Cadre de la "discrétion professionnelle"?
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Cadre de la "discrétion professionnelle"?
Bonsoir,
Après avoir lu une des discussions, je me suis demandé où commence et où se termine le concept de "discretion professionnelle" (sans parler des médisances ou de diffamation mais d'informations de santé). Il me semblait (je suis novice, j'arrive tout juste ) que cela concernait les patients et les collègues... dans notre cadre professionnel uniquement.
Dans ce cas, par exemple, dans une soirée d'anciens étudiants, évoquer la santé d'un ancien camarade de promo serait légal... Mais dans le cadre de la formation à l'IFSI est-ce rataché au domaine "professionnel" même si le lien est uniquement "théorique" et pas "clinique"?
J'espère m'être fait comprendre et que vous pourrez me répondre.
Après avoir lu une des discussions, je me suis demandé où commence et où se termine le concept de "discretion professionnelle" (sans parler des médisances ou de diffamation mais d'informations de santé). Il me semblait (je suis novice, j'arrive tout juste ) que cela concernait les patients et les collègues... dans notre cadre professionnel uniquement.
Dans ce cas, par exemple, dans une soirée d'anciens étudiants, évoquer la santé d'un ancien camarade de promo serait légal... Mais dans le cadre de la formation à l'IFSI est-ce rataché au domaine "professionnel" même si le lien est uniquement "théorique" et pas "clinique"?
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Re: Cadre de la "discrétion professionnelle"?
shaeline a écrit :[...]où commence et où se termine le concept de "discretion professionnelle"[...]
Il n'y a pas à ma connaissance de définition, contrairement au secret professionnel. La seule façon de préciser ce concept est de lire la jurisprudence. Mais comme il n'y a pas d'ordre infirmier, et que c'est un problème déontologique voire disciplinaire plus que pénal ou civil, il faudrait se référer soit à la jurisprudence ordinale du Conseil de l'ordre des médecins, soit aux décisions des conseils de discipline qui ont été suivies de procédure au Tribunal Administratif. Bon courage...
D'une façon globale, il faut éviter de dire ce qui pourait porter atteinte à votre entourage professionnel, à votre profession, à vos collègues, à votre établissement... À mon avis, la limite est simple : il y a un stade où il est de notre devoir de dénoncer les choses inadmissibles.
shaeline a écrit :Il me semblait que cela concernait les patients et les collègues... dans notre cadre professionnel uniquement.
Dans ce cas, par exemple, dans une soirée d'anciens étudiants, évoquer la santé d'un ancien camarade de promo serait légal...
À votre place, je ne m'y risquerais pas. Le secret professionnel ne concerne pas seulement ce que vous avez pu entendre pendant votre exercice professionnel. Il peut aussi concerner ce que vous avez pu connaître (qu'on vous l'aie dit, que vous l'ayez lu, entendu, compris) du fait de votre profession.
J'explique : si une personne connaissant votre profession (ou votre statut d'étudiant) vous confie des choses relatives à sa santé, elle attend de vous la même discretion que si vous étiez son infirmière. Si vous en faites part à une autre personne et que ça lui porte préjudice, elle peut juridiquement vous le reprocher.
Des choses qui peuvent nous paraître banales et anodines, peuvent être rapidement source d'embarras.
Une de nos cadres sup a été gravement malade. Il suffisait de tendre l'oreille au self pour connaître le détail de l'intervention et du traitement .... Je ne suis pas certaine que ce soit judicieux de s'étendre sur les maladies et traitements de nos collègues !!!
Le grand classique ..... la voisine ou la copine de vos parents / proches hospitalisée dans votre structure. Automatiquement, on va vous demander si ça va, et, sans penser à mal, vous allez dire "Oui, ça va, elle est réopérée demain, etc ....". Et là, PAF, en plein dans la rupture du secret professionnel ....... Pourtant, à la base, rien de méchant ....
L'origine de la maladie ou du décès des personnages publiques sont souvent divulgués. Mais la source DOIT rester la famille (ou l'attaché de presse !) et en aucun cas le milieu médical. Je ne suis pas certaine que Depardieu (par exemple !) aurait apprécié que l'équipe médicale donne les indications concernant son nombre de points de sutures et son attitude vis à vis de l'équipe !!!!! Par contre, sa famille et ses proches sont habilités à le faire. Ca relève alors du privé !
Autre et dernier exemple. Lorsque Guy XXXXXXX, entraîneur de foot, a été hospitalisé pour son problème cardiaque, ma copine (surveillante de l'unité) a été scotchée au téléphone pendant 3 jours. Entre les journalistes, les sportifs, les curieux ...... ça a été l'enfer pour elle. Elle a refusé de donner toute information. Jusqu'à un appel de la ministre des Sports, qui a "exigé" des informations. Eh bien, tout ministre des sports qu'elle soit ..... elle s'est cassé le nez ! Pas de passe droit !
Une de nos cadres sup a été gravement malade. Il suffisait de tendre l'oreille au self pour connaître le détail de l'intervention et du traitement .... Je ne suis pas certaine que ce soit judicieux de s'étendre sur les maladies et traitements de nos collègues !!!
Le grand classique ..... la voisine ou la copine de vos parents / proches hospitalisée dans votre structure. Automatiquement, on va vous demander si ça va, et, sans penser à mal, vous allez dire "Oui, ça va, elle est réopérée demain, etc ....". Et là, PAF, en plein dans la rupture du secret professionnel ....... Pourtant, à la base, rien de méchant ....
L'origine de la maladie ou du décès des personnages publiques sont souvent divulgués. Mais la source DOIT rester la famille (ou l'attaché de presse !) et en aucun cas le milieu médical. Je ne suis pas certaine que Depardieu (par exemple !) aurait apprécié que l'équipe médicale donne les indications concernant son nombre de points de sutures et son attitude vis à vis de l'équipe !!!!! Par contre, sa famille et ses proches sont habilités à le faire. Ca relève alors du privé !
Autre et dernier exemple. Lorsque Guy XXXXXXX, entraîneur de foot, a été hospitalisé pour son problème cardiaque, ma copine (surveillante de l'unité) a été scotchée au téléphone pendant 3 jours. Entre les journalistes, les sportifs, les curieux ...... ça a été l'enfer pour elle. Elle a refusé de donner toute information. Jusqu'à un appel de la ministre des Sports, qui a "exigé" des informations. Eh bien, tout ministre des sports qu'elle soit ..... elle s'est cassé le nez ! Pas de passe droit !
VB - IDE