stopper l'activité libérale
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Re: stopper l'activité libérale
Merci pour vos réponses ! Je pense que l'origine du "problème" est pécunière ! Elle voulait du jour au lendemain changer les clauses du contrat : je paye la moitié des frais du cabinet et là elle voulait 10 % (beaucoup plus que cette moitié de frais donc) et ce depuis qu'elle a décidé de bosser moins ! Faut bien trouver l'argent manquant quelque part ! Je continuais bien sûr à l'entretien et à l'augmentation de la patientèle et sans association au bout !!! Dans 20 ans je paierai donc encore et encore sans contre partie ! J'ai refusé net ! Ensuite, toutes mes failles, qu'elle n'a pas, bien évidemment, ont été énumérées ! A moitié surprise par un tel agissement ! Peut-être me lira-t-elle .... Elle trouvera une bonne poire probablement par la suite... Une qui fait tout le boulot, pas moins qu'elle, et qui lui paye sa retraite... Un peu de amère, je l'avoue !
bloubloublou.... cool !!!
Re: stopper l'activité libérale
Je suis de tout cœur avec toi !
et j'ai à peu près la même vison des choses que toi
Je stoppe mon activité de remplaçant ce mois-ci, pour aller bosser chez nos voisins Suisses.
Comme toi, marre de courir, d'être TOUT le temps fatigué, ne plus avoir de vie de famille, satisfaire tout le monde... perso je voulais débuter en tant que remplaçant pour me "faire la main", mais se faire gouverner par une pseudo IDEL qui se croit au dessus de tout le monde, qui croit tout connaître, et qui veut tout contrôler, qui n'a comme amis que son ordi, son TLA et son imprimante, uhmmm non STOP
Certains dirons qu'on est jamais mieux servi que par soi même bla bla bli et qu'il fallait crée mon cabinet, mais j'avoue que ma vision du libéral à beaucoup changé depuis cet essai
...
On a qu'une vie, et notre métier nous permet de voir plein de choses différentes, il faut en profiter
Bonne route
et j'ai à peu près la même vison des choses que toi

Je stoppe mon activité de remplaçant ce mois-ci, pour aller bosser chez nos voisins Suisses.
Comme toi, marre de courir, d'être TOUT le temps fatigué, ne plus avoir de vie de famille, satisfaire tout le monde... perso je voulais débuter en tant que remplaçant pour me "faire la main", mais se faire gouverner par une pseudo IDEL qui se croit au dessus de tout le monde, qui croit tout connaître, et qui veut tout contrôler, qui n'a comme amis que son ordi, son TLA et son imprimante, uhmmm non STOP

Certains dirons qu'on est jamais mieux servi que par soi même bla bla bli et qu'il fallait crée mon cabinet, mais j'avoue que ma vision du libéral à beaucoup changé depuis cet essai

On a qu'une vie, et notre métier nous permet de voir plein de choses différentes, il faut en profiter

Bonne route
Re: stopper l'activité libérale
bonjour,
voilà quelques années plus tard je reviens avec toujours le même projet, c'est à dire arrêter le libéral mais pour reprendre les études de puéricultrice. Mon premier projet professionnel. Alors comme mes filles seront toutes les deux en fac l'année prochaine à rennes j'envisage de repasser le concours d'entrée. J'ai un an pour le préparer et sachant que je l'ai réussi il y a 5 ans en ayant bosser quelques semaines les annales. Donc là, positive attitude , c'est le moment , je suis super motivée et au lieu d'un appart ou je vis en ce moment et un à rennes pour mes filles et étant seule avec elle. nous allons toutes les trois être sous le même toit. Donc économie , études, et vie de famille.
Par contre ma question est : combien je vais devoir à notre chère urssaf et cher Carpimko et lors de ma cessation puis je demander de régler en deux ans environ le dû...???? voir de stopper les règlements pendant un an et de reprendre en tant que puer???
Aussi une question me turlupine : comment vivre pendant un an????
- soit j'arrète le libéral avant et récupère des droits aux assedics( un an de travail à temps plein pour un an d'aide financière)
- soit je bosse en libéral jusqu'au bout et je mets des sous de cotés ce qui n'est pas évident vu les charges
- soit je ferai un emprunt étudiant dans une banque qui acceptera d'aider les étudiants jeunes de 44 ans
Car sachant que tout est basé sur l'avis d'imposition de l'année précédente, je n'aurai ni allocation logement ni aide pour mes filles.
Merci pour vos conseils
voilà quelques années plus tard je reviens avec toujours le même projet, c'est à dire arrêter le libéral mais pour reprendre les études de puéricultrice. Mon premier projet professionnel. Alors comme mes filles seront toutes les deux en fac l'année prochaine à rennes j'envisage de repasser le concours d'entrée. J'ai un an pour le préparer et sachant que je l'ai réussi il y a 5 ans en ayant bosser quelques semaines les annales. Donc là, positive attitude , c'est le moment , je suis super motivée et au lieu d'un appart ou je vis en ce moment et un à rennes pour mes filles et étant seule avec elle. nous allons toutes les trois être sous le même toit. Donc économie , études, et vie de famille.
Par contre ma question est : combien je vais devoir à notre chère urssaf et cher Carpimko et lors de ma cessation puis je demander de régler en deux ans environ le dû...???? voir de stopper les règlements pendant un an et de reprendre en tant que puer???
Aussi une question me turlupine : comment vivre pendant un an????
- soit j'arrète le libéral avant et récupère des droits aux assedics( un an de travail à temps plein pour un an d'aide financière)
- soit je bosse en libéral jusqu'au bout et je mets des sous de cotés ce qui n'est pas évident vu les charges
- soit je ferai un emprunt étudiant dans une banque qui acceptera d'aider les étudiants jeunes de 44 ans
Car sachant que tout est basé sur l'avis d'imposition de l'année précédente, je n'aurai ni allocation logement ni aide pour mes filles.
Merci pour vos conseils
Re: stopper l'activité libérale
Et bien me revoici quelques années plus tard.
Je vous laisse me lire.
Je me retrouve face à un mur moche, froid, sans même une affiche, il est à 50cm de moi. La table bureau est toute petite casée dans un coin de la piece. La chaise est lourde j'ai du mal à la soulever.
Je n’ai jamais mangé face à un mur enfin à 50 cm d'un mur, seule, sans télé, sans personne, que moi et ma fatigue, mon angoisse qui monte qui monte et qui sort sous forme de larmes, grosses, très humides, déferlantes.
Je n'ai pas faim, des rognons quel accueil… cela promet !!! Quelques morceaux d'une espèce de quiche soufflée au fromage et mon estomac est rempli.
Je m’effondre à nouveau, je laisse sortir mon stock de larmes je suis comme un dromadaire qui a fait ses réserves et les vannes s’ouvrent comme ca sans prévenir. Et après je suis plus calme mais plus fatiguée.
J'ai 45 ans. Pour ne pas dire 46 dans plus d'un mois, mon corps en a 65 et encore je suis gentille. Douleur, douleur tu m’accompagnes dans cette chambre sinistre. Tu aurais pu rester dehors à la porte de ce lieu. J'en ai déjà assez non !!!
L’arrivée a été dure. L’enfermement, jamais connu !!!! Les yeux qui laissaient libre cours aux larmes. Allez y les filles sauvées vous !!!
Une chambre exigue. Dépôt des affaires persos. Inventaire des toute mes choses. Je n'ai rien. Je n'ai pas pensé. Une brosse à dents et dentifrice.
Je ne viens pas d’arriver en prison mais la sensation d’isolement est dure. Cloîtré entre 4 murs. Impossible d’ouvrir la fenêtre. Enfin si mais c'est dur et je n’ai pas la force de tourner la poignée, donc le premier jour cloîtré
Je suis hospitalisée à ma demande pour épuisement professionnelle. Et oui l'on fait du bien aux autres et puis un jour le corps craque s’effrite, tombe comme une merde. Et les larmes se mettent à couler.couler… Depuis le temps que je les retiens il y en a des litres.
Impossible d’aller de l’avant cette fois. Mon corps a été le plus fort cette fois. D’habitude avec un peu…beaucoup de vitamine, café, thé. Motivée motivée!!!!
. Et j'avance.
En mode robot mais j’arrive Mr le patient numéro un !!
A 6h30 je serai à vos pieds à vous laver enfin FAIRE votre toilette. Sentant parfois un filet de morve ou de bave qui vous appartient bien sûr et qui tombe dans mes cheveux. Beurk beurk beurk. Un pti coup de serviette et c’est parti. Je ne dis rien,je ne veux pas vous blesser !!
