Posture professionnelle

[Manon-Mgt]

Bonjour,
Je suis en stage en SSIAD et je rencontre un problème vis à vis d'une relation soignant soigné. Dans ce service, la plupart des soignants embrassent les usagers. Un soir, un usager m'a fait la bise (car ma collègue lui a fait juste avant) et je n'est pas su réagir correctement, sauf que depuis je n'arrive pas à réinstaurer la distance qu'il devrait y avoir. Je ne sens mal à l'aise par rapport à cette situation. Je ne sais pas comment faire sans le vexer...
Pouvez vous m'aider ?

En espérant, que mon texte est assez clair..
Merci

[Jo_bis]

Dans ce service, la plupart des soignants embrassent les usagers.

Dans mon SSIAD aucun soignant ne fait la bise : prohibé !
En avez vous parlé à la responsable ?

Je suis en stage en SSIAD et je rencontre un problème vis à vis d'une relation soignant soigné.

En SSIAD, il est très difficile de garder ses distances, mais il le faut car les patients (et les familles) finiront par vous considérer comme une "copine", or, vous n'êtes pas une copine, vous êtes une professionnelle du soin. Ils en useront et en abuseront.

Comment conduire vers l'autonomie une personne qui vous considérera comme une simple "visite amicale" ?
Comment vous défendre quand il le faudra, face à une famille qui va se montrer familière ?

[Manon-Mgt]

La responsable est au courant de ces pratiques. Je n'ose pas en parler. Je ne me sens pas à ma place de soignante.

[Manon-Mgt]

Ce n'est que ma première semaine, mais j'appréhende la suite..

[Lenalan]

Est-ce que le fait de faire la bise induit un autre comportement (de familiarité ou de manque de respect, par exemple) de la part de cette personne? Est-ce que ça a modifié ta façon de s'occuper des patients?
En EHPAD il nous arrive de faire la bise (pas tous les jours, pas avec les familles et pas avec tout le monde), ça ne joue pas sur la distance, parce que la distance est un ensemble de choses et pas seulement un élément.
C'est délicat de revenir en arrière quand une habitude s'est ancrée. Si tous les usagers font la bise à tous les soignants, c'est bien eux qui ont mis ça en place, pourquoi?

[Jo_bis]

La responsable est au courant de ces pratiques.

Je ne me sens pas à ma place de soignante.

Comme je vous comprend.

En EHPAD il nous arrive de faire la bise

Oui mais en EHPAD, il y a ce que j'appelle "l'effet structure" avec ses soignants en tenue, son architecture, son équipe, son organisation, sa hiérarchie etc...etc...

A domicile : rien de tout ça, c'est "sans filet" avec en prime des familles omniprésentes parfois dix fois plus "affectives" que les patients.
La bise : c'est non.

Est-ce que ça a modifié ta façon de s'occuper des patients?

A domicile, oui, incontestablement : le patient qui est chez lui, va vite comprendre comment commander, comment en faire le moins possible, et le soignant se retrouve avec le statut de "bonne à tout faire".

Moralité : on vouvoie, on garde ses distances.
Les IDEL font la bise mais eux ils sont IDE, avec la reconnaissance qui va avec.
Et les aides soignants sont beaucoup-beaucoup moins bien vus, ils sont "tolérés" tout au plus, si en plus l'affectif s'en mêle, ça devient ingérable.

Si tous les usagers font la bise à tous les soignants, c'est bien eux qui ont mis ça en place, pourquoi?

Je suis d'accord, il faut le dire clairement aux AS : stop la "léchouille".

[cosmos]

Dans mon SSIAD, on ne fait pas la bise non plus... sauf....une seule patiente que l'on connait depuis plus de 15 ans...........

C'est un sujet assez récurent... et il est difficile de mettre une délimitation... pour moi, ce n'est pas tout ou rien....
Cela dépend de beaucoup de choses...
Après, on est humain....
A domicile ou en EHPAD, ce n'est pas comme un centre hospitalier....

