ESI et Transgenre

[Marie 65]

"Transgenre" "dysphorie de genre", "transidentité", voici des termes que certains connaissent pour avoir vu quelques émissions (plus ou moins bien menées) sur le sujet, dont d'autres ont une vague idée, que d'autres encore ignorent ou en ont des idées reçues. Pourtant, il y a de plus en plus de personnes transgenres dans l'univers scolaire et universitaire, de l'école primaire au doctorat. Non pas par un effet quelconque de mode, mais parce que de plus en plus de personnes transgenres ont envie d'exister et n'ont plus peur de parler au grand jour. La parole libère et qu'elle que soit notre position sociale, nous avons le désir d'être reconnus (es) comme des êtres humains à part entière et non comme des malades mentaux, parce que contrairement aux apparences, nous n'en sommes pas. Bien que notre parcours de transition nécessite l'aval d'un collège de médecins dont un psychiatre, nous ne sommes pas pour autant des psychopathes. Du reste l'OMS propose de sortir la transidentité de la nomenclature des maladies mentales des futurs DSM VI et du CIM 11.

Certains(es) d'entre nous ont fait de brillantes études et exercent dans des postes à responsabilité. Je connais des personnes transgenres qui sont enseignants(es), doctorants(es), Maîtres de conférence, ingénieurs(es), militaires, pilotes d'avion, ouvriers, employés, chef d'entreprise, etc. D'un autre coté, il y en a qui ont des métiers plus modestes et tout aussi passionnants. Bref, nous sommes comme tout le monde or mis ce petit truc qui nous a empoisonné notre vie à un moment donné.

Pour ma part, diagnostiquée en 2012, prise en charge par l'équipe "Transgender" du CHU de Bordeaux, j'ai été opérée en 2014 et aujourd'hui j'ai un état civil qui correspond à l'image que j'ai toujours eu de moi depuis l'âge de 5 ans. J'ai un Master en sciences de l'éducation spécialité enseignement et formation, mais sans emploi vu les coupes budgétaires dans l'enseignement. J'ai rédigé un projet de thèse doctorales mais ce dernier n'a pas intéressé les labos auxquels je l'avais adressé. Etant donné que j'ai été AS il y a... jusqu'en 2008, J'ai décidée à l'automne 2017 de passer le concours liste 2 en 2018. Me voilà donc partie vers de nouveaux horizons qui me passionnent tout autant que ce que j'ai fait avant.

Je compte sur mon passage en IFSI pour in-former sur la transidentité, mes camarades de promo et toutes les personnes qui le souhaiteront, en accord avec la direction et les cadres enseignantes. Durant l'exercice de votre métier d'infirmier (e), mais aussi en tant qu' ESI, vous pouvez être amenés(es) à prendre en charge des femmes transgenres et des hommes transgenre. La probabilité d'en croiser lors de vos heures en service est de plus en plus grande au fil des ans. Cependant, comme dans les autres formations de santé, la transidentité n'est pas abordée dans le cursus de formation ou, si elle l'est, c'est du survol. Même des psychiatres ne savent pas bien ce que c'est. C'est pour dire...! Pourtant, je peux vous assurer que ça met très mal à l'aise d'avoir face à soi des soignants qui ne connaissent pas cette problématique existentielle afin d'avoir une prise en charge adaptée, efficiente, surtout lorsque la personne est en période de transition et que son identité civile n'a pas encore changée.

Si vous souhaitez vous entretenir avec moi, ce sera avec plaisir que je vous répondrez et que je vous donnerez des éléments bibliographiques. Toutefois, pour ceux et celles qui ont leur DEI, il existe un DIU sur le sujet. Je peux vous donner les coordonnées.

Bonne vacances

Marie

[yousyous13]

bonjour j effectue un memoire sur les personnes transgenre pourriez vous repondre a mes questions

[Leopold Anasthase]

Bonjour

Sujet intéressant.

Si je me réfère aux questionnaires d’enquête des étudiants (infirmiers, spécialisés, psychologue, cadres…), ça n’existe pas. Les questionnaires inclusifs sont exceptionnels.

On voit les questions suivantes « Sexe : masculin, féminin » ou « vous êtes un homme, une femme ».

Très rarement (moins d’une fois sur dix), on propose la réponse « autre » ou « ne souhaite pas répondre », sans laisser la possibilité de s’exprimer.

Nous avons des progrès à faire…