Douleur : aspiration trachéale
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Douleur : aspiration trachéale
Salut !!
Dans le cadre d'un groupe de travail "Douleur" interne à ma réa, on m'a chargé de créer une proposition de protocole, en collaboration avec un médecin, sur le thême des aspirations trachéales des malades intubés/trachéotomisés faiblements sédatés, conscients ou eveillés (et oui, pour nous il y a une différence ==> mais c'est un autre sujet
).
Donc, je viens ici pour trouver vos avis de professionnels, afin de me donner des idées concernant la prise en charge de la douleur, avant, pendant et après le soin.
J'ai déjà mon idée la dessus mais je cherche des avis complémentaires.

Dans le cadre d'un groupe de travail "Douleur" interne à ma réa, on m'a chargé de créer une proposition de protocole, en collaboration avec un médecin, sur le thême des aspirations trachéales des malades intubés/trachéotomisés faiblements sédatés, conscients ou eveillés (et oui, pour nous il y a une différence ==> mais c'est un autre sujet

Donc, je viens ici pour trouver vos avis de professionnels, afin de me donner des idées concernant la prise en charge de la douleur, avant, pendant et après le soin.
J'ai déjà mon idée la dessus mais je cherche des avis complémentaires.

IDE en Réa, ici et là
De mon expérience (3 ans d'ORL) :
C'est un soin douloureux et au minimum désagréable. Mais le patient comprends en général assez vite son intéret.
Ce que nous faisions dans le service :
-Aspirations à la demande uniquement, sachant qu'on le proposait à chaque tour (22h et 6h) et que dans les 9/10eme des cas, les patients acceptaient - surtout qu'en même temps on leur proposait de les mettre au propre (soin de canule, change de leur pyjama)
-Reserver l'instillation aux patients qui 'bouchonnent'. C'est encore + désagrable que l'aspi elle-même
-Ne faire que deux aspirations. Ne pas s'acharner. Si il en reste un peu, il faut évaluer si c'est un bouchon qui adhère ou pas. Dans le cas du bouchon, il faut malheureusement tout mettre en oeuvre pour le faire sortir, vu le risque vital pour le patient. Parfois, les sécrétions viennent de plus haut (salive en cas de fistule) et on peut aspirer en continu, il en viendra toujours. Dans ce cas, aspirer 2 fois et revenir plus tard (à la demande)
-Spécificité de l'ORL par rapport à la réa : pratiquer les aspirations les plus lente possible : on enfonce la sonde normalement et on la sort très lentement pour que l'aspi soit efficace et qu'il ne soit pas nécessaire de recommencer.
-Eduquer le patient pour qu'il soit le plus rapidement possible autonome. En étant pratiqué par le patient, le soin est moins douloureux.
En ORL, il n'était pas question de sédater les patients, et l'objectif principal est le retour à l'autonomie. Ce n'est certainement pas la même chose en réa. Désolé si j'ai fait hors-sujet
C'est un soin douloureux et au minimum désagréable. Mais le patient comprends en général assez vite son intéret.
Ce que nous faisions dans le service :
-Aspirations à la demande uniquement, sachant qu'on le proposait à chaque tour (22h et 6h) et que dans les 9/10eme des cas, les patients acceptaient - surtout qu'en même temps on leur proposait de les mettre au propre (soin de canule, change de leur pyjama)
-Reserver l'instillation aux patients qui 'bouchonnent'. C'est encore + désagrable que l'aspi elle-même
-Ne faire que deux aspirations. Ne pas s'acharner. Si il en reste un peu, il faut évaluer si c'est un bouchon qui adhère ou pas. Dans le cas du bouchon, il faut malheureusement tout mettre en oeuvre pour le faire sortir, vu le risque vital pour le patient. Parfois, les sécrétions viennent de plus haut (salive en cas de fistule) et on peut aspirer en continu, il en viendra toujours. Dans ce cas, aspirer 2 fois et revenir plus tard (à la demande)
-Spécificité de l'ORL par rapport à la réa : pratiquer les aspirations les plus lente possible : on enfonce la sonde normalement et on la sort très lentement pour que l'aspi soit efficace et qu'il ne soit pas nécessaire de recommencer.
-Eduquer le patient pour qu'il soit le plus rapidement possible autonome. En étant pratiqué par le patient, le soin est moins douloureux.
En ORL, il n'était pas question de sédater les patients, et l'objectif principal est le retour à l'autonomie. Ce n'est certainement pas la même chose en réa. Désolé si j'ai fait hors-sujet

