Infirmier en outre-mer?
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Infirmier en outre-mer?
Bonjour,
Mon conjoint et moi-même souhaitons partit outre-mer. L'un est militaire et l'autre sera fraîchement diplômé infirmier.
Je souhaiterais savoir si à ce jour on trouve assez facilement un poste d'infirmier dans les DOM-TOM. Je sais qu'en Guyane et Mayotte aucun souci mais qu'en est-il aux Antilles, Réunion ou Nouvelle Calédonie ? Il semblerait qu'on privilégie les locaux mais pour les métros ? Est-ce compliqué ?
Je tiens à préciser qu'avant d'être infirmier, aide-soignant pendant 7 ans en dialyse (cette spécialité peut peut-être apporté un bonus).
Merci d'avance pour vos réponses
Modéré par Leopold Anasthase, lien supprimé
Mon conjoint et moi-même souhaitons partit outre-mer. L'un est militaire et l'autre sera fraîchement diplômé infirmier.
Je souhaiterais savoir si à ce jour on trouve assez facilement un poste d'infirmier dans les DOM-TOM. Je sais qu'en Guyane et Mayotte aucun souci mais qu'en est-il aux Antilles, Réunion ou Nouvelle Calédonie ? Il semblerait qu'on privilégie les locaux mais pour les métros ? Est-ce compliqué ?
Je tiens à préciser qu'avant d'être infirmier, aide-soignant pendant 7 ans en dialyse (cette spécialité peut peut-être apporté un bonus).
Merci d'avance pour vos réponses
Modéré par Leopold Anasthase, lien supprimé
Dernière modification par ColinGrandhomme le 25 nov. 2021 15:44, modifié 1 fois.
Re: Infirmier en outre-mer?
Vous trouverez tout et son contraire en terme d'info.
Y a pas 36 solutions : vous aviserez une fois sur place.
Faites le tour des structures, cherchez des rempla en libéral, renseignez vous sur les dispensaires, ... faut se tirer les doigts et braver une certaine inertie administrative. Il faut parfois mettre le pieds dans la porte et ne pas hésiter à aller voir chaque cadre.
Vous pouvez avoir de la chance et trouver du boulot moins de 24 h après votre arrivée, ou rester 3 mois sans activité.
Y a pas 36 solutions : vous aviserez une fois sur place.
Faites le tour des structures, cherchez des rempla en libéral, renseignez vous sur les dispensaires, ... faut se tirer les doigts et braver une certaine inertie administrative. Il faut parfois mettre le pieds dans la porte et ne pas hésiter à aller voir chaque cadre.
Vous pouvez avoir de la chance et trouver du boulot moins de 24 h après votre arrivée, ou rester 3 mois sans activité.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
- julielameuh
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Re: Infirmier en outre-mer?
Bonjour,
A la Réunion en ce moment c'est pas facile facile de trouver en tant qu'ide. Là où il y a un peu de boulot c'est sur St Denis et dans l'est de l'île (secteur moins attractif car pas de plages, beaucoup de pluie ect mais super terrain pour les randonnées
).
Dans le sud c'est pas évident et l'ouest y a beaucoup de zoreilles donc c'est compliqué !
Là-bas il ne faut pas éviter à appeler directement les cadres de services pour savoir si ils cherchent du monde. Postuler en ligne sur le site des CHU ne sert à rien malheureusement...
En tout cas la Réunion reste une île magnifique avec énormément de choses à faire !
Bon courage
A la Réunion en ce moment c'est pas facile facile de trouver en tant qu'ide. Là où il y a un peu de boulot c'est sur St Denis et dans l'est de l'île (secteur moins attractif car pas de plages, beaucoup de pluie ect mais super terrain pour les randonnées

Dans le sud c'est pas évident et l'ouest y a beaucoup de zoreilles donc c'est compliqué !
Là-bas il ne faut pas éviter à appeler directement les cadres de services pour savoir si ils cherchent du monde. Postuler en ligne sur le site des CHU ne sert à rien malheureusement...
En tout cas la Réunion reste une île magnifique avec énormément de choses à faire !
Bon courage

IDE Juillet 2019 

Re: Infirmier en outre-mer?
