avoir des avis de professionnel déjà en poste !
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Jo_bis
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Jo_bis »

nuage012 a écrit :Il ne faut pas se voiler la face, je pense pour ma part que les soignants hommes ont plus de risque que les soignants femme d'être accusés de comportements déplacés.
Je suis d'accord.
Mat_yeux a écrit :Et ma mère ma dis ce matin "hola la t'a pas peur avec toutes les histoires qu'il y a avec les jeunes filles avec,...... " sous entendu histoire attouchement et compagnie. Du coup ca le fait un peu flipper. C'est vrai que en tant qu'homme ont est beaucoup plus exposé a ce genre de problème que les femmes......
Oui, il faut tenir compte de cette probabilité. On ne peut pas nier que le risque existe.
Le tout est de mettre en place des stratégies préventives.
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Mat_yeux
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Mat_yeux »

Du coup d'un côté je suis un peu rassuré en me disant que de toute façon ça ne pourra pas être pire au niveau des risques qu'a l’hôpital, mais de l'autre toujours flipper..............

Si je m'engage dans cette voie, je veut le faire en toute connaissance de cause et il faut tenir compte de tous les aspect, même les choses déplaisante ! Après je me dis que moi en tant d'infirmier dans l'EN, j'ai beaucoup, beaucoup moins de "chance" d'être accusé de comportement déplacer
lulunatik a écrit :On pourrait se demander en tant qu'ide femme si ça pose un problème de travailler avec des ados garçons en pleine puberté ou de jeunes adultes en lycée ou à l'université.
Pourquoi les ados filles seraient + à problème que les garçons ?
Quand un ide s'occupe d'enfants ou jeunes filles à la FPH, est-ce que ça pose problème, car parfois l'ide est seul avec la patiente dans la chambre, celle-ci étant même en "petite tenue"....
A l'EN on fait surtout de l'écoute et du petit soin, donc pas de rapprochement physique avec les jeunes.
Nous somme dans l'établissement en tant que professionnel, c'est tout. Il y a des hommes ide à l'EN, et aucun problème connu à ce jour.
Alors qu'un gynécologue lui par exemple a des risques beaucoup plus élevés !

Que faire ?? :D :D :D :D
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lulunatik
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par lulunatik »

Demande à une infirmière d'aller la voir travailler sur son poste, tu te rendras mieux compte de la situation
Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple
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Mat_yeux
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Mat_yeux »

lulunatik a écrit :Demande à une infirmière d'aller la voir travailler sur son poste, tu te rendras mieux compte de la situation

Ca c'est vrai qu ça pourrait être super bien pour me rendre un peu mieux compte du job ! En revanche pour ma question je ne sais pas si ça m'apportera des réponses
villard
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par villard »

Un infirmier pourrait répondre?

C'est vrai que les hommes sont très peu nombreux à l'EN et que celà pourrait être interessant d'avoir leur ressenti et impressions par rapport à leur place au sein des établissements
la réflexion que j'ai faite, il y a peu de temps , c'est que l'infirmier(ere) est asexuée et du coup, peut faire baisser un pantalon pour examiner une cuisse par exemple, mais c'était de l'humour. Mais je comprends l'interrogation du cllègue
nuage012
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par nuage012 »

J'ai un ami qui est infirmier psy dans une unité qui accueille des adolescents ( et donc des adolescentes !) et qui est habitué à réfléchir à son positionnement face aux jeunes filles.
Tu pourrais peut être aller faire un tour sur le forum psychiatrie et discuter avec tes collègues masculins pour avoir leur point de vue .
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Hcoleam
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Hcoleam »

Bonsoir! Et avant toute chose Joyeux Noël à tous et toutes! :noel:

Bien alors un petit retour puisque je remplis les trois critères : homme, IDE et travaillant à l'EN.

Tout d'abord je trouve ton questionnement légitime car quand j'ai annoncé que je voulais devenir IDE scolaire j'ai eu le même retour de mon entourage, et même plus puisque sur ma première prise de poste ma cheffe d'établissement m'a accueillit par un "Ah c'est bien un homme, on a un public difficile, il faut les tenir, par contre cela risque de coincer avec les jeunes filles qui je doute viendront vous confier leur problème de pillule...", ok le ton est donné, let's rock...