Ce matin, j'ai 26 patients à voir , à visiter, à assister, à aider, à sauver, à panser, à habiller ,à écouter, à débrancher….
Un de fait, je le barre sur ma liste. Plus que 25,ou plutôt encore 25. Je ne vais jamais y arriver comment faire. Je suis fatiguée car j'ai dormi 4 heures en deux fois.
Non non je ne suis pas sortie faire la fête, voir des amis. D’ailleurs qu'est ce que cela veut dire ????
Depuis presque un an ce sont des mots qui ne font plus partis de mon vocabulaire. Mes patients ont une vie sociale dix fois plus importante que la mienne enfin la mienne qui n'est pas mienne car elle n’existe pas.
Allez !!!!Stéphanie avance !!! tu es forte ,courageuse, tu fais du bien à tes patients.
Mais c’est étrange depuis quelque temps tu es moins souriante, moins gaie, plus froide, plus à fleurs de peau, pour certains tu as envie de leur crier j'en ai marre, marre de me faire baver dans les cheveux, marre de faire la toilette intime de vous Monsieur qui êtes aussi un patient que j'aime beaucoup mais qui me fait à chaque fois une réflexion gentille mais lourde lorsque je lui fait sa toilette intime… »je bande…c’est agréable…. »
Je me tais, mais ce matin j’aurais pu lui dire que cela me dégoûte, que cela me gêne. Mais je n'ose pas.
Cette matinée va être longue,douloureuse,je retiens mes larmes,contient mon angoisse ,mon mal être. Je n’en peux plus.
Dormir,dormir je le veux mais je n'y arrive pas.
Depuis quelques semaines il m’arrive de regarder les poteaux sur le bord de la route. Et je me dis : juste un petit accident pour me reposer. Pas mourir,j’ai mes filles. Elles seraient trop malheureuses. Un petit peu de temps pour que l'on s’occupe de moi. Je n'en peux plus. Soigner moi, faites moi dormir, nourrissez moi.
Mais mes patients je ne peux pas abandonner tout ,mes collègues comment elles vont faire ?
Depuis 6 ans passé je me donne corps et âme. Satisfaire mes patients est ma priorité. Ma vie. En société je ne parle que d'eux. Je dois paraître rabat joie.
Après, plus de vie sociale car en rentrant du travail ou le week-end je veux être seule.
Au début je bricole le week-end et les jours de repos. Super Stéphanie avec sa perceuse,scieuse,pour cacher son mal être. Casser des murs pour montrer que tout va bien je gère sur tout les fronts.
Puis petit à petit mon corps se charge de m’envoyer des signaux. . Alors je tire sur la corde ,longtemps,trop longtemps.
Vendredi dernier j’arrive au boulot pour faire les listes pour dimanche et lundi. 66 patients dimanche…comment je vais faire. Vais-je tenir ??? Je le faisais avant. Mais c’était avant…Devant l'agenda je suis perdue.
Pour lundi 70 patients maxi le matin . Il faut diviser en trois. Une avec 15 ,la deuxième environ 25 et la troisième le reste donc 28.29. Je ne sais pas quel bout commencer. Je prépare trois listes,je raye je recommence. L’angoisse monte. Les suées arrivent.
Je pique un quart de lexomil dans la boîte d'une patiente. Je vais y arriver maintenant. Rien à faire. Je m'effondre. Mes listes sont illisibles mal organisées. Mais collègues vont croire que j’ai fumé la moquette avant de les faire
Je vais au cabinet médical juste à côté. Ouf !!!un docteur est à l’accueil. Je lui demande un conseil. : est ce que je dois augmenter mon antidépresseur ou mon anxiolytiques ? , car suis traité depuis un certain temps. Mais depuis le temps cela ne doit plus rien faire. Et la encore mon corps dégouline, je pleure je sanglote…
Mon médecin traitant me reçoit. Et le lendemain me voici hospitalisée.
Donc depuis deux jours je suis en psychiatrie à ma demande et sur les conseils de mon médecin de mes collègues et de mes filles.
C'est dure d’être de l’autre côté de la barrière. Ces patients qui sont plus malades psychotiques et quelques névroses.
J'ai peur.
Je connais aussi des soignants. Parfois nos vies se sont croisées lors de triste moment de ma vie d’infirmière libérale et lors de beaux souvenirs d’enfance.
Je devrais être transférée dans une clinique demain enfin aujourd’hui car il est deux heure et demi du matin. Je me suis endormie avec difficultés vers 22 h. Faites le compte. Moi qui suis si fatiguée, épuisée,je n’arrive pas à dormir. Je suis réveillée d'un coup comme si on me donnait un coup sur l’épaule en me disant. Debout !!!!
Je vais aller vers l’inconnu. « tiens il faut que j’appelle ma mutuelle tout à l'heure pour savoir si je suis remboursée pour une seule chambre.
Hier j'ai appelé ma prévoyance pour connaitre mes droits car en libéral nous n’avons pas le droit d’être malade, la grippe, la bronchite ,c'est travailler avec un masque. Mais la au moins on peut dire au patient je suis malade je mets un masque pour vous protéger. Et puis tant que l'on est là à faire notre boulot, notre devoir,ils ne se posent pas de questions et n'ont aucune pitié. Ce sont eux qui sont malades même si être vieux ne veut pas dire malade…mais nous sommes encore des infirmières aux cornettes. Marche ou crève…
C'est dernier jours pourtant j’allais travailler avec un masque mais un invisible. Celui de la soignante qui va bien qui est en forme et qui est souriante comme toujours. Sauf que quelque patients le remarquent. 3 sur 70 petite moyenne …
Une fois l'on me dit vous n’êtes pas en forme Stéphanie vous avez maigri. Je me mets à pleurer.
Ce n'est rien je suis juste fatiguée.
Mais au fil des mois et des semaines la fatigue s’installe,mon corps me parle par ses douleurs partout. Une vraie mamie. Je ne m’écoute pas et me dis n !y pense pas. Et bouge car quand mon corps est endolori le meilleur remède est l’activité.
Alors comme je viens d’acheter une jolie maison que je vais rendre encore plus jolie. Je bricole, je casse des cloisons, je peint, je rénove la salle de bain même les deux.
Mais je n'ai pas la force d'un homme et mon corps ne tient pas alors je pense vers des choses plus cools. J'ai la tête pleines d’idées. Ça fuse !!! Puis peu à peu mes fenêtres que j'ai récupéré à la benne et qui devraient me servir pour faire une tête de lit et qui sont sur la terasse me laisse de marbre. J'ai l’idée mais plus le courage, la force, même de prendre du papier de verre pour s’essayer de poncer et voir ce que je peux en faire.
Plus goût à rien enfin plus de capacités physiques et morales pour me réaliser en dehors du travail.
Il m'a tout pris ma famille, mes amis, ma santé.
Depuis mardi en fin d’après-midi je suis arrivée dans une clinique à visée psychiatrique.
Cela n'a rien à voir avec l'autre hôpital. Les gens sont comme vous et moi. Ils ne récupèrent pas les mégots dans les cendriers , ne crient pas, ne viennent pas vers vous en courant pour vous taxer une cigarette ou la fin…
Le cadre est accueillant, il y a un parc, avec un ruisseau. Ma. Chambre est belle si l'on peut dire. Le lit un plus confortable mais avec des carrés de mousse pour éviter les escarres chose que je ne risque pas d’avoir vu le peu d'heure de sommeil.
Il est 2h15 je suis réveillée depuis une heure. Endormie à 22h15 environ cela fait pas énorme. 3 heures.
J'ai pourtant un nouveau traitement avec somnifères. Ce doit être du pipi d'chat car rien y fait. L'on devrait mon mettre une perfusion pour l’anesthésie mais cela n'est pas réaliste.
J'ai lu un livre en 24 h « un très grand amour de Giesbert un livre facile à lire. La preuve 24 h pour 300 pages ou un peu moins. Le problème n’est pas là
La galère est de ne pas dormir c'est terrible. Que faire ??
Sinon je parle peu avec les gens j'ai peur de prendre leur problème. Ils sont pour tout super gentils. Ils sont même plus à l’écoute les uns des autres que les soignants. A part nous donner nos médocs et nous prendre ceinture, foulard ,crème de jour qui est dans un pot de verre. Même câble des chargeurs et sèches cheveux de peur que l'on se fasse du mal.
Je peux comprendre. Mais alors pourquoi ai-je mon verre d'eau en verre bien sur qui est sur ma table depuis hier.
J'ai du mal à saisir…
La bouffe ca peut aller soyons sympa. Je ne risque pas de grossir aucune matière grasse. Un peu de beurre pour le pain. C'est tout. Pas de troubles digestifs dues aux sauces lyophilisées ?!!