[06karim]

Au moins on vous fournit clé en main un sujet d'analyse de pratique (même des sujets)

Le problème c'est qu'une fois que vous avez fais la bise il est très difficile de revenir en arrière. Pour la prochaine fois tendez la main directement avec un grand sourire.

Après vous pouvez en parler avec l'IDE qui vous encadre afin qu'il vous explique l'approche qui a été mis en place dans ce SSIAD. Posez des questions mais ATTENTION sans jugement donc en y mettant les formes.

[augusta]

Un soir, un usager m'a fait la bise (car ma collègue lui a fait juste avant) et je n'est pas su réagir correctement, sauf que depuis je n'arrive pas à réinstaurer la distance qu'il devrait y avoir.

Quelle est cette distance qu'il "devrait y avoir"?
Comment cela se traduit-il?

[caqui13]

Bonjour,
Je suis en stage en SSIAD et je rencontre un problème vis à vis d'une relation soignant soigné. Dans ce service, la plupart des soignants embrassent les usagers. Un soir, un usager m'a fait la bise (car ma collègue lui a fait juste avant) et je n'est pas su réagir correctement, sauf que depuis je n'arrive pas à réinstaurer la distance qu'il devrait y avoir. Je ne sens mal à l'aise par rapport à cette situation. Je ne sais pas comment faire sans le vexer...
Pouvez vous m'aider ?

En espérant, que mon texte est assez clair..
Merci

Alors moi , cela ne me ' gene ' pas , que toi tu le sois , je le comprend très bien , mais un conseil de vieille , tu ne vas pas rester ta vie la bas , fais comme les autres , ne ' fais pas la révolution ' , et je serais toi , meme pas j en parle , ni a l IFSI , ni au stage , parce que in fine , c est toi qui vas te retrouver emmerdée ...et mal vu par le personnel ...c ' est pas le but du jeu ....

[Lenalan]

C'est pas faux

[augusta]

Entièrement d'accord avec Caqui.
Pour le dire autrement, pas la peine d'en faire toute une histoire.
En revanche, il me parait nécessaire que vous compreniez pourquoi cela vous dérange, que vous vous interrogiez sur cette "distance qu'il devrait y avoir" selon vous, et qui n'est plus.

ça me fait penser au tutoiement et vouvoiement...
Comme l'a dit Cosmos je crois, ce n'est pas tout ou rien, ce n'est pas noir ou blanc.

[Lenalan]

C'est ce que je disais: faire changer les habitudes, non (pas au niveau d'une stagiaire de quelques semaines), mais comprendre en quoi, pour vous, faire la bise abolit toute la distance "qui devrait être" est très intéressant pour la future pratique professionnelle.

[Jo_bis]

Alors moi , cela ne me ' gene ' pas , que toi tu le sois , je le comprend très bien , mais un conseil de vieille , tu ne vas pas rester ta vie la bas , fais comme les autres , ne ' fais pas la révolution ' , et je serais toi , meme pas j en parle , ni a l IFSI , ni au stage , parce que in fine , c est toi qui vas te retrouver emmerdée ...et mal vu par le personnel ...c ' est pas le but du jeu ....

D'accord avec vous Caqui.


Je me sens un peu seule pour le coup mais je persiste à dire que ce n'est pas "tout ou rien", c'est "rien", d'emblée, dès l'entrée du patient.
En ayant un contact affectif (la bise), on entre dans la sphère affective du patient que nous le voulions ou pas.
Vous direz : oui mais je suis soignante, je sais faire la différence ! OK, mais le patient lui, comment pouvez-vous être sûres qu'il fera la difference ?
Vous ne pouvez pas le savoir.