Mon humble point de vue (car je n'ai que trois ans de recul à l'EN) :

1) Le rapport soignant homme/soignée femme est le même selon moi à l'hôpital (où tu es par ailleurs comme signalé à juste titre par Lulunatik) amené à effectuer des soins dirons-nous plus "gênant" comme par exemple tout simplement une toilette ou réaliser un sondage vésical... Tu évoques bien cette problématique au bloc opératoire... Quand je dis "gênant" je parle de la représentation du soigné car en tant que professionnel soignant, la gêne n'a pas lieu d'être hormis peut-être pour les étudiants lors de la phase d'apprentissage.
En milieu scolaire la nudité est une notion absente, il arrive que les ados puissent être en sous-vêtements mais c'est assez rare et c'est généralement de leur fait (exemple un jeune qui est tombé en scooter qui arrive baisse son pantalon spontanément et demande un soin pour une abrasion de la cuisse).
Pour ma part, j'essaie de ne jamais demander à un ado de se mettre en sous-vêtement, non pas par gêne, peur ou autre, mais car je pense que cela pourrait être traumatisant pour certains à un âge où ils sont déjà bourrés de complexe et car il est la plupart du temps possible de privilégier une autre approche (exemple sur une contusion tu ne peux pas mettre d'arnican et bien tu mets une poche de froid qui est tout aussi efficace et qui diffusera à travers le tissu).
Il est à noter aussi que lors des dépistages on n'effectue pas de contrôle de la statique vertébrale donc il est inutile de les dénuder.
Donc tu peux te rassurer avec ce point, l'absence de nudité limite tout de même déjà les mauvaises interprétations.
Le temps de l'infirmière qui baissait le caleçon des jeunes garçons lors de sa visite de dépistage pour vérifier certains aspects de la puberté comme la pilosité n'existe plus que dans l'imaginaire collectif.

2) Un point plus problématique est celui de la religion avec un certain retour assez costaud au niveau sociétal d'un certain fondamentalisme. Mais bon c'est un problème que l'on rencontre tout autant en milieu hospitalier...
Nos consœurs sont bien moins conscientes de cette problématique car un homme musulman par exemple ne refusera pas d'être soigné par une femme hors l'inverse est malheureusement de plus en plus fréquent. J'y étais bien plus confronté en milieu hospitalier mais cela arrive aussi en milieu scolaire.
On ne va pas se le cacher, il est difficile de faire correctement son métier quand la représentation soignant/soignée est complètement faussée à la base par un rapport homme/femme biaisé.
Là effectivement je pense qu'il faut être attentif et bien garder à l'esprit qu'une personne à le droit de refuser un soin, c'est son droit le plus strict, à toi de savoir te positionner. Mais ce n'est pas propre à l'EN.
Donc même si en entretien dans un lieu fermé et rassurant en général les adolescentes brisent le silence parfois tu n'auras en réponse qu'un mutisme profond là où une consœur aurait peut-être pu être plus efficace.

3) Quelqu'un évoquait plus haut le fait de laisser la porte ouverte. Alors ça j'y suis totalement opposé. Sous réserve de se "couvrir" d'une éventuelle diffamation on ne peut pas se soustraire au secret médical. Il faut savoir que la plupart des ados viennent accompagnés à l'infirmerie. Pour ma part ils me demandent souvent si leur accompagnant peut venir avec eux lors du soin. Je leur répond toujours que c'est à eux de le décider. Ainsi il reste "maître" de leur prise en charge, c'est leur choix et dans 90% des cas ils restent accompagnés, donc tu es rarement seul. Si l'on ajoute à cela (pour ce qui me concerne) l'énorme flux d'élèves qui fréquentent l'infirmerie (quasiment tout le temps des élèves en salle d'attente) cela réduit encore ce temps où tu serais seul avec une possible mauvaise interprétation d'une quelconque attitude déplacée lors d'un soin ou d'une accusation.