Ce qui me choc. Ce sont les moments de distribution des médicaments. Le matin après le petit déjeuner. Le midi je n'en ai pas. Et le soir. Je dois remettre un jogging pour aller vers 21 h. Pas avant à l’étage du dessus pour le traitement de nuit. Moi ils me donnent ceux de 19 h en même. Car attendre dans le couloir à la queuleuleu son tour pour que l’infirmière nous donne notre traitement. Nom ?numéro de chambre ?. Aucune discrétion ,le secret professionnel ????? C'est vraiment un point qui me gêne.
Je vais essayer de rendormir. Assommer moi. Please
Depuis ces mots je suis rentrée chez après presque un mois. Je suis épuisée. Je dors. Trop je trouve. Je me fatigue pour un rien. J'ai vendu ma maison pour pouvoir payer mes charges urssaf qui me redemandera une belle somme. J’aime ma maison mais je n’ai pas le choix. Je vais en replier une pas chère plus petite ou mes filles auront une chambre pour deux. Je vends ma patientele fin septembre. Et je vais essayer de remonter la pente.
Je souhaite que mon témoignage serve aux soignants qui vont trop loin. Qui s’épuisent.
Et dire à l’état que nous qui tuons au travail ne sommes pas reconnus.
Je regardais un jour comme tout le monde. Une vraie vie
Je vous laisse me lire.
Je me retrouve face à un mur moche, froid, sans même une affiche, il est à 50cm de moi. La table bureau est toute petite casée dans un coin de la piece. La chaise est lourde j'ai du mal à la soulever.
Je n’ai jamais mangé face à un mur enfin à 50 cm d'un mur, seule, sans télé, sans personne, que moi et ma fatigue, mon angoisse qui monte qui monte et qui sort sous forme de larmes, grosses, très humides, déferlantes.
Je n'ai pas faim, des rognons quel accueil… cela promet !!! Quelques morceaux d'une espèce de quiche soufflée au fromage et mon estomac est rempli.
Je m’effondre à nouveau, je laisse sortir mon stock de larmes je suis comme un dromadaire qui a fait ses réserves et les vannes s’ouvrent comme ca sans prévenir. Et après je suis plus calme mais plus fatiguée.
J'ai 45 ans. Pour ne pas dire 46 dans plus d'un mois, mon corps en a 65 et encore je suis gentille. Douleur, douleur tu m’accompagnes dans cette chambre sinistre. Tu aurais pu rester dehors à la porte de ce lieu. J'en ai déjà assez non !!!
L’arrivée a été dure. L’enfermement, jamais connu !!!! Les yeux qui laissaient libre cours aux larmes. Allez y les filles sauvées vous !!!
Une chambre exigue. Dépôt des affaires persos. Inventaire des toute mes choses. Je n'ai rien. Je n'ai pas pensé. Une brosse à dents et dentifrice.
Je ne viens pas d’arriver en prison mais la sensation d’isolement est dure. Cloîtré entre 4 murs. Impossible d’ouvrir la fenêtre. Enfin si mais c'est dur et je n’ai pas la force de tourner la poignée, donc le premier jour cloîtré
Je suis hospitalisée à ma demande pour épuisement professionnelle. Et oui l'on fait du bien aux autres et puis un jour le corps craque s’effrite, tombe comme une merde. Et les larmes se mettent à couler.couler… Depuis le temps que je les retiens il y en a des litres.
Impossible d’aller de l’avant cette fois. Mon corps a été le plus fort cette fois. D’habitude avec un peu…beaucoup de vitamine, café, thé. Motivée motivée!!!!
. Et j'avance.
En mode robot mais j’arrive Mr le patient numéro un !!
A 6h30 je serai à vos pieds à vous laver enfin FAIRE votre toilette. Sentant parfois un filet de morve ou de bave qui vous appartient bien sûr et qui tombe dans mes cheveux. Beurk beurk beurk. Un pti coup de serviette et c’est parti. Je ne dis rien,je ne veux pas vous blesser !!
Ce matin, j'ai 26 patients à voir , à visiter, à assister, à aider, à sauver, à panser, à habiller ,à écouter, à débrancher….
Un de fait, je le barre sur ma liste. Plus que 25,ou plutôt encore 25. Je ne vais jamais y arriver comment faire. Je suis fatiguée car j'ai dormi 4 heures en deux fois.
Non non je ne suis pas sortie faire la fête, voir des amis. D’ailleurs qu'est ce que cela veut dire ????
Depuis presque un an ce sont des mots qui ne font plus partis de mon vocabulaire. Mes patients ont une vie sociale dix fois plus importante que la mienne enfin la mienne qui n'est pas mienne car elle n’existe pas.
Allez !!!!Stéphanie avance !!! tu es forte ,courageuse, tu fais du bien à tes patients.
Mais c’est étrange depuis quelque temps tu es moins souriante, moins gaie, plus froide, plus à fleurs de peau, pour certains tu as envie de leur crier j'en ai marre, marre de me faire baver dans les cheveux, marre de faire la toilette intime de vous Monsieur qui êtes aussi un patient que j'aime beaucoup mais qui me fait à chaque fois une réflexion gentille mais lourde lorsque je lui fait sa toilette intime… »je bande…c’est agréable…. »
Je me tais, mais ce matin j’aurais pu lui dire que cela me dégoûte, que cela me gêne. Mais je n'ose pas.
Cette matinée va être longue,douloureuse,je retiens mes larmes,contient mon angoisse ,mon mal être. Je n’en peux plus.
Dormir,dormir je le veux mais je n'y arrive pas.
Depuis quelques semaines il m’arrive de regarder les poteaux sur le bord de la route. Et je me dis : juste un petit accident pour me reposer. Pas mourir,j’ai mes filles. Elles seraient trop malheureuses. Un petit peu de temps pour que l'on s’occupe de moi. Je n'en peux plus. Soigner moi, faites moi dormir, nourrissez moi.
Mais mes patients je ne peux pas abandonner tout ,mes collègues comment elles vont faire ?
Depuis 6 ans passé je me donne corps et âme. Satisfaire mes patients est ma priorité. Ma vie. En société je ne parle que d'eux. Je dois paraître rabat joie.
Après, plus de vie sociale car en rentrant du travail ou le week-end je veux être seule.
Au début je bricole le week-end et les jours de repos. Super Stéphanie avec sa perceuse,scieuse,pour cacher son mal être. Casser des murs pour montrer que tout va bien je gère sur tout les fronts.
Puis petit à petit mon corps se charge de m’envoyer des signaux. . Alors je tire sur la corde ,longtemps,trop longtemps.
Vendredi dernier j’arrive au boulot pour faire les listes pour dimanche et lundi. 66 patients dimanche…comment je vais faire. Vais-je tenir ??? Je le faisais avant. Mais c’était avant…Devant l'agenda je suis perdue.
Pour lundi 70 patients maxi le matin . Il faut diviser en trois. Une avec 15 ,la deuxième environ 25 et la troisième le reste donc 28.29. Je ne sais pas quel bout commencer. Je prépare trois listes,je raye je recommence. L’angoisse monte. Les suées arrivent.
Je pique un quart de lexomil dans la boîte d'une patiente. Je vais y arriver maintenant. Rien à faire. Je m'effondre. Mes listes sont illisibles mal organisées. Mais collègues vont croire que j’ai fumé la moquette avant de les faire
Je vais au cabinet médical juste à côté. Ouf !!!un docteur est à l’accueil. Je lui demande un conseil. : est ce que je dois augmenter mon antidépresseur ou mon anxiolytiques ? , car suis traité depuis un certain temps. Mais depuis le temps cela ne doit plus rien faire. Et la encore mon corps dégouline, je pleure je sanglote…
Mon médecin traitant me reçoit. Et le lendemain me voici hospitalisée.
Donc depuis deux jours je suis en psychiatrie à ma demande et sur les conseils de mon médecin de mes collègues et de mes filles.
C'est dure d’être de l’autre côté de la barrière. Ces patients qui sont plus malades psychotiques et quelques névroses.
J'ai peur.
Je connais aussi des soignants. Parfois nos vies se sont croisées lors de triste moment de ma vie d’infirmière libérale et lors de beaux souvenirs d’enfance.
Je devrais être transférée dans une clinique demain enfin aujourd’hui car il est deux heure et demi du matin. Je me suis endormie avec difficultés vers 22 h. Faites le compte. Moi qui suis si fatiguée, épuisée,je n’arrive pas à dormir. Je suis réveillée d'un coup comme si on me donnait un coup sur l’épaule en me disant. Debout !!!!