Ce qui est très dangereux dans cette histoire (et je pèse mes mots), c'est que quand un AS fait la bise :
- Il met ses collègues en porte-à-faux, surtout ceux qui ont horreur d'embrasser les patients. Le "bisouilleur" sera "mieux vu", plus "gentil" gnagnagna....(Vécu).
- Il sera plus sollicité par le patient pour les "menus services" . Ne me dites pas que c'est pas vrai, je l'ai vu de mes yeux...et je ne vous raconte pas le bazar que ça a mis entre collègues. Et là aussi, il déglingue son équipe : les autres AS qui ne veulent pas entrer dans ce petit jeu (Vécu).

Au final, soyons francs, que cherche le "bisouilleur "?
A faire plaisir au patient ? Mouais...si on veut...
A se faire bien voir ? Sûrement.

La "bise" enclenche un processus affectif, c'est obligatoire. Plus chez certains soignants que chez d'autres mais même si c'est le cas chez 1% des soignants, c'est déjà suffisant pour déstabiliser une équipe.

Autre vécu : l'AS qui léchouille à tout va, qui s'enfonce dans sa relation "affective" et qui finit par "rendre service" (normal elle est "gentille", d'ailleurs la patiente lui disait tous les jours !) et va chercher le journal et le pain (sans mon accord, avec les risques que cela implique),à tel point que ses collègues se sont senties obligées de faire de même (ce que je n'ai jamais su), et ceci jusqu'au jour où une AS, en raison d'un problème sur sa tournée n'a pas pu aller faire les "achats".
La famille m'a appelée (elle vivait à 500m ) pour me dire que ça n'avais pas été fait ! Que c'était inadmissible ! Que c'était des "feignasses" (et j'en passe...).
J'ai cru tomber de ma chaise !!
Je leur ai "gentiment répondu" que la mission d'un SSIAD n'était pas de faire les courses mais d'assurer les soins. Point. Et qu'en tant que famille c'était leur rôle.
La question qui tue : "Mais alors pourquoi elle le font ?" (malaise...)
Là, j'ai dit: "C'est interdit, elles l'ont fait dans mon dos, mais je vous assure que ça ne se reproduira pas! Désormais, vous le ferez."

Et après une "beuglante mémorable", ça ne s'est pas reproduit.
Et mon avertissement a été le suivant : quoi que vous fassiez, je le saurai, tôt ou tard !
Mais si d'aventure une AS prend l'initiative de rendre des menus services, le jour où je le saurai, je l'interdirai à toute l'équipe sauf la responsable qui continuera à rendre ce même service, y compris sur ses vacances et ses jours de repos. Et là...ça a calmé tout le monde (on veut bien être "gentille" mais il y a des limites...non mais !")

On fout le bazar ? On assume.
Et surtout on entraine pas tout le monde dans sa niaiserie.

Désormais, les services sont rares et discutés de toute manière en équipe (protocole).
Voilà où conduit la bise et là, c'est du vécu.

Vous embrassez votre inspecteur des impôts ?
Vous embrassez votre garagiste ou votre épicier ?

[caqui13]

Alors moi , cela ne me ' gene ' pas , que toi tu le sois , je le comprend très bien , mais un conseil de vieille , tu ne vas pas rester ta vie la bas , fais comme les autres , ne ' fais pas la révolution ' , et je serais toi , meme pas j en parle , ni a l IFSI , ni au stage , parce que in fine , c est toi qui vas te retrouver emmerdée ...et mal vu par le personnel ...c ' est pas le but du jeu ....

D'accord avec vous Caqui.


Je me sens un peu seule pour le coup mais je persiste à dire que ce n'est pas "tout ou rien", c'est "rien", d'emblée, dès l'entrée du patient.
En ayant un contact affectif (la bise), on entre dans la sphère affective du patient que nous le voulions ou pas.
Vous direz : oui mais je suis soignante, je sais faire la différence ! OK, mais le patient lui, comment pouvez-vous être sûres qu'il fera la difference ?
Vous ne pouvez pas le savoir.

