Questionnaire TFE : La présence des parents dans les soins

[wyllette]

idem pour les prélèvements en jugulaire ?

[Leopold Anasthase]

Bonsoir, pour ma part, je suis puéricultrice en pédiatrie et dans l'équipe où je travaille, on propose toujours aux parents de rester lors d'un soin.

Super ! Mais est-ce qu'on leur propose de sortir ?

Sinon, selon la situation, tout le monde a un rôle bien défini.

Ce qui m'est déjà arrivé, c'est que le parent dise « lui, il va te faire mal avec la piqûre et moi je vais te faire un câlin pour te consoler ». Dans ce cas, j'explique aux parents que pour faire un soin à leur enfant, il faut au minimum leur consentement (explicite ou implicite), et au mieux leur assentiment. S'ils sont opposés au soin, je ne le fais pas et on discute.

Il faut se placer dans la peau des parents : ils confient à des inconnus ce qui leur est très cher : la vie de leur gosse. Et dans un monde où ils pensaient être maître de leur destin, et surtout de celui de leur enfant, ils se sentent vite dépossédé, voire infériorisé.

En leur donnant des choix, on les replace dans leur position de parent.

En fait, je rencontre pas mal de situations où on est tellement obsédé par la douleur de l'enfant que personne ne veut être celui ou celle par qui la douleur arrive. Avec des attitudes de fuite, y compris des soignants.

Soyons honnête, les choses évoluent dans l'ensemble plutôt bien. Avant, on vous expliquait que l'enfant n'avait pas mal puisque ses neurones et ses nerfs n'étaient pas finis, et que même s'ils avaient mal ils ne s'en souvenaient pas.

[Leopold Anasthase]

idem pour les prélèvements en jugulaire ?

Le prélèvement et la pose de cathéter court en jugulaire ne sont pas des gestes infirmiers.

[wyllette]

Eh bien, C est considéré comme un prélèvement veine périf... Et C est appris à l institut de formation de puer

Je n ignore pas
http://www.infirmiers.com/profession-in ... rmier.html

[Leopold Anasthase]

Eh bien, C est considéré comme un prélèvement veine périf... Et C est appris à l institut de formation de puer

Je n ignore pas
http://www.infirmiers.com/profession-in ... rmier.html

Nous sommes d'accord, le CSP est très clair : ça n'est pas un acte autorisé aux IDE.

D'un point de vue médical, le risque n'est pas le même que lors d'une ponction de veine d'un membre. On peut donc penser que le médecin prescripteur souhaiterait réévaluer le risque dans les cas où l'infirmier estime qu'une ponction dans une veine d'un membre est problématique. C'est un peu la même chose pour un prélèvement veineux difficile qui serait réalisé en artériel sans prescription.

Pour en revenir au sujet, je pense qu'il n'y a pas de geste a priori plus impressionnant qu'un autre. Une ponction d'une jugulaire est-elle plus ou moins impressionnante qu'une ponction d'une veine épicrânienne, ou qu'une ponction lombaire ? Ça va dépendre du vécu des parents sur le sujet de leur représentation, et il faut bien le dire, a posteriori des conditions de réalisation du geste. Une ponction lombaire qui se passe bien chez un petit bien tenu, ça peut être quelques minutes avec un tout petit cri, et une ponction veineuse qui se passe mal, ça peut être une demi-heure de pleurs.

En tant que parent le cas échéant (je ne vous le souhaite pas), vous êtes-vous posé la question ? Pour quel(s) soin(s) souhaiteriez-vous rester ou sortir ?

[wyllette]

C est moi qui ai toujours fait les prélèvements sanguins de mes enfants, atteints d une maladie chronique. Mes enfants avaient confiance en leur maman et la puericultrice de service...

Si vous saviez su, je crois que vous ne m aurez pas posé la question

[Leopold Anasthase]

C est moi qui ai toujours fait les prélèvements sanguins de mes enfants, atteints d une maladie chronique.

On est sur un autre sujet, celui du parent infirmier qui fait des soins à ses proches. Là, je parlais d'un parent qui assiste ou qui n'assiste pas aux soins, et quels soins, et dans quelles conditions.

P.S. : et non, je ne le savais pas.

[wyllette]

Parent infirmier ? Plus ! car Maman infirmière puéricultrice....

[magicmelo]

Bonsoir tout le monde.
Je demande toujours aux parents si ils veulent assister au soin. Je leur explique comment ça va se dérouler.
Nous piquons en micro méthode et on a souvent constaté que c'était plus difficile à "vivre" pour les parents et l'enfant que quand on pique en veineux avec patch Emla car douloureux et surtout on leur maintient la main qu'on "traie" comme une pie de vache. C'est long et si l'enfant s'agite, on fout du sang partout et ca impressionne les parents.

On essaye de s'adapter, on a des parents qui ne supportent pas de voir les soins, d'autres ont besoin d'être la mais je me mets à leur place et j'imagine à quel point cela doit être difficile. Quand on voit que le soin devient difficile pour eux, on leur propose de s'assoir ou de sortir. Ou alors on fait carrement une pause et ils reviennent plus tard.
C'est le cas pour une pose de perfusion difficile : parfois on s'y reprend à plusieurs fois, on est 3 à maintenir l'enfant qui se débat et qui hurle, qui transpire, la maman qui pleure ... On arrive plus à détendre l'enfant, on voit la terreur dans ses yeux et rien ne le soulage malgré les patch, l'entonox ou même l'hypnose. Dans ses moments là, j'ai vraiment le sentiment que notre soin est raté même si on finit par poser le KT.