Je vais aller vers l’inconnu. « tiens il faut que j’appelle ma mutuelle tout à l'heure pour savoir si je suis remboursée pour une seule chambre.
Hier j'ai appelé ma prévoyance pour connaitre mes droits car en libéral nous n’avons pas le droit d’être malade, la grippe, la bronchite ,c'est travailler avec un masque. Mais la au moins on peut dire au patient je suis malade je mets un masque pour vous protéger. Et puis tant que l'on est là à faire notre boulot, notre devoir,ils ne se posent pas de questions et n'ont aucune pitié. Ce sont eux qui sont malades même si être vieux ne veut pas dire malade…mais nous sommes encore des infirmières aux cornettes. Marche ou crève…
C'est dernier jours pourtant j’allais travailler avec un masque mais un invisible. Celui de la soignante qui va bien qui est en forme et qui est souriante comme toujours. Sauf que quelque patients le remarquent. 3 sur 70 petite moyenne …
Une fois l'on me dit vous n’êtes pas en forme Stéphanie vous avez maigri. Je me mets à pleurer.
Ce n'est rien je suis juste fatiguée.
Mais au fil des mois et des semaines la fatigue s’installe,mon corps me parle par ses douleurs partout. Une vraie mamie. Je ne m’écoute pas et me dis n !y pense pas. Et bouge car quand mon corps est endolori le meilleur remède est l’activité.
Alors comme je viens d’acheter une jolie maison que je vais rendre encore plus jolie. Je bricole, je casse des cloisons, je peint, je rénove la salle de bain même les deux.
Mais je n'ai pas la force d'un homme et mon corps ne tient pas alors je pense vers des choses plus cools. J'ai la tête pleines d’idées. Ça fuse !!! Puis peu à peu mes fenêtres que j'ai récupéré à la benne et qui devraient me servir pour faire une tête de lit et qui sont sur la terasse me laisse de marbre. J'ai l’idée mais plus le courage, la force, même de prendre du papier de verre pour s’essayer de poncer et voir ce que je peux en faire.
Plus goût à rien enfin plus de capacités physiques et morales pour me réaliser en dehors du travail.
Il m'a tout pris ma famille, mes amis, ma santé.
Depuis mardi en fin d’après-midi je suis arrivée dans une clinique à visée psychiatrique.
Cela n'a rien à voir avec l'autre hôpital. Les gens sont comme vous et moi. Ils ne récupèrent pas les mégots dans les cendriers , ne crient pas, ne viennent pas vers vous en courant pour vous taxer une cigarette ou la fin…
Le cadre est accueillant, il y a un parc, avec un ruisseau. Ma. Chambre est belle si l'on peut dire. Le lit un plus confortable mais avec des carrés de mousse pour éviter les escarres chose que je ne risque pas d’avoir vu le peu d'heure de sommeil.
Il est 2h15 je suis réveillée depuis une heure. Endormie à 22h15 environ cela fait pas énorme. 3 heures.
J'ai pourtant un nouveau traitement avec somnifères. Ce doit être du pipi d'chat car rien y fait. L'on devrait mon mettre une perfusion pour l’anesthésie mais cela n'est pas réaliste.
J'ai lu un livre en 24 h « un très grand amour de Giesbert un livre facile à lire. La preuve 24 h pour 300 pages ou un peu moins. Le problème n’est pas là
La galère est de ne pas dormir c'est terrible. Que faire ??
Sinon je parle peu avec les gens j'ai peur de prendre leur problème. Ils sont pour tout super gentils. Ils sont même plus à l’écoute les uns des autres que les soignants. A part nous donner nos médocs et nous prendre ceinture, foulard ,crème de jour qui est dans un pot de verre. Même câble des chargeurs et sèches cheveux de peur que l'on se fasse du mal.
Je peux comprendre. Mais alors pourquoi ai-je mon verre d'eau en verre bien sur qui est sur ma table depuis hier.
J'ai du mal à saisir…
La bouffe ca peut aller soyons sympa. Je ne risque pas de grossir aucune matière grasse. Un peu de beurre pour le pain. C'est tout. Pas de troubles digestifs dues aux sauces lyophilisées ?!!
Ce qui me choc. Ce sont les moments de distribution des médicaments. Le matin après le petit déjeuner. Le midi je n'en ai pas. Et le soir. Je dois remettre un jogging pour aller vers 21 h. Pas avant à l’étage du dessus pour le traitement de nuit. Moi ils me donnent ceux de 19 h en même. Car attendre dans le couloir à la queuleuleu son tour pour que l’infirmière nous donne notre traitement. Nom ?numéro de chambre ?. Aucune discrétion ,le secret professionnel ????? C'est vraiment un point qui me gêne.
Je vais essayer de rendormir. Assommer moi. Please
Depuis ces mots je suis rentrée chez après presque un mois. Je suis épuisée. Je dors. Trop je trouve. Je me fatigue pour un rien. J'ai vendu ma maison pour pouvoir payer mes charges urssaf qui me redemandera une belle somme. J’aime ma maison mais je n’ai pas le choix. Je vais en replier une pas chère plus petite ou mes filles auront une chambre pour deux. Je vends ma patientele fin septembre. Et je vais essayer de remonter la pente.
Je souhaite que mon témoignage serve aux soignants qui vont trop loin. Qui s’épuisent.
Et dire à l’état que nous qui tuons au travail ne sommes pas reconnus.
Je regardais un jour comme tout le monde. Une vraie vie
- caducee1717
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- Inscription : 19 janv. 2011 14:51
Re: stopper l'activité libérale
bonjour,
Désolée mais quand c'est long, très long, je ne lis pas...et je m'en excuse auprès de moal22630 qui me semble dans une grande souffrance.
Ceci étant dit j'ai arrêté le libéral en 2016 et , fort heureusement, ça s'est plutôt "bien" passé même si les prélèvements URSSAF mettent plus de temps à cesser que ceux de la CARPIMKO; Il faut anticiper et prévoir sa trésorerie (mais j'ai envie de dire comme dans la vie de tous les jours, faut tout prévoir, tout calculer, et ne pas tout dépenser si possible).
J'ai retrouvé un poste en hospitalier tout de suite, en négociant la reprise de mon ancienneté ainsi que mon salaire.
J'ai tout préparé en me laissant un délai entre la prise de décision de l'arrêt du libéral et sa mise en oeuvre effective.
Il me semble important de dire que si c'est bien préparé ce n'est pas mission impossible, catastrophe, et galère surdimensionnée; C'est un peu compliqué, oui, mais pas du tout impossible.

Désolée mais quand c'est long, très long, je ne lis pas...et je m'en excuse auprès de moal22630 qui me semble dans une grande souffrance.
Ceci étant dit j'ai arrêté le libéral en 2016 et , fort heureusement, ça s'est plutôt "bien" passé même si les prélèvements URSSAF mettent plus de temps à cesser que ceux de la CARPIMKO; Il faut anticiper et prévoir sa trésorerie (mais j'ai envie de dire comme dans la vie de tous les jours, faut tout prévoir, tout calculer, et ne pas tout dépenser si possible).
J'ai retrouvé un poste en hospitalier tout de suite, en négociant la reprise de mon ancienneté ainsi que mon salaire.
J'ai tout préparé en me laissant un délai entre la prise de décision de l'arrêt du libéral et sa mise en oeuvre effective.
Il me semble important de dire que si c'est bien préparé ce n'est pas mission impossible, catastrophe, et galère surdimensionnée; C'est un peu compliqué, oui, mais pas du tout impossible.

souriez...et vous recevrez autant en retour
Re: stopper l'activité libérale
Peut importe la longueur de ton message ...c'est vraiment un témoignage qui fait mal et peur , je souhaite sincèrement que tu vois rapidement ta situation s'améliorer. Courage Stéphanie
Re: stopper l'activité libérale
Et je me permets de rappeler ce numero 0800 800 854 . Pour les soignants en souffrance .
Re: stopper l'activité libérale
Je me retrouve face à un mur moche, froid, sans même une affiche, il est à 50cm de moi. La table bureau est toute petite casée dans un coin de la piece. La chaise est lourde j'ai du mal à la soulever.
Je n’ai jamais mangé face à un mur enfin à 50 cm d'un mur, seule, sans télé, sans personne, que moi et ma fatigue, mon angoisse qui monte qui monte et qui sort sous forme de larmes, grosses, très humides, déferlantes.
Je n'ai pas faim, des rognons quel accueil… cela promet !!! Quelques morceaux d'une espèce de quiche soufflée au fromage et mon estomac est rempli.
Je m’effondre à nouveau, je laisse sortir mon stock de larmes je suis comme un dromadaire qui a fait ses réserves et les vannes s’ouvrent comme ca sans prévenir. Et après je suis plus calme mais plus fatiguée.