Ce qui est très dangereux dans cette histoire (et je pèse mes mots), c'est que quand un AS fait la bise :
- Il met ses collègues en porte-à-faux, surtout ceux qui ont horreur d'embrasser les patients. Le "bisouilleur" sera "mieux vu", plus "gentil" gnagnagna....(Vécu).
- Il sera plus sollicité par le patient pour les "menus services" . Ne me dites pas que c'est pas vrai, je l'ai vu de mes yeux...et je ne vous raconte pas le bazar que ça a mis entre collègues. Et là aussi, il déglingue son équipe : les autres AS qui ne veulent pas entrer dans ce petit jeu (Vécu).

Au final, soyons francs, que cherche le "bisouilleur "?
A faire plaisir au patient ? Mouais...si on veut...
A se faire bien voir ? Sûrement.

La "bise" enclenche un processus affectif, c'est obligatoire. Plus chez certains soignants que chez d'autres mais même si c'est le cas chez 1% des soignants, c'est déjà suffisant pour déstabiliser une équipe.

Autre vécu : l'AS qui léchouille à tout va, qui s'enfonce dans sa relation "affective" et qui finit par "rendre service" (normal elle est "gentille", d'ailleurs la patiente lui disait tous les jours !) et va chercher le journal et le pain (sans mon accord, avec les risques que cela implique),à tel point que ses collègues se sont senties obligées de faire de même (ce que je n'ai jamais su), et ceci jusqu'au jour où une AS, en raison d'un problème sur sa tournée n'a pas pu aller faire les "achats".
La famille m'a appelée (elle vivait à 500m ) pour me dire que ça n'avais pas été fait ! Que c'était inadmissible ! Que c'était des "feignasses" (et j'en passe...).
J'ai cru tomber de ma chaise !!
Je leur ai "gentiment répondu" que la mission d'un SSIAD n'était pas de faire les courses mais d'assurer les soins. Point. Et qu'en tant que famille c'était leur rôle.
La question qui tue : "Mais alors pourquoi elle le font ?" (malaise...)
Là, j'ai dit: "C'est interdit, elles l'ont fait dans mon dos, mais je vous assure que ça ne se reproduira pas! Désormais, vous le ferez."

Et après une "beuglante mémorable", ça ne s'est pas reproduit.
Et mon avertissement a été le suivant : quoi que vous fassiez, je le saurai, tôt ou tard !
Mais si d'aventure une AS prend l'initiative de rendre des menus services, le jour où je le saurai, je l'interdirai à toute l'équipe sauf la responsable qui continuera à rendre ce même service, y compris sur ses vacances et ses jours de repos. Et là...ça a calmé tout le monde (on veut bien être "gentille" mais il y a des limites...non mais !")

On fout le bazar ? On assume.
Et surtout on entraine pas tout le monde dans sa niaiserie.

Désormais, les services sont rares et discutés de toute manière en équipe (protocole).
Voilà où conduit la bise et là, c'est du vécu.

Vous embrassez votre inspecteur des impôts ?
Vous embrassez votre garagiste ou votre épicier ?

OK , mais elle est ESI , après tout, qu 'es ce quelle s en tape si les AS font le ' bisou' , elle y est pour 5 semaines , si ça ' marque bien 'de bisouiller , elle bisouille , pourquoi elle va se prendre la tete pour ça
Un IDE de mon service m a raconté que quand il était éleve , un élève de sa promo avait vu un IDE sondé a main nu ( pas stérile) , très choqué , il en avait parlé a l ifsi , qui avait appelé le terrain de stage pour faire part de leur étonnement , etc etc , vs savez comment ça a fini ??? ; l élevé en question a été VIRÉ ( conseil de discipline ) , l IDE a dit que c était faux , etc etc , et bien l éleve bye bye .....malheureusement , quand on est élève il faut savoir se taire .
Vous vous etes la cadre du service , vous pouvez engueuler le personnel , mais vs n allez pas les renvoyer pour autant .Juste un rappel a l ordre on va dire , mais l ESI la pauvre , si elle se met a pointer tout les dysfonctionnements , ça ne sera que des emmerdes pour elle .....