J'aseptise ou J'aseptise pas ?

[Estienne]

Etre porteur d'un staph sur la peau, c'est pas la même chose que l'avoir dans le sang ou sur l'os, j'en sais quelque chose. Donc je dirais qu'il faut rester vigilent face à toutes portes d'entrées. Plaie, injection IV, perf etc... l'asepsie est importante.
Quant aux protocoles, comme déjà dit, ils diffèrent d'un service à l'autre et ne sont valables que pour un acte précis dans un lieu défini me semble t-il.
Ceci dit, en terme d'asepsie, l'excès me parait préférable à l'insuffisance.
Je dirais qu'il faut en effet faire du cas par cas en gardant son esprit d'analyse et critique, en respectant les grands principes de bases, chacun faisant avec sa méthode et ses moyens, dans le contexte. J'ajouterai que le professionnel de santé a un devoir d'exemplarité dans ce domaine.
Prenons l'exemple du robinet, compresse ou pas, l'essentiel est que rien de souillé ne soit en contact avec l'intérieur ou le pas de vis du robinet, et que celui ci soit régulièrement désinfecté ou reste propre. On peut aussi l'emballer dans une compresse si l'hygiène environnementale est douteuse. Parce qu'un robinet qui pend sur un pied à perf est censé rester propre, quand il traine dans le lit prêt d'une protection souillé, ça l'est moins, non? Après, chacun fait comme bon lui semble pour cela.

[sergeant poivre et sel]

En ce moment ce n’est pas tant un problème de staph. qui s’invite régulièrement dans nos soins, il s’agit plutôt du covid...si vous gérez bien le problème Covid, sa transmission aérienne et probablement manuportée, principe de précautions oblige, vous le faites tacitement pour le reste, cela va de soi.

Après résolution du problème viral ambiant espérons que les bonnes pratiques acquises avec la pandémie persistent dans notre art, alors que même des organisations syndicales s’insurgent de manière assez clientèliste voire populiste contre la vaccination obligatoire des soignants.
Franchement l’ONI m’a toujours gonflé mais je lui donne raison sur ce point.

Déjà commencer par mettre un terme aux messages complotistes sur des sites officiels...

Si un syndicat a un doute, et c’est normal aussi, il fait jouer le droit de retrait, il a vocation à protéger certes les salariés mais aussi par extension les services rendus aux usagers.

[loulic]

par contre, se poser la question de l’hygiène me semble inouï tellement la notion est un des piliers de tout métier de soin !

Quand j'étais jeune j'ai appris à faire des protocoles bêtadine 3 temps sur des cicatrices chirurgicales simples.

L'hygiène aussi évolue, et il est sain de remettre en question ses acquis.

Malheureusement beaucoup d'hygienistes vivent dans des classeurs de protocole très loin du soin. C'est difficile de discuter avec eux.

Pour moi il y a des principes de base a respecter, mais "le mieux est l'ennemi du bien ".

A trop vouloir coller à un protocole non applicable on risque plutôt de faire des conneries, l'exemple de la compresse pour manipuler les robinets est parlante : vous risquez plus de faire une faute à cause de la perte de dextérité.

Pareil pour la désinfection des opercules de flacon. Vous allez mettre une compresse non stérile sur un opercule qui l'est .

[sergeant poivre et sel]

par contre, se poser la question de l’hygiène me semble inouï tellement la notion est un des piliers de tout métier de soin !

Pour moi il y a des principes de base a respecter, mais "le mieux est l'ennemi du bien ".

.

Encore faut-il définir le bien, le mieux c'est probablement s'adapter...

Perso un robinet, la ligne se change non?, et dans les intervalles, vous mettez un gant, une compresse sous le robinet, comme site d'injection, un bon "spritz" d'alcool modifié que vous épongez, à mon avis ça le fait...n'en déplaise aux hygiénistes et aux économistes..les dérivés mercuriels, non seulement il y a le temps d'action assez long, mais en plus vous risquez d'en injecter dans la manoeuvre...Seule la chlorexidine alcoolisée peut rivaliser...

les dérivés mercuriels sont, en outre, efficaces sur des tissus vivants, pas sur des matières inertes, contrairement à l'alcool modifié.