En tant que jeune puéricultrice, j'avoue que c'est difficile pour moi, j'ai le sentiment d'avoir traumatisé une famille (carrement).

Je vais avoir un bébé et je me demande comment je réagirais si on le martyrisait !

[magicmelo]

Wylette, pour répondre à ta question, je n'ai eu qu'une fois où un enfant de 15 mois, complètement déshydraté suite à une gastro, a du être piqué d'urgence en jugulaire car échec de la VVP.
J'ai expliqué à la maman qu'on allait lui mettre le KT au niveau du coup, la maman a faillit tourner de l'œil. Et effectivement, même moi je trouve que c'est toujours impressionnant.
On a eu une maman qui souhaitait être présente et aider à maintenir son bebe de 15 jours pendant une PL, la pediatre s'y ai repris a 3 fois, je pensais que ça ne serait pas une bonne idée car la maman paraissait très sensible et le soin impressionnant et franchement elle a été super, elle caressait son bebe en chantant et ca s'est plutôt bien passé.

Comme quoi, on en tous nos propres représentations du soin, de la douleur, des gens.

Et comme dit Léopold, je trouve que dans la domaine de la douleur en pédiatrie, nous avons énormément progressé. Rien que dans l'équipe où je travaille, l'équipe est très sensible à cela, on prend vraiment le temps, on essaye toujours de rendre le soin le moins penible pour nous, même si je pense qu'on peut encore progresser.
C'est pas toujours facile d'être la méchante qui fait pleurer les enfants !

[marine64]

Nous piquons en micro méthode et on a souvent constaté que c'était plus difficile à "vivre" pour les parents et l'enfant que quand on pique en veineux avec patch Emla car douloureux et surtout on leur maintient la main qu'on "traie" comme une pie de vache. C'est long et si l'enfant s'agite, on fout du sang partout et ca impressionne les parents.

Bonjour, vous piquez systématiquement en micro méthode ? Pour quelle raison ? Je fais les mêmes constat que vous que ce soit en maternité pour le prélèvement du dépistage néonatal ou en pédiatrie pour les bilans sanguins je trouve également que le prélèvement capillaire peut s'avérer plus douloureux pour l'enfant qu'un prélèvement veineux fait dans de bonnes conditions avec une bonne prise en charge de la douleur.

C'est sur que ce n'est pas toujours facile d'être celui qui fait les soins difficiles. Personnellement je me lance un peu un "défi" de dédramatiser ces soins auprès de l'enfant et des parents et de leur montrer que ça peut bien se passer. Et quelle victoire c'est quand les parents me regardent très surpris que leur nourisson n'ai pas réagi à la pose de cathéter, ou quand un enfant de 3 ans m'en demande "encore" alors qu'on a du le piquer 2 fois dans la matinée tellement il a aimé le meopa ou qu'une petite fille de 5 ans très angoissée par ses pansements avec mobilisation de lame quotidiens à la fin de la semaine s'installe en souriant en choisissant les chansons que l'on va chanter et nous propose des bonbons à la fin du soin.
Alors certe ce n'est pas à chaque fois que ça se termine aussi bien, mais beaucoup plus souvent que j'aurais pu l'imaginer avant de travailler auprès des enfants, mais c'est a chaque fois une petite victoire personnelle.

[magicmelo]

Bonjour Marine 64, non on essaye de piquer le moins possible de cette manière et je pense qu'en matière de progrès, c'est sur ce domaine qu'il nous reste à travailler.
Il y a certaines de mes collègues qui préfèrent piquer en micro méthode car "techniquement", c'est la méthode la plus efficace, surtout sur des enfants de plus d'un an qui ont des bras tout potelés et des veines difficiles à trouver. Nos médecins aiment bien aussi car pour décider d'une sortie, ils veulent qu'on revérifie un bilan sanguin et si on veut le faire en veineux, on attend 1h que le patch fasse effet puis parfois on met 20 min a piquer l'enfant puis le temps d'avoir les résultats au labo...
Et même certains parents préfèrent car ils sont sur qu'on va réussir à tous les coup alors qu'on a un risque d'échec plus important avec le prélèvement veineux.

Oui moi aussi j'ai le sentiment d'avoir vraiment réussi mon soin quand l'enfant ressort avec le sourire, qu'on a rit pendant le soin ou qu'il n'a pas eu peur. D'ailleurs cette situation arrive plus souvent que l'inverse.

Depuis peu, on change nos manières de faire les soins. Selon l'enfant, son état de stress ou son âge, on l'installe de manière différente : par exemple, on l'assoit face à nous, dans les bras de sa maman, Le Bras tendu vers nous. Soit la maman tient le bras et une collegue fait de l'animation, soit c'est l'inverse. Souvent on arrive à poser le KT pendant que l'enfant joue et même pour nous on est mieux installé. Par contre, quand l'enfant veut retirer son bras, c'est la cata

On essaye de faire au mieux mais quand on voit que l'enfant est trop angoissé, que ses parents aussi et que rien ne fonctionne, alors on arrête tout et on essaye de faire au plus vite pour que la situation soit la moins difficile.