Bonjour,
Fraichement diplômées du diplôme d’infirmière (depuis juillet), une amie et moi même souhaiterions nous installer en février dans les DOM-TOM pour y travailler. Malgré de nombreuses recherches, nous hésitons encore entre la réunion et la Guadeloupe (ce n’est pas du tout la même chose nous en sommes consciente). Je poste donc ce petit message pour connaître l’expérience de différent(e)s infirmier(e)s qui ont travaillé dans ces lieux. (Inconvénients/avantages, intégration, installation, prix de la vie quotidienne, trouver un logement, administratif avant départ, …)
Merci d’avance
Fraichement diplômées du diplôme d’infirmière (depuis juillet), une amie et moi même souhaiterions nous installer en février dans les DOM-TOM pour y travailler. Malgré de nombreuses recherches, nous hésitons encore entre la réunion et la Guadeloupe (ce n’est pas du tout la même chose nous en sommes consciente). Je poste donc ce petit message pour connaître l’expérience de différent(e)s infirmier(e)s qui ont travaillé dans ces lieux. (Inconvénients/avantages, intégration, installation, prix de la vie quotidienne, trouver un logement, administratif avant départ, …)
Merci d’avance
Re: Infirmier en outre-mer?
Bonjour,
Quelle est votre légitimité pour aller sur une île saturée quand vous n'avez aucune plus value à apporter. Ne serez t-il pas plus préférable d'acquérir de l'expérience pour arriver dans de meilleures conditions?
Quelle est votre légitimité pour aller sur une île saturée quand vous n'avez aucune plus value à apporter. Ne serez t-il pas plus préférable d'acquérir de l'expérience pour arriver dans de meilleures conditions?
IDE
Re: Infirmier en outre-mer?
Bonjour,
D’après ce que j’ai remarqué le libéral propose des postes.
Je me prépare à rentrer pour un rapprochement familial mais je me heurte à une procédure de recrutement complexe. On m’a fait comprendre que la mutation ne sera peut être pas possible et que le plus souvent ce sont des CDD qui sont proposés.
Alors je me demande si il faut se spécialiser pour avoir plus de chance d’être intégré. Je ne sais pas combien de temps je devrais attendre et j’ai parfois l’impression qu’on me fait regretter d’être parti.
J’espère avoir la « légitimité » pour revenir , j’essaye de ne pas tiquer lorsque je vois des commentaires du genre « je veux aller travailler sous les cocotiers quelque temps pour après repartir » mais j’avoue que ce n’est pas facile .
D’après ce que j’ai remarqué le libéral propose des postes.
Je me prépare à rentrer pour un rapprochement familial mais je me heurte à une procédure de recrutement complexe. On m’a fait comprendre que la mutation ne sera peut être pas possible et que le plus souvent ce sont des CDD qui sont proposés.
Alors je me demande si il faut se spécialiser pour avoir plus de chance d’être intégré. Je ne sais pas combien de temps je devrais attendre et j’ai parfois l’impression qu’on me fait regretter d’être parti.
J’espère avoir la « légitimité » pour revenir , j’essaye de ne pas tiquer lorsque je vois des commentaires du genre « je veux aller travailler sous les cocotiers quelque temps pour après repartir » mais j’avoue que ce n’est pas facile .
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Re: Infirmier en outre-mer?
Bon, accrochez-vous, ça va être long… J'ai passé deux ans en Martinique, ce que j'écris s'y rapporte plus que pour les autres îles, mais il y a des éléments transférables. Je n'ai pas la prétention d'écrire un avis objectif (ça n'existe pas), mais disons éclairé. Je me suis vraiment intéressé à la culture, j'ai lu des auteurs martiniquais, j'ai appris des rudiments de créole (Si ou pale dousman, mwen konprann an ti zin), et j'ai relu la Bible (lecture fondamentale si vous voulez habiter en Martinique). Bien sûr, les choses ont changé depuis mon passage, et la crise Covid et chlordécone ont (légèrement…) compliqué les choses…
En premier lieu, si vous n'avez aucune attache familiale avec la population, si vous n'êtes ni enfant ni petit-enfant ni conjoint, pour une part de la population, vous n'êtes pas le bienvenu. Il y a à ça des bonnes et des moins bonnes raisons.