Les produits décontaminants pour surfaces inertes n'ont rien à voir avec ceux indiqués pour la flore des tissus vivants.

[Pilou-Pilouuu]

6 ans après, je ne sais pas si quelqu’un me lira mais on ne sait jamais...

Je suis un peu ahurie après la lecture de certains commentaires, voire par le sujet lui-même...

Mais je suis ouverte à tout argument, l’échange fait toujours progresser le débat !

Pour ma part, je suis amené à exercer dans des conditions dégradées, voir très dégradées où l'hygiène n'est pas toujours la principale préoccupation. Néanmoins, les principes doivent TOUJOURS être présents et appliqués au mieux, en respectant les données actualisées de la science.

Je maintiens que certaines recommandations sont débiles, héritages de princeps depuis longtemps oubliés.
Sur deux des exemples cités : la manipulation des robinets avec des compresses ou la désinfection des opercules de flacons.

Je pense que des gens, très certainement bien intentionnés à la base, ont proposé ces pratiques, mais elles ne sont pas, à mon sens, ni adaptées, ni réalisables dans la pratique professionnelle.

[sergeant poivre et sel]

Pour ma part, je suis amené à exercer dans des conditions dégradées, voir très dégradées où l'hygiène n'est pas toujours la principale préoccupation. Néanmoins, les principes doivent TOUJOURS être présents et appliqués au mieux, en respectant les données actualisées de la science.

Je maintiens que certaines recommandations sont débiles, héritages de princeps depuis longtemps oubliés.
Sur deux des exemples cités : la manipulation des robinets avec des compresses ou la désinfection des opercules de flacons.

Je pense que des gens, très certainement bien intentionnés à la base, ont proposé ces pratiques, mais elles ne sont pas, à mon sens, ni adaptées, ni réalisables dans la pratique professionnelle.

Un jour en amenant mon patient smur en réa j’ai constaté que les infirmières changeaient tout le matos, perf, solutés, etc, je me suis permis de dire que je bossais proprement même en conditions dégradées, mais non...en intra hospitalier on considère que les intervenants d’amont travaillent comme des porcs...

En fait , à lire certains, je crois que c’est justifié!

Les flacons de perfs (verre ou plastique) c’est comme les conserves ou les canettes de coca, c’est stocké dans de grands hangars infestés de rats et Cie dont les petites déjections peuvent générer de graves problèmes...(parfois elles transitent dans des conditions pas très top en Afrique pour des raisons économiques)

..,et sachant cela depuis au moins 40 ans, (un Sciences & vie avait fait un excellent article là dessus) à la maison , avant d’ouvrir un coke ou une conserve, je passe toujours une chiffonnette alcoolisée et donc je considère qu’un flacon de perf, sous l’opercule (pas les flacons souples) ça mérite AMHA un petit coup d’alcool modifié, qui agit rapidement sur la plupart des virus et bactéries (sauf BK) , les dérivés mercuriels étant fait pour la peau pas les surfaces inertes.

[binoute1]

Depuis qq temps, je suis dans la peau de la patiente à risque.
Le service spécialisé, lors des changements de perf sur le robinet, le fait sans compresses.
La tubulure sort de l'emballage, et les robinet est sur une rampe donc ne touche rien.

Par contre ce qui m'inquiète nettement plus, c'est au labo, quand on le préleveur remet ses doigts sur la peau désinfectée avant de piquer et qu'entre temps il a touche son matos.
Ça, ça craint

Un jour en amenant mon patient smur en réa j’ai constaté que les infirmières changeaient tout le matos, perf, solutés, etc, je me suis permis de dire que je bossais proprement même en conditions dégradées, mais non...en intra hospitalier on considère que les intervenants d’amont travaillent comme des porcs...

mouai....alorsles intervenants en aval auraient aussi pas mal de témoignages sur les conditions dans lesquelles ils récupèrent leurs patients-résidents après un séjour + ou long en hospitaliers : qui revient après 12h au SAU et est toujours à jeun, qui revient avec des escarres ....