J'ai 45 ans. Pour ne pas dire 46 dans plus d'un mois, mon corps en a 65 et encore je suis gentille. Douleur, douleur tu m’accompagnes dans cette chambre sinistre. Tu aurais pu rester dehors à la porte de ce lieu. J'en ai déjà assez non !!!
L’arrivée a été dure. L’enfermement, jamais connu !!!! Les yeux qui laissaient libre cours aux larmes. Allez y les filles sauvées vous !!!
Une chambre exigue. Dépôt des affaires persos. Inventaire des toute mes choses. Je n'ai rien. Je n'ai pas pensé. Une brosse à dents et dentifrice.
Je ne viens pas d’arriver en prison mais la sensation d’isolement est dure. Cloîtré entre 4 murs. Impossible d’ouvrir la fenêtre. Enfin si mais c'est dur et je n’ai pas la force de tourner la poignée, donc le premier jour cloîtré
Je suis hospitalisée à ma demande pour épuisement professionnelle. Et oui l'on fait du bien aux autres et puis un jour le corps craque s’effrite, tombe comme une merde. Et les larmes se mettent à couler.couler… Depuis le temps que je les retiens il y en a des litres.
Impossible d’aller de l’avant cette fois. Mon corps a été le plus fort cette fois. D’habitude avec un peu…beaucoup de vitamine, café, thé. Motivée motivée!!!!
. Et j'avance.
En mode robot mais j’arrive Mr le patient numéro un !!
A 6h30 je serai à vos pieds à vous laver enfin FAIRE votre toilette. Sentant parfois un filet de morve ou de bave qui vous appartient bien sûr et qui tombe dans mes cheveux. Beurk beurk beurk. Un pti coup de serviette et c’est parti. Je ne dis rien,je ne veux pas vous blesser !!
Ce matin, j'ai 26 patients à voir , à visiter, à assister, à aider, à sauver, à panser, à habiller ,à écouter, à débrancher….
Un de fait, je le barre sur ma liste. Plus que 25,ou plutôt encore 25. Je ne vais jamais y arriver comment faire. Je suis fatiguée car j'ai dormi 4 heures en deux fois.
Non non je ne suis pas sortie faire la fête, voir des amis. D’ailleurs qu'est ce que cela veut dire ????
Depuis presque un an ce sont des mots qui ne font plus partis de mon vocabulaire. Mes patients ont une vie sociale dix fois plus importante que la mienne enfin la mienne qui n'est pas mienne car elle n’existe pas.
Allez !!!!Stéphanie avance !!! tu es forte ,courageuse, tu fais du bien à tes patients.
Mais c’est étrange depuis quelque temps tu es moins souriante, moins gaie, plus froide, plus à fleurs de peau, pour certains tu as envie de leur crier j'en ai marre, marre de me faire baver dans les cheveux, marre de faire la toilette intime de vous Monsieur qui êtes aussi un patient que j'aime beaucoup mais qui me fait à chaque fois une réflexion gentille mais lourde lorsque je lui fait sa toilette intime… »je bande…c’est agréable…. »
Je me tais, mais ce matin j’aurais pu lui dire que cela me dégoûte, que cela me gêne. Mais je n'ose pas.
Cette matinée va être longue,douloureuse,je retiens mes larmes,contient mon angoisse ,mon mal être. Je n’en peux plus.
Dormir,dormir je le veux mais je n'y arrive pas.
Depuis quelques semaines il m’arrive de regarder les poteaux sur le bord de la route. Et je me dis : juste un petit accident pour me reposer. Pas mourir,j’ai mes filles. Elles seraient trop malheureuses. Un petit peu de temps pour que l'on s’occupe de moi. Je n'en peux plus. Soigner moi, faites moi dormir, nourrissez moi.
Mais mes patients je ne peux pas abandonner tout ,mes collègues comment elles vont faire ?
Depuis 6 ans passé je me donne corps et âme. Satisfaire mes patients est ma priorité. Ma vie. En société je ne parle que d'eux. Je dois paraître rabat joie.
Après, plus de vie sociale car en rentrant du travail ou le week-end je veux être seule.
Au début je bricole le week-end et les jours de repos. Super Stéphanie avec sa perceuse,scieuse,pour cacher son mal être. Casser des murs pour montrer que tout va bien je gère sur tout les fronts.
Puis petit à petit mon corps se charge de m’envoyer des signaux. . Alors je tire sur la corde ,longtemps,trop longtemps.
Vendredi dernier j’arrive au boulot pour faire les listes pour dimanche et lundi. 66 patients dimanche…comment je vais faire. Vais-je tenir ??? Je le faisais avant. Mais c’était avant…Devant l'agenda je suis perdue.
Pour lundi 70 patients maxi le matin . Il faut diviser en trois. Une avec 15 ,la deuxième environ 25 et la troisième le reste donc 28.29. Je ne sais pas quel bout commencer. Je prépare trois listes,je raye je recommence. L’angoisse monte. Les suées arrivent.
Je pique un quart de lexomil dans la boîte d'une patiente. Je vais y arriver maintenant. Rien à faire. Je m'effondre. Mes listes sont illisibles mal organisées. Mais collègues vont croire que j’ai fumé la moquette avant de les faire
Je vais au cabinet médical juste à côté. Ouf !!!un docteur est à l’accueil. Je lui demande un conseil. : est ce que je dois augmenter mon antidépresseur ou mon anxiolytiques ? , car suis traité depuis un certain temps. Mais depuis le temps cela ne doit plus rien faire. Et la encore mon corps dégouline, je pleure je sanglote…
Mon médecin traitant me reçoit. Et le lendemain me voici hospitalisée.
Donc depuis deux jours je suis en psychiatrie à ma demande et sur les conseils de mon médecin de mes collègues et de mes filles.
C'est dure d’être de l’autre côté de la barrière. Ces patients qui sont plus malades psychotiques et quelques névroses.
J'ai peur.
Je connais aussi des soignants. Parfois nos vies se sont croisées lors de triste moment de ma vie d’infirmière libérale et lors de beaux souvenirs d’enfance.
Je devrais être transférée dans une clinique demain enfin aujourd’hui car il est deux heure et demi du matin. Je me suis endormie avec difficultés vers 22 h. Faites le compte. Moi qui suis si fatiguée, épuisée,je n’arrive pas à dormir. Je suis réveillée d'un coup comme si on me donnait un coup sur l’épaule en me disant. Debout !!!!
Je vais aller vers l’inconnu. « tiens il faut que j’appelle ma mutuelle tout à l'heure pour savoir si je suis remboursée pour une seule chambre.
Hier j'ai appelé ma prévoyance pour connaitre mes droits car en libéral nous n’avons pas le droit d’être malade, la grippe, la bronchite ,c'est travailler avec un masque. Mais la au moins on peut dire au patient je suis malade je mets un masque pour vous protéger. Et puis tant que l'on est là à faire notre boulot, notre devoir,ils ne se posent pas de questions et n'ont aucune pitié. Ce sont eux qui sont malades même si être vieux ne veut pas dire malade…mais nous sommes encore des infirmières aux cornettes. Marche ou crève…
C'est dernier jours pourtant j’allais travailler avec un masque mais un invisible. Celui de la soignante qui va bien qui est en forme et qui est souriante comme toujours. Sauf que quelque patients le remarquent. 3 sur 70 petite moyenne …
Une fois l'on me dit vous n’êtes pas en forme Stéphanie vous avez maigri. Je me mets à pleurer.
Ce n'est rien je suis juste fatiguée.
Mais au fil des mois et des semaines la fatigue s’installe,mon corps me parle par ses douleurs partout. Une vraie mamie. Je ne m’écoute pas et me dis n !y pense pas. Et bouge car quand mon corps est endolori le meilleur remède est l’activité.
Alors comme je viens d’acheter une jolie maison que je vais rendre encore plus jolie. Je bricole, je casse des cloisons, je peint, je rénove la salle de bain même les deux.
Mais je n'ai pas la force d'un homme et mon corps ne tient pas alors je pense vers des choses plus cools. J'ai la tête pleines d’idées. Ça fuse !!! Puis peu à peu mes fenêtres que j'ai récupéré à la benne et qui devraient me servir pour faire une tête de lit et qui sont sur la terasse me laisse de marbre. J'ai l’idée mais plus le courage, la force, même de prendre du papier de verre pour s’essayer de poncer et voir ce que je peux en faire.
Plus goût à rien enfin plus de capacités physiques et morales pour me réaliser en dehors du travail.
Il m'a tout pris ma famille, mes amis, ma santé.