4) Hormis le cas précis évoqué plus haut, contrairement à ce que pensait ma première cheffe d'établissement, les jeunes filles évoquent très facilement leurs problématiques, et que tu sois un homme ou une femme leur importent peu, elles viennent voir un professionnel et cherchent des réponses avant tout. Tu auras toujours le cas de la jeune fille gênée de demander une serviette hygiénique ou de poser une question la première fois et qui envoie sa copine mais bon c'est franchement anecdotique.
C'est un sentiment mais j'ai même l'impression, sans pouvoir le vérifier, que parfois les jeunes filles se livreront plus facilement à un homme et inversement les jeunes hommes plus facilement à une femme, à un âge où ils se posent beaucoup de questions sur leur apparence, leur comportement, leur sexualité, car cela leur permet d'avoir un positionnement professionnel et neutre du sexe opposé. Mais voilà ça c'est un simple point de vue.

5) Si je ne t'ai pas encore rassuré, et comme malheureusement malgré tout personne n'est à l'abri d'une accusation malveillante d'un ou d'une jeune qui pour une raison x t'accuserai d'attouchements ou autre délit ou crime comme il arrive d'en voir dans les faits divers (mais qui peut tout aussi bien arriver à une collègue infirmière femme), je pense qu'il est important de prendre une assurance professionnelle comme l'ALS par exemple (Autonome de Solidarité Laïque) qui coûte 30 euros par an. Cela permet déjà de savoir que tu auras une aide juridique en cas de problème (qui peut-être tout aussi bien être un conflit avec un collègue, un parent, etc).

Ensuite un point anecdotique mais le port de la blouse (pas forcément quotidiennement) peut aussi être intéressant. Je sais que beaucoup de collègues y sont farouchement opposés mais quoi qu'on en dise cela facilite l'identification à la profession et à mon sens affirme la représentation de la fonction.

Bref, en synthèse, nous sommes des professionnels de santé, homme ou femme, si tu as envie d'être infirmier scolaire ne te l'interdis pas. La mixité, la parité, c'est le bien.
Comment gommer les inégalités hommes/femmes si déjà, nous professionnels, nous reculons devant les préjugés ou les peurs?

Notre profession est de toute façon très exposée aux risques de par la responsabilité de nos actes que nous effectuons quotidiennement (à quand une meilleure reconnaissance, oups je m'égare), le risque zéro n'existe pas.
Alors à moins que tu ne sois un survivaliste convaincu, avec un an de provisions, une tenue NRBC, si après t'être renseigné sur la profession tu as envie de rejoindre l'EN, come on!
Dernière modification par Hcoleam le 24 déc. 2016 01:46, modifié 1 fois.
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Hcoleam
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Hcoleam »

Oups erreur double post.
" Qui mieux que vous sait vos besoins? Apprendre à se connaître est le premier des soins. " La Fontaine
Mat_yeux
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par Mat_yeux »

Merci d'avoir partager ton point de vue particulièrement intéressant avec nous Hcoleam.

Ca rassure pas mal et ça me conforte dans mes choix

Et même si comme tu dis le risque zéro n'existe pas, c'est a nous professionnel de santé de ne pas créer de situation qui puisse être équivoque.

Bonne fêtes a tous

Je vais me mettre a potasser le concours :D
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lulunatik
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par lulunatik »

Hcoleam, ton témoignage est très intéressant et instructif, merci
Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple
(J. Prévert)
FRED60
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Re: Etre un homme dans l'EN

Message par FRED60 »

Bonjour,
Pour être un des rares infirmiers homme je rejoins globalement ce qu'a dit Hcoleam en partant de certains principe.
Par exemple je ne fais pas de soins sur une élève sur des parties non découverte du corps sauf présence d'une autre élève (ce qui est souvent le cas).Idem le fait d'être un homme ne pose aucun problème aux élèves pour venir me rencontrer et parler de problèmes sentimentaux ou "typiquement féminins".
Pas de porte ouverte bien sûr, en 8 ans il m'est arrivé 2 ou 3 fois maxi de refuser de recevoir une élève seule compte tenu d'antécédents particuliers.
J'ai une assurance professionnelle au cas ou, on ne sait jamais mais pas de parano. :clin:
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