Dans les bonnes raisons, la plupart des métros qui vont aux Antilles n'y restent pas, un an, deux ans, rarement plus. Ça pose deux problèmes, les martiniquais sont attachés à leurs soignants, ils ont une vraie relation avec leur médecin et/ou leur infirmière à domicile. Et bien sûr, quand on recrute et qu'on forme un agent, c'est un investissement, et on espère avoir des retours sur investissement.
C'est vrai, il y a une part de métros qui ont l'idée d'aller travailler sous les cocotiers, vacances permanentes, doucement le matin, pas trop vite le soir. Si vous partez dans cet esprit, laissez tomber. On travaille autant en Outre-Mer qu'en métropole, suivant les endroits dans des conditions plus difficiles. Mais c'est vrai que la possibilité de prendre sa pause déjeuner en regardant la baie de Fort-de-France, et le fait de pouvoir aller à la plage souvent, ça aide à supporter pas mal de choses.
Quand vous cherchez un logement, en particulier si vous êtes fonctionnaire, vous êtes accueilli à bras ouverts par les propriétaires. Ils savent que vous avez un salaire garanti, majoré par la prime vie chère (on en parlera plus tard…). Et disons-le sans détour, le retard de loyer et le chèque en bois sont des pratiques courantes en Martinique. Du coup, vous êtes mal vu par les locaux qui eux ont du mal à se loger. C'est un peu la même chose dans d'autres régions touristiques, où les propriétaires préfèrent vendre ou louer plus cher aux touristes et où les locaux peinent à trouver un logement dans l'endroit où ils sont nés.
On ne va pas tourner autour du pot, quelques mots sur le racisme. Les Martiniquais (je parle de ce que je connais) ne sont pas plus racistes que les métropolitains. Mais ça existe, et la différence c'est que c'est vous la cible. Faut se faire à l'idée, apprendre à réagir, mais aussi apprendre les codes. Sans mauvaise intention, un métro peut avoir un comportement ou des propos qui vont fâcher. Un petit mot supplémentaire, il m'est arrivé d'être la cible d'un martiniquais nationaliste (je ne sais pas quel mot employer). Les autres agents et le cadre m'ont soutenu clairement. Je n'ai pas toujours constaté (pour parler soft) ce comportement quand un agent martiniquais était victime de racisme manifeste de la part d'un patient ou d'un agent.
Un mot sur les hôpitaux. Ils feront tout pour ne pas vous embaucher comme titulaire de la fonction publique. Et une fois contractuel, ils feront tout pour faire trainer votre stagiairisation ou vous reclassement, tout pour grignoter sur l'ancienneté, les primes… C'est vrai pour les métros, mais c'est vrai pour les locaux. Pour ma part, j'avais suivi le conseil d'un martiniquais, « ne pars que sur un contrat en béton armé ». J'ai refusé un poste de contractuel, et je suis parti sur mutation. Du coup, j'étais regardé de travers par les locaux qui attendaient leur titularisation depuis… longtemps…
Au passage, un hôpital public n'a normalement pas la possibilité d'employer un titulaire de la fonction publique hospitalière sur un poste de contractuel. Mais ils le font sans vergogne…
Si vous êtes spécialisé Ibode ou Iade, vous trouverez plus facilement. Inversement, si vous êtes aide-soignant ou cadre, ça va être difficile. Je ne connais pas le marché des libéraux, mais j'ai entendu des trucs qui ne me donnent pas envie d'y aller. Les magouilles, les petits arrangements entre amis existent partout, mais là-bas c'est un sport national (débrouya pa péché). Et si vous êtes en conflit avec un local, ça va être difficile. Le procès vous donnera raison, mais vous ne trouverez pas d'huissier pour l'exécuter.
On termine sur un sentiment global, je garde un excellent souvenir de mon passage. J'ai rencontré des gens formidables, j'ai appris des milliers de choses. J'ai pu appréhender la souffrance d'un peuple, leur statut de sous-français, le traumatisme des peuples... Et quand vous êtes accepté, parce que vous êtes allé vers eux, vous vous êtes intéressé vraiment à eux, c'est génial. Sans oublier la diversité de l'île, les paysages, la mer, le rhum, la gastronomie…
En premier lieu, si vous n'avez aucune attache familiale avec la population, si vous n'êtes ni enfant ni petit-enfant ni conjoint, pour une part de la population, vous n'êtes pas le bienvenu. Il y a à ça des bonnes et des moins bonnes raisons.