Depuis mardi en fin d’après-midi je suis arrivée dans une clinique à visée psychiatrique.
Cela n'a rien à voir avec l'autre hôpital. Les gens sont comme vous et moi. Ils ne récupèrent pas les mégots dans les cendriers , ne crient pas, ne viennent pas vers vous en courant pour vous taxer une cigarette ou la fin…
Le cadre est accueillant, il y a un parc, avec un ruisseau. Ma. Chambre est belle si l'on peut dire. Le lit un plus confortable mais avec des carrés de mousse pour éviter les escarres chose que je ne risque pas d’avoir vu le peu d'heure de sommeil.
Il est 2h15 je suis réveillée depuis une heure. Endormie à 22h15 environ cela fait pas énorme. 3 heures.
J'ai pourtant un nouveau traitement avec somnifères. Ce doit être du pipi d'chat car rien y fait. L'on devrait mon mettre une perfusion pour l’anesthésie mais cela n'est pas réaliste.
J'ai lu un livre en 24 h « un très grand amour de Giesbert un livre facile à lire. La preuve 24 h pour 300 pages ou un peu moins. Le problème n’est pas là
La galère est de ne pas dormir c'est terrible. Que faire ??
Sinon je parle peu avec les gens j'ai peur de prendre leur problème. Ils sont pour tout super gentils. Ils sont même plus à l’écoute les uns des autres que les soignants. A part nous donner nos médocs et nous prendre ceinture, foulard ,crème de jour qui est dans un pot de verre. Même câble des chargeurs et sèches cheveux de peur que l'on se fasse du mal.
Je peux comprendre. Mais alors pourquoi ai-je mon verre d'eau en verre bien sur qui est sur ma table depuis hier.
J'ai du mal à saisir…
La bouffe ca peut aller soyons sympa. Je ne risque pas de grossir aucune matière grasse. Un peu de beurre pour le pain. C'est tout. Pas de troubles digestifs dues aux sauces lyophilisées ?!!
Ce qui me choc. Ce sont les moments de distribution des médicaments. Le matin après le petit déjeuner. Le midi je n'en ai pas. Et le soir. Je dois remettre un jogging pour aller vers 21 h. Pas avant à l’étage du dessus pour le traitement de nuit. Moi ils me donnent ceux de 19 h en même. Car attendre dans le couloir à la queuleuleu son tour pour que l’infirmière nous donne notre traitement. Nom ?numéro de chambre ?. Aucune discrétion ,le secret professionnel ????? C'est vraiment un point qui me gêne.
Je vais essayer de rendormir. Assommer moi. Please
Depuis ces mots je suis rentrée chez après presque un mois. Je suis épuisée. Je dors. Trop je trouve. Je me fatigue pour un rien. J'ai vendu ma maison pour pouvoir payer mes charges urssaf qui me redemandera une belle somme. J’aime ma maison mais je n’ai pas le choix. Je vais en replier une pas chère plus petite ou mes filles auront une chambre pour deux. Je vends ma patientele fin septembre. Et je vais essayer de remonter la pente.
Je souhaite que mon témoignage serve aux soignants qui vont trop loin. Qui s’épuisent.
Et dire à l’état que nous qui tuons au travail ne sommes pas reconnus.
Je regardais un jour comme tout le monde. Une vraie vie
Je n’ai jamais mangé face à un mur enfin à 50 cm d'un mur, seule, sans télé, sans personne, que moi et ma fatigue, mon angoisse qui monte qui monte et qui sort sous forme de larmes, grosses, très humides, déferlantes.
Je n'ai pas faim, des rognons quel accueil… cela promet !!! Quelques morceaux d'une espèce de quiche soufflée au fromage et mon estomac est rempli.
Je m’effondre à nouveau, je laisse sortir mon stock de larmes je suis comme un dromadaire qui a fait ses réserves et les vannes s’ouvrent comme ca sans prévenir. Et après je suis plus calme mais plus fatiguée.
J'ai 45 ans. Pour ne pas dire 46 dans plus d'un mois, mon corps en a 65 et encore je suis gentille. Douleur, douleur tu m’accompagnes dans cette chambre sinistre. Tu aurais pu rester dehors à la porte de ce lieu. J'en ai déjà assez non !!!
L’arrivée a été dure. L’enfermement, jamais connu !!!! Les yeux qui laissaient libre cours aux larmes. Allez y les filles sauvées vous !!!
Une chambre exigue. Dépôt des affaires persos. Inventaire des toute mes choses. Je n'ai rien. Je n'ai pas pensé. Une brosse à dents et dentifrice.
Je ne viens pas d’arriver en prison mais la sensation d’isolement est dure. Cloîtré entre 4 murs. Impossible d’ouvrir la fenêtre. Enfin si mais c'est dur et je n’ai pas la force de tourner la poignée, donc le premier jour cloîtré
Je suis hospitalisée à ma demande pour épuisement professionnelle. Et oui l'on fait du bien aux autres et puis un jour le corps craque s’effrite, tombe comme une merde. Et les larmes se mettent à couler.couler… Depuis le temps que je les retiens il y en a des litres.
Impossible d’aller de l’avant cette fois. Mon corps a été le plus fort cette fois. D’habitude avec un peu…beaucoup de vitamine, café, thé. Motivée motivée!!!!
. Et j'avance.
En mode robot mais j’arrive Mr le patient numéro un !!
A 6h30 je serai à vos pieds à vous laver enfin FAIRE votre toilette. Sentant parfois un filet de morve ou de bave qui vous appartient bien sûr et qui tombe dans mes cheveux. Beurk beurk beurk. Un pti coup de serviette et c’est parti. Je ne dis rien,je ne veux pas vous blesser !!
Ce matin, j'ai 26 patients à voir , à visiter, à assister, à aider, à sauver, à panser, à habiller ,à écouter, à débrancher….
Un de fait, je le barre sur ma liste. Plus que 25,ou plutôt encore 25. Je ne vais jamais y arriver comment faire. Je suis fatiguée car j'ai dormi 4 heures en deux fois.
Non non je ne suis pas sortie faire la fête, voir des amis. D’ailleurs qu'est ce que cela veut dire ????
Depuis presque un an ce sont des mots qui ne font plus partis de mon vocabulaire. Mes patients ont une vie sociale dix fois plus importante que la mienne enfin la mienne qui n'est pas mienne car elle n’existe pas.
Allez !!!!Stéphanie avance !!! tu es forte ,courageuse, tu fais du bien à tes patients.
Mais c’est étrange depuis quelque temps tu es moins souriante, moins gaie, plus froide, plus à fleurs de peau, pour certains tu as envie de leur crier j'en ai marre, marre de me faire baver dans les cheveux, marre de faire la toilette intime de vous Monsieur qui êtes aussi un patient que j'aime beaucoup mais qui me fait à chaque fois une réflexion gentille mais lourde lorsque je lui fait sa toilette intime… »je bande…c’est agréable…. »
Je me tais, mais ce matin j’aurais pu lui dire que cela me dégoûte, que cela me gêne. Mais je n'ose pas.
Cette matinée va être longue,douloureuse,je retiens mes larmes,contient mon angoisse ,mon mal être. Je n’en peux plus.
Dormir,dormir je le veux mais je n'y arrive pas.
Depuis quelques semaines il m’arrive de regarder les poteaux sur le bord de la route. Et je me dis : juste un petit accident pour me reposer. Pas mourir,j’ai mes filles. Elles seraient trop malheureuses. Un petit peu de temps pour que l'on s’occupe de moi. Je n'en peux plus. Soigner moi, faites moi dormir, nourrissez moi.
Mais mes patients je ne peux pas abandonner tout ,mes collègues comment elles vont faire ?
Depuis 6 ans passé je me donne corps et âme. Satisfaire mes patients est ma priorité. Ma vie. En société je ne parle que d'eux. Je dois paraître rabat joie.
Après, plus de vie sociale car en rentrant du travail ou le week-end je veux être seule.
Au début je bricole le week-end et les jours de repos. Super Stéphanie avec sa perceuse,scieuse,pour cacher son mal être. Casser des murs pour montrer que tout va bien je gère sur tout les fronts.
Puis petit à petit mon corps se charge de m’envoyer des signaux. . Alors je tire sur la corde ,longtemps,trop longtemps.
Vendredi dernier j’arrive au boulot pour faire les listes pour dimanche et lundi. 66 patients dimanche…comment je vais faire. Vais-je tenir ??? Je le faisais avant. Mais c’était avant…Devant l'agenda je suis perdue.
Pour lundi 70 patients maxi le matin . Il faut diviser en trois. Une avec 15 ,la deuxième environ 25 et la troisième le reste donc 28.29. Je ne sais pas quel bout commencer. Je prépare trois listes,je raye je recommence. L’angoisse monte. Les suées arrivent.
Je pique un quart de lexomil dans la boîte d'une patiente. Je vais y arriver maintenant. Rien à faire. Je m'effondre. Mes listes sont illisibles mal organisées. Mais collègues vont croire que j’ai fumé la moquette avant de les faire
Je vais au cabinet médical juste à côté. Ouf !!!un docteur est à l’accueil. Je lui demande un conseil. : est ce que je dois augmenter mon antidépresseur ou mon anxiolytiques ? , car suis traité depuis un certain temps. Mais depuis le temps cela ne doit plus rien faire. Et la encore mon corps dégouline, je pleure je sanglote…
Mon médecin traitant me reçoit. Et le lendemain me voici hospitalisée.
Donc depuis deux jours je suis en psychiatrie à ma demande et sur les conseils de mon médecin de mes collègues et de mes filles.
C'est dure d’être de l’autre côté de la barrière. Ces patients qui sont plus malades psychotiques et quelques névroses.
J'ai peur.
Je connais aussi des soignants. Parfois nos vies se sont croisées lors de triste moment de ma vie d’infirmière libérale et lors de beaux souvenirs d’enfance.
Je devrais être transférée dans une clinique demain enfin aujourd’hui car il est deux heure et demi du matin. Je me suis endormie avec difficultés vers 22 h. Faites le compte. Moi qui suis si fatiguée, épuisée,je n’arrive pas à dormir. Je suis réveillée d'un coup comme si on me donnait un coup sur l’épaule en me disant. Debout !!!!
Je vais aller vers l’inconnu. « tiens il faut que j’appelle ma mutuelle tout à l'heure pour savoir si je suis remboursée pour une seule chambre.
Hier j'ai appelé ma prévoyance pour connaitre mes droits car en libéral nous n’avons pas le droit d’être malade, la grippe, la bronchite ,c'est travailler avec un masque. Mais la au moins on peut dire au patient je suis malade je mets un masque pour vous protéger. Et puis tant que l'on est là à faire notre boulot, notre devoir,ils ne se posent pas de questions et n'ont aucune pitié. Ce sont eux qui sont malades même si être vieux ne veut pas dire malade…mais nous sommes encore des infirmières aux cornettes. Marche ou crève…
C'est dernier jours pourtant j’allais travailler avec un masque mais un invisible. Celui de la soignante qui va bien qui est en forme et qui est souriante comme toujours. Sauf que quelque patients le remarquent. 3 sur 70 petite moyenne …
Une fois l'on me dit vous n’êtes pas en forme Stéphanie vous avez maigri. Je me mets à pleurer.
Ce n'est rien je suis juste fatiguée.
Mais au fil des mois et des semaines la fatigue s’installe,mon corps me parle par ses douleurs partout. Une vraie mamie. Je ne m’écoute pas et me dis n !y pense pas. Et bouge car quand mon corps est endolori le meilleur remède est l’activité.
Alors comme je viens d’acheter une jolie maison que je vais rendre encore plus jolie. Je bricole, je casse des cloisons, je peint, je rénove la salle de bain même les deux.
Mais je n'ai pas la force d'un homme et mon corps ne tient pas alors je pense vers des choses plus cools. J'ai la tête pleines d’idées. Ça fuse !!! Puis peu à peu mes fenêtres que j'ai récupéré à la benne et qui devraient me servir pour faire une tête de lit et qui sont sur la terasse me laisse de marbre. J'ai l’idée mais plus le courage, la force, même de prendre du papier de verre pour s’essayer de poncer et voir ce que je peux en faire.
Plus goût à rien enfin plus de capacités physiques et morales pour me réaliser en dehors du travail.
Il m'a tout pris ma famille, mes amis, ma santé.
Depuis mardi en fin d’après-midi je suis arrivée dans une clinique à visée psychiatrique.
Cela n'a rien à voir avec l'autre hôpital. Les gens sont comme vous et moi. Ils ne récupèrent pas les mégots dans les cendriers , ne crient pas, ne viennent pas vers vous en courant pour vous taxer une cigarette ou la fin…
Le cadre est accueillant, il y a un parc, avec un ruisseau. Ma. Chambre est belle si l'on peut dire. Le lit un plus confortable mais avec des carrés de mousse pour éviter les escarres chose que je ne risque pas d’avoir vu le peu d'heure de sommeil.
Il est 2h15 je suis réveillée depuis une heure. Endormie à 22h15 environ cela fait pas énorme. 3 heures.
J'ai pourtant un nouveau traitement avec somnifères. Ce doit être du pipi d'chat car rien y fait. L'on devrait mon mettre une perfusion pour l’anesthésie mais cela n'est pas réaliste.
J'ai lu un livre en 24 h « un très grand amour de Giesbert un livre facile à lire. La preuve 24 h pour 300 pages ou un peu moins. Le problème n’est pas là
La galère est de ne pas dormir c'est terrible. Que faire ??
Sinon je parle peu avec les gens j'ai peur de prendre leur problème. Ils sont pour tout super gentils. Ils sont même plus à l’écoute les uns des autres que les soignants. A part nous donner nos médocs et nous prendre ceinture, foulard ,crème de jour qui est dans un pot de verre. Même câble des chargeurs et sèches cheveux de peur que l'on se fasse du mal.
Je peux comprendre. Mais alors pourquoi ai-je mon verre d'eau en verre bien sur qui est sur ma table depuis hier.
J'ai du mal à saisir…
La bouffe ca peut aller soyons sympa. Je ne risque pas de grossir aucune matière grasse. Un peu de beurre pour le pain. C'est tout. Pas de troubles digestifs dues aux sauces lyophilisées ?!!
Ce qui me choc. Ce sont les moments de distribution des médicaments. Le matin après le petit déjeuner. Le midi je n'en ai pas. Et le soir. Je dois remettre un jogging pour aller vers 21 h. Pas avant à l’étage du dessus pour le traitement de nuit. Moi ils me donnent ceux de 19 h en même. Car attendre dans le couloir à la queuleuleu son tour pour que l’infirmière nous donne notre traitement. Nom ?numéro de chambre ?. Aucune discrétion ,le secret professionnel ????? C'est vraiment un point qui me gêne.
Je vais essayer de rendormir. Assommer moi. Please
Depuis ces mots je suis rentrée chez après presque un mois. Je suis épuisée. Je dors. Trop je trouve. Je me fatigue pour un rien. J'ai vendu ma maison pour pouvoir payer mes charges urssaf qui me redemandera une belle somme. J’aime ma maison mais je n’ai pas le choix. Je vais en replier une pas chère plus petite ou mes filles auront une chambre pour deux. Je vends ma patientele fin septembre. Et je vais essayer de remonter la pente.
Je souhaite que mon témoignage serve aux soignants qui vont trop loin. Qui s’épuisent.
Et dire à l’état que nous qui tuons au travail ne sommes pas reconnus.
Je regardais un jour comme tout le monde. Une vraie vie
Re: stopper l'activité libérale
Merci aux personnes qui ont pris le temps de me lire. Je voudrais que les soignants prennent conscience que cela n'arrive pas qu'aux autres. Prenez soin de vous.
- L0ngimanus
- Insatiable
- Messages : 465
- Inscription : 16 oct. 2013 07:51
Re: stopper l'activité libérale
Je viens de lire ton témoignage..courage à toi!! J'espère que tu retrouveras un équilibre.
Re: stopper l'activité libérale
moal22630, j'ai lu d'une traite tes mots, ils résonnent tellement en moi... j'écrirais exactement les mêmes si je poursuis le libéral, je suis usée, fatiguée, stressée, blasée, a 36 ans, alors que je suis une jeune femme pleine de dynamisme...
-
- Messages : 1
- Inscription : 23 oct. 2018 18:17
Re: stopper l'activité libérale
moal22630, j'ai lu votre texte jusqu'au bout et je n'aurai pas pu le rédiger mieux que vous! Je suis arrivée au même stade d'épuisement professionnel et j'essaye de me sortir de tout ça! Peut de gens peuvent comprendre qu'on puisse en arriver là et pourtant! J'ai 40 ans, je suis plus qu'une loque après 10 ans de libéral, me reste à me sortir de tout ça, je sais encore pas comment mais vais essayer c'est tout ce que je sais. Courage à vous Vanessa
Re: stopper l'activité libérale
Des mots qui résonnent encore dans ma tête.... J'en ai pleuré en te lisant!
Ton témoignage est poignant car je pense qu'il parle à tous ceux qui pratiquent notre métier. Je me dit souvent qu'infirmière es plus qu'un métier, mais une identité pour moi. Mais ce que tu partage avec nous nous rappelle que l'on n'est pas seulement cela. On ne doit pas se laisser submerger....
Je te souhaite tout le courage possible pour continuer à remonter la pente et te reconstruire.
Ton témoignage est poignant car je pense qu'il parle à tous ceux qui pratiquent notre métier. Je me dit souvent qu'infirmière es plus qu'un métier, mais une identité pour moi. Mais ce que tu partage avec nous nous rappelle que l'on n'est pas seulement cela. On ne doit pas se laisser submerger....
Je te souhaite tout le courage possible pour continuer à remonter la pente et te reconstruire.
Le changement: même pas peur!!!
- Laurinette3921
- Adepte
- Messages : 111
- Inscription : 05 nov. 2015 14:44
Re: URGENT conflit avec mon associer libérale
Bonjour
je vient vers vous, pour vous demander de l aide, jai commencer mon activité libérale depuis avril 2018,un tiers de la patiente j'ai acheté , a une associée proche de la retraite, ses anciennes associer ne sont jamais rester, ainsi que ses remplaçantes (dont la dernière je suis en contacte avec elle), depuis le début de notre association, elle me donne des ordres, m impose des horaires sur mes tournées, veut que j'ai le même rythme de travail qu elle, c'est également des reproches par sms ou mail sur mes jours de repos, juge ma personnalité, ma façon de faire, ma facon d être, lorsque jai voulu établir un nouvel état des lieux qui datait de plus de 10ans lors de mon entrée dans la cabinet , elle m'a fait la misère et elle est entrée dans une colère noir, suite a ça nous avons modifier le planning que nous avons valider toute les deux, elle a eu des propos diffamatoire a mon égard devant les patients les familles de patient et des professionnel de santé. puis depuis le mois dernier, elle me reproche de lui avoir imposer le planning alors qu elle a valider par sms, elle ma fait du chantage si j accepte pas son planning je ne reviens pas travailler, que c'est son cabinet, me fait culpabiliser en me disant que les patients se plaignent de moi alors que ce n est absolument pas le retour que j'ai de mes patients, qui sont fatigués de ma collègue de ses heures tardives qu 'elle traine pendant les soins car elle n arrive pas a discuter en faisant les soins, qu elle n'est plus la même, plusieurs d entre eux ont voulu arrêter avec elle, mais ont garder notre cabinet car jetais la , plusieurs d entre eux egalement veulent que j aille faire leur soins sur mes jours de tournée, ma collègue me met la pression me harcèle, je prend des médicaments pour dormir, je ny arrive plus . ma collègue ma envoyer un courrier recommander me disant qu elle arrête la collaboration et qu elle me fera pas les transmissions et que je ne vienne pas travailler .JAI contacter l ordre infirmier qui est au courant de toute l histoire, ils nous ont imposer un roulement. et elle est actuellement convoquer pour un pb de fraude avec son cabinet secondaire. ETONNANT car notre patientele dans notre cabinet commun est en extreme baisse dactivite. l ordre me dit que tout ce qu elle me fait et tout ce qu elle me dit elle na pas le droit , mais elle le fait quand même et personne ne lui dit rien , l ordre me dit qu ils ne prennent pas partie mais la je suis au bord , elle me détruit petit a petit, perdue confiance en moi.elle retourne toujours la situation et me fait culpabiliser; nous sommes convoquer pour une médiation, mais a quoi bon comment prouver malgres les mails conserves , elle aura toujours raison et arrivera a ses fins. je ne sais pas si je peut attester vers un médecin ce que je subi, ou aller porter plainte, la protection juridique m ont dit que la prochaine fois que j appel ils ouvrent un dossier et on iraient jusqu'au procès. mais je ne veut pas aller jusque la . encore ce week end elle ne ma pas transmit les prescriptions pour un nouveau patient j'ai effectuer les soins selon ses dire pendant les transmissions, malgres mes demande pour obtenir l ordonnance elle ma reprocher un tas de chose et me dit qu on peut faire les soins sans ordo, j'ai prévenu l ordre car j'ai peur qu elle me pousse a la faute, depuis plusieurs semaines ses transmissions sont legeres , ce sont les patients qui me donne les info ou les changements. je reste très professionnel et n implique pas les patients, maigres que plusieurs d entre eux m avaient prévenu des mon arrivée ... je sais pas quoi faire ni par quoi commencer je vous demande votre aide sincèrement merci d avance . que dois je faire maintenant MERCI MERCI
je vient vers vous, pour vous demander de l aide, jai commencer mon activité libérale depuis avril 2018,un tiers de la patiente j'ai acheté , a une associée proche de la retraite, ses anciennes associer ne sont jamais rester, ainsi que ses remplaçantes (dont la dernière je suis en contacte avec elle), depuis le début de notre association, elle me donne des ordres, m impose des horaires sur mes tournées, veut que j'ai le même rythme de travail qu elle, c'est également des reproches par sms ou mail sur mes jours de repos, juge ma personnalité, ma façon de faire, ma facon d être, lorsque jai voulu établir un nouvel état des lieux qui datait de plus de 10ans lors de mon entrée dans la cabinet , elle m'a fait la misère et elle est entrée dans une colère noir, suite a ça nous avons modifier le planning que nous avons valider toute les deux, elle a eu des propos diffamatoire a mon égard devant les patients les familles de patient et des professionnel de santé. puis depuis le mois dernier, elle me reproche de lui avoir imposer le planning alors qu elle a valider par sms, elle ma fait du chantage si j accepte pas son planning je ne reviens pas travailler, que c'est son cabinet, me fait culpabiliser en me disant que les patients se plaignent de moi alors que ce n est absolument pas le retour que j'ai de mes patients, qui sont fatigués de ma collègue de ses heures tardives qu 'elle traine pendant les soins car elle n arrive pas a discuter en faisant les soins, qu elle n'est plus la même, plusieurs d entre eux ont voulu arrêter avec elle, mais ont garder notre cabinet car jetais la , plusieurs d entre eux egalement veulent que j aille faire leur soins sur mes jours de tournée, ma collègue me met la pression me harcèle, je prend des médicaments pour dormir, je ny arrive plus . ma collègue ma envoyer un courrier recommander me disant qu elle arrête la collaboration et qu elle me fera pas les transmissions et que je ne vienne pas travailler .JAI contacter l ordre infirmier qui est au courant de toute l histoire, ils nous ont imposer un roulement. et elle est actuellement convoquer pour un pb de fraude avec son cabinet secondaire. ETONNANT car notre patientele dans notre cabinet commun est en extreme baisse dactivite. l ordre me dit que tout ce qu elle me fait et tout ce qu elle me dit elle na pas le droit , mais elle le fait quand même et personne ne lui dit rien , l ordre me dit qu ils ne prennent pas partie mais la je suis au bord , elle me détruit petit a petit, perdue confiance en moi.elle retourne toujours la situation et me fait culpabiliser; nous sommes convoquer pour une médiation, mais a quoi bon comment prouver malgres les mails conserves , elle aura toujours raison et arrivera a ses fins. je ne sais pas si je peut attester vers un médecin ce que je subi, ou aller porter plainte, la protection juridique m ont dit que la prochaine fois que j appel ils ouvrent un dossier et on iraient jusqu'au procès. mais je ne veut pas aller jusque la . encore ce week end elle ne ma pas transmit les prescriptions pour un nouveau patient j'ai effectuer les soins selon ses dire pendant les transmissions, malgres mes demande pour obtenir l ordonnance elle ma reprocher un tas de chose et me dit qu on peut faire les soins sans ordo, j'ai prévenu l ordre car j'ai peur qu elle me pousse a la faute, depuis plusieurs semaines ses transmissions sont legeres , ce sont les patients qui me donne les info ou les changements. je reste très professionnel et n implique pas les patients, maigres que plusieurs d entre eux m avaient prévenu des mon arrivée ... je sais pas quoi faire ni par quoi commencer je vous demande votre aide sincèrement merci d avance . que dois je faire maintenant MERCI MERCI
Re: stopper l'activité libérale
bonjour,que faire pour travailler,je dirais faire au mieux.Pour le reste suivre les conseils de votre assurance,ouvrir un dossier.Votre collègue pète les plombs on dirait?demandez donc à votre conseil juridique comment vous pouvez reprendre une totale autonomie sur la "part" de patientèle achetée,tout en restant dans le cabinet.C'est faisable et pas rare.Par contre au début il faut travailler sept jours sur sept avant de remonter une patientèle et prendre une collaboratrice ou associée.Il faudra votre propre numéro de tél.