Savoir travailler en tension ...
En sspi orl, chez des patients trachéotomisés compréhensifs et suffisament réveillés et chez qui les sécrétions sont très abondantes on leur laissait à portée de main l'aspiration (sans sonde) pour pouvoir aspirer le trop plein qui s'évacuait.
Le patient était ainsi plus autonome et devait se sentir plus rassuré. En gros ce qu'il "crachait" ne revenait pas dans la canule. Je ne pense pas que cela calmait sa douleur due aux efforts de toux et à l'effet irritatif de la canule, mais il appréhendait mieux cette situation inconfortable d'encombrement et de sensation d'étouffement.
Cela était proposé en plus des aspirations trachéales stériles à la demande et des soins de canules réguliers.
Le patient était ainsi plus autonome et devait se sentir plus rassuré. En gros ce qu'il "crachait" ne revenait pas dans la canule. Je ne pense pas que cela calmait sa douleur due aux efforts de toux et à l'effet irritatif de la canule, mais il appréhendait mieux cette situation inconfortable d'encombrement et de sensation d'étouffement.
Cela était proposé en plus des aspirations trachéales stériles à la demande et des soins de canules réguliers.
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En réa, nous avions noté la correspondance entre le numero de la tracheo (et doonc la taille de la canule) et la longeur de sonde d'aspiration afin d'eviter de "dépasser" et d'entrainer des douleurs
Ex eleveur de nains sur tube catégorie Homard, spécialisation TANGO, Maintenant Membre de la X-team Boudin et Abat à toute heure
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En réa les patients étaient aspirés sans analgésie particulière. Ils étaient sous hypnovel/fentanyl...
c'est effectivement souvent le cas mais il y a un moment difficile, lorsque le cocktail HYPNO/SUF est arrêté afin d'extuber le patient. Je pense qu'il y a là une période critique au niveau douleur lors des AT mais je ne vois pas très bien quoi faire ...
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Tulipe a écrit :En réa les patients étaient aspirés sans analgésie particulière. Ils étaient sous hypnovel/fentanyl...
c'est effectivement souvent le cas mais il y a un moment difficile, lorsque le cocktail HYPNO/SUF est arrêté afin d'extuber le patient. Je pense qu'il y a là une période critique au niveau douleur lors des AT mais je ne vois pas très bien quoi faire ...
Exactly Tulipe c'est bien ça le problème. Idem pour les malades reveillé depuis quelques jours mais chez qui l'extubation serait prématurée.
Merci de votre participation.
IDE en Réa, ici et là
Quand je travaillais en réa nous n'avions pas de protocoles visant à calmer les douleurs liées aux aspirations trachéales.
Mais comme disait tulipe, dans cette période de sevrage où on recherche une autonomie respiratoire, le tube devient de plus en plus genant au fur et à mesure du sevrage, seulement on ne peut pas les "morphiniser" à chaque fois qu'il faut aspirer, donc la douleur reste présente ...
mais on peut mettre le malade en condition en lui expliquant le soin, en le préoxygénant avant le geste s'il a tendance à désaturer , on peut couper les alarmes le temps du soin, on peut le responsabiliser en demandant d'appeler avant qu'il soit plein ...
Mais comme disait tulipe, dans cette période de sevrage où on recherche une autonomie respiratoire, le tube devient de plus en plus genant au fur et à mesure du sevrage, seulement on ne peut pas les "morphiniser" à chaque fois qu'il faut aspirer, donc la douleur reste présente ...
mais on peut mettre le malade en condition en lui expliquant le soin, en le préoxygénant avant le geste s'il a tendance à désaturer , on peut couper les alarmes le temps du soin, on peut le responsabiliser en demandant d'appeler avant qu'il soit plein ...
guillaume m a écrit :mais on peut mettre le malade en condition en lui expliquant le soin, en le préoxygénant avant le geste s'il a tendance à désaturer , on peut couper les alarmes le temps du soin, on peut le responsabiliser en demandant d'appeler avant qu'il soit plein ...
Pas mieux.
Le faire participer et dédramatiser le soin permet de diminuer l'angoisse par rapport au soin.
Savoir travailler en tension ...
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Re: Douleur : aspiration trachéale
Dédé le petit renne a écrit :Dans le cadre d'un groupe de travail "Douleur" interne à ma réa, on m'a chargé de créer une proposition de protocole, en collaboration avec un médecin, sur le thême des aspirations trachéales des malades intubés/trachéotomisés faiblements sédatés, conscients ou eveillés
Y a-t-il eu une évaluation de la douleur lors des aspirations trachéales ?
Àmha la prévention de la douleur des aspirations trachéales ne passe pas par un moyen pharmacologique. Vue la brièveté du geste, il n'existe pas d'antalgique capable d'agir tout de suite, et de façon très brève.
Je pronerais plutôt le développement de moyens non pharmacologiques, comme le contact verbal, prévenir son patient, lui expliquer ce qu'on va faire et pourquoi on le fait, éventuellement le faire participer, former le personnel à un protocole pour les aspirations en cherchant à limiter le carractère douloureux du geste sans en diminuer l'efficacité, limiter le nombre des aspirations...