Dans les bonnes raisons, la plupart des métros qui vont aux Antilles n'y restent pas, un an, deux ans, rarement plus. Ça pose deux problèmes, les martiniquais sont attachés à leurs soignants, ils ont une vraie relation avec leur médecin et/ou leur infirmière à domicile. Et bien sûr, quand on recrute et qu'on forme un agent, c'est un investissement, et on espère avoir des retours sur investissement.
C'est vrai, il y a une part de métros qui ont l'idée d'aller travailler sous les cocotiers, vacances permanentes, doucement le matin, pas trop vite le soir. Si vous partez dans cet esprit, laissez tomber. On travaille autant en Outre-Mer qu'en métropole, suivant les endroits dans des conditions plus difficiles. Mais c'est vrai que la possibilité de prendre sa pause déjeuner en regardant la baie de Fort-de-France, et le fait de pouvoir aller à la plage souvent, ça aide à supporter pas mal de choses.
Quand vous cherchez un logement, en particulier si vous êtes fonctionnaire, vous êtes accueilli à bras ouverts par les propriétaires. Ils savent que vous avez un salaire garanti, majoré par la prime vie chère (on en parlera plus tard…). Et disons-le sans détour, le retard de loyer et le chèque en bois sont des pratiques courantes en Martinique. Du coup, vous êtes mal vu par les locaux qui eux ont du mal à se loger. C'est un peu la même chose dans d'autres régions touristiques, où les propriétaires préfèrent vendre ou louer plus cher aux touristes et où les locaux peinent à trouver un logement dans l'endroit où ils sont nés.
On ne va pas tourner autour du pot, quelques mots sur le racisme. Les Martiniquais (je parle de ce que je connais) ne sont pas plus racistes que les métropolitains. Mais ça existe, et la différence c'est que c'est vous la cible. Faut se faire à l'idée, apprendre à réagir, mais aussi apprendre les codes. Sans mauvaise intention, un métro peut avoir un comportement ou des propos qui vont fâcher. Un petit mot supplémentaire, il m'est arrivé d'être la cible d'un martiniquais nationaliste (je ne sais pas quel mot employer). Les autres agents et le cadre m'ont soutenu clairement. Je n'ai pas toujours constaté (pour parler soft) ce comportement quand un agent martiniquais était victime de racisme manifeste de la part d'un patient ou d'un agent.
Un mot sur les hôpitaux. Ils feront tout pour ne pas vous embaucher comme titulaire de la fonction publique. Et une fois contractuel, ils feront tout pour faire trainer votre stagiairisation ou vous reclassement, tout pour grignoter sur l'ancienneté, les primes… C'est vrai pour les métros, mais c'est vrai pour les locaux. Pour ma part, j'avais suivi le conseil d'un martiniquais, « ne pars que sur un contrat en béton armé ». J'ai refusé un poste de contractuel, et je suis parti sur mutation. Du coup, j'étais regardé de travers par les locaux qui attendaient leur titularisation depuis… longtemps…
Au passage, un hôpital public n'a normalement pas la possibilité d'employer un titulaire de la fonction publique hospitalière sur un poste de contractuel. Mais ils le font sans vergogne…
Si vous êtes spécialisé Ibode ou Iade, vous trouverez plus facilement. Inversement, si vous êtes aide-soignant ou cadre, ça va être difficile. Je ne connais pas le marché des libéraux, mais j'ai entendu des trucs qui ne me donnent pas envie d'y aller. Les magouilles, les petits arrangements entre amis existent partout, mais là-bas c'est un sport national (débrouya pa péché). Et si vous êtes en conflit avec un local, ça va être difficile. Le procès vous donnera raison, mais vous ne trouverez pas d'huissier pour l'exécuter.
On termine sur un sentiment global, je garde un excellent souvenir de mon passage. J'ai rencontré des gens formidables, j'ai appris des milliers de choses. J'ai pu appréhender la souffrance d'un peuple, leur statut de sous-français, le traumatisme des peuples... Et quand vous êtes accepté, parce que vous êtes allé vers eux, vous vous êtes intéressé vraiment à eux, c'est génial. Sans oublier la diversité de l'île, les paysages, la mer, le rhum, la gastronomie…