[loulic]

Les flacons de perfs (verre ou plastique) c’est comme les conserves ou les canettes de coca, c’est stocké dans de grands hangars infestés de rats et Cie dont les petites déjections peuvent générer de graves problèmes...(parfois elles transitent dans des conditions pas très top en Afrique pour des raisons économiques) .

A priori vous ne vous occupez pas souvent de la pharmacie de votre service.

Les petits flacons divers et autres consommables ne jamais livrés en vrac, mais sont tous conditionnés dans des cartons , sous emballage, blister , ...

Allez faire un peu de decartonnage à la pharmacie, vous y apprendrez des choses.

Quant à votre idée de désinfecter un opercule stérile «  à cause des rats qui courent dans les hangars », je pense que vous avez raison, mais que vous devriez aller plus loin : pensez à désinfecter aussi l’intérieur du flacon. On n’est jamais trop prudent.

[Pilou-Pilouuu]

Pour ma part, je suis amené à exercer dans des conditions dégradées, voir très dégradées où l'hygiène n'est pas toujours la principale préoccupation. Néanmoins, les principes doivent TOUJOURS être présents et appliqués au mieux, en respectant les données actualisées de la science.

Je maintiens que certaines recommandations sont débiles, héritages de princeps depuis longtemps oubliés.
Sur deux des exemples cités : la manipulation des robinets avec des compresses ou la désinfection des opercules de flacons.

Je pense que des gens, très certainement bien intentionnés à la base, ont proposé ces pratiques, mais elles ne sont pas, à mon sens, ni adaptées, ni réalisables dans la pratique professionnelle.

Un jour en amenant mon patient smur en réa j’ai constaté que les infirmières changeaient tout le matos, perf, solutés, etc, je me suis permis de dire que je bossais proprement même en conditions dégradées, mais non...en intra hospitalier on considère que les intervenants d’amont travaillent comme des porcs...

En fait , à lire certains, je crois que c’est justifié!

Les flacons de perfs (verre ou plastique) c’est comme les conserves ou les canettes de coca, c’est stocké dans de grands hangars infestés de rats et Cie dont les petites déjections peuvent générer de graves problèmes...(parfois elles transitent dans des conditions pas très top en Afrique pour des raisons économiques)

..,et sachant cela depuis au moins 40 ans, (un Sciences & vie avait fait un excellent article là dessus) à la maison , avant d’ouvrir un coke ou une conserve, je passe toujours une chiffonnette alcoolisée et donc je considère qu’un flacon de perf, sous l’opercule (pas les flacons souples) ça mérite AMHA un petit coup d’alcool modifié, qui agit rapidement sur la plupart des virus et bactéries (sauf BK) , les dérivés mercuriels étant fait pour la peau pas les surfaces inertes.

A ceci près que je ne vous parle pas de cartons de sodas, de Diago ou de bières pour la popotte, mais bel et bien de médicaments.
Le flacon en lui même est propre.

Si vous vous amusez à désinfecter l'opercule, libre à vous, mais ne venez pas dire que c'est nécessaire...

[sergeant poivre et sel]

Les flacons de perfs (verre ou plastique) c’est comme les conserves ou les canettes de coca, c’est stocké dans de grands hangars infestés de rats et Cie dont les petites déjections peuvent générer de graves problèmes...(parfois elles transitent dans des conditions pas très top en Afrique pour des raisons économiques) .

A priori vous ne vous occupez pas souvent de la pharmacie de votre service.

Les petits flacons divers et autres consommables ne jamais livrés en vrac, mais sont tous conditionnés dans des cartons , sous emballage, blister , ...

Allez faire un peu de decartonnage à la pharmacie, vous y apprendrez des choses.

Quant à votre idée de désinfecter un opercule stérile «  à cause des rats qui courent dans les hangars », je pense que vous avez raison, mais que vous devriez aller plus loin : pensez à désinfecter aussi l’intérieur du flacon. On n’est jamais trop prudent.

Ça tombe bien notre pharmacie stocke en sous sol infesté de rats!
Il y a des pièges à tous les recoins...

Pour le reste je ne suis pas de ceux qui pensent que parce qu’un flacon est étiqueté « javel » qu’il est forcément propre à l’extérieur.

[sergeant poivre et sel]

Un jour en amenant mon patient smur en réa j’ai constaté que les infirmières changeaient tout le matos, perf, solutés, etc, je me suis permis de dire que je bossais proprement même en conditions dégradées, mais non...en intra hospitalier on considère que les intervenants d’amont travaillent comme des porcs...

En fait , à lire certains, je crois que c’est justifié!

Les flacons de perfs (verre ou plastique) c’est comme les conserves ou les canettes de coca, c’est stocké dans de grands hangars infestés de rats et Cie dont les petites déjections peuvent générer de graves problèmes...(parfois elles transitent dans des conditions pas très top en Afrique pour des raisons économiques)

..,et sachant cela depuis au moins 40 ans, (un Sciences & vie avait fait un excellent article là dessus) à la maison , avant d’ouvrir un coke ou une conserve, je passe toujours une chiffonnette alcoolisée et donc je considère qu’un flacon de perf, sous l’opercule (pas les flacons souples) ça mérite AMHA un petit coup d’alcool modifié, qui agit rapidement sur la plupart des virus et bactéries (sauf BK) , les dérivés mercuriels étant fait pour la peau pas les surfaces inertes.

A ceci près que je ne vous parle pas de cartons de sodas, de Diago ou de bières pour la popotte, mais bel et bien de médicaments.
Le flacon en lui même est propre.

Si vous vous amusez à désinfecter l'opercule, libre à vous, mais ne venez pas dire que c'est nécessaire...

En général (excusez pour l’expression) le fournisseur stipule que sous le truc de protection à virer, ce n’est pas stérile donc c’est vous qui voyez, c’est comme si vous faisiez de l’abord veineux sans désinfecter le site, et qu’en plus si c’est du glucosé qui mettra des heures à passer, ça prolifèrera...

Mais comme dit Loulic, c’est écrit contenu stérile-apyrogène et donc fatalement il peut arriver n’importe quoi...du moment que c’est écrit dessus c’est que c’est vrai...

[loulic]

Libre à vous de passer un coup de désinfectant ou de polish sur l'extérieur du flacon. Ça sert à rien mais ça vous rassurera.

Par contre en désinfectant un opercule stérile que vous venez à l'instant de desceller, vous induisez une manipulation inutile et potentiellement néfaste.

[sergeant poivre et sel]

Quand on pourra annuler un post ce sera mieux—////>

[sergeant poivre et sel]

Libre à vous de passer un coup de désinfectant ou de polish sur l'extérieur du flacon. Ça sert à rien mais ça vous rassurera.

Par contre en désinfectant un opercule stérile que vous venez à l'instant de desceller, vous induisez une manipulation inutile et potentiellement néfaste.

Je vais finir par croire qu’on ne parle pas de la même chose. Je parle des flacons rigides. Sous l’opercule arrachable il a toujours été averti aux utilisateurs que le site n’était pas stérile, donc pas stérile pas propre, caca pipi crotte de mouche BK enfin tout sauf une absence de germe.
C’est sûr que si vous travaillez sale vaut mieux pas compliquer...

[sergeant poivre et sel]

[quote="binoute1"
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Par contre ce qui m'inquiète nettement plus, c'est au labo, quand on le préleveur remet ses doigts sur la peau désinfectée avant de piquer et qu'entre temps il a touche son matos.
Ça, ça craint[/quote]

Mais la solution est très simple, j'ai une compresse imbibée pour le patient et une autre pour mes doigts même gantés (l'alcool modifié marche sur la matière inerte), et si le soignant passe ses mains auparavant au GHA ou LHA, ou un super lavage de mains avec un savon bactéricide ça le fait aussi il me semble, mais si rien de tout ça est fait, et qu'il touche tout et rien...à mon avis c'est pas la peine de passer des